Les troubles anxieux de la personne âgée

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Synthèse
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2015 ; 13 (2) : 205-13
Les troubles anxieux de la personne âgée
Anxiety disorders in older adults
Mathieu Bruno1
Alexis Lepetit2
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
1 Département de médecine générale,
Université Lyon Est, Lyon, France
<[email protected]>
2 Liaison/consultation psychiatrique,
Équipe mobile maladie d’Alzheimer,
Hôpital des Charpennes, Hospices civils
de Lyon, Villeurbanne, France
Tirés à part :
M. Bruno
Résumé. Les troubles anxieux sont des pathologies psychiatriques fréquentes de la personne âgée dont la prévalence ponctuelle est estimée entre 3,2 % et 14,2 %. Par ordre
de fréquence, les troubles phobiques et l’anxiété généralisée se positionnent devant
les troubles paniques, les troubles obsessionnels compulsifs ou l’état de stress posttraumatique. L’étude de l’histoire naturelle des troubles anxieux montre très souvent que
ceux-ci débutent à l’âge adulte et vont se chroniciser par la suite. Il est important de signaler
que chaque trouble anxieux a des particularités symptomatologiques qui se modifient avec
le vieillissement. Parmi les comorbidités psychiatriques, se distinguent surtout l’épisode
dépressif majeur et les addictions, principalement à l’alcool. Sur le plan thérapeutique, il
existe très peu d’études portant spécifiquement sur les troubles anxieux de la personne
âgée. Les traitements médicamenteux se basent essentiellement sur les antidépresseurs
(inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine et inhibiteurs de la recapture de la
sérotonine et de la noradrénaline) avec peu de consensus sur la durée du traitement. Parallèlement, les traitements non pharmacologiques rassemblent la psychothérapie de soutien
et les thérapies cognitivo-comportementales dont il existe des programmes spécifiques
aux troubles anxieux du sujet âgé.
Mots clés : troubles anxieux, trouble panique, trouble de stress post-traumatique, troubles
phobiques, personne âgée
Abstract. Prevalence of anxiety disorders is high in the elderly (between 3.2 and 14.2% of
the subjects) with, by order of frequency, phobic disorders and generalized anxiety disorder rank ahead of panic disorders, obsessive-compulsive disorder or post-traumatic stress
disorder. Anxiety disorders very often start in adulthood and become chronic thereafter. It
should be pointed out that each anxiety disorder has clinical characteristics that are modified
with aging. Among the psychiatric comorbidity, depressive disorders and addictions, mainly
to alcohol, especially stand out. Very few studies on anxiety disorders were specifically
performed in the elderly. Drug treatments are mainly based on antidepressants (selective
serotonin reuptake inhibitors or serotonin-norepinephrine reuptake inhibitors) and there is
little consensus over the duration of the treatment. On the other hand, non-pharmacological
treatments are proposed, such as supportive psychotherapy and cognitive-behavioural therapies, with specific programs to improve anxiety disorders in the elderly.
Key words: anxiety disorders, panic disorder, traumatic stress disorders, phobic disorders,
elderly
doi:10.1684/pnv.2015.0534
L
es troubles anxieux dans le DSM IV-TR [1] comportent les pathologies suivantes : le trouble
panique avec ou sans agoraphobie, l’agoraphobie
sans antécédent de trouble panique, la phobie spécifique,
la phobie sociale, le trouble obsessionnel-compulsif, l’état
de stress post-traumatique, l’état de stress aigu, l’anxiété
généralisée (trouble anxieux généralisé), le trouble anxieux
dû à une affection médicale générale, le trouble anxieux
induit par une substance et le trouble anxieux non spécifié. Le DSM-5 [2] a récemment modifié l’organisation
des troubles anxieux en y incluant de nouvelles entités
(anxiété de séparation et mutisme sélectif) et en isolant les troubles obsessionnels compulsifs et les troubles
liés à un traumatisme ou un stress. Du fait de l’absence
de recul et d’informations sur le vieillissement de la
plupart des nouveaux troubles anxieux introduits dans
cette dernière classification, notre article est donc consacré aux troubles anxieux publiés selon la classification
du DSM-IV-TR. L’objectif de cet article est de présenter
les caractéristiques et les spécificités épidémiologiques,
sémiologiques et thérapeutiques des principaux troubles
anxieux chez la personne âgée. L’anxiété est également
un symptôme fréquent chez le patient âgé souffrant de
maladie démentielle, il s’agit cependant d’un cas de figure
différent et très vaste qui ne sera pas abordé dans cet
article.
Pour citer cet article : Bruno M, Lepetit A. Les troubles anxieux de la personne âgée. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2015 ; 13(2) : 205-13
doi:10.1684/pnv.2015.0534
205
M. Bruno, A. Lepetit
Généralités sur les troubles
anxieux de la personne âgée
[14, 15] et notamment la notion d’une enfance difficile [16],
le haut niveau de névrosisme [15, 16], les handicaps et limitations physiques [17] augmentent également le risque de
développer un trouble anxieux chez la personne âgée.
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Épidémiologie
La prévalence ponctuelle des troubles anxieux chez la
personne âgée varie de 3,2 [3] à 14,2 % [4] avec une prévalence sur un mois de 5,5 % après 65 ans contre 7,3 % chez
les 18-64 ans [5]. L’étude des prévalences par tranche d’âge
après 65 ans montre que les troubles anxieux deviennent
de moins en moins fréquents avec les années : la prévalence à 6 mois chez les 65-74 ans est de 13,9 %, alors
que celle chez les 75-85 ans est de 10,4 %. Les troubles
anxieux sont ainsi d’une manière générale, plus fréquents
chez l’adulte jeune que chez la personne âgée : la prévalence
vie entière des 18-29 ans est de 30,2 %, celle des 30-44 ans
de 35,1 %, et celle des sujets de plus de 60 ans, de 15,3 %
[5]. Les troubles anxieux les plus fréquents chez la personne
âgée sont les troubles phobiques (3,1 % de prévalence
sur 6 mois [6] et 21,6 % en prévalence vie entière [7]) et
l’anxiété généralisée (7,3 % de prévalence sur 6 mois [6] et
10,8 % en prévalence vie entière [7]). La durée moyenne
du trouble anxieux est de 19,1 ans [8] avec un sex-ratio de
2 à 4 femmes pour un homme souffrant d’un tel trouble
[6, 9].
Il existe un paradoxe dans l’étude épidémiologique des
troubles anxieux chez la personne âgée : en effet, si la prévalence globale est plus faible par rapport au sujet jeune, il
existe plus de symptômes anxieux chez la personne âgée.
Parmi les explications possibles, il faut noter que les symptômes anxieux sont plus sévères chez les adultes jeunes,
alors que l’anxiété subsyndromique est, quant à elle, plus
fréquente chez les personnes âgées (15 à 20 %) [10]. Par
ailleurs il faut signaler le très probable sous-diagnostic des
troubles anxieux chez la personne âgée du fait d’une banalisation de l’anxiété dans les âges avancés par les cliniciens,
d’autant plus que la somatisation des syndromes anxieux
est importante. Enfin il existe une sous-déclaration importante du trouble anxieux : seules 17 % des personnes âgées
souffrant d’un tel trouble consultent un spécialiste de santé
mentale [10].
L’étude de l’histoire naturelle des troubles anxieux
montre que ceux-ci débutent à l’âge adulte : 75 % débutent
avant 21 ans, 90 % avant 41 ans [5]. Ceci serait tout de
même moins marqué pour l’état de stress post-traumatique
et l’agoraphobie. Parmi les facteurs de risque principaux
de développer un trouble anxieux chez la personne âgée,
on retrouve le sexe féminin [6, 11], le célibat ou le divorce
[6, 12, 13] et le faible niveau d’éducation [6, 12]. Les polypathologies chroniques [12], les événements de vie stressants
206
Comorbidités et complications
Parmi les comorbidités psychiatriques, se distinguent
surtout l’épisode dépressif majeur (EDM) et les addictions,
principalement à l’alcool, dont la temporalité de causalité
est encore débattue. Certains évoquent en effet une cooccurrence, d’autres parlent d’une complication dépressive
ou addictive d’un trouble anxieux chronicisé : en effet, entre
13 et 23 % des personnes âgées de plus de 55 ans souffrant de troubles anxieux présentent les critères d’EDM
[5, 18, 19] ; et inversement, 23 % des personnes âgées
de plus de 60 ans souffrant d’EDM présentent les critères de troubles anxieux (par ordre de fréquence : trouble
panique, phobie spécifique, phobie sociale) [5]. Il apparaît
donc essentiel de rechercher systématiquement un EDM
chez une personne anxieuse [9]. L’addiction alcoolique est
également une comorbidité psychiatrique notable [5]. Par
exemple, 35,2 % des personnes de plus de 55 ans souffrant
de phobie sociale présentent les critères de dépendance ou
d’abus à l’alcool [20]. Également, 18,5 % des personnes de
plus de 55 ans souffrant de phobie spécifique présentent
les critères de dépendance ou d’abus à l’alcool [14]. Les
troubles anxieux chez la personne âgée présentent des
complications essentiellement cardio-vasculaires [5, 21].
L’impact fonctionnel d’un trouble anxieux au cours du troisième âge est majeur avec une qualité de vie diminuée.
Le niveau de handicap fonctionnel est plus important chez
la personne âgée souffrant de trouble anxieux que chez
l’adulte jeune souffrant du même trouble [5].
Approche thérapeutique
D’une manière générale, l’accès aux soins spécialisés
reste très faible. Par exemple, aux Pays-Bas, seules 2,6 %
des personnes âgées entre 55 et 85 ans consultent un
psychiatre pour un trouble anxieux ; 25,3 % avaient une
prescription de benzodiazépine et 3,8 % d’antidépresseur
[5, 22]. Il existe par ailleurs très peu d’études thérapeutiques [10] sur les troubles anxieux de la personne âgée,
notamment pour le trouble anxieux généralisé et le trouble
panique. De même, il y a peu de consensus concernant
les durées de traitement chez la personne âgée. Selon
une méta-analyse réalisée par Pinquart et al. [8], les antidépresseurs inhibiteurs spécifiques de la recapture de la
sérotonine (ISRS) seraient supérieurs en termes d’efficacité
chez la personne âgée par rapport à la thérapie cognitivocomportementale (TTC). Il n’y aurait pas de différence en
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Les troubles anxieux de la personne âgée
termes d’efficacité entre les différents types de traitements médicamenteux. Enfin les effets des thérapeutiques
psychopharmacologiques seraient plus importants chez la
personne âgée par rapport à l’adulte jeune. Wetherell et
al. [23] évoquent, quant à eux, l’intérêt de l’association
d’un traitement médicamenteux et d’une TCC. Cette association augmenterait l’efficacité de traitement par rapport
à chaque approche thérapeutique envisagée séparément
dans le trouble anxieux généralisé de la personne âgée. Les
traitements médicamenteux utilisent principalement les
antidépresseurs. Les ISRS et les inhibiteurs de la recapture
de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA) ont montré leur efficacité sur les troubles anxieux de la personne
âgée [3] en traitement prolongé (citalopram [24], sertraline
[25], venlafaxine [26]). Il faut souligner que les tricycliques
ou les inhibiteurs de la monoamine oxydase sont à éviter du
fait des effets indésirables possibles (hypotension orthostatique, effet anticholinergique, trouble du rythme) [27, 28].
Parallèlement, les traitements non-pharmacologiques rassemblent la psychothérapie de soutien et les TCC. La TTC
présente un intérêt dans les troubles anxieux de la personne
âgée, mais semble être souvent moins efficace que chez
l’adulte jeune [10, 29]. De plus, elle ne présenterait pas systématiquement une supériorité de résultat par rapport aux
autres approches psychothérapeutiques [8, 10].
d’inquiétude plus important [5]. Les TAG à début tardif sont
caractérisés, quant à eux, par une limitation des activités
de la vie quotidienne plus importante [32]. Parmi les facteurs de risque de développer une anxiété généralisée, on
retrouve le sexe féminin, le célibat, le bas niveau socioéconomique [31, 33, 34]. Les abus physiques dans l’enfance
favoriseraient quant à eux l’apparition d’un TAG précoce
[32].
Caractéristiques cliniques
avec le vieillissement
Chez la personne âgée se retrouvent des particularités cliniques notables : une symptomatologie physique
d’angoisse prédominante et des symptômes psychiques
d’anxiété modifiés avec, notamment, des inquiétudes plus
diversifiées, particulièrement sur le sujet de la santé [5]. Le
niveau d’irritabilité accru, la colère et la frustration seraient
des symptômes plus fréquents chez la personne âgée [35].
Le souci et la préoccupation sont des symptômes peu
spécifiques du TAG et le deviennent encore moins chez
la personne âgée [35]. Ainsi seuls 13,3 % des patients,
tout âge confondu, souffrant de TAG présentent l’anxiété
comme leur principal symptôme [36].
Comorbidités et complications
Anxiété généralisée – Trouble
anxieux généralisé
Épidémiologie
Le trouble anxieux généralisé (TAG) est caractérisé par
une anxiété et des soucis excessifs survenant la plupart
du temps et concernant plusieurs événements ou activités de la vie du patient, ce dernier éprouvant des difficultés
à contrôler ses préoccupations. L’étude épidémiologique
des TAG de la personne âgée montre une prévalence
sur douze mois variant de 1,2 à 7,3 % [5, 30]. La prévalence vie entière chez la personne âgée est de 3,6 %
[5, 31]. Cette dernière serait décroissante avec l’âge [5]. La
durée moyenne de l’anxiété généralisée chez la personne
âgée est de 16,7 ans [5] avec un âge de début respectant une distribution bimodale : précoce (avant 50 ans :
dans l’enfance ou l’adolescence avec un pic entre 10 et
20 ans) et tardive (après 50 ans) [5, 9, 19]. Selon l’âge
d’apparition, les caractéristiques cliniques et l’évolution du
trouble seront différentes. En effet, dans le TAG à début
précoce, les traitements psychotropes sont fréquemment
plus lourds, les comorbidités psychiatriques (le trouble
dysthymique notamment) plus fréquentes et le niveau
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 13, n ◦ 2, juin 2015
Il convient de noter que, chez la personne âgée, le
TAG associé à un autre trouble psychiatrique est trois
fois plus fréquent que le TAG isolé [36]. Il existe, par
ailleurs, une forte comorbidité dépressive chez la personne
âgée (28,9-60 %) avec une augmentation de la prévalence
des idéations suicidaires [36, 37]. Il paraît donc essentiel
de rechercher systématiquement un syndrome dépressif
chez la personne âgée souffrant d’un TAG [9], notamment
lorsqu’il est de survenue tardive. En effet pour certains
auteurs, un TAG se déclarant tardivement est une dépression jusqu’à preuve du contraire [36]. Le TAG de survenue
précoce ne se compliquerait quant à lui que secondairement
d’un épisode dépressif majeur [38]. L’association anxiétédépression serait d’autant plus marquée chez les femmes.
La cooccurrence est un facteur de risque de chronicisation
des deux troubles [39].
Approche thérapeutique
L’efficacité du traitement pharmacologique serait supérieure à celles des approches psychothérapeutiques [8, 30].
Tout d’abord, le retard de prise en charge médicamenteuse
du TAG chez la personne âgée serait de 2 ans en moyenne
[30]. Cette prise en charge médicamenteuse se base sur
les antidépresseurs ISRS et IRSNA [36] (citalopram, ser-
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M. Bruno, A. Lepetit
traline, venlafaxine) ou sur les agonistes partiels 5HT-A1
(buspirone, dont le délai d’efficacité est de 6 semaines
[33]). La durée minimale de traitement serait d’une année
après rémission des symptômes [36]. Il convient de noter
que la durée du traitement des TAG à début précoce
serait plus longue par rapport aux TAG à début tardif [36].
Parmi les psychothérapies utilisées, la thérapie cognitivocomportementale (TCC) montrerait sa supériorité [33] sur
les autres techniques. Globalement, l’efficacité est possiblement inférieure chez la personne âgée par rapport
à l’adulte jeune, sauf dans le cas de programmes de
TCC adaptés spécifiquement à la personne âgée avec de
fréquents rappels [35]. Ces programmes spécifiques comportent les caractéristiques suivantes : psychoéducation sur
la maladie, relaxation musculaire progressive, exercice de
la respiration, restructuration cognitive centrée sur le souci
excessif [36].
Trouble phobique
Phobie sociale
Épidémiologie
La phobie sociale est une peur marquée et persistante
des situations sociales ou de performance dans lesquelles
un sentiment de gêne peut survenir. Chez la personne âgée,
on observe une prévalence sur douze mois de 0,6 % [40]
à 2,3 % [12]. Celle-ci est plus faible qu’à l’âge adulte (entre
1,5 et 3 % [41]). La prévalence est la plus forte entre 55
et 65 ans, puis diminuerait après 75 ans [41]. Dans 50 %
des cas, le début des symptômes a lieu dans les quatorze
premières années de vie. Ainsi il n’y a que 10 % des patients
souffrant de phobie sociale dont les symptômes auraient
débuté après 54 ans.
Caractéristiques cliniques avec le vieillissement
Avec le vieillissement, l’intensité des phobies sociales
s’amoindrirait considérablement [5] avec, cependant,
d’après Gretarsdottir et al. [42], un possible rebond
d’intensité après 80 ans. Chez la personne âgée, on
relève plus de situations socialement gênantes, du fait
notamment de la perte d’autonomie (aide partielle voire
complète à la toilette, handicaps physiques et notamment moteurs ou sensoriels) par rapport à celles que
connaît l’adulte jeune. Ce dernier serait quant à lui plus
anxieux, mais est concerné par un nombre plus limité
de situations. Enfin, il convient de noter la faiblesse de
l’insight de la phobie sociale chez la personne âgée [5].
Pour certains auteurs, la personne âgée serait exposée
à un plus grand nombre de situations sociales au cours
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desquelles la phobie sociale pourrait se développer et/ou
se chroniciser [43]. Il existe, chez la personne âgée, une
forte comorbidité de la phobie sociale avec les EDM
[19, 41].
Approche thérapeutique
Les données sur la prise en charge thérapeutique des
phobies sociales de la personne âgée apparaissent très limitées : comme chez l’adulte jeune, elle repose sur la prise en
charge médicamenteuse d’une part (sertraline) et/ou psychothérapeutique d’autre part (TCC) [5].
Phobies spécifiques
Épidémiologie
La phobie spécifique est une peur marquée et persistante d’objets ou de situations objectivement visibles et
circonscrites, et reconnue comme excessive ou irraisonnable par le patient. Chez la personne âgée, la prévalence
des phobies spécifiques est de 5,9 à 13,1 % [14], avec une
prévalence vie entière de 7,5 %. Il s’agit d’un trouble touchant préférentiellement les personnes âgées jeunes. Les
facteurs de risque de phobies spécifiques chez la personne
âgée seraient donc : le sexe féminin, le célibat ou le divorce,
un bas niveau socio-éducatif, le décès d’un parent dans
l’enfance, le divorce parental, la survenue d’événements
de vie stressants récents.
Caractéristiques cliniques avec le vieillissement
Elles dépendent avant tout du type de phobie spécifique. On note une plus grande prévalence des phobies
dites naturelles (éclairs, vertige) [5] que chez l’adulte
jeune : 33,3 % de phobies associées aux araignées et
insectes, 27,7 % de phobies associées aux chats et chiens,
5,6 % de phobies associées au sang, 5,6 % de phobies
associées au vertige [44]. La phobie liée à la chute est
une entité actuellement discutée [31]. La peur de chuter est en effet très fréquente chez la personne âgée,
retrouvée chez 29 à 54 % d’entre elles, mais elle ne
revêt pas tous les critères de phobie, notamment ceux
concernant l’insight du trouble. Parmi les comorbidités
les plus fréquentes, se distinguent l’hypertension artérielle, la tachycardie, la phobie sociale, l’obésité, l’arthrite,
l’EDM.
Approche thérapeutique
La prise en charge thérapeutique repose essentiellement sur la psychothérapie [44] : les TCC sont
efficaces sur les conduites d’évitement, sur la sévérité
de la phobie et sur les affects dépressifs associés. Peu
d’adaptations de la TCC semblent nécessaires dans la prise
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Les troubles anxieux de la personne âgée
en charge en comparaison avec l’adulte jeune [44]. Une
certaine précaution lors des phases d’exposition semble
recommandée mais sans contre-indication pour autant
[44].
Trouble panique
Trouble obsessionnel-compulsif
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Épidémiologie
Le trouble panique (TP) est caractérisé par la récurrence
d’attaques de panique (AP) suivies de la crainte persistante de récidives de ces attaques de panique (i.e. anxiété
anticipatoire). La prévalence sur douze mois du TP chez la
personne âgée est de 0,1 à 1 % [5]. Celle-ci est moins élevée que chez l’adulte jeune (2,7 %). Chez le patient dément,
il n’y aurait pas d’augmentation de l’incidence du TP [45].
L’âge de début des symptômes se situe entre 15 et 40 ans
[5]. Les attaques de panique de survenue tardive chez la
personne âgée seraient plutôt indicatrices d’un EDM que
d’un TP [45]. Le sexe féminin est le facteur de risque le
plus communément retrouvé.
Caractéristiques cliniques avec le vieillissement
La sévérité du TP semble diminuer avec l’avancée en
âge. On note ainsi une baisse du nombre de symptômes
et de leur intensité lors des AP, ainsi qu’une diminution
des comportements d’évitement [45]. Le fonctionnement
global apparaît meilleur. Cependant il n’y a pas ou peu
de diminution de la fréquence des AP. Enfin, du fait de la
polymédication, l’AP iatrogène est plus fréquente chez la
personne âgée (en particulier avec le salbutamol, la théophylline, la l-thyroxine. . .) [45].
Comorbidités et complications
Les comorbidités
personne âgée sont
biques (47 % avec
(36,7-50 %) et les
[45].
repli [45]. Les auxiliaires de vie peuvent néanmoins être
impliquées dans le cadre d’une exposition graduée et permettre ainsi au patient de sortir progressivement de son
domicile.
les plus fréquentes du TP de la
le TAG (76 %), les troubles phonotamment l’agoraphobie), l’EDM
addictions notamment à l’alcool
Approche thérapeutique
La prise en charge médicamenteuse s’appuie sur
les antidépresseurs ISRS et IRSNA (citalopram, sertraline, venlafaxine LP [45]). Certains auteurs recommandent
un délai de 4 à 6 semaines avant toute augmentation
posologique [45]. La TCC du TP de la personne âgée
nécessiterait les adaptations suivantes : une augmentation
du nombre d’explications et d’instructions, une utilisation
accrue du support écrit et une implication familiale. En cas
d’agoraphobie associée, il faut s’interroger sur les modalités d’intervention des aides à domicile qui peuvent, dans
certains cas, favoriser les conduites d’évitement et de
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Épidémiologie
Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) est marqué par
la présence d’obsessions ou de compulsions récurrentes,
reconnues comme excessives ou déraisonnables par le
patient et qui sont suffisamment sévères pour entraîner
une perte de temps ou un sentiment marqué de souffrance. La prévalence du TOC chez la personne âgée est
de 0,1 (prévalence sur 1 mois) à 0,8 % (prévalence sur
12 mois). Celle-ci est décroissante avec l’âge (surtout entre
65 et 74 ans) [46, 47], et même au sein du troisième âge.
L’âge moyen d’apparition des troubles est de 28,5 ans
[47]. Il s’agit du trouble anxieux dont l’apparition tardive
est la plus rare : moins de 1 % des TOC débuteraient
après 65 ans [47]. Cependant, seules 10 % des personnes âgées souffrant de TOC consulteraient [47]. Parmi
les facteurs de risque de développer un tel trouble, nous
retrouvons le sexe féminin [47, 48], un bas niveau socioéducatif [47], le célibat [47], les antécédents de diphtérie ou
d’affections neurologiques comme la chorée de Sydenham,
les encéphalites ou les crises convulsives du nourrisson
[49].
Caractéristiques cliniques
avec le vieillissement
Concernant la sévérité objective des obsessions et des
compulsions, il n’y a pas de différence majeure entre la
personne âgée et l’adulte jeune. Comparativement, les
obsessions de la personne âgée souffrant de TOC présenteraient une thématique phobique portant sur le péché plus
fréquente [46, 47] ; la composante idéative de symétrie
aurait une prévalence moindre [5]. Parmi les compulsions
chez la personne âgée, la syllogomanie apparaît plus fréquemment ; les compulsions portant sur le lavage (des
mains), le rangement et la vérification sont également plus
fréquentes [46]. Inversement, l’arithmomanie serait moins
présente [46]. Globalement, le degré d’impulsivité dans
la réalisation des compulsions tendrait à augmenter avec
l’âge [46]. Avec le vieillissement, l’insight du trouble semble
diminuer et les patients âgés souffrant de TOC se sentiraient en meilleure santé [47]. Ainsi une personne âgée
avec TOC développerait plus de contacts ou de supports
sociaux qu’une personne âgée sans TOC [47] du fait notam-
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M. Bruno, A. Lepetit
ment de la présence d’aides à domicile. De même, l’impact
devient majeur sur le fonctionnement social avec des difficultés relationnelles avec l’entourage, notamment familial.
Ceci apparaît de façon plus importante que pour les autres
troubles anxieux. Pour Grenier et al. [47], il y aurait une
implication plus importante de l’entourage dans les compulsions de la personne âgée : les aidants réaliseraient les
compulsions de leurs proches qui en seraient empêchés
de par des limitations physiques. Ceci pourrait expliquer le
nombre accru de contacts sociaux des personnes âgées
souffrant de TOC, mais également leur impact relationnel
plus délétère sur l’entourage.
Approche thérapeutique
La prise en charge thérapeutique des TOC chez la personne âgée n’a été que très peu étudiée. Dans une série
de cas par Philpot et Banerjee [49], la prise en charge
est calquée sur celle de l’adulte jeune avec l’utilisation
d’antidépresseurs (ISRS, IRSNA, avec une posologie supérieure chez la personne âgée à celle de l’épisode dépressif
majeur) et de la TCC.
État de stress post-traumatique
Épidémiologie
L’état de stress post-traumatique (ESPT) est marqué
par l’apparition de symptômes caractéristiques faisant suite
à l’exposition à un facteur de stress traumatique extrême
impliquant le vécu direct et personnel d’un événement pouvant entraîner la mort ou une blessure sévère, ou consécutif
du fait d’être témoin d’un événement pouvant occasionner la mort, une blessure ou une menace pour l’intégrité
physique d’une autre personne. Chez la personne âgée, la
prévalence sur douze mois de l’ESPT est de 0,4 à 1 % alors
que la prévalence vie entière chez la personne âgée est de
2,5 % [5]. Celle-ci est inférieure à celle de l’adulte jeune.
L’âge d’apparition de l’ESPT est plus tardif que pour les
autres troubles anxieux : 10 % après 53 ans et 5 % après
61 ans [5]. Parmi les facteurs de risque, il convient de noter
le haut niveau de névrosisme, le bas niveau d’efficacité
personnelle [50], la survenue d’un acte de délinquance ou
d’agression (notamment maltraitance par les aidants). Cinq
pour cent des personnes âgées ayant subi des actes de
délinquance développeront un ESPT [50]. Le fait d’avoir
combattu pendant une guerre dite « oubliée », comme par
exemple la guerre d’Indochine ou d’Algérie, serait également un facteur de risque. Les guerres oubliées ont la
particularité d’avoir bénéficié d’une couverture médiatique
beaucoup plus faible et ont même pu être parfois niées par
210
tout ou partie des belligérants comme étant un véritable
conflit armé. Ces dernières engendreraient une moindre
reconnaissance sociale et les vétérans de ces conflits bénéficieraient donc d’un support socio-affectif moins important
[51]. Consécutivement, la détresse psychologique n’en
serait que plus intense et le risque suicidaire augmenté en
cas de survenue d’ESPT [52]. Enfin, la présence d’affections
somatiques (tels un infarctus du myocarde, un œdème
aigu pulmonaire, un accident vasculaire cérébral, une chute)
favorisera l’apparition de ce trouble. On peut également
relever la situation particulière des prisonniers de guerre
pour lesquels le risque d’apparition et de chronicisation d’un
ESPT serait lié à différents paramètres. L’âge avancé lors
de la capture diminuerait la sévérité de l’ESPT [52, 53] ; une
longue période d’emprisonnement, la sévérité du traumatisme initial lors de la capture et un grade élevé au moment
des faits tendent quant à eux à augmenter la sévérité du
trouble [50].
Caractéristiques cliniques
avec le vieillissement
Chez les patients âgés, l’ESPT se caractérise par des
manifestations somatiques plus fréquentes [52], une hypervigilence augmentée [54] et par une fréquence diminuée
des symptômes dissociatifs [50]. Il existe de multiples
comorbidités à l’ESPT de la personne âgée : dépressive,
avec un délai de réponse au traitement allongé dans ce
cas ; cardiovasculaire avec une augmentation du risque
de maladies coronaires ; addictologique, avec comme principal produit l’alcool [52] ; anxieuse avec une prévalence
accrue du TAG [52]. L’ESPT peut être subdivisé en trois
sous-types en fonction de la temporalité de survenue
du traumatisme et de l’ESPT lui-même. Chaque soustype aurait ses particularités chez la personne âgée. Tout
d’abord l’ESPT de novo correspond à un traumatisme et
un déclenchement des symptômes pendant le troisième
âge. Le risque de développer un ESPT de novo varie
selon le type de traumatisme subi. Ce risque augmenterait en cas de traumatisme causé par un être humain et
s’il est ciblé contre la personne. Dans cette perspective,
séquestration, agression physique et abus de confiance
seraient ainsi plus à risque qu’une catastrophe naturelle
[51]. En cas de déficience des stratégies de coping, la
probabilité de survenue d’un ESPT de novo semble majorée [51]. L’ESPT chronique correspond, quant à lui, à un
traumatisme et un déclenchement du trouble survenant
à l’âge adulte et dont les symptômes se chronicisent
ou sont exacerbés au troisième âge. Il existe une possible augmentation de la sévérité des symptômes chez la
personne âgée en cas de deuil, d’isolement social, de han-
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Les troubles anxieux de la personne âgée
dicap physique, de dégradation cognitive ou de déficience
sensorielle [50]. Enfin l’ESPT retardé survient pendant le
troisième âge suite à un traumatisme bien antérieur remontant à l’âge adulte voire à l’enfance ou l’adolescence.
Les facteurs déclenchants identifiés d’ESPT retardé chez
la personne âgée sont médicaux (survenue d’un handicap physique et notamment moteur, apparition d’une ou
plusieurs déficiences sensorielles), socio-affectifs (isolement social, deuil, départ en retraite, institutionnalisation)
et enfin l’exposition à un évènement traumatique similaire
ou non au traumatisme initial (guerre, catastrophe naturelle)
[50].
Sur le plan psychopathologique, l’exposition à ces facteurs peut entraîner un sentiment de vulnérabilité qui fait
écho chez le patient à celui vécu pendant le traumatisme
initial [52]. Plusieurs hypothèses tendent à expliquer ceci.
Les hypothèses psychodynamiques conceptualisent l’ESPT
retardé comme une tentative infructueuse de réappropriation d’un passé traumatique se manifestant par des
symptômes anxieux [50]. Une autre hypothèse, non exclusive de la première, serait celle d’une modification des
stratégies de coping avec le vieillissement : la survenue
d’un traumatisme chez l’adulte jeune n’entraînerait pas
d’ESPT car, à cet âge, les stratégies de coping seraient
plus solides. La survenue d’un ESPT retardé s’expliquerait
par une moindre efficacité des stratégies de coping à cet
âge [51]. Enfin, pour Busuttil [51], la notion même d’ESPT
retardé battrait en brèche l’idée reçue, communément
admise, qu’un vécu traumatique pendant la jeunesse serait
protecteur contre la survenue d’ESPT pendant le 3e âge
[51]. Devant l’apparition d’un ESPT chez la personne âgée,
il convient donc de s’interroger sur le caractère « retardé »
ou « de novo » de ce dernier. Cela revient donc à s’interroger
sur l’événement traumatique survenant au troisième âge :
est-il le traumatisme initial d’un ESPT de novo ou un facteur déclenchant traumatique d’un ESPT retardé ? Il apparaît
donc crucial d’obtenir une anamnèse complète et méthodique afin de recueillir toute l’histoire de vie auprès du
patient mais aussi de son entourage.
Approche thérapeutique
La prise en charge est, à la fois, médicamenteuse et psychothérapeutique [10, 50]. Le traitement
médical de fond est basé sur l’utilisation d’ISRS ou
d’alpha-bloquant (prazosine) [55] en évitant l’utilisation de
bêtabloquants et benzodiazépines [50]. Parmi les psychothérapies, la psychothérapie de soutien (notamment dans
des modalités groupales), les TCC et l’EMDR (intégration
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Points clés
• La prévalence ponctuelle des troubles anxieux chez la
personne âgée varie de 3,2 à 14,2 % (prévalence sur
1 mois après 65 ans : 5,5 %).
• Les troubles anxieux caractérisés sont, d’une manière
générale, plus fréquents chez l’adulte jeune que chez
la personne âgée, mais l’anxiété subsyndromique serait
plus fréquente chez le sujet âgé.
• Il s’agit rarement de troubles de novo mais le plus souvent d’affections chronicisées évoluant depuis plusieurs
années.
• Les troubles anxieux les plus fréquents chez la personne âgée sont les troubles phobiques et l’anxiété
généralisée.
• Les traitements médicamenteux se basent essentiellement sur les antidépresseurs ISRS/IRSNA qui ont
montré leur efficacité sur les troubles anxieux de la personne âgée en traitement prolongé.
neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires) [51, 52]
semblent avoir montré leur intérêt chez la personne âgée.
Pour Owens et al. [52], l’exposition en TCC serait cependant à éviter chez les patients présentant un Trouble cognitif
léger (mild cognitive impairment).
Conclusion
L’anxiété du sujet âgé devient, avec le vieillissement
des populations occidentales, une problématique de plus
en plus fréquente. Les troubles anxieux sont des pathologies à forte prévalence pendant le troisième âge, parfois
très invalidantes, à l’origine d’une altération franche de la
qualité de vie des patients concernés et dont l’impact sur
l’entourage n’est pas négligeable. La complexité de leur
étude réside dans le fait qu’il s’agit souvent de pathologies
d’évolution chronique, dont les symptomatologies évoluent
avec l’avancée en âge.
La prise en charge thérapeutique et notamment médicamenteuse par antidépresseurs est calquée sur celle de
l’adulte jeune avec très peu de données spécifiques au
troisième âge. En effet, malgré leur prévalence pendant le
troisième âge, les troubles anxieux demeurent un domaine
peu exploré en psychiatrie de la personne âgée, avec peu
de consensus thérapeutique.
Liens d’intérêts : Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien
d’intérêt en rapport avec cet article.
211
M. Bruno, A. Lepetit
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