Chabot

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CATALOGUE
DES
ESPÈCES
ET
HABITATS
DES
SITES
NATURA
Code Natura 2000 : 1163
2000
DE
LA
RÉGION
WALLONNE
Chabot
Nom scientifique : Cottus gobio
Classification : Poisson
Taille : maximum 15-18 cm
Poids : 12 g
Présence en Wallonie : dans les cours d’eau petits à
moyens, pauvres en éléments nutritifs, surtout au sud
du sillon Sambre et Meuse
Nid : creusé sous les pierres du cours d’eau
Nombre d’œufs : 100 à 500
Nombre de nidification : 1
Alimentation : invertébrés, œufs et juvéniles de poissons
Protection : maintien de la pauvreté en éléments nutritifs de l’eau
© D. Parkinson
Carte d’identité
tacés, larves d’insectes...) vivant sur le fond mais aussi
d’œufs et de juvéniles de poissons.
Observer
À travers la surface limpide du ruisseau torrentueux,
nous pouvons voir évoluer un petit poisson à grosse
tête. Il mesure moins de quinze centimètres et son
corps va en se rétrécissant de la tête à la queue ; la
tête et les nageoires pectorales sont proportionnellement très grandes. Le corps est brun grisâtre marbré,
ce qui le rend très difficile à voir dans les galets. C’est
un chabot. Ce poisson possède deux nageoires dorsales contiguës ; les nageoires (sauf la caudale) et les
opercules sont épineux.
Il existe un dimorphisme sexuel qui se marque par la
largeur de la tête proportionnellement plus importante
chez le mâle que chez la femelle ; la tête du mâle est
également plus obtuse. Les nageoires pelviennes sont
plus grandes chez les mâles.
L’espèce est répandue, principalement dans les cours
d’eau petits ou moyens du sud du sillon Sambre et
Meuse. Le fond de l’eau est généralement rocheux et la
qualité de l’eau est moyenne à très bonne. Les études
montrent que la population semble stable en Wallonie
depuis les années ‘80.
Le chabot a une longévité comprise entre trois et cinq
ans. C’est un poisson de fond ; il est mauvais nageur ;
on le rencontre dans des vitesses de courant comprises
entre 10 et 40 cm/s. Il n’aime pas la lumière et vit donc
pendant la journée caché sous les pierres ; son activité
est surtout nocturne. Il se nourrit d’invertébrés (crus-
CHABOT
La reproduction commence à l’âge de deux ans (4 à
5 cm). La ponte a lieu en mars-avril, dans un nid creusé
sous les pierres ; les œufs, au nombre de 100 à 500 sont
collés au plafond du nid et gardés par le mâle. Dans un
même nid, un mâle peut garder la ponte d’une dizaine de femelles ; il aère les œufs et les défend pendant
environ trois à quatre semaines. À l’éclosion, les larves
mesurent 6 à 7 mm.
Le chabot est une proie recherchée des truites, des loutres et des martins-pêcheurs. C’est également un hôte
des larves de mulette épaisse. Sa présence indique une
bonne qualité de l’eau.
Il vit dans des cours d’eau oligotrophes rapides et peu
profonds, frais et bien oxygénés de la zone à truite et
à ombre.
Protéger
Le chabot est l’espèce de poisson la plus sensible aux
différentes formes de pollution et à l’eutrophisation, notamment de par le manque d’oxygène. Il est également
très sensible à l’artificialisation de l’habitat : bétonnage,
excès de matière organique et de sédiments...
La qualité de l’eau doit être la meilleure possible. L’épuration des eaux usées est importante et on veillera à
l’appliquer dans tous les bassins versants (épuration
collective ou individuelle). De plus, les agriculteurs
devraient appliquer les produits phytosanitaires et les
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WALLONNE
engrais de manière parcimonieuse afin de limiter voire
d’éviter l’écoulement des surplus dans les cours d’eau.
Mieux, la mise en place de tournières enherbées ou de
bandes fleuries en bordure de cours d’eau, prônée par
les mesures agri-environnementales, serait très bénéfique à la qualité de l’eau et à la présence de différentes
espèces des cours d’eau.
Le gestionnaire évitera tout remaniement des berges
naturelles des cours d’eau où le chabot est présent. Il
veillera à maintenir les cordons d’aulnes en bordures
de rivières.
Il est important que les galets du fond des cours d’eau
soient toujours apparents. Les sédiments apportés par
des barrages artificiels, l’accès du bétail à l’eau et la circulation de véhicules dans les ruisseaux et rivières bouchent parfois les sites favorables à la reproduction et
obligent les chabots à trouver d’autres sites. La création
d’étangs en dérivant une partie du cours d’eau n’est
pas favorable au chabot mais ce sont surtout les étangs
de barrage qui sont les plus néfastes.
Dans les sites occupés par le chabot, la fréquentation
par des nageurs et des kayaks devrait être limitée, au
moins durant la période de reproduction.
L’introduction d’espèces exotiques prédatrices devrait
être limitée dans les cours d’eau à chabots.
ÉDITÉ PAR LA DGARNE/DNF
-
DISPONIBLE SUR
:
NATURA2000.WALLONIE.BE
Fiche rédigée sur base des dossiers scientifiques réalisés par le DEMNA, la FUSAGx, l’UCL
et l’ULg (http://biodiversite.wallonie.be)
et avec la collaboration de Natagora
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