les fougeres les arbres quelques plantes remarquables

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La molène bouillon blanc (Verbascum thapsus, candela de Nostra Dama) : les
fleurs et les feuilles contiennent des substances émollientes et béchiques et
entrent dans la composition de tisanes pectorales (contenant également coquelicot
violette et bourrache…). La tige sèche et enduite d’huile était utilisée comme torche
(c’est ainsi que la vierge Marie éclairait sa maison de Nazareth, dit-on) et les tiges
calcinées servaient de porte-bonheur. On dit qu’une feuille de molène enroulée dans
un foulard protégeait des loups !
QUELQUES PLANTES
REMARQUABLES
SUR LES SENTIERS DU
MOULIN DE LA LAUREDE
La myrtille (Vaccinium myrtillus, abagièra ) : à côté du moulin. Ses fruits
antiseptiques et anti-diarrhéiques sont utilisés contre hémorragies et hémorroïdes.
Ils améliorent l’acuité visuelle la nuit. Les feuilles renferment des substances
astringentes, antidiabétiques et diurétiques.
En marchant sur les sentiers menant au moulin, on parcourt des zones boisées qui
étaient autrefois pour la plupart cultivées par les familles qui vivaient dans des
hameaux dont certains sont aujourd’hui en ruines : La Laurède, Philip, Garrigot, les
Moungès,…
L’oseille sauvage (Rumex acetosa, agreilho) : plante qui pousse sur les sols riches
en azote (nitrophile), on la trouve souvent près des lieux où vécurent des animaux
(étables). Sa racine est diurétique, ses feuilles antiscorbutiques et adoucissantes.
Une chanson enfantine que nous chantaient nos grand-mères disait : « la soupe à
l’oseille c’est pour les demoiselles… »
On peut remarquer près de ces hameaux la trace de leur vie au début du XX° siècle :
les terrasses et les pierres en escalier adossé qui y menaient, les petits murets et
certaines plantes qui poussaient près des lieux d’habitation et d’élevage, sources
d’azote, et qui étaient utilisées soit en cuisine (la soupe d’orties et d’oseille, la
salade de nombril de Vénus…), soit en médecine traditionnelle (le sirop de sureau, la
tisane de bouillon blanc,…).
La ronce (Rubus sp., romingèra) : plante intéressante pour ses fruits, les mûres,
ainsi que pour ses jeunes pousses (antitussives) et son écorce (vannerie).
LES FOUGERES
Dans la grande famille des fougères (Falguièra) on peut voir la fougère mâle
(Dryopteris filix-mas), la fougère femelle (Athyrium filix-femina) à feuilles plus
dentelées, la grande fougère aigle pouvant atteindre deux mètres de hauteur qui
colonise les landes de montagne, les frêles capillaires (Asplenium trichomanes et
Asplenium viride) sur les murets, la petite réglisse des bois (Polypodium vulgare) à
la racine au goût de réglisse, les élégantes fougères à aiguillons (Blechnum spicant)
et les fougères à soies (Polystichum setiferum).
Fiche réalisée par l’Association du moulin de la Laurède à partir des repérages de Colette,
Danièle, Jean, Jean-Paul, Michèle, Raymond réalisés en 2007 avec l’aide précieuse de l’ANA et
tout particulièrement de P. Canal et prenant en compte les relevés botaniques de C. Maugé en
2002 . Un grand merci aux occitanistes A. Lagarde, C. Delpla et P. Carbonne pour les noms
de plantes en occitan.
Nous avons répertorié, avec l’aide de l’ANA (Association des Naturalistes
Ariégeois), près d’une centaine d’espèces végétales, du beau châtaignier aux fruits
délicieux à l’élégant chêne (appelé « garric » ou « casse » selon que l’on habite Alzen
ou Brassac), de la magnifique digitale pourpre qui fait une haie d’honneur sur le
sentier du meunier en juillet et qui sous ses airs charmeurs (gant de Notre Dame ou
de renard : fox gloves) peut être à la fois un excellent médicament pour le coeur
mais aussi un poison violent par la digitaline qu’elle contient, sans oublier les petites
fraises des bois et les myrtilles qui sont mûres pour accueillir les marcheurs lors
des « rando-chansons » au moulin du mois de juin.
LES ARBRES
Le châtaignier ( Castanea sativa, castanhièr) : cuits ou grillés, les fruits sont
depuis longtemps appréciés et très nutritifs. En période de disette les fruits
broyés au moulin pouvaient servir de complément à la farine de céréales (blé noir,
rarement froment, épeautre). Bon bois de chauffage et de construction,
imputrescible. Les vers n'attaquent que la partie superficielle du bois. Peut attraper
une maladie : la rouille ou brûlure du châtaignier. Le rouet et son arbre, les cadres
de la meule, la potence, les « canalets » d’amenée d’eau, les poutres et le barrage du
moulin sont en châtaignier.
Le chêne pédonculé (Quercus robur, garric ou casse) : de croissance lente, il peut
vivre jusqu’à 800 ans. Son bois est utilisé en menuiserie, ébénisterie et charpente.
Ses fruits, les glands, sont fort appréciés des sangliers. On élève le vin dans des
fûts en chêne riche en tannin.
Le frêne (Fraxinus excelsior, frèich) : arbre à tout faire, appelé souvent « arbre
des centenaires » dont on fait une boisson réputée : la frênette, source de
jouvence, et autrefois les trompes de bergers ou de charivari.
Le hêtre (Fagus sylvatica, fach): pour les Romains : arbre de Jupiter. Très bon
bois de chauffage. Cultivé dans les siècles passés pour l’industrie du fer. Cendres
utilisées pour fabriquer du savon artisanal. Bois dur et résistant (manches d’outil,
lames de parquet, meubles…) il peut être tourné s’il est séché avec soin (pieds de
table, de chaises,…). Ses fruits (faines) sont très appréciés des animaux (écureuils,
ours,…) qui peuvent monter aux arbres pour les déguster). Son enveloppe contient un
principe toxique donnant des convulsions. Cependant, grillés, ses fruits sont
comestibles.
Le noisetier ou coudrier (Coryllus avellana, avelanièr) : le nom de la ville de
Lavelanet dérive du nom occitan de la noisette. Ce fruit figure sur les armoiries de
la ville.Il était utilisé pour les incantations des druides : on lui attribuait de
nombreux pouvoirs magiques, dont celui de conférer la fertilité. Coutume encore
utilisée de nos jours : une fourche de branche de noisetier permet de détecter l’eau
souterraine. Ecorce et feuilles ont des propriétés astringentes et anti-diarrhéiques.
L’huile sert de vermifuge. Les fruits sont très appréciés des gourmands avec de
nombreuses préparations en pâtisserie.
Le sureau (Sambucus nigra, saüc) : longtemps diabolisé ; sa toxicité est perdue à
la cuisson. On fait de la confiture avec les fruits, un vin apéritif avec les fleurs ainsi
que des tisanes contre les rhumes.
Le bois, creux, sec et résistant sert à fabriquer des sifflets, des « bufadous », des
pipeaux …
L’écorce contient des substances diurétiques, les feuilles des substances laxatives,
purgatives et adoucissantes ; les fleurs sont sudorifiques, laxatives et diurétiques.
Les baies sont laxatives, antinévralgiques et pleines de vitamines.
Le saule (Salix caprea, sause) : l’écorce intérieure, amère, est riche en acide
salicylique qui diminue la douleur et fait baisser la fièvre (analgésique et
antipyrétique); ces qualités sont connues depuis les Grecs anciens. Le saule est
l’origine de l’aspirine.
PLANTES MÉDICINALES
ET POISONS
L’alliaire officinale (Alliaria officinalis, erba d’alh) : les feuilles ont un goût d'ail.
La plante contient des substances vermifuges, diurétiques et antirhumatismales.
Elle servait à aromatiser les soupes des anciens.
La digitale pourpre (Digitalis purpurea, petairola) : plante toxique, qui renferme
un cardiotonique, la digitaline : médicament pour le cœur à très faible dose et poison
puissant à forte dose. Les feuilles, même séchées, sont les plus toxiques.
Le géranium herbe à Robert ou Fourchette du diable, Epingles de la Vierge
(Geranium robertianum, camaroja) : plante malodorante ; ses feuilles et ses fleurs
contiennent des substances toniques et astringentes(qui resserrent les tissus).
Le lierre grimpant (Hedera helix, Eudra) : il colonise les ruines des vieux hameaux
comme la Laurède, Philip et Garrigot. Ses baies, très appréciées des cervidés,
contiennent de la saponine dangereuse pour l’homme mais non pour les animaux.
Le millepertuis (Hypericum perforatum, erbo de milo traucs) : doit son nom aux
petites feuilles perforées d'un grand nombre de trous. Plante utilisée autrefois dans
des aspersoirs lors de séances d’exorcisme, elle est appelée « chasse diable » à
cause de son odeur d’encens. Toute la plante a des propriétés calmantes et
antidépressives et elle guérit les plaies (plante vulnéraire). On peut en extraire un
colorant jaune utilisé en teinturerie et on peut également préparer une huile solaire
avec les sommités florales macérées dans de l’huile d’olive.
PLANTES CULINAIRES
ET DÉCORATIVES
L’aubépine (Crataegus monogyna, espin) : certaines aubépines ont une écorce
fébrifuge, des feuilles astringentes et antidiarrhéïques. Les fleurs sont toxiques
pour le cœur et antispasmodiques. Les fruits sont astringents, antiscorbutiques,
sédatifs et antispasmodiques. Plante utilisée contre l’angine de poitrine,
l’artériosclérose, les insomnies et les troubles de la ménopause. Dans la Montagne
Noire, en période de disette, les fruits un peu farineux fournissaient après broyage
un complément à la farine de céréales.
Le lierre terrestre (Glechoma hederacea, couréja de Sant Jan ) : contrairement
à ce que laisse entendre le nom commun, cette plante n'a rien à voir avec le lierre
grimpant. Elle peut être utilisée comme aromate dans les potages, salades, légumes
et boissons chaudes. Les feuilles et les sommités renferment des substances
béchiques (contre la toux), antispasmodiques, toniques et stimulantes de la
respiration.
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