Guide du jardin écologique sommaire éditorial Mesdames, Messieurs Dans le cadre de la semaine du développement durable, de la gestion différenciée de ses espaces publics et de son adhésion à Natureparif, la municipalité vous propose ce guide du jardin écologique. Natureparif, agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-de-France, assure la promotion de la gestion écologique des espaces verts. Outre son caractère didactique et pédagogique, ce guide, proposé gratuitement aux collectivités franciliennes, vous permettra de découvrir des astuces et conseils pour un « mieux jardiner » respectueux de la biodiversité. Espérons que ce guide vous aidera à mettre en œuvre une gestion plus respectueuse de l’environnement dans vos jardins ou sur vos balcons. A vos jardins ! Bien sincèrement Thierry Lafon Maire de Lisses éditorial Découvrir la nature en Île-de-France 2 1 • jardiner pour la biodiversité La biodiversité, qu’est-ce que c’est? Jardiner pour la planète L’eau est précieuse Dans le sol, la vie Ouvrez-vous à la diversité Deux questions complexes autour de la diversité ! Et sans jardin ? Comprendre la biodiversité c’est l’affaire de tous ! 4 6 8 13 18 24 26 30 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité Une haie, pour quoi faire ? à chaque paysage, sa haie Choisir les bonnes essences L’arbre, Majesté de votre jardin Petit mémento du parfait jardinier Une clôture : vraiment indispensable ? 32 35 38 44 50 54 3 • pour aller plus loin… Quels végétaux ? Que dit la loi ? Quelques définitions Informations pratiques Livret-jeu pour toute la famille au milieu du guide 58 70 71 72 Découvrir Découvrir La nature en Île-de-France Contrairement à une idée reçue, la majorité de notre région n’est pas urbaine puisque la ville n’occupe que 21% de son territoire. Les espaces agricoles couvrent 51% de l’Île-de-France et la forêt est aussi bien représentée avec 23%. Les 5% restants ? Rivières, zones humides, prairies, etc. Ces différents espaces forment une mosaïque d’habitats accueillant différents cortèges d’espèces. L’Île-de-France est aussi une île de nature ! Par sa situation géographique, l’Île-deFrance est un carrefour d’influences océaniques et continentales. A l’ouest, le climat est adouci par les influences atlantiques tandis qu’à l’est, il est plus rude. On relève aussi une influence méditerranéenne par exemple sur les pelouses sèches de l’Essonne. à cette diversité de climats, s’ajoute une diversité des sols liée à l’histoire géologique de la région : sols très acides Grenouille agile guide du jardin écologique 2 et siliceux côtoient des sols calcaires. Enfin, la présence plus ou moins marquée d’eau ajoute encore une diversité de milieux en changeant les conditions écologiques. Cette variété d’habitats façonnés par des facteurs climatiques, géologiques et hydrologiques offre à notre région un fort potentiel de diversité biologique. Les groupements végétaux y sont d’ailleurs très divers (forêts, landes, zones humides…) ; la flore francilienne compte environ 1500 espèces de plantes terrestres soit un tiers de la flore métropolitaine pour seulement 2,2 % de la surface de la France ! La diversité faunistique reflète aussi ce caractère. On y trouve nombre d’espèces en limite d’aire de répartition, qu’elles soient atlantiques comme la Fauvette pitchou, continentales comme la Grande Aeschne (libellule) ou méditerranéenne comme la Couleuvre d’Esculape. La Réserve naturelle nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines, Havre de paix pour les oiseaux migrateurs Cependant, les activités humaines exercent une forte pression sur la biodiversité. L’urbanisation et l’agriculture intensive sont les deux principales sources de perturbations des écosystèmes naturels dans notre région. L’urbanisation modifie le microclimat, artificialise les sols et fragmente les habitats notamment en raison de la concentration des infrastructures de transport. L’intensification de l’agriculture menace la biodiversité par : • l’utilisation d’intrants chimiques, • l’homogénéisation du paysage induit par l’agrandissement des parcelles, • le développement des monocultures. Ainsi, les espèces spécialistes des milieux agricoles autrefois abondantes dans nos campagnes se trouvent fortement menacées par ces nouvelles pratiques : le bleuet ou le Moineau friquet par exemple sont de plus en plus rares. Dans les zones fortement agricoles, urbanisées ou fragmentées, seul un petit nombre d’espèces peuvent se maintenir tandis que les autres sont éliminées ou déclinent très fortement. Ce phénomène contribue à l’appauvrissement de la diversité : les différents milieux deviennent similaires puisqu’ils finissent tous par abriter un petit nombre d’espèces ubiquistes, locales ou introduites, favorisées par les activités humaines. La Zygène, un lépidoptère (papillon) La protection de la nature est donc indispensable en Île-de-France. Différents types de structures assurent cette mission : la région compte 10 réserves naturelles régionales, 4 parcs naturels régionaux, 4 réserves naturelles nationales et 35 sites classés NATURA 2000. Les zones de protection jouent un rôle important dans la préservation de la biodiversité mais nos efforts ne doivent pas se limiter à ces sanctuaires de nature. Nous pouvons tous agir dès maintenant. La reconquête de la biodiversité est une question de temps, de volonté et d’engagement. Pour en savoir plus : www.natureparif.fr guide du jardin écologique 3 11••jardiner pour la biodiversité jardiner pour la biodiversité 1 • jardiner pour la biodiversité * qu’est-ce que c’est ? De plus, cette variété des espèces n’est qu’un élément de la biodiversité. La biodiversité, c’est la diversité du vivant sous toutes ses formes, à des échelles très diverses : du gène à l’écosystème en passant par les individus et les espèces. Cette définition très large, qui permet d’englober toute la complexité de la biodiversité, a été donnée pour la première fois en 1992 lors de la convention sur la diversité biologique de Rio. Les objectifs de cette convention étaient de comprendre et de freiner le déclin de la biodiversité lié aux activités humaines. Ce qui était auparavant connu sous le nom de « nature » par le grand guide du jardin écologique 4 * public ou « diversité du vivant » par les biologistes est devenu « biodiversité » dès lors que sa mise en péril a été constatée. La structure emboîtée de la biodiversité D’autre part, les espèces interagissent entre elles (prédation, symbiose*, parasitisme…) et avec leur environnement, formant ainsi des écosystèmes. Ces interactions entre êtres vivants sont une composante clef de la biodiversité. Les différents écosystèmes (forêt, prairie, rivière mais aussi intestin animal…) sont également des éléments de la biodiversité. Les individus, les espèces et les écosystèmes interagissent entre eux, à toutes les échelles, pour former le tissu vivant de la planète(1). * Pensez à notre propre espèce : chacun d’entre nous est différent des autres. Chaque espèce est constituée d’individus tous différents, donc uniques. Ces différences sont en grande partie liées à leur diversité génétique : chaque individu porte des versions différentes des mêmes gênes (les allèles). Cette variété génétique est l’assurance-vie de l’espèce, elle lui permet de s’adapter au changement de son environnement. * Le mot « biodiversité », contraction de diversité biologique, est souvent utilisé pour décrire la variété d’espèces animales et végétales, mais elle ne se réduit pas une simple liste d’espèces. Si 1,75 millions d’espèces ont été décrites à ce jour, nous ne connaissons que la partie émergée de l’iceberg. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 99 % des oiseaux ont été identifiés, contre 92 % des mammifères et 1 % des bactéries, c’est dire notre ignorance à comprendre la dynamique d’ensemble… * La biodiversité, La nature, source de biens et de services Au-delà de la valeur intrinsèque de la biodiversité du simple fait de son existence, nous retirons de très nombreux bénéfices directs et indirects du fonctionnement des écosystèmes : • Les services d’approvisionnement correspondent à la fourniture en biens : nourriture, bois, fibres textiles, substances pharmaceutiques... Est incluse dans ces services la biodiversité non encore connue qui pourra servir Biodiversité : l’importance des interactions dans le futur, à l’exemple de nouveaux médicaments issus de certaines plantes. * Voir Quelques définitions en page 71 la nature pour les humains. Les milieux naturels ou semi-naturels sont favorables à de nombreuses activités de plein air et participent au bien-être humain. • Les services de régulation* environnementale rassemblent des fonctions qui permettent ou facilitent les activités humaines. En agriculture, ces services sont particulièrement précieux. Par exemple, la pollinisation* assurée par les pollinisateurs sauvages et les abeilles domestiques permet la production de fruits et légumes. • Les services de support assurent le maintien des autres services. Il s’agit par exemple de la formation et du maintien de sols fertiles ou encore de l’action du vivant sur les cycles des nutriments. • Les services culturels font référence au cadre de vie et à ce que représente (1) Selon les termes de Robert Barbault, professeur d’écologie de l’Université Pierre et Marie Curie. guide du jardin écologique 5 11••jardiner pour la biodiversité jardiner pour la biodiversité Jardiner pour la planète Jardiniers responsables… du monde Les jardiniers sont les premiers consommateurs de produits chimiques appliqués à l’hectare. guide du jardin écologique 6 Il est important de prendre conscience que chacun de nos gestes, même au jardin, a un impact planétaire : une mauvaise habitude, multipliée par un grand nombre de jardiniers, amateurs ou non, a des effets désastreux ! Les jardiniers sont les troisièmes pollueurs de l’eau, juste après les agriculteurs et les collectivités ! Il faut donc réviser nos habitudes. 1 • jardiner pour la biodiversité En savoir Pollution et biodiversité L’emploi de produits phytosanitaires (insecticides, herbicides…) engendre des pollutions importantes des nappes phréatiques et des cours d’eau. L’apparition de nouveaux insectes, due au changement climatique et aux modifications de l’habitat et des cycles biologiques sous l’effet des activités humaines, peut inciter le jardinier à augmenter les doses de pesticides. Avec l’allongement de la saison chaude et l’adoucissement des hivers, certaines espèces (doryphore, pyrale du maïs…) qui n’avaient qu’une génération par an et passaient l’hiver sous la terre, peuvent désormais se reproduire plusieurs fois (une multiplication des cycles appelée voltinisme*). Le produit phytosanitaire contribue à la pollution des cours d’eau et concourt paradoxalement à l’augmentation de la résistance du parasite. Pour protéger vos plantations, allier efficacité et écocitoyenneté, il vaut mieux offrir des abris aux prédateurs naturels (hérissons, coccinelles…) de ces parasites. Ces auxiliaires* précieux sont souvent menacés. En leur laissant quelques espaces de nidification dans votre jardin, vous les aiderez à survivre. Effets néfastes des pesticides : 3 • Le surdosage ainsi que le non-respect des consignes d’utilisation ou du délai entre traitement et récolte entraînent une contamination des produits récoltés. 2 5 1 4 1 6 6 Les pesticides, source de pollution 1 Perte au sol 2 Dérive dans l’air 3 Dispersion par le vent 4R uissellement 5R etombée avec les pluies 6 Infiltrations Le plus souvent les jardins amateurs sont traités chimiquement et contribuent jusqu’à 25 % à la pollution de l’eau. • L’action indifférenciée des pesticides sur les animaux engendre des effets indésirables sur des hôtes utiles comme les vers de terre. Certains insecticides tuent aussi les insectes auxiliaires pour votre jardin comme la coccinelle qui mange les pucerons, ou les abeilles et papillons qui pollinisent vos fleurs. Votre jardin devient peu à peu stérile. • L’utilisation répétée d’une même substance active provoque parmi les mauvaises herbes et les parasites l’apparition de populations résistantes, très difficiles à éliminer, comme dans le cas des antibiotiques. guide du jardin écologique 7 1 • jardiner pour la biodiversité 1 • jardiner pour la biodiversité L’eau est précieuse ! Fuyez le hors saison ! Une première règle d’or est d’adapter vos dates de plantation aux saisons. En plantant les arbres, mi-novembre, ou les plantes plus petites, en octobre, vous leurs laissez le temps d’accéder aux ressources nécessaires et elles seront moins gourmandes en eau. Le jardinage devient alors un moyen de s’accorder aux cycles naturels et de (re)découvrir que les saisons ont un sens pour le végétal. L’arrosage des jardins (dont les gazons) peut augmenter la consommation d’eau de plus de 50 %. La deuxième règle est de choisir des plantes adaptées à la pluviométrie locale et au sol. Plus de vivaces*, moins de gazons Préférez les plantes vivaces* aux annuelles* pour mieux gérer votre consommation d’eau. Les annuelles ont une croissance plus rapide et consomment donc davantage d’eau au cours d’une année. Si vous devez opter pour des végétaux annuels, comme les légumes de votre potager personnel, choisissez plutôt des variétés dont la croissance se situe en demi-saison, voire en hiver, car les précipitations plus abondantes leur permettront de se développer sans stress hydrique. Votre gazon est également un gros consommateur d’eau. La surface que vous avez est-elle vraiment nécessaire ? Réfléchissez à réduire au maximum sa surface et laissez le reste de votre jardin se développer en prairie naturelle, seulement abreuvée par les précipitations. Par ailleurs, un gazon peut rester « jaune » quelques semaines par an. Petits trucs d’experts Moins d’entretien et plus de biodiversité pour cette prairie naturelle guide du jardin écologique 8 Quelle que soit la variété végétale choisie, votre façon de jardiner pourra encore vous faire économiser de l’eau. Vous pouvez butter la terre. Cela consiste à créer de petits monticules de terre à la base des tiges. Par cette opération, la surface de terre offerte à l’atmosphère augmente, entraînant un desséchement apparent en surface, mais la terre refroidit plus rapidement ce qui provoque en profondeur la condensation de l’eau et la rend disponible pour les racines. Le binage autour de vos plantes permet d’assouplir la terre, de limiter l’évaporation d’eau des couches 9 11 1 10 5 2 3 Un binage vaut deux arrosages inférieures et de favoriser l’infiltration d’eau fournissant une régulation hydrique intéressante. Le paillage est préférable au binage car il ne modifie pas la structure du sol. Il est conseillé de ne biner* que sur une faible superficie au pied des plantes alors que vous pouvez pailler* sur de plus grandes surfaces. De nombreux matériaux sont propices : feuilles tombées, herbe tondue, paille, carton, papier, écorce, sciure, pierres, sable. Pour l’efficacité de cette 6 7 4 8 Les bienfaits d’un bon paillage 1 Limitation des effets desséchants du vent et du soleil 2 BRF 3 Paillage de feuilles mortes 4 Limitation du développement des adventices* 5 Stockage de l’eau 6 Redistribution progressive de l’eau 7 Enrichissement du sol 8 Développement de la faune du sol 9 Fin des engrais 10 Fin du lessivage 11 F in des arrosages guide du jardin écologique 9 1 • jardiner pour la biodiversité échantillons de paillages 1 • jardiner pour la biodiversité feuilles mortes sous les fraisiers opération, il faut former une couche d’environ 10 cm vers le milieu du printemps et sur un sol frais et humide. Cet apport permet la conservation de la fraîcheur sous le paillis, donc la diminution de l’évapotranspiration et un moindre besoin en eau. Proche du paillage, une nouvelle technique fait actuellement son apparition, il s’agit du Bois Raméal Fragmenté (BRF)*. Gérer l’eau de pluie sur sa parcelle Une source gratuite d’or bleu Malgré tous vos efforts, subsisteront sans doute des plantes qui nécessitent un arrosage, en particulier vos légumes. Là encore, il existe des sources d’économies potentielles. herbes sèches sous les framboisiers r RF su ssifs B e l ma ise J’util mble des à 10 cm 7 e l’ens llage sur i en pa isseur d’épa guide du jardin écologique 10 BRF sous les fleurs Témoignage M. Montégut pratique ce type de paillage depuis plus de 10 ans. « L’usage n’est pas compliqué, c’est très simple ! On peut se le procurer auprès d’élagueurs, paysagistes ou le fabriquer soimême : il s’agit de broyage de jeunes branches d’arbres et d’arbustes. Et il n’a que des avantages : moins d’arrosages, moins de pousses des mauvaises herbes ; il développe la vie du sol, apporte de l’humus au sol. Et le plus gros avantage : il n’y a plus à biner, sarcler ; on évite ainsi les douleurs dorsales du jardinier ! » Quand arroser ? Les plantes deviennent assez rapidement dépendantes d’un apport régulier en eau et d’autant plus sensibles à des périodes de sécheresse. Le premier outil pour doser efficacement l’arrosage est le pluviomètre. Il vous fournira des informations sur la quantité d’eau tombée quotidiennement. S’il tombe au moins 30 mm d’eau en sept jours, il n’est pas nécessaire d’arroser. Le matin reste le moment idéal lorsque la terre est fraîche et l’activité physiologique des plantes plus élevée après la nuit. Le ciel : premier fournisseur d’eau pour votre jardin L’eau de pluie est d’une qualité supérieure à celle du robinet car elle ne contient pas de chlore et est riche en minéraux indispensables à la plante. Vous pouvez opter pour des citernes de surface alimentées par des gouttières munies d’une évacuation de surplus vers le réseau initial et équipées d’un robinet à leur base, plus pratique pour remplir les arrosoirs. L’eau de ville, à la boisson je réserve, ma planète je préserve. guide du jardin écologique 11 1 • jardiner pour la biodiversité Quand l’eau déborde L’imperméabilisation des routes, des aires de stationnement et même des jardins (voies pour le garage, terrasses…) empêche l’eau de pluie de s’infiltrer naturellement dans le sol. Les réseaux débordent parfois et des inondations naissent en aval ! Les communes sont contraintes de construire des équipements coûteux (réseaux, bassins de rétention ouverts ou enterrés) pour 1 • jardiner pour la biodiversité Dans le sol, la vie récolter les eaux de pluie que les surfaces imperméables font refluer. Pour rendre à l’eau son circuit naturel, les revêtements de sol extérieurs doivent être perméables. Vous avez le choix : gravillons, pavés posés sans joints, dalles alvéolées engazonnées, graves, pas chinois, terrasses en bois ajourées sur pilotis…, tous les moyens sont bons pour allier confort et perméabilité (attention néanmoins à la provenance des matériaux). Les standards de propreté au jardin ? Ils cachent des pollutions ! les pavés sans joint laissent s’infiltrer l’eau Témoignage s éron p u c ré Nous de pluie l’eau arrosage l’ pour guide du jardin écologique 12 Mme et M. Barret tentent de vivre en harmonie avec l’environnement par leurs gestes quotidiens, l’aménagement de leur maison et du jardin. Ils ont installé depuis deux ans un puits provençal, ainsi qu’une cuve de 15 m3 de récupération d’eau enterrée et destinée à l’arrosage : « J’aime essayer d’anticiper sur ce que seront nos usages à l’avenir. Maintenant je conçois mes projets en pensant à laisser le moins de traces possibles sur la planète, où comme dit mon mari, en tenant compte de la souffrance de la terre. » Les médias nous présentent des images standardisées de jardins « parfaits » ; surfaces impeccablement tondues, agrémentées d’arbustes aux fleurs spectaculaires, allées et terrasses sans le moindre brin d’herbe. Mais ces images sont loin d’être en harmonie avec les paysages locaux et avec les milieux naturels. Les jardins « propres » engendrent un entretien souvent lourd, néfaste pour la vie du sol. Les produits chimiques (pesticides, herbicides ou engrais) sont transportés lors des pluies vers les nappes phréatiques ou les cours d’eau par lessivage ou ruissellement. Ils vont perturber d’autres écosystèmes (pouvant entraîner des eutrophisations* ou marées vertes). En savoir Effets indésirables Quel que soit le produit utilisé, il est nécessaire de faire attention aux quantités apportées : un produit a beau être certifié bio, s’il est répandu en quantités excessives, il sera entraîné par l’eau de pluie dans l’eau de surface ou souterraine, et causera des déséquilibres en d’autres lieux. Ils sont prêts à vous aider En choisissant d’avoir un jardin moins « propre », vous allez préserver la vie… À la place des insecticides, vous pouvez faire appel aux prédateurs naturels des nuisibles (voir Un habitat pour chacun p.18) ou recourir à des plantes qui les tiennent éloignés à l’aide de substances de bucolique sans produits chimiques guide du jardin écologique 13 1 • jardiner pour la biodiversité défense. Les œillets d’Inde et les soucis repoussent les pucerons ; des carottes entre les poireaux éloignent la teigne du poireau, alors que les poireaux font fuir la mouche de la carotte, la capucine attire les pucerons… Nombre d’ouvrages sur le jardinage font l’éloge de ces associations. En savoir Des engrais naturels en voie de disparition L’utilisation de tourbe, de lithotame et de maërl est à éviter. L’extraction de tourbe détruit l’écosystème fragile des tourbières (de plus, ces dernières sont des puits de rétention du carbone à protéger). Le lithotame est obtenu à partir du squelette calcaire d’une algue en voie de disparition. Le prélèvement de maërl, sédiment organique composé de débris d’algues, détruit un habitat précieux. guide du jardin écologique 14 1 • jardiner pour la biodiversité de Bois Raméal Fragmenté (BRF) (voir Petits trucs d’experts en partie 1), de purins de plantes ou de composts*. Des herbes pas si mauvaises Le jardinier lutte âprement et quotidiennement contre les « mauvaises herbes ». Pourtant, ces herbes sont souvent d’une grande élégance et attirent un cortège d’insectes butineurs… une pure contemplation. Alors, la nouvelle tendance ne pourrait-elle pas être au jardin de mauvaises herbes, de prairies et de friches favorables à la préservation de la biodiversité ? Les « mauvaises » herbes : • permettent le cycle de développement d’insectes utiles (pollinisateurs par exemple) ; • ont une place importante dans le cycle de l’eau ; • sont essentielles pour la biodiversité (par exemple au pied d’une haie) ; • peuvent servir d’engrais vert. Les « mauvaises herbes » n’ont de mauvais que le nom. Certains espaces méritent cependant un entretien plus soigné. Sur un dallage, dans un escalier…, ou tout simplement pour préserver vos cultures légumières. Quelques techniques de désherbage ne nuisent pas à la vie du sol : le désherbage thermique pour les zones sans véritable sol terreux (dallage…), Verts, mes engrais, ils sont verts ! Il existe différents engrais organiques : la corne torréfiée ou broyée, le sang desséché, qui favorisent la végétation, les algues séchées qui encouragent la floraison et la poudre d’os qui aide les plantes à fructifier. Il est conseillé de les incorporer à la terre avant la plantation. Des végétaux à croissance rapide (phacélie, moutarde, trèfle, …), qualifiés d’engrais verts sont adaptés aux grandes surfaces. Ils sont semés entre deux cultures saisonnières ou en hiver, ce qui permet de ne pas laisser le sol nu. Ensuite, il faut les couper avant qu’ils ne grainent, les laisser sécher sur le sol puis les enfouir : c’est un apport de matière organique facilement décomposable, ce qui stimule la vie bactérienne. Vive les recettes de Grand-Mère Le principe actif des plantes peut être extrait à l’aide de différentes décoctions (purin, infusion) pour ensuite les pulvériser directement sur les plantes attaquées. Contre les pucerons, on peut pulvériser du purin d’ortie ou vaporiser du café fort (refroidi) sur le feuillage. Contre les limaces, on utilisera pur le purin des feuilles de bégonia. Contre la piéride du chou, le jus de feuille de tomate en pulvérisation ; le purin de tabac constitue aussi un bon insecticide généraliste. Il existe ainsi des solutions naturelles, qui permettent de lutter contre les « dévoreurs » ! jardin d’ortie le binage ou encore le paillage sur les terres cultivées qui limitera leur développement. Enfin, il reste le traditionnel désherbage manuel, excellent pour la santé ! Enrichir le sol Lorsque les plantes poussent, elles prélèvent, dans le sol, différents éléments, ce qui peut finir à la longue par l’épuiser. On peut fertiliser le sol de différentes manières : à l’aide d’engrais organiques (éviter les engrais chimiques de synthèse, qui ne favorisent pas la vie du sol et qui par leur fabrication et leur application peuvent présenter des risques), d’engrais vert, fleurs d’orties Cela est vrai aussi pour les maladies : lorsqu’elles sont attaquées, les plantes produisent des substances qui stimulent leurs défenses immunitaires mais aussi celles des plantes voisines. Des chercheurs en ont extrait les principes En savoir Confection de purin de plantes Le principe est simple : récoltez les parties aériennes des plantes et mettez-les dans un sac en filet puis entassez-les dans une poubelle en plastique remplie d’eau de pluie. Placez un couvercle percé de trous sur les côtés pour aérer. Laissez macérer quinze jours à trois semaines, puis filtrez et stockez dans des bidons à l’abri de la chaleur et de la lumière. Il est prêt à l’emploi et peut être conservé pendant un an. Il est nécessaire de le diluer : environ 20 % de purin dans l’arrosoir. Attention à ne pas brûler les racines : attendre l’apparition des deux premières feuilles (ou cotylédons) et n’utiliser le purin dilué que sur un sol déjà humide. actifs à utiliser lors d’un traitement. Ils renforcent l’immunité des plantes et donc leur résistance aux maladies. Si certains sont disponibles dans le commerce, on peut aussi en fabriquer soi-même, comme la décoction de prêle contre les maladies cryptogamiques*. Dans tous les cas, lorsqu’une plante est guide du jardin écologique 15 1 • jardiner pour la biodiversité malade et que vous la taillez, n’oubliez pas de laver la lame de votre sécateur, pour éviter de contaminer les plantes que vous taillerez ensuite ! Une deuxième vie pour nos poubelles Le compostage des déchets organiques permet, même en ville, d’enrichir la terre et de diminuer l’incinération ou 1 • jardiner pour la biodiversité l’enfouissement des ordures à l’échelle communale ou intercommunale. Deux techniques : soit en tas, soit en surface, le compostage en surface étant réservé aux feuilles mortes, aux branches broyées et aux tontes de pelouse. Dans les deux cas, le principe est le même : la faune et la flore du sol (bactéries, champignons, vers de terre…) transforment les déchets organiques et les recyclent en compost*, un amendement riche en azote et en carbone, donc excellent pour le sol. Tous vos déchets organiques ne sont pas cependant aussi facilement dégradés : évitez de mettre les peaux d’agrumes, les restes de viande et de plats cuisinés, le pain, les cendres de bois, les excréments ou les feuilles de platane. En revanche, les épluchures de légumes, les marcs de café et de thé, les cartons et le papier comme les journaux noirs et 20 à 30 % de nos ordures ménagères peuvent être compostées. le compost est mûr me s nt e l c y a c J e re t s e n f a i s e déch ompost c mon guide du jardin écologique 16 Témoignage M.Séron pratique le compostage depuis 2001. « Nos prédécesseurs avaient installé un composteur. Après m’être renseigné sur son utilisation, son intérêt écologique m’a tout de suite séduit et la simplicité du compostage a convaincu toute la famille. Nous compostons les déchets de cuisine et les déchets de jardin. Pour améliorer le compostage, je le mélange seulement une fois par an. J’utilise le compost soit en le déposant en surface pour enrichir le sol de notre jardin au printemps, soit en le mélangeant à la terre pour toutes les nouvelles plantations (arbustes, plantes…). » blancs, les boîtes à œufs, les essuie-tout, les mouchoirs en papier, les déchets végétaux de vos jardinières (produits de la taille, mauvaises herbes mais attention, si elles sont en graines, vous risquez ensuite de les retrouver partout dans le jardin…) sont les bienvenus. Pendant l’hiver et pour préparer le sol pour vos plantations prochaines, épandez 1 cm de compost mûr sur vos espaces de culture et recouvrez cette première couche de branches broyées issues de l’entretien du jardin sur une épaisseur de 10 cm. Ces dernières vont être à leur tour décomposées en humus. Cette technique remplissant les mêmes fonctions qu’un paillage, il n’est pas nécessaire d’apporter d’éléments supplémentaires. En savoir Lombricompostage les trois stades de décomposition Empilez trois bacs percés au fond, d’environ 15-20 cm de hauteur chacun, ou des pots de plantation de 40 cm de diamètre ; votre composteur est prêt. Il vous suffit ensuite de mettre vos déchets organiques dans le compartiment du bas avec les vers, puis lorsqu’il est plein, dans celui au-dessus. Lorsque les vers auront terminé de dégrader la matière dans le compartiment inférieur, ils migreront tout simplement vers le haut. Pour que la décomposition se passe bien, l’humidité doit être constante : arrosez et couvrez le compost pour qu’il ne sèche pas trop vite. Apportez des matières sèches (feuilles mortes, cartons…) dans les mêmes proportions que les matières humides pour équilibrer le compost et éviter tout problème d’odeur. Il sera prêt au bout de quatre à huit mois ; il est alors fin et friable et dégage une odeur agréable de terre de forêt. Le lombricomposteur peut être placé à l’extérieur ou dans la maison. www.worgamic.org guide du jardin écologique 17 1 • jardiner pour la biodiversité 1 • jardiner pour la biodiversité Ouvrez-vous à la diversité ! des points d’eau, trop rares dans les quartiers habités, et des espèces végétales locales qui fourniront tantôt un abri dense pour se cacher ou pour nicher, tantôt des réserves de nourriture. 17 Des abris multiples pour une faune variée 1 Débord de toit 2 F ente d’accès sous la couverture pour les chauves-souris 3 Cavité dans le mur 11 pour oiseaux 4 Trou d’accès à un grenier vacant ou à un nichoir intérieur pour les chouettes 10 5 Ouverture vers une cave ou un vide sanitaire 6 Cavité au ras du sol 7 Espace derrière un bardage pour les chauves-souris 8P lante grimpante sur treille pour les oiseaux 9 Tas de bois pour la belette 10 E ntassement de pierres, briques, tuiles pour le hérisson 11 H aie champêtre 12 N ichoir « boîte aux lettres » 13 C lôture permettant la circulation des petits animaux 14 M ur en pierre avec cavité pour lézard 15 C ompost 16 M are pour les grenouilles 17 Chatière pour chauves-souris 18 T as de feuilles sèches guide du jardin écologique 4 2 18 3 1 7 8 12 9 5 14 6 15 16 En savoir 13 Votre jardin : un observatoire de la diversité Entendre le chant des oiseaux au réveil, surprendre la balade tranquille d’un hérisson, observer l’envol des chauvessouris au crépuscule : quelques plaisirs, parmi beaucoup d’autres, procurés par la faune de votre jardin. Encore faut-il savoir l’accueillir ! 70 à 80 % des plantes à fleurs sont pollinisées par les insectes. Environ 30 % de la production agricole dépend aussi de cette pollinisation. 18 Un habitat pour chacun Ménagez différents habitats pour la faune et vous la démultipliez. Des gestes simples protègent des milieux ombragés ou lumineux, dégagés ou couverts, humides ou secs… correspondant à des conditions de confort différentes selon les espèces animales. Pour l’accueil de ces hôtes dans votre jardin, il faut De petits gestes, qui ont leur importance Lorsque ces habitats sont fréquentés, il est important de ne pas employer de produits chimiques et de limiter les interventions. En effet, un insecticide ne détruit pas seulement l’insecte contre lequel vous voulez lutter, mais toute une population d’insectes qui serait en contact. À plus long terme, il causera aussi du tort aux prédateurs de ces animaux et aux humains. Les herbicides sont encore plus violents car ils s’attaquent aux plantes, à la base Mur de pierre : un véritable hôtel dans votre jardin L’installation d’un mur bas en pierres agrémentera votre jardin et procurera une diversité de refuges pour la faune et la flore. Orientez votre mur avec un côté au nord (qui restera ombragé, frais et humide) et un au sud (plus sec, frais et éclairé). Assurez l’assise de votre mur en creusant un peu la terre et en la remplissant de sable et de pierres. Les lézards apprécieront de pouvoir pondre dans cette zone meuble. Laissez les interstices entre les pierres et si vous devez les coller pour la solidité du mur, utilisez plutôt de l’argile dans laquelle la guêpe pourra faire son nid. Ménagez un espace avec des feuilles mortes à la base pour le hérisson, et des bûches trouées ou des fagots de tiges creuses au sein du mur pour les abeilles sauvages. Des oiseaux investiront les interstices pour nicher. Ça y est, vous êtes prêts à accueillir vos nouveaux locataires ! guide du jardin écologique 19 1 • jardiner pour la biodiversité hôtel à insectes composé de tiges creuses, d’écorces, de rondins percés… un nichoir à chouette chevêche dans une grange un potager conservatoire de la richesse gastronomique guide du jardin écologique 20 1 • jardiner pour la biodiversité de la chaîne alimentaire ce qui a des conséquences pour tous les êtres vivants qui en dépendent. Pour ne pas perturber l’établissement de la faune, il ne faut pas davantage intervenir. Par exemple, ne tondez ni trop tôt ni trop souvent à la base des arbres sous peine de broyer les œufs ; une hauteur minimale de 6 cm est plus propice à la microfaune. Vous l’aurez compris, la faune aime la diversité de vos jardins alors n’hésitez pas à l’enrichir ou à laisser sauvage un espace de votre parcelle qui se diversifiera de lui-même. La diversité est aussi dans nos assiettes La région Île-de-France est le berceau de l’horticulture : arbres fruitiers, légumes et plantes ornementales. Laitue blonde de Versailles, chou de Saint Denis, haricot de Bagnolet, carotte rouge de Meaux, céleri-rave de Paris… La liste des variétés d’Île-de-France est immense. Alors, pensez aux légumes anciens, oubliés et souvent menacés de disparition. Utilisé abondamment lors de la Seconde Guerre Mondiale, le topinambour a un goût original. Et que dire du panais, avec son goût plus doux que le céleri, ou du chervis, racine complètement tordue mais au subtil goût de noisette Aujourd’hui, en Île-de-France, 671 variétés sont menacées ou ont déjà disparu dont 276 légumes, 285 fruits, 90 variétés ornementales, 20 variétés de grandes cultures. Témoignage in be s o a n x O iseau o s e d M. Gagnières cultive un jardin collectif, partagé avec une quinzaine de personnes. Il se sont engagés à respecter l’environnement dans la façon de cultiver leur parcelle. « Dès le départ on a conservé la haie de sureaux et de prunelliers sur toute la longueur du jardin pour se protéger du vent. Et du coup, il y a beaucoup d’oiseaux comme le rouge-queue, la tourterelle et la sitelle… On a besoin des oiseaux. On a aussi deux ruches pour la pollinisation et au printemps prochain, nous réintroduisons l’abeille noire dans deux nouvelles ruches ». Contemplez plus, jardinez moins. qui était le légume préféré d’Henri IV ? C’est le moment de les faire (re)découvrir à vos proches ! Vous pouvez aussi leurs cuisiner des herbes sauvages comme l’ortie, la bourrache, la consoude, le pissenlit… Conseils de mare Une parcelle de campagne dans votre jardin la bourrache appréciée des gourmets et des insectes ! Échangez votre gazon anglais contre une mer de graminées vaporeuses et de fleurs délicates en arrêtant toute tonte. Le commerce distribue des mélanges de semences de prairie fleurie à base de cultivars* qui sont peu attirants pour la faune. À la place, laissez la prairie se développer seule sans aucun apport ni de semences, ni d’engrais. une prairie ; une explosion de couleurs toute l’année Pour l’entretien, il est recommandé de faucher en juin après la floraison de printemps et en octobre lorsque tout est fané, afin de favoriser le semis spontané. La diversité végétale va s’installer naturellement. La compétition entre plantes est utile et évite le développement d’une seule espèce. Votre mare, d’une surface minimale de 3 m2, doit plutôt se situer sur une déclivité, ce qui permet de recueillir facilement le ruissellement des eaux de pluie. Il faut aussi bien l’exposer au soleil et la placer à l’écart d’un arbre qui risquerait de la remplir de feuilles mortes. Si le sol est peu imperméable, une bâche ou un apport d’argile éviteront toute infiltration excessive d’eau dans le sol. Une mare idéale a des variations de profondeur et des berges en pente douce. Il est judicieux de faire des paliers guide du jardin écologique 21 1 • jardiner pour la biodiversité En savoir Trame Verte et Bleue La trame verte est constituée des espaces naturels terrestres (arbres, haies, bois…). Et la trame bleue des milieux aquatiques et de leurs abords (rivières, zones humides, bassins de retenue, mares…). Pour que la biodiversité se maintienne il est nécessaire que les différentes espèces puissent aller d’un espace à un autre : c’est ce que l’on appelle les corridors écologiques. Les mares participent à la gestion de l’eau à la parcelle en recueillant les ruissellements du jardin. Elles contribuent aussi à la création ou au maintien d’écosystèmes aquatiques. Habitat pour bon nombre de plantes, d’insectes, d’amphibiens, de poissons…, elles sont des lieux de reproduction pour des espèces en régression (grenouilles ou encore libellules). Les mares favorisent aussi les continuités biologiques et renforcent la trame bleue : un « réseau de mares » peut se former à l’échelle d’un territoire plus vaste (quartier, commune), facilitant déplacements et migrations des espèces. guide du jardin écologique 22 pour que toutes les plantes (immergées, flottantes, semi-immergées) puissent se développer. Pour une biodiversité maximale, il n’est pas conseillé d’introduire de poissons dans votre plan d’eau. Pourquoi ? Parce les poissons herbivores comme la Carpe détruisent la végétation et, lorsqu’ils sont omnivores comme la Perche soleil ou le Poisson chat, se nourrissent de la faune aquatique (larves d’insectes, de 1 • jardiner pour la biodiversité libellules, d’amphibiens). En revanche, vous verrez apparaître naturellement une petite faune nombreuse qui dépend de cet écosystème pour se reproduire (libellules, dytiques, notonectes, grenouilles, crapauds…). Vous pouvez y introduire des plantains d’eau ou des renoncules aquatiques ou simplement laisser la végétation spontanée s’installer toute seule. Attention, si vous ne disposez que d’un petit espace, veillez à ne pas choisir d’espèces envahissantes et à ne pas trop les multiplier. Les plantes aquatiques exotiques présentent un risque de prolifération et peuvent se répandre très vite dans la nature aux alentours. Elles sont à éviter. La mare est ainsi l’occasion de donner un coup de pouce à l’environnement, tout en agrémentant votre jardin d’un petit monde qui procurera bien des joies aux enfants. petite mais foisonnante de vie Témoignage vons are a s u m No é une s u e cr Des berges riches en biodiversité À proximité : Aulne glutineux, Bouleau pubescent, Osier des vanniers, Saule blanc, Saule marsault Sur la berge : Benoîte des ruisseaux, Bugle rampante, Cardamine des prés, Lysimaque nummulaire, Populage des marais, Reine des prés, Salicaire commune, Valériane officinale Les pieds dans l’eau : Iris des marais, Nénuphar blanc, Sagittaire, Salicaire Aquatiques : Butome en ombrelle, Nénuphar commun, Nénuphar blanc, Potamot nageant, Sagittaire Mme et M. Le Bivic font plein de « petites choses » pour accueillir la faune dans leur jardin dont une mare de 8 m2. « On voulait un jardin vivant où observer des bestioles. Entre les nombreuses mangeoires, les herbes folles, les tas de bois, les abris à chauve-souris et à hirondelles et la mare, on peut observer de nombreux animaux. Le plus spectaculaire, c’est l’arrivée d’une cinquantaine de grenouilles chaque mois de mars dans la mare. Elles rejoignent les tritons, les limnées (escargots) et les libellules qui sont arrivés spontanément. La mare est composée de plusieurs paliers dont le plus profond est à 1.40 m de profondeur. Elle est alimentée par simple récupération des eaux de pluies sur les gouttières. On passe plus de temps à observer qu’à entretenir, c’est tellement attractif. » guide du jardin écologique 23 1 • jardiner pour la biodiversité 1 • jardiner pour la biodiversité Deux questions complexes autour de la biodiversité La nuit… Naturellement, il fait noir ! Les villes et les jardins sont parfois éclairés la nuit au-delà du raisonnable. La lumière artificielle perturbe la vie nocturne de certains animaux et le cycle de la photosynthèse des végétaux. La pollution lumineuse empêche aussi d’observer distinctement les étoiles dans le ciel, en particulier en région parisienne. Les éclairages nocturnes permanents du jardin sont donc déconseillés. On évitera par exemple d’installer des petites lanternes à alimentation photovoltaïque si elles ne disposent pas d’un bouton marche/arrêt. Pour les éclairages temporaires, le faisceau lumineux doit être dirigé vers le sol plutôt que vers le ciel nocturne afin de limiter la diffusion de la lumière artificielle. Trop d’éclairage artificiel perturbe l’activité de la faune nocturne. Attention aux envahissantes A l’horizon, la pollution lumineuse de l’agglomération parisienne guide du jardin écologique 24 Certaines espèces végétales sont capables de proliférer rapidement et sur de grandes surfaces. Souvent, il s’agit de plantes qui se reproduisent par extension de leurs rhizomes, comme les bambous ou encore la Renouée du Japon. Il faut savoir les identifier et endiguer leur développement, notamment en évitant de mélanger leurs déchets de coupe au compost ou aux déchets verts. Plusieurs moyens de lutte peuvent être expérimentés pour repousser ces plantes : arracher ou étouffer constituent les solutions les plus courantes. Mais la meilleure des solutions face à un envahissement d’une seule et même espèce consiste à favoriser la concurrence d’autres végétaux ! On parle parfois d’espèces invasives : cela désigne des espèces originaires d’une zone géographique éloignée de la nôtre, qui se sont acclimatées (en moyenne 10 % d’entre elles y parviennent) et qui se disséminent rapidement (en moyenne, on observe que 10 % des espèces acclimatées y parviennent, soit 1 % du total des espèces introduites). Il est donc prudent d’éviter de planter dans son jardin des végétaux ramenés de destinations lointaines ! En savoir Quelles espèces sont à éviter ? Voici la liste des espèces végétales considérées comme potentiellement invasives en Île-de-France qu’il faut éviter de planter dans les jardins et les espaces naturels : Erable negundo (Acer negundo), Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia), Aster à feuilles lancéolées (Symphyotrichum lanceolatum), Balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera), Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), Buddleia de David ou arbre à papillon (Buddleja davidii), Cerisier tardif (Prunus serotina), Elodée du Canada (Elodea canadensis), Herbe de la pampa (Cortaderia selloana), Jussie rampante (Ludwigia peploides), Jussie à grande fleurs (Ludwigia grandiflora), Myriophylle du Brésil (Myriophyllum brasiliense), Renouée du Japon (Reynoutria japonica), Renouée de Sakhaline (Reynoutria sachalinensis), Rhododendron (Rhododendron ponticum), Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), Verges d’or (Solidago gigantea ou canadensis). Les espèces animales importées peuvent de la même manière s’adapter, il faut donc absolument éviter de relâcher dans la nature un animal acheté en animalerie (Nouveaux Animaux de Compagnie notamment), à l’exemple de la Tortue la Renouée du Japon, peut se reproduire à partir d’un simple fragment de tige. l’arbre à papillonS, joli mais potentiellement invasif. de Floride (Trachemys scripta elegans). Enfin, selon la même logique, si vous achetez des larves de coccinelles afin de lutter contre les pucerons en les relâchant dans votre jardin, évitez les espèces d’origine asiatique (Harmonia axydiris). D’une manière plus générale, il est toujours préférable de développer un cadre accueillant pour les espèces (qui viendront s’installer naturellement) plutôt que d’en introduire artificiellement de nouvelles. Pour en savoir plus, voir Un habitat pour chacun, page 18. guide du jardin écologique 25 1 • jardiner pour la biodiversité 1 • jardiner pour la biodiversité Et sans jardin ? Affichez vos couleurs au balcon et dans votre cour Même sans jardin, on peut avoir la main verte ! Seul ou en association avec vos corésidents, sur votre balcon, dans la cour de l’immeuble voire sur les toits, n’hésitez pas à vous exprimer afin d’embellir votre cadre de vie et enrichir la biodiversité du quartier. Protéger votre habitation avec des plantes. une cour pleine de vie végétal et architecture fenêtres fleuries guide du jardin écologique la biodiversité au balcon 26 Comme le jardin et sa clôture, le balcon et la rambarde parlent de vous et contribuent à la qualité des espaces publics. Pour vos balcons, ou des cours de petites tailles, privilégiez les plantes qui ne prennent pas trop de place et qui peuvent se cultiver en pot. Pensez à les surveiller régulièrement, à les arroser avec de l’eau de pluie récupérée et à varier les genres : belle floraison, feuillage intéressant, plantes aromatiques, fruitières, légumières, vivaces*… Pensez aussi aux plantes retombantes qui ornent sans prendre trop de place. Les arbustes producteurs de fruits rouges tels que framboisier, cassissier, groseillier, myrtille, mûrier, fraisier trouveront bien aussi une place. Ils peuvent être plantés en bac ou jardinière et joignent l’utile à l’agréable. En savoir Si votre espace est vraiment restreint, optez pour des pergolas ou des claustras qui décoreront votre extérieur et seront des supports pertinents pour vos végétaux. Choisissez des essences de bois locaux (châtaignier, robinier, chêne) ou des bois labellisés FSC. Habillez vos façades Contrairement à l’idée commune, les plantes grimpantes ne dégradent pas les façades, mais elles les protègent plutôt de trop fortes variations de température ou d’humidité. En créant un microclimat intermédiaire entre la couche végétale et le mur, elles agissent ainsi comme une couche isolante supplémentaire. Seul le lierre apposé sur des murs fragiles risque de les endommager à cause de ses forts crampons. En optant pour des grimpantes, vous bénéficierez de protection contre les rayons ultraviolets qui ne dégraderont pas vos parois et contre les pluies fortes ou la grêle qui seront amorties par cette façade naturelle. Il est judicieux de décaler un peu le pied de la plantation du mur pour lui permettre de s’aérer et de recevoir les précipitations. Certaines grimpantes nécessiteront des treillages tandis que les autres grimperont d’elles-mêmes. Des plantes grimpantes locales Quand les plantes mettent en valeur un style architectural Chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), Clématite européenne (Clematis vitalba), Eglantier (Rosa canina), Framboisier (Rudus ideaus), Houblon (Humulus lupulus), Lierre (Hedera helix), dans la nature, ces essences s’agrippent aux arbres, chez vous, elles peuvent agrémenter vos murs. Des plantes grimpantes pour protéger votre habitat de la chaleur et des intempéries guide du jardin écologique 27 1 • jardiner pour la biodiversité Un jardin sur le toit ? Les toitures végétalisées sont en pleine expansion dans les villes. Pas seulement esthétiques, elles combinent des avantages écologiques et humains, en offrant un cadre de vie plus agréable et en réduisant certains coûts à la collectivité à long terme, si toutefois leur conception respecte quelques principes de réalisation(1). Une prairie en toiture Grâce aux surfaces végétalisées, une meilleure insertion des bâtiments dans le paysage est possible. On peut les installer sur n’importe quelle infrastructure : immeuble, industrie, pavillon, cabanon… en s’adaptant à la portance du toit : sur les toits peu porteurs, une végétalisation de type « prairie » et des plantes mellifères* feront le bonheur des pollinisateurs sauvages, tandis que sur les toits plus solides, des arbustes voir quelques arbres pourront se développer dans un sol plus profond. L’important, c’est de privilégier l’utilisation de terre locale (éviter la tourbe importée et les substrats trop minéraux comme la pouzzolane). Même chose pour les plantes : locales, elles s’adapteront bien mieux au climat. Dans le meilleur des cas, on plantera des espèces variées ou on laissera pousser les plantes pionnières. Beaucoup de toitures végétalisées sont aujourd’hui trop peu épaisses et plantées de gazon ou de sédum, ce qui ne favorise pas la biodiversité. Bien conçu, cet îlot de verdure attirera très vite une faune variée qui appréciera ce nouvel écosystème. Si l’épaisseur du substrat est suffisante, le toit peut devenir un véritable jardin guide du jardin écologique 1 • jardiner pour la biodiversité 28 De plus, la couche de sol et la végétation stockent temporairement l’eau de pluie avant de la laisser s’échapper vers le réseau d’eau pluviale ou vers une cuve Un toit végétal, pas seulement esthétique de récupération, ou mieux, vers les sols urbains restés perméables. Elle évite ainsi de surcharger le réseau, ce qui diminue le risque d’inondation. On peut aussi varier les usages : horticulture, apiculture, jardin potager, les toitures végétalisées sont aussi des lieux privilégiés pour les échanges entre riverains. Et souvenez-vous, tout cela sans pesticides ni produits phytosanitaires ! Les abeilles et l’eau du robinet vous remercieront… La dépense initiale est faible en comparaison des bénéfices environ- nementaux apportés à la collectivité, qui profitera d’un cadre de vie bien meilleur. Plus le toit et la végétation est épaisse, plus la capacité isolante du toit est élevée, réduisant par là-même les dépenses énergétiques et de gestion des eaux. Et faites-vous aider d’un(e) écologue* ! (1) Pour une information complète sur les toitures favorables à la biodiversité, consultez la fiche technique sur : www.natureparif.fr 1 Un substrat proche d’un sol de composition naturelle (terre prélevée localement, mélange de compost et de terre) 2 Une protection acoustique et isolante 3 Une capacité de stockage de l’eau plus importante 4 Une végétation diversifiée et adaptée aux conditions climatiques locales 5 Une réduction de l’effet « îlot de chaleur urbain » 6 Une intégration paysagère améliorée et des zones de transition pour les oiseaux, les insectes, les plantes 7 La possibilité d’accorder les toitures végétalisées avec la trame verte du territoire guide du jardin écologique 29 1 • jardiner pour la biodiversité 1 • jardiner pour la biodiversité Comprendre la biodiversité, c’est l’affaire de tous ! Et si vos observations de la nature dans votre jardin aidaient la science à comprendre les changements de biodiversité ? Si nous savons que la biodiversité est menacée par les activités humaines (destruction des habitats naturels, changements climatiques, pollutions…), nous ne connaissons pas toujours les conséquences précises de ces menaces. Les 2 % du territoire français couverts par les jardins privés représentent un extraordinaire laboratoire malheureusement fermé aux scientifiques. Vous pouvez les aidez à étudier la biodiversité en vous impliquant dans des programmes de sciences participatives : vos observations pourront leur servir à étudier ses composantes, ses cycles, ses états, ses changements. Vous pourrez aussi apprendre, découvrir, étudier la nature de votre jardin, en vous Les sciences participatives sont des activités ludiques et pédagogiques. guide du jardin écologique 30 engageant dans un projet de grande envergure, en participant à une démarche scientifique tout en s’amusant. Vigie-Nature : connaître la nature ordinaire Le programme Vigie-Nature, lancé par le Muséum national d’Histoire naturelle, est un des plus important programme de science participative sur la biodiversité. Son objectif est de suivre les espèces communes (faune et flore) à l’échelle nationale. Plusieurs observatoires sont déclinés en fonction des groupes d’organismes vivants étudiés, des milieux suivis et du public d’observateurs impliqués (allant de novices à naturalistes expérimentés). Ainsi, un observatoire de la biodiversité des jardins vous est proposé. En y participant, vous pourrez, selon vos envies, contribuer au suivi des papillons, des escargots, des coléoptères ou des oiseaux de votre jardin. C’est facile et les données que vous récolterez permettront de comprendre, entre autres, le rôle des jardins privés dans le paysage : sont-ils des refuges de biodiversité dans les paysages urbains ou agricoles par exemple ? www.vigienature.mnhn.fr Si vous aimez les fleurs, le SPIPOLL, suivi photographique des insectes pollinisateurs, est fait pour vous. Cet observatoire permettra de mieux connaitre la répartition et la diversité des insectes pollinisateurs ainsi que leurs relations avec les plantes qu’ils pollinisent.www.spipoll.org Sans jardin ? Si vous n’avez pas de jardin, vos observations peuvent être effectuées dans un jardin public. Le programme « Sauvages de ma rue » vous permet même d’exercer vos talents d’observateur directement sur les pavés. Il vous apprendra ainsi à reconnaître les plantes sauvages qui poussent en ville, sur les murs, dans les interstices de trottoirs… Le suivi des plantes sauvages en ville aide les scientifiques à comprendre comment ces espèces se maintiennent dans ce milieu où elles subissent de fortes pressions (sécheresse, pollution, désherbage…). www.sauvagesdemarue.mnhn.fr Changement climatique et biodiversité Vous pouvez aussi participer à la compréhension de l’effet des changements climatiques sur les rythmes saisonniers des plantes et des animaux en participant à l’Observatoire Des Saisons. Vous pourrez choisir une ou plusieurs espèces dont vous suivrez le cycle biologique (débourrement des feuilles, Devenez un paparazzi des insectes pollinisateurs ! Au jardin, on peut facilement observer, papillons, escargots, oiseaux… floraison ou migration pour les oiseaux…). www.obs-saisons.fr Comment devenir observateur ? Pour participer à l’un de ces programmes, il suffit de vous inscrire sur leur site Internet. Vous n’avez pas besoin de compétences naturalistes particulières, des outils simples et ludiques vous seront proposés lors de votre inscription pour que vous fassiez connaissance avec la biodiversité qui vous entoure. Ce sont aussi via ces sites internet que vous pourrez envoyer vos données. Vous recevrez régulièrement les résultats d’analyses faites par les scientifiques à partir de l’ensemble des données collectées par tous les volontaires. guide du jardin écologique 31 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité Une haie, pour quoi faire ? Petite histoire des haies « Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire “ Ceci est à moi ”, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile.» (Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes) Les premières haies-clôtures sont apparues au néolithique, accompagnant la sédentarisation, la culture de la terre et l’élevage d’animaux domestiques. Elles traduisent l’essor de la propriété agraire, inévitable avec le recul du nomadisme. La haie, un des éléments marquant du paysage Haie champêtre taillée guide du jardin écologique 32 Appelées mortes ou sèches, elles étaient faites de branchages, de cannes de roseaux tressés… Elles servaient à enclore les champs pour éviter que le bétail n’aille paître sur les terres cultivées. Mais souvent des oiseaux Haie taillée au cordeau dans le Parc de Rambouillet venaient s’y poser et y déposer leurs fientes, des graines y tombaient puis y poussaient : les haies vives étaient nées. Elles procuraient bois de chauffage, vivres (fruits, plantes médicinales), fourrage et protection pour les animaux. À l’époque classique et romantique, on les retrouve autour des grands domaines où elles subissent des influences diverses : plus géométriques dans les jardins à la française ou plus inspirées par la nature dans les jardins à l’anglaise. La haie, un régulateur du climat Elle est souvent implantée dans le but de protéger du vent qui est freiné en la traversant. Cela favorise du coup un microclimat du bon côté de la haie, moins exposé à l’érosion éolienne. La haie forme également un obstacle physique au ruissellement de l’eau, propice à son infiltration dans le sol. C’est donc un élément de régulation hydrologique. Elle participe ainsi indirectement à la protection des sols, notamment la couche de surface qui contient la majorité des éléments nutritifs. Les haies libres sur plusieurs rangs pour filtrer le vent Sur le plan biologique, la haie constitue un fantastique écosystème. guide du jardin écologique 33 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité À chaque paysage, sa haie Rôles hydrologiques de la haie 1 Écoulement souterrain 2É coulement superficiel 3A bsorption des engrais en excédent 4 Infiltration dans la roche fissurée par les racines 5 Fixation du sol 6 Frein au ruissellement Les haies en l’Île-de-France n’étaient pas aussi fréquentes que dans certains paysages bocagers de l’ouest de la France. Le paysage agricole local était dessiné par quelques haies, des mares, des alignements de poiriers, des vergers et des remises boisées. Cette diversité s’est malheureusement peu à peu perdue alors qu’elle participait à l’identité du territoire. 2 1 3 6 5 4 La haie, un réservoir de biodiversité, offrant gîte et couvert La haie contribue à la biodiversité lorsqu’elle est composée d’essences locales. Elle permet à la faune de réaliser son cycle biologique en étant utile à la nidification des oiseaux, à l’alimentation des insectes et en constituant un refuge pour les mammifères. Un réseau de haies d’essences locales… et voici de nombreuses espèces animales bannies des villages depuis la généralisation du Thuya, partis à la reconquête des cœurs de bourg ! 20 m de haies d’essences locales diverses peuvent abriter jusqu’à cent espèces différentes d’animaux. Votre haie peut devenir ainsi un lieu de vie très riche. La haie, des ressources renouvelables fournissent un bon bois de chauffage (Charme commun - Carpinus betulus, Hêtre vert - Fagus sylvatica, Cornouiller mâle - Cornus mas…) pour agrémenter les feux de cheminée des longues soirées d’hiver. Pour les gourmands, rien n’empêche de planter des arbustes fruitiers (groseilliers, cassissiers, framboisiers…), ou des légumes (potirons, pois…) au milieu de votre haie afin de joindre l’utile à l’agréable. 34 Ici, il existe deux formes de haie : • les haies taillées : de 1 à 2 m de haut, de largeur comprise entre 60 et 80 cm, elles ont trois faces taillées droites et forment une limite nette et architecturée, le regard passe au dessus pour profiter du paysage. • les haies libres : de 1 à 3 m de haut, de 0,60 à 1 m de large, elles ont un aspect plus naturel que les haies Le charme à l’automne ET en été Selon le choix des essences, vous pourrez profiter d’agréments supplémentaires. Certaines plantes Haie taillée et arbres haut jet guide du jardin écologique Des esthétiques variées Haie en toute liberté Haie taillée en bas, libre en haut guide du jardin écologique 35 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité taillées dû à leur forme souple, leurs mélanges d’arbustes et de couleurs. Elles permettent d’adoucir les limites tout en intégrant les maisons qu’elles entourent dans le paysage. Des couleurs, des parfums, des saveurs Les essences locales produisent de nombreuses petites fleurs blanches au parfum délicat, qui satisfont le plaisir des yeux et l’instinct des insectes butineurs de notre région. Leur esthétique est plus délicate que celle des arbustes cultivars, que l’on trouve en jardinerie, aux floraisons spectaculaires mais dont l’intérêt pour la faune est limité. Souplesse végétale et géométrie architecturale Le jeu des couleurs à l’automne est splendide ; pourquoi ne pas en profiter ? Il suffit de mélanger végétaux caducs*, marcescents* et persistants* ; selon le pourcentage de chacun, la haie sera plus ou moins colorée en hiver et le jardin plus ou moins dissimulé. D’ailleurs, en hiver, a-t-on autant besoin d’intimité dans le jardin que l’été ? Pour le plaisir de toute la famille, votre haie peut comporter des essences à fruits. La haie légumière permet aussi de conjuguer plaisir des yeux et de l’assiette. Elle peut être composée de légumes tenant debout tous seuls, (artichaut, maïs ou topinambour) ou d’autres grimpant sur un support 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité (pois, haricot, cornichon ou potiron) ! Il faut cependant la renouveler chaque année car elle disparaît tous les hivers. Des dispositions pour tous les goûts La disposition sur une seule ligne permet de former une haie sur une faible largeur, tandis que la disposition en quinconce sur deux à trois lignes permet plus de combinaisons et plus de densité. Tout dépend donc du but recherché ; par exemple, l’utilisation de plusieurs strates de végétation donnera de la profondeur à la limite d’une propriété. Floraison blanche, au début du printemps Quel plan de plantation pour votre projet ? guide du jardin écologique 36 guide du jardin écologique 37 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité Choisir les bonnes essences Pourquoi des essences locales ? La richesse de votre haie tient à sa composition. Aujourd’hui, un choix toujours plus grand de végétaux exotiques est disponible en jardinerie. Pourtant, l’art de créer et d’entretenir des haies En savoir De l’intérêt des plantes locales Certaines espèces ont noué au fil de l’évolution des relations d’interdépendance fortes. Ainsi, chez les papillons, certaines chenilles ne sont capables de se nourrir que d’une ou deux espèces de plantes. C’est par exemple le cas du Flambé, étroitement dépendant des pruneliers. Favoriser les espèces locales dans votre jardin, c’est apporter votre soutien à un cortège d’espèces par ailleurs menacées. guide du jardin écologique 38 Une haie variée fournie aussi au jardinier fruits et baies. est vieux de plusieurs siècles en Île-deFrance. Les paysans de notre région ont su sélectionner une palette très riche de végétaux, adaptés au climat, aux types de sol et à la faune. Ces plantes locales plus résistantes exigent moins de soins, de traitements et d’engrais et s’intègrent parfaitement au paysage. épaisses et opaques. Elles créent des paysages monotones. En raison de leur provenance lointaine, elles sont très sensibles et souvent peu résistantes face aux agressions : toxines émises par les racines de leurs voisins, maladies (ex : bupreste du thuya), parasites dont la propagation est rapide à cause de leur forte densité dans un espace réduit. De plus, elles nécessitent un entretien fastidieux puisque les thuyas et cyprès sont des arbres taillés artificiellement en haie. Attention aux cultivars Nos jardins accueillent aussi de nombreuses plantes dites horticoles ou cultivars. Il s’agit d’espèces créées par sélection, pour en améliorer certains caractères, comme la couleur des fleurs. Cette modification peut être liée Inconvénients du « béton vert » Les jardins de particuliers et les rues ont souvent des allures très semblables, en raison de l’utilisation massive pour leurs haies d’un petit nombre de végétaux : thuyas, cyprès ou autres lauriers-cerises. Ces essences constituent des haies à la production de fruits ou concerner simplement des aspects esthétiques (taille des fleurs, date de floraison…). Ces plantes, inventées par l’homme, résistent parfois mal au climat, aux maladies ou aux insectes, et du coup, demandent de gros efforts d’entretien. Elles consacrent souvent toute leur énergie à la production de ces caractères exacerbés, ne produisant pas de pollen et de nectar pour les Entre lauriers et thuyas, le paysage se ferme té plan s n o av Nous ie locale a une h insectes, ce qui les rend peu attrayantes pour la faune en général. reportez-vous à la sélection végétale proposée dans ce guide. Un cultivar se distingue de l’espèce originale par l’ajout d’un mot entre apostrophes au nom scientifique en latin. Par exemple : Fagus sylva ‘Atropurpurea’, un hêtre à feuillage rouge foncé. Faites le bon choix Il est vrai que le brassage mondial des plantes constitue aussi notre patrimoine. Mais, aujourd’hui, les essences locales qui nécessitent moins d’eau et moins d’entretien peuvent gagner du terrain dans les jardins car elles sont porteuses de plus de biodiversité. Pour les (re)découvrir, Après avoir déterminé le type de haie et les distances de plantation, vous devrez mesurer le linéaire. Multipliée par la densité des arbustes, cette mesure vous donnera le nombre d’arbustes à commander. Quelques principes vous aideront à sélectionner les bonnes essences. Il est conseillé de choisir au moins cinq essences différentes dont 50 % maximum d’arbustes persistants*. Témoignage Mme et M. Brouste ont choisi de planter une haie devant leur pavillon. « On ne voulait pas d’une haie trop occultante et dense, type thuya, taillée comme un mur. On ne cherchait pas à se fermer de la rue mais plutôt à agrémenter notre entrée. J’aime les feuillus qui changent de couleur avec les saisons. Alors le charme m’a semblé l’essence idéale. Ca n’est pas cher et ça pousse vite. Comme elle perd en partie son feuillage l’hiver, le soleil passe à travers. C’est aussi appréciable pour conserver un intérieur lumineux. Je peux les tailler de manière irrégulière pour garder une forme naturelle et libre aux arbustes. » guide du jardin écologique 39 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité Vous répartirez chaque essence sur le linéaire en évitant les modules répétitifs. Afin d’obtenir un aspect plus naturel, il est préférable d’instaurer une disposition aléatoire et d’intercaler les arbustes persistants* et marcescents. L’ensemble des essences proposées devraient s’adapter à votre terrain puisqu’il s’agit d’essences locales. Cependant, si votre terrain est en zone humide, un certain nombre de végétaux ne seront pas adaptés. 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité Une sélection de 9 arbustes incontournables vous est proposée pour leur intérêt pour la faune et leur bonne intégration paysagère (pour découvrir d’autres essences : Quels végétaux ? en partie 4. Faites vos jeux ! Charme commun I Carpinus betulus Feuillage : marcescent*, doré à l’automne et aspect « froissé » en hiver Fleurs : d’avril à mai (chatons décoratifs) Fruits : discrets (samares) Usage : haie taillée, champêtre, brise-vent Hauteur : 10 à 25 m Longévité : 100 à 150 ans Cet arbuste est l’élément unique des charmilles mais il a également belle allure mélangé avec d’autres essences. Il est très résistant, facile à entretenir, supporte l’ombre et favorable à la faune. Il peut être mené avec un port têtard*, très caractéristique. Il a l’avantage de conserver une grande partie de son feuillage l’hiver et de préserver des regards. Son bois est excellent pour le chauffage. ARBUSTES Aubépine I Crataegus monogyna Feuillage : caduc Fleurs : blanches Fruits : rouges Usage : haie taillée, champêtre, brise-vent Hauteur : 4 à 10 m Longévité : 500 ans Cornouiller sanguin I Cornus sanguinea Cet arbuste est favorable à la faune par ses baies rouges appréciées des oiseaux. Il fournit également un caractère défensif à la haie grâce à ses épines. Il a été longtemps l’arbuste privilégié pour les haies et constitue un bon bois de chauffage. Cet arbuste est sensible au feu bactérien, il faut veiller à acheter des plants certifiés par le pépiniériste. Fleurs : discrètes fleurs jaunes (insignifiantes) Fruits : petites capsules tricornes (insignifiantes) Usage : haie taillée, champêtre, brise-vent Hauteur : 1 à 10 m (croissance lente) Longévité : 600 ans guide du jardin écologique 40 Fleurs : belle floraison crème de mai à juillet Fruits : baies noires décoratives Usage : haie taillée et libre Hauteur : 2 à 5 m Longévité : 30 ans Chez le cornouiller, les fleurs apparaissent avant les feuilles, créant ainsi un bel effet. Ces inflorescences ont aussi un caractère mellifère et l’arbuste en luimême est favorable à la faune. Les branches rouges sont très décoratives pendant l’hiver et ses feuilles prennent une teinte rouge à la fin de l’été. Hêtre commun I Fagus sylvatica Buis I Buxus sempervirens Feuillage : persistant* et très décoratif Feuillage : caduc, rouge à l’automne Feuillage : marcescent, cuivré à l’automne Le buis est un arbuste assez commun, tenace et robuste à croissance lente. Il attire quelques insectes par son caractère assez mellifère. Les fleurs rappellent le parfum des fleurs d’oranger. Son feuillage est très décoratif et cette plante est excellente en petite haie dense. Le buis est largement utilisé dans l’art topiaire* (sculpture végétale) dans les parcs historiques et les espaces publics. Fleurs : fleurs jaunes ou vertes discrètes d’avril à mai Fruits : faînes sucrées comestibles, oléagineuses Usage : haie taillée et libre Hauteur : 20 à 45 m Longévité : 150 à 300 ans Le hêtre est très couvrant, il ne faut donc pas l’implanter trop près d’autres végétaux ayant besoin de lumière et d’espace, sauf en haie taillée. Son feuillage marcescent permet de maintenir la protection visuelle de la haie pendant l’hiver, il peut être une alternative au charme. Il est aussi favorable à la faune, son fruit (la faîne) est apprécié du gibier. Son bois est excellent pour le chauffage. guide du jardin écologique 41 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité If I Taxus baccata Feuillage : persistant Fleurs : insignifiantes Fruits : arilles, fruits rouges et charnus décoratifs sur les pieds femelles, toxiques Usage : haie taillée 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité Troène commun I Ligustrum vulgare L’if est assez classique mais il est plus résistant aux maladies et à la sécheresse que le thuya qui est déconseillé. Ses baies sont décoratives. Il s’insère très bien dans des haies denses et opaques qui ne se dégarnissent pas à la base. Hauteur : 10 à 20 m Feuillage : persistant Fleurs : blanches et odorantes en mai-juin Fruits : baies noires toxiques Usage : haie taillée et libre Hauteur : 2 à 4 m Longévité : 30 à 50 ans Le troène est excellent pour des haies denses, mais n’hésitez pas à le conduire en port libre car il a une forme naturelle intéressante. Il est aussi mellifère et favorable à la faune. Il peut garder une partie de ses feuilles pendant l’hiver qui restent relativement vertes Les fleurs dégagent un parfum suave au printemps. Longévité : 1 000 à 1 500 ans Noisetier (Coudrier) I Corylus avellana Feuillage : caduc Fleurs : châtons décoratifs jaune-vert sur les arbres mâles en janvier-mars Fruits : noisettes comestibles Usage : haie taillée et libre Hauteur : 2 à 5 m Longévité : 50 à 80 ans Le noisetier est connu pour ses fruits secs appréciés des gourmands, dont la récolte s’effectue de fin août à début septembre, mais il est aussi favorable à la faune, notamment grâce à son caractère mellifère précoce. C’est un arbrisseau au port touffu et à la croissance rapide qui constitue un bon bois de chauffage. Prunellier I Prunus spinosa Feuillage : caduc Fleurs : blanches Fruits : décoratifs et comestibles Usage : haie libre Hauteur : 1 à 5 m Longévité : 50 à 80 ans guide du jardin écologique 42 Le prunellier est aussi appelé « buisson noir », « épinette » ou « épine noire ». En raison de son caractère épineux et d’une forte tendance à drageonner, il a été très utilisé pour former des haies défensives. Ses fruits d’un bleu foncé à maturité sont appréciés des oiseaux. Cet arbuste est un excellent site d’accueil pour de nombreux insectes et chenilles. guide du jardin écologique 43 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité L’arbre, Majesté de votre jardin Les haies structurent le paysage par leur position en limite de propriété. Mais les plantations à l’intérieur des jardins peuvent aussi donner une tonalité à un village ou à une ville, surtout les arbres qui dépassent visuellement des clôtures et dont les branches s’échappent parfois sur l’espace public. Les fonctions d’un arbre dans un jardin sont multiples : source de calme et d’ombre, ornementation du jardin, production de fruits, support de jeux pour les enfants (balançoire, cabane…), lieu de vie et de nourriture pour toute une faune que vous pourrez ainsi admirer plus facilement… Même mort, il sert d’habitat et de nourriture à de nombreuses espèces animales et végétales. L’arbre mort favorise le maintien de la biodiversité. Des espèces animales (insectes, oiseaux, mammifères, batraciens, reptiles) utilisent les arbres morts encore sur pied ou bien au sol pour se réfugier, nicher, stocker leur nourriture. L’arbre au jardin Un pommier débordant sur la rue guide du jardin écologique 44 Noël laisse des traces dans beaucoup de jardins ; après les fêtes, les sapins sont plantés en famille dans un coin du jardin. En savoir La croissance de ces essences est rapide, et des quartiers entiers sont dominés par la cime sombre de ces conifères. Hélas, ces sapins donnent une coloration montagnarde à des paysages de plaines agricoles et de massifs forestiers caducs. Planter un arbre doit être pensé sur le long terme en imaginant son développement et son intégration avec le paysage environnant. La vie ne déserte pas un arbre mort. Bien au contraire… De plus, le besoin de logements et la nécessité de préserver les espaces agricoles et naturels vont conduire à créer des habitations sur des parcelles de plus en plus petites. Les contraintes d’espace vont devenir de plus en plus fortes, même dans les jardins. Une sélection d’arbres de dimensions modestes (10 à 20 mètres de haut) ou pouvant être taillés en têtard est illustrée pages 48 - 49. Une liste plus longue est proposée dans le tableau récapitulatif en fin de guide. Bien choisir ses plantations De 1997 à 2009, la croissance des conifères est visible et dénote avec le paysage alentour Pour le choix d’un arbre, se reporter aux critères précédemment évoqués sur les arbustes. Un critère supplémentaire déterminant l’envergure des arbres doit être connu : leur hauteur à maturité. En effet, un arbre de taille démesurée par rapport aux bâtiments ou aux plantations environnantes défigurerait le paysage. De grands arbres trouveront leur place sur des terrains aux dimensions importantes loin des bâtiments. Privilégiez donc les petits arbres de 10 à 15 mètres de haut à maturité. Selon votre lieu d’habitation, certains éléments pourront guider votre choix. Si vous habitez près d’un massif boisé, observez les essences d’arbres forestiers (par exemple : hêtre, chêne, bouleau, érable, châtaigner, frêne). Vous pourrez les choisir, parce que vous saurez qu’ils poussent bien et pour la continuité avec la forêt environnante. De même, en milieu urbain, les espèces rencontrées dans les parcs tels que le platane, le marronnier, le cèdre, l’érable ou le tilleul seront les bienvenues dans de très grandes propriétés. guide du jardin écologique 45 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité LES PETITS ARBRES Sorbier des oiseleurs I Sorbus aucuparia Feuillage : caduc, très décoratif Fleurs : belle floraison blanche en mai-juin Erable champêtre I Acer campestre Feuillage : caduc, jaune d’or en automne Fleurs : vert clair, d’avril à mai Fruits : samares doubles décoratifs Hauteur : 10 à 20 m Longévité : 150 à 200 ans Port : haut-jet*, cépée*, têtard Fruits : baies rouges comestibles (eau de vie, confiture) en grappes Fleurs : blanches d’avril à juin Fruits : merises, décoratifs et comestibles (kirsch) Hauteur : 15 à 20 m Longévité : 100 à 200 ans Port : haut-jet, cépée, têtard Fleurs : chatons, d’avril à mai Fruits : capsules mûrissant après la floraison Hauteur : 10 à 25 m Longévité : 70 à 120 ans Port : haut-jet, cépée, têtard guide du jardin écologique 46 Port : haut-jet Feuillage : caduc Fleurs : jaune pâle très odorantes en juillet Ce petit arbre robuste à croissance très rapide a une subtile floraison abondante très mellifère et favorable à la faune. Ses petites cerises aigres peuvent se déguster natures ou en eau de vie. Son feuillage vert sombre vire au jaune à l’automne. Fruits : petits, secs et globuleux, décoratifs Hauteur : 15 à 30 m Longévité : 1 000 ans Port : haut-jet, têtard Les arbres fruitiers Saule blanc I Salix alba Feuillage : caduc, argenté puis blanc grisâtre Longévité : 80 à 150 ans Tilleul à grandes feuilles I Tilia platyphyllos Tilleul à petites feuilles I Tilia cordata Merisier I Prunus avium Feuillage : caduc, orange en automne Hauteur : 10 à 15 m L’érable est une essence particulièrement mellifère grâce à sa longue floraison et favorable à la faune. Le feuillage de ce petit arbre à croissance lente devient jaune intense à l’automne. Le sorbier des oiseleurs ou sorbier des oiseaux est appelé ainsi car ces derniers sont très friands des baies produites. Il est très décoratif et assez mellifère. Le saule blanc est mellifère et favorable à la faune. Il supporte aussi très bien la taille têtard permettant de récupérer régulièrement un très bon bois de chauffage. L’arbre fruitier est présent dans les jardins depuis plusieurs siècles et pourtant il a eu tendance à disparaître alors qu’il a de nombreux atouts : production de fruits, taille modeste (10-15 mètres en haute-tige, 3-6 mètres en basse-tige), floraison très décorative, apport de gîte et de nourriture à la faune… Chaque région de France possède des variétés anciennes de fruitiers subsistant dans des secteurs géographiques étroits. Bien adaptées à leur environnement, ces productions, par exemple de pommes ou de poires, trouvaient de multiples usages (cidre, pâtisserie, jus, à croquer, à conserver…). Il semble important de pérenniser cet héritage. C’est pourquoi nous vous présentons une liste d’essences fruitières locales. Le tilleul aux feuilles en forme de cœur est connu pour ses inflorescences parfumées et fait partie des arbres qui sont classiquement taillés en têtard. Il est assez mellifère. Dans notre région, vous pourrez planter pommiers, poiriers, pruniers, cerisiers, cognassiers, noyers, noisetiers et autres châtaigniers. Quel bonheur de pouvoir faire son marché dans son jardin, de manger des fruits juste à maturité ! Vous pouvez vous procurer les variétés proposées et leurs porte-greffes en pépinières. Cependant, il faut compter six mois d’attente pour une variété guide du jardin écologique 47 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité Un fruit importé hors saison consomme pour son transport 10 à 20 fois plus de pétrole que le même fruit produit localement et acheté en saison. Fruitiers palissés contre un mur 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité classique ou même un an pour une variété moins courante. Pensez à passer commande tôt pour obtenir l’arbre que vous souhaitez ! Vous pouvez aussi échanger, donner, apprendre avec d’autres, dans les nombreux trocs aux plantes et aux graines organisés en Île-de-France, ou avec des associations de passionnés. Il n’y a pas que le « marchand » dans la vie ! Arbres fruitiers Voici quelques variétés de pommiers recommandées pour leur origine locale : • Reinette Abry : assez bonne pomme à couteau, à cuire et à jus • Bénédictin : assez bonne pomme à couteau et bonne à cuire • Court Pendu rouge : bonne pomme à couteau, très bonne en gelée, au four ou en tarte • Châtaigner : bonne pomme à couteau, très bonne à cuire ou pour le cidre Jeunes fruitiers hautes tiges Les fruitiers, une diversité de formes Champs, s e d l a y o r à Port-R s un verge n o n e t e r t nous en el. e et natur u iq r o t is h • Belle de Pontoise : bonne pomme à couteau, à compote et à jus • Gros Locard : assez bonne pomme à couteau et à cidre, bonne à cuire • Faro : bonne ou très bonne à couteau, excellente pour une tarte Tatin, aussi utilisée pour le cidre • Colapuy : bonne pomme à couteau (après décembre), très bonne en compote • Belle Fille : bonne pomme à couteau, très bonne en compote, excellent cidre lors d’un mélange avec d’autres variétés. Et pour les poires, la Catillac : une bonne variété de poires, mais uniquement à cuire. Et pour les pruniers, la Reine Claude tardive de Chambourcy. En savoir Tous les arbres fruitiers actuels sont obtenus par greffage d’une section de la variété choisie sur un porte-greffe. Ce dernier procure des caractères de vigueur qui permettent à l’arbre de résister aux stress environnementaux, d’améliorer son implantation dans le sol et de produire ses fruits plus rapidement. Pour les pommiers, les porte-greffes conseillés sont le franc Bittenfelder, le M106 et le M9 dit Pajam 1. Pour les poiriers : le cognassier BA29, le Kirchensaller et l’OH11. Pour en savoir plus : www.croqueur-idf.fr Témoignage Le verger de Port-Royal des Champs (Yvelines) a été créé vers 1650 par Robert Arnaud d’Andilly, venu en « solitude » à l’abbaye, puis entretenu par la Communauté des « Solitaires ». Restauré en 1999 par l’État, le verger est, depuis 2005, entretenu par l’association des Amis du Dehors, Amis du Musée de Port-Royal des Champs. « L’équipe verger passionnée tient à pratiquer les soins d’autrefois : accrochage à «la loque», technique de taille adaptée, entretien de la façon la plus naturelle. Environ 150 arbres fruitiers réunissant une trentaine de variétés anciennes, sur un terrain d’au moins 7 700 m2 produisent poire, mirabelle, quetsche, reineClaude, raisin, abricot, pêche. Les fruits, plusieurs centaines de kilos selon les années, sont distribués à des associations. Pour créer son propre verger il faut choisir des espèces et variétés en fonction de ses goûts, de la place dont on dispose et de l’entretien que l’on veut y apporter. Avec les conseils de pépiniéristes professionnels, les connaissances de l’association des Croqueurs de Pommes et la pratique des techniques de taille, une très bonne récolte est possible. » www.amisdudehors.org guide du jardin écologique 48 guide du jardin écologique 49 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité Petit mémento du parfait jardinier À vos marques, prêts, plantez ! Tailler juste ce qu’il faut ! La préparation du sol peut être réalisée dès la fin de l’été ou en automne pour laisser le sol respirer et se régénérer avant la plantation entre novembre et mars. Les plants d’arbustes doivent avoir entre 1 et 2 ans, une hauteur d’environ 50 cm, quelques branches seulement et des racines nues. Les arbres peuvent être en motte. Ces caractéristiques vous assurent une meilleure garantie de reprise et des pousses plus vigoureuses. Avant de planter, il est nécessaire de simplifier le réseau racinaire et de raccourcir toutes les branches pour favoriser leur développement. Lors du choix des végétaux, il est important de penser à la taille future. On prendra pour les haies des plantes à croissance lente et pour les arbres, des essences adaptées à la taille des jardins. Les thuyas et cyprès sont à nouveau déconseillés puisqu’ils nécessitent une taille fréquente. Certaines pratiques d’élagage endommagent l’arbre au point qu’elles font diminuer son espérance de vie, qu’elles engendrent la formation de nouvelles branches moins solides et plus sujettes aux maladies. Il est préférable d’alléger la charge de l’arbre en coupant les branches secondaires fines. À chaque haie, sa taille Pour une haie taillée, du second hiver jusqu’à l’obtention de la forme et de la taille voulues, vous rabattrez* les végétaux d’un tiers, leur permettant d’être plus denses à la base. On obtient une haie bien fournie. Lorsqu’elle vous convient, taillez préférentiellement À la Sainte-Catherine, tout bois prend racine. Pour mémoire, c’est le 25 novembre ! Les principales étapes pour bien planter guide du jardin écologique 50 Lorsque la plantation est réalisée, il est judicieux de la protéger. Le paillage permet d’augmenter les chances de reprise des végétaux, de favoriser la croissance et de faciliter l’entretien lors des premières années. guide du jardin écologique 51 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité les pousses de printemps début juin et les pousses d’août après octobre afin de ne pas la dégarnir et lui permettre de s’épaissir. Pour la haie libre, les méthodes de taille sont similaires à la haie taillée. Cependant, à sa taille adulte, la haie présentera des végétaux aux ports différents, ce qui implique un respect de leur forme naturelle pour ne pas élaborer une haie taillée et conserver l’aspect plus « sauvage ». Si la haie se dégarnit, n’hésitez pas à effectuer une cépée en hiver, elle repartira de plus belle à la saison suivante. Pour les arbres fruitiers, après 4 ans, une taille dite de fructification est nécessaire. Elle permet de maintenir la production vers le bas de l’arbre et de la réguler. En hiver, il faut éliminer le bois mort, les vieux fruits et les branches qui se croisent ou sont verticales. Pour aérer l’arbre et le renforcer, même les branches saines peuvent être rabattues d’un tiers. 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité Toutefois, les fruitiers à noyaux (cerisiers, pruniers…) ne doivent pas subir de taille. Des arbres grenouilles ? Les arbres têtards* sont issus d’une taille régulière de la tête de l’arbre (saule, tilleul, frêne et charme). Celle-ci permet de fournir du bois de chauffage et des piquets avec les branches ainsi récupérées. Les jeunes branches de ces arbres peuvent même servir ensuite de paillis. Les cavités qui apparaissent suite aux tailles successives présentent un grand intérêt écologique. Elles sont des niches privilégiées de la chouette chevêche, des chauves-souris et des insectes. La taille consiste simplement à étêter l’arbre à 2m ou 2,5 m de haut ; des rejets apparaissent alors et forment une sorte de bouquet en haut de l’arbre. Conserver une petite branche en haut lors de la taille permettra de faciliter la circulation de la sève vers le haut et la cicatrisation. Tant que la tête n’est pas formée, il faut pratiquer la taille tous les 2 ou 3 ans. Ensuite, il faut retailler la tête tous les 6-7 ans pour un saule, contre 9 ans pour un charme. vos arbres ou arbustes à quelques centimètres au-dessus du sol. Toutes les espèces de haie taillée supportent bien cet entretien (hormis les conifères et le houx) il leur est même très favorable : il leur donne un coup de jeune et les aide à développer leur système racinaire. La cépée Si vous voulez obtenir une haie bien dense depuis la base, vous pouvez effectuer une cépée en février : coupez Saules taillés en tétard guide du jardin écologique 52 guide du jardin écologique 53 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité Une clôture : vraiment indispensable ? La clôture marque les limites de la propriété, mais préserve aussi l’intimité. En raison de l’étalement urbain, les espaces naturels sont de plus en plus fragmentés par des clôtures qui créent des obstacles aux déplacements de la faune. é stall n i s i pa our Je n’a tures aut ô de cl n jardin o de m guide du jardin écologique 54 Il vaut mieux limiter l’installation d’une clôture à une partie réduite du jardin où vous souhaitez vous protéger des regards et disposer ainsi d’une aire de jeux ou de détente. La petite faune vous remerciera de ne pas la bloquer avec un grillage et vous pourrez aussi stationner vos véhicules plus facilement sur votre terrain, sans encombrer l’espace public. Les surfaces minéralisées des voiries en seront réduites et les risques d’inondation aussi. N’oubliez pas de ménager dès que possible des passages pour les hérissons et autres petits animaux dans vos linéaires de clôtures et murs. Parfois, une simple haie suffit et le grillage n’est pas nécessaire. Pourquoi ne pas utiliser différents types de haies selon l’effet recherché qui peut varier avec les endroits du jardin ? Pour un espace plus ouvert, vous pouvez opter pour une bande fleurie délimitant votre terrain et agrémentant le trottoir. Peuvent alors être combinées graminées et plantes vivaces* qui donneront une touche d’originalité et de couleur à l’espace urbain. Témoignage Aucun règlement n’oblige à clore son jardin, alors laissez entrer la nature. Quand les véhicules n’encombrent pas l’espace public Conception élégante et contemporaine de la transition avec la rue À chaque limite sa haie Le jardin de la famille Bokobza est ouvert sur l’espace public. « Cela donne une ouverture conviviale avec le voisinage. Les enfants, même en bas âge, viennent jouer dans le jardin des uns et des autres. On organise une fois par an un barbecue du square, dans les parties communes, en face de notre maison. Et tout le monde apprécie. Du coup on se dit bonjour le matin avec plaisir. » guide du jardin écologique 55 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité 2 • l’arbre et la haie, pour le paysage et la biodiversité Les corridors écologiques sont souvent interrompus Osez le végétal ! 1 Cœur de nature aquatique et humide 2 Cœur de nature de prairies 3 Cœur de nature forestier 2 Vous pouvez aussi élaborer une clôture végétale, ou associer minéral et végétal. Pour une haie étroite, choisissez de l’osier vivant. En tressant des tiges d’osier sur une trame, vous aurez en quelques temps une clôture vivante, naturelle et résistante. Il est possible d’allier clôture minérale et végétale, en fixant des pieux, en tendant des fils de fer entre eux et en plantant des végétaux grimpants. Ceux-ci auront tôt-fait de coloniser les fils, donnant un air beaucoup plus sympathique à votre clôture. Si vous disposez de grandes quantités de bois de saule ou de noisetier, vous pouvez choisir une haie tressée. Cependant, sa durée de vie est généralement limitée à 5 ans, ce qui impose un renouvellement régulier. Enfin, la haie plessée, généralement en charme, constitue une clôture dense depuis sa base, peu large (30 cm environ) et protectrice. Une clôture vivante, la haie plessée 2 Une clôture inspirée du médiéval, le plessis 2 1 1 3 2 3 En savoir Les corridors écologiques Le grillage porte le végétal Les corridors écologiques sont des espaces qui relient les milieux naturels entre eux. Ils permettent aux espèces de se déplacer pour rejoindre des populations situées dans d’autres « noyaux de vie ». Ces corridors prennent différentes formes : linéaire, en pointillés ou en nappe... Ces espaces naturels possèdent les qualités écologiques nécessaires à la survie des espèces qui les empruntent pour les besoins notamment de la reproduction. Les infrastructures linéaires de transport ou les clôtures, entre autres, créent des ruptures qui isolent les espèces animales et végétales pouvant provoquer leur disparition à moyen terme. Une clôture en osier guide du jardin écologique 56 guide du jardin écologique 57 3 • pour aller plus loin… 3 • pour aller plus loin… Quels végétaux ? Croissance rapide Les arbustes Type de haie Nom commun (Nom latin) Libre Hauteur (m) Crois­ sance Longévité (ans) Taillée Type de feuillage Persistant Floraison Marcescent Caduc Couleur Fructification Période Décoratif Comestible Juin-octobre Exposition Lumière Croissance moyenne Demi-ombre Croissance lente Ombre À éviter en zone humide Intérêt pour la faune Ajonc d’Europe (Ulex europaeus) 1à4 • •• 10 Alisier torminal (Sorbus torminalis) 10 à 20 •• 100 Mai-juin Amelanchier (Amelanchier canadensis) 10 à 12 • •• 150-200 Mars-avril Aubépine (Crataegus monogyna) 4 à 10 •• 500 Mai Bourdaine (Frangula alnus) 1à5 • •• 30-50 Mai-juin 1 à 10 • 600 Avril-juin Buis (Buxus sempervirens) 1à2 • 10 Avril-mai Cerisier à grappes (Prunus padus) 10 à 15 • •• 50 Mars-mai 10 à 25 •• 150 Avril-mai Cormier (Sorbus domestica) 5 à 20 • •• 150-200 Avril-juin Cornouiller mâle (Cornus mas) 2à6 • •• 300 Février-mars Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) 2à5 • •• 30 Mai-juillet 1à3 • •• 30-50 Printemps Epine-vinette (Berberis vulgaris) Eglantier (Rosa canina) 2à5 • •• 60 Mai-juillet Framboisier (Rubus idaeus) 1à2 • •• 10 Mai-juin 2à6 • 50 Avril-mai Fusain d’Europe (Euonymus europaeus) guide du jardin écologique 58 Cassis (Ribes nugrum) Charme commun (Carpinus betulus) Mellifère guide du jardin écologique 59 3 • pour aller plus loin… 3 • pour aller plus loin… Type de haie Nom commun (Nom latin) Libre Hauteur (m) Crois­ sance Longévité (ans) Taillée Type de feuillage Persistant Marcescent Floraison Caduc Couleur Période Fructification Décoratif 1à2 • •• 10 Avril Groseiller commun (Ribes rubrum) 1à2 • •• 10 Mars-avril Hêtre vert (Fagus sylvatica) 20 à 45 • 150-300 Avril-mai 2 à 25 • 300 10 à 20 • 1000-2000 Printemps 3 •• 80-100 Déc.-mai 6 • 20-30 Mai 0,5 à 2,5 • •• 10 Mai-sept. 2à5 •• 50 - 80 2à6 • 50-80 Mai-juin 1à5 • •• 50-80 Mars-avril Houx commun (Ilex aquifolium) If (Taxus baccata) Laurier Tin (Viburnum tinus) Lilas commun (Syringa vulgaris) Mûrier sauvage (Rubus fructicosus) Noisetier-Coudrier (Corylus avellana) Néflier (Mespilus germanica) Prunellier (Prunus spinosa) 1à3 •• 60 Saule roux (Salix atrocinerea) 3à6 • •• 50-80 Seringat des poètes (Philadelphus coronarius) 1 à 3 • •• 30-50 Sureau noir (Sambuscus nigra) 2 à 10 • •• 50-100 Troène commun (Ligustrum vulgare) 2à4 •• 30-50 Viorne lantane (Viburnum lantana) 1à3 •• 30-50 Mai 4 •• 30-50 Mai-juin guide du jardin écologique 60 Intérêt pour la faune Mellifère Janvier-mars Saule à oreillettes (Salix aurita) Viorne obier (Viburnum opulus) À éviter en zone humide Comestible Groseiller à fleurs (Ribes sanguineum) Exposition Avril-mai Mars-avril Mai-juin Juin-juillet Mai-juin (cuite) guide du jardin écologique 61 3 • pour aller plus loin… 3 • pour aller plus loin… Croissance rapide Les plantes grimpantes Hauteur (m) Croissance Longévité (ans) Nom commun (Nom latin) Chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum) Type de feuillage Persistant Marcescent Floraison Caduc Couleur Période Décoratif Comestible Juin-octobre 2à4 •• 40 20 • •• 25 Juin-août Eglantier (Rosa canina) 2à5 • •• 60 Mai-juillet Framboisier (Rubus ideaus) 1à2 • •• 10 Houblon (Humulus lupulus) 2à5 • •• 100 Juin - août 30 • •• 300 Juin-août Clématite européenne (Clematis vitalba) Lierre (Hedera helix) guide du jardin écologique 62 Fructification Mai-juin Exposition Lumière Croissance moyenne Demi-ombre Croissance lente Ombre À éviter en zone humide Intérêt pour la faune Mellifère guide du jardin écologique 63 3 • pour aller plus loin… 3 • pour aller plus loin… Croissance rapide Les petits arbres conseillés Type de haie Nom commun (Nom latin) Hauteur (m) Crois­ sance Longévité (ans) Libre Taillée Alisier blanc (Sorbus aria) 8 à 10 • •• 250 Aulne glutineux (Alnus glutinosa) 15 à 30 • •• 150 Type de taille Cépée Têtard Type de feuillage Haut-jet Persistants* Marcescent Floraison Caduc Couleur Exposition Lumière Croissance moyenne Demi-ombre Croissance lente Ombre Mai-juin Février-avril Bouleau pubescent (Betula pubescens) 15 à 20 •• 60-100 Bouleau verruqueux (Betula verrucosa) 15 à 20 •• 100 Avril Chêne pédonculé (Quercus robur) 20 à 30 •• 500-1000 Mars-mai Chêne sessile (Quercus petraea) 20 à 40 • •• 500-1000 Mai-juin Erable champêtre (Acer campestre) 10 à 20 • •• 150-200 15 à 35 •• 300-500 Erable plane (Acer pseudoplatanus) Frêne commun (Fraxinus excelsior) 15 à 35 • •• 250 Hêtre vert (Fagus sylvatica) 20 à 45 • 150-300 2 à 25 • 300-500 15 à 20 •• 80-100 20 à 35 • •• 400-500 Houx commun (Ilex aquifolium) Merisier (Prunus avium) Orme champêtre (Ulmus minor) Peuplier blanc (Populus alba) 25 à 35 • •• 300-400 Peuplier noir (Populus nigra) 25 à 30 • •• 400 8 à 20 • 100 à 300 Poirier sauvage (Pyrus communis) guide du jardin écologique 64 Avril-mai Mai-juin Mellifère Période Début printemps Intérêt pour la faune À éviter en zone humide Avril-mai Avril-mai Mai-juin Avril-juin Mars-avril Mars-avril Mars-avril Avril guide du jardin écologique 65 3 • pour aller plus loin… 3 • pour aller plus loin… Type de haie Nom commun (Nom latin) Libre Longévité Hauteur Crois­sance (ans) (m) Taillée Pommier (Malus sylvestris) Type de taille Cépée 6 à 15 •• 70 à 100 Têtard Type de feuillage Haut-jet Persistants* Marcescent Floraison Caduc Couleur Exposition Avril-mai 15 à 20 • •• 150-300 Avril-mai Saule fragile (Salix fragilis) 15 à 25 •• 200 Avril-mai 10 à 15 • •• 80-150 Mai-juin Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) Tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos) 20 à 30 •• 500-1000 Juin-juillet Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata) 20 à 30 • •• 500-1000 Juin-juillet 25 à 30 • •• 70-80 Mars-avril guide du jardin écologique 66 Mellifère Période Saule blanc (Salix alba) Tremble (Popula tremula) Intérêt pour la faune À éviter en zone humide guide du jardin écologique 67 3 • pour aller plus loin… Les arbres fruitiers Mise à fruits* cueillette •• • Mise à fruits rapide •• Mise à fruits moyenne • Mise à fruits lente conservation couteau •• • Excellente conservation •• Conservation moyenne • à consommer rapidement À cuire tarte 3 • pour aller plus loin… •• • Bonne rusticité •• Rusticité moyenne • Peu rustique À cidre rusticité* POMMIERS Vivaces Taille (cm) floraison Nom commun (Nom latin) ••• Sept. • ••• Achillée millefeuille (Achillea millefolium) 15- 80 Juin-oct. Reinette du Mans •• Oct. • •• • • Pâquerette (Bellis perennis) 05- 15 Fév-nov. Bénédictin •• Oct. •• • Cardamine des prés (Cardamine pratensis) 20- 50 Avril-juin Belle de Pontoise ••• Oct. • •• • Centaurée jacée (Centaurea jacea) 30- 120 Juin-sept Faros ••• Oct. • •• • Chicorée sauvage (Cichorium intybus) 20- 120 Juillet-oct. •• Oct. • •• Vipérine (Echium vulgare) 30- 100 Juin-sept. Epilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum) 70- 160 Juin-sept. Gros Locard ••• Oct. • •• •• Scabieuse des champs (Knautia arvensis) 30- 70 Juillet-août Châtaignier ••• Oct. • •• •• Leucanthenum vulgare 30- 60 Mai-sept. Colapuy •• Nov. • •• • • • Linaire commune (Linaria vulgaris) 30- 80 Juin-oct. Fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi) 30- 70 Mai-juillet Calville rouge •• Oct. • ••• Mauve alcée (Malva alcea) 50- 120 Juin-sept. Grand Alexandre • Sept. • • Primevère officinale (Primula veris) 10-30 Avril-mai Reinette Clochard ••• Oct. •• • • • Saponaire officinale (Saponaria officinalis) 30- 80 Juin-sept. Coronille bigarrée (Securigera varia) 30-100 Juin-sept Vesce cracca (Vicia cracca) 00- 150 Mai-août Reinette Abry Belle Fille POIRIERS •• Catillac Nov. •• PRUNIERS • • • •• •• • • • •• • • •• •• • • • • • • Reine Claude tardive de Chambourcy guide du jardin écologique Couleur de la fleur •• 68 Août • • • guide du jardin écologique 69 3 • pour aller plus loin… 3 • pour aller plus loin… Que dit la loi ? Quelques définitions Pour les clôtures Il est nécessaire, avant d’implanter vos clôtures, de vérifier que votre projet respecte les règlements et les préconisations propres à votre commune ou à votre lotissement, s’agissant de la hauteur, des matériaux ou des essences végétales utilisées. Pour cela, consultez la réglementation contenue dans le document d’urbanisme local (article 11 du Plan Local d’Urbanisme) ainsi que le règlement du lotissement. Pour les plantations Pour les plantations et les murs mitoyens, il existe des distances et des hauteurs réglementaires inscrites dans le Code Civil. Cependant, attention : des règlements particuliers (comme les Plans Locaux d’Urbanisme, cahier des charges d’un lotissement, charte paysagère …) et les usages locaux priment sur ces dispositions. Il est donc nécessaire de vous renseigner en mairie ou auprès du lotisseur sur ces réglementations éventuelles. Pour mettre en place une haie mitoyenne, il faut un accord entre les deux riverains (de même pour son arrachage). Une convention permet de protéger les haies existantes et à venir : la servitude étant liée aux parcelles, elle ne disparaît pas avec le changement de propriétaire. Il est préférable qu’elle soit passée devant un notaire pour être plus facilement opposable aux tiers par la suite. La taille est effectuée en commun par les deux propriétaires. Avoir une haie mitoyenne guide du jardin écologique 70 permet de matérialiser la limite entre les deux propriétés, évite la consommation de terrain liée à la distance de plantation entre deux propriétés voisines et permet de diviser les coûts par deux. Lorsqu’une haie délimite une propriété en bordure de rue ou de route, elle est considérée comme un mur et doit être entretenue par son propriétaire de manière à ne pas gêner le passage des piétons et des voitures. Ce que dit le Code Civil : Si le végétal dépasse 2 mètres de hauteur alors qu’il se trouve implanté à une distance inférieure à 2 mètres de la limite, le voisin (B) peut exiger que (A) arrache l’arbre ou le réduise à la hauteur légale. Si les branches d’un arbre débordent sur la propriété voisine, le voisin (B) peut contraindre (A) à les couper. Adventice : qui pousse sans avoir été semé. Écologue : scientifique qui étudie l’écologie. Annuelle : plante qui accomplit son cycle vital l’année où sa graine a germé. Elle croît, fleurit, fructifie puis meurt. Eutrophisation (ou Marée verte) : enrichissement excessif du sol ou de l’eau en azote et/ou en phosphore. Art topiaire : taille des arbres et arbustes pour créer des formes variées, décoratives et architecturées. Haut-jet : arbre de grande taille au tronc élevé et élancé, dont on favorise la croissance en hauteur. Auxiliaire : ensemble des espèces qui participent naturellement à l’élimination des parasites ou améliorent les conditions du sol (oiseaux, insectes, vers de terre…). Marcescent : se dit d’un végétal dont les feuilles desséchées persistent l’hiver. Biner : désherber avec la binette à une dent surnommée le croc et ameublir la terre. Un binage vaut deux arrosages ! Bois Raméal Fragmenté (BRF) : rameaux de feuillus fragmentés, broyés et incorporés au sol et permettant de cultiver des plantes sans labour, sans eau et sans engrais. Caduc : se dit d’un arbre qui perd ses feuilles l’hiver. Cépée : ensemble des rejets issus d’une même souche ; la cépée consiste à couper un arbre pour favoriser les rejets. Chaux : produit naturel résultant de la cuisson d’un calcaire pur. Collaboration : forme de symbiose. Sur l’illustration de la page 5, on voit que notre tube digestif contient de nombreuses bactéries indispensables à notre digestion ! Compost : produit issu de la fermentation de matières organiques, utilisé comme engrais. Cryptogamique : se dit d’une maladie causée par un champignon. Cultivar : variété d’une espèce végétale obtenue artificiellement et cultivée. Mellifère : plante dont la richesse en nectar, et par extension en pollen, attire les abeilles, les papillons et de nombreux insectes butineurs. Mise à fruits : laps de temps nécessaire pour obtenir les premiers fruits. Pailler : poser de la paille, des herbes sèches, des feuilles ou des brindilles au pied des plantes pour former une couverture limitant le tassement du sol et les arrosages ; le paillage peut être naturel ou artificiel. Persistant : se dit d’un arbre dont le feuillage est permanent, subsistant en toutes saisons. Pollinisation : mode de reproduction de certaines plantes, par transport d’un grain de pollen depuis l’étamine (organe mâle) vers les stigmates (organe femelle) ou par autofécondation. En Île-de-France, 3/4 des plantes à fleurs se reproduisent grâce aux insectes polinisateurs. Régulation : certains organismes sont les prédateurs ou les parasites de ravageurs des cultures et limitent ainsi leur développement. Sur l’illustration de la page 5, on voit l’exemple des coccinelles larve et adulte régulant la population de pucerons. Rusticité : capacité d’une plante à supporter un milieu où l’hiver est froid. Symbiose : association intime et durable à bénéfices réciproques entre deux êtres vivants d’espèces différentes. Sur l’illustration de la page 5, bactéries et plantes travaillent ensemble au niveau des nodules racinaires. Têtard : arbre étêté et taillé de façon à favoriser les rejets supérieurs, cela engendre un tronc trapu et des branches partant toutes de la même hauteur. Vivace (ou pérenne) : végétal qui vit plusieurs années et fructifie plusieurs fois ; ses tiges et ses feuilles peuvent disparaître mais son système racinaire reste en place et donne naissance, chaque année, à de nouvelles pousses. Voltinisme : nombre de générations d’insectes produites au cours d’une seule année. Rabattre : couper très court les gros rameaux d’un végétal afin de favoriser l’émission de nouvelles pousses. Recyclage : les décomposeurs (insectes, champignons, lombrics…) recyclent la matière organique qui constitue l’humus du sol. guide du jardin écologique 71 3 • pour aller plus loin… 3 • pour aller plus loin… Contacts utiles Natureparif Agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-de-France 84 rue de Grenelle 75007 Paris Tél. : 01 75 77 79 00 www.natureparif.fr ADAIF Association pour le Développement de l’Apiculture en Île-de-France www.adaif.fr ANVL Association des Naturalistes de la Vallée du Loing Laboratoire de biologie végétale Route de la tour Denecourt 77300 Fontainebleau Tél. : 01 64 22 61 17 www.anvl.fr ANY Association des Naturalistes des Yvelines Villa de Chèvreloup 34, route de Versailles 78150 Rocquencourt Tél. : 01 39 55 56 06 www.any78.org guide du jardin écologique 72 ASCPF Association Sportive de la Chasse Photographique Française 60, rue des Archives 75003 Paris Tél. : 01 76 91 84 73 www.ascpf.com Connaître et Protéger la Nature Fédération des clubs CPN La maison des CPN 08240 Boult-aux-Bois Tél. : 03 24 30 21 90 www.fcpn.org CORIF Centre Ornithologique d’Île-de-France Maison de l’Oiseau Parc Forestier de la Poudrerie Allée Eugène Burlot 93410 Vaujours Tél. : 01 48 60 13 00 www.corif.net Les Croqueurs de Pommes Île-de-France 24 rue Emile Zola 95600 Eaubonne Tél. : 01 39 59 14 28 www.croqueur-idf.fr Contacts utiles Espaces Association d’insertion 45 bis, route des Gardes 92190 Meudon Tél. : 01 55 64 13 40 www.association-espaces.org Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs 12, rue Félix Faure 75015 Paris Tél. : 01 45 40 40 45 www.jardins-familiaux.asso.fr Graine Île-de-France Réseau d’éducation à l’environnement 17 rue Capron 75018 Paris Tél. : 01 45 22 16 33 www.graine-idf.org Halage Association d’insertion 6, rue Arnold Géraux 93450 L’Île-Saint-Denis Tél. : 01 48 13 04 31 www.halage.fr IDFE Île-de-France Environnement 54 avenue Edison 75013 Paris www.idfe.eu LPO - Ile de France Ligue pour la Protection des Oiseaux 62 rue Bargue 75015 Paris Tél. : 01 53 58 58 38 http://ile-de-france.lpo.fr Nature et Société Base régionale de plein air et de loisirs de Créteil 9, rue Jean Gabin 94000 Créteil Tél. : 09 53 04 41 05 www.natsoc.asso.fr Noé Conservation 44 rue Liancourt 75014 Paris Tél. : 01 82 83 34 22 www.noeconservation.org OPIE Office Pour les Insectes et leur Environnement La Maison des Insectes Chemin rural n°7 Domaine de la Minière 78280 Guyancourt Tél. : 01 30 44 13 43 www.insectes.org Plante et Planète 134, rue de Charenton 75012 Paris Tél. : 09 54 72 08 84 www.planteetplanete.org Randonneurs d’Île-de-France 92, rue du Moulin Vert 75014 Paris Tél. : 01 45 42 24 72 www.rifrando.fr SBF Société Batrachologique de France 22, avenue Edouard Herriot 94260 Fresnes Tél. : 01 42 37 35 20 Mail : [email protected] SFO Société Française d’Odonatologie 7, rue Lamartine 78390 Bois d’Arcy Tél. : 01 34 60 11 22 www.libellules.org SHF Société Herpétologique de France Laboratoires Reptiles et Amphibiens 57, rue Cuvier 75005 Paris Tél. : 01 40 79 34 95 www.lashf.fr SNPN Société Nationale de Protection de la Nature 9, rue Cels 75014 Paris Tél. : 01 43 20 15 39 www.snpn.com Worgamic 11 rue Ernestine 75018 Paris Tél. : 06 13 42 01 25 www.worgamic.org guide du jardin écologique 73 3 • pour aller plus loin… Notes guide du jardin écologique 74 3 • pour aller plus loin… Notes guide du jardin écologique 75 3 • pour aller plus loin… Notes Remerciements La majeure partie de ce guide a été initialement conçue et réalisée par les équipes du Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse et de la Communauté d’agglomération de Saint- Quentin-en-Yvelines (Maison de l’Environnement et Direction de la Communication), avec le soutien du département des Yvelines et de la région Île-de-France. Natureparif, l’agence régionale pour la nature et la biodiversité en île-de-France, a adapté ce guide local au territoire plus large de la région et l’a mis à disposition de votre collectivité, qui l’a complété de contacts locaux utiles et édité. Crédits photographiques : couverture à droite : Philippe Luez ; page 02-03 : Ophelie Alloitteau - Natureparif ; page 06 : Lionel Pagès ; page 22 : Séron ; page 28 : Breaking ground green roof - G Studio ; page 29 : Le Bivic ; page 30 : Juliette Berny ; page 31 : OPIE - Noé Conservation - C. Gaumont ; page 32 : service Communication Magny-les-Hameaux – Laurence Guilbot ; page 55 : Amis du Dehors. Illustration : Boris Transinne Maquette : mentions légales d’édition Directeur de la publication : Thierry Lafon - Directrice de la Communication & Rédaction : Caroline Point Mairie de Lisses 2, rue Thirouin 91090Lisses Tél. : 01 69 11 40 00 www.ville-lisses.fr guide du jardin écologique 76 Vous avez un jardin, une cour ou un balcon. Vous aimeriez en faire un lieu de préservation de la biodiversité mais vous ne savez pas comment vous y prendre. Chaque petit geste à son importance, mais encore faut-il les connaître ! Ce guide vous convie à la découverte de tous ces gestes favorables à l’environnement. Vous y trouverez aussi bien des conseils pour réaliser une haie adaptée à notre région, des astuces pour accueillir la faune sauvage dans votre jardin, des techniques pour jardiner sans produits chimiques… Un jardin est à la fois la plus petite parcelle du monde et la totalité du monde… C’est à la fois un paysage de proximité sur lequel on agit, mais aussi un monde en soi qui trouve son équilibre entre biodiversité et conditions économiques et culturelles à chaque époque. Aujourd’hui, grâce aux progrès de l’écologie, il est possible d’envisager différemment votre jardin et de l’associer à la recherche d’un environnement respectueux de la biodiversité et des paysages. Livret-jeu pour toute la famille au milieu du guide.