Un islam spirituel libre et responsable La presse en parle

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Un islam spirituel libre et responsable
La presse en parle :
Vendredi 1er octobre 2010
N° 218 – 143 année
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Vendredi 1er octobre 2010
N°228
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Jeudi 25 septembre 2010
N° 450
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Jeudi 09 septembre 2010
N° 2996
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Lundi 30 août 2010
N°5474
Pages 6 et 7
Le soufisme défend à Genève un monde de
paix
Paru le Vendredi 01 Octobre 2010
RACHAD ARMANIOS
ISLAM - L'Association internationale soufie Alâwiyya organise un congrès à Genève. Cet
islam mystique et éclairé veut donner une autre image de l'islam.
«L'islam est une religion de la liberté et de la fraternité universelle, pas de la violence et de
l'extrémisme!» Le cheikh Khaled Bentounes, président de l'Association internationale soufie
Alâwiyya, estime qu'on n'a pas encore pris la mesure des conséquences négatives des attentats du 11
septembre 2001 pour l'image de l'islam et la paix dans le monde. C'est pourquoi les représentants de
«l'islam de la tolérance» ont pour devoir d'apporter leur témoignage, affirme-t-il. Donner «une autre
image de l'islam», «tisser des liens» sont donc les buts du congrès «Genève 2010 – un islam spirituel libre
et responsable» organisé les 9 et 10 octobre à Palexpo par la section suisse de l'association soufie. Le
cheikh Bentounes en a dessiné les contours hier en conférence de presse. L'Algérien se dit issu d'une voie
de l'islam mystique et séculaire, qui a compté parmi ses fidèles l'élite du monde musulman. C'est au nom
de cet islam de la raison qu'il invite les musulmans à sortir du communautarisme et à apporter à la société
les fruits de leur citoyenneté exemplaire. Quant aux médias, peu enclins à relayer les voix de l'islam
tolérant, à eux de parler «des trains qui arrivent à l'heure», invite le soufi. Fort bien, mais le devoir des
musulmans tolérants n'est-il pas aussi de susciter le débat intramusulman en confrontant leurs
coreligionnaires qui enferment l'islam sous une chape de plomb ou du moins dans le dogme? «On s'y
efforce», répond le cheikh Bentounes. Pas forcément avec succès: presque pas de représentants de
l'islam institutionnel parmi les invités du congrès ou les membres du comité d'honneur... Des
personnalités diverses et d'autres religions promettent toutefois des débats passionnants. Le cheikh
Bentounes milite aussi depuis longtemps pour le respect de la nature, liant écologie et spiritualité, un
thème aussi au coeur du congrès. Pour en parler, Philippe Roch, ancien directeur de l'Office fédéral de
l'environnement qui, comme le musulman, réfléchit depuis longtemps à ces questions. «J'analyse la
capacité de l'homme à détruire la nature par l'idéologie matérialiste et positiviste qui a expulsé la
spiritualité de nos vies», observe-t-il. «Dans l'Algérie de mon enfance, les paysans nous disaient de ne pas
marcher en chaussures sur le blé, car sur chaque grain est écrit le nom de Dieu», se souvient pour sa part
le cheikh Bentounes. Un islam écolo pour tirer la barbe à Ben Laden: qui dit mieux? I Congrès payant.
Renseignements : www.aisa-suisse.ch
Samedi soir, soirée spirituelle avec musique soufie.
Source : http://www.lecourrier.ch/index.php?name=NewsPaper&file=article&sid=446995
L’ISLAM DEMANDE LE CŒUR
1 octobre 2010 - ALINE JACCOTTET
RELIGION
Guide spirituel de la voie soufie alâwiyya, un des courants
mystiques de l’islam, le cheikh Khaled Bentounes était l’invité,
hier, de Guy Mettan, au Club suisse de la presse.
Ouverture, dialogue, spiritualité: le Club suisse de la presse
accueillait hier un de ces hommes dont la présence chaleureuse
suffit à offrir une bouffée d’air frais à un débat sur l’islam
gangrené par le communautarisme, les préjugés et
l’incompréhension. Car Khaled Bentounes, Algérien d’origine et membre fondateur du Culte musulman de
France, passe sa vie à prêcher la fraternité, «chemin vers Dieu», et à tenter de réunir les gens, même ceux
qui ne peuvent plus se voir en peinture. Rencontre avec un sage, un vrai.
La communauté musulmane connaît actuellement de nombreuses difficultés. Sont-elles dues à nos
préjugés ou à l’attitude des musulmans européens?
La responsabilité est partagée! Les musulmans doivent abandonner le communautarisme pour devenir
des citoyens à part entière, et non à part, des pays dans lesquels ils vivent. Qu’ils pratiquent leur religion,
mais avec sagesse, sans brusquer personne! D’un autre côté, les Européens doivent comprendre que la
présence des musulmans est une réalité avec laquelle il faut avancer. Et que les musulmans ont
énormément à leur apporter! Malgré les réticences des uns et des autres, l’humanité est en train de
changer radicalement par le métissage. Le monde devient un grand village. Et nous devons reconnaître
qu’au-delà de nos différences, certaines choses nous unissent, comme la présence de Dieu en chaque être
humain.
Le voile intégral, entre autres, crée une immense polémique...
Il faut le savoir une bonne fois pour toutes: ce n’est pas la religion mais les coutumes qui poussent les
femmes à le porter. Il n’y a aucune injonction à ce sujet dans le Coran. Ainsi, nous devons tous - les
musulmans aussi - réviser notre compréhension de l’islam, et de ceux qui le pratiquent. Par exemple, on
ne parle que des musulmans arabes ou maghrébins, mais on oublie que la majorité des fidèles sont
d’origine asiatique! (ndlr: l’islam compte 1,8 milliards d’adeptes, dont 20% seulement dans les pays
arabes.). Et puis, tout le monde a le rigorisme saoudien en tête, mais ce n’est qu’une manière de
pratiquer l’islam parmi des centaines d’autres! La réalité du monde musulman est mille fois plus riche et
complexe que ce qu’on imagine en Europe.
Dans cette réalité, il y a le soufisme. Pouvez-vous en donner une définition?
Le soufisme est le cœur spirituel de l’islam. Nous, soufis, essayons de le pratiquer en suivant non
seulement la loi (chari’a) mais par la foi, en suivant la certitude de notre cœur, qui nous dit que Dieu est
Un. Nous exprimons tout cela par la fraternité dans la relation à l’autre, à la Création et à Dieu, en
essayant d’éveiller pleinement notre conscience à cette réalité.
Au cœur de tout cela, il y a la foi. Comment la définiriez-vous?
C’est la lumière de l’intériorité, qui nous ramène tous à un état originel non distinct de Dieu. La croyance,
elle, est différente: elle nous vient de notre culture, de l’héritage donné par nos parents, c’est une notion
sociale. Mais la foi vient dans la solitude de la rencontre à Dieu. C’est une quête intime. Et dans cette
quête, l’islam demande le cœur.
Vous êtes devenu sheikh à 25 ans seulement et conseillez une communauté qui compte des milliers de
personnes.
Comment gérez-vous ces responsabilités?
Je fais confiance à l’Esprit divin qui m’accompagne, je le sais, partout où je vais et quoi que je fasse.
Dans vos engagements, il y a celui du dialogue interreligieux, miné par l’éternel conflit israélopalestinien. Comment gérez-vous cet écueil?
Je ne vais pas nier que soixante ans de conflit, ça pèse, d’autant plus que le problème empire. Mais
j’essaye de mettre mon sentimentalisme et mes opinions personnelles de côté. Parce que dialoguer, c’est
faire un chemin ensemble. Alors, quelles que soient les difficultés, les vraies intentions de notre cœur
doivent être celles d’une paix partagée. Sinon, elle n’adviendra jamais.
Ce point de vue doit vous valoir des ennemis...
On ne peut pas plaire à tout le monde... surtout pas aux idéologues (sourire).
Comment voyez-vous l’avenir des musulmans en Europe?
Je suis pessimiste. En continuant à propager la peur, nous allons enfermer nos enfants dans une identité
meurtrière, faite de haine et de préjugés dégradants. Voyez: les jeunes ne savent même plus, et c’est
grave, que le monde actuel a été façonné entre autres par de brillants échanges entre chrétiens, juifs et
musulmans en Espagne, il y a quelques siècles de cela. Oublier ce pan de l’histoire, c’est zapper ce qui fait
notre humanité, notre identité communes.
Tout le monde surfe, et c’est une honte, sur la vague de la peur et de l’ignorance. Quant à moi, je ne
cesserai jamais de demander: que faites-vous de la sagesse? Que faites-vous de la fraternité?
Source : http://www.lenouvelliste.ch/fr/news/suisse/lislam-demande-le-coeur_10-224965
Culture
C’EST LA RENTRÉE À ALGER CHAÎNE III
FESTIVAL
DES ARTS NÈGRES
Il se tiendra
à Dakar et
à Saint-Louis
a ville sénégalaise de
Saint-Louis (260 km
au nord de Dakar)
abritera, au même titre que
la capitale du pays, les festivités inscrites au programme du Festival mondial
des Arts nègres prévu du 10
au 31 décembre prochain au
Sénégal, a-t-on appris mardi
à Dakar. L’annonce a été
faite par le délégué général
du Festival, M. Abdoul Aziz
Sow, qui s’exprimait lors
d’une visite effectuée à
Saint-Louis dans le cadre de
la préparation de cette
manifestation d’envergure
internationale. Cité par l’agence de presse sénégalaise,
M. Sow a, notamment indiqué que «toutes les activités
se dérouleront alternativement à Dakar et SaintLouis», précisant que le
choix de cette deuxième ville
s’explique par l’existence,
au cours de la même
période, d’un programme
culturel similaire pour la
célébration des 350 ans de
Saint-Louis. Selon le même
responsable, le festival et
l’anniversaire de SaintLouis seront confondus en
un seul événement, en intégrant «tous les domaines
ciblés: danse, conférences,
musique, expositions d’arts
et théâtre».
Les organisateurs, qui
avaient affirmé que le festival se tiendra dans les
délais, poursuivent leurs
visites à travers le territoire
sénégalais, pour mieux préparer la contribution des différentes villes en vue de
«réussir cet événement qui
verra la participation de
délégations
du
monde
entier». «Le festival sera
l’occasion d’interroger le
patrimoine culturel matériel
et immatériel du monde
noir, d’évaluer l’apport de
l’Afrique et de la diaspora
au savoir universel, de célébrer la créativité des artistes
et intellectuels d’Afrique et
de la diaspora», a-t-on indiqué.
Plusieurs projets d’infrastructures ont été lancés
pour abriter les festivités et
les activités envisagées, tels
le Grand théâtre, le Musée
des civilisations noires et de
la Maison de la musique.
Le Festival, qui se veut «un
événement d’ampleur mondiale», porte «une vision
nouvelle d’une Afrique libérée, fière, créative et optimiste», avec comme invité
d’honneur, a-t-on annoncé,
le Brésil, «terre de métissage et de diversité culturelle».
Le coût total de cette
manifestation est estimé à
18 milliards FCFA (1 euro =
656 FCFA).
La première édition du
Festival s’est tenue en 1966
à Dakar, alors que la
deuxième édition a été organisée par le Nigeria en 1977,
rappelle-t-on.
L
JEUDI 9 SEPTEMBRE 2010
Encore plus d’interactivité et de rapprochement
LA CULTURE
s’exprime sur cette station-radio dans presque 10 émissions et à tout moment
de la journée, dont une nouvelle à retenir, « Serial Tagueur ».
I O. HIND
nnée après année, la radio
Chaîne III se bonifie et ses
programmes se diversifient.
C’est la rentrée sur la radio de
service public Alger Chaîne III.
Proximité, interactivité, échange et
débat sont les maîtres mots
inconditionnels et immuables de
cette chaîne. Une saison 2010-2011
qui se décline note-on au « futur
simple ».
« Renforcer l’interactivité , c’est
renforcer le rapprochement avec
nos éditeurs et celui-ci ne se fait pas
seulement de manière virtuelle et
par les ondes. Nous sortons des studios, nous allons vers nos éditeurs,
physiquement, lors de grandes opérations tout au long de l’année »,
affirme la chaîne via sa sous- directrice des programmes, Malya
Behidj.
Et c’est pour étayer sa programmation de la rentrée que nous
avons été invités à écouter, hier, en
direct sur ses ondes une émission
sympathique qui nous a déroulé, en
présence de ses artisans, le programme post-Ramdhan qui s’avère
des plus riches. Comme ce fut le cas
durant le mois de jeûne.
Aussi, la Chaîne III compte aller
vers les citoyens en ce jour béni de
l’Aïd grâce à un concept original
appelé «Un enfant, un jouet, un
sourire». D’autres occasions du
genre se succèderont dans l’année
telles «Les journées de l’emploi»,
«Le jardin des Anges», «Les
éboueurs de la mer» et « Une
ville un jour », etc..
« Le succès de ces rendez-vous
est en grande partie dû à la mobilisation du personnel de la Chaîne III
et à l’adhésion de nos éditeurs »
A
Une équipe sympa et dynamique
affirme encore dans un communiqué Malya Behidj. La grille de la
saison 2010-2011 reconduit et
mûrit les émissions qui ont connu
un franc succès l’année précédente
tout en apportant son lot de nouveautés. Au cœur de ses préoccupations, la société s’exprimera dans
« Grain de sel », dans les magazines
« Vivre ensemble » et «c’est déjà le
week-end». La culture s’exprimera
sur la station dans presque 10
émissions et à tout moment de la
journée : le matin avec 100% culturel, l’après-midi avec les grands
entretiens, Café de la « Trois »,
« Papier bavard » et le soir avec
« Accès libre » et « Carnet de
famille ». La musique voit son pourcentage de diffusion augmenter :
Diwane, Voix d’Orient, Métis’sons,
Vibrato, Black and Blue, Rahet El
Bel, Kahoua ou latey, Voix
d’Algérie, « 100% musique » et des
livres au quotidien.
Le divertissement, tous les jours
en fin de matinée avec le jeu. «Le
grand Chelem» sera présenté cette
année par Samira Chouadria et en
fin d’après-midi, «Yades» avec le
trublion et déjanté Mehdi. Côté
nouveautés, les auditeurs de la
Chaîne III pourront découvrir
« Service public », l’émission qui
met les citoyens face à leurs droits
et
leurs
devoirs,
«Carnet
d’Algérie», présenté par Hayet
Khaldi, l’émission de Aziz Younsi
nous emmènera aux quatre coins
de l’Algérie qui a vu naître de grandes personnalités nationales.
Aussi, « Serial Tagueur », produite et présentée par Yazid Aït
Hamadouche. Cette émission qui
s’adresse aux jeunes auditeurs prévoit un vis-à-vis sur le Net et une
libre expression sur un mur radiophonique, nous assure-t-on. Une
sorte de Facebook radiophonique
qui passera sur les ondes de la radio
Chaîne III tous les jours de 20h à
21h. Infos, musique, commentaires
des internautes, les auditeurs pourront également poster des commentaires ou même des coups de cœur
musicaux. Une émission qui semble
des plus intéressantes, à ne pas
rater. « Destin de femmes » est une
émission qui sera animée par Linda
Tamadrari qui ira à la rencontre de
femmes aux destins particuliers.
« Les vocations majeures de la
révélation… » est une émission qui
passera tout les lundis à 22h et
sera axée sur les débats théologiques et philosophiques autour de
M. Chekat.
« Tête-à-tête » est un concept
original. Tous les soirs à 23h, une
nouvelle voix, Rachida Moncef,
ouvre le téléphone pour une expression libre. Enfin, on aura beau parler des émissions de la radio Chaîne
III, on ne pourra faire le tour de
cette chaîne tant son menu est très
varié et qui cible toute l’Algérie.
Impossible donc d’énumérer le programme dans le détail.
Il vous reste, à vous auditeurs,
d’écouter et de vous faire votre propre opinion. Aussi, il serait
inadmissible de clore ce chapitre
sans rendre un ultime hommage à
deux figures de proue de la radio
Chaîne III qui nous ont quittés
durant ce mois de Ramadan, à
savoir Ghania Chérif et Katiba
Hocine. «Toutes deux étaient de toutes les mobilisations, de tous les
combats et de toutes les fêtes. Nous
garderont d’elles le souvenir de leur
engagement, leur combativité et
leur sourire», note Malya Behidj.
O. H.
CONGRÈS AUTOUR DU SOUFISME À GENÈVE
Dialogue interreligieux et interculturel
LE PALEXPO
de Genève accueille, les 9 et 10 octobre, un congrès avec pour thème «Genève 2010,
un Islam spirituel libre et responsable».
’Association
internationale
soufie
Alâwiyya (Aisa) et son président fonda teur, cheikh Khaled Bentounès qui tra vaillent sans relâche au rapprochement des cultures, organisent les 09 et 10 octobre prochain
via son association de la section suisse, au
Palexpo Genève, un congrès avec pour thème
«Genève 2010, un Islam spirituel libre et responsable». Un concept qui n’est pas loin, de rappeler celui de l’Islam des lumières cher à notre
sociologue et anthropologue des religions, Malek
Chebel. Ce congrès, laboratoire de nouvelles
idées, propose une réflexion profonde avec des
hommes et des femmes de premier rang : personnalités politiques, philosophes, bâtisseurs
d’avenir, maîtres spirituels, citoyens engagés,
poètes et musiciens. « Il s’agit de cultiver l’espérance, la paix et la fraternité en agissant comme
des citoyens responsables et autonomes. Cette
rencontre offrira un regard sur l’Islam et le soufisme. Cet événement, « Genève 2010 », se veut un
projet citoyen porteur d’espérance », nous
affirme-t-on.
Présidé par le guide spirituel algérien de la
voie soufie alâwiyya, cheikh Khaled Bentounès,
le comité d’honneur de ce congrès sera composé
de Dominique Baudis, président de l’Institut du
Monde arabe, Ali Benouari, président de
l’Association suisse des musulmans pour la laïcité (Asml), Bariza Khiari, sénatrice à Paris, juge
à la Haute cour de justice de la République et
chevalier de l’ordre national du Mérite (Paris),
Setsuko Klossowska de Rola, artiste-peintre ,
présidente d’honneur de la fondation Balthus,
Zidane Meriboute Zidane, auteur et chercheur
associé à l’Ecole d’études orientales et africaines, Philippe Roch, consultant indépendant,
notamment. Ce congrès propose, en effet, des
conférenciers de choix impliqués dans des solutions novatrices, des ateliers pour la réflexion et
des idées qui débouchent sur des actions concrè-
L
tes, un réseautage d’associations, culture et
musique soufie. Les thèmes de cet important
congrès s’articulent autour de plusieurs axes :
écologie : une terre vivante pour les générations
futures, la nature, source spirituelle », «mondialisation, rapprochements des cultures et des religions : femmes au cœur de la mondialisation »,
les médias facteurs d’espérance », la spiritualité
au service de la paix, un Islam spirituel, libre et
responsable, artisans de paix, hommes de paroles, éveil des consciences » «le langage des
oiseaux, l’avenir se construit aujourd’hui et
enfin cultiver l’espérance et éveiller les enfants à
la spiritualité». Aussi, l’Aisa a tout particulièrement souhaité donner la parole à des femmes
porteuses d’«espérance» comme Bariza Khiari
(France), Cheikha H. Nur Artiran (Turquie),
Salamtou Sow (Niger), Fettouma Benabdenbi
(Maroc), Manijeh Nouri (France).
La table ronde avec le cheikh Bentounès,
Bariza Khiari, Cheikha H. Nur Artiran, Eric
Geoffroy, Tariq Oubrou, Jean-Claude Basset, et
d’autres personnalités s’inscrit dans le débat sur
l’Islam et offre un regard sur cette spiritualité
révélée après 15 siècles. Parallèlement à ce
congrès, des ateliers qui se voudront des espaces
de créativité en résonance avec les conférences,
invitant à des actions concrètes dans la vie de
tous les jours.
Seront également prévues des expositions,
notamment une sur la vie et l’œuvre de l’Emir
Abdelkader, (1808-1883), père de la nation algérienne, une exposition de photos sur les maqâm,
tombeaux des saints en terre d’Islam de
Catherine Touaïbi, une exposition de portraits
réalisés par Semmy Demmou et de femmes
d’une confrérie soufie iranienne de Patricia
Laguerre, une expo de Coran anciens. Au menu
également, une soirée spirituelle avec musique
soufie en compagnie de Razbar, ensemble iranien de musique sacrée kurde, le groupe Diwan
21
Le cheikh Khaled Bentounès
et la chorale Alâwiyya, clôturée par un jemaâ
(rituel spirituel soufi). Lors de ce congrès, il s’agira enfin de mettre en exergue l’idée que la
Suisse est un pays de paix par excellence.
L’assemblée générale des Nations unies a
proclamé l’année 2010 l’«Année internationale
de la biodiversité et du rapprochement des cultures». Vivre en harmonie et en paix avec notre
environnement. Souligner que la spiritualité va
de pair avec l’écologie, favoriser le dialogue
interreligieux et interculturel, réconcilier politique et spiritualité et ainsi contribuer au rendez-vous des civilisations, tels sont les objectifs
que s’attellera à développer ce congrès.
O. H.
6
Lundi
30 août 2010
DOSSIER
LIBERTE
LE NOUVEL ÉLAN DES ZAOUAÏAS (2
e
PARTIE)
LA ALAWWIYA : DHIKR,
ÉCOLOGIE, MODERNITÉ
Reportage réalisé par
ZOUBIR FERROUKHI
près Laghouat et Aïn Madhi,
changement radical de
décor à Mostaganem. Le ciel
est gris en ce début d’été, et
une pluie fine arrose tranquillement la ville tentaculaire qu’est devenue Mosta, la
ville de la musique bédouine et des Cheikhs
Hamada et Aïn Tedeles, des célèbres
vignobles et de sa côte azurée qui accueille
chaque année des milliers d’estivants.
Notre venue se fait dans un cadre fleuri
chez les Alawis, où Hadj Mourad, l’un des
descendants de Ahmed el-Alawi, fondateur
de la tarîqa Alawwiya, nous emmène aussitôt
voir la merveille écologique des Alawis : un
immense jardin appelé Djenate el-Arif en
référence à Djenate el-Arif qu’un maître soufi
avait créé à Grenade à l’époque de l’apogée
des Maures andalous. Non loin du centre de
la ville, ce jardin renferme une variété multiple de plantes, mais le clou du spectacle,
pour ainsi dire, est bien la culture de l’arganier en grande quantité, une pépinière d’arbustes très agréable à voir surtout une espèce rarissime qui produit de l’huile d’argan
(fruit de l’arganier, incomestible, en forme de
minuscule citron), précieuse source de nombreux traitements bio et naturels de santé,
de beauté de luxe et de diététique. Il n’y
aurait pas d’autres semblables en Algérie de
ce type d’arbres, mis à part les endroits gérés
par l’Association du développement durable
et de l’écologie dépendant de la tarîqa
alaouia, à Batna et Oran. Un centre de formation moderne avec tous les accompagnements (hébergement, restauration, salle de
conférences) a été construit à proximité du
jardin. Plus loin, la zaouïa où est enterré
Cheikh Ahmed el-Alaoui domine superbe-
A
Louiza/Liberté
Les spécialistes du soufisme et
les écrits se rapportant à ce
sujet reconnaissent que la
zaouïa est intervenue au
11e siècle (5e siècle de l’Hégire)
pour tenter de sauvegarder ce
qui restait de la décadence de
l’Islam après la chute de
Grenade qui a mis les
musulmans en difficulté ainsi
que la “reconquista” qui chassa
d’Espagne les maures
espagnols. Jusqu’à nos jours, la
zaouïa se donne pour mission
d’étudier et d’appliquer les
enseignements de la religion
musulmane selon le rite
malékite et la doctrine ash’arite.
L’arrivée des premiers Soufis au
Maghreb daterait du 12e au 13e
siècles, après leur dispersion
dans l’espace musulman, dans
le monde arabe, au Maghreb,
en Afrique, en Indonésie, en
Malaisie, en Iran et le reste du
continent asiatique (Chine en
particulier). À Mostaganem,
ville balnéaire et grand port
commercial de l’ouest du pays,
les Alawis semblent tournés
complètement vers l’avenir et la
modernité.
La tarîqa Alawwiya
tient à “revivifier
le message de l’Islam”.
ment la mer. “Notre Cheikh éduquait beaucoup
sur l’amour de la patrie à son époque déjà, en même
temps que la religion bien sûr”, tiendra à nous
répéter Hadj Mourad. Le Cheikh avait émigré
en 1908 pour s’installer en Turquie, un régime d’Islam, et avait choisi comme lieu d’implantation la ville d’Istanbul. C’était le temps
de la décadence de l’empire Ottoman. Déçu
par l’affaiblissement manifeste de la religion
musulmane, le Cheikh rebroussait chemin.
En 1909, il fonda sa confrérie “ouverte aux
autres religions”.
Dans sa zaouïa, un ensemble de maisons
et jardins, on croisait déjà des hommes de
lettres et de culture venus de différents horizons. L’administration coloniale finit par se
méfier de cet homme charismatique. Elle
musela son journal où il appela un jour “le
peuple algérien à prendre conscience de son identité
et de sa culture”. À sa mort, en 1934, le grandpère, puis le père de Khaled Bentounes,
actuel dirigeant de la Tarîqa, assument à leur
tour le rôle de chef spirituel de la confrérie
Alawwiya.
Dans ses mémoires, le défunt Messali
Hadj, pionnier de la lutte anticoloniale et
fondateur de l’Étoile nord-africaine, parti
porte-parole de la revendication d’indépendance, raconte qu’après avoir tenté d’inciter
des Algériens à quitter le pays à cause d’un
système étranger à l’Islam, Cheikh Ahmed elAlawi était revenu en effet pour les persuader
de ne plus partir car ce système n’avait plus
qu’une durée de vie limitée. Ce serait à partir
de là qu’il fut taxé d’être pro-Français, à
cause d’une mauvaise interprétation de sa
position. Par extrapolation, l’on peut sans
doute souligner que la participation du mouvement soufi à la lutte de libération nationale est devenue aujourd’hui la pierre angulaire
par laquelle ce mouvement revendique aussi
son existence au même niveau que toutes
ses autres activités (éducation religieuse,
etc.). Le double leitmotiv est patent à chaque
zaouïa où l’on va : “Nous avons pris fait et cause
pour le pays pendant la Révolution”, “tout ce qui
touche le pays nous interpelle”.
LA TARÎQA ALAWWIYA…
SHADILIA, DARQAWIA
Les Alawis, c’est aujourd’hui le cheikh
Khaled Bentounes qui est l’axe essentiel,
guide spirituel et dont le livre Soufisme, l’héritage commun, a suscité en été 2009 en Algérie,
on s’en souvient, de violentes réactions des
milieux islamistes en Algérie et une vaste
polémique parce qu’il était porteur d’images
attribuées par l’auteur au Prophète
Mohammed. Il est notoire à ce sujet, que le
prétexte était tout trouvé pour tirer à boulets
rouges sur celui qui a pour devise : un Islam
libre et responsable, entre autres griefs
qu’on garde sous la main.
Car Khaled Bentounes veut incarner, lui,
le renouveau. Vivant aujourd’hui souvent en
dehors du pays, il a été intronisé à la place
de son père à la tête de la zaouïa Alaouia très
tôt à l’âge de 26 ans, alors qu’il travaillait
dans l’import de vêtements à Paris. Il ne s’y
attendait certainement pas, mais le rapprochement au point de vue du charisme et de
l’ouverture est manifeste avec Ahmed alAlawi, son arrière-grand-père paternel, né en
1869,
un
cordonnier
indigent
de
Mostaganem, fondateur en 1909 de la
confrérie. Un autre atout pour Khaled : il
aimait les discussions passionnées avec ses
amis étudiants. Il demeurera par conséquent
fermement attaché au principe d’Ahmed alAlawi dont l’un des objectifs essentiels fut de
s’ouvrir aux autres religions.
C’est la fin de l’après-midi, et comme
chaque jour, dans un quartier de Mosta, les
fidèles psalmodient le Coran à la zawiya
Alawwiya. Les versets s’entendent de la rue,
jusqu’au coucher du soleil. Moment de sérénité. Ici, l’on réfute d’emblée le mot confrérie
qui, d’après la plupart des adeptes, ne coïncide pas avec tarîqa et beaucoup plus avec la
religion chrétienne. Pour la tarîqa soufie (la
voie soufie), il est vrai qu’il s’agit d’un cheminement (théocratique) : d’un côté un maître
et de l’autre un disciple, le maître ayant
acquis son enseignement à travers une “chaîne initiatique”, de Cheikh en Cheikh. Il faudra
aussi que ce maître ait vécu l’enseignement
avec son cheikh de nombreuses années
avant d’obtenir l’autorisation de prendre la
suite. Cette chaîne aboutirait de l’un à l’autre
jusqu’au Prophète Mohammed au point de
vue du spirituel à travers les grands noms du
soufisme, depuis El-Halladj et Ibn Arabi.
Mais il faudrait surtout citer aussi le plus
marquant d’entre eux : Sidi Abdelkader alJilani, fondateur à Bagdad de la tarîqa Qadiria
au 11e siècle. La Qadiria est sans doute la
toute première tarîqa, dont se revendiquent
la plupart des tarîqate, dont la tarîqa
Alawwiya de Mostaganem qui provient ellemême de trois paliers successifs : qadiria,
puis shadilia, puis darqawia.
Le nombre des voies soufies à l’heure
actuelle répertoriées par les spécialistes en
Algérie s’élève à pas moins de 35, mais la
très grande majorité d’entre elles sont le
résultat d’un fractionnement qui atteint les
trois paliers, comme pour la tarîqa Alawwiya
de Mostaganem. La grande majorité découle
de la shadilya. La Tidjania et la Rahmania par
exemple n’y sont pas incluses, elles.
UNE DÉMARCHE PERSONNELLE
ET INDÉPENDANTE
Quelle différence entre la tarîqa alaouia
de Mostaganem, à l’heure actuelle la plus
populaire, et les autres ? “Nous avons été éduqués pour ne pas faire de différence, tout en prônant
le respect pour chacune des voies, car elles mènent
toutes au même but”, tient-on à certifier à la
zaouïa de Mosta.
Quel but, au fait ? C’est tout un processus, que l’on pourrait situer d’une part entre
le postulat premier pour les Soufis de se
considérer comme faisant partie de “ahl edhikr oua Sunna” (la famille de l’évocation répétée plusieurs fois du nom de Dieu, et celle de
la sunna du Prophète Mohammed), d’autre
part le vécu d’une spiritualité qui va au-delà
des besoins matériels et autres ambitions
terrestres, associée en somme à “la quête de
l’Éternel”. Et la tarîqa se définit précisément
comme étant “une démarche personnelle, indépendante des structures sociales”, le Soufi étant
en permanence orienté vers la dévotion par
une “voie” qui révèle cette volonté.
Pourquoi entend-on parfois traiter
les Soufis de genres un peu spéciaux
qui vivent hors de leur société, voire en
marge de la religion ? La réponse est la même
partout, seul le ton change d’une zaouïa à
l’autre, tantôt mesuré et paisible, tantôt
orgueilleux et hautain, voire suffisant. La
question est balayée d’un trait. Le Soufi
serait celui qui cherche à vivre sa religion
profondément et qui passe par des stades de
réflexion sur toutes les étapes de la pratique
religieuse.
Pour Hadj Mourad, un fin lettré, frère de
Khaled Bentounes, le guide spirituel de la
tarîqa Alawwiya, “la voie alawwiya a revivifié le
message de l’Islam”, nous dit-il. Explication :
“Nous avons été éduqués pour ne pas faire de différences, tout en prônant le respect pour chacune des
voies, car elles conduisent toutes au même but”. Les
Soufis ? Définition : pour notre interlocuteur,
le Soufi est celui qui cherche à vivre sa religion profondément, et qui passe par des
périodes de réflexion sur toutes les étapes
de la pratique religieuse. En résumé, y a-t-il
une différence dans la pratique religieuse
entre un Soufi et un autre musulman ? Non,
sauf que le premier a une vie spirituelle plus
intense et veut aller toujours au-delà des
moyens prescrits, que ce soit pour la prière,
la zakat ou le hadj. “Ce sont des moyens certes,
pour arriver au but, mais nous leur donnons leur
sens exact et non une symbolique”, conclut Hadj.
Pas facile.
Z. F.
(À suivre : Ribat, khalwatiya
et Sidi M’hamed bou Qobrine)
Lundi
30 août 2010
DOSSIER
LIBERTE
7
KHALED BENTOUNES À LIBERTÉ
“LE SENS DU COMBAT QUE NOUS
MENONS AU QUOTIDIEN…”
Propos recueillis par
Z. F.
C’
’est dans le livre sacré, le
Coran, que se trouve la
base textuelle qui permet
une interprétation pluraliste et dément l’exclusivisme justifié par certains
musulmans. D’autre part, le Coran nous met
en garde contre l’exclusivisme doctrinal qui
porte en lui les germes potentiels de violence qui peuvent se traduire et s’exprimer par
des formes religieuses destructives.
Quant à la Sira’ nabawiyya qui relate les
paroles, les faits et les gestes du Prophète
Mohammed (QSSSL), ainsi que l’histoire de
la première communauté musulmane, elle
nous invite à relire les évènements et à en
tirer les leçons quant aux rapports des
musulmans avec les autres communautés.
Depuis le début de sa mission et jusqu’à
son rappel à Dieu, le Prophète n’a cessé de
dialoguer, d’œuvrer et de rassembler tous les
hommes sans exception autour du principe
fondateur de l’islam : al-tawhid. Les onze
premières années de son apostolat à La
Louiza/Liberté
Cheikh Khaled Bentounes
ne s’en cache point, et au
contraire le proclame
haut et fort. Il se veut en
effet l’homme du
dialogue interreligieux et
de l’ouverture. De
l’étranger qu’il parcourt
sans cesse en sa qualité
de premier responsable
de la tarîqa Alawiyya qui
compte de nombreux
adeptes dans le monde, il
a bien voulu nous
entretenir sur cette
position éminemment
actuelle, dans une longue
déclaration dont nous
reproduisons ci-après des
extraits essentiels.
Écoutons-le.
Mecque et de ses alentours a’taif etc. furent
tous consacrés à appeler et à exhorter les
siens et tous les hommes à la Vérité, à l’immanence et la transcendance du Dieu unique
de toute la création.
Les agressions et les contraintes auxquelles ont dû faire face le Prophète et la
communauté musulmane obligèrent une partie de ses compagnons à immigrer, quitter
leur patrie La Mecque pour aller en Éthiopie
où ils trouvèrent refuge auprès du roi chrétien le négus (anajjachi). La nouvelle du
décès du négus, le Prophète réunit ses compagnons à Médine pour la prière mortuaire
de l’absent en souvenir de l’accueil qu’il a
fait aux musulmans. En l’an 1 de l’Hégire,
réunissant toute la communauté de Médine
musulmans et non musulmans, il a proclamé
l’acte fondateur de la première cité islamique
donnant naissance à la Oumma, marquant
ainsi le pacte religieux et politique qui unissait tous les habitants pour le meilleur et le
pire.
Cette allégeance au Prophète (SSP) par
tous les représentants des tribus y compris
les tribus juives (les Khazrajs et les Banous
Nadir) qui habitaient Médine et ses alentours
pour un même destin à savoir vivre en paix et
apporter aide et mutuelle assistance. En l’an
5 de l’Hégire, c’est autour des chrétiens de la
ville de Najran au sud de l’Arabie de venir
signer le pacte avec le Prophète avec une
délégation de 70 personnes à leur tête
l’évêque de leur communauté. Durant leur
séjour, ils voulurent célébrer la fête de la
Pâque. Ils demandèrent au Prophète un lieu
pour leur célébration. L’envoyé de Dieu leur
répondit que le meilleur endroit est la maison de Dieu : la mosquée du Prophète. Peuton aujourd’hui évaluer les conséquences
d’un tel acte ? Tous ces faits sont exacts et
toute personne peut les vérifier. Elles sont
rapportées fidèlement par les historiens
musulmans.
L’AFGHANISTAN, LA TETCHÉNIE, ETC.
À l’instar du Prophète, des hommes ont
incarné la droiture, la justice comme la vérité
morale libre de toute considération sociale,
raciale ou culturelle. Ils nous rappellent qu’il
y a un grand fossé entre l’islam mohammadien authentique et un islam fanatique et
perverti dont l’ignorance ou les intérêts justifient les crimes et les débordements. Je prendrai comme premier exemple le père fondateur de la nation algérienne l’Émir
Abdelkader qui prie à Damas sous sa protection la communauté chrétienne et européenne lors des émeutes de juillet 1860. Il permit
à plus de 12 000 chrétiens d’échapper au
massacre et face à une foule déchaînée, il
s’interposa au péril de sa vie et lui cria : “Les
religions et en premier chef l’islam sont trop nobles
et trop sacrés pour être un poignard d’ignorance ou
une faucille d’aliénation ou des cris vulgaires… Je
vous mets en garde de vous laisser entraîner par le
PUBLICITÉ
AF
diable de l’ignorance ou qu’il ait une emprise sur vos
âmes.” Plus encore, voyant la menace de la
foule grandir, il prononça une phrase décisive : “Je ne livrerai pas un seul chrétien, ce sont mes
frères, retirez-vous ou je donne à mes hommes l’ordre
de faire feu.”
Vous comprendrez peut-être le sens du
combat que nous menons au quotidien
autant que musulmans croyants en ces
valeurs pour changer l’image déplorable et
les torts qui sont faits à cette noble religion.
Bien sûr, que l’actualité médiatique ne
valorise pas le dialogue religieux et interculturel. Neuf ans après, nous vivons encore
sous l’emprise du 11 septembre 2001 avec la
destruction suicidaire des tours jumelles de
New York. La guerre injuste et préfabriquée
en Irak justifiant le prétendu choc des civilisations est considérée par certains comme
une guerre confessionnelle. Un amalgame
entretenu dont les premiers à souffrir sont
les Irakiens musulmans sunnites et chiites
ainsi que les chrétiens. Le conflit israélopalestinien, blessure ouverte depuis plus de
soixante ans, une honte pour les responsables politiques du monde de quelques religions qu’ils soient. Et tant que justice ne sera
pas faite à ce peuple martyr, le monde ne
pourra trouver la paix et l’entente.
L’Afghanistan, la Tetchénie; etc., tous ces
conflits perturbent et découragent le dialogue. Mais pourtant, sans dialogue il n’y
aura nulle paix entre les hommes, il est un
défi majeur pour l’avenir. Un engagement
personnel et collectif est nécessaire pour
répondre aux maux et aux souffrances d’une
grande part de l’humanité.
Il est un style, une façon de vivre, une
attitude de l’esprit qui accueille et respecte
l’autre dans sa dignité, son identité, son
expression propre et les valeurs spirituelles
et religieuses auxquelles il est rattaché. Il est
un comportement au quotidien qui nous
oblige à corriger, à freiner nos ardeurs, à
remettre en cause nos préjugés, nos stéréotypes et nos jugements en porte-à-faux sur
nos semblables. Il nous apprend à nourrir
notre conscience dans le sens de la fraternité humaine, de la découverte de l’autre et de
soi-même car l’autre est notre miroir qui
reflète nos qualités et nos défauts. Il nous
interroge enfin sur la réalité de notre propre
humanité et du vécu de notre intériorité.
Quelle place, quel sens donnons-nous au
message religieux dont nous nous proclamons ? Quelle générosité, quel amour
sommes-nous capables de partager avec
notre prochain ? Un sage a dit : “Beaucoup
d’entre nous quittent la vie sans avoir créé, aucun ne
meurt sans avoir détruit”. Faisant le bilan honnêtement de notre vie pour voir quelle action
créatrice porteuse d’espérance nous avons
été capables de réaliser et de transmettre
après notre mort.
Z. F.
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