Un islam spirituel libre et responsable La presse en parle : Vendredi 1er octobre 2010 N° 218 – 143 année Page 2 Vendredi 1er octobre 2010 N°228 Page 6 Jeudi 25 septembre 2010 N° 450 Page 21 Jeudi 09 septembre 2010 N° 2996 Page 21 Lundi 30 août 2010 N°5474 Pages 6 et 7 Le soufisme défend à Genève un monde de paix Paru le Vendredi 01 Octobre 2010 RACHAD ARMANIOS ISLAM - L'Association internationale soufie Alâwiyya organise un congrès à Genève. Cet islam mystique et éclairé veut donner une autre image de l'islam. «L'islam est une religion de la liberté et de la fraternité universelle, pas de la violence et de l'extrémisme!» Le cheikh Khaled Bentounes, président de l'Association internationale soufie Alâwiyya, estime qu'on n'a pas encore pris la mesure des conséquences négatives des attentats du 11 septembre 2001 pour l'image de l'islam et la paix dans le monde. C'est pourquoi les représentants de «l'islam de la tolérance» ont pour devoir d'apporter leur témoignage, affirme-t-il. Donner «une autre image de l'islam», «tisser des liens» sont donc les buts du congrès «Genève 2010 – un islam spirituel libre et responsable» organisé les 9 et 10 octobre à Palexpo par la section suisse de l'association soufie. Le cheikh Bentounes en a dessiné les contours hier en conférence de presse. L'Algérien se dit issu d'une voie de l'islam mystique et séculaire, qui a compté parmi ses fidèles l'élite du monde musulman. C'est au nom de cet islam de la raison qu'il invite les musulmans à sortir du communautarisme et à apporter à la société les fruits de leur citoyenneté exemplaire. Quant aux médias, peu enclins à relayer les voix de l'islam tolérant, à eux de parler «des trains qui arrivent à l'heure», invite le soufi. Fort bien, mais le devoir des musulmans tolérants n'est-il pas aussi de susciter le débat intramusulman en confrontant leurs coreligionnaires qui enferment l'islam sous une chape de plomb ou du moins dans le dogme? «On s'y efforce», répond le cheikh Bentounes. Pas forcément avec succès: presque pas de représentants de l'islam institutionnel parmi les invités du congrès ou les membres du comité d'honneur... Des personnalités diverses et d'autres religions promettent toutefois des débats passionnants. Le cheikh Bentounes milite aussi depuis longtemps pour le respect de la nature, liant écologie et spiritualité, un thème aussi au coeur du congrès. Pour en parler, Philippe Roch, ancien directeur de l'Office fédéral de l'environnement qui, comme le musulman, réfléchit depuis longtemps à ces questions. «J'analyse la capacité de l'homme à détruire la nature par l'idéologie matérialiste et positiviste qui a expulsé la spiritualité de nos vies», observe-t-il. «Dans l'Algérie de mon enfance, les paysans nous disaient de ne pas marcher en chaussures sur le blé, car sur chaque grain est écrit le nom de Dieu», se souvient pour sa part le cheikh Bentounes. Un islam écolo pour tirer la barbe à Ben Laden: qui dit mieux? I Congrès payant. Renseignements : www.aisa-suisse.ch Samedi soir, soirée spirituelle avec musique soufie. Source : http://www.lecourrier.ch/index.php?name=NewsPaper&file=article&sid=446995 L’ISLAM DEMANDE LE CŒUR 1 octobre 2010 - ALINE JACCOTTET RELIGION Guide spirituel de la voie soufie alâwiyya, un des courants mystiques de l’islam, le cheikh Khaled Bentounes était l’invité, hier, de Guy Mettan, au Club suisse de la presse. Ouverture, dialogue, spiritualité: le Club suisse de la presse accueillait hier un de ces hommes dont la présence chaleureuse suffit à offrir une bouffée d’air frais à un débat sur l’islam gangrené par le communautarisme, les préjugés et l’incompréhension. Car Khaled Bentounes, Algérien d’origine et membre fondateur du Culte musulman de France, passe sa vie à prêcher la fraternité, «chemin vers Dieu», et à tenter de réunir les gens, même ceux qui ne peuvent plus se voir en peinture. Rencontre avec un sage, un vrai. La communauté musulmane connaît actuellement de nombreuses difficultés. Sont-elles dues à nos préjugés ou à l’attitude des musulmans européens? La responsabilité est partagée! Les musulmans doivent abandonner le communautarisme pour devenir des citoyens à part entière, et non à part, des pays dans lesquels ils vivent. Qu’ils pratiquent leur religion, mais avec sagesse, sans brusquer personne! D’un autre côté, les Européens doivent comprendre que la présence des musulmans est une réalité avec laquelle il faut avancer. Et que les musulmans ont énormément à leur apporter! Malgré les réticences des uns et des autres, l’humanité est en train de changer radicalement par le métissage. Le monde devient un grand village. Et nous devons reconnaître qu’au-delà de nos différences, certaines choses nous unissent, comme la présence de Dieu en chaque être humain. Le voile intégral, entre autres, crée une immense polémique... Il faut le savoir une bonne fois pour toutes: ce n’est pas la religion mais les coutumes qui poussent les femmes à le porter. Il n’y a aucune injonction à ce sujet dans le Coran. Ainsi, nous devons tous - les musulmans aussi - réviser notre compréhension de l’islam, et de ceux qui le pratiquent. Par exemple, on ne parle que des musulmans arabes ou maghrébins, mais on oublie que la majorité des fidèles sont d’origine asiatique! (ndlr: l’islam compte 1,8 milliards d’adeptes, dont 20% seulement dans les pays arabes.). Et puis, tout le monde a le rigorisme saoudien en tête, mais ce n’est qu’une manière de pratiquer l’islam parmi des centaines d’autres! La réalité du monde musulman est mille fois plus riche et complexe que ce qu’on imagine en Europe. Dans cette réalité, il y a le soufisme. Pouvez-vous en donner une définition? Le soufisme est le cœur spirituel de l’islam. Nous, soufis, essayons de le pratiquer en suivant non seulement la loi (chari’a) mais par la foi, en suivant la certitude de notre cœur, qui nous dit que Dieu est Un. Nous exprimons tout cela par la fraternité dans la relation à l’autre, à la Création et à Dieu, en essayant d’éveiller pleinement notre conscience à cette réalité. Au cœur de tout cela, il y a la foi. Comment la définiriez-vous? C’est la lumière de l’intériorité, qui nous ramène tous à un état originel non distinct de Dieu. La croyance, elle, est différente: elle nous vient de notre culture, de l’héritage donné par nos parents, c’est une notion sociale. Mais la foi vient dans la solitude de la rencontre à Dieu. C’est une quête intime. Et dans cette quête, l’islam demande le cœur. Vous êtes devenu sheikh à 25 ans seulement et conseillez une communauté qui compte des milliers de personnes. Comment gérez-vous ces responsabilités? Je fais confiance à l’Esprit divin qui m’accompagne, je le sais, partout où je vais et quoi que je fasse. Dans vos engagements, il y a celui du dialogue interreligieux, miné par l’éternel conflit israélopalestinien. Comment gérez-vous cet écueil? Je ne vais pas nier que soixante ans de conflit, ça pèse, d’autant plus que le problème empire. Mais j’essaye de mettre mon sentimentalisme et mes opinions personnelles de côté. Parce que dialoguer, c’est faire un chemin ensemble. Alors, quelles que soient les difficultés, les vraies intentions de notre cœur doivent être celles d’une paix partagée. Sinon, elle n’adviendra jamais. Ce point de vue doit vous valoir des ennemis... On ne peut pas plaire à tout le monde... surtout pas aux idéologues (sourire). Comment voyez-vous l’avenir des musulmans en Europe? Je suis pessimiste. En continuant à propager la peur, nous allons enfermer nos enfants dans une identité meurtrière, faite de haine et de préjugés dégradants. Voyez: les jeunes ne savent même plus, et c’est grave, que le monde actuel a été façonné entre autres par de brillants échanges entre chrétiens, juifs et musulmans en Espagne, il y a quelques siècles de cela. Oublier ce pan de l’histoire, c’est zapper ce qui fait notre humanité, notre identité communes. Tout le monde surfe, et c’est une honte, sur la vague de la peur et de l’ignorance. Quant à moi, je ne cesserai jamais de demander: que faites-vous de la sagesse? Que faites-vous de la fraternité? Source : http://www.lenouvelliste.ch/fr/news/suisse/lislam-demande-le-coeur_10-224965 Culture C’EST LA RENTRÉE À ALGER CHAÎNE III FESTIVAL DES ARTS NÈGRES Il se tiendra à Dakar et à Saint-Louis a ville sénégalaise de Saint-Louis (260 km au nord de Dakar) abritera, au même titre que la capitale du pays, les festivités inscrites au programme du Festival mondial des Arts nègres prévu du 10 au 31 décembre prochain au Sénégal, a-t-on appris mardi à Dakar. L’annonce a été faite par le délégué général du Festival, M. Abdoul Aziz Sow, qui s’exprimait lors d’une visite effectuée à Saint-Louis dans le cadre de la préparation de cette manifestation d’envergure internationale. Cité par l’agence de presse sénégalaise, M. Sow a, notamment indiqué que «toutes les activités se dérouleront alternativement à Dakar et SaintLouis», précisant que le choix de cette deuxième ville s’explique par l’existence, au cours de la même période, d’un programme culturel similaire pour la célébration des 350 ans de Saint-Louis. Selon le même responsable, le festival et l’anniversaire de SaintLouis seront confondus en un seul événement, en intégrant «tous les domaines ciblés: danse, conférences, musique, expositions d’arts et théâtre». Les organisateurs, qui avaient affirmé que le festival se tiendra dans les délais, poursuivent leurs visites à travers le territoire sénégalais, pour mieux préparer la contribution des différentes villes en vue de «réussir cet événement qui verra la participation de délégations du monde entier». «Le festival sera l’occasion d’interroger le patrimoine culturel matériel et immatériel du monde noir, d’évaluer l’apport de l’Afrique et de la diaspora au savoir universel, de célébrer la créativité des artistes et intellectuels d’Afrique et de la diaspora», a-t-on indiqué. Plusieurs projets d’infrastructures ont été lancés pour abriter les festivités et les activités envisagées, tels le Grand théâtre, le Musée des civilisations noires et de la Maison de la musique. Le Festival, qui se veut «un événement d’ampleur mondiale», porte «une vision nouvelle d’une Afrique libérée, fière, créative et optimiste», avec comme invité d’honneur, a-t-on annoncé, le Brésil, «terre de métissage et de diversité culturelle». Le coût total de cette manifestation est estimé à 18 milliards FCFA (1 euro = 656 FCFA). La première édition du Festival s’est tenue en 1966 à Dakar, alors que la deuxième édition a été organisée par le Nigeria en 1977, rappelle-t-on. L JEUDI 9 SEPTEMBRE 2010 Encore plus d’interactivité et de rapprochement LA CULTURE s’exprime sur cette station-radio dans presque 10 émissions et à tout moment de la journée, dont une nouvelle à retenir, « Serial Tagueur ». I O. HIND nnée après année, la radio Chaîne III se bonifie et ses programmes se diversifient. C’est la rentrée sur la radio de service public Alger Chaîne III. Proximité, interactivité, échange et débat sont les maîtres mots inconditionnels et immuables de cette chaîne. Une saison 2010-2011 qui se décline note-on au « futur simple ». « Renforcer l’interactivité , c’est renforcer le rapprochement avec nos éditeurs et celui-ci ne se fait pas seulement de manière virtuelle et par les ondes. Nous sortons des studios, nous allons vers nos éditeurs, physiquement, lors de grandes opérations tout au long de l’année », affirme la chaîne via sa sous- directrice des programmes, Malya Behidj. Et c’est pour étayer sa programmation de la rentrée que nous avons été invités à écouter, hier, en direct sur ses ondes une émission sympathique qui nous a déroulé, en présence de ses artisans, le programme post-Ramdhan qui s’avère des plus riches. Comme ce fut le cas durant le mois de jeûne. Aussi, la Chaîne III compte aller vers les citoyens en ce jour béni de l’Aïd grâce à un concept original appelé «Un enfant, un jouet, un sourire». D’autres occasions du genre se succèderont dans l’année telles «Les journées de l’emploi», «Le jardin des Anges», «Les éboueurs de la mer» et « Une ville un jour », etc.. « Le succès de ces rendez-vous est en grande partie dû à la mobilisation du personnel de la Chaîne III et à l’adhésion de nos éditeurs » A Une équipe sympa et dynamique affirme encore dans un communiqué Malya Behidj. La grille de la saison 2010-2011 reconduit et mûrit les émissions qui ont connu un franc succès l’année précédente tout en apportant son lot de nouveautés. Au cœur de ses préoccupations, la société s’exprimera dans « Grain de sel », dans les magazines « Vivre ensemble » et «c’est déjà le week-end». La culture s’exprimera sur la station dans presque 10 émissions et à tout moment de la journée : le matin avec 100% culturel, l’après-midi avec les grands entretiens, Café de la « Trois », « Papier bavard » et le soir avec « Accès libre » et « Carnet de famille ». La musique voit son pourcentage de diffusion augmenter : Diwane, Voix d’Orient, Métis’sons, Vibrato, Black and Blue, Rahet El Bel, Kahoua ou latey, Voix d’Algérie, « 100% musique » et des livres au quotidien. Le divertissement, tous les jours en fin de matinée avec le jeu. «Le grand Chelem» sera présenté cette année par Samira Chouadria et en fin d’après-midi, «Yades» avec le trublion et déjanté Mehdi. Côté nouveautés, les auditeurs de la Chaîne III pourront découvrir « Service public », l’émission qui met les citoyens face à leurs droits et leurs devoirs, «Carnet d’Algérie», présenté par Hayet Khaldi, l’émission de Aziz Younsi nous emmènera aux quatre coins de l’Algérie qui a vu naître de grandes personnalités nationales. Aussi, « Serial Tagueur », produite et présentée par Yazid Aït Hamadouche. Cette émission qui s’adresse aux jeunes auditeurs prévoit un vis-à-vis sur le Net et une libre expression sur un mur radiophonique, nous assure-t-on. Une sorte de Facebook radiophonique qui passera sur les ondes de la radio Chaîne III tous les jours de 20h à 21h. Infos, musique, commentaires des internautes, les auditeurs pourront également poster des commentaires ou même des coups de cœur musicaux. Une émission qui semble des plus intéressantes, à ne pas rater. « Destin de femmes » est une émission qui sera animée par Linda Tamadrari qui ira à la rencontre de femmes aux destins particuliers. « Les vocations majeures de la révélation… » est une émission qui passera tout les lundis à 22h et sera axée sur les débats théologiques et philosophiques autour de M. Chekat. « Tête-à-tête » est un concept original. Tous les soirs à 23h, une nouvelle voix, Rachida Moncef, ouvre le téléphone pour une expression libre. Enfin, on aura beau parler des émissions de la radio Chaîne III, on ne pourra faire le tour de cette chaîne tant son menu est très varié et qui cible toute l’Algérie. Impossible donc d’énumérer le programme dans le détail. Il vous reste, à vous auditeurs, d’écouter et de vous faire votre propre opinion. Aussi, il serait inadmissible de clore ce chapitre sans rendre un ultime hommage à deux figures de proue de la radio Chaîne III qui nous ont quittés durant ce mois de Ramadan, à savoir Ghania Chérif et Katiba Hocine. «Toutes deux étaient de toutes les mobilisations, de tous les combats et de toutes les fêtes. Nous garderont d’elles le souvenir de leur engagement, leur combativité et leur sourire», note Malya Behidj. O. H. CONGRÈS AUTOUR DU SOUFISME À GENÈVE Dialogue interreligieux et interculturel LE PALEXPO de Genève accueille, les 9 et 10 octobre, un congrès avec pour thème «Genève 2010, un Islam spirituel libre et responsable». ’Association internationale soufie Alâwiyya (Aisa) et son président fonda teur, cheikh Khaled Bentounès qui tra vaillent sans relâche au rapprochement des cultures, organisent les 09 et 10 octobre prochain via son association de la section suisse, au Palexpo Genève, un congrès avec pour thème «Genève 2010, un Islam spirituel libre et responsable». Un concept qui n’est pas loin, de rappeler celui de l’Islam des lumières cher à notre sociologue et anthropologue des religions, Malek Chebel. Ce congrès, laboratoire de nouvelles idées, propose une réflexion profonde avec des hommes et des femmes de premier rang : personnalités politiques, philosophes, bâtisseurs d’avenir, maîtres spirituels, citoyens engagés, poètes et musiciens. « Il s’agit de cultiver l’espérance, la paix et la fraternité en agissant comme des citoyens responsables et autonomes. Cette rencontre offrira un regard sur l’Islam et le soufisme. Cet événement, « Genève 2010 », se veut un projet citoyen porteur d’espérance », nous affirme-t-on. Présidé par le guide spirituel algérien de la voie soufie alâwiyya, cheikh Khaled Bentounès, le comité d’honneur de ce congrès sera composé de Dominique Baudis, président de l’Institut du Monde arabe, Ali Benouari, président de l’Association suisse des musulmans pour la laïcité (Asml), Bariza Khiari, sénatrice à Paris, juge à la Haute cour de justice de la République et chevalier de l’ordre national du Mérite (Paris), Setsuko Klossowska de Rola, artiste-peintre , présidente d’honneur de la fondation Balthus, Zidane Meriboute Zidane, auteur et chercheur associé à l’Ecole d’études orientales et africaines, Philippe Roch, consultant indépendant, notamment. Ce congrès propose, en effet, des conférenciers de choix impliqués dans des solutions novatrices, des ateliers pour la réflexion et des idées qui débouchent sur des actions concrè- L tes, un réseautage d’associations, culture et musique soufie. Les thèmes de cet important congrès s’articulent autour de plusieurs axes : écologie : une terre vivante pour les générations futures, la nature, source spirituelle », «mondialisation, rapprochements des cultures et des religions : femmes au cœur de la mondialisation », les médias facteurs d’espérance », la spiritualité au service de la paix, un Islam spirituel, libre et responsable, artisans de paix, hommes de paroles, éveil des consciences » «le langage des oiseaux, l’avenir se construit aujourd’hui et enfin cultiver l’espérance et éveiller les enfants à la spiritualité». Aussi, l’Aisa a tout particulièrement souhaité donner la parole à des femmes porteuses d’«espérance» comme Bariza Khiari (France), Cheikha H. Nur Artiran (Turquie), Salamtou Sow (Niger), Fettouma Benabdenbi (Maroc), Manijeh Nouri (France). La table ronde avec le cheikh Bentounès, Bariza Khiari, Cheikha H. Nur Artiran, Eric Geoffroy, Tariq Oubrou, Jean-Claude Basset, et d’autres personnalités s’inscrit dans le débat sur l’Islam et offre un regard sur cette spiritualité révélée après 15 siècles. Parallèlement à ce congrès, des ateliers qui se voudront des espaces de créativité en résonance avec les conférences, invitant à des actions concrètes dans la vie de tous les jours. Seront également prévues des expositions, notamment une sur la vie et l’œuvre de l’Emir Abdelkader, (1808-1883), père de la nation algérienne, une exposition de photos sur les maqâm, tombeaux des saints en terre d’Islam de Catherine Touaïbi, une exposition de portraits réalisés par Semmy Demmou et de femmes d’une confrérie soufie iranienne de Patricia Laguerre, une expo de Coran anciens. Au menu également, une soirée spirituelle avec musique soufie en compagnie de Razbar, ensemble iranien de musique sacrée kurde, le groupe Diwan 21 Le cheikh Khaled Bentounès et la chorale Alâwiyya, clôturée par un jemaâ (rituel spirituel soufi). Lors de ce congrès, il s’agira enfin de mettre en exergue l’idée que la Suisse est un pays de paix par excellence. L’assemblée générale des Nations unies a proclamé l’année 2010 l’«Année internationale de la biodiversité et du rapprochement des cultures». Vivre en harmonie et en paix avec notre environnement. Souligner que la spiritualité va de pair avec l’écologie, favoriser le dialogue interreligieux et interculturel, réconcilier politique et spiritualité et ainsi contribuer au rendez-vous des civilisations, tels sont les objectifs que s’attellera à développer ce congrès. O. H. 6 Lundi 30 août 2010 DOSSIER LIBERTE LE NOUVEL ÉLAN DES ZAOUAÏAS (2 e PARTIE) LA ALAWWIYA : DHIKR, ÉCOLOGIE, MODERNITÉ Reportage réalisé par ZOUBIR FERROUKHI près Laghouat et Aïn Madhi, changement radical de décor à Mostaganem. Le ciel est gris en ce début d’été, et une pluie fine arrose tranquillement la ville tentaculaire qu’est devenue Mosta, la ville de la musique bédouine et des Cheikhs Hamada et Aïn Tedeles, des célèbres vignobles et de sa côte azurée qui accueille chaque année des milliers d’estivants. Notre venue se fait dans un cadre fleuri chez les Alawis, où Hadj Mourad, l’un des descendants de Ahmed el-Alawi, fondateur de la tarîqa Alawwiya, nous emmène aussitôt voir la merveille écologique des Alawis : un immense jardin appelé Djenate el-Arif en référence à Djenate el-Arif qu’un maître soufi avait créé à Grenade à l’époque de l’apogée des Maures andalous. Non loin du centre de la ville, ce jardin renferme une variété multiple de plantes, mais le clou du spectacle, pour ainsi dire, est bien la culture de l’arganier en grande quantité, une pépinière d’arbustes très agréable à voir surtout une espèce rarissime qui produit de l’huile d’argan (fruit de l’arganier, incomestible, en forme de minuscule citron), précieuse source de nombreux traitements bio et naturels de santé, de beauté de luxe et de diététique. Il n’y aurait pas d’autres semblables en Algérie de ce type d’arbres, mis à part les endroits gérés par l’Association du développement durable et de l’écologie dépendant de la tarîqa alaouia, à Batna et Oran. Un centre de formation moderne avec tous les accompagnements (hébergement, restauration, salle de conférences) a été construit à proximité du jardin. Plus loin, la zaouïa où est enterré Cheikh Ahmed el-Alaoui domine superbe- A Louiza/Liberté Les spécialistes du soufisme et les écrits se rapportant à ce sujet reconnaissent que la zaouïa est intervenue au 11e siècle (5e siècle de l’Hégire) pour tenter de sauvegarder ce qui restait de la décadence de l’Islam après la chute de Grenade qui a mis les musulmans en difficulté ainsi que la “reconquista” qui chassa d’Espagne les maures espagnols. Jusqu’à nos jours, la zaouïa se donne pour mission d’étudier et d’appliquer les enseignements de la religion musulmane selon le rite malékite et la doctrine ash’arite. L’arrivée des premiers Soufis au Maghreb daterait du 12e au 13e siècles, après leur dispersion dans l’espace musulman, dans le monde arabe, au Maghreb, en Afrique, en Indonésie, en Malaisie, en Iran et le reste du continent asiatique (Chine en particulier). À Mostaganem, ville balnéaire et grand port commercial de l’ouest du pays, les Alawis semblent tournés complètement vers l’avenir et la modernité. La tarîqa Alawwiya tient à “revivifier le message de l’Islam”. ment la mer. “Notre Cheikh éduquait beaucoup sur l’amour de la patrie à son époque déjà, en même temps que la religion bien sûr”, tiendra à nous répéter Hadj Mourad. Le Cheikh avait émigré en 1908 pour s’installer en Turquie, un régime d’Islam, et avait choisi comme lieu d’implantation la ville d’Istanbul. C’était le temps de la décadence de l’empire Ottoman. Déçu par l’affaiblissement manifeste de la religion musulmane, le Cheikh rebroussait chemin. En 1909, il fonda sa confrérie “ouverte aux autres religions”. Dans sa zaouïa, un ensemble de maisons et jardins, on croisait déjà des hommes de lettres et de culture venus de différents horizons. L’administration coloniale finit par se méfier de cet homme charismatique. Elle musela son journal où il appela un jour “le peuple algérien à prendre conscience de son identité et de sa culture”. À sa mort, en 1934, le grandpère, puis le père de Khaled Bentounes, actuel dirigeant de la Tarîqa, assument à leur tour le rôle de chef spirituel de la confrérie Alawwiya. Dans ses mémoires, le défunt Messali Hadj, pionnier de la lutte anticoloniale et fondateur de l’Étoile nord-africaine, parti porte-parole de la revendication d’indépendance, raconte qu’après avoir tenté d’inciter des Algériens à quitter le pays à cause d’un système étranger à l’Islam, Cheikh Ahmed elAlawi était revenu en effet pour les persuader de ne plus partir car ce système n’avait plus qu’une durée de vie limitée. Ce serait à partir de là qu’il fut taxé d’être pro-Français, à cause d’une mauvaise interprétation de sa position. Par extrapolation, l’on peut sans doute souligner que la participation du mouvement soufi à la lutte de libération nationale est devenue aujourd’hui la pierre angulaire par laquelle ce mouvement revendique aussi son existence au même niveau que toutes ses autres activités (éducation religieuse, etc.). Le double leitmotiv est patent à chaque zaouïa où l’on va : “Nous avons pris fait et cause pour le pays pendant la Révolution”, “tout ce qui touche le pays nous interpelle”. LA TARÎQA ALAWWIYA… SHADILIA, DARQAWIA Les Alawis, c’est aujourd’hui le cheikh Khaled Bentounes qui est l’axe essentiel, guide spirituel et dont le livre Soufisme, l’héritage commun, a suscité en été 2009 en Algérie, on s’en souvient, de violentes réactions des milieux islamistes en Algérie et une vaste polémique parce qu’il était porteur d’images attribuées par l’auteur au Prophète Mohammed. Il est notoire à ce sujet, que le prétexte était tout trouvé pour tirer à boulets rouges sur celui qui a pour devise : un Islam libre et responsable, entre autres griefs qu’on garde sous la main. Car Khaled Bentounes veut incarner, lui, le renouveau. Vivant aujourd’hui souvent en dehors du pays, il a été intronisé à la place de son père à la tête de la zaouïa Alaouia très tôt à l’âge de 26 ans, alors qu’il travaillait dans l’import de vêtements à Paris. Il ne s’y attendait certainement pas, mais le rapprochement au point de vue du charisme et de l’ouverture est manifeste avec Ahmed alAlawi, son arrière-grand-père paternel, né en 1869, un cordonnier indigent de Mostaganem, fondateur en 1909 de la confrérie. Un autre atout pour Khaled : il aimait les discussions passionnées avec ses amis étudiants. Il demeurera par conséquent fermement attaché au principe d’Ahmed alAlawi dont l’un des objectifs essentiels fut de s’ouvrir aux autres religions. C’est la fin de l’après-midi, et comme chaque jour, dans un quartier de Mosta, les fidèles psalmodient le Coran à la zawiya Alawwiya. Les versets s’entendent de la rue, jusqu’au coucher du soleil. Moment de sérénité. Ici, l’on réfute d’emblée le mot confrérie qui, d’après la plupart des adeptes, ne coïncide pas avec tarîqa et beaucoup plus avec la religion chrétienne. Pour la tarîqa soufie (la voie soufie), il est vrai qu’il s’agit d’un cheminement (théocratique) : d’un côté un maître et de l’autre un disciple, le maître ayant acquis son enseignement à travers une “chaîne initiatique”, de Cheikh en Cheikh. Il faudra aussi que ce maître ait vécu l’enseignement avec son cheikh de nombreuses années avant d’obtenir l’autorisation de prendre la suite. Cette chaîne aboutirait de l’un à l’autre jusqu’au Prophète Mohammed au point de vue du spirituel à travers les grands noms du soufisme, depuis El-Halladj et Ibn Arabi. Mais il faudrait surtout citer aussi le plus marquant d’entre eux : Sidi Abdelkader alJilani, fondateur à Bagdad de la tarîqa Qadiria au 11e siècle. La Qadiria est sans doute la toute première tarîqa, dont se revendiquent la plupart des tarîqate, dont la tarîqa Alawwiya de Mostaganem qui provient ellemême de trois paliers successifs : qadiria, puis shadilia, puis darqawia. Le nombre des voies soufies à l’heure actuelle répertoriées par les spécialistes en Algérie s’élève à pas moins de 35, mais la très grande majorité d’entre elles sont le résultat d’un fractionnement qui atteint les trois paliers, comme pour la tarîqa Alawwiya de Mostaganem. La grande majorité découle de la shadilya. La Tidjania et la Rahmania par exemple n’y sont pas incluses, elles. UNE DÉMARCHE PERSONNELLE ET INDÉPENDANTE Quelle différence entre la tarîqa alaouia de Mostaganem, à l’heure actuelle la plus populaire, et les autres ? “Nous avons été éduqués pour ne pas faire de différence, tout en prônant le respect pour chacune des voies, car elles mènent toutes au même but”, tient-on à certifier à la zaouïa de Mosta. Quel but, au fait ? C’est tout un processus, que l’on pourrait situer d’une part entre le postulat premier pour les Soufis de se considérer comme faisant partie de “ahl edhikr oua Sunna” (la famille de l’évocation répétée plusieurs fois du nom de Dieu, et celle de la sunna du Prophète Mohammed), d’autre part le vécu d’une spiritualité qui va au-delà des besoins matériels et autres ambitions terrestres, associée en somme à “la quête de l’Éternel”. Et la tarîqa se définit précisément comme étant “une démarche personnelle, indépendante des structures sociales”, le Soufi étant en permanence orienté vers la dévotion par une “voie” qui révèle cette volonté. Pourquoi entend-on parfois traiter les Soufis de genres un peu spéciaux qui vivent hors de leur société, voire en marge de la religion ? La réponse est la même partout, seul le ton change d’une zaouïa à l’autre, tantôt mesuré et paisible, tantôt orgueilleux et hautain, voire suffisant. La question est balayée d’un trait. Le Soufi serait celui qui cherche à vivre sa religion profondément et qui passe par des stades de réflexion sur toutes les étapes de la pratique religieuse. Pour Hadj Mourad, un fin lettré, frère de Khaled Bentounes, le guide spirituel de la tarîqa Alawwiya, “la voie alawwiya a revivifié le message de l’Islam”, nous dit-il. Explication : “Nous avons été éduqués pour ne pas faire de différences, tout en prônant le respect pour chacune des voies, car elles conduisent toutes au même but”. Les Soufis ? Définition : pour notre interlocuteur, le Soufi est celui qui cherche à vivre sa religion profondément, et qui passe par des périodes de réflexion sur toutes les étapes de la pratique religieuse. En résumé, y a-t-il une différence dans la pratique religieuse entre un Soufi et un autre musulman ? Non, sauf que le premier a une vie spirituelle plus intense et veut aller toujours au-delà des moyens prescrits, que ce soit pour la prière, la zakat ou le hadj. “Ce sont des moyens certes, pour arriver au but, mais nous leur donnons leur sens exact et non une symbolique”, conclut Hadj. Pas facile. Z. F. (À suivre : Ribat, khalwatiya et Sidi M’hamed bou Qobrine) Lundi 30 août 2010 DOSSIER LIBERTE 7 KHALED BENTOUNES À LIBERTÉ “LE SENS DU COMBAT QUE NOUS MENONS AU QUOTIDIEN…” Propos recueillis par Z. F. C’ ’est dans le livre sacré, le Coran, que se trouve la base textuelle qui permet une interprétation pluraliste et dément l’exclusivisme justifié par certains musulmans. D’autre part, le Coran nous met en garde contre l’exclusivisme doctrinal qui porte en lui les germes potentiels de violence qui peuvent se traduire et s’exprimer par des formes religieuses destructives. Quant à la Sira’ nabawiyya qui relate les paroles, les faits et les gestes du Prophète Mohammed (QSSSL), ainsi que l’histoire de la première communauté musulmane, elle nous invite à relire les évènements et à en tirer les leçons quant aux rapports des musulmans avec les autres communautés. Depuis le début de sa mission et jusqu’à son rappel à Dieu, le Prophète n’a cessé de dialoguer, d’œuvrer et de rassembler tous les hommes sans exception autour du principe fondateur de l’islam : al-tawhid. Les onze premières années de son apostolat à La Louiza/Liberté Cheikh Khaled Bentounes ne s’en cache point, et au contraire le proclame haut et fort. Il se veut en effet l’homme du dialogue interreligieux et de l’ouverture. De l’étranger qu’il parcourt sans cesse en sa qualité de premier responsable de la tarîqa Alawiyya qui compte de nombreux adeptes dans le monde, il a bien voulu nous entretenir sur cette position éminemment actuelle, dans une longue déclaration dont nous reproduisons ci-après des extraits essentiels. Écoutons-le. Mecque et de ses alentours a’taif etc. furent tous consacrés à appeler et à exhorter les siens et tous les hommes à la Vérité, à l’immanence et la transcendance du Dieu unique de toute la création. Les agressions et les contraintes auxquelles ont dû faire face le Prophète et la communauté musulmane obligèrent une partie de ses compagnons à immigrer, quitter leur patrie La Mecque pour aller en Éthiopie où ils trouvèrent refuge auprès du roi chrétien le négus (anajjachi). La nouvelle du décès du négus, le Prophète réunit ses compagnons à Médine pour la prière mortuaire de l’absent en souvenir de l’accueil qu’il a fait aux musulmans. En l’an 1 de l’Hégire, réunissant toute la communauté de Médine musulmans et non musulmans, il a proclamé l’acte fondateur de la première cité islamique donnant naissance à la Oumma, marquant ainsi le pacte religieux et politique qui unissait tous les habitants pour le meilleur et le pire. Cette allégeance au Prophète (SSP) par tous les représentants des tribus y compris les tribus juives (les Khazrajs et les Banous Nadir) qui habitaient Médine et ses alentours pour un même destin à savoir vivre en paix et apporter aide et mutuelle assistance. En l’an 5 de l’Hégire, c’est autour des chrétiens de la ville de Najran au sud de l’Arabie de venir signer le pacte avec le Prophète avec une délégation de 70 personnes à leur tête l’évêque de leur communauté. Durant leur séjour, ils voulurent célébrer la fête de la Pâque. Ils demandèrent au Prophète un lieu pour leur célébration. L’envoyé de Dieu leur répondit que le meilleur endroit est la maison de Dieu : la mosquée du Prophète. Peuton aujourd’hui évaluer les conséquences d’un tel acte ? Tous ces faits sont exacts et toute personne peut les vérifier. Elles sont rapportées fidèlement par les historiens musulmans. L’AFGHANISTAN, LA TETCHÉNIE, ETC. À l’instar du Prophète, des hommes ont incarné la droiture, la justice comme la vérité morale libre de toute considération sociale, raciale ou culturelle. Ils nous rappellent qu’il y a un grand fossé entre l’islam mohammadien authentique et un islam fanatique et perverti dont l’ignorance ou les intérêts justifient les crimes et les débordements. Je prendrai comme premier exemple le père fondateur de la nation algérienne l’Émir Abdelkader qui prie à Damas sous sa protection la communauté chrétienne et européenne lors des émeutes de juillet 1860. Il permit à plus de 12 000 chrétiens d’échapper au massacre et face à une foule déchaînée, il s’interposa au péril de sa vie et lui cria : “Les religions et en premier chef l’islam sont trop nobles et trop sacrés pour être un poignard d’ignorance ou une faucille d’aliénation ou des cris vulgaires… Je vous mets en garde de vous laisser entraîner par le PUBLICITÉ AF diable de l’ignorance ou qu’il ait une emprise sur vos âmes.” Plus encore, voyant la menace de la foule grandir, il prononça une phrase décisive : “Je ne livrerai pas un seul chrétien, ce sont mes frères, retirez-vous ou je donne à mes hommes l’ordre de faire feu.” Vous comprendrez peut-être le sens du combat que nous menons au quotidien autant que musulmans croyants en ces valeurs pour changer l’image déplorable et les torts qui sont faits à cette noble religion. Bien sûr, que l’actualité médiatique ne valorise pas le dialogue religieux et interculturel. Neuf ans après, nous vivons encore sous l’emprise du 11 septembre 2001 avec la destruction suicidaire des tours jumelles de New York. La guerre injuste et préfabriquée en Irak justifiant le prétendu choc des civilisations est considérée par certains comme une guerre confessionnelle. Un amalgame entretenu dont les premiers à souffrir sont les Irakiens musulmans sunnites et chiites ainsi que les chrétiens. Le conflit israélopalestinien, blessure ouverte depuis plus de soixante ans, une honte pour les responsables politiques du monde de quelques religions qu’ils soient. Et tant que justice ne sera pas faite à ce peuple martyr, le monde ne pourra trouver la paix et l’entente. L’Afghanistan, la Tetchénie; etc., tous ces conflits perturbent et découragent le dialogue. Mais pourtant, sans dialogue il n’y aura nulle paix entre les hommes, il est un défi majeur pour l’avenir. Un engagement personnel et collectif est nécessaire pour répondre aux maux et aux souffrances d’une grande part de l’humanité. Il est un style, une façon de vivre, une attitude de l’esprit qui accueille et respecte l’autre dans sa dignité, son identité, son expression propre et les valeurs spirituelles et religieuses auxquelles il est rattaché. Il est un comportement au quotidien qui nous oblige à corriger, à freiner nos ardeurs, à remettre en cause nos préjugés, nos stéréotypes et nos jugements en porte-à-faux sur nos semblables. Il nous apprend à nourrir notre conscience dans le sens de la fraternité humaine, de la découverte de l’autre et de soi-même car l’autre est notre miroir qui reflète nos qualités et nos défauts. Il nous interroge enfin sur la réalité de notre propre humanité et du vécu de notre intériorité. Quelle place, quel sens donnons-nous au message religieux dont nous nous proclamons ? Quelle générosité, quel amour sommes-nous capables de partager avec notre prochain ? Un sage a dit : “Beaucoup d’entre nous quittent la vie sans avoir créé, aucun ne meurt sans avoir détruit”. Faisant le bilan honnêtement de notre vie pour voir quelle action créatrice porteuse d’espérance nous avons été capables de réaliser et de transmettre après notre mort. Z. F.