La sculpture archaïque grecque

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La sculpture grecque classique
Rappelons nous: la sculpture archaïque
La sculpture grecque préclassique: le style sévère (480-450 avant J.C.)
La sculpture grecque classique: la seconde moitié du Vème siècle
avant J.C.
La sculpture classique architecturale
La sculpture du IVème siècle: classique tardif ou préhellenistique?
La sculpture grecque archaïque: les statues de Couros
et de Coré
• Nous avons , en parlant de la
sculpture grecque archaïque,
déjà parlé de l’étonnante
évolution de la sculpture
monumentale grecque entre le
VIIème et VIème siècle avant J.C.
• Reprenons cette évolution sur
l’exemple des types de Coré
(jeune fille) et de Couros (jeune
homme); les plus anciennes,
reproduites ici, datent de 650
avant J.C (la Coré) et de 600 avant
J.C (le Couros).
Les statues de Couros et de Coré: le type
• Nous avons déjà mentionné qu’il s’agit de types,
type du Couros et type de Coré, rependus à l’ère
archaïque.
• La Coré est toujours vêtue, et le Couros, nu, les
poings serrés sur les cuisses, avançant le pied
gauche. Toutes ont un sourire caractéristique,
figé, que nous appelons sourire archaïque.
• Ces statues peuvent être des offrandes votives,
mais nous ne savons pas ce qu’elles représentent:
la divinité, le donateur ou un idéal de perfection
physique, un athlète, un héros, un compromis
entre dieux et hommes… Elles ne sont pas des
portraits, le manque de différentiation est une
caractéristique essentielle de ces figures: ni
homme ni dieux, elles sont un idéal entre mortels
et immortels…
Kroisos, héros
mort sur le champ
de bataille, vers
525 avant J.C.
Couros,
600 av. J.C,
Kroisos,
héros mort
sur le
champ de
bataille,
525 av. J.C.
Jeune
homme,
480 av. J.C.
Les statues de Couros et de Coré: l’évolution du
type du VIIème au VIème siècle avant J.C.
• En comparant ce premier Couros
(6oo av. J.C.) avec Kroisos
exécuté en 520 avant J.C. nous
voyons que l’artiste grec quitte la
représentation hiératique,
symétrique, figée et le respect
de la tradition pour regarder de
ses propres yeux, essayer des
solution nouvelles et évoluer.
• Le type de la figure féminine,
Coré, va suivre la même
évolution, mais présente plus
de variété de type. Par ailleurs,
les Corées étant habillées, ce
type présente un autre
problème: il s’agit de rendre le
corps et l’habit, le corps
drapé…
Coré, vers 650 av.J.C.
Héra, Samos, vers 570 av.J.C.
Coré, 650
av.J.C
Coré en
peplum,
530 av. J.C
Coré de
Chio, vers
520 av. J.C
Coré 650 av.J.C.
Coré en
peplum, 530 av
J.C.
Coré de Chio, vers 520 av.J.C.
La sculpture grecque classique
La sculpture grecque préclassique: le style
sévère (480-450 avant J.C.)
La sculpture grecque classique: la seconde
moitié du Vème siècle avant J.C.
La sculpture classique architecturale
Le passage…
• Revenons maintenant à
notre éphèbe: nous avons
déjà mentionné qu’il est de
style différent des Couros
dont nous avons parlé. En
quoi est-il différent?
Le passage: de l’archaïque
au préclassique
Comparez....
Kroisos, héros
mort sur le
champ de
bataille,
525 av. J.C.
Éphèbe de
Kritios (jeune
homme), 480
av. J.C.
Ils sont tous les deux debout,
avançant une jambe: mais chez
le Couros le torse est frontal et
rigoureusement symétrique,
alors que le jeune homme a le
genoux de la jambe avancée
plus bas, le poids du corps est
sur l’autre jambe, nous le
percevons par le
déhanchement du corps.
Kroisos, héros
mort sur le
champ de
bataille,
525 av. J.C.
Éphèbe de
Kritios (jeune
homme), 480
av. J.C.
Contrapposto
Kroisos,
525 av. J.C.
• Il s’agit d’une marche arrêtée,
symbolique chez le Couros, alors
que le jeune homme est
immobile.
• L’artiste du jeune homme a bien
observé la pose naturelle de
l’homme au repos. Pour décrire
cette dissymétrie équilibrée,
nous utilisons le mot italien
contrapposto, contrepoids.
• Contrapposto est cette position
naturelle de l’homme au repos,
dont le poids repose sur une
jambe tandis que l’autre se
repose, libre… Toute la symétrie
du corps en est perturbée, l’axe
du corps n’est pas une ligne
droite mais une courbe, un S…
Éphèbe (jeune
homme), 480 av. J.C.
Le style sévère
Kroisos,
525 av. J.C.
• Le mouvement archaïque,
paraissant rigide et mécanique,
nous faisait interpréter les
poses sans les sentir
réellement.
• Avec l’Éphèbe, nous retrouvons
l’expérience que nous avons de
notre propre corps vivant: le
sourire archaïque, « signe de
vie » peut disparaitre.
• Il est remplacé par une
expression pensive,
caractéristique de cette
première phase de la sculpture
classique: nous l’appelons style
sévère….
Ephèbe (jeune
homme), 480 av. J.C.
Aurige de Delphes, vers 470 av. J.C.
Ce jeune homme conduisant le char, au visage
concentré mais très vivant et au corps articulée
sous la draperie est un chef-d’œuvre du style
sévère. La draperie est rendue en conscience
de toutes les forces qui agissent sur elle (corps,
attaches, ceinture, pesanteur).
Un autre chef-d’œuvre du style
sévère est ce Poséidon (ou Zeus?) en
bronze datant de 460-450 avant J.C.
Nous voyons qu’après avoir
acquis le contrapposto de la
station debout, que l’art grec
acquiert le mouvement, la
plus importante réalisation
du style sévère.
Résumons: La sculpture de la première moitié du
Vème siècle (480-450 aC): préclassique, le style sévère
• L’acquisition du contrapposto, station debout
• Le sourire archaïque, « signe de vie » disparait. Il est remplacé
par une expression pensive, caractéristique de cette première
phase de la sculpture classique, d’où le terme style sévère.
• C’est en ayant acquis le contrapposto de la station debout, que
l’art grec acquiert le mouvement, la plus importante réalisation
du style sévère.
La sculpture grecque classique: la
seconde moitié du Vème siècle
avant J.C.
Polyclète, Le Doryphore (Porteur de lance), vers
440 av. J.C.
Myron, Le Discobole, vers 450 av. J.C.
Phidias, La sculpture architecturale du Parthénon
L’ephèbe du sculpteur
athénien Kritios, marbre
86 cm, vers 480 avJC
Le passage: du
préclassique (style
sévère) au
classique
Le Doryphore, copie
romaine en marbre,
l’original par Polyclète vers
440 av.J.C.
Le passage: du préclassique
(style sévère) au classique
Cette nouvelle articulation du
corps qui apparait avec
l’Éphèbe de Kritios (vers 480
av. J.C.) va atteindre la
maturité du style un demi
siècle plus tard. Nous voyons
le Doryphore (porteur de
lance) de Polyclète (vers 440
av. J.C.) présenter un
contrapposto et un
déhanchement beaucoup
plus accentués que ceux de
l’Éphèbe de Kritios.
Le Doryphore (Porteur de
Lance) , vers 440 av. J.C.:
le Canon de Polyclète
• L’observation précise du détail
anatomique, de la pose et des
proportions ont fait du Doryphore de
Polyclète la plus connue des statues de
jeune hommes de cette période: elle est
aussi appelé le Canon de Polyclète.
• Le Canon de Polyclète (la Règle de
Polyclète), est un texte où Polyclète
expose les rapports de taille existants
entre différentes parties du corps d’un
homme. Il réalise le Doryphore en
appliquant ces règles.
Polyclète,
Vème siècle
av.J.C.
Diadumène,
original vers
425 av. J.C.
Le Doryphore,
original vers
440 av.J.C.
(ici les copies
romaines en
marbre)
Myron, Le Discobole,
vers 450 av.J.C
Nous voyons, la station et le
mouvement conquis, comment,
quelques années seulement après
le Poséidon, le sculpteur Myron
réalise, en bronze aussi (ici nous
voyons une copie romaine en
marbre), le Discobole, réunissant
en une seule pose une suite de
mouvements complexes: la torsion
du buste est violente, le
mouvement des jambes et des
bras doit équilibrer la pose…
Avec ce geste intense et émouvant de Niobé mourante essayant de
retirer la flèche qui l’a percée, nous voyons l’influence de la conquête
du mouvement de la statue en pied (ici appliquée sur un corps de
femme) sur la sculpture du fronton des temples…
Le troisième des grands sculpteurs de cette période est Phidias,
chargé de la décoration du Parthénon.
Phidias, la sculpture architecturale du
Parthénon, 440-430 avant J.C.
Parthénon, La naissance d’Athènes, fronton est, vers 438-432 avant J.C.
Parthénon, La dispute d’Athènes et de Poséidon, fronton ouest, vers 438-432 av. J.C.
Phidias doit sa célébrité à une immense
statue d’Athènes en ivoire et en or
(chryséléphantine) qu’il a faite pour la cella
du Parthénon, et celle de Zeus colossal
pour le temple de Zeus à Olympie, et dont
ne subsistent aujourd’hui que de
mauvaises copies de petite taille (ici des
reconstructions)….
Phidias, la sculpture architecturale du
Parthénon, 440-430 avant J.C.
• La décoration sculpturale du Parthénon (la sculpture de ses deux
frontons, de la frise et des métopes) est aussi le plus grand ensemble
de sculpture classique que nous possédions, même si ces restes
soient aussi des fragments. La plupart fait parti des « Elgin Marbles »
qui se trouvent maintenant au British Museum, à Londres.
Les parties centrales des deux frontons ont disparu, et seules la
sculpture d’angles du fronton est suffisamment bien conservée: ici ni
pathos ni violence, mais l’aisance et naturel des gestes, les formes
amples des corps de déesses apparaissent sous les plis de leur drapés.
Un profond sentiment poétique de l’être se dégage de la scène.
Rappelons nous:
• La sculpture monumentale en pierre est contemporaine à
l’architecture monumentale en pierre: c’est que les Grecs veulent
décorer leurs temples en pierre.
• Le plus ancien temple conservé est l’ancien temple d’Artémis à
Corfou, érigé vers 600 avant J.C.. La sculpture garnissait le fronton:
• pour adapter les figures au cadre architectural, l’artiste
archaïque change la hauteur des personnages du groupe
selon leur emplacement.
Le fronton: le triangle entre le plafond horizontal et les pentes du toit
Gorgone flanquée de deux lions, vers 600 avant J.C.,
fronton du temple d’Artémis, île de Corfou
Nous avons vu l’évolution de la sculpture architecturale : dans le Temple
d’Athéna à Égine, érigé vers 490 avant J.C. déjà, pour adapter les figures
au cadre architectural, l’artiste change la hauteur des personnages du
groupe par leur positions, et non plus par leur échelle comme était l cas
avec les figures du fronton du Temple d’Artémis, vers 600 avant J.C.
Guerrier mourant
Phidias pousse encore plus loin cette solution déjà acquise par le style
sévère. Les figures s’adaptent au cadre architectural par leur position,
mais dépassent par endroit cette limite matérielle…
Les figures dépassent la limite matérielle du fronton: les chevaux tirant
le char du soleil levant et de la lune sont coupées par l’encadrement du
fronton comme apparaissant et disparaissant à l’horizon: le fronton va
bientôt cesser d’être le point central de la sculpture monumentale
grecque…
Nous nous émerveillons du
rythme de la composition de
la frise du Parthénon, une
bande continue de 1600m,
montrant la Procession en
honneur d’Athéna en
présence d’autres divinités.
Phidias, Frise du Parthenon, vers
440 av.J.C. 1600 m de longueur,
110cm de hauteur
Que Phidias eut été un grand
génie, ou juste un coordinateur
des travaux, nous n’en savons
rien: nous utilisons néanmoins le
terme « style phidien » pour
désigner le style du fronton et de
la frise du Parthénon, style qui a
dominé la sculpture athénienne
jusqu’à la fin du Vème siècle:
nous voyons ici une Nikê de la
balustrade d’Athéna Nikê (410407 av. J.C.) détachant sa sandale
avec beaucoup de grâce et
d’aisance naturelle, son drapé
moulant un corps généreux…
Le IVème siècle: classique
tardif ou préhellénisme?
• Nous arrivons ainsi au seuil
du IVème siècle avant J.C.
Gestes intenses ou délicats;
corps, drapé, en
mouvement ou au repos:
désormais tout est possible
au sculpteur grec…
• Une nouvelle phase
commence, que certains
rattachent plus aux temps
hellénistiques à venir qu’à la
période classique du Vème
siècle, et l’appellent donc
préhellenistique plutôt que
classique tardif…
La sculpture classique: la seconde moitié du
Vème siècle
• Polyclète: Doryphore, vers 440 aC., Diadumènos, 425 aC.,
L’observation précise du détail anatomique, de la pose et des
proportions: le Canon de Polyclète.
• Myron: Le Discobole, vers 450 avant J.C., réunissant en une seule
pose une suite de mouvements complexes.
• Phidias: La sculpture architecturale du Parthénon, 440-430 avant
J.C.: aisance, ampleur et naturel des gestes et des formes,
rythme équilibré.
Note sur les copies romaines…
• Il faut noter que les plus grands chefs-d'œuvre de la
sculpture grecque, selon les écrits de l’époque, ne nous
sont parvenus que par les copies romaines… C’est aussi
le cas du Doryphore et du Diadumène de Polyclète.
• Nous avons deux sculptures originales en bronze pour
nous donner l’idée de ce qu’ont pu être les originaux:
l’Aurige de Delphes et le Poséidon (ou Zeus) retrouvé au
début du XXème siècle.
• Ces deux bronzes magnifiques, que nous admirons tant,
n’ont pourtant même pas été mentionnés dans les écrits
de l’époque.
Résumons: La sculpture de la première moitié du
Vème siècle (480-450 aC): préclassique, le style sévère
• L’acquisition du contrapposto, station debout
• Le sourire archaïque, « signe de vie » disparait. Il est remplacé
par une expression pensive, caractéristique de cette première
phase de la sculpture classique, d’où le terme style sévère.
• C’est en ayant acquis le contrapposto de la station debout, que
l’art grec acquiert le mouvement, la plus importante réalisation
du style sévère.
La sculpture classique: la seconde moitié du
Vème siècle
• Polyclète: Doryphore, vers 440 aC., Diadumènos, 425 aC.,
L’observation précise du détail anatomique, de la pose et des
proportions: le Canon de Polyclète.
• Myron: Le Discobole, vers 450 avant J.C., réunissant en une seule
pose une suite de mouvements complexes.
• Phidias: La sculpture architecturale du Parthénon, 440-430 avant
J.C.: aisance, ampleur et naturel des gestes et des formes,
rythme équilibré.
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