fiche ambroisie

publicité
Ambroisie à feuille d’armoise
L’ambroisie est originaire d’Amérique du Nord. Elle est apparue en France dès 1865 après avoir été vraisemblablement
introduite en 1863 par un lot de graines de fourrage. Rudérale
au départ de son introduction en France, l’ambroisie s’est rapidement développée en plante indésirable aussi bien en milieu urbain que rural, à la faveur des grands travaux d’aménagement du territoire d’après guerre. Après s’être d’abord implantée dans la région Rhône-Alpes, elle gagne à présent du
terrain en France.
Biologie
L’ambroisie (Ambroisia artemisiifolia L.) est de la même famille que le
tournesol (Astéracée ou composée). C’est une espèce annuelle estivale
au port dressé, ramifié, pouvant mesurer à l’âge adulte de 30 à 120 cm.
Toutefois, sa taille moyenne est de l’ordre de 70 cm. Sa tige est souvent
rougeâtre, striée, très ramifiée, robuste et plus ou moins poilue. Ses feuilles sont profondément découpées jusqu’à la nervure centrale, d’un vert
vif sur les deux faces, devenant bleuté à la face inférieure et à nervures
blanchâtres. Tiges et feuilles sont recouvertes d’un duvet, un peu comme
les tomates ! Les feuilles sont opposées à la base de la tige et alternes
sur la partie haute. Sa ramification dès la base lui donne à maturité un
port buissonnant. Son système racinaire principal est de type pivot. Elle
peut être facilement confondue avec l’armoise, mais s’en distingue bien
par l’aspect gris clair du dessous des feuilles de cette dernière.
Il s’agit d’une espèce monoïque : les fleurs mâles et les fleurs femelles sont localisées séparément
sur la même plante, comme le maïs par exemple. Les fleurs mâles sont petites, verdâtres, regroupées à raison de 20 à 50 fleurs par inflorescence au sommet des tiges. Elles produisent le pollen. Les
fleurs femelles, peu visibles et situées à l’aisselle des feuilles, une fois fécondées par le pollen, donneront les fruits, akènes, qui contiennent les graines. Les graines tombées au sol à l’automne entrent
en dormance. Celle-ci sera levée grâce aux températures froides de l’hiver. La germination des graines se fera idéalement entre 0 et 4 cm dans le sol, sous l’influence de la température dont l’optimum
se situe entre 20 et 25 °C.
L’ambroisie germe à partir de mars, se développe lentement jusqu’en juillet, puis forme rapidement
ses inflorescences qui viennent à maturité vers la mi-août. C’est à partir de cette période et jusqu’en
octobre que le pollen est émis et transporté par le vent, avec un pic en septembre. Les semences se
forment entre septembre et octobre. Un pied d’ambroisie peut
produire 3 000 graines par an dont la viabilité est supérieure à
80 %. Si ces graines, en raison de leur poids, ne peuvent pas
être transportées par le vent, elles peuvent en revanche
conserver leur pouvoir
germinatif pendant plus
de 10 ans.
Ecologie
L’ambroisie à feuille d’armoise est peu exigeante vis-à-vis
de la nature du sol. Elle déteste la concurrence qui la fait
régresser et disparaître. Elle pourra donc se développer à la
fois en zones cultivées et non cultivées. Sa tolérance à la
sécheresse lui procure une certaine rusticité.
L’ambroisie, espèce nitrophile, s’adapte très bien à la fertilisation azotée.
Elle s’installe sur les terres dénudées ou apportées par l’action de l’homme ou de l’érosion. En zones
cultivées, sa présence s’est accentuée par la sélection exercée par les herbicides sélectifs qui détruisent la flore indigène mais préservent l’ambroisie plus résistante, par la diminution des surfaces de
cultures pluriannuelles et par la dissémination des semences par les moissonneuses batteuses et les
engins agricoles. On pourra la rencontrer dans les champs de sorgho, de pois et de tournesol, dans
les intercultures d’été, dans les jachères. Dans les cultures de printemps, cette adventice se révèle
très nuisible en cas de mauvais contrôle. Elle peut notamment réaliser son cycle avant la récolte de
ladite culture et accroître le stock semencier de la parcelle. En cultures d’hiver, son préjudice est
moindre.
En zones non cultivées, l’ambroisie gagne du terrain sur les talus et les bas côtés des routes, le long
de certaines rivières, sur les lieux incultes et les friches au voisinage des agglomérations.
L’activité humaine constitue l’agent le plus efficace de dispersion des graines d’ambroisie.
Risque pour la santé publique
Un seul pied d’ambroisie peut libérer plus d’un milliard de grains
de pollen dont la dispersion par le vent peut se faire dans un
rayon de 100 km ! Le pollen d’ambroisie est beaucoup plus
allergisant que celui des graminées : 5 grains de pollen/m3
d’air peuvent suffire à déclencher des réactions allergiques.
L’ambroisie provoque de graves allergies au moment de sa floraison, en août et septembre. Les personnes sensibles au pollen d’ambroisie peuvent présenter des
manifestations telles que rhinites, conjonctivites, trachéites, asthmes ou encore des atteintes cutanées comme de l’urticaire ou de l’eczéma. Près de 6 à 12 % de la population est affectée par cette
plante très allergisante dans les régions de forte présence de l’ambroisie (Rhône-Alpes …).
Sa présence en Pays de la Loire
L’ambroisie est présente en Pays de la Loire depuis plus de 20 ans, en particulier en Sarthe (autour
de Parcé/ Sarthe notamment). Depuis qu’un foyer a été découvert à Donges (44), puis à Brain sur
l’Authion (49), des actions se mettent en place pour maitriser cette plante terrestre invasive.
Sous l’impulsion de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et de ses délégations territoriales, les fédérations régionale et départementales de Défense contre les organismes Nuisibles des Pays de la Loire
se sont vues confier un dispositif spécifique d’épidémiosurveillance incluant la cartographie de la présence régionale de l’ambroisie en 2009. Un groupe régional de travail, piloté par l’ARS, rassemble
toutes les structures souhaitant s’investir dans la problématique. Ses missions sont les suivantes :
- Connaître l’état de la colonisation par la plante et mettre les données obtenues en parallèle avec
celles du réseau de suivi des pollens par les allergologues ;
- S’assurer de la mise en œuvre d’actions de gestion des foyers détectés afin de freiner la colonisation et d’éviter l’apparition d’allergies au sein de la population ligérienne.
Une cartographie des foyers d’ambroisie est réalisée chaque année mais n’est pas exhaustive. Chacun est invité à signaler la présence de la plante en appelant la fédération de son département :
- FDGDON 44 : 02.40.36.83.03
Une fiche d’observation vous sera
- FDGDON 49 : 02.41.37.12.48
remise (lieu, évolution, gestion). Des
- FDGDON 53 : 02.43.56.12.40
conseils de lutte seront préconisés si
- FDGDON 72 : 02.43.85.28.65
nécessaire.
- FDGDON 85 : 02.51.47.70.61
Les chambres d’agriculture et le CETIOM ont été financés par FranceAgriMer pour des actions de
formation des techniciens en 2010 et le seront en 2011 pour des actions de sensibilisation ciblées.
Lutte en zone agricole
Lutte préventive : rotation, entretien intercultures, entretien jachères
En cultures d’hiver, l’ambroisie est rarement un problème car elle souffre de leur concurrence.
Cependant, en cas de lutte nécessaire, le diflufénicanil et le metsulfuron-méthyle pourront s’employer
sur céréales.
La lutte devra également prendre en compte les jachères dans lesquelles l’adventice peut proliférer à
la faveur de la dégradation de la jachère ou lors d’implantations de printemps. Outre la lutte chimique,
le broyage ou la fauche avant floraison de l’ambroisie constitue également une solution.
En interculture, la lutte peut s’avérer très importante. Pour ce faire, en présence d’ambroisie dans
les chaumes, il est conseillé d’avoir recours au déchaumage avant la floraison de l’adventice (fin juillet
-début août). En détruisant l’ambroisie, le déchaumage empêchera celle-ci d’émettre du pollen et de
produire des graines. Il est conseillé de le réaliser de façon superficielle et de rappuyer le sol pour
faciliter les levées d’adventices. L’emploi de glyphosate reste l’ultime recours en cas de salissement
important. En conditions favorables d’application, à partir de 720 g/ha on obtient 95 % d’efficacité. Le
glyphosate est à appliquer avant la floraison.
Les techniques de faux semis peuvent aussi être mises en œuvre pour diminuer le stock
semencier du sol.
La lutte préventive passe également par la surveillance des jachères, des friches mais
également des bords de champs.
Lutte chimique et mécanique en culture de printemps
Les solutions chimiques existent en fonction des cultures.
Sur maïs, beaucoup de substances actives présentent une bonne efficacité contre l’ambroisie :
isoxaflutole, acétochlore, sulcotrione, mésotrione, bromoxynil, bentazone.
Choisir le programme de désherbage tournesol en fonction de l'état de progression de l'ambroisie
sur l'exploitation. Si quelques plantes seulement sont repérées en culture: privilégier les pré-levées
reconnus efficaces (Nikeyl ou Cline, associé si nécessaire à Racer).
Lorsque de nombreuses ambroisies apparaissent dans les parcelles, choisir les programmes de postlevée avec les variétés tolérantes : Pulsar 40 sur variétés Clearfield® ou 2 applications d' Express SX
sur variétés Express Sun®, retenues parmi les plus précoces.
En cas de fortes infestations (à partir de 10 à 20 plantes/m²) : associer pré et post-levée.
Le binage pourra compléter le désherbage chimique: sur sol sec, adventices jeunes, avec un tournesol entre 2 et 5 paires de feuilles
Sur sorgho, bromoxynil et bentazone constituent les 2 substances actives disponibles pour lutter
contre l’ambroisie.
Sur pois de printemps, la lutte en prélevée est à privilégier, avec les substances actives telles que
l’aclonifen et la flurtamone. La bentazone pourra être employée en complément en post-levée.
Pour compléter la lutte chimique, il est possible d’avoir recours au binage en sachant que ce dernier
s’avérera insuffisant si la population d’ambroisie est élevée.
Il est à noter que la lutte contre cette adventice est l’affaire de tous. En effet, elle passe également
par la mise en place de moyens de lutte en zone non agricole.
Document réalisé par la Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire en collaboration avec
les Chambres départementales d’agriculture de la région et les instituts techniques Cetiom et Arvalisinstitut du végétal et le réseau des FREDON - FDGDON.
juin 2011
Sources : « L’ambroisie à feuilles d’Armoise invasive et dangereuse » – Publication de Poitou-Charentes Nature
« La lutte contre l’ambroisie » – Dossier d’information, guide méthodologique en région Rhône-Alpes - DRASS RhôneAlpes, Rhône-Alpes Région et Communauté Urbaine de Lyon.
« Ambroisie vigilance » – Publication de la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire.
« Ambroisie : lutter sur tous les fronts » – Supplément Perspectives Agricoles n° 332 de mars 2007.
http://www.ambroisie.info/
http://www.cetiom.fr/index.php ?id=2419
Téléchargement