Sociologie du vieillissement

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Sociologie du vieillissement
Cynthia MORGNY
sociologue
1
Sociologie du vieillissement
Préambule et Introduction : Qui et quoi ?
1- la vieillesse comme un objet social construit
 Mise en place des retraites
 Catégories sociales de la vieillesse
 Les représentations de la vieillesse
2- Le vieillissement : processus, expérience
 Théories activité, désengagement, déprise
 Expérience du vieillissement
 Le vieillissement un processus relationnel
 Vieillissement et identité
2
Préambule
Intérêt tardif des sociologues pour les
personnes vieillissantes :
-
-
3
Discipline récente
A privilégié des objets d’études + marqués
par structurations sociales que biologiques
Évolution des approches théoriques qui fait
place à des analyses désormais + centrées
sur l’individu
Définir la vieillesse : qui et quoi ? 1/2




4
Des termes pour désigner ces personnes
Des études statistiques avec des «bornes
d’âge» => différentes justifications : retraites,
morbidité, consommation de soins
Évolution des personnes « vieilles » liée à
l’évolution démographique et progrès médicaux
Espérance de vie : 83 ans pour les femmes et
plus de 75 ans pour les hommes
Définir la vieillesse : qui et quoi ? 2/2
5

20% (12,5 millions) de la pop. française a
+ de 60 ans, le nombre de PA ne cesse
d’augmenter (+ 1,2 millions entre 1990-99)

Les PA de 75 ans + st près de 5 millions
+/- 8% de l’ensemble de la pop (2/3 sont
des femmes)
La vieillesse comme un objet
social construit



6
Sociologie : observer, analyser des «objets»
sociaux en appréciant leurs différentes
dimensions objectives et subjectives
La vieillesse : ce qui la caractérise
objectivement, la façon dont la société prend en
compte cette étape, comment les individus la
vivent
Ds nos sociétés : 3 temps formation – emploi retraite
La mise en place de la retraite 1/6

7
Martin Kholi : institutionnalisation au cours de la
vie pour :
1/ Rationaliser les organisations à partir de
l’âge
2/ Exercer un contrôle social
3/ Organiser la succession des flux
des individus
4/ Assurer l’intégration des différentes étapes
de l’existence chez les individus
La mise en place de la retraite 2/6
Histoire de la mise en place des retraites montre :
 organisation d’un ordre social entre les générations :
solidarité publique et réciprocité entre différents
âges et temps de la vie
=> Âge considéré pour lui-même et non comme
symptôme incapacité physique


8
Vieillesse devient un problème social nécessitant
des solutions politiques
Lutte entre les ouvriers – le patronat – l’état
La mise en place de la retraite 3/6


9
1910 : généralise droit à retraite pr salariés < seuil
de salaire, obligation de cotisations.
Bilan : - de 25% PA de 60 ans et + perçoivent
pension très modeste
1930 : (tjrs pr bas salaires) prélèvements
cotisations faibles => pension à tx plein après 30
ans de cotisations
À cette époque retraités comptés avec les
rentiers, retraite = exclusion du marché du travail
La mise en place de la retraite 4/6



10
1945 : Instauration régime de retraite sécurité
sociale ; syst. de répartition, principe de
redistribution, organisation unifiée et gestion
syndicale de la sécurité sociale
1947 : Création de régimes spéciaux pour
travailleurs indépendants, développement de
régimes complémentaires
1970 : Crise éco, le patronat demande
assouplissement des conditions sortie du travail
des salariés âgés => syst. de pré-retraite
La mise en place de la retraite 5/6

Le nb de pré-retraités augmente victime du
chômage et de la retraite, ms indemnisés par
l’assurance chômage et non plus par
l’assurance vieillesse

1990 : Contradiction entre nécessité d’équilibrer
syst. d’assurance vieillesse => allongement
durée de cotisations et poursuite des syst. de
pré-retraites
11
Impacts de l’évolution du système de
retraite 6/6




12
Âge de la fin d’activité a fortement baissé
Les conditions de départ en retraite ou
pré-retraite ont changé et ne sont plus
forcément liées au travail réalisé
Importance des critères fonctionnels =>
PA moins de productivité
Changements => incertitudes autour de ce
temps et des parcours professionnels
Les catégories sociales de la vieillesse 1/5
Le 3ème âge :
 Terme apparu ds les 1970’s avec clubs,
universités, voyages : retraités actifs, dynamiques
 En lien avec politique qui s’intéresse à la vieillesse
d’un point de vue social et non plus strictement
économique
 Évolution des rapports entre les générations
 Tjrs utilisé ms un peu péjoratif…
 Aujourd’hui, seniors, 4ème âge
13
Les catégories sociales de la vieillesse 2/5
Les seniors
14

PA de 50 ans et plus

Plutôt cibles marketing

Idée d’un dynamisme

Population « entre deux »
Les catégories sociales de la vieillesse 3/5
La vieillesse dépendante
 2 notions : médecins gériatres évoquent
dépendance (déficiences physiques), créent
des outils d’évaluation, et hôpitaux
n’accueillent plus indigents, les PA st
orientées vers at. structures, soins nursing
externalisés
 1997 : PSD
 // la dépendance fait son entrée dans les
médias, les études statistiques, les assurances
15
Les catégories sociales de la vieillesse 4/5
La vieillesse dépendante


16
Dépendance définition biomédicale, perte
d’autonomie, incapacité qui conduit
automatiquement à 1 besoin d’aide
Remplacement de la PSD par l’APA en
2002
Les catégories sociales de la vieillesse 5/5
Enjeux autour de la politique de la vieillesse :
 Financement des retraites
 Politique de l’emploi



17
Celui des PA
Celui pour couvrir leurs besoins « d’aide à
l’autonomie »
Celui de leur consommation
Représentations de la vieillesse 1/7



Évolution ds le temps : image positive (inspire
le respect, acquiert la sagesse) à une image +
noire marquée par la misère des vieux ouvriers
XIXème : approche médicale de la vieillesse
(contexte dvlpt observation clinique, du nb de
PA, du nb d’entre elles accueillies ds les
hôpitaux)
Approche démographique nuit à l’image PA :
 espérance de vie = progrès mais lien avec baisse de
natalité donc affaiblissement des ressources de la
nation
18
Représentations de la vieillesse 2/7
2 extrêmes :
 Retraité actif, profite de la vie, est utile à ses proches
et à la société (3ème âge, seniors). Prolongement de
la vie adulte, accomplissement de soi
PA dépendante rivée à son fauteuil, seule, attendant
la mort : la vraie vieillesse ?!
=> la majeure partie des PA ne figurent pas dans ces
représentations ni celles démentes

19
Représentations de la vieillesse 3/7
Articles de presse entre 1960 et 70 :

Passage du vieillard à la PA, aux grands-parents, puis
retraités

Physiquement représentées avec 1 corps de -/- marqué

Valorisation relations grands-parents/enfants, disparition de
« mamy gâteau » pour relations faites d’écoute et
d’échanges d’expériences

« Notre temps » se mobilise pour garantie des ressources
des PA puis discours basé sur la recherche d’un
accomplissement de soi
20
Représentations de la vieillesse 4/7
La vieillesse et l’amour (étude V. Caradec)
 Relation actuelle = compagnie ou gde amitié,
différente de ce qui était éprouvé à 20 ans.
Amour = jeunesse, amitié = vieillesse
 Même lien entre temps et sentiments mais le
sentiment actuel + serein, - marqué par le sexe,
+ positif
 Pas de lien entre temps et sentiment, ils aiment
leur conjoint
21
Représentations de la vieillesse 5/7

22
Diversité des représentations
contemporaines autour de ces
sentiments amoureux alors qu’auparavant
plus de rigidité : conseiller aux femmes de
plus de 50 ans de ne plus avoir de
sexualité (lien entre sexualité et fertilité,
devoir de reproduction, religion…)
Représentations de la vieillesse 6/7
Diversité technologique et usager âgé
 Étude des PA à travers objets, dispositifs et la
manière dt la société, les marchands associent
les PA à ces «produits».
 Ex : Carte bancaire, NTCI
 Quelles idées et valeurs associées ?
 Quelles possibilités pour les PA d’en concevoir
les avantages ?
 Ex : téléalarme
23
Représentations de la vieillesse 7/7



24
Multiformes
Les PA forment un ensemble d’individus
issus de générations différentes, de
milieux sociaux variables dont les
trajectoires n’ont pas toujours de points
communs.
=> A ne pas analyser comme un groupe
homogène
2-Vieillissement : processus et expérience
25

Théories activité, désengagement, déprise

Expérience du vieillissement

Le vieillissement un processus relationnel

Vieillissement et identité
Vieillissement comme processus
Théorie de l’activité
 Les individus sont satisfaits d’une manière
qui varie peu avec l’âge et la position
sociale mais en fonction de scores
d’activité. Vieillissement réussi = attitude
volontariste, recherche d’engagements,
investissements ds des rôles nouveaux
26
Vieillissement comme processus
Théorie du désengagement


27
«La vieillesse s’accompagne d’un éloignement
ou désengagement réciproque de la personne
qui vieillit et des autres membres du syst. social
dt elle fait partie». => relations centrées sur lien
affectif
4 caractéristiques du désengagement :
réciproque, fonctionnel, irréversible, universel




28
Réciproque : La société organise petit à petit le
désengagement de la PA en même temps que
celle-ci abandonne un certain nb de ses rôles
Fonctionnel : positif pour la société qui organise
le renouvellement des générations et pour la PA
qui en est satisfaite
Irréversible : pas de retour possible
Universel : ds ttes les sociétés cette
organisation existe
Vieillissement comme processus
Critiques de ces 2 théories :
 Pas de prise en compte des politiques
menées en faveur des PA
 Discussion sur l’universalité du
désengagement
 Concept d’activité pose problème
29
Vieillissement comme processus
Vieillissement : combinaison engagements
/désengagements ( les années 80, US)
 En avançant dans l’âge, l’intégration sociale évolue
ds des mondes sociaux qui peuvent être – investis ou
découverts.
 Le désengagement n’est pas synonyme de moindre
investissement : on peut vivre subjectivement ds 1
monde social ds lequel on n’a plus de
participation active
30
Vieillissement comme processus
Théorie de la déprise (France, fin 80’s)
Processus de réaménagement de la vie au fur et à
mesure des variations d’énergie, d’impulsion
vitale qui conduisent les PA à abandonner des
activités au profit d’autres nécessitant – d’efforts
ds une sorte d’économie des forces
 Étape : TV, permet de maintenir un lien avec ses
centres d’intérêt ms lorsqu’elle s’éteint autre
étape….
31
Vieillissement comme processus
Caractéristiques de la déprise




32
N’est pas générale ms concerne certaines
activités
Déprise d’activités permet emprise sur
d’autres
N’est pas irréversible
Est le résultat d’un processus dynamique
Limites de la notion de déprise


33
En dehors d’un amoindrissement de
l’énergie vitale, les aspects sociaux qui
accompagnent la déprise sont
insuffisamment analysés
Les différentes trajectoires du
vieillissement ont sans doute un impact
sur les modalités de la déprise qui ne sont
pas non plus étudiées
Déprise et supports



34
Caradec articule déprise et compréhension du
vieillissement avec différents supports dont
bénéficient les individus.
Support au sens de D.Martuccelli : ensemble des
procédures par lesquelles l’individu parvient à se
tenir face au monde, se convaincre que son
existence a un sens, se doter du sentiment de sa
valeur et d’une certaine solidité de son être …
On peut alors définir la déprise comme le résultat
de disparition, de transformation des supports
antérieurs
5 supports



35
Le corps
Les relations interpersonnelles (fournissent des
possibilités d’engagement) : évolution retraite,
décès, éloignement géographique, moindre
contacts avec les petits-enfants…
La télévision : présence, occupation, connexion
avec le monde, participation à un spectacle,
poursuite d’une activité physiquement
interrompue (assister à la messe, jouer )
5 supports


36
Le passé : un point d’appui essentiel pour
se valoriser, se reconstruire dans le récit
(mettre son histoire en récit) et revivre des
émotions, des histoires du passé
La réflexivité et l’auto-évaluation : à
travers le récit notamment qui permet de
se comparer à ce que l’on était et aux
autres
Différences dans les formes de déprise et
les transformations des supports


37
Support des relations interpersonnelles :
lorsqu’elles sont trop mobilisées elles
finissent par renvoyer à la dépendance
Le support « enfant » varie pour des tas
de raisons : l’absence de descendance,
leur décès, leur éloignement, leur
indisponibilité…
Expérience du vieillissement 1/2
Devenir vieux
 On n’a pas atteint «l’âge de» mais les
évènements de la vie renvoient à l’âge
(douleurs, changements physiques, départ des
enfants…)
 Durant cette étape, les individus semblent
vouloir se distinguer des «vieux» (se décrire
comme dynamique,avoir des projets, et ne pas
partager les mêmes activités)
38
Expérience du vieillissement 2/2
Être vieux
 Se sentir vieux dans son corps
 Être obligé d’abandonner des activités
 Se sentir exclu d’un monde (professionnel ou
associatif) investi après la retraite
 Se sentir exclu d’un projet de vie offert par la
société
 C’est relire sa vie dans une quête de cohérence
et pour réaliser le parcours accompli
39
Le vieillissement un processus
relationnel


40
Est-ce parce qu’on est lent qu’on est vieux ou
parce que les autres voient que l’on devient lent
et alors des réactions à cette lenteur sont
déclenchées, que les PA redoutent, et qui vont
modifier leur perception d’elles-mêmes, leur
identité
Il y a dans le vieillissement et dans le fait que
l’on vive entouré une interaction entre les
comportements manifestés et le fait d’être pris
pour un vieux !
Vieillissement et identité


41
Dans la construction d’une identité
vieillissante, les objets vont intervenir :
cannes, négociation sur un téléphone
sans fil plutôt que pour un téléalarme par
ex.
Des moments de redéfinition : la retraite,
le veuvage, l’entrée en maison de retraite
Pour conclure





42
Les PA : une catégorie très hétérogène
Intérêt démarche compréhensive pour approcher
les sens donnés aux évènements, choix,
particulièrement importante dans les moments
charnières de la vie
Intérêt d’une démarche dynamique, on ne naît pas
vieux, on le devient
Rôle des interactions ds construction des identités
Rôle des échanges entre générations dans ce qui
forme une certaine cohésion sociale
Solitude, identité et lien social entre
et avec les personnes âgées
43
Solitude ou isolement ?
En même temps que la solitude fait partie
de l’existence humaine et qu’elle doit être
acceptée comme telle, l’isolement lui n’est
pas une donnée de l’homme, qui au
contraire recherche ses semblables, se
définit par rapport et avec eux
44
Être isolé



45
Se sentir coupé des autres
Pouvoir être au milieu des individus tout
en se sentant seul, sans croiser ce regard
des autres qui nous rend existant à leurs
yeux
Passer de longs moments seul sans
pouvoir communiquer
Isolement et société de masse



46
En s’adressant toujours au « + grand nombre »
la société dépersonnalise, noie l’individu dans la
masse et le rend anonyme
Elle fragilise les relations en incitant à ce que
chacun soit libre et autonome vis-à-vis de l’autre
La ségrégation des âges est poussée, enfants,
adultes, personnes âgées : à chacun son
monde sans passerelle entre les groupes, ce qui
n’aide pas à la relation intergénérationnelle
Des ressors de la solitude
47
1.
Des réalités sociologiques fortes
2.
Les fondements de l’identité
3.
Le projet de vie
4.
La vie et le lien social
1- Les réalités sociologiques
Moins de mariage et d’unions
 Plus de célibat
 Mobilité géographique des membres à
l’intérieur d’une même famille
=> Dispersion géographique des membres de la
famille
 Des unités familiales souvent réduites au
noyau nucléaire (parents – enfants)

48
1- Les réalités sociologiques
Pour les PA, différence d’espérance de vie
hommes - femmes conduit souvent les femmes à 1
période de veuvage + longue
(cf enquête C. Delbes et J. Gaymu, « la retraite 15
ans après », à 75 ans, la moitié des femmes
veuves contre 11% des hommes)
 Les conséquences de ces deuils varient fortement
entre les sexes et n’induisent pas les mêmes
comportements
 Ex. des vacances : femmes partent + souvent
après le deuil mais - longtemps alors que hommes
49 partent - souvent mais + longtps qu’avant)

1- Les réalités sociologiques
Exemple des loisirs :
 Pour les hommes : peu de conséquences sur
les activités manuelles pratiquées au domicile,
favorise les distractions pour lesquelles ils
sortent de leur domicile.
 Pour les femmes, le veuvage réduit l’univers des
loisirs, elles se retirent de tous les types et avec
le temps ce sont les médias (presse, TV) qui
deviennent leur loisirs favoris
50
2- Identité et solitude



51
Se définir, avoir une identité aux yeux des
autres c’est être
Avoir une identité qui ne correspond pas à celle
que les autres ont de nous est possible mais
cette différence peut générer des troubles si les
autres ont un rôle dans notre vie quotidienne
Enfin avoir une identité qui n’est pas prise en
compte par les autres, c’est ne pas exister dans
son être au yeux des autres
2- Identité et solitude


52
Multiples composantes de l’identité qui renvoient
à différentes caractéristiques, constituants d’une
personne : univers géographique, relationnel,
rôles professionnel, associatif, familial, histoire
de vie…
Témoins de cette identité (objets, personnes qui
disparaissent
avec
le
temps
ou
les
déménagements
pour
des
résidences
collectives et parfois médicalisées…)
2- Identité et solitude





53
Quelle identité avoir ou prendre dans un lieu, un
groupe ? On entend parfois, « alors elle va bien
aujourd’hui ? »
Personne qui a traversé les âges de l’histoire?
Ou Patient ? Malade ? Résident ?
Acteur ? récepteur passif ?
Qui décide pour la PA de ce qu’elle est et
souhaite….
Quelles interrelations pour tenir ou redéfinir un
rôle social ?
2- Identité et solitude






54
À quoi je sers, quel est mon rôle ? Quelle utilité,
rôles, missions dans la collectivité ?
Parfois conflits entre les potentialités et la réalité
Sentiment d’abandon, d’être une charge
Avec les professionnels => Quelle relation
individualisée au-delà de réflexes mécaniques liés
à ce qu’il faut faire : toilette, change, repas, etc.
Absence de chaleur humaine
Manque de PEC individuelle
2- Identité et solitude



55
La vieillesse : période de profonds
réaménagements identitaires dus aux
modifications des rôles sociaux, familiaux et des
modifications de l’identité physique et psychique
Modifications : se reconnaître dans un autre
groupe de population qui correspondent à
l’individu âgé, être veuf = seul ou célibataire
Renoncements : accepter une image
corporelle et des potentialités physiques
différentes par exemple
2- L’identité des vieux


56
Quelle identité la société véhicule-t-elle des
vieux ?
La société range les individus en catégories,
actifs versus non actifs par ex. Retraités actifs
autonomes portés sur les loisirs, disponibles
pour leurs petits enfants versus vieux
grabataires dépendants attendant la fin de vie
en établissement
2- L’identité des vieux




57
Quelle perception les vieux ont-ils d’eux-mêmes ?
Plutôt que d’eux-mêmes on pourrait dire du
vieillissement…une image proche de celles que la
société véhicule de ses vieux
Quels évènements influencent cette recomposition
de l’identité ?
Des ressources identitaires propres (ce que
l’individu a été autrefois et qu’il a du abandonner
au cours de sa vie pour diverses raisons
notamment le manque de temps
2- L’identité des vieux
Des chocs personnels : la perte d’un enfant,
d’un conjoint (décès ou divorce)
 « le veuvage est aux femmes ce que la retraite
est aux hommes » (Cumming et Henry 1961)
=> reconstruction biographique, penser
l’évènement lui donner du sens, le raconter, et
réorganiser sa vie
 Le soutien des proches qui favorisent la pratique
de nouvelles activités, éveillent la PA à des
centres d’intérêts autres

58
3- Le projet de vie
Passage d’une vie occupée à une vie inoccupée
Projet :
 (ou devoir ?) Rester jeune au nom d’une norme
qui peut culpabiliser celui qui ne la satisfait pas!
 Rester là, dans ma maison (lieu protecteur et
rassurant), le plus longtemps possible
 Loger dans un hébergement collectif en cas de
nécessité, le + souvent médicale ou pour se
décharger par exemple des contraintes du
quotidien et/ou pour être rassuré…

59
3- Le projet parfois malmené

Pas toujours de choix, des décisions précipitées,
en urgence…. Par exemple dans le cas d’une
maladie qui frappe l’un des conjoints ou d’un
décès dans le couple

« il faut alors accepter », le projet a parfois du
mal à se construire en respectant des étapes de
réflexion, de « mûrissement », pas le temps de
faire un arbitrage entre les difficultés de la vie et
les apports d’autres alternatives qui se
présentent de façon parfois imposée
60
3- Le projet parfois malmené

61
=> En cas de dysharmonie entre les
décisions prises dans la vie et la vie que
l’on mène le sentiment de solitude
commence à naître dans une vie dans
laquelle l’individu a de moins en moins
d’emprise
3- Les projets des PA
Quelques questions :

Être une personne âgée dans notre société
permet-il d’avoir des projets ?

Quelle confiance et quels crédits accorder à ces
projets ?

Qui parle des projets de qui : les PA sont-elles
écoutées, entendues sur leurs projets ou la
société propose-t-elle des projets pour elles ?
62
4- la vie sociale

63
Quel contenu de la vie sociale des PA à
domicile ?
4- la vie sociale



64
Enquête HID : 15% des résidants en établissement
participent à une association, assistent à des
spectacles ou pratiquent une activité sportive (gym
de maintien)
Quels liens avec la société, son calendrier, son
actualité ?
Des activités souvent seulement collectives qu’à
domicile les PA témoignent d’activités individuelles
(à âge et forme physique équivalents)
la vie sociale


65
Repli social pas forcément négatif : tranquillité,
absence de soucis causés par cette vie sociale
(cf déprise : économie de forces, gestion de
l’énergie pour réaliser ce qui a le + de sens pour
soi – Désengagement)
Vie sociale parfois imposée par la famille qui
invite toujours la grand-mère aux fêtes
familiales alors que celle-ci est fatiguée par ces
manifestations, ou la vie collective (ex : voisins
de table)
souhaits et points positifs
exprimés




66
Confort, environnement extérieur (ouverture à),
contenu mobilier (bibelots, TV=> stabilité,
sécurité)
Calme
Chambre individuelle ou double pas de norme
=> choix ?
Respect de l’intimité : fermer les portes des
chambres, frapper avant d’entrer, pouvoir fermer
ses placards
souhaits et points forts
exprimés



67
Difficulté à cohabiter avec des personnes
plus dégradées que soi
Aide et maintien du contact « extérieur » :
faire des courses, se promener et par ex.
garder son MG
Attention aux messages contradictoires :
ex : marche mais pas d’aide à la marche =
pas de marche
Souhaits et points forts
exprimés


68
Activités : varier les propositions et les
adapter en fonction des publics
Des professionnels respectueux,
compréhensifs, qui permettent de
conserver de l’indépendance
Pour conclure






69
Prise en compte de l’avant, lien, projet
Attention à 1 traitement parfois uniformisé et
infantilisant => déresponsabilisation
3 types de relation sociale à prendre en compte
:
Avec l’extérieur : dans l’étab
Avec le personnel : participe à la fragilisation ou
à la restauration d’une identité
Avec les autres résidents : relation cordiale,
superficielle
Pour conclure



70
Les enquêtes montrent que les familles, les
résidents n’ont ni les mêmes attentes ni les
mêmes inquiétudes face à institution :
Famille : sécurité, proximité de leur lieu de vie,
« bouée de sauvetage » face à une personne
qu’il devient difficile à prendre en charge
(adaptation ?)
PA : institution (habitée par des vieux, des fous)
menace sa sécurité antérieure
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