S.Onillon / R. Gruenblatt / Projet de recherche 2016-18 Sandrine Onillon Roger Gruenblatt formatrice didactique d’anglais, membre du conseil scientifique du 2Cr2D formateur didactique de l’allemand, responsable des L2 Titre du Projet : Approche actionnelle et interculturelle dans l’enseignement des langues. - Dans quelle mesure un enseignement traitant de thématiques et représentations liées à la culture cible favorise l’ouverture de l’élève face à cette même culture ? Est-ce que cela a un impact positif sur l’apprentissage de la langue cible ? - Comment mettre en pratique l’objectif L37 du PER : « l’exercice de la démocratie est activé par le développement de la maîtrise des règles de la communication, qui incluent entre autres le respect de la parole d’autrui ; plus encore, la découverte de la diversité linguistique et culturelle, dans la classe et dans le monde, ainsi que l’apprentissage d’autres langues favorisent l’ouverture à l’altérité ». Déclencheurs et objectifs du projet Au sein du groupe ‘Langues et Interculturalité’.de la HEP-BEJJUNE, tous les didacticien(ne)s des langues s’emploient à l’heure actuelle à implémenter un enseignement des langues qui prenne en compte cette dimension (sur la base entre autres des principes du « Guide pour le développement et la mise en œuvre de curriculums pour une éducation plurilingue et interculturelle » du Conseil de l’Europe. Il s’avère donc que l’approche plurilingue et interculturelle est au cœur de nombreuses discussions sur l’enseignement des langues et que cette question se doit d’être approfondie et même redéfinie en étant confrontée au terrain. Le fait que l’on observe une rupture dans la motivation à apprendre les langues entre le primaire (découverte, intérêt) et le secondaire, nous encourage à tester et évaluer en contexte les conditions susceptibles d’encourager cette motivation chez les élèves du secondaire. En d’autres termes, il s’agit de voir si une certaine approche didactique favorise chez l’élève un lien avec la culture et langue cible, et si ce lien favorise les apprentissages ou non. Ajoutons que la démarche implique une approche actionnelle de l’enseignement des langues, qui vise premièrement à rendre les élèves capables d’utiliser la langue cible en contexte, ce contexte impliquant bien sûr la découverte de nouveaux univers culturels. Réflexions initiales et orientation du cadre théorique Le point de départ de notre réflexion concerne un public particulier et un contexte particulier : la classe de langue à l’école obligatoire ou au Lycée. Pour la mise en place de l’approche actionnelle et interculturelle en classe, nous estimons que les éléments suivants sont essentiels : - Donner les moyens linguistiques à l’élève pour entrer en contact avec les anglais ou les allemands par exemple - Eveiller sa conscience interculturelle (voire transculturelle) : o Amener l’élève à comprendre la diversité des cultures représentées au sein d’un pays dont la langue première est l’anglais ou l’allemand (pour notre étude). Ces ‘micro-cultures’ peuvent se définir au niveau de l’appartenance à un groupe social, professionnel, ethnique par exemple. o Amener les élèves à comprendre la diversité des cultures représentées en Suisse. o Mettre en évidence l’existence des stéréotypes et des clichés comme généralisations simplificatrices. S.Onillon / R. Gruenblatt / Projet de recherche 2016-18 o Motiver l’élève à apprendre la langue en favorisant un lien avec les utilisateurs de la langue cible (en commençant par l’enseignant, ou encore lors d’un échange/bref séjour, ou encore avec des personnes domiciliées en Suisse et parlant la langue cible. Nous postulons que toute rencontre avec une autre personne est par définition interculturelle, dans le sens où chacun des individus impliqués participe à des cultures différentes que ce soit au niveau national, social, ou professionnel. Le CECR (pp.11-12) parle pour chaque individu d’une compétence pluriculturelle au sein de laquelle les différentes cultures « se comparent, s’opposent et interagissent activement ». On dit alors que l’individu possède un répertoire pluriculturel et plurilingue, au sein duquel il puise selon ses besoins. Une rencontre entre deux individus implique donc une rencontre entre deux constellations spécifiques de cultures et/ou langues. Tout notre effort consiste en la mise en évidence de la richesse de l’identité sociale et culturelle d’un individu, qui ne saurait se limiter à l’énonciation des stéréotypes généralement associés à son pays. Au niveau théorique, nous visons à problématiser et préciser la notion de "culture/ interculturalité" de façon à aboutir à une définition qui permettrait mieux permet de rendre compte de la diversité rencontrée dans la société et dans nos classes et des interactions qui en découlent. Il s’agira donc de proposer une esquisse de modèle théorique permettant d’élaborer un dispositif didactique cohérent et fondé scientifiquement. Ce modèle est bien sûr destiné à être revu et adapté en fonction des résultats obtenus. Méthodologie Il s’agit d’une recherche de type ingénierie didactique. En effet, l’objectif est de tester un dispositif didactique (tel que préconisé dans la formation initiale à la HEP-BEJUNE) et d’en évaluer les effets en classe. Autour de la mise en place du dispositif didactique (voir ci-dessous), nous proposons de récolter les réactions des enseignants et des élèves, ce qui devrait fournir des données cruciales sur les effets de l’approche didactique visée. Les enseignants Avant la réalisation de la séquence : - Questionnaires sur leur vision et pratiques actuelles (approche actionnelle, enseignement de la culture et de la civilisation, finalités de l’enseignement d’une langue seconde, approche interculturelle, biographie langagière) Après la réalisation de la séquence : - Entretiens semi-directif o o o Sur la base des notes et impressions des enseignants Sur la base d’une vidéo Sur la base des notes d’un observateur. Les élèves Après la réalisation de la séquence - Questionnaires distribués à tous les élèves - Si possible réalisation de 2 à 4 entretiens avec des élèves (qui pourrait aboutir à des portraits d’apprenants englobant leur expérience à ce jour et le vécu de la séquence)