Démarche infirmière

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PRISE EN
CHARGE
INFIRMIERE
D UN PATIENT
VIH EN SERVICE
HOSPITALIER
Plan du cours
I – Qu’est-ce-que le V.I.H. ?
A/ Définition
B/ Modes de contamination
C/ Epidémiologie
D/ Circonstances de découverte
E/ Dépistage
F/ Surveillance biologique
G/ Infections opportunistes
II – Prise en charge IDE auprès des patients VIH dans un service de
soins
A/ Le service des maladies infectieuses
B/ La prise en charge IDE par rapport aux infections opportunistes
C/ La prise en charge IDE de la douleur
D/ La prise en charge IDE par rapport aux traitements antirétroviraux
E/ La prise en charge IDE par rapport à l’aspect psycho-social
III – Prise en charge IDE en hôpital de jour
Qu’est-ceque le VI.H. ?
Définitions
• V.I.H. :
Le Virus de l’Immunodéficience Humaine est un rétrovirus qui s’attaque aux
cellules du système immunitaire et les détruit ou les rend inefficaces.
(OMS)
Il est à l’origine d’une pathologie évoluant sur plusieurs années et dont le
stade ultime est le SIDA.
• Rétrovirus :
Virus à ARN dont le mode de réplication s’effectue grâce à une enzyme, la
transcriptase inverse, permettant ainsi au virus de s’intégrer dans l’ADN
de la cellule infectée.
• SIDA :
Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise : stade atteint lors du
développement d’une maladie opportuniste.
• Maladie opportuniste :
Pathologie infectieuse due à des germes habituellement peu agressifs chez
un sujet sain, mais qui peut provoquer de graves complications chez le
sujet immuno-défaillant.
• Séropositif :
Se dit d’un sujet dont le sérum contient des anticorps dirigés contre un
agent infectieux précis.
Modes de transmissions
• par voie sexuelle
• par voie sanguine
• materno-fœtale ou allaitement
Epidémiologie
39 millions de personnes
infectées par le VIH en 2005
ONUSIDA, 2006
Évolution du nombre de cas de SIDA
par mode de contamination
Homosexuels
2 500
Nb de nouveaux cas
2 000
1 500
Toxicomanes
Hétérosexuels
1 000
Indéterminés
500
0
1993
1995
1997
1999
2001
2003
InVS, donné
données au 31/12/2005
Circonstances de découverte
•
•
•
•
Dépistage
Bilan prénuptial
Don du sang
Au décours d’une symptomatologie
persistante traitée en ville
• Arrivée aux urgences
• Au décours d’une symptomatologie du 1er
enfant : nourrisson malade (découverte de la
séropositivité de l’enfant en même temps
que celle des parents)
Le dépistage
• La recherche d’anticorps :
Les anticorps anti-VIH sont détectables à partir du 21ème jour
et jusqu’à 3 mois suivant la situation à risque.
La recherche de ces anticorps est réalisée selon deux
méthodes par un prélèvement sanguin :
le test Elisa : technique utilisée pour détecter des anticorps
antibactériens ou antiviraux. Cette technique sert à détecter
les anticorps anti-VIH au moment de la séroconversion.(test
rapide)
le Western Blot : test permettant de détecter des anticorps
spécifiques du VIH dans le sang. Il permet de confirmer ou
non une séropositivité après avoir pratiqué un test Elisa.
• L’antigènémie p24
Tout élément pénétrant dans l’organisme peut déclencher une
réponse immunitaire avec productions d’anticorps
spécifiques.
P24 : protéine d’enveloppe du VIH présente dans le sang
pendant une période située entre le 15ème et le 25ème jour
suivant la situation à risque.
La recherche de l’antigène P24 permet le diagnostic de la
primo-infection VIH lorsque les anticorps ne sont pas encore
apparus.
Surveillance biologique
• Le dosage des CD4 :
Les CD4 sont des lymphocytes qui jouent un rôle essentiel
dans le fonctionnement du système immunitaire.
Norme : 500 à 1500 CD4 /mm3
Souvent un seuil inférieur à 350 CD4 /mm3 nécessite
l’administration d’un traitement antirétroviral.
• La charge virale :
La charge virale plasmatique correspond au nombre de
particules virales contenues dans un échantillon de sang.
Dans le cas du VIH, la charge virale est utilisée comme
marqueur afin de suivre la progression de la maladie et
mesurer l’efficacité des traitements.
Une charge virale est dite indétectable en dessous d’un seuil
de 500 copies/ml.
Infections opportunistes et
autres pathologies associées
au V.I.H.
• Les infections opportunistes :
L’infection à VIH peut impliquer l’apparition de maladies
opportunistes qui sont d’origines parasitaire, virale,
bactérienne ou fongique.
• Les autres pathologies associées au
V.I.H. :
Tels que les lymphomes, les maladies de Kaposi qui sont des
tumeurs malignes.
La prise en charge
IDE auprès des
patients VIH dans
un service de
soins
Le service de maladies
infectieuses
• Présentation du service :
. 30 lits
. 1 IDE et 1 AS pour 6 à 10 patients
. pathologies rencontrées :
-60% de pathologies liées au ViH
-30% de pathologies hématologiques
pathologies communautaires et tropicales (tuberculose,
paludisme, pneumopathies)
. intervenants paramédicaux : diététicien, kinésithérapeute,
assistante sociale, psychologue
. associations : AIDES, IKAMBERE
• Qu’y fait-on ? :
• Les patients séropositifs sont hospitalisés pour
différents motifs :
-bilan de séropositivité au VIH
-mise en place d’un nouveau traitement antirétroviral
-décompensation d’une infection opportuniste
-altération de l’état général
• Les soins :
-manipulation, surveillance des dispositifs invasifs (VVP, KTC, sondes
urinaires, SNG…)
-réalisation des examens complémentaires (bilan sang, ECBU, ECBC…)
-administration de traitements par voie veineuse, orale, intramusculaire,
sous-cutanée (antibiotiques, antiviraux, antalgiques…)
-surveillance de l’observance et de l’efficacité des traitements
-soins relationnels
La prise en charge
IDE par rapport aux
infections
opportunistes
Prise en charge infirmière des
infections opportunistes
• Les parasitoses :
La pneumocystose
• C’est une pathologie pulmonaire due au champignon
pneumocystis impliquant des complications graves et
mortelles.
• Elle se manifeste par un syndrome fébrile, une toux et une
dyspnée.
• Les examens complémentaires :
-L’expectoration induite : faire expectorer le malade après un
aérosol de sérum physiologique.
Démarche infirmière
• L’expectoration induite
-Prévenir le patient
-Prévenir la kiné
-Préparer le matériel de prélèvement et une pipette de sérum
physiologique
-Installer confortablement le patient en position assise et
brancher l’aérosol de sérum physiologique pendant 30
minutes
-Surveiller l’état du patient
-Avec la kiné, recueillir l’expectoration, l’étiqueter au lit du
malade et envoyer l’examen au laboratoire
-Noter l’examen dans le dossier de soins
La fibroscopie bronchique avec LBA
(lavage broncho-alvéolaire)
Cet examen consiste à introduire par les voies respiratoires naturelles (nez
ou bouche) un tube flexible de petit calibre, appelé fibroscope relié à
une caméra.
Cet appareil va descendre jusqu’au bronches et va permettre de voir ces
dernières et d’effectuer des prélèvements. Dans le cas d’une fibroscopie
avec LBA une quantité variable de sérum physiologique va être injectée
dans les bronches. Le liquide ré-aspiré sera envoyé aux laboratoires en
vue d’analyses.
Cet examen est réalisé sous anesthésie locale par pulvérisation naso
pharyngée.
Les effets indésirables peuvent être : des réactions allergiques, des
saignements, des difficultés à respirer, la survenue d’une toux ou d’une
fièvre.
Démarche infirmière
La fibroscopie bronchique :
• Avant l’examen
-Prévenir le patient et lui expliquer l’examen (dans notre service on remet
un document écrit)
-Le laisser à jeun depuis 6 heures et sans fumer
-Préparer son dossier avec un bilan sanguin récent comportant des gaz du
sang (>60%de PaO2) et les plaquettes (>10000)
• Après l’examen
-Laisser le patient à jeun pendant 2 heures afin d’éviter les fausses routes
dues à l’anesthésique
-Surveiller les crachats qui ne doivent pas être sanguinolents
-Surveiller le pouls, la tension et la température
Le traitement
• Prophylactique :
Bactrim Adulte (sulfamide) : 1cp/jour (400mg)
Attention réaction allergique de type syndrome de Lyell dans
30 à 40 % des cas
• En cas d’intolérance :
Aérosol de pentacarinat : 1 fois/mois
Pratique se faisant pour la plupart du temps en HDJ
Sera vu dans le chapitre sur l’HDJ
• Curatif :
Bactrim IV à forte dose
La toxoplasmose cérébrale
• C’est une maladie parasitaire due au toxoplasma grondii
• La contamination se fait par l’ingestion d’œufs par
l’alimentation souillée par les déjections de chats ou par
l’ingestion de kystes toxoplasmiques vivants (par la viande
insuffisamment cuite).
• En France, à 25 ans, 75% de la population a fait une
toxoplasmose, le plus souvent asymptomatique. Le sujet
immunodéprimé réactive des kystes présents.
• Elle se manifeste par des céphalées, une fièvre modérée,
une hémiplégie, des crises convulsives généralisées ou des
troubles psychiatriques.
• Les examens complémentaires :
Les examens complémentaires
• Le scanner cérébral : il montre de multiples lésions avec
œdèmes. Il permet de faire des images en coupe du corps
humain en utilisant des rayons X.
Démarche infirmière
• Prévenir le malade
• En cas d’injection :
-Vérifier que le patient n’est pas allergique à l’iode
-Poser une voie d’abord sur prescription médicale
• L’ IRM :
L’IRM (imagerie par résonance magnétique) permet de visualiser des
lésions plus petites qu’au scanner mais dure plus longtemps. On va
utiliser des ondes de radiofréquences pour faire vibrer les nombreux
noyaux d’hydrogène composant les tissus de notre corps et fabriquer
ainsi des images.
Démarche infirmière
• Prévenir le patient
• Vérifier qu’il n’a ni pace maker ni valve cardiaque, ni d’éléments
contenants du fer (risque de mort ou de cécité) et qu’il ne souffre pas de
claustrophobie.
• En cas d’injection : idem que pour le scanner
•
-
Le traitement :
Prophylactique : Idem que pour la pneumocystose
Démarche infirmière
Prophylaxie toxoplasmose
-Donner au patient des recommandations d’hygiène de vie (cuisson des
viandes, lavage des fruits et légumes, lavage des mains après contact
avec la terre, éviter de toucher à la litière des chats)
-
Curatif : 6 semaines, Malocid : 1 à 2 cp/jour, et Adiazine : 6 à 8 cp/jour
ou Dalacine : 6 gél/jour.
Démarche infirmière
Traitement à l’Adiazine
-Hydrater le patient avec alcalinisation des urines : Vichy 1 litre/jour et
surveillance du pH urinaire journalière de manière à le maintenir >7
-Vérifier l’état de la peau à la recherche d’une éventuelle allergie
Démarche infirmière
Surveillance d’un patient atteint de toxoplasmose cérébrale
• Démarche essentiellement sécuritaire
• Lit équipé de barrières de sécurité
• Faire prendre le traitement en présence de l’infirmière
• Surveillance renforcée du patient
• La cryptosporidiose et l’isosporidiose
• Elles sont responsables de diarrhées qui entraînent une
cachexie :traitement symptomatique et antibiotique.
• L’examen complémentaire : l’examen parasitologique des selles.
La cryptosporidiose et l’isosporidiose
• Elles sont responsables de diarrhées qui entraînent une
cachexie : traitement symptomatique et antibiotique et
restauration de l’immunité +++++
• L’examen complémentaire : l’examen parasitologique des
selles.
Démarche infirmière
L’EPS
• Prévenir le malade et lui donner le matériel de collecte des
selles.
• Prélever des selles fraîches, en quantité suffisante, ne pas
conserver au réfrigérateur.
Démarche infirmière
Surveillance d’un patient atteint de diarrhées
• Surveiller et noter les selles (quantité et aspect) et
quelquefois les peser.
• Noter les apports et les pertes sur une feuille de
surveillance.
• Peser le patient au moins 2 fois par semaine.
• Hydrater correctement le patient.
• Prévoir la visite de la diététicienne afin d’adapter
l’alimentation.
• Mettre le patient en isolement cutané.
Les mesures de prévention de la contagion :
• La mise en place d’un isolement de contact pour éviter la transmission
d’un agent infectieux à partir d’un patient infecté à des individus
réceptifs (autre patient ou personnel)
Démarche infirmière
L’isolement cutané
• Prévenir le patient ainsi que ses visites.
• Mettre le patient en chambre individuelle.
• Afficher les consignes sur la porte de la chambre.
• Le patient ne doit pas sortir de sa chambre (tout du moins le moins
possible)
• Porter des sur blouses et des gants pour toutes entrées dans la
chambre
• Sacs poubelles jaunes et sacs de linge à l’intérieur de la chambre
• Utiliser le plus possible du matériel à usage unique dans la chambre
•Les infections d’origine fongique :
La cryptococcose neuro méningée :
• C’est une maladie infectieuse due à un champignon présent
dans les fientes de pigeon, la terre et le bois. Chez les
patients immunodéprimés, le cryptocoque transmis par les
voies respiratoires, transite par voie sanguine pour atteindre
le système nerveux central où il est responsable de
méningites ou d’encéphalites particulièrement sévères.
• Elle se manifeste par un tableau de meningo-encéphalite
avec céphalées, nausées, syndrome méningé souvent très
discret et parfois troubles de la conscience voire comitialité.
• Les examens complémentaires :
-La ponction lombaire à la recherche de cryptocoques
Démarche infirmière
La ponction lombaire
• L’examen
-Prévenir le patient
-Lui poser un patch d’analgésique local (type emla) 30 minutes avant
l’examen
-Préparer le matériel
-Installer le patient : assis au bord du lit, dos bien arrondi, menton contre
poitrine, éventuellement oreiller dans les bras ou en décubitus latéral,
position en chien de fusil.
-Aider l’opérateur en tenant le patient et en recueillant le LCR.
-Etiqueter le ou les prélèvements au lit du patient et les acheminer au
laboratoire.
-Noter l’examen dans le dossier de soin
• Prévention du syndrome post-PL (céphalées, vomissements parfois
aggravés par la position debout)
-Laisser le patient en décubitus dorsal, à plat pendant 3 heures
-Lui assurer une bonne hydratation
-Administrer éventuellement des antalgiques sur prescription médicale.
• La prise de sang : l’antigènémie cryptococcique
• L’hémoculture sur isolator
• Cette technique est utilisée pour la culture des
mycobactéries et des champignons.
Démarche infirmière
L’hémoculture
• Préparer le matériel de désinfection et de ponction
• Préparer les documents d’accompagnements, données cliniques,
température, heure du prélèvement.
• Lavage soigneux des mains et avant-bras
• Expliquer au malade la nature de l’examen et les résultats attendus
• Installer correctement le patient.
• Mettre des gants.
• Assurer une désinfection soigneuse du site de prélèvement et des
flacons.
• Recueillir le sang avec le système vacutainer adapté à cet examen en
commençant par le flacon aérobie puis anaérobie.
• Etiqueter les flacons au lit du patient, faire parvenir les flacons et les
feuilles d’accompagnement au laboratoire le plus rapidement possible.
• Noter l’examen dans le dossier infirmier.
Le traitement
-Curatif
• L’amphotéricine B
• Par voie Iv les 15 premiers jours.
• Perfusion à la seringue électrique en 2 heures diluée dans
l’intralipide afin de diminuer les effets indésirables de
l’ampho B (fièvre et frissons particulièrement spectaculaires)
• Puis relais par triflucan per os pendant 8 à 10 semaines.
La candidose oesophagienne
• C’est une infection fongique de l’œsophage, elle est causée
par une multiplication excessive du Candida, un
champignon qui se trouve naturellement dans la bouche, le
tractus gastro-intestinal, le vagin et sur la peau (mais en
petite quantité).
• Elle se manifeste par une difficulté à avaler, des douleurs à
la gorge, des brûlures rétro sternales ou épigastriques
• Examens complémentaires :
-l’examen clinique
-la fibroscopie œsogastroduodénale
• Traitement :
• Les infections bactériennes :
La tuberculose
C’est une maladie contagieuse à déclaration obligatoire liée
au développement d’un microbe appelé Mycobactérium
tuberculosis (le bacille de Koch). Elle touche principalement
les poumons mais peut atteindre d’autres organes tels que
les ganglions, l’abdomen, les os ….C’est l’infection la plus
fréquente au cours du SIDA dans le monde.
• Elle se manifeste par une fièvre, une fatigue, une perte
d’appétit, un amaigrissement, des sueurs nocturnes et en
cas d’atteintes pulmonaires une toux, des crachats
hémoptysiques et un essoufflement.
• Les examens complémentaires :
-La radio de thorax
-La recherche de BK dans les crachats ou par tubage 3 jours
de suite
•
Démarche Infirmière
• Les BK tubages :
-Prévenir le patient et lui expliquer le déroulement de
l’examen.
-Lui expliquer que c’est un examen désagréable mais non
douloureux
-Le laisser à jeun sans fumer à partir de minuit
-Avant le lever, lui faire avaler une petite sonde gastrique et
aspirer à la seringue les crachats contenus dans l’estomac.
-Mettre le tout dans un pot, l’étiqueter et l’envoyer au
laboratoire.
• Le traitement
Il doit être maintenu plusieurs mois sous tri thérapie
antituberculeuse per os
Risque d’effets secondaires : nausées, vomissements,
diarrhées, allergies cutanées, coloration des urines, troubles
de l’audition (ou de la vue)
• Les mesures de prévention de la contagion
La mise en place d’un isolement respiratoire tant que le
patient est bacillifère pour protéger les autres patients et le
personnel de l’inhalation de BK émises par un patient.
Démarche Infirmière
• L’isolement respiratoire
-Prévenir le patient ainsi que les visites qu’il reçoit.
-Mettre le patient en chambre individuelle
-Afficher les consignes d’isolement sur la porte.
-Laisser toujours la porte fermée
-Rentrer dans la chambre avec un masque
-Jeter le masque à l’extérieur de la chambre en sortant
• Les infections virales :
• L’infection à CMV :
• le CMV appartient au groupe des herpès virus. 85% des sujets ont fait
une primo infection avant 20 ans mais il se réactive en cas de déficience
immunitaire< 100 CD4
• Il atteint : l’œil sous forme de rétinite, déficit visuel, voire cécité ;
l’encéphale sous forme de troubles du comportement et de la
conscience ; le colon sous forme de diarrhées et de douleurs
abdominale
• Les examens complémentaires :
-Le fond d’œil, la virémie, la coloscopie avec biopsie
-La coloscopie : c’est un examen qui permet d’examiner le gros intestin à
l’aide d’un appareil souple munie d’une caméra et d’effectuer des
biopsies ou des gestes thérapeutiques. C’est un examen qui peut être
douloureux et qui est pratiqué sous anesthésie générale légère. La
réussite de cet examen nécessite un colon parfaitement préparé.
Démarche Infirmière
•
La coloscopie :
-Prévenir le patient et lui expliquer le déroulement de l’examen.
-Planifier une consultation avec l’anesthésiste.
-La veille, préparer le patient en lui faisant boire une préparation laxative.
-Surveiller et vérifier l’apparition des selles (quantité, consistance et
couleur)
-Le lendemain, 6 h avant l’examen, lui faire boire à nouveau 2l de
préparation et le laisser à jeun ensuite.
-Contrôler que les selles soient parfaitement claires.
-Préparer le patient comme pour une intervention chirurgicale : douche,
chemise de bloc…
-S’assurer qu’il part avec son dossier.
-Au retour du patient, prendre les constantes et surveiller l’apparition de
douleurs.
• Zona: réactivation du virus de la varicelle (VZV) se manifestant par une
éruption vésiculeuse métamérique douloureuse.
• Herpès: Réactivation du virus HSV se manifestant par des lésions au
niveau des muqueuses
.
La prise en
charge IDE de
la douleur
Origines de la douleur
Le patient VIH peut être confronté à différents types
de douleur et plus particulièrement les douleurs :
 Liées aux pathologies opportunistes
(abdominales en cas de diarrhées par exemple).
 Neuropathiques : Il s’agit de douleurs liées à la
destruction ou à une lésion du système nerveux
central ou périphérique (zona, polynévrites,
myélites,…)
Ce sont des douleurs fréquentes compte tenu des
atteintes neurologiques dues au V.I.H., aux
pathologies opportunistes ou aux traitements
Signes cliniques :
Brûlures
Hypersensibilité de la peau
Douleurs électriques
Elancements
• On les rencontre dans de nombreuses
circonstances : la maladie de Kaposi, les
douleurs abdominales dans le cadre de
diarrhées, douleurs pharyngées et
œsophagiennes, douleurs rachidiennes dans
les alitements prolongés, escarres,…
Evaluation de la douleur
• Elle doit être :
SYSTEMATIQUE
QUALITATIVE
QUANTITATIVE
Et elle doit anticiper la demande du patient.
L’outil d’évaluation de la
douleur
L’échelle visuelle analogique ou EVA :
• Rôle infirmier :
A l’arrivée de tout patient V.I.H., instaurer une
relation de confiance, lui permettre de
s’exprimer, lui expliquer le mécanisme de la
douleur et les traitements qui vont lui être
proposés.
Evaluer la douleur à l’aide de l’EVA, en faisant
préciser au malade le siège, l’intensité, la
fréquence et le type de douleur.
Noter la date et l’heure dans le dossier de
soins.
Au cours de l’hospitalisation cette évaluation
sera renouvelée autant de fois que
nécessaire.
Penser aux petits moyens : soins de bouche,
hydratation cutanée et graissage de la peau,
changements fréquents de position,
massages cutanés de zones d’appui,…
Lorsque le malade ne peut s’exprimer, étudier
son comportement, son faciès,
contractures,…
Le traitement de la douleur
• Le traitement de la douleur s’organise, selon
la classification de l’OMS, en trois paliers :
Les antalgiques périphériques de palier 1
(paracétamol, aspirine, anti-inflammatoire)
Les antalgiques centraux de palier 2
(souvent associés aux antalgiques
périphériques, codéine, dextroproxyphène)
Les stupéfiants, de palier 3
(sur ordonnance sécurisée, morphiniques).
Intervenants
Si la douleur prend une ampleur importante, et
qu’elle devient difficile à soulager, une
équipe spécialisée dans le traitement de la
douleur peut intervenir auprès du patient à
tous moments.
La prise en
charge IDE par
rapport aux
traitements
antirétroviraux
Physiopathologie de la
réplication du VIH
SCHEMA
Glossaire
•
•
•
•
•
Antirétroviral : antiviral agissant sur les virus à ARN, en inhibant leur
transcriptase inverse.
ARN : C’est une longue molécule formée d’un grand nombre de nucléotides en
une seule chaîne en hélice? L’ARN est une empreinte partielle de l’ADN qui
permet l’expression des gènes et exerce diverses fonctions dans la cellule.
L’information génétique de certaines familles de virus est sous forme d’ARN
(rétrovirus)
Inhibiteurs de la transcriptase inverse : Antiviral ayant pour cible la
transcriptase inverse, c’est-à-dire l’enzyme du VIH qui lui permet de transcrire
son ARN en ADN et de s’intégrer à la cellule vivante. Il existe deux types
d’inhibiteurs de la transcriptase inverse : les nucléosidiques (INTI) et les non
nucléosidiques (INNTI)
Inhibiteurs de la protéase : Ce sont des anti protéases. Antiviraux ayant pour
cible la protéase, enzyme du VIH. Lorsque celle-ci est bloquée, les nouveaux
virus produits sont défectueux et ne peuvent plus infecter de nouvelles cellules.
Inhibiteurs d’intégrase : Nouvelle classe thérapeutique capable d’inhiber
l’intégrase, enzyme du VIH. Cette molécule agit sur une cible différente des
autres médicaments antirétroviraux actuellement disponible (MK 0518).
Cycle de réplication du virus
du SIDA
Inhibiteur de fusion
Anti CCR5, Anti CD4
Inhibiteur
transcriptase
Inverse : nucléoside,
non nucléoside,
nucléotide
Inhibiteur d’intégrase
Inhibiteur de
protéase
Les effets secondaires du
traitements
ACTION
Bloquent la
synthèse de
nouvelles
protéines virales.
ANTIPROTEASES
Norvir, Crixivan, Viracept,
Agenerase, Kaletra…
EFFETS SECONDAIRES
-Hyperglycémie avec
insulinorésistance
-Dyslipidémie
-modifications de la répartition des
graisses (lipodystrophies)
-Viracept : diarrhées
-Norvir : neuropathies, lésions
cutanées.
-Crixivan : lithiase rénale.
ACTION
INHIBITEURS
NUCLEOSIDIQUES
Rétrovir, Videx, Hivid,
Epivir, Zérit, Ziagen,
Viread
Ils inhibent la
transcriptase
inverse.
EFFETS SECONDAIRES
-Rétrovir : anémie et neutropénie,
myopathies, céphalées, asthénie,
nausées, hyperpigmentation de la
peau et des ongles
-Videx : pancréatite, diarrhée,
hépatite, neuropathie périphérique,
modification du goût.
-Hivid : neuropathie périphérique,
pancréatite, ulcération buccale.
-Epivir : anémie en association avec
le rétrovir, cytolyse hépatique.
- Zérit : troubles digestifs,
neuropathies périphériques, hépato
toxicité, pancréatite.
- Ziagen : risque de choc
anaphylactique en cas de
réintroduction.
ACTION
INHIBITEURS NON
NUCLEOSIDIQUES
Viramune, Sustiva
ANTI INTEGRASES
MK 0518
Ils inhibent la
transcriptase
inverse virale.
Ils empêchent
l’intégration du
virus dans le
noyau de la
cellule.
EFFETS SECONDAIRES
- Viramune : rashs cutanés dans
15% des cas, le plus souvent
modéré, cytolyse hépatique.
- Sustiva : rashs cutanés, céphalées,
vertiges.
Bonne tolérance en général,
possibilité en début de traitement de
nausées, vomissement, diarrhées.
En résumé :
A court terme :
Asthénie
Nausées
Vomissements
Diarrhées
Allergies cutanées
Cauchemars
Anxiété
Somnolence
A moyen terme :
Les mêmes
Sécheresse cutanée et buccale
A long terme :
Amaigrissement
Lipodystrophies
Neuropathies
Troubles glucido-lipidiques
Rôle infirmier
• Compte tenu des innombrables effets
secondaires, l’observation et l’écoute du
malade sont primordiales
Sur le plan physique et psychologique
Sur le plan diététique (consultation avec un
diététicien), exercice physique régulier
Contrôle des allergies cutanées
Rappeler l’importance de la prise de
traitement, quantité, heure, nombre de
prises, doses et incidence d’un abandon
précoce (inobservance).
L’observance thérapeutique
en hospitalisation
• Définition :
Un comportement selon lequel la personne
prend son traitement médicamenteux avec
une assiduité et une régularité optimales,
selon les conditions prescrites et expliquées
par le médecin.
• Les facteurs de la non observance:
_ la survenue d’effets indésirables
_ le nombre de comprimés
_ les contraintes de prises
_ la gestion des repas
_ la non adaptation à la vie sociale et ou
professionnelle
• Les dangers de la non observance
_ survenue de résistance
_ échec virologique
_ maladies opportunistes
_ échec thérapeutique
Démarche infirmière
• L’ide doit selon l’article R4311-5 , dans le
cadre de son rôle propre:
_ au niveau des traitements:
Vérifier la prise des médicaments
Surveiller les effets secondaires
Eduquer le patient
_ au niveau psychologique:
Privilégier l’écoute de la personne
Assurer une aide et un soutien psychologique
• Le projet d’éducation thérapeutique dans le
service :
Activité du patient dans le cadre de maladies
chroniques, pour permettre aux patients
d’acquérir des compétences qui les aident à
mieux vivre avec leur maladie et leur
traitement
• Objectifs:
_ permettre aux patients de s’approprier des
connaissances sur leur maladie et leur traitement
_ établir une relation de confiance pour qu’ils se
responsabilisent
_ aider et anticiper les situations en rapport avec leur
maladie, dans leur vie professionnelle et
personnelle
_ soutenir leur motivation à prendre un traitement et à
réaliser des projets
La prise en
charge IDE par
rapport à l’aspect
psycho-social
• Aspect social :
Dans notre service nous rencontrons une part
importante de patients confrontés à des difficultés
sociales (SDF, personnes en situation
irrégulière…). De plus, le VIH est une maladie
chronique qui nécessite une certaine rigueur
concernant la prise des traitements, le suivi
médical….Par conséquent, nous nous devons de
repérer les situations précaires (à travers
notamment le recueil de données) et d’en référer à
notre assistante sociale.
• Aspect psychologique :
• L’isolement social :
Le VIH est une pathologie qui reste tabou du fait de ses modes de
contamination. Il en résulte une difficulté pour le patient à annoncer le
diagnostic à ses proches, d’où parfois un isolement psychologique et
social. Cet isolement provoque bien souvent des états dépressifs.
Quand ils sont dans notre service, les patients se retrouvent parfois
d’autant plus seuls qu’ils ne veulent pas informer leur entourage de leur
hospitalisation et que nous devons parfois les mettre en isolement
(cutané, respiratoire…) du fait de leur pathologie.
• Perturbation de l’image de soi :
Les traitements et les manifestations du VIH entraînent souvent des
modifications physiques (amaigrissement, lipodystrophies…) d’où une
perturbation de l’image corporelle.
Nous pouvons proposer au patient une rencontre avec le diététicien et les
informer de la possibilité de corriger certaines lipodystrophies.
• Perte du projet d’avenir :
Beaucoup de questions autour de la sexualité, des projets de
famille et de la vie professionnelle se posent : vie de couple,
désir d’enfants, aptitude au travail… ?
D’autre part, l’image de la mort reste présente lorsqu’on
évoque le VIH. Elle l’est d’autant plus lors de l’annonce du
diagnostic ou lors d’une hospitalisation prolongée.
Le rôle du soignant est alors d’encourager les patients dans
leurs projets de vie, les rassurer face à leur peur de l’avenir,
les informer sur leurs droits et les solutions qui s’offrent à
eux. Il est parfois difficile de trouver des réponses, mais
l’écoute et l’empathie peuvent les aider à se sentir mieux.
Nous n’hésiterons pas à proposer l’intervention de la
psychologue du service.
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