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Évaluation médicale d’un stage de réhabilitation respiratoire RR en ambulatoire
réalisé dans le cadre d’un réseau de santé : l’expérience de Récup’air
A. HERKERT*, S. JEROME*, C. CHOUAID**, J.M. COURSIER*, F. SOYEZ*
*Pneumologues, réseau Récup’air, Île-de-France ; **Hôpital Saint Antoine, PARIS
Objectifs :
Ce travail a pour objectif d’analyser l’impact d’un stage de RR effectué au
sein du réseau Récup’air. Nous présentons les résultats de l’évaluation
médicale après avoir exposé les modalités de réalisation du stage et les
critères retenus pour cette évaluation.
Cohorte et méthodologie :
Étude prospective, observationnelle, descriptive de patients pris en charge au sein du réseau.
Il s’agit de patients présentant un handicap respiratoire, pour la plupart porteur d’une BPCO.
Le stage est effectué en ambulatoire, le plus souvent en cabinet libéral, par un kinésithérapeute référencé,
ayant bénéficié d’une formation spécifique par le réseau.
Ce programme est réalisé dans le cadre de protocoles validés par notre commission scientifique.
Il comporte 20 à 30 séances d’une heure et demi chacune, 2 à 3 fois par semaine, comprenant : kinésithérapie
respiratoire, renforcement et assouplissement musculaire, réentraînement à l’effort, éducation thérapeutique,
gestion des activités de vie journalière
La prise en charge est multidisciplinaire. Le réseau propose si besoin aux patients des consultations
complémentaires par une équipe de diététiciennes, tabacologues et psychologues.
Le dossier du patient comporte les données médicales suivantes : stade de la BPCO, appréciation du handicap
par l’exploration fonctionnelle respiratoire (EFR), les gaz du sang (GDS), le test de marche de 6 minutes et
un test d’effort cardio-respiratoire (VO2max).
Le retentissement de la maladie est apprécié par : la mesure de l’index de masse corporelle (IMC), la mesure
de la dyspnée par l’échelle de Sadoul, l’évaluation du retentissement sur l’état psychologique par le score de
Pichot et sur la qualité de vie par le score total obtenu au Questionnaire de Saint-Georges.
Cohorte :
Sur 291 patients adressés au réseau Récup’air du 1er juin 2005 au 31 juillet 2007, 284 dossiers ont été validés
par la coordination médicale. Nous avons retenu pour notre étude 116 dossiers exploitables (40.8%).
Sur les dossiers non retenus :
- 46 patients sont en cours de RR (16.2%)
- 59 patients ont abandonné ou n’ont pas réalisé leur RR (20.8%)
- 63 patients ont des dossiers qui ne sont pas conclu ou en attente de l’être (22.2%)
On déplore 6 décès survenus en dehors des séances de RR.
Données épidémiologiques :
Sur les 116 dossiers retenus on observe :
► une prédominance masculine (76.72%)
► une moyenne d’âge de 67 ans (38 à 90 ans)
► 91% des patients sont des BPCO de stade II ou plus avec une majorité de stade III (stade II : 26.85%,
stade III : 56.48%, stade IV : 14.81%)
Critères d’évaluation :
Les critères retenus par notre commission scientifique sont :
1) Pour apprécier l’efficacité médicale de la RR au sein du réseau :
●l’échelle de Sadoul
●le questionnaire de Pichot
●le test de marche de 6 minutes
●le sevrage tabagique à 3mois
Ces critères ont été recueillis avant et après le stage de RR.
On considère comme significatif l’amélioration d’au moins un de ces critères :
●réduction de la dyspnée d’un point sur l’échelle de Sadoul
●normalisation du score de Pichot (si anormal initialement)
●augmentation de 40 mètres ou de 10% de la distance parcourue au test de marche de 6 mn
●obtention d’un sevrage tabagique à 3 mois
2) Pour apprécier l’amélioration de la qualité de vie , une réduction d’au moins 4 points du score
total sur le questionnaire de Saint-Georges
Résultats :
 La RR réalisée
dans le cadre du réseau Récup’air correspond bien aux recommandations
tant sur la sélection des patients que sur les modalités de réalisation du stage.
Les 116 patients ont réalisé en moyenne 27,7 séances, la durée moyenne des stages est de
86 jours soit 2,8 mois
Le taux d’abandon comprenant l’interruption définitive et la non réalisation du stage est
de 20,8%. Dans les causes d’abandon on retient principalement des raisons médicales et
un manque de motivation.
 Sur les 116 patients, 74 patients soit 64% ont améliorés au moins un des quatre critères
médicaux retenus :
● 59 patients (50,88%) ont amélioré 1 critère
● 13 patients (11 ,2%) ont amélioré 2 critères
● 2 patients (1,7%) ont amélioré 3 critères
● 42 patients (36,2%) n’ont amélioré aucun critère
- Sur 15 patients tabagiques actifs (soit13 % de la cohorte ) 3 patients sont sevrés à 3 mois
(20%)
- Sur 19 patients ayant initialement des scores de Pichot anormaux (16%), 14 patients l’ont
normalisé soit 73,7%
- 45% des patients améliorent l’échelle de Sadoul
- 19% des patients améliorent leur test de marche
 En ce qui concerne l’évolution de la qualité de vie nous observons sur les 116 patients une
amélioration du score global du questionnaire de Saint-Georges d’une moyenne de 10,6
points.
- 81 patients ont amélioré de façon significative leur score global au QSG soit 69.8% de la
cohorte
- Parmi les 42 patients qui n’ont amélioré aucun critère médical on note que 28 d’entre eux
(66.6%) ont amélioré leur score global en moyenne de 9,6 points
 Si l’on prend en compte l’amélioration de la qualité de vie et/ou les critères médicaux on
observe que 102 patients sur 116 soit 88% se sont améliorés après leur stage de RR.
Discussion :
Nos résultats restent concordants aux données de la
littérature en particulier aux résultats obtenus par les
programmes de RR réalisés en centre.
Parmi les critères médicaux retenus pour notre évaluation,
aucun d’entre eux ne paraît plus sensible qu’un autre pour
affirmer l’efficacité.
Habituellement reconnu comme un bon critère
d’efficacité, le test de marche de 6 minutes n’est pas le
paramètre le plus régulièrement amélioré dans notre
étude .
On note par ailleurs une très nette amélioration des scores
de la qualité de vie.
Il existe certainement un intérêt du test d’endurance pour
optimiser l’évaluation de l’efficacité médicale d’un stage
de RR. Ce test est inclus dans nos prochaines évaluations,
malgré les difficultés de sa réalisation dans le cadre d’un
réseau.
Conclusion :
Un stage de RR ambulatoire est donc possible et efficace
au sein d’un réseau de soins.
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