Asthme aigu grave (AAG) définition • La maladie asthmatique est une maladie inflammatoire chronique des voies aériennes entrainant des symptomes généralement associés à une obstruction diffuse, variable et souvent réversible. • L’asthme aigu grave correspond à une crise inabituelle ayant au moins un critère clinique ou paraclinique de gravité. épidémiologie • L’asthme touche de 4 à 9% de la population selon les études • Le nombre d’hospitalisation par an en France pour asthme aigue grave serait situé entre 8000 et 16000. • En 1993 la mortalité directement liée à l’asthme était de 2000 personnes en France • Cette mortalité touche surtout des personnes agées ayant souvent d’autres facteurs de risque associé. • Chez le sujet jeune la mortalité est souvent liée à une anoxie cérébrale ayant eu lieu avant l’hospitalisation. • La fréquence des décés en réanimation est variable selon les études: elle est en moyenne de 4% et varie selon l’age: – avant 35 ans elle est d’environs 1% et augmente ensuite avec l’age est les facteurs de risques associés pour atteindre 11% au dela de 65 ans. Facteurs de risques de déclencher un AAG • Les AAG suraigu c’est-à-dire s’aggravant en moins de 24 heures correspondent à environs 10% des AAG, ces formes seraient plus sensibles au béta-2-mimétiques. • Les femmes feraient plus d’AAG (55% de tout les AAG). • La maladie asthmatique est d’autant plus sévère et les AAG d’autant plus grave que les patient appartiennent à des minorités socialement défavorisées, la toxicomanie notamment à la cocaïne serait un facteur de gravité important. Facteurs pouvant induire un AAG • Mauvaise prise du traitement de fond • Prise d’AINS de Béta-bloquants, produits de contrastes prise d’antibiotique en cas d’allergie. • infections ORL ou des voies respiratoires (virus ,bactéries intracellulaires). • Facteurs émotionnels • Hyperventilation dans un contexte de changement de température. Physiologie et physiolopathologie de l’AAG • Inflammation locale avec pour conséquence – une activation des mastocytes, éosinophiles avec augmentation du taux local de lymphocyte T, de neutrophiles et de macrophages. – Activation du système non adrénergique non cholinergique – Hyperréactivité sympathique. • Les conséquence de ces phénomènes inflammatoires sont – Une bronchoconstriction. – Un œdème de la muqueuse. – Une hypersécrétion glandulaire. Artère pulmonaire bronchiole bronchiole alvéole alvéole capillaire pulmonaire Sujet sain veine pulmonaire Asthme aigu grave: consequences respiratoires et hémodynamiques Conséquence respiratoires – Augmentation des résistances a l’écoulement de l’air avec notamment un freinage expiratoire. – Augmentation du volume pulmonaire téléexpiratoire, de la capacité résiduelle fonctionnelle, du volume résiduel – Augmentation du travail respiratoire. Conséquences hémodynamiques: – La résistance à l’éjection ventriculaire droite est génée par l’hyperinflation pulmonaire qui écrase les vaisseaux intra-alvéolaires. Ce mécanisme est aggravée par la vasoconstriction pulmonaire hypoxique – Cela entraine: • Dilatation du VD • Gène au remplissage du VG associé à une diminution du passage du sang vers le VG. • Ces mécanisme varient au cours du cycle respiratoire ce qui explique le pouls paradoxal. Asthme Aigu Grave Cela correspond à une crise d’asthme présentant un ou plusieurs facteurs de gravité Facteur de risques d’AAG lié au terrain • Au moins une hospitalisation pour crise d’asthme dans l’année précédente. • Un antécédent d’intubation. • Une corticothérapie dans les trois mois qui précédent pour crise d’asthme. • Le tabagisme,l’abus de sédatifs ou de stupéfiants. Conférence de consensus de la SRLF et SFAR 2002. Traitement de l’AAG • Le traitement doit être instauré le plus précocement possible. oxygénothérapie • Son indication est formelle. • Débit supérieur ou égal à 6 à 8 litres. • L’hypoxémie est liée à l’inhomogénéité du rapport ventilation/perfusion. • Ils peut servir de gaz vecteur pour la nébulisation. • Importance du monitorage de la Spo2. Béta-2-mimétique • C’est le traitement prioritaire de la crise d’asthme aigu grave. • Ils ont un indexe thérapeutique élevé agissent précocement et sont les bronchodilatateurs les plus puissant. Béta-2-mimétique • La forme intraveineuse ne présente pas de bénéfice par rapport à la forme inhalé. On retrouve de plus deux fois plus d’efet secondaire dans la forme IV Effectiveness of IV B-Agonists in treating patients with acute asthma in the emergency departement: Travers et al chest octobre 2002 • La forme sous cutanée ne présente que peu d’intérêt par rapport à la forme inhalée Conférence de consensus de la SRLF et SFAR 2002. Béta-2-mimétique • Forme nébulisation: elle ne demande pas de participation particulière du patient. • 5 mg de salbutamol ou de terbutaline, nébulisé dans un masque spécifique avec un débit d’oxygène de 6 à8 l/min au moins trois fois la premiere heure puis 5 mg toutes les trois heures. Anticholinergiques inhalés • pas plus d’effets secondaires retrouvés. • Ils agissent en bloquant l’effet broncho constricteur liés au système parasympathique mais n’agissent pas par exemple sur l’histaminolibération et l’inflammation. • Leur pic d’efficacité est situé entre une et deux heures et ils agissent entre 3 et 9 heures. Anticholinergiques inhalés The role of anticholinergics in acute asthma treatment. J.Rodrigo end carlos Rodrigo. CHEST juin 2002. Anticholinergiques inhalés • L’utilisation associée d’un anticholinergique inhalé en plus d’un béta-2-mimétique améliorerait le Peak-flow de 7,3 % (soit environs 30 L/min). • La dose proposée est de trois nébulisations de 500 microgrammes de bromure d’ipratropium la première heure associée au aérosols de béta-2-mimétiques. corticothérapie • Intérêt de la corticothérapie précoce+++ • Effets anti-inflammatoire, augmente le nombre et l’affinité des récepteurs Béta-2-agonistes. • Pas d’intérêt d’une posologie élevée. • Intérêt de la forme IV (ou éventuellement per os si possible ce qui permet une administration précoce). • Pic d'efficacité à 6 à 8 heures de la prise. corticothérapie • La posologie recommandée est de 1 à 2 mg/kg/j d’équivalent de methyl-prednisolone. Sulfate de magnésium Intravenous and nebulised magnesium sulphate for acute asthma:systematic review and meta-analysis. S mohammed. Emerg med J 2007. Sulfate de magnésium • Inhiberait la contraction des muscles lisses. • Posologie de 1 à 2 g administré en 20 minutes. Aminophylline • Indexe thérapeutique étroit. • Pas d’intérêt démontré dans la prise en charge de l’asthme aigu grave. Antibiotiques • Ils ne sont pas automatique: À réserver au patient présentant une infection bronchopulmonaire patente. • En dehors des patients allergique les Bétalactamines sont préférentiellement utilisées. • Parfois infection retrouvées par germes atypiques. Ça va mal docteur… La VNI dans la crise d’asthme • Cela parait être séduisant. Noninvasive Positive Pressure Ventilation in Status Asthmaticus. Meduri Chest 1996. Mais la Vni dans la crise d’asthme • • • • Nécessite réellement une équipe entrainée. Peut évoluer de manière catastrophique. Ne pas pour autant retarder l’intubation. Réglages principaux: • PEEP située entre 3 et 5 (inférieure à l’autoPEEP) • Aide suffisante pour avoir un Vt expiré situé au alentour de 7 ml/KG • FiO2 suffisante pour avoir une SaO2 supérieure à 90% Quand intuber une crise d’asthme ? • Morbidité et mortalité immédiate non négligeable. • C’est les critères cliniques qui prédominent. Soit: – Dégradation clinique malgré un traitement conventionnel bien conduit. – Présentation grave d’emblée: – Trouble de la conscience. – Bradypnée. – Arrêt cardio-respiratoire. Dans quel conditions ? The pulmonary physician in critical care.Acute severe asthma in the critical care unit.Phipps. Thorax 2003. intubation • Pré oxygénation en position assise. • Intubation en décubitus dorsal. • Induction séquence rapide – Kétamine ou éthomidate. – Curare dépolarisant. • Utilisation d’une sonde d’intubation à ballonnet du plus grand diamètre possible. Comment régler le respirateur • Mode de ventilation: volume contrôlé à débit carré. • Fréquence respiratoire basse (6 A 10 Cycles/min) • Volume courant restreint (6 à 8ml/kg). • Débit d’insuflation élevé. • FiO2 adaptée à la SaO2. • Pas de PEP. • Augmentation du temps expiratoire sur le rapport I/E. Comment régler le respirateur • Objectifs – Pression plateau inférieure ou égale à 30 cmH2O. – Peu d’intérêt de la surveillance de la pression de pointe: composante résistive de l’arbre bronchique – PaO2 supérieure ou égale à 80 mmhg. – La capnie n’est pas un élément de décision. – Évaluation de l’hyperinflation dynamique souvent sous estimée par la mesure de la PEPi dans ce contexte: Importance de la surveillance de la pression de plateau. – Diminuer l ’espace mort instrumental. Limites de la mesure de l’auto-PEP 5 13 20 5 12 Leatherman et al. CCM 1996;24:541-546) Asthme Clinique Intermittent Persistant léger Symptômes Symptômes < 1/semaine > 1 /semaine, Exacerbations < 1/j Symptômes brèves Symptômes nocturnes > 2/mois nocturnes < 2 mois Persistant modéré Persistant sévère Symptômes quotidiens Crises retentissant sur activité et sommeil Symptômes nocturnes > 1 semaine Symptômes permanent Exacerbation fréquente Asthme nocturne fréquent Limitation activités Variabilité DEP < 20% 20 – 30% >30% >30% VEMS > 80% > 80% 60% < VEMS < 80% < 60%