pathologie de la post-hypophyse

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PATHOLOGIE DE
L’HYPOPHYSE
Dr Anne-Lise Lecoq
Service d’Endocrinologie-Diabetologie-Nutrition
(Pr M. Marre)
GH Bichat-Claude Bernard
RAPPELS ANATOPHYSIOLOGIQUES SUR LA
GLANDE HYPOPHYSAIRE
L’hypophyse et l’hypothalamus
• L’hypophyse et l’hypothalamus sont des
petites glandes en forme de noisettes
situés à la base du cerveau. L’Hy est
située dans la selle turcique et L’Ho juste
au dessus.
• Entre ces 2 glandes ont trouvent des filets
nerveux et des vaisseaux qui constituent
la tige pituitaire et permet la
communication entre ces 2 organes.
Hypothalamus
Hypophyse
Coupe sagittale
L’hypophyse est nichée dans un berceau osseux: la selle turcique
Hypothalamus
Hypophyse
Hypophyse: 2 lobes
Antérieur: Adénohypophyse
Postérieur: Neurohypophyse
Selle turcique
Qu’est-ce qu’une hormone? Du grec « Hormôn » : exciter
• Substance chimique élaborée par une cellule qui agit
spécifiquement sur une autre cellule qui exprime une
protéine réceptrice qui la reconnaît.
Suite à un stimulus, l’hormone est sécrétée dans le
compartiment interstitiel, puis diffuse à travers les parois
vasculaires pour atteindre le sang.
L’hormone va être transportée vers des « cellules-cibles »
qui expriment des récepteurs spécifiques.
Certaines hormones agissent selon un mode paracrine ou
autocrine.
Le système endocrinien est un système de communication
public, mais spécifique
•
•
•
•
Signal Chimique
Production et sécrétion par les cellules spécialisées
Transport public: le sang
Récepteurs spécifiques (surface ou intracellulaire)
Épiphyse
(glande pinéale)
Hypothalamus
Hypophyse
mélatonine
Neurohromones
ADH, ocytocine
aMSH, Libérines,
inhibines…
7 hormones
PRL, TRH, ACTH,
GH, FSH, LH, MSH
• L’hypothalamus est un centre nerveux intégrateur
très important qui présente une fonction endocrine.
• L’hypophyse est sous le contrôle de l’hypothalamus.
• L’hypophyse contrôle d’autres glandes endocrines: la thyroïde,
les surrénales, les glandes mammaires et les gonades.
Contrôle de l'hypothalamus sur l'hypophyse
Hypothalamus contrôle toutes les sécrétions de l'hypophyse
Hypothalamus sécrète des:
Hormones de libération
(stimulines)
Stimulent la sécrétion
d'hormones par l'hypophyse
Hormones d'inhibition
(inhibines)
Inhibent la sécrétion
d'hormones par l'hypophyse
Hormones sécrétées par le TD, les reins, l’estomac…
T3, T4,
Calcitonine,
parathormone
Catécholamines,
Corticostéroïdes
Thyroïde et
parathyroïdes
Glande surrénale
Thymus
Thymuline
thymopoiétine
Pancréas
endocrine
Oestrogènes,
Progestérones
Ovaires
Testicules
testostérone
Insuline
Glucagon
Somatostatine
Amyline
Peptide PP
Ex.
Sécrétion de
l'ocytocine lors de
l'accouchement
Stimulation
- Rétroaction positive Réflexe de Fergusson
Hypophyse
Ocytocine (OT)
Pendant le travail
Contractions de l'utérus
Hormones
Hormone de
croissance (GH)
Cellules
sécrétrices
somatotropes
libérines
Inhibines
Somatocrinine
(GHRH)
Somatostatin
e
(GHIH)
Somatostatin
e
(GHIH)
Thyrotrophine
thyréostimuline
thyrotropes
Thyréolibérine
H.
Folliculostimulante
(FSH)
H. Lutéotrope (LH)
ou lutéinisante
gonadotropes
Gonadolibérine
(GnRH)
gonadotropes
Gonadolibérine
(GnRH)
Prolactine (PRL)
Lactotropes
PIH
H. adénocorticotrope
(ACTH)
corticotrophine
H. Mélanotrope
MSH
corticotropes
H. de libération
de la PRL (PRH, TRH)
Corticolibérine
(CRH)
CRH
dopamine
corticotropes
ADENOMES HYPOPHYSAIRES
Bénins, les adénomes hypophysaires sont des tumeurs bien
différenciées, de croissance habituellement lente sur
plusieurs années, développées de manière monoclonale à
partir des cellules endocrines antéhypophysaires.
Ils représentent 10 % des tumeurs intracrâniennes.
On distingue les microadénomes dont le plus grand
diamètre est inférieur à 10 mm, et les macroadénomes
qui peuvent représenter de volumineuses tumeurs
envahissantes.
•
Les adénomes peuvent être non-sécrétants, révélés
alors par le syndrome tumoral associé éventuellement à des
signes d’hypopituitarisme, ou sécrétants :
• les prolactinomes, les plus fréquents, entraînent
le classique syndrome aménorrhéegalactorrhée;
• les adénomes somatotropes sont responsables
de l’acromégalie;
• les adénomes corticotropes entraînent une
maladie de Cushing
• et les adénomes thyréotropes, plus rares, une
hyperthyroïdie.
SYNDROMES
D’HYPERFONCTIONNEMENT
L’ACROMEGALIE
• L’acromégalie (adulte) est une hypersécrétion
d'hormone de croissance (GH) correspondant
le plus souvent à un adénome hypophysaire.
Son traitement est le plus souvent chirurgical
d’emblée
• Chez l'enfant (Gigantisme) ou l'adolescent:on
notera un acromégalo-gigantisme du fait de
l'absence de fusion des épiphyses
Dosages hormonaux
- Le diagnostic biologique repose sur la constation de:
taux élevés de GH (valeurs normales entre 0 et 5ng/ml)
non freinables par l'hyperglycémie au cours d'une HGPO
Il peut exister parallèlement:
- des stimulations paradoxales par le TRH ou le LHRH
- une élévation de l'IGF-1 (somatomédine C) et de l'IGF-BP3
- des anomalies de pulsatilité de GH avec sécrétions
anarchiques
- Les autres dosages vont chercher à étudier le retentissement
de l'adénome sur l'anté et la post-hypophyse.
• Le traitement obtient souvent un résultat
imparfait du fait du diagnostic trop tardif de
l'acromégalie et de la présence d'une tumeur
invasive
• Dans la plupart des cas:
- Chirurgie de première intention
- En cas de non guérison ou de récidive:
radiothérapie hypophysaire,
- En attendant son action sous analogue de la
somatostatine
L’HYPERPROLACTINEMIE
Autres causes
d’hyperprolactinémie
•
•
•
•
•
•
•
•
Grossesse
Allaitement
Déconnexion de la tige pituitaire
Médicaments
Hypothyroïdie
Insuffisance rénale chronique
Cirrhose
SOPK
SYNDROMES
D’HYPOFONCTIONNEMENT
• Définition
Il s’agit d’une mise en défaut de tout ou
partie de l'anté-hypophyse
(hypopituitarisme), d'origine hypophysaire
ou supra-hypophysaire, primitive ou
secondaire, entrainant un déficit sécrétoire
périphérique.
Type de description : Insuffisance antéhypophysaire globale de l'adulte
• 1. Aspect général évocateur:
- faciès pâle, de teinte albâtre, avec un
visage peu expressif et juvénile
- peau fine, atrophique, sèche
- hypopilosité du visage des creux axillaires
et des régions sexuelles
- cheveux fins, cassants
- aréoles des seins
dépigmentées
- sujet adynamique,
asthénique,
indifférent, frileux
- chez l'homme,
changement de la
voix, faible, à tonalité
féminine
2. Les autres signes endocriniens
- le déficit gonadotrope est précoce et
constant avec:
- chez l'homme, impuissance, baisse de la libido,
atrophie testiculaire
- chez la femme, aménorrhée sans bouffées de
chaleur, baisse de la libido, sécheresse des
muqueuses et atrophie des seins
- le déficit thyréotrope survient plus
tardivement pas de signes de myxoedème, pas
de goitre. Le sujet est ralenti et frileux
- le déficit corticotrope s'accompagne:
• d'une asthénie et d'une hypotension
orthostatique
• pas de mélanodermie ni
d'amaigrissement
• pas de choc cardio-vasculaire du fait de
l'intégrité du système rénine-angiotensine.
- Chez l'adulte, le déficit somatototrope
qui est fréquent passe inaperçu
3. Signes généraux:
- anémie modérée, de type normocytaire et
hypochrome
- hypoglycémie fréquente
4. L'évolution non traitée, se fait vers :
- la survenue d'hypoglycémies graves
- l'insuffisance surrénale aigüe
- le coma (hypothermie, collapsus cardiovasculaire)
B. Formes cliniques
1. Insuffisance anté-hypophysaire
de l'enfant
- nanisme hypophysaire de type
harmonieux
- Age statural < age osseux < age
réel
- cassure de la courbe de
croissance dès 1 an
- fonctions supérieures
habituellement
normales
- diagnostic parfois plus
tardif à l'adolescence
devant un
impubérisme
DEFICITS ENDOCRINIENS
1. Le déficit gonadique
Les
hormones
périphériques
sont
diminuées: Testostérone, Testostérone
libre abaissées, Estradiol, progestérone
abaissées LH, FSH diminuées
Le test LHRH précise le niveau de la
lésion. En cas de lésion hypothalamique,
la réponse de LH, FSH peut être faible du
fait d'une désensibilisation.
DEFICITS ENDOCRINIENS
2. Le déficit thyroidien
Diminution des hormones périphériques T3,
T4. TSH abaissée
Le Test TRH long indique:
- en cas de non réponse, une origine
hypophysaire
- en cas de réponse faible avec un plateau
au cours des temps tardifs (120'), une
origine hypothalamique
DEFICITS ENDOCRINIENS
3. Le déficit corticotrope
Cortisol, CLU abaissés, ACTH et ßLPH sont
basses.
Le test au CRH précise le niveau d'atteinte
avec non-réponse d'ACTH en cas
d'origine hypophysaire
La métopirone permet d'explorer l'ensemble
de l'axe corticotrope
DEFICITS ENDOCRINIENS
4. Le déficit somatotrope
Les valeurs de GH et IGF-1 sont basses. On
observe une non réponse de GH à au
moins deux tests de stimulation
- Test glucagon
- Hypoglycémie insulinique ou test à
l'arginine
La GH en condition stimulée est inférieure à
10µg/l
DEFICITS ENDOCRINIENS
5. Le secteur prolactinique
- les valeurs de prolactine sont basses et ne
sont pas stimulées par TRH.
6- Tendance aux hypoglycémies
ETIOLOGIES Hypophysaires
1 - Nécrose pituitaire hemorragique du postpartum
dans les suites d'un accouchement
hémorragique (syndrome de Sheehan)
pas de retour de couche ni de montée
laiteuse, puis aménorrhée secondaire. Les
atteintes sont dissociées dans 1/3 des cas
ETIOLOGIES Hypophysaires
2- iatrogènes: chirurgie, radiothérapie (souvent à
distance de l'irradiation)
3-
tumeurs hypophysaires (le plus souvent
macroadénome)
- sécrétant à GH ou PRL
- non sécrétant (adénome gonadotrope ou à
sous-unités alpha)
- rarement un cancer de l'hypophyse
- tumeurs non endocrines : méningiomes,
gliomes , métastases notamment du cancer du
sein, anévrysmes etc………
ETIOLOGIES supra-hypophysaires
- les tumeurs
* le craniopharyngiome
• autres tumeurs comme les gliomes du chiasma,
les métastases, les méningiomes et les
anévrysmes (de la communicante antérieure)
- les autres causes
maladies inflammatoires avec granulomes, la
chirurgie, les méningites
c) les atteintes idiopathiques représentent 30%
des insuffisances anté-hypophysaires. Une
forme familiale a été décrite.
TRAITEMENT
Il sera d'abord étiologique : ablation d'une
tumeur, traitement général d'une maladie
inflammatoire, infectieuse
Il sera aussi symptomatique, en corrigeant
les déficits hormonaux.
Avant tout les secteurs vitaux corticotrope et
thyroidien
- au niveau corticotrope: Cortisone (20-30mg/j).
A la différence de l'insuffisance surrénale
périphérique, il n'y a pas de nécessité d'un
traitement minéralo-corticoide.
- l'adaptation du traitement à visée thyroïdienne
s'effectue sur les taux de T4 et non pas sur la
valeur de TSH.
Le secteur gonadotrope
- chez la femme, estrogènes naturels et progestérone
Estraderm TTS, Estrogel et Utrogestan
en cas de déficit gonadotrope d'origine
hypothalamique, possibilité d'induction d'ovulation
par clomid ou pompe LHRH iv (injection pulsatile)
- chez l'homme, androgènes retard (Androtardyl IM)
pour stimuler la spermatogénèse, on peut associer
androgènes et HCG (gonadotrophines chorioniques)
Le secteur somatotrope
Les déficits en GH
- chez l'enfant,
- ainsi que certains syndromes de petite taille
bénéficient de traitements avec de la
GH humaine recombinante.
PATHOLOGIE
DE LA
POST-HYPOPHYSE
La Post-Hypophyse libère 2 neurohormones
Neurones sécrétoires
Magnocellulaires
de l’hypothalamus
Noyau paraventriculaires
Noyau supraoptiques
1. L'hormone antidiurétique
(ADH ou vasopressine)
2. L'ocytocine (OT)
Plexus du lobe
postérieur
Posthypophyse
(neurohypophyse)
Plexus : jonctions entre système artériel et veineux, lieu de libération des hormones
Hormones de la post-hypophyse: Neuro-hormones
Effets
Ocytocine
Régulation de la sécrétion
(1) Stimule la contraction
(1) Réflexe de Fergusson
Des fibres musculaires
Production pendant le
Lisses de l’utérus durant
travail
suite
à
la
l’accouchement
distension de l’utérus
(2) Stimule la contraction des (2)
Stimulation
des
cellules myoépithéliales des
mamelons et échanges
glandes mammaires
sensoriels avec le bébé
Pour l’éjection du lait
ADH (Hormone anti-diurétique)
ou vasopressine
(1) Diminue
le
volume
d’urine produite par les
reins
(2) Réduit les pertes d’eau
par la transpiration
(3) Élève la pression artérielle
par
vasoconstriction
artérielle
(1) Elévation de la pression
osmotique, suite à une
déshydratation,
à
la
diminution de la volémie,
à la douleur et au stress
(2) Une faible pression
osmotique, une volémie
élevée et l’alcool inhibe la
sécrétion de l’ADH
Diabète insipide : symptômes
Déshydratation rapide
Diurèse abondante jusqu’à 30 l/24h
Osmolarité urinaire effondrée : 50
mosmol/l
Hyperosmolarité extra et intra-cellulaire
Hypernatrémie sévère
TRAITEMENT
L'objectif est d'apporter de l'ADH ou un analogue
synthétique par voie exogène afin de permettre une
antidiurèse efficace.
On dispose d'un analogue synthétique de la lysine
vasopressine, le DDAVP ou desmopressine
(Minirin) administré par spray nasal, 2X/j du fait
d'une longue durée d'action.
Le Minirin est utilisé en cas de Diabète Insipide
(DI) central, dit pitressosensible à titre d'opothérapie
substitutive.
.
Sécrétion inappropriée
d’HAD (SIHAD)
Hyponatrémie sans oedèmes
Etiologies
affections pulmonaires
affections neurologiques centrales
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