Approche de la personne dans son environnement social et culturel

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Approche de la personne dans
son environnement social et
culturel
Plan de cours :
1- L’individu lié à sa famille
2- L’individu lié à un groupe social
d’appartenance
3- L’individu lié à un groupe culturel et
religieux
Les sciences humaines au
service des soignants…
DEFINITION –
Les sciences humaines sont les sciences qui
ont pour objet de produire un savoir scientifique
sur l’Homme et la société.
Elles essaient de décrire et de comprendre la vie
des hommes dans ses différentes dimensions :
les comportements individuels et collectifs, les
modes de vie, les interactions en société, les
cultures et les mœurs, les organisations et les
institutions etc…
Pour les soignants les sciences
humaines sont elles nécessaires ?
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Si l’on considère l’Homme comme un être
multidimensionnel, la réponse est claire.
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L’homme est un être biologique,
psychologique et social qu’il est nécessaire
de situer dans sa globalité, dans sa
multidimensionnalité.
Une approche globale…
…du patient
…de la maladie
…de la prise
en charge
Vie du patient (temps)
Maladie
Intervention professionnelle
(le soin)
Domaine de compétence
Connaissance de la personne :
Situer la personne aidée dans son contexte social et culturel
Son environnement
culturel
Son environnement
social
Son environnement
familial
L’individu
L’individu est pris dans différentes sphères qui se superposent et
interagissent entre elles : la sphère familiale, sociale et culturelle.
On pourrait ajouter à ce schéma l’environnement professionnel (il en sera moins
question aujourd’hui).
L’identité de l’individu est la résultante (en partie) de l’influence que ces différents
contextes de vie exercent sur lui (même si l’individu conserve toujours une certaine
marge de manœuvre et de liberté).
Le temps de l’hospitalisation…
La personne qui, parce qu’elle est malade,
est amenée à séjourner en milieu hospitalier,
peut ressentir l’hospitalisation avec
angoisse.
Une institution totale…
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L’hôpital pourrait être considéré, selon la définition
fournie dans les travaux du sociologue américain, E
Goffman, comme une institution totale.
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« Un lieu de résidence ou de travail où un grand
nombre d'individus, placés dans une même
situation, coupés du monde extérieur pour une
période relativement longue, mènent ensemble une
vie recluse dont les modalités sont explicitement et
rigoureusement réglées ».
La maladie provoque souvent
une crise identitaire …
L’identité : le Soi, c’est la manière dont nous nous
définissons, en nous-mêmes et parmi les autres avec la
certitude de rester le même jusqu’à la fin de sa vie, tout en
changeant.
Dans la relation au soigné, il est donc important pour le
soignant d’avoir conscience que l’individu qu’il soigne et
accompagne est un être multidimensionnel qui évolue dans
un contexte social, familial, culturel, professionnel.
Contexte qui va interférer dans la relation soignant-soigné.
Le lien social…
Chacun de nous, qu’il le veuille ou non, se
trouve toujours inséré à un titre ou à un autre
dans un lieu, un milieu, un contexte familial,
professionnel, relationnel.
La notion de Lien social signifie en sociologie
l'ensemble des appartenances, des affiliations,
des relations qui unissent les gens ou les
groupes sociaux entre eux.
Le lien social représente la force qui lie, par
exemple, les membres d'une famille entre eux,
ou les membres d'une communauté.
1- L’individu lié à sa famille…
Accepter le patient comme une personne signifie avant
tout l’accepter avec et dans son entourage. II appartient
donc aux soignants de trouver une relation équilibrée
entre patient / famille et soignants.
« La famille est souvent le premier soignant, celle qui
était Ià avant nous les professionnels, celle qui peut
être notre alliée ou notre ennemie selon les relations
qui s’établiront, celle qui dans tous les cas compte
pour le malade, donc que nous ne pouvons ignorer
en tant que soignant »
(PURCE-JOXE (Ch.). Accompagner les familles, Revue
de, l’infirmière, 10 mai 1990, p. 32.)
Ex 1 Les gens du voyage
La famille : il faut commencer
par la définir…
La famille se présente comme le lieu de rencontre de 3 types de
relations dites de parenté :
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L’alliance : Traditionnellement, le mariage est la condition 1ère
de la constitution de la famille. Le mariage unit (au moins) deux
conjoints et vise à donner un statut légitime aux enfants nés de
cette union.
La filiation : c'est la relation qui unit les enfants à chacun des
parents. La filiation désigne la transmission de la parenté des
ascendants aux descendants. Précisément, la filiation est la
règle qui détermine comment l'individu, en vertu de sa
naissance, devient membre de tel ou tel groupe de parenté et
acquiert de ce fait les principaux éléments de son identité sociale
(ex : le nom) et de son statut (ex : le droit en matière d'héritage).
La germanité : c'est la relation entre frères et/ou soeurs.
La famille aujourd’hui…
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Les propos pessimistes ne manquent pas lorsqu’il
s’agit de brandir la menace d’une disparition de
l’institution familiale.
Depuis les années 70, les divorces ont connu une
progression spectaculaire (1 couple sur 3 divorces),
l’union libre concurrence le mariage et le taux de
fécondité a été divisé par 2.
Ces données peuvent effectivement laisser penser
que la plus vieille institution du monde, la famille, est
en pleine débandade.
Des sociologues se penchent régulièrement sur ses
transformations et beaucoup de travaux montrent
plutôt une extraordinaire vitalité des liens
familiaux.
La famille…
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Ex 2 : Les nouveaux pères : mythe ou réalité ?
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Ex 3 : L’entourage du patient dans le contexte de la maladie
grave.
« La famille peut être comparée à un mobile en équilibre.
Qu’un nouveau membre vienne à s’ajouter, ou qu’un des
membres existants vienne à être malade ou à disparaître,
/‘équilibre est détruit temporairement » (MOUREN MATHIEU
(A.M.I. Soins palliatiis, Quebec, 1987, p. 11.)
Le personnel soignant est impliqué dans la dynamique familiale
lors de ces maladies et il est confronté aux réactions souvent
imprévisibles de la famille à chaque étape de la maladie (colère,
anxiété, dépression, agressivité des proches).
La socialisation…
L’institution familiale représente également le lieu privilégié du
processus de socialisation.
Socialisation : Ensemble des mécanismes par lesquels les
individus assimilent les normes, les valeurs et croyances
d’une société, d’une collectivité, de leur groupe familial, de
leur groupe social.
Valeurs : En sociologie, choses ou manières d’être
considérées comme estimables et désirables, idéaux qui
orientent les actions et comportements d’une société, d’un
groupe social. (Ex : le travail, l’honneur, l’égalité…).
Normes sociales : Règle de conduite dans une société ou
un groupe social, notamment des manières d’agir. Les
normes sociales précisent ce que l’individu peut ou ne peut
pas faire. Elles traduisent les valeurs et les idéaux
dominants de la société ou du groupe.
La socialisation…
On distingue la socialisation primaire (ou
socialisation de l’enfant) et les socialisations
secondaires (processus d’apprentissage et
d’adaptation des individus tout au long de
leur vie).
La socialisation…
L’institution familiale représente le lieu
privilégié du processus de socialisation. Et
ces manières de penser, d’agir, de sentir
(transmises lors de ce processus de
socialisation) varie considérablement selon le
milieu social auquel on appartient.
Le soigné, en plus d’appartenir à un groupe
familial, appartient également à un groupe
social définit. Ce qui aura également des
incidences dans la relation de soin.
2- L’individu lié à un groupe
social d’appartenance
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Ex 1 : Les comportements de santé, Luc Boltanski, « les usages
sociaux du corps », 1971
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L’accès au soin, lui-même, varie en fonction des couches
sociales : le haut comité de la santé publique met l’accent sur
les effets de la précarité sur la santé.
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Le constat est bien connu : l’espérance de vie suit l’évolution de
l’échelle sociale.
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Ex 2 : L’allaitement : une pratique socialement différenciée…
3- L’individu lié à un groupe
culturel et religieux
Au sens anthropologique, la culture
correspond aux manières de faire, de
sentir, de penser propres à une
collectivité humaine. La culture détermine
notre vision du monde et nos prises de
décision.
Le piège de l’ethnocentrisme…
Prendre conscience et prendre en compte, dans le soin,
l’appartenance culturelle ou encore religieuse des patients
empêche le soignant de tomber dans le piège de
l’ethnocentrisme.
L’ethnocentrisme signifie, pour tout être humain, que sa
propre façon de penser et d’agir est la meilleure, la plus
appropriée. Cette tendance universelle perpétue l’attitude
voulant que des croyances, différentes de sa propre culture,
soient bizarres, étranges et non éclairées et qu’elles soient
par conséquence «pas correctes», l’ethnocentrisme est le
principal obstacle à la prestation de soins consciemment
ouverts à la culture de l’Autre.
Quelques exemples …
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Ex 1 : La pudeur et l’intimité
La pudeur est un phénomène éminemment social
et culturel.
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Ex 2 : L’hygiène
Selon les cultures, on ne considère pas comme
propres et purs et à l’opposé, sales et impurs les
mêmes choses
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Ex 3 : Les repas
On ne mange pas n’importe quoi, de n’importe
quelle manière, avec n’importe qui, à n’importe
quel moment …
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Ex 4 : Les rituels mortuaires
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Ex 5 : La non-expression des sentiments
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Ex 6 : Les règles de puériculture (la pratique de
l’emmaillotement chez les tunisiens)
Nos modèles familiaux, la manière dont nous
éduquons nos enfants, comme les règles de
puériculture sont des faits qui sont culturellement
déterminés, ce ne sont en rien des catégories
naturelles et au sein de notre propre société, ces
catégories ont déjà largement évolué et
évoluerons encore.
Poupon emmailloté
1er tiers du 20è s. / France - Ile-deFrance / Matière textile,laine,toile
En Conclusion…
Pour éviter les pièges de l’ethnocentrisme, se
décentrer de ses propres habitudes
culturelles, en appréhendant le cadre de
référence de l’autre peut permettre de
comprendre sans jugement, différentes
formes d’expression de la souffrance et de la
demande de soin.
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