Valorisation des séjours en Unité de Surveillance Continue

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Paris La Villette - Cité des Sciences et de l’Industrie
Lundi 25 et mardi 26 novembre 2013
Atelier n°
44
Pertinence des parcours, des soins et des actes :
pour tout DPC/APP en transversalité, une exigence
forte au service des patients
Valorisation des séjours en Unité de
Surveillance Continue :
l’Indice de Gravité Simplifié (IGS 2) est-il
pertinent ?
I.Auriant, N.Devos USC ,Clinique de l’Europe, Rouen
[email protected] - 02 32 18 14 30
Les Critères de Validation USC :
• Pour tout patient pris en charge en USC, le dossier médical précise
les circonstances d'admissions et relèvent les éléments obligatoires
et réglementaires de surveillance : IGS II, actes marqueurs USC ou
Réa, diagnostic et comorbidités associées.
• Le patient est considéré comme relevant d'une USC si :
– Un acte marqueur de la liste 2 annexe 8 a été effectué
– ou le score IGS II mesuré sans âge est > 15
– ou le score IGS II mesuré sans âge est > 7 avec un diagnostic de la
liste 1 annexe 2 ± acte associé
– ou le patient est transféré de réanimation
• Dans les autres cas le patient est considéré ne relevant pas de l'USC.
Pour certaines pathologies ou actes thérapeutiques, l'annexe 3
présente les actes marqueurs comme unité de réanimation.
Les références professionnelles :
Le Rôle des USC : recommandations SFAR SRLF:
Les unités de surveillance continue ont pour vocation de prendre en charge
« des malades qui nécessitent, en raison de la gravité de leur état, ou du
traitement qui leur est appliqué, une observation clinique et biologique
répétée et méthodique » (Décret n° 2002-466 du 5 avril 2002).
En pratique, il s’agit de « situations où l’état ou le traitement du malade font
craindre la survenue d’une ou plusieurs défaillances vitales nécessitant d’être
monitorées ou dont l’état, au sortir d’une ou plusieurs défaillances vitales, est
trop sévère ou instable pour permettre un retour dans une unité
d’hospitalisation classique » (Circulaire DHOS/SDO/N° 2003/413 du 27 août
2003).
Niveau intermédiaire entre les unités de réanimation et les unités de soins
classiques, elles ne sauraient prendre en charge plus de quelques heures des
patients nécessitant une suppléance d’organe en rapport avec une défaillance
viscérale aiguë (ventilation assistée, épuration extra-rénale, traitement d’une
insuffisance circulatoire aiguë…).
Objet de l’étude:
L’objet de notre étude est de mesurer la charge
en soins des patients hospitalisés en USC et de
la comparer d’une part à la valorisation des
séjours (attribution d’un forfait SRC), d’autre
part
au
classement
en
séjours
lourds/moyennement lourds de la Version 11 de
la classification des Groupes Homogènes de
Malades (GHM) dans
une logique
d'harmonisation
de
l'organisation
et
d'optimisation des ressources.
Objectifs de l'étude :
• Améliorer la prise en charge du patient en adaptant
aux mieux les moyens / ressources aux besoins de sa
prise en charge
• Optimiser l’utilisation de l’USC en améliorant le taux de
non pertinence des admissions ou journées
d’hospitalisation
• Mesurer la charge en soins des patients hospitalisés en
USC dans une logique d'harmonisation de
l'organisation et d'optimisation des ressources
Matériel et Méthode :
Etude prospective conduite sur une durée de deux mois dans une USC
de 19 lits
Analyse rétrospective des dossiers permettant de cibler les admissions
pertinentes, les admissions justifiées et les admissions non
pertinentes.
Caractéristique de l'étude :
• Tous les patients hospitalisés dans le service de façon successive
seront inclus dans l'étude.
• Variables recueillies :
Age, IGS II, TISS 28, acte chirurgical ou médical motivant l’admission, date
d'entrée et de sortie de la surveillance USC , orientation du patient à
l'issue (hôpital, moyen séjour, domicile, décès), actes marqueurs ou
pathologie classant réanimation, Lourdeur du séjour (L) ou (ML) selon la
classification de l’Agence Technique de l’Informatisation sur
l’Hospitalisation (ATIH)
Résultats :
•
458 patients ont été inclus dans l’étude entre le lundi 7 novembre 2011
et le lundi 30 janvier 2012 (84 jours)
• L’exhaustivité de remplissage du score de gravité SAPS II est de 98% et du
score de charge en soins TISS 28 de 82%
• L’IGS II moyen est de 16,59 +/- 9,03
• Le TISS 28 moyen de 19,33 +/- 4,53
• Les séjours de 356 patients sont considérés comme lourds (L) et ceux de
102 patients comme moyennement lourds (ML).
• La durée moyenne de séjour est de 2,85 jours +/- 2,46
• L’âge moyen des patients est de 61,56 ans +/- 17,42
Résultats :
Groupe 1
Groupe 2
Groupe 3
Groupe 4
DMS < ou = 2j
gastrectomie
longitudinale
Med
DMS > 2j
280
85
14
178
Age *
61,68 +/- 18,02
39,64 +/- 10,55
69,61 +/- 12,3
61,38 +/- 16,42
DMS *
1,35+/- 0,48
2,14 +/- 1,21
6,46+/- 4,03
5,2 +/- 2,55
IGS II *
15,14 +/- 7,21
7,85 +/- 5
31,08 +/- 10,22
18,85 +/- 10,12
TISS 28 *
18,36 +/- 4,28
20,4 +/- 4,31
16,57 +/- 4,43
20,6 +/- 3,56
Supplément SRC
26 (9,3%)
3 (3,5%)
9 (64,3%)
71(39,9%)
Motif
d’admission USC
Age
infarctus du myocarde
HTA bi traitée
Insuffisance Respiratoire
Chronique
CIPAP
Obésité Morbide
Insulinothérapie
Insuffisance Respiratoire
Chronique
SAPS II ou
Sepsis
Insuffisance cardiaque
Insuffisance respiratoire
Acte Classant ou SAPS II
Défaillance
Complication > H24
Nombre
Patients
de
Résultats :
TISS 28 < 12
TISS 28 > 12
Total
22
436
458
18,59 +/- 10,2
16,48 +/- 8,97
Nombre de patients
SAPS II *
Lourdeur de séjour L
14
Lourdeur de séjour ML
SAPS II *
Supplément SRC
342
8
20,07 +/- 11,2
4 (28,57%)
16 +/- 8,2
0 (0,00%)
356
94
23,54+/- 11,7
70 (20,47%)
102
29,45 +/- 10,7
23 (24,47%)
97
(21,18%)
Résultats :
Groupe 1
Groupe 2
Groupe 3
Groupe 4
Orthopédie
Gynécologie
ORL
Urologie
67
16
17
30
Age
73,53 +/- 8,94
63,75 +/- 13,30
59 +/- 13,4
68,37 +/- 9,85
DMS
1,66+/- 1,78
3,44 +/- 3,44
2,94+/- 2,77
3,53 +/- 3,14
IGS II
18,72 +/- 5,72
17,57 +/- 5,99
11,76 +/- 7,53
7,93+/- 4,92
TISS 28
19,21+/- 4,63
17,57+/- 5,94
20+/- 5,43
19,17 +/- 3,37
6(8,96%)
3 (18,75%)
4 (23,5%)
5(16,67%)
Nombre
Patients
de
Supplément SRC
Résultats :
Groupe 5
Groupe 6
Groupe 7
Vasculaire
Digestif
Médical
Total
135
172
14
458
Age
69,61 +/- 12,3
49,03 +/- 17,46
69,61 +/- 12,3
61,56 +/- 17,42
DMS
2,85+/- 2,35
2,92 +/- 2,3
6,46+/- 4,03
2,85 +/- 2,46
IGS II
19,92 +/- 8,38
12,15 +/- 8,46
31,08 +/- 10,22
16,59 +/- 9,03
TISS 28
19,38 +/- 4,28
19,39+/- 4,71
16,57 +/- 4,43
19,33 +/- 4,53
29 (21,48%)
39 (22,67%)
9 (64,3%)
97(21,3%)
Nombre
Patients
de
Supplément SRC
Discussion
• Le premier élément à considérer est que les patients de
recrutement médicaux valorisent leur séjour en USC à 64% avec un
TISS 28 moyen à 16,57 alors que les patients chirurgicaux valorisent
20% de leurs séjours avec un TISS 28 supérieur et donc ayant une
charge en soin nettement supérieure.
• On constate que la prothèse de hanche chez une personne âgée
avec triple pontage, insuffisance cardiaque, BPCO sévère et HTA
traitée ne valorisera que dans 9% des cas. Les seules chirurgies qui
dépassent 20% de valorisation sont la chirurgie digestive, l’ORL et la
chirurgie vasculaire.
• Le TISS 28 qui reflète la lourdeur de la prise en charge, au moins
deux infirmières pour cinq malades dans toutes ces pathologies
chirurgicales post-opératoires n’est pas relevant.
Discussion
• Si l’on s’intéresse au référentiel proposé par l’ATIH séparant les
séjours Lourds et Moyennement Lourds, on constate que 80% des
séjours considérés comme lourds ne sont pas valorisés en USC par
le système actuel dépendant de l’IGS II. Les difficultés rencontrées
pour la valorisation en USC nous semblent proches de celles
retrouvées par l’ATIH pour les soins palliatifs. Ces séjours, qui
nécessitent la mobilisation de personnels paramédicaux, sont
pourtant lourds au plan économique même si l’évaluation du risque
médical semble inadaptée. L’attribution du supplément SRC en
fonction de la lourdeur des séjours d définie selon l’ATIH, dont le
codage est d’ailleurs fait en routine, permettrait dans notre étude la
valorisation de 356 séjours sur 458 (77%), ce qui serait beaucoup
plus proche de la réalité.
Discussion
•
A charge en soins supérieure la valorisation des séjours en USC est deux fois moins
importante pour les patients chirurgicaux que médicaux. Ces limites de l’IGS II déjà connue
pour la Réanimation Chirurgicale et reprécisée dans tous les argumentaires de la DGOS sont
encore plus importantes sur les USC (valorisation inférieure à 25% avec l’IGS II)
•
Quel que soit le groupe considéré, l’admission en USC est parfaitement justifiée selon la
pathologie et la durée de séjour conforme aux standards cliniques et recommandations des
sociétés savantes
•
La non valorisation des séjours entraîne inévitablement une inadéquation des ressources
en personnels et de fait une remise en cause de la justification même de l’USC : surveillance
rapprochée de patients fragiles et à terme une diminution de la qualité du soin donnée au
patient
•
Un des éléments pertinents de l’admission en USC est certainement la mesure de la charge
en soins puisque dans cette étude, le TISS 28 mesuré correspond à un besoin estimé à une
infirmière pour trois malades dans un service à rotation rapide et donc est supérieur au
standard préconisé pour les USC de 1 infirmière pour 5 patients alors que la valorisation
définitive USC n’est reconnue que pour 21% des hospitalisations
Conclusion
Au delà de la non pertinence de l’IGS II dans la
justification ou non de l’USC, la non valorisation
ou reconnaissance des séjours entraîne une
inadéquation entre gravité potentielle et charge
en soins et personnels effectivement présents
ou devant être présent pour assurer une qualité
de soins optimale
Conclusion
• Le score TISS 28 parait plus pertinent que l’IGS II compte tenu de la
typologie chirurgicale des patients hospitalisés dans notre USC pour
proposer une méthode de valorisation des séjours. De manière plus
pragmatique, la valorisation des séjours selon la lourdeur de l’activité,
définie par l’ATIH et intégrée à la « cartographie du PMSI MCO »
permettrait une reconnaissance des besoins en Unité de Surveillance
Continue.
• Il parait urgent de proposer une offre régionale adaptée en unités de
surveillance continue déconcentrées et reconnues. La question se posera
alors de la pertinence de la présence en réanimation de 50% de patients
non ventilés qui pourraient relever de ces unités à coût moindre.
• Il serait préjudiciable au patient que l’utilisation d’un score inadapté
amène à hospitaliser en unité de soins conventionnelle des patients
devant bénéficier d’une Surveillance Continue. Dans ce cas, c’est
l’existence même de nos structures de soins chirurgicales qui serait en
péril.
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