TRAITEMENTS NON MEDICAMENTEUX DE LA LOMBALGIE

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LA TENDINITE
Docteur Jean REGELE
Mercredi 13 février 2013
Sommaire
I.
INTRODUCTION
II. FORMES ANATOMO-PATHOLOGIQUES
III. LES PRINCIPALES LOCALISATIONS
1.LA TENDINITE D’ACHILLE
2.LA TENDINITE DE LA PATTE D’OIE
3. LA TENDINITE DU MOYEN FESSIER
4. LA TENDINITE DES EPICONDYLIENS
IV. CONCLUSION
I.INTRODUCTION
•
•
•
•
•
•
Diagnostic fréquent parfois abusif
Importance de la clinique
Surtout micro-traumatique
Touchant toutes les populations (sportifs – adultes –
TMS)
Diagnostic différentiel avec les apophysoses chez
l’enfant en croissance
Avoir en tête les enthèses (rhumatismes
inflammatoires)
II. FORMES
ANATOMOPATHOLOGIQUES
Le TENDON – sa constitution
• Zones d’insertion – haute et basse
• Corps – fait suite aux fibres musculaires
• Gaine péri-tendineuse
• Bourses fibreuses
LES LESIONS DU CORPS
• Tendinopathie oedèmateuse
• Tendinopathie fissuraire
• Tendinopathie mécanique nodulaire
• Tendinopathie mécanique nécrosante
1. TENDINOPATHIE OEDEMATEUSE
• Augmentation de volume du tendon, qui a
perdu sa coloration blanchâtre pour devenir gris
et d’aspect dépoli
• Le fibres collagènes sont dissociées par l’oedème
2.TENDINOPATHIE FISSURAIRE
• Lésion plus grave
• Fissuration longitudinale + ou – profonde
avec rupture fasciculaire
• La gaine ténosynoviale présente des
lésions de fibrose avec hypervascularisation
3. TENDINOPATHIE MECANIQUE
NODULAIRE
• Correspond à un stade avancé de la
dégénérescence tendineuse
• Sous l’effet des microtraumatismes
importants se produisent des rutpures
avec hyperangiogénèse et cicatrisation à
l’origine d’un nodule hypertrophique et
fibrose développée à partir de la gaine
péritendineuse
4. TENDINOPATHIE MECANIQUE
NECROSANTE
• Témoin d’un état dégénératif avancé du tendon
• Dans la gaine la fibroangiogénèse est intense et
peu s’accompagner d’un infiltrat inflammatoire
peu intense
• La présence de fissurations nombreuses et
profondes témoins de microtraumatismes
sévères et anciens, associée à des réactions de
la gaine péritendineuse peuvent aboutir à la
rupture tendineuse (tendinite d’Achille – tendon
de la coiffe des rotateurs)
LA TENDINOPATHIE
D’INSERTION
• Ex. épicondylite – épitrochléïte – tendinite
d’insertion calcanéenne
C’est au niveau de la jonction tendinoosseuse que se produisent les lésions
3 types de lésion histologiques :
1. TENDINOPATHIE NODULAIRE
• À l’insertion, le tendon est hypertrophié
avec formation de nodule correspondant à
des microruptures tendinopériostées avec
hypevascularisation
2. TENDINOPATHIE CALCIFIANTE ET
OSSIFIANTE
• Calcification se produit au niveau d’une
zone tendineuse nécrosée
• Ossification due à une réaction périostée
au niveau de l’insertion avec ostéogénèse
3. BURSOPATHIE EXSUDATIVE
• Associée à la tendinopathie
Ex. tendinobursite d’Achille
TENDINOPATHIE STENOSANTE
ET EXSUDATIVE
• Dans certaines zones, le tendon est stabilisé par
un ensemble ostéofibreux (poulie)
• Sous l’action microtraumatique le tendon peu
augmenter de volume et se bloquer lors du
mouvement
• Dans d’autre endroit, la bourse de glissement
•
s’hypertrophie et limite le glissement du tendon
(tendon du jambier postérieur)
TENDINOPATHIE ET RUPTURE
• Stade ultime de l’évolution des tendinopathies
avec 2 localisations de la rupture
– Rupture à l’insertion (ex. coiffe des rotateurs)
– Rupture au niveau du corps (ex. rupture du tendon
d’Achille) favorisée parfois par la prise
médicamenteuse ou l’utilisation de cortocoïdes en
intra-tendineux)
La rupture peut être totale ou partielle
III. LES PRINCIPALES
LOCALISATIONS
1.LA TENDINITE D’ACHILLE
• Tendinite du corps
• Le tendon est richement innervé et faiblement
•
•
•
•
•
vascularisé
Il est entouré d’un tissu de glissement le péritendon – né
de la réunion des tendons des jumeaux et du soléaire
Séparé de la face postérieure du calcanéum par la
bourse séreuse pré-achiléenne
Entouré par une aponévrose, séparé de la peau par des
bourses séreuses de Bovis
S’enroule sur le calcanéum et se termine par de
nombreuses expansions fibreuses sur l’aponévrose
plantaire
Il s’intègre dans le système suro-achiléo-calcanéoplantaire
1.L’EXAMEN CLINIQUE
• L’interrogatoire
–
–
–
–
–
Conditions de survenue
Activités physiques
Surpoids
Alimentation
Antécédents – prise de médicaments (antibiotiques,
statines)
– Horaire de douleur
• L’examen
–
–
–
–
–
–
–
–
Marche
Etude axiale des membres inférieurs
Aspect du pied
Saut unipodal – marche sur la pointe du pied
Amplitude articulaire
Localisation de la douleur – aspect du tendon
Tests d’étirements et de mise en tension (tendon court)
Examen podoscopique (pied creux ou plat – arrière pied valgus –
pronation excessive de l’avant pied
– Examen de la chaussure
• L’examen podoscopique
– Pieds creux ou plats
– Arrière pied valgus
– Pronation excessive
2.L’EXAMEN PARA-CLINIQUE
– Biologie si doute sur maladie inflammatoire ou métabolique
(spondylarthrite, goutte)
– Radiographies : éliminer une maladie articulaire – aspect des
zones d’insertion – aspect des tissus mous
– Echographie : kystes liquidiens – nodules fibreux – microcalcifications – aspect de fissuration voire de rupture
– IRM : si doute sur le diagnostic en particulier recherche d’une
rupture tendineuse
3. LE TRAITEMENT « soulager le tendon »
– Repos plus ou moins strict
– Traitement de la cause (chaussage inadapté-chaussure platemarche pieds nus …)
– Intérêt de la talonnette en liège de hauteur variable
– Si chronicité et gros troubles statiques du pied, intérêt d’une
orthèse plantaire –surtout si troubles de l’arrière pied)
– Traitement médical
• Antalgiques – AINS 8 à 10 jours –
• Traitement local –AINS local – cryothérapie en crise aigüe
– Kinésithérapie et physiothérapie
•
•
•
•
Ultra-sons – ondes radiales –
MTP
Etirements –travail musculaire en contraction excentrique
Pas d’infiltration
le préventif
–
–
–
–
Echauffement
Etirements
Hygiène alimentaire
Arrêt des médications toxiques
4. L’EVOLUTION
– Parfois longue
– Rupture
– Au maximum –immobilisation plâtrée 3 semaines
– Si persistance supérieure à 6 mois avec traitement bien
conduit, prévoir chirurgie
• Excision des nodules
• Peignage du tendon
2. LA TENDINITE
DE LA PATTE D’OIE
• Souvent évoquée devant des douleurs de la face antérointerne du genou
• Survient chez certains sportif (saut de haie, danse,
tennis) ou les femmes de + de 60 ans obèses
1. L’EXAMEN CLINIQUE
• Marche
• Axe du genou (varus favorable à la souffrance du compartiment
fémoro-tibial interne
• Possible augmentation de la peau avec infiltrat cellulalgique
• Douleur exquise 2 cm en dessous de l’interligne fémoro-tibial
interne
• Test isométrique des 3 muscles de la Patte d’Oie
– Droit interne
– ½ membraneux
– couturier
Les tests
• Couturier : flexion abduction externe de hanche et flexion rotation
interne de gnou (couché sur le dos)
• Droit interne : abduction de hanche et rotation interne de Coxofémorale contrarié (couché sur le dos
• ½ Membraneux : assis – flexion rotation interne du genou
• La palpation comparative
• La mobilisation articulaire comparative et condition de survenue
(mouvements répétés – flexion extension + ou – rotation du genou)
2. L’EXAMEN PARA-CLINIQUE
• Intérêt de la radiographie des genoux
• Possible échographie voire IRM si doute
3. DIAGNOSTIC PREFERENTIEL
•
•
•
•
Atteinte articulaire
Séquelle d’entorse L.L.I
Atteinte osseuse (tumeur, fissure, fracture de fatigue,…)
Atteinte radiculaire L3
4. LE TRAITEMENT
• Curatif
–
–
–
–
Repos
Cryothérapie – physiothérapie
AINS
+ ou – infiltration locale
• Préventif
– Echauffement
– Etirement
3. LA TENDINITE
DU MOYEN FESSIER
• Diagnostic souvent évoqué devant une douleur de la région
trochantérienne liée à une souffrance de l’insertion tendineuse du
moyen fessier et de la bourse séreuse annexée
• Difficile de faire la part des choses entre tendinite pure ou
tendinobursite. On parle alors de syndrome douloureux du Grand
trochanter
• Peut toucher toute la population
–
–
–
–
–
Activités physiques et sportives favorables (step-marche…)
Douleur en décubitus latéral homolatéral
Boiterie en début de marche
Parfois insomniant
Lombalgie ou non associée
1. L’EXAMEN CLINIQUE
•
•
•
•
•
Marche
Bascule du bassin
Mobilité lombaire
Mobilité coxo-fémorale, limitée en rotation externe
Test spécifique du moyen fessier (abduction, rotation
interne)
• 2. BILAN
RADIOGRAPHIQUE
– Etat de la coxo-fémorale
– Etat du trochanter
– Calcification supratrochitérienne
– Parfois flou dit en motte
• 3. ECHOGRAPHIE
– + ou – si nécessaire
– Etat de la bourse
– Etat du tendon
4. DIAGNOSTIC PREFERENTIEL
•
•
•
•
•
•
Coxarthrose
Origine vretébrale L5
Méralgie paresthésique (L2)
Trochantérites infectieuses
Pathologie osseuse du bassin
Hanche à ressaut douloureuse
5. LE TRAITEMENT
•
•
•
•
•
Traitement de la cause (ILMI) – lombalgie L4L5
Traitement médical – repos
Infiltration locale de corticoïdes
Physiothérapie locale
Etirements
4. L’EPICONDYLALGIE
• Plutôt qu’épicondylite car étiologies diverses possibles parfois
intriquées
• Douleur externe du coude fréquente
• « tennis Elbow » en fait touche peu les sportifs plutôt T.M.S adulte
de 30 à 60 ans
1. LES CONDITIONS DE SURVENUE
• Sollicitations mécaniques des épicondyliens (extenseurs des doigts,
radiaux, cubital postérieur et court supinateur)
• Muscles bi-articulaires
2. L’EXAMEN CLINIQUE
• Analyse du mouvement passif
• Localisation douloureuse sur l’épicondyle – la recherhce de
craquement sur l’articulation radiale
• La sensibilité de la tête radiale
• Les tests de sollicitation isométrique
– radial
– Extenseur des doigts
• 3. LA RADIOGRAPHIE
– Elimine une pathologie
ostéo-articulaire
– Recherche de calcifications
ou ossifications périarticulaires
• 4. L’ECHOGRAPHIE
– Confirme le diagnostic
5. L’IRM
• Si durable, afin d’éliminer une cause ostéo-articulaire
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
• 1.ARTHROPATHIE HUMERO-RADIALE
– Limitation des mobilités passives
– Craquement articulaire
– Ancienneté des sollicitations du coude
.par atteinte cartilagineuse de la tête radiale et du
condyle huméral
.lésion méniscale huméro-radiale
.inflammation des franges synoviales
.épaississement du ligament annulaire
• 2. COMPRESSION DE LA BRANCHE POSTERIEURE
DU NERF RADIAL
– Le nerf passe entre les deux faisceaux d’insertion du court
supinateur (arcade de Frosche)
– Douleur à recrudescence nocturne et ancienne
– Paresthésies distales
– Intérêt de l’électromyogramme
3. EPICONDYLALGIE D’ORIGINE CERVICALE
- de niveau C6
– Pathologie cervicale associée + ou – ancienne
– Limitation des mobilités cervicales
– Sensibilité homo-latérale C5-C6-C7
– + ou – signes radiculaires
– Radiographie évocatrice
4. LE TRAITEMENT
• Repos et immobilisation
– Dans la forme aigüe, relatif, de durée variable,
15 jours à plusieurs semaines
– Immobilisation en position raccourcie du
tendon par une orthèse (orthèse de poignet
en extension)
• Médication par voie générale
– AINS donnés précocément 10 jours
– + ou – antalgiques de palier I à II
• Traitements locaux
– Infiltrations
• Efficaces à court terme
• 2 injections à 10 jours d’intervalle (pas + de 3) avec respect
des contre-indications et des règles habituelles d’asepsie et
d’injection afin d’éviter les complications classiques (nécrose
sous cutanée, infection, rupture tendineuse)
• Utilisation de faibles doses plutôt corticoïdes en solution, non
fluorée (Hydrocortancyl-Diprostène)
– Traitements externes cutanés
(pommades, gels…)
- Mésothérapie
3 séances minimum
• Physiothérapie
–
Cryothérapie – 20 mn – 2 à 3 fois par jour – en crise aigüe (anti-oedèmateux,
anti-inflammatoire et antalgique)
–
Application de chaleur
• En phase chronique : lutte contre la contracture musculaire et augmente
l’extensibilité du Collagène
–
Ultra-sons
• En phase sub-aigüe et chronique
• Action fibrinolytique, anti-oedèmateuse, et antalgique
–
Courants continus
• Courant galvanique
• Ionophorèse
• Action anti-inflammatoire et antalgique
• Durée 10 mn
–
Ondes radiales
• Radiothérapie
– D’utilisation exceptionnelle
– En cas d’échec de toute thérapeutique
– 4 séances de faible puissance
• Traitement masso-kinésithérapique
• Massage transverse profond (M.T.P)
–
–
–
Friction transversalement aux fibres tendineuses réalisée avec l’index sur un
rythme rapide pendant 15mn
Si échec après 3 à 4 séances –arrêterPréconisé en dehors des poussées inflammatoires
– Etirements musculo-tendineux
• Mouvements lents et doux et en position extrême tenue pendant
•
•
20 secondes
Avant bras en pronation, poignet et doigts fléchis
En phase de rémission
– Renforcement musculaire
• En phase de récupération
• Correction d’un éventuel déséquilibre musculaire agoniste et
•
antagoniste (pour le poignet, prédominance des fléchisseurs sur
les extenseurs
Travail statique et dynamique en excentrique (le travail
excentrique augmentant la force musculaire et la résistance
tendineuse à l’étirement
• Traitement chirurgical
– Exceptionnel et en cas d’échec de tout traitement
– Après un an d’évolution voire 18 mois
– Désinsertion des épicondyliens et éventuellement
arthrotomie de l’huméro-radiale
– En cas de syndrome de la branche du radial :
libération tronculaire et section de l’arcade de Frosche
• Prévention
– Hygiène alimentaire
– Ergonomie et adaptation des outils et poste
de travail
– Etirements réguliers
IV. CONCLUSION
• INTERET D’UN EXAMEN CLINIQUE
RIGOUREUX
• TRAITEMENT ADAPTE EN PARTICULIER DE
LA CAUSE
• EXCEPTIONNELLEMENT CHIRURGICAL
• PARFOIS DECOURAGEANT !!!!
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