Document

publicité
Une Exploration Africaine de l’Expérience d’Asie de l’Est
en matière d’Education:
Créer des liens se renforçant mutuellement entre
l’Education et le Développement National
Présenté à la Biennale de l’ADEA 2008:
“Au-delà de l’éducation primaire:
Défis et approches pour étendre les opportunités d’apprentissage en
Afrique”
Jee-Peng Tan et Birger Fredriksen (Banque mondiale)
6 mai 2008, Maputo, Mozambique
Exploration fondée sur le séjour d’étude juin
2006 et l’atelier janvier 2008




Deux évènements organisés par Singapour et la Banque mondiale
Principaux participants au séjour d’étude (à Singapour et au Vietnam):
30+ décideurs politiques du Cameroun, d’Ethiopie, du Ghana, du
Lesotho, de Madagascar et du Mozambique
Principaux participants à l’atelier sur “Leaders en Education et en
Formation pour une croissance durable en Afrique”: 50+ décideurs du
Ghana, de Madagascar et du Mozambique, y compris des décideurs
appartenant à d’autres secteurs que celui de l’éducation
Les rapports préparés en vue du séjour d’étude sont publiés dans livre
intitulé: “Une exploration africaine de l’expérience d’Asie de l’Est en
matière d’éducation”. Des études de cas sur la Corée, la Thaïlande,
Singapour, le Vietnam, l’Irlande et un chapitre d’ensemble sur l’Afrique
2
Sommaire de la Présentation

La croissance économique et l’investissement
dans le capital humain de l’Asie de l’Est

Mettre en place les conditions facilitatrices pour le
développement de l’éducation en Asie de l’Est

Le rôle des politiques sectorielles

Leçons potentielles inspirées de l’Asie de l’Est
3
Des performances de croissance divergentes
PIB par tête en 1962*
Corée
Singapour
Thaïlande
$103
$430
$117
Asie de l’Est et du Pacifique $157
Afrique sub-saharienne
$142
*en Dollars américains (US$) constants de 1987
Source du graphique: Ndulu 2007 “Challenges of African Growth. Opportunities, Constraints and Strategic Directions.”
4
Investir dans le Capital Humain comme en
Asie de l’Est
Augmenter la part de la population
âgée de 15 ans et plus ayant
terminé l’enseignement secondaire
et supérieur… (ex: Corée)
... et élever les scores des élèves du
primaire et du secondaire aux tests
internationaux
Score
550
26%
2000
55%
18%
9%
1980
1960
500
49%
42%
3%
17%
80%
Note: Vert: supérieur; Bleu: secondaire; Rouge: primaire ou
rien
450
1980s
Note: score moyen est environ 500 aux tests internationaux.
Source: Hanushek & Woessman 2007; National Center for Education Statistics (2004)
1990s
2000s
5
L’éducation est un moteur puissant de
croissance en Asie de l’Est grâce à…
Une combinaison de facteurs qui se renforcent mutuellement:

Facteurs externes au secteur éducatif
 Croissance économique soutenue et rapide
 Consensus national sur une croissance en faveur des pauvres
 Une transition démographique qui s’est produite tôt
 Des institutions publiques de haute qualité

Facteurs internes au secteur éducatif


Des politiques sectorielles solides
Une mise en œuvre pragmatique orientée vers les résultats
6
Condition facilitatrice (1):
la croissance économique …
Des parcours de croissance fortement divergents entre l’Afrique subsaharienne et l’Asie de l’Est (AE) qui touchent:




Le financement de l’éducation. L’Afrique a davantage dépensé en % du PIB
pour l’éducation que l’AE, mais sa plus lente croissance économique a fait
stagner les budgets d’éducation alors que ceux d’AE augmentaient. C’est une
des principales explications au fait que les rapides gains en éducation des
années 1960-1980 en Afrique aient reculé entre 1980 et 2000
L’économie politique des réformes. L’AE a pu introduire des réformes difficiles
à mettre en place en Afrique compte-tenu la stagnation économique. Ces
difficultés budgétaires conduisent à des conditions plus difficiles pour les
enseignants, les diplômés et les parents
L’emploi. La solide croissance de l’AE, son marché de l’emploi efficace et ses
systèmes éducatifs à l’écoute de la demande ont crée l’emploi pour les diplômés
Résultat: Des liens entre l’éducation, l’emploi et la croissance se sont renforcés
mutuellement en AE. Moins le cas en Afrique, notamment années 1980 et 1990
7
Taux Bruts de Scolarisation (TBS) du Primaire, 1960-2005
(pays sélectionnés d’Afrique sub-saharienne)
1980: 16 pays (50% de la population) avaient un TBS supérieur à 100%
1995: 7 pays (7 % de la population) avaient un TBS supérieur à 100%
160
SSA
Cameroon
Nigeria
Ethiopia
Madagascar
Mozambique
Tanzania
DRC
Senegal
Niger
Uganda
140
120
100
80
60
40
20
0
1960 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
8
Condition facilitatrice (2):
Croissance en faveur des pauvres
L’AE a développé un consensus national sur des politiques en faveur des pauvres
Elément clef: La rapide alphabétisation des adultes et l’atteinte de la scolarisation
primaire universelle (SPU)
 Corée et Singapour ont atteint la SPU vers 1960

Stratégie: Combinaison de “politiques à bas coût” (ex: grande taille de classe, double
vacation, bas salaires) et % élevé du budget de l’éducation pour le primaire
 en 1965: Singapour allouait 58% du budget de l’éducation au primaire; la Corée et la
Thaïlande 66%; cette parti déclinait en Afrique de 49% á 44% en 1975 et 1980

Résultats:
 Les ménages à faibles revenus ont davantage bénéficié de la dépense publique
d’éducation que ceux à hauts revenus
 La différence entre filles et garçons s’est amenuisée plus rapidement en AE
qu’ailleurs, facilitant l’accès au marché de l’emploi des femmes et permettant à la
société et aux familles de recueillir les bénéfices de l’éducation des filles

9
Condition facilitatrice (3):
La démographie



Le déclin rapide de la fécondité dans les pays d’AE. Conséquence: La
taille de la population en âge scolaire a commencé à décroître à Singapour
et en Corée dès 1970; en Thaïlande au début des années1980 et au
Vietnam au début des années 1990
Le lent déclin de la fécondité en Afrique. Conséquence: L’augmentation
rapide continue de la population âge scolaire: 1960-1980: 95%; 1980-2000:
70%. Projection de +24% entre 2000 et 2015; 13% de réduction en AE
Impact: La Corée et Singapour auraient dû utilisé le double du % de PIB
alloué à l’enseignement primaire si leur population avaient cru au rythme de
celle du Kenya. A la place, ces ressources ont été utilisées pour améliorer la
qualité du primaire et étendre la couverture du post-primaire, deux éléments
clef pour améliorer le capital humain d’un pays
10
Condition facilitatrice (4):
Des institutions publiques fortes



Construire des institutions publiques fortes est une tâche complexe.
Trois éléments clef:
Volonté politique et leadership national. Eléments d’importance
capitale en AE, manifestés par: (a) le soin apporté à la sélection des
dirigeants des principales institutions; (b) la création de mécanismes de
collaboration intersectorielle; (c) la mise en place d’un environnement
d’apprentissage continu, y compris de l’extérieur, visant à améliorer la
performance dans des domaines stratégiques; (d) l’habileté pour mettre
en place des réformes politiquement sensibles
Fonction publique reconnue et fiable. Le confucianisme n’est qu’un
facteur. L’AE a suivi l’approche délibérée de développer compétences
techniques et de créer une culture où la performance et l’intégrité sont
attendues et récompensées, les recrutements et les promotions se font
sur la base du mérite et les salaires sont compétitifs
Mécanismes de consultation et d’élaboration de consensus.
Création de modes de concertation viables entre le gouvernement, le
secteur privé et les syndicats
11
Les conditions facilitatrices sont
nécessaires mais non suffisantes
D’autres facteurs ont également fortement contribué au succès de l’AE
en matière d’éducation :


Priorités, politiques et stratégies avant-gardistes
 Engagement et leadership forts au plus haut niveau politique
 Des choix difficiles ont été pris, et non évités
Une mise en œuvre effective des politiques et des programmes
 Adaptabilité et apprentissage dans l’action (apprendre en faisant)
 Pragmatisme plutôt que dogmatisme
 Valeur accordée à l’expertise technique
 Accent mis sur le développement des capacités nationales
 Attention concentrée sur l’élaboration d’un consensus national
12
Priorités, Politiques et Stratégies du Secteur de l’éducation
Les participants particulièrement impressionnés par le succès de l’AE à créer un
cercle vertueux entre éducation et économie. Cela grâce à:





Un fort leadership au plus haut niveau politique, ainsi que le montre: (a) le
développement rapide et équilibré du secteur éducatif; (b) la révision en amont du
curriculum afin de refléter les objectifs nationaux; et (c) l’effort systématique de rendre
l’éducation et la formation réactives aux demandes du marché de l’emploi
La création d’un secteur de formation technique et professionnelle qui soutient
les économies à croissance rapide
Une approche holistique: le secteur de l’éducation développé dans son ensemble,
évitant de « compartimenter » le secteur; d’assurer que le développement du secteur
soit en ligne avec les objectifs globaux de développement du pays
La mobilisation de ressources publiques et privées: L’enseignement primaire
prioritaire pour les fonds publics alors que l’enseignement supérieur était
principalement financé par des fonds privés
L’aide extérieure: Bien que nettement inférieure qu’en Afrique, l’aide financière et
technique fut valorisée et utilisée stratégiquement pour acquérir des compétences
techniques et une capacité en R&D, et obtenir de la technologie étrangère
13
La mise en œuvre des politiques et programmes
Les participants ont été particulièrement impressionnés par :

Réformes séquentielles: par ex: scolarisation primaire universelle via approche
“à bas coût” avant d’améliorer la qualité des intrants ; élever la qualité en
commençant avec les écoles les plus mal dotées, etc. Cette approche
progressive et continue d’amélioration appliquée à l’ensemble du système

«Benchmarking» pour l’excellence: Longue tradition d’évaluation des
apprentissages, désormais par rapport aux standards mondiaux (TIMSS, PIRLS,
“Olympiades” académiques) et établissement de campus d’universités étrangères

Attirer et retenir des personnels de haute qualité: Reconnaissance de
l’importance d’avoir des enseignants et des gestionnaires de qualité. La
croissance a permis d’améliorer les salaires

Matériel pédagogique de bonne qualité à bas coût pour tous les enfants

Frais de scolarité généralisés dans écoles publiques, les enfants désavantagés
exemptés. La contribution des familles augmente avec le niveau d’enseignement
14
Quelles leçons inspirées d’Asie de l’Est?
Le développement rapide de l’éducation est possible!
Mais cela demande:

Un fort leadership et une forte mobilisation nationale à tous les niveaux, comprenant
la capacité d’établir des priorités et de faire des choix politiques difficiles

Clarté de l’objectif: Afin d’éviter de créer des emplois sans travailleurs/diplômés et
des travailleurs/diplômés sans emploi

Forte coordination de la politique et de sa mise en œuvre entre les secteurs de
l’éducation et les autres, mais aussi à l’intérieur du secteur de l’éducation

Développement de systèmes de formation technique et professionnelle capables de
s’adapter aux besoins changeants des économies en forte croissance

Gestion effective des services éducatifs

Pragmatisme: La connaissance et les apprentissages s’acquièrent en faisant et en
apprenant des autres, ce qui permet de mieux renseigner les stratégies, les
politiques et la mise en œuvre

Suivi des résultats via des évaluations externes du succès
15
Merci!
16
Téléchargement