Formation en sociologie sur le nouveau programme de première

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Déroulement de la journée
Programme de sociologie +
Regards croisés 2
• Compte-rendu des interventions lors de la
journée de formation à Paris sur le
nouveau programme de 1ère: 9h-11h00.
• Répartition en 4 groupes se spécialisant
sur un chapitre de sociologie: 11h0012h30
• Poursuite du travail en ateliers: 14h-15h25
• Présentation de chaque atelier: 15h3016h00.
Stage national
Présentation générale de Jean Etienne
(doyen de l’inspection générale de
SES)
4 Objectifs du nouveau programme:
• Clarifier l’identité des SES à travers les 3
disciplines.
• Renforcer l’assise scientifique de la discipline
• Délimiter ce qui doit être traité (1-3-2)
• Préserver la liberté pédagogique.
• Programme officiel (doc PDF)
• Fiches pédagogiques
http://eduscol.education.fr/cid56734/ressources-pour-les-ses-en-serie-es.html
• Préambule des programmes du cycle
terminal.
• Place des démarches de l’économiste, du
sociologue et du politiste.
La démarche du sociologue
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Les prénotions
Le regard et l’explication sociologiques
Problème social et problème sociologique
Déterminisme et jeu des acteurs
Les différentes formes d’enquêtes
sociologiques (obs. ethno. ou participante,
entretiens, questionnaire)
• L’intérêt de combiner méthodes
quantitatives et méthodes qualitatives
Stage national
Conférences d’universitaires
spécialisés
• Yves DELOYE: La construction d’un
ordre politique et ses formes
institutionnelles aujourd’hui
• Michel FORSE: La sociologie des
réseaux sociaux
Yves DELOYE: La construction d’un ordre politique et
ses formes institutionnelles aujourd’hui
• L’ordre politique relève d’une double construction : la
construction étatique, la construction nationale.
• En France, L’Etat a mis en œuvre une politique
d’homogénéisation culturelle ou d’intégration (Ecole,
service militaire, politique festive : 14 juillet).
• Pour Max Weber, la forme nationale est une forme de
construction ethnique ayant une efficacité sociale
(mobilisations des troupes en 14-18, génocide au
Rwanda ou lutte pour le contrôle du pouvoir en Côte
d’Ivoire).
• Il y a communalisation, c’est-à-dire construction d’un
sentiment d’appartenance à un groupe : «faire société
ou communauté», des universitaires se sentent
appartenir à la classe ouvrière en 1968.
• Les individus ont également la capacité de se projeter
dans un groupe qui dépasse le cadre de leurs
interactions : l’Europe dont le cadre est plus abstrait
que la nation.
• En dehors de la France, il n’y a pas d’Etat-nation. La
France met en avant un universel. Mais c’est le seul
pays à adhérer à cet universel.
• Il convient donc de distinguer Etat-nation et NationEtat
• L’Etat-nation commence avec la rentrée des classes
et s’appuie en France sur une laïcité d’ouverture.
• La Nation-Etat est une forme politique qui se dessine,
il y a respect de la diversité et reconnaissance d’un
minimum de solidarité. Il y a accommodation.
Michel FORSE : La sociologie des réseaux sociaux
• La sociologie étudie la structure sociale, l’influence des
groupes sur les comportements individuels. Pour
l’étudier, elle regroupe les individus par catégorie et en
ressort des corrélations (les jeunes vont moins à la messe) et
en tire des relations de causalité moyenne dont le
schéma classique est : les normes propres au groupe
déterminent les comportements individuels moyens.
• La sociologie des réseaux modifie l’approche de l’étude
des groupes. Elle étudie la forme des réseaux de
relations entre les membres qui constituent le groupe en
postulant que la forme du réseau influence les
comportements individuels en construisant les normes
qui évoluent.
• Exemple avec les graphes:
• Dans le réseau 1, il existe des liens forts, mais le groupe
est fermé. Dans le réseau 2, les liens sont moins denses
mais ouverts sur un autre groupe par des liens faibles,
où les individus C et F sont fondamentaux pour
permettre la mise en relation (pouvoir stratégique fort)
• La forme du réseau ne détermine pas les actions des
individus mais influence leur probabilité de réalisation.
• La communication entre groupes différents passe par les
liens faibles. On retrouve des liens forts dans la famille.
L’appui sur le capital social pour l’accès à l’emploi
• Les chercheurs d’emplois s’appuient notamment sur leur
capital social pour trouver un emploi (30% des
personnes ayant trouvé un emploi récemment l’ont
trouvé grâce à leur réseau : famille, autres relations
personnelles…)
• Les cadres trouvent davantage un emploi grâce aux
liens faibles : les « amis d’amis » (si c’est par les liens
forts tous les amis ont les mêmes infos…) Le diplôme
élevé ne suffit pas, il faut en plus le capital relationnel
pour trouver un emploi.
• Les catégories populaires trouvent plus par les liens
forts.
Les autres applications des réseaux sociaux
• Au niveau individuel : capital social comme ressources
relationnelles qu’un individu mobilise pour différentes
activités.
• Au niveau du collectif national:
– le capital social a un effet sur la confiance en
économie indispensable pour la qualité des échanges
(la notion de réseau social vient de la sociologie
économique) : FUKUYAMA.
– le capital social a une grande influence sur le bon
fonctionnement de la démocratie : PUTNAM.
Stage national
Les ateliers de travail avec, notamment, des
membres du groupe d’experts
• Les groupes sociaux (Denis COLOMBI)
• Perspectives historiques de l’ordre politique (Sylvain
MORIN)
• Comment un phénomène social devient-il un problème
public ? (Jean ETIENNE)
• Socialisation primaire et socialisation secondaire (Jean
FLEURY)
• Déviance et contrôle social (Claude Rousseau)
• Les formes institutionnelles de l’ordre étatique (Sylvain
MORIN)
Socialisation primaire et socialisation secondaire
(Jean FLEURY)
• Le cas de l’enfant sauvage est à exclure du programme
• Il convient aussi de ne pas opposer approche holiste et
approche individualiste. Les deux sont complémentaires.
• Les identités primaires et secondaires relèvent de
l’inculcation, de l’imitation, de l’interaction. Exemple de la
bouillie du nourrisson, des « chauds et des toxs », des
traders.
• La dichotomie entre moi et les autres est illusoire.
• Il faut créer des situations d’apprentissage favorables
au questionnement et à l’analyse sociologique (lecture
d’ouvrage, films, statistiques…). L’élève est amené à
jouer, à se comporter en sociologue sans pour autant
entamer une socio-analyse.
Les groupes sociaux (Denis COLOMBI)
• La constitution d’un groupe ne relève pas forcément de choix
individuels rationnels amenant à s’associer en tenant compte des
coûts et des bénéfices à en retirer. C’est un phénomène social. Il n’y
a pas de contrat sans société selon E. Durkheim ou G. Simmel.
• Qu’est-ce qu’un groupe ?
1. Un groupe existe si les individus ont des relations ensemble. Des
personnes dans une salle d’attente ne sont pas un groupe.
2. Une identité de groupe peut être assignée à des individus même s’ils ne
forment pas, de fait, un groupe. Eux et Nous de Richard Hoggart :
détournement du stigmate et renforcement du Nous.
3. Avec le groupe des rôles sociaux sont définis. Les hommes et femmes
forment des groupes distincts. A chacun de leur membre est assigné un
rôle social.
4. Un simple agrégat physique peut devenir un groupe par appropriation
progressive: les cadres ou les ados
5. Il y a groupe social d’appartenance et groupe social de référence.
Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils?
• Notion de réseaux sociaux à distinguer des réseaux
sociaux sur Internet (Face-Book). Montrer qu’il en existe
plusieurs (associations d’anciens élèves…) : ce qui
compte c’est le mode de raisonnement (en réseaux
sociaux) plutôt que l’objet d’étude.
• Le réseau social dépasse les contacts directs et
appartenances à des groupes : il inclut les contacts de
contacts (amis d’amis)…
• Présenter différentes formes de réseaux à partir des
graphes sans en développer la théorie: distinction
sociabilité formelle / informelle, liens forts (fort
investissement, relations fréquentes) / liens faibles.
• Faire sentir que la forme du réseau influence les
comportements individuels : exemple de la recherche
d’emplois « La force des liens faibles » (Granovetter) /
probabilité de réussite de l’action collective (profs)
• Capital social dans deux sens différents:
– comme ressource individuelle : relations utilisées
pour obtenir un avantage. Ce capital social fait l’objet
d’un investissement qui a un coût (en temps dans la
relation) et des avantages. (But premier de la relation
ou non-intentionnel?)
– comme caractéristique d’un groupe ou pays:
degré de confiance dans un groupe permettant la
réalisation d’activités collectives (hors programme en
1ère: en Terminale)
Déviance et contrôle social (Claude Rousseau)
• Le contrôle social vise à assurer le respect des règles
de la vie en société et à en sanctionner les
transgressions (déviance).
• On distingue :
– contrôle social formel : effectué par des groupes
spécifiques ou institutions spécialisées, de manière
prévue, impersonnelle, plutôt dans des groupes
secondaires.
– contrôle social informel : effectué dans des
interactions sociales non institutionnelles plutôt dans
le cadre de groupes primaires.
Frontières parfois floues entre les deux.
 On observe l’augmentation du poids du contrôle
social formel (viol entre conjoints / crottes de chien…)
pour différentes raisons : diminution du contrôle exercé
par les groupes primaires / hausse de la passion de la
sécurité …
• Débats sur les nouvelles technologies: hausse
(ou pas) de l’efficacité dans la prévention /
hausse (ou pas) du sentiment de surveillance
permanente.
• Effets de la sanction: dissuasion (baisse des
déviances) / stigmatisation et retournement du
stigmate (effet inverse à celui recherché)
Quels sont les processus qui conduisent à la
déviance ?
• Déviance = transgression des normes. Il n’y a de
déviance qu’en relation avec des normes : le
changement de normes crée des déviances avec des
différences de gravité jugée par la société ou des
groupes différents.
• Nouveauté : distinction déviance primaire /
secondaire (LEMERT) :
– déviance primaire = l’individu transgresse des
éléments de son rôle sans être étiqueté et sans
changer de rôle.
– déviance secondaire = l’individu transgresse son
rôle, et réagit à son étiquetage par un changement
radical de rôle s’opposant à la norme.
• Une partie (principale) de la sociologie de la délinquance
s’intéresse au passage de la déviance primaire à la
déviance secondaire : carrière du déviant, étiquetage,
stigmatisation…
• Une autre partie s’intéresse à la question « Pourquoi un
individu, à tel moment, transgresse une règle »
(déviance primaire) : explications culturalistes, par
l’anomie, les inégalités, rationalité, maladies mentales,
socialisation déviante, valorisation symbolique des
transgressions…
Comment mesurer le niveau de la délinquance ?
• La délinquance est une sous-partie de la déviance, qui
n’est pas fixée définitivement mais évolue avec le droit,
l’activité des institutions.
• Réflexion sur les outils du sociologue : la construction
des données chiffrées qu’il utilise.
• Chiffre noir de la délinquance : ce sont tous les actes
de délinquance qui ne sont pas comptabilisés par la
police (il faut qu’il y ait une victime identifiable, qui porte
plainte, reconnue par la police, pas classée en main
courante…). Le chiffre de la délinquance est inférieur à
celui des enquêtes de victimation. L’écart entre les
deux fait apparaître un taux de plainte qui varie dans le
temps et selon le type de transgression.
Perspectives historiques de l’ordre politique
(Sylvain MORIN)
• Pourquoi un ordre politique? Pour réguler la vie en
société.
• Quelle forme pour cet ordre politique? L’Etat :
–monopole de la violence physique.
–monopole fiscal.
• La construction historique des Etats : résultat de lutte
entre seigneuries confondant l’ordre politique, éco et social
car pouvoir relié à la personne physique. Cette lutte conduit
à la monopolisation de la violence et de la fiscalité par
élimination (guerres seigneuriales au moyen-âge, guerre
de sécession aux USA…)
• L’ordre politique n’est pas immuable :
– nombreux exemples de dislocation étatique : Côte
d’Ivoire, Somalie…où il n’y a plus le double
monopole.
– revendications régionalistes / pouvoir européen…
• Distinction Etat et Nation :
– La construction étatique peut être différente de la
construction nationale, donc des constructions
d’Etat-Nation différentes : Etat avant la Nation,
Nation avant l’Etat.
– Liens avec les autres points du programme : Nation
comme groupe social secondaire de grande taille,
réseaux sociaux…
• Exemples de remise en cause de la souveraineté
nationale avec des exemples d’ingérences extérieures
dans l’ordre politique : soutien extérieur aux rebelles en
Libye, devoir d’ingérence pour la santé, intervention
d’experts européens dans le gouvernement grec…
Les formes institutionnelles de l’ordre étatique
(Sylvain MORIN)
• Distinction Etat de droit (qui défend les droits
individuels, permet le contrôle de la légalité de ses
décisions, respecte les règles démocratiques dans
l’élaboration des lois) / Etat totalitaire.
• Distinction Etat unitaire / Etat fédéral (où les Etats
fédérés acceptent une perte de souveraineté au niveau
des relations internationales, des lois sur la sécurité, sur
l’économie…)
• Distinction démocratie représentative (les décideurs
sont les vainqueurs d’une compétition électorale libre) /
participative (démocratie électronique…) / délibérative
(HABERMAS : délibération publique avant décision)
Comment un phénomène social devient-il un
problème public ? (Jean ETIENNE)
• La vision technocratique de l’action publique
(années 50)
• L’approche fonctionnaliste versus l’approche
interactionniste
• Un problème public est une construction sociale
(naming, blaming, claiming)
• Il est pris en compte ou non dans l’agenda
politique ou bien faussement pris en compte
(création d’une commission ad hoc)
Stage Strasbourg, Nancy, Metz
Ateliers de travail proposés
2.1. Comment les individus s’associent-ils pour constituer des groupes
sociaux ?
2.2. Comment la taille des groupes influe-t-elle sur leur mode de
fonctionnement et leur capacité d’action ?
2.3. Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ?
3.2. Quels sont les processus qui conduisent à la déviance ? (primaire et
secondaire)
3.3. Comment mesurer le niveau de la délinquance ?
4.1. Pourquoi un ordre politique ?
Regards croisés : Comment un phénomène social devient-il un problème
public ?
Objectif de chaque atelier (sur une page):
• Respecter l’ordre d’étude du programme:
colonne 1- colonne 3 – colonne 2.
• Dégager les idées principales directrices
• Construire une démarche didactique (exemples,
supports / questions / synthèse)
• Préciser les écueils à éviter, les difficultés
supposées.
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