LA TOXICOMANIE DE RUE À RIBAUCOURT Logiques d’action et d’interaction INTRODUCTION Logique de l’exposé : Introduction et précautions d’usage Présentation des spécificités du quartier Ribaucourt Question des nuisances sociales La toxicomanie de rue à Ribaucourt – Logique d’action et d’interaction Représentations sociales du quartier et du phénomène Conclusion, Constats d’échec et pistes de réflexion INTRODUCTION – PRÉCAUTIONS D’USAGE Contexte général lié au constat d’échec des politiques publiques (production, trafic, consommation) et ineffectivité des réponses pénales Inefficacité des tentatives de lutter contre les nuisances liées au phénomène (« protéger la société ») Contexte de développement de la RdR, parent pauvre des politiques préventives Multitude des approches du phénomène : juridique, psychologique, sociologique, économique, médicale… INTRODUCTION – PRECAUTIONS D’USAGE Phénomène complexe lié à un contexte (quartier) et aux caractéristiques du public cible (sexe, âge, socialisation…) Phénomène ciblé par les « Contrats de Sécurité » (1992) Logique des politiques de prévention ne rencontre pas (toujours) la logique des usagers Nombreuses politiques publiques en la matière qui contribuent in fine à définir « la Toxicomanie » Concept de sécurité intégrée et intégrale à questionner en matière de Toxicomanie Qu’est-ce que sous-tend l’usage de drogue dans une scène ouverte comme celle de Ribaucourt ? Quelles logiques d’action ? Quelles interactions entre les acteurs ? LE QUARTIER RIBAUCOURT - SPÉCIFICITÉS Quartier précarisé (source IBSA) Revenu par habitant très inférieur à la moyenne régionale / communale Zone Diversité (lutte contre la discrimination) Zone ZEUS (Zone d’économie urbaine stimulée (tensions sociales) Zone FEDER (zone de développement de la cohésion économique et sociale Taux de chômage important (33% chez les jeunes) Proportion de chômage longue durée + importante (66%) LE QUARTIER RIBAUCOURT - SPÉCIFICITÉS Population au 1er janvier 2013 : 19.118 habitants pour 0,7km2 Molenbeek historique Région 27.013,13 hab/km2 7.057 hab/km2 Population jeune : Pop < 18 ans Pop 18-44 ans Pop 44-64 ans Pop > 65 ans 32,26 % 41,78 % 18,69 % 7,27 % Population diversifiée : LE QUARTIER RIBAUCOURT - SPÉCIFICITÉS Répartition Population par nationalité (31.12.2012) 80 70 Axis Title 60 50 40 30 20 10 0 Belge UE Series1 67.98 8.01 Nouvea Europe Afrique Amériq ux Afrique Turqui (hors du ue états sub. e UE) Nord Latine UE 4.12 1.26 11.67 3.07 1.25 0.22 Autre 2.42 LE QUARTIER RIBAUCOURT - SPÉCIFICITÉS Zone de passage / Axe de pénétration dans Bruxelles Station de Métro Ribaucourt (STIB) – Ligne 2 et 6 – Axe Simonis-Yser-Botanique Voie de pénétration des bus De Lijn dans Bruxelles (Gare du Nord) Zone commerciale secondaire – nombreux commerces de proximité – infrastructures touristiques Zone de rencontre entre populations différentes et mobilité Concentration importante de population au carrefour Ribaucourt/Léopold II Espace de socialisation Les caractéristiques du quartier vont déterminer le type de public toxicomane et le type de consommation !!! NUISANCES SOCIALES - QUELLES TRACES (IN)VISIBLES ? Au niveau préventif, peu de constats ! Via Gardiens de la Paix : Attroupements réguliers voire constants Occupation privative de l’espace public Comportements a- ou antisociaux Sentiment d’insécurité diffus des personnes qui travaillent sur le quartier (FWB) Présence de seringues usagées Rixes et bagarres au couteau Peu de mendicité liée à la drogue dans le quartier NUISANCES SOCIALES - QUELLES TRACES (IN)VISIBLES ? Visibilité du phénomène à travers : La répression (peut renforcer le SI) Les soins reçus Le problème sanitaire La vulnérabilité du public L’(auto) exclusion du public cible Partage de l’espace public – Chacun son territoire – Zonage permanent Prévention situationnelle : Difficile – Zone surexploitée + moyens mécaniques qui confinent la population toxicomane (ex. portique STIB) + stratégique d’évitement du public cible NUISANCES SOCIALES - QUELLES TRACES (IN)VISIBLES ? Criminalité (cfr. Police) : 3 constats Criminalité liée à la drogue plus marginale sur le quartier La déplacement de la criminalité sur d’autres quartiers doit être important Loi économique de l’offre et de la demande qui conditionne le phénomène et permet de l’appréhender LA TOXICOMANIE DE RUE A RIBAUCOURT Difficulté à connaître le public cible (Constat Police – Recherche de la CBS en 2012) Public vulnérable : sans emploi, sans logement, sans revenus, migrants, illégaux, … Logique pluri-communale (Axe Simonis – Yser) et problématique régionale Il n’existe rien comme « L’héroïnomane type » à Ribaucourt – Pas de profil ou de personnalité type – Pas d’homogénéisation/catégorisation possible Idée préconçue de la toxicomanie de rue : Public passif, déprimé, anxieux, dépendant, dépravé, en échec, renfermé, socialement inadapté… comprendre les logiques/stratégies d’action LA TOXICOMANIE DE RUE A RIBAUCOURT Observation du terrain : Comprendre/Lire la situation et le comportement du toxicomane : Développement de stratégies et « engagement dans une carrière déviante » Toxicomanie à Ribaucourt = Une pratique sociale - Impossibilité de ne pas recourir à l’illégalité vu le prix du produit (Ribaucourt = mauvaise qualité) Logique rationnelle et économique : Existence d’un Business à Ribaucourt (mobilité, zonage, évitement…) – Existence d’une carrière de toxicomane qui implique un style de vie REPRÉSENTATIONS SOCIALES Plaintes de riverains, acteurs économiques, interpellations politiques… : Image de la toxicomanie comme fuite de la réalité et des responsabilités / toxicomane comme désaffilié socialement ou « malade » (inadaptation sociale). Appréhension de la toxicomanie comme une forme de criminalité/délinquance (cadre prohibitionniste) Intérêt majeur pour les questions sanitaires et médicales Image très négative de l’injection identifiée à la non-maîtrise de sa consommation et à la perte totale de contrôle de soi-même – mépris pour cette forme de consommation L’analyse des représentations sociales et les images véhiculées démontrent que la réprobation est d’ordre morale et sanitaire REPRÉSENTATIONS SOCIALES Le consommateur n’existe jamais seul il est en relation avec les autres et avec son environnement (>< homme sans lien) Rôle de l’étiquetage social dans la construction de la définition du quartier, de la problématique et du public cible Position des toxicomanes en INTERACTION : La déviance est une action volontaire d’acteurs agissant ensemble Non respect des règles qui garantissent l’ordre social Principe de lisibilité des comportements et des intentions CONCLUSIONS – CONSTATS - SOLUTIONS Présence du Médibus (Médecins du monde/Dune asbl) – présence stratégique 2x/semaine Plate-forme Ribaupôle (2007) Formations des travailleurs (ex. Première ligne via CLDB) Sensibiliser à l’approche du phénomène Nécessité d’assurer le passage vers la seconde ligne et la prise en charge CONCLUSIONS – CONSTATS – SOLUTIONS En quoi une SCMR présente-elle une alternative crédible ? Une SCMR peut clairement s’inscrire dans les logiques d’action des toxicomanes Vulnérabilité versus logiques d’action : capabilité des toxicomanes de conserver une maîtrise minimale d’euxmêmes, de leurs relations et de la représentation d’euxmêmes Défaut de solutions techniques au problème nécessité de débat d’experts. CONCLUSIONS – CONSTATS – SOLUTIONS Liberté individuelle Préoccupation sanitaire et de Santé publique Sécurité et maintien de l’ordre