COMPLICATIONS URINAIRES DES FRACTURES DU BASSIN Introduction • Les fractures du bassin sont potentiellement graves ; • il s’agit le plus souvent d’un polytraumatisé avec de nombreuses complications viscérales, orthopédiques et urinaires. • Les complications urinaires portent essentiellement sur la vessie et l’urètre doivent toujours être évoquées devant tout traumatisme du bassin. • les lésions de l’urètre mettent toujours en jeu la qualité de miction, la fonction sexuelle est toujours compromise. III RAPPEL ANATOMIQUE 1/la portion postérieure: A : l’urètre prostatique : le sphincter lisse de l’urètre. B : l’urètre membraneux : traverse le diaphragme urogénital anciennement l’aponévrose moyenne du périnée, il entre en rapport à ce niveau avec le sphincter strié de l’urètre. 2/La portion antérieure : urètre spongieux deux portions : périnéale et pénienne. La vessie : Le dôme vésical c’est le siège de ruptures intra péritonéales les perforations des faces antéro inferieures et postéro inferieures sont extra péritonéales. MECANISMES LESIONNELS DES FRACTURES DU BASSIN • La double fracture verticale: +++ traction sur les ailerons prostatiques et vésicaux, rupture des ligaments pubo-prostatiques, étirement ou rupture de l’urètre membraneux. • La fracture des 2 cadres obturateurs. • La disjonction pubienne: cisaillement des ligaments pubo-prostatiques et de l’urètre. • Lésion directe par écaille osseuse. CLASSIFICATION ( CALOPINTO ) • TYPE I: étirement simple urétral • TYPE II: rupture partielle ou totale • TYPE III: dilacération urétrale complexe. CLINIQUE • • • • Urétrorragie RAU Hématome en ailes de papillon Parfois, choc hypovolémique par hémorragie massive liée au traumatisme du bassin. Pronostic vital engagé. BILAN RADIOLOGIQUE • Radios standards: bilan osseux. • Echographie abdo-pelvienne : vessie, lésions associées. • Uro-TDM: bilan des lésions associées Pas d’examen complémentaire à réaliser en urgence pour diagnostic de rupture de l’urètre = clinique • UCR: sonde rétroméatique, pression douce, arrêt dès que fuite visualisée: risque septique CAT • Réanimation ++++ • Urétrorragie + globe vésical = rupture de l’urètre. ⇒ cathéter sus pubien en urgence. • Stabilisation des lésions osseuses ( fixateur… ). • ECBU • UCRM à urines stériles, quelques jours après le • traumatisme : bilan lésionnel distal. • Cystographie par cathéter sus pubien : bilan proximal. COMPLICATIONS IMPUISSANCE: • 2,5 - 60 %. Mécanisme probablement neurologique. Part anatomique et vasculaire ? 2,5• Part iatrogène ? INCONTINENCE URINAIRE: • 3 - 30 %. Liée soit au traumatisme initial ou chirurgical. Généralement, insuffisance sphinctérienne. TRAITEMENT – REALIGNEMENT ENDOSCOPIQUE • Urgence différée = 2-15ème j. • Après stabilisation osseuse et chez un patient stable hémodynamiquement. • Position gynécologique, donc nécessité d ’une stabilisation des lésions osseuses TRAITEMENT – REALIGNEMENT ENDOSCOPIQUE • • • • Cystoscope par l’urètre jusqu’à la rupture. Fil guide, si possible. Sonde urétrale tutrice 6 semaines à 3 mois. On peut se guider par du bleu injecté par le cathéter sus pubien , dans les cas simples; ou utiliser une double voie (rétrograde par l’urètre et antégrade par cystostomie) RESULTATS post réalignement • • • • • Sténose secondaire: 30-50%. Impuissance: 20-38 %. Incontinence: 12,5 %. Durée d’hospitalisation urologique courte. Peu invasif. RESECTION ANASTOMOSE A 3 MOIS • Cicatrisation complète des tissus. • Repositionnement anatomique du bloc vésico vésico-prostatique. • • • • cathéter sus pubien 3 mois ou plus. Sténoses: 5-12,5 %. Impuissance: Incontinence: 2-3 %. Prise en charge des sténoses • Fréquente, sévère ! • 5-50 % selon séries (1/2 pour le réalignement). URETROTOMIE ENDOSCOPIQUE: -Sténoses courtes d’ 1-2cm. -Maximum 3 itératives. • Auto-sondages si récidive. • 1/3 de guérison, 1/3 d’échec, 1/3 d’amélioration. • -Si auto auto-sondages: 20 % de récidives. RESECTION ANASTOMOSE T-T. ou URETROPLASTIE en 1 ou 2 temps : - Sténoses longues et complexes. - Echecs d’ urétrotomie endoscopique. - Résection anastomose: 2-4 cm. - Reconstruction urétrale par lambeaux: > 4cm. - 5-15 % de récidives. LES TRAUMATISMES DE VESSIE Circonstances de survenue • Les accidents de la voie publique (AVP), les chutes et tous les traumatismes abdominaux violents. • Les plaies par arme blanche • Les plaies peropératoires (chirurgie pelvienne, coelioscopie, résection endoscopique vésicoprostatique). Circonstances de survenue Deux mécanismes peuvent contribuer à une plaie vésicale : 1°) Une hyperpression vésicale (impact violent sur l’abdomen). La plaie vésicale se fera préférentiellement sur la partie péritonéale de la vessie, la plus fragile. 2°) Un embrochage de la paroi vésicale par des esquilles ou des fragments osseux. Ces plaies vésicales sont plus volontiers souspéritonéales. Diagnostic Clinique –Douleurs pelviennes, abdominales –Hématurie macroscopique Examens complémentaires –Echographie: Intégrité paroi Signes indirect : hématome –Uro-TDM : Meilleur examen Mauvais remplissage et fuites vésicales Lésions associées –UIV (si pas accès TDM) Fuite de produit de contraste –Cystographie si doute (à ECBU stérile) Traitement Rupture sous-péritonéale isolée : •Sonde vésicale par voie urétrale, 2 à 3 semaines avec contrôle à l’ablation de la sonde (cystographie). Rupture intra péritonéale ou mixte : •Laparotomie exploratrice •Evacuer l’urinome intra péritonéal •Rincer abondamment la cavité péritonéale •Drainer la vessie par une sonde vésicale après l’avoir réparée par suture (7 à 15 jours) •Bilan d’éventuelles lésions intra abdominales associées. Conclusion **Pathologie en nette augmentation avec la croissance des AVP,AC . **pathologie qui touche le sujet jeune de sexe masculin entre 20-40ans **le caractère très grave des complications et le retentissement psychologique(sexuelle et mictionnelle) **le traitement en urgence est le drainage des urines ,la réparation se fera ulterieurement.