LE DYNAMISME DE LA TERRE Les agents de façonnement externe du relief (facteurs ou phénomènes exogènes) La météorisation et les mouvements de masse 1. Introduction Le soulèvement ou la surrection des formations de roches ( forces tectoniques) engendrant la création de reliefs (tabulaires, plissés, faillés ou cristallins) contribuent à l’accélération des processus morphogénétique (évolution des formes). Par conséquent, les agents d’érosion exercent alors une action différentielle sur les versants en fonction de la nature des roches, de leur disposition, de l’intensité des déclivités, (des pentes) de la densité du couvert végétal, du régime annuel des précipitations et des modes d’utilisation des sols (usages que font les hommes du territoire –résidentielles, commerciales, industrielles, agricoles) (Jules Dufour , cours de géomorphologie,). Cette partie du cours a pour objectif d’examiner les processus de la météorisation (weathering ou altération sur place) et des mouvements de transport en masse qui affectent les versants. Étant donné l’ampleur accrue des phénomènes d’érosion des sols dans le monde (changements climatiques, urbanisation, déforestation etc.), il convient de connaître les processus d’érosion des versants, les divers facteurs qui sont susceptibles de provoquer leur accélération. La météorisation 2. I. La météorisation La météorisation désigne le phénomène de l’altération sur place de la roche affleurant à l’air libre sur un versant. C’est la première étape de la morphogenèse (évolution des formes de relief). ...(Jules Dufour , cours de géomorphologie, ) La météorisation consiste à l’ensemble des modifications subies par les roches au contact de l’atmosphère. Les processus de météorisation dépendent des éléments suivants: - le couvert végétal - la température - l’humidité du sol - l’aération du sol (Jules Dufour , cours de géographie physique 1, chapitre sur le relief structural et tectonique ). La météorisation La météorisation peut se présenter de trois façons: altération mécanique, chimique et biologique. L’altération mécanique Elle s’appelle la désagrégation. Elle est facilitée par la structure même de la roche qui peut être composée de grains comme le granite ou plus homogène mais fendillée comme le calcaire. En fait, la désagrégation est préparée par l’existence dans la roche de joints (limites de statification). (ex: les diaclases – fracture dans la roche). Entre ces joints, les roches ne sont pas compactes: les plans de schistosité ou plan de clivage les microfissures fréquentes dans les calcaires, les micro-interstices (espaces microscopiques) entre les grains des roches cristallines sont autant d'espaces qui, en s'agrandissant désagrègent les roches en fragments. Chaque roche a un comportement particulier devant les agents de désagrégation en fonction de ses caractéristiques intrinsèques (sa composition minérale donc chimique): le granite s'émiette, le basalte et les calcaires se détachent en blocs de plus ou moins grandes dimensions. La météorisation – Granite: roche ignée Source: Encyclopédie, Planète Terre, p.82 La météorisation Source: Encyclopédie, Planète Terre, p.82 La météorisation – Calcaire: roche sédimentaire Source: Encyclopédie, Planète Terre, p.60 Source: Encyclopédie, Planète Terre, p.60 Propriétés des minéraux 1 Source: La Terre, France Loisirs, p.62 Source: Encyclopédie, Planète Terre, p.78 L’altération mécanique Source: http://www.google.ca/imgres?imgurl=http://www.geowiki.fr/images/9/94/Diaclases_dans_granite.jpg&imgrefurl DIACLASE Source: http://www.google.ca/imgres?imgurl=http://www.geowiki.fr/images/thumb/1/1c/Diaclase-2.jpg/400px-Diaclase-2.jpg&imgrefurl La météorisation – altération mécanique - Suite- L’altération mécanique Les actions mécaniques peuvent être dues aux variations de température qui dilatent et contractent la roche et peuvent la faire éclater: c'est la thermoclastie. Les roches éclatent à la suite d'une alternance de dilatations et de contractions génératrice de tensions dans les roches. Ces différences thermiques sont peu sensibles tant qu'elles restent au-dessus de 0°C; c'est le gel qui est le principal agent de désagrégation: on appelle gélivation (ou cryoclastie) cette action du gel sur la roche. La couleur des roches est un facteur important: une roche sombre qui absorbe la chaleur est plus sensible à l'éclatement qu'une roche claire. La météorisation – altération mécanique Un rocher fragmenté par la cryoclastie (gélifraction), en Islande Source: wikipédia La méorisation: l’altération mécanique Source: Encyclopédie Planète Terre, p.110 La météorisation – altération chimique 2.2. L'altération chimique La dissolution est très inégale selon les minéraux. - Le quartz, dans une région de climat tempéré ou froid, se dissout très difficilement. - Le calcaire est très soluble dans l'eau chargée de gaz carbonique: CaC03 + H20+ C02 = CaC03(H20) - Les feldspaths potassiques sont peu solubles dans l'eau douce. - La silice est peu soluble dans l'eau. N. B. La dissolution peut se faire en profondeur par l'action des eaux souterraines et en particulier par celle des eaux de la nappe phréatique. La météorisation 2.2. L'altération chimique Elle s'effectue par l'intermédiaire de l'eau sur des fragments désagrégés ou directement sur les parois rocheuses. Il se constitue alors des oxydes et des argiles. Ex.: Un oxyde de fer hydraté , la limonite, qui colore en jaune les sols. Les argiles, des silicates d'alumine, sont des molécules de forme aplatie qui glissent les unes sur les autres et qui peuvent s'imbiber d'eau, puisqu'entre leurs feuillets, il existe des espaces libres. Elles ont en général une taille inférieure à deux microns (symbole µm, vaut 10-6 m, soit 0, 000 001 mètre ou 0,001 millimètre). Les minéraux se comportent très différemment devant l'altération chimique. Les carbonates de calcium (CaC03) (composant principal du calcaire, de la craie et du marbre) qui constituent l'essentiel des roches calcaires se dissolvent facilement dans l'eau chargée de gaz carbonique pour former du bicarbonate de calcium. - Les quartz sont peu altérables. - Les feldspaths et les biotites constituent à la surface de la terre la plus grosse masse de minéraux altérés. La météorisation – altération chimique – Haloclastie (solution saline – zones cotières ou désetiques) Météorisation par les sels sur le littoral corse, Campomoro-Senetosa Source: wikipédia La méorisation: l’altération chimique Source: Encyclopédie Planète Terre, p.111 La météorisation-altération biologique Actions biologiques Les racines et les micro-organismes peuvent également exercer une certaine action mécanique en provoquant la dislocation des roches. Qu’elles soient mécaniques (fragmentation par l’action disjonctante des racines des arbres, par les forces tractrices exercées par les rhizines des lichens, par la pression exercée par l’augmentation de la biomasse des colonies fongiques occupant les fissures des minéraux ou, autre exemple, désagrégation granulaire par la radula des mollusques), ou qu’elles soient biochimiques par le biais de la respiration (libération de CO2) ou des sécrétions enzymatiques des micro-organismes. On parle de biométéorisation pour cette dernière catégorie de processus. Source: Wikipédia La météorisation – altération biologique Source: http: //géo-outaouais.blogspot.com La méorisation: l’altération biologique Source: Encyclopédie Planète Terre, p.111 La météorisation Ainsi, les roches se fragmentent sous diverses formes: 1) La fragmentation par blocs anguleux: elle est le propre des roches cohérentes: calcaires, basaltes, roches cristallines à grains fins. Elle est l'oeuvre du gel et donne des amoncellements de blocs. 2) La desquamation: C'est l'écaillement des roches par plaques de un ou plusieurs centimètres d'épaisseur et de un ou plus plusieurs décimètres carrés de surface. Elle domine dans les roches feuilletées: roches métamorphiques, gneiss. 3) L'exfoliation: c'est le phénomène de détachement de calottes de l'ordre du mètre d'épaisseur. Ex.: roches cristallines lisses. 4) L'émiettement. Ce phénomène domine dans les structures à grains, comme celle des roches cristallines massives. Il s'agit d'une altération plutôt chimique. La météorisation et fragmentation des roches La fragmentation par blocs anguleux L'exfoliation Source: wikipédia L'émiettement La météorisation – type de fragmentation des roches Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Desquamation 2) La desquamation: C'est l'écaillement des roches par plaques de un ou plusieurs centimètres d'épaisseur et de un ou plus plusieurs décimètres carrés de surface. Elle domine dans les roches feuilletées: roches métamorphiques, gneiss. La desquamation a aussi un sens géomorphologique. Elle est la traduction physique, visible, d'un certain nombre de processus de dégradation de la roche (météorisation). Elle se manifeste par le détachement de lamelles ou écailles superficielles. Divers processus conduisent à la desquamation d'une roche : haloclastie, thermoclastie, voire cryoclastie. Suivant la terminologie anglosaxonne, le terme desquamation est utilisé lorsque les lamelles ont moins de 5 mm d'épaisseur. Au-delà, on préférera le terme exfoliation. (Wikipédia) Les mouvements de masse LES MOUVEMENTS DE DÉBRIS Les mouvements de masse INTRODUCTION Capables de maintenir des montagnes et des falaises élevées, les roches ont pourtant une résistance limitée. Conjugée à la météorisation et à l’érosion, la poussée de la gravité (force d’attraction vers le sol) remodèle la surface de la Terre. Une paroi abrupte peut résister des millénaires et s’effondrer rapidement lorsque ses fondements sont sapés par un fleuve. Les pentes douces d’une colline peuvent sembler stables, puis s’affaisser soudainement , avec parfois des résultats désastreux si les forces qui les maintiennent sont affaiblies par la pluie, le défrichement, ou un événement géologique tel qu’un séisme (séismes sous-marins fjord du Saguenay). La vitesse de ce qu’on appelle un mouvement de masse dépend de l’angle de la pente (données physiques du terrain) et des matériaux impliqués (caractéristiques géologiques – le sous-sol / et pédologiques – le type de sol, les dépôts de surfaces). (Encyclopédie Planète Terre, p. 116) Les mouvements de masse 3. II. Le mouvement des débris Les matériaux peuvent être entraînés vers le bas de la pente d'un versant selon six modes principaux: chute d'éboulis, éboulement, avalanches, ruissellement diffus, solifluxion et reptation ou creeping. Cette classification est basée sur les critères suivants: - L'intensité des déclivités (inclinaison de la pente) - La teneur en eau (pourcentage en eau) - La taille des matériaux (granulométrie) - La topographie du versant (le relief du terrain) Les mouvements de masse- Le mouvement des débris: Les éboulis Les chutes de pierres ou de masses rocheuses de petite taille sont assez fréquentes (fig.1). Elles se produisent sous l’action de la gravité et de l’altération d’une paroi rocheuse par différents agents d’érosion (entre autres, les alternances gel/dégel, l’action des végétaux). Les chutes régulières de pierres mènent à la formation d’éboulis – accumulations du matériel détaché de la paroi sommitale. Les éboulis peuvent former des cônes bien définis (fig.2) ou des tabliers d’éboulis (aussi appelés voiles d’éboulis) (fig.3) quand le matériel est réparti sur tout un versant sans forme particulière. Généralement, un éboulis présente une forme convexe avec une pente moyenne de 35°. On y observe un grano classement du matériel : si les débris de petite taille s’arrêtent rapidement quand la pente diminue, ce n’est pas le cas des blocs plus importants qui ont tendance à aller plus loin puisque leur énergie cinétique est plus élevée. N.B. Un versant réglé est un versant qui a vu l’érosion complète de sa paroi sommitale. Les mouvements de masse – Le mouvement des débris 3.1 La chute des éboulis Les éboulis sont formés par la chute de blocs qui se détachent d'une paroi rocheuse à pente forte. Les blocs dévalent jusqu'à ce qu'ils trouvent une pente faible située sur le piémont de la paroi. Si les éboulis, en tombant, suivent un couloir, ils s'accumulent à son extrémité aval, en formant un cône dont la pointe est située vers l'amont. les couloirs que suivent les éboulis sont proches les uns des autres ou si la chute des blocs se fait sur tout un versant il se forme un talus d'éboulis continu. L'intensité de la pente des cônes d'éboulis dépend de la taille des matériaux, de leur densité et de leur forme. Elle varie entre 27 et 37 degrés: on l’appelle la pente du talus d’équilibre. Les mouvements de masse Source: Encyclopédie Planète Terre, p.116 Les mouvements de masse Source: Encyclopédie Planète Terre, p.117 Cône d’éboulis de la Pierreuse (Château-d’Oex, VD). Source: http://www.unifr.ch/geoscience/geographie/ssgmfiches/gravitaire/pdf/4.2.3.pdf Éboulis, alimentés par des couloirs d'éboulis, à la base d'une falaise dans l'Isfjorden, au Svalbard (Norvège ). Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:TalusConesIsfjorden.jpg Les mouvements de masse -Le mouvement des débris 3.2. L'éboulement ou décrochement C'est le détachement et l'entraînement par gravité de toute une masse de roches vers le bas du versant. Eboulements et écroulement sont des événements instantanés qui se déroulent en l’espace de quelques secondes à quelques minutes. Il s’agit, dans les deux cas de la chute d’une masse rocheuse d’un volume important pouvant représenter jusqu’à plusieurs millions de m3 de matériel (fig.4). Source: http://www.unifr.ch/geoscience/geographie/ssgmfiches/gravitaire/pdf/4.2.3.pdf Les mouvements de masse Source: Encyclopédie Planète Terre, p.116 Eboulement, Dent de Lys (France). Source: http://www.unifr.ch/geoscience/geographie/ssgmfiches/gravitaire/pdf/4.2.3.pdf Les mouvements de masse Source: Encyclopédie Planète Terre, p.117 Les mouvements de masse 3.3. Les avalanches Les avalanches se produisent sur les versants montagneux. Elles suivent des couloirs qu'elles contribuent à façonner. Elles arrachent tout sur leur passage. Une fois la neige fondue les matériaux transportés forment des amoncellements constitués à la fois de pierres et de débris fins. Les mouvements de masse – Les avalanches Source: Encyclopédie Planète Terre, p.117 Source: http://www.google.ca/imgres?imgurl= http://www.encyclo123.com/files/avalanche.jpg&imgrefurl Les mouvements de masse 3.4. Le ruissellement diffus - II s'agit de l'écoulement en surface de l'eau de pluie qui ne creuse pas mais transporte les éléments fins du sol. - Ce ruissellement en filets ne produit pas de ravins. Il le fait quand les formations sont imperméables comme c'est le cas des formations argileuses ou si le sol est mis à nu. Le ruissellement Le ruissellement désigne en hydrologie le phénomène d'écoulement des eaux à la surface des sols. Il s'oppose au phénomène d'infiltration. Le ruissellement est un des moteurs de l'érosion : l'eau qui s'écoule entraîne avec elle des particules plus ou moins grosses en fonction de la quantité d'eau en mouvement et de la pente, ce qui peut avoir un effet abrasif sur le terrain soumis au ruissellement. Le ruissellement est également un phénomène pris en compte lors de l'aménagement urbain, car la généralisation des sols imperméabilisés (routes, stationnement automobile, zones bâties, etc.) augmente le ruissellement aux dépens de l'infiltration, ce qui peut conduire à des crues violentes et augmente les risques de saturation des collecteurs d'eau et d'inondation en aval. Le ruissellement est un facteur d'aggravation des pollutions liées à l'agriculture : les engrais et autres produits de traitement sont entraînés vers les cours d'eau, puis vers la mer, au lieu de rester sur le lieu d'épandage. Source: wikipédia Les mouvements de masse –Le ruissellement Source: http: //www.ademe.fr./salsigne/Étude hydraulique/Image15.html Les mouvements de masse –Le ruissellement Source: http: //www.agrireseau.qc.ca.agroenvironnement/ Les mouvements de masse 3.5. La solifluxion C'est le phénomène de l'écoulement massif des matériaux meubles (matériaux de surface) imbibés d'eau sur un versant. Le terrain devient plastique et même liquide. La masse qui se met en mouvement s'arrache plus ou moins nettement à la partie amont du versant et descend en formant une loupe ou même une véritable coulée boueuse constituée de bourrelets successifs et de bossellements. Si la composante verticale du mouvement est plus grande que la composante horizontale on parle d'affaissement. On emploie le mot de solifluxion pour désigner tout mouvement de matériaux rendus plastiques ou liquides. Si le mouvement affecte seulement les matériaux de surface, on parle de glissement en plaque ou en planche. Si les matériaux sont affectés sur de grandes épaisseurs on parle alors de glissement en masse. Les mouvements de masse Source: Encyclopédie Planète Terre, p.117 Les mouvements de masse 3.6. La reptation ou creeping C'est une descente grain par grain des matériaux meubles. Il affecte les versants à pentes plus faibles que le talus d'équilibre. Ces mouvements très lents (1 cm par siècle) sont dus aux facteurs suivants: - La croissance et la mort des racines - Le travail des animaux fouisseurs - Les changements fréquents de volume dus aux variations de température et d'humidité - Le gel et le dégel du sol (gélireptation). N.B. Les poteaux installés sur un versant sont souvent inclinés étant entraînés vers le bas par ce phénomène. Les mouvements de masse – reptation Source: http://www.google.ca/imgres?imgurl=http://www.mccordmuseum.qc.ca/ObjView/GM/M996.21.1.JPG&imgrefurl Les mouvements de masse LES GLISSEMENTS DE TERRAIN Les mouvements de masse 4. III. Les glissements de terrain 4.1. Définition Les glissements de terrain constituent un processus important et fréquent dans l'évolution des versants surtout dans les terrasses argileuses d'origine marine. 4.2 Classification On en distingue deux types: le décrochement et la coulée boueuse ou argileuse. 4.2 1. Le décrochement Le décrochement (slump) s'apparente à l'éboulement en raison de l’influence de la gravité et de la faible fluidité du matériel. C'est la descente rapide et massive d'une portion de terrain argileux sur un plan de glissement provoqué par la présence de couches sursaturées d’eau formant une base de lubrification. Il est souvent déclenché par une érosion intense au bas des pentes. Le terrain s'affaisse par tranches et est peu déformé (voir la figure 2). Les décrochements sont généralement de faibles dimensions . Ils peuvent constituer la première phase dans la genèse d'une coulée boueuse. Les glissements de terrain- Le décrochement Les mouvements de masse 4.2.2. La coulée boueuse La coulée argileuse (clay flow) correspond à un effondrement brusque d’une masse argileuse saturée d'eau qui se liquéfie et peut s'étendre sur de grandes distances parfois supérieures à deux kilomètres. Elle représente un type de glissement très fréquent et redoutable en raison de son caractère fluide et des vastes superficies qu'elle affecte. La coulée affecte surtout l'argile dite sensible caractérisée par sa propension à passer de l'état solide à l'état semi-liquide sous l'effet d'une vibration ou d'une pression trop forte. Les mouvements de masse 4. 3. Facteurs de formation On distingue les facteurs passifs et les facteurs actifs. 4.3.1. Facteurs passifs Les facteurs passifs sont liés à la topographie des lieux ainsi qu'à la nature et à la disposition des matériaux. Une argile sensible II s'agit d'une argile qui a été déposée dans un milieu estuarien et qui a la propriété de passer de l'état solide à l'état semi-liquide sous1’effet d’une vibration ou d'une pression trop forte. Cette argile est présente généralement dans les couches supérieures glacio-marines dé posées dans des conditions d'eau peu salée et par la suite fortement lessivée. On estime que les argiles sensibles ont généralement une eau interstitielle ayant une teneur en sel inférieure à 15 grammes par litre. De plus, elles sont très fines étant à près de 60% constituées en moyenne de particules inférieures à 2 µ ( 10 – 6 ou 0 , 000 001 de mètre) alors que dans les argiles dites non sensibles cette moyenne n'est que de 17,4%. Les mouvements de masse Un talus à pente forte Les pentes supérieures à 20° sont celles qui sont les plus sujettes a des glissements. Une argile de grande épaisseur Les coulées se produisent là où l'argile a une épaisseur d'au moins 10 m. Les plus imposantes ont affecté des formations d'une épaisseur supérieure à 20 m. Une topographie qui favorise la rétention des eaux Une surface subhorizontale ne permet pas un bon égouttement des eaux, favorise l'infiltration et augmente la pression exercée sur le matériel. Des anciens chenaux souterrains Ils peuvent appartenir à la topographie préglaciaire et s'inscrivent ainsi sur le substratum. Les mouvements de masse Des vibrations Elles peuvent provenir du dynamitage, de la circulation sur les routes principales et les voies ferrées et des excavations massives dans le roc. Des variations stratigraphiques La présence d'îlots morainiques dans les argiles ou celle de quelques lits d'argile plus sensible situés en surface. 4.3.2. Facteurs actifs Les facteurs sont ceux qui agissent en surface sous l'influence des agents climatiques ou des activités humaines. Naturels Un mauvais égouttement superficiel Un mauvais drainage des eaux de ruissellement favorise le développement de plans d'infiltration et augmente la pression exercée sur le matériel devenu instable. Les mouvements de masse Une nappe phréatique à niveau élevé Une nappe phréatique près de la surface présente des sols à teinte sombre, des dépressions remplies d'eau, un écoulement superficiel le plus souvent faible à mauvais, et le développement de sols organiques en surface. Un sapement à la base du talus C'est l’un des facteurs majeurs à l'origine des glissements de terrain. Ex.: Érosion des cours d'eau dans les parties concaves des méandres, les crues et les travaux d'excavation. Des traces de cisaillement Le cisaillement s'effectue sur le talus, le versant ou au bord du replat, tout près de la pente du talus. Les mouvements de masse Un écoulement souterrain Un écoulement souterrain peut s'effectuer dans les lits de matériaux perméables. Il y a lors suintement sur le versant mis à nu. Ces lits deviennent fréquemment des plans de glissements. Des langues humides La présence de langues humides est l'indice le plus significatif d'éventuels glissements. Une langue humide est une forme en lobe plus ou moins allongée sur sol argileux et que révèle une teinte plus sombre. Il s'agit de la présence de zones de saturation. Des plans d'infiltration Les plans d'infiltration d'eau se concentrent près des futurs décrochements. Les infiltrations peuvent indiquer un début de décrochement, une argile fortement fissurée, une couche sableuse épaisse en surface ou la proximité de lits perméables. Une infiltration différentielle des eaux La présence de matériel bouleversé tel les débris d'un glissement ancien peut contribuer à l'infiltration différentielle. Ex. Saint-Jean-Vianney. Variations du niveau de base des eaux courantes Ce facteur favorise surtout les décrochements. Les mouvements de masse Humains Des réservoirs artificiels en amont La création de réservoirs artificiels en amont contribue à maintenir la nappe phréatique à un niveau élevé et à augmenter la pression hydrostatique. Si des couches sont perméables en profondeur, on peut assister au phénomène de la suffosion (piping) ou de remplissage des formations sur plusieurs centaines de mètres carrés de superficie. Des établissements humains Les travaux de construction d'édifices à proximité des talus de terrasses argileuses provoquent une surcharge de poids, modifient les conditions de drainage et favorisent l'infiltration dans les argiles fissurées. Une surcharge locale L'accumulation de matériel sur des pentes argileuses augmente la pression exercée sur les sols à forte teneur en eau interstitielle et peut provoquer des glissements considérables. Cela peut se produire quand on cherche à régulariser les pentes d'un versant en apportant du matériel. LE CAS DE ST-JEAN-VIANNEY LE GLISSEMENT DE TERRAIN DE ST-JEAN-VIANNEY 04 MAI 1971 Les mouvements de masse 4.4. Le glissement de Saint-Jean-Vianney Le glissement s'est produit le 4 mai 1971. Il fut redevable aux facteurs suivants: 1) Des argiles thixotropiques révélées par les cicatrices de plusieurs anciens glissements dans un court rayon; 2) Un mauvais drainage superficiel de cette argile que soulignent la multitude de petits lacs et la teinte très sombre des sols fortement humides; 3) Des apports d'eau en provenance de l'amont canalisés au bas de la cicatrice de glissement; 4) Un ancien bassin d'écoulement inscrit dans le substratum; 5) Caractère hétérogène du matériel développant des zones discontinues d'infiltration; Les mouvements de masse 6) L'apparition soudaine de plusieurs sources d'eau dans la cicatrice de l'ancien glissement; 7) Une nappe phréatique élevée; 8) Maintien de l'humidité dans le sol par les eaux accumulées dans le réservoir créé dans la rivière Shipshaw; 9) L'érosion active sur les versants immédiats de la rivière des Vases; 10) Des modifications apportées aux conditions d'écoulement superficiel des eaux par suite du déboisement; 11) La déclivité du substratum; Village de Saint-Jean-Vianney au Saguenay – 6 mai 1971, un glissement de terrain Le 6 mai 1971, un glissement de terrain a complètement rayé de la carte le village de Saint-Jean-Vianney au Saguenay Le glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney qui s'est produit le 4 mai 1971 fut redevable aux facteurs suivants: 1) Des argiles thixotropiques révélées par les cicatrices de plusieurs anciens glissements dans un court rayon; 2) Un mauvais drainage superficiel de cette argile que soulignent la multitude de petits lacs et la teinte très sombre des sols fortement humides; 3) Des apports d'eau en provenance de l'amont canalisés au bas de la cicatrice de glissement; 4) Un ancien bassin d'écoulement inscrit dans le substratum; 5) Caractère hétérogène du matériel développant des zones discontinues d'infiltration; 6) L'apparition soudaine de plusieurs sources d'eau dans la cicatrice de l'ancien glissement; 7) Une nappe phréatique élevée; 8) Maintien de l'humidité dans le sol par les eaux accumulées dans le réservoir créé dans la rivière Shipshaw; 9) L'érosion active sur les versants immédiats de la rivière des Vases; 10) Des modifications apportées aux conditions d'écoulement superficiel des eaux par suite du déboisement; 11) La déclivité du substratum;