Pratique quotidienne · formation complémentaire Erosion liée au reflux gastrique chez les enfants L’étiologie, l’aspect clinique et les modalités thérapeutiques de l’érosion chez les enfants sont discutés à partir des deux cas présentés Adrian Lussi et Thomas Jaeggi Université de Berne, clinique de médecine dentaire préventive et odontologie pédiatrique Mots clés: érosion, dents de lait et dents définitives, reflux Les érosions dentaires sont de plus en plus souvent diagnostiquées chez les enfants. Elles atteignent non seulement les dents de lait mais aussi les dents définitives. Elles sont provoquées par l’action endogène ou exogène d’acides, à la différence des caries, d’origine bactérienne. Outre l’augmentation de la consommation d’aliments et de boissons acides, le reflux gastro-oesophagien du suc gastrique dans la cavité buccale est la cause principale des érosions. Souvent, l’affection initiale n’est remarquée qu’avec l’apparition de lésions dues à l’acide. Un diagnostic précoce, des mesures prophylactiques ciblées et si nécessaire une thérapie systémique et locale adéquate sont des facteurs essentiels pour la réussite du traitement. Adresse pour la correspondance: Prof. Dr A. Lussi, Klinik für Zahnerhaltung Freiburgstrasse 7, 3010 Berne Tél. 031 632 25 70 Fax 031 632 98 75 (Illustrations et bibliographie voit texte allemand, page 1019) Introduction La perte de tissu dur en l’absence de bactéries est multifactorielle: outre les causes mécaniques tels que l’abrasion, l’attrition et l’usure, les processus érosifs jouent un rôle important. L’érosion est une perte de tissu dur de la dent, non-générée par des microorganismes (ZIPKIN & MC CLURE 1949). Les lésions érosives apparaissent sur les dents de lait et sur les dents permanentes. Les érosions sont de différentes origines, chez l’adulte comme chez l’enfant. L’exposition à l’acide peut provenir de la remontée de sucs gastriques dans la cavité buccale, par exemple lors de reflux acides ou de vomissements (facteurs intrinsèques) ou lors d’apports extérieurs d’acides, en général par une surconsommation d’aliments et de boissons acides, rarement par la prise fréquente de certains médicaments ou par l’exposition aux acides pendant l’exercice d’une profession (facteurs extrinsèques). Un apport régulier d’acide peut entraîner une érosion dentaire dès le premier âge. Les reflux sont en effet fréquents chez les nouveau-nés mais se raréfient avec l’âge: seulement 8% des enfants souffrent de reflux acides après leur première année (OSATAKUL et al. 2002). L’évolution générale vers une alimentation aussi saine que possible (donc souvent acide) entraîne l’apparition de plus en plus fréquente de lésions érosives des tissus durs des dents, et ce non seulement chez les adultes mais aussi chez les jeunes (ZERO 1996). Environ 42% des jus de fruits consommés sont absorbés par des enfants âgés de deux à neuf ans (RUGGGUNN et al. 1987). Outre la fréquente consommation de boissons et d’aliments acides, le mode d’ingestion est également un facteur responsable d’érosions dentaires (MOAZZEZ et al. 2000). Les érosions sont plus fréquentes chez les enfants qui conservent plus longtemps le substrat acide dans la bouche que chez ceux qui avalent immédiatement les boissons et les aliments (O’SULLIVAN & CURZON 2000). Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 114: 10/2004 1027 Pratique quotidienne · formation complémentaire Cet article décrit, à partir de deux études de cas, l’étiologie et l’aspect clinique des érosions chez les enfants. Les modalités thérapeutiques, systémiques et locales, sont également discutées. Cas cliniques Cas 1: patient M. R., sexe masculin, 8 ans Anamnèse Le patient a été envoyé à la clinique par son médecin-dentiste après que ce dernier a constaté des érosions marquées des dents de lait ainsi que des signes d’altération par érosion des dents permanentes. L’anamnèse a montré un garçon en bonne santé. Du point de vue dentaire, l’enfant se plaint de sensibilité au froid, surtout au niveau du maxillaire supérieur droit. Les parents ont également signalé que l’enfant a régulièrement eu des vomissements jusqu’à l’âge d’un an et demi environ. Le patient indique qu’il avait des sécrétions dans la bouche le matin et qu’il vomissait 6 fois par an environ. L’anamnèse sur l’alimentation, pour laquelle tous les aliments et boissons pris pendant quatre jours consécutifs (incluant un week-end), ont été notés, n’a révélé aucune pathologie: les apports acides sont en moyenne de deux fois par jour (valeur critique: ⭓ 4 fois par jour) (LUSSI et al. 2004). Examen initial L’examen clinique révèle de multiples érosions des faces vestibulaires, occlusales et linguales: les dents de lait présentent un grade de 2 marqué (= érosion avec atteinte dentinaire), les premières molaires ainsi que les faces palatines des incisives permanentes présentent quant à elles un grade de 1 (= érosion de l’émail) (fig. 1–6). Les faces labiales des incisives ne présentent pratiquement pas d’érosion (LUSSI et al. 1991). L’examen des paramètres salivaires ne révèlent aucune valeur pathologique: débit salivaire non stimulé de 0,8 ml/min.; pouvoir tampon de normal à faible (Dentobuff, Vivadent, Schaan, Liechtenstein). Le pH de la salive, de 7,1, se trouve dans la plage normale, le pH des sécrétions matinales se monte par contre à 5,0 (indicateur spécial pH 4,0–7,0 et 6,5–10,0, E. Merck, Darmstadt, Allemagne). La localisation des lésions érosives et les résultats d’examen laissent supposer une origine endogène de la perte des tissus durs des dents, le patient a donc été envoyé chez un gastroentérologue pour de plus amples examens. Mesures prophylactiques Afin d’empêcher au maximum la progression des lésions, ou du moins de les ralentir et d’éliminer les surfaces douloureuses des dents, une résine Duraphat (Colgate-Palmolive, Thalwil, Suisse) a été appliquée sur les lésions et il a été demandé au patient d’effectuer des rinçages buccaux avec une solution fluorée (Meridol, Gaba AG, Therwil, Suisse). Un ciment de scellement a été appliqué (Seal and Protect, Densply de Trey, Constance, Allemagne) au cours de consultations ultérieures, il a de plus été demandé au patient de se brosser les dents une fois par semaine avec un gel fluoré (Elmex Gelée, Gaba AG, Therwil, Suisse) (fig. 7). Processus Le patient a refusé qu’un gastro-entérologue effectue la pHmétrie œsophagienne nécessaire à l’obtention de résultats plus approfondis. Etant donné que les lésions érosives progressaient malgré les mesures prophylactiques, un autre essai a été effectué lorsque le patient a atteint l’âge de onze ans et demi. Une œso- 1028 Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 114: 10/2004 phago-gastro-duodénoscopie a été effectuée, mais celle-ci n’a révélé aucun signe pathologique. A la suite de cet examen, une pH-métrie œsophagienne de 24 heures a été réalisée: le pH de l’œsophage est inférieur à 5 pendant 10 heures. Les reflux sont essentiellement postprandiaux et nocturnes. Diagnostic Les résultats des examens gastro-entérologiques permettent de diagnostiquer une érosion dentaire due à un reflux gastrique. Thérapie Afin d’empêcher les sécrétions gastriques, une préparation d’Omeprazol a été prescrite (Antramups, AstraZeneca, 20 mg 2 fois par jour). Il a également été demandé au patient de poursuivre le traitement prophylactique fluoré et de dormir avec la tête légèrement surélevée. Suite du processus A l’âge de 13 ans, l’enfant a été soumis à une nouvelle pH-métrie œsophagienne de 24 heures, une nette diminution du reflux a été mesurée. Ceci a été attribué à une meilleure fonction du sphincter de l’œsophage, grâce à la croissance. Les valeurs de reflux étant normales, la thérapie médicamenteuse a été arrêtée. Aucune progression de l’érosion n’a été constatée ni par le patient, ni par le médecin dentiste traitant, la thérapie des lésions érosives (obturation en composite, Venners, couronnes) a donc été arrêtée et n’a pas été reprise jusqu’à ce jour. Tant que le patient ne ressent aucune douleur et que la perte des tissus dentaires ne progresse pas, il semble rationnel de pratiquer un traitement prophylactique, préservant dans la mesure du possible les tissus dentaires. Le patient nous a remis les dents de lait après exfoliation pour une évaluation histologique. Les figures 8a–c montrent une dent de lait ainsi que les préparations histologiques correspondantes. On remarque facilement la forte érosion de la surface de la dent avec atteinte importante de la dentine. Une dentine de réaction s’est formée par les odontoblastes primaires en raison d’une relativement faible agression. Cas 2: patient T. M., sexe masculin, 14 ans Anamnèse Le patient a été envoyé à la clinique par l’orthodontiste traitant car ce dernier a constaté une altération des tissus durs des dents. L’anamnèse était normale des points de vue médical et dentaire. Le patient respire par la bouche et ne ressent aucune douleur. La fréquence d’apports acides dans l’alimentation du patient, inférieure à deux fois par jour, est nettement au-dessous des valeurs critiques (⭓ 4 apports par jour). Examen initial L’examen initial a révélé des lésions érosives de niveaux 1 et 2, surtout sur les faces palatines des incisives ainsi que sur les premières molaires. Le patient porte un appareil orthodontique fixe (fig. 9–11). Les valeurs du débit salivaire sont au niveau des valeurs limites: la valeur mesurée du débit salivaire non stimulé se monte à 0,22 ml/min. (valeur normale: ⭓ 0,25 ml/min.), celle du débit salivaire stimulé est de 1 ml/min. (valeur normale: ⭓ 1 ml/ min.). Le pouvoir tampon de la salive non stimulée est moyen mais celui de la salive stimulée est élevé, le pH initial, de 7,8, également. L’anamnèse ainsi que les examens dentaires, analyses de la salive comprises, ont permis de conclure que, chez ce patient égale- Erosions chez les enfants ment, l’origine de l’apparition des lésions érosives était endogène, le patient a donc été envoyé chez un gastro-entérologue pour de plus amples examens. Mesures prophylactiques Afin de ralentir autant que possible la progression de l’érosion pendant la poursuite des analyses, les mesures suivantes ont été prises après les premiers résultats: afin de stimuler la sécrétion salivaire insuffisante, il a été demandé au patient de mâcher trois fois par jour du chewing-gum préservant les dents. Une solution de rinçage fluorée a de plus été prescrite. Processus La pH-métrie œsophagienne de 24 heures, effectuée par le gastro-entérologue, est normale sur toute la période d’observation. Les épisodes de reflux ne se produisent que pendant la journée et ne sont que légèrement élevés – tout juste de 5% – au cours de cette période. Le pH médian nuit se situe sur une longue période entre 5 et 6. Il est possible que des reflux gasto-oesophagiens peu acides aient lieu en grandes quantités au cours de la nuit (fig. 12). Une valeur de pH ⭐ 4 est considérée être une valeur clinique de la genèse d’une œsophagite de reflux. Les valeurs critiques du pH pour une apparition d’érosions dentaires sont plus élevées. En fonction du milieu (saturation de l’environnement, gradient de diffusion) et du tissu dentaire exposé (émail ou dentine), des pH inférieurs à 6,0 peuvent générer des érosions. Des nouveaux calculs de la pH-métrie de 24 heures effectuée sur ce patient ont montré que le pH était inférieur à 5,5 pendant 2,5 heures et inférieur à 6 pendant 12 heures. Les valeurs ont été mesurées à 5 cm au-dessus du sphincter de l’œsophage. Diagnostic Chez ce patient également, les lésions des tissus durs des dents proviennent d’une érosion due à un reflux gastro-œsophagien. Thérapie La sécrétion gastrique a été réduite sur une durée de deux ans à l’aide d’un inhibiteur de la pompe à protons (Zurcal, Nycomed, 20 mg deux fois par jour). Après cette période, une autre pHmanométrie a été effectuée afin obtenir des informations sur le succès et l’évolution. Le patient devait poursuivre les mesures préventives locales (mastication de chewing-gum, solution de rinçage fluorée). Suite du processus L’appareil orthodontique a été retiré pendant la phase de la thérapie médicamenteuse. Immédiatement après, l’orthodontiste a remis au patient une gouttière pour des applications locales de gel fluoré au niveau du maxillaire supérieur. La progression de l’érosion a été ralentie mais n’a pas pu être stoppée. La thérapie médicamenteuse en particulier n’a pas eu les effets escomptés et a été arrêtée. Les lésions érosives ont été protégées par un ciment de scellement (Seal and Protect) (fig. 13, 14). Lorsque le patient a atteint l’âge de 19 ans, une nouvelle thérapie, avec un inhibiteur d’acide nouvellement mis sur le marché, a été pratiquée (Nexium, AstraZeneca, 40 mg deux fois par jour). Une pH-métrie de 24 heures a permis d’évaluer le succès de la médication: le reflux nocturne a pu être arrêté mais le patient présente, malgré les médicaments, des épisodes nets de reflux, le matin et au cours de la journée. Le pH pendant la durée des mesures reste inférieur à 5,5 pendant 9 heures (fig. 15). Un autre médicament a donc été employé afin de mieux réduire la sécrétion d’acide (Prepulsid, Janssen-Cilag, 20 mg deux fois par jour). Etant donné l’absence d’hernie hiatale, une intervention chirurgicale n’a pas été envisagée (Fundoplication de Nissen par voie laparoscopique). Malgré cette thérapie, les lésions érosives progressent toujours. Des scellements ont encore été appliqués sur les lésions sur une période de deux ans au cours de plusieurs consultations. Etant donné que la perte des tissus est encore relativement faible, des formes agressives de thérapie ont pu être évitées jusqu’à présent (obturation, couronnes à incrustation vestibulaire céramiques ou couronnes). Comme mesure prophylactique, il a été demandé au patient de pratiquer un brossage de dents normal, avec des pâtes dentifrice peu abrasives, d’effectuer des rinçages fluorés quotidiennement et d’appliquer un gel fluoré toutes les semaines. Discussion L’érosion peut être générée par des facteurs intrinsèques et extrinsèques. Le principal facteur exogène initiant une érosion est l’alimentation acide. En effet, si celle-ci est excessive, elle peut entraîner d’importantes lésions érosives, plus particulièrement lorsque des facteurs défavorables tels qu’une hyposialie ou un pouvoir tampon insuffisant de la salive, y sont associés (ZERO 1996). Si la surface de l’émail ou de la dentine attaquée est de plus sollicitée mécaniquement, comme cela se produit lors de parafonctions ou lors du brossage de dents, la perte des tissus durs des dents est alors élevée et progresse rapidement. Une consommation excessive de jus de fruits, de boissons gazeuses acides (sodas) et d’aliments acides peut provoquer, comme le décrivent plusieurs articles, des lésions érosives chez les adultes et chez les enfants (LUSSI et al. 1993, 1995, MILLWARD et al. 1994, GRANDO et al. 1996, HUNTER et al. 2000, AL-DLAIGAN et al. 2001, AL-MAJED et al. 2002). La popularité croissante des boissons gazeuses sucrées mais aussi l’augmentation de la consommation de «boissons designer» alcoolisées et acides (Alcopops) provoquent chez les jeunes une importante augmentation d’apport exogène d’acide, ce qui augmente le risque d’érosion (O’SULLIVAN & CURZON 1998, AL-DLAIGAN et al. 2001). Outre les anorexies et les boulimies nerveuses, pour lesquelles la cavité buccale est exposée aux acides par les vomissements, le reflux gastro-œsophagien doit être considéré comme une autre origine endogène importante de l’apparition d’érosion dentaire. Les deux études de cas présentées ici montrent que cette maladie reste fréquemment inaperçue et qu’elle n’est souvent dépistée que lorsque des lésions des muqueuses (œsophagites) ou une érosion dentaire apparaît. Les symptômes de ces maladies secondaires sont des douleurs stomacales, des brûlures ou des douleurs thoraciques, une sensation acide dans la bouche et une hypersensibilité des dents. En général, les phases de reflux se produisent au cours de la nuit. Il faut remarquer que le suc gastrique n’atteint pas la cavité buccale chez tous les patients souffrant de reflux, aucune érosion n’est donc observée chez ces patients. Le reflux gastro-œsophagien de suc gastrique apparaît lors d’une insuffisance du sphincter inférieur de l’œsophage. Toutefois, même lorsque la fonction du sphincter est normale, des reflux peuvent se produire si la pression intra-abdominale est élevée, par exemple pendant une grossesse, dans le cas d’une obésité ou encore si le volume de l’estomac est important, par exemple en raison d’une alimentation excessive, d’ulcères ou de spasmes du pylore (SCHEUTZEL 1996). Les médecins parlent de reflux pathologiques si le pH dans l’œsophage distal est inférieur à 4 dans plus de 4% des phases de reflux (BARTLETT et al. 1996). Une extrapolation directe aux tissus durs des dents est toutefois difficile. Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 114: 10/2004 1029 Pratique quotidienne · formation complémentaire Chez de nombreux patients avec des lésions érosives manifestes, l’origine de ces lésions dentaires ne peut pas être élucidée malgré une anamnèse approfondie, anamnèse de l’alimentation comprise. Les résultats des examens cliniques, au cours desquels la localisation et le niveau de gravité des érosions est étudiée, donnent souvent des informations sur les causes possibles. Ainsi, une érosion due à des vomissements ou des reflux apparaît souvent d’abord sur les faces palatines des dents du maxillaire supérieur (BARTLETT et al. 1996, LUSSI 1996). La prévalence des érosions provoquées par ces acides endogènes est inconnue. Des études cliniques sur l’apparition, le niveau de gravité et les origines des érosions, ont montré des valeurs entre 20 et 50% (SMITH & KNIGHT 1984, JÄRVINEN et al. 1992). L’examen clinique et le diagnostic en résultant est important. Il n’est pas rare de découvrir de cette manière des patients boulimiques qui nient et refoulent souvent leur maladie et qui le cachent au cours de l’anamnèse. Pour ces patients, une thérapie psychologique ou psychiatrique est importante, et ce pas uniquement par mesure préventive contre l’érosion. Chez les patients souffrant de reflux, en général non conscients de leur maladie, une thérapie médicamenteuse (inhibition de la sécrétion gastrique), rarement ac- 1030 Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 114: 10/2004 compagnée d’une intervention chirurgicale (sphincter œsophagien) peut soulager. Le médecin-dentiste a donc un rôle important dans le dépistage de l’affectation d’origine et dans la thérapie causale entreprise. De plus, des mesures préventives simples, telles qu’une information sur l’hygiène, une stimulation de la salivation à l’aide de pâtes à mâcher neutralisantes et des applications fluorées peuvent ralentir la progression de l’érosion. Les gels fluorés légèrement acides forment une couche de protection du type CaF2, qui protège les tissus durs des dents lors d’une agression acide, plus efficace que les gels fluorés neutres (ATTIN et al. 1999, GANSS et al. 2001, LUSSI et al. 2004, LUSSI et al. im Druck). Pour une prophylaxie optimale de l’érosion, il faut déterminer dans des études, les mesures préventives, systémiques et locales fournissant les résultats les plus positifs, afin d’éviter au maximum la destruction des tissus durs des dents par le suc gastrique et les acides exogènes. De plus, les professionnels doivent être mieux formés sur le diagnostic afin que les patients ayant une prédisposition aux érosions d’origine endogène et/ou exogène puissent être rapidement diagnostiqués et soignés.