DEFICIENCES VISUELLES Jérome GUYOMARCH Service d’Ophtalmologie du CHU de Fort-de-France INTRODUCTION: GENERALITES • La déficience visuelle constitue un problème d’importance croissante dans l’ensemble des pays industrialisés (augmentation de l’espérance de vie). • Principales causes: maladies oculaires liées à l’âge – à affecte majoritairement les personnes de plus de 65ans. – à incidence (fréquence) augmente avec l’âge • La déficience visuelle est le stade final d’une atteinte oculaire bilatérale lorsque les ressources thérapeutiques, médicales ou chirurgicales ont été épuisées. • Dans la vie quotidienne, la déficience visuelle se répercute – sur les activités mettant en jeu la vision centrale.( lecture, écriture, reconnaissance de visage, manipulation d’objet etc…) – sur les déplacements surtout dans les environnements inconnus. • L’évaluation des troubles repose sur des mesures objectives tenant compte à la fois de la perte – de l’acuité visuelle nécessaire à la vision des détails de notre environnement – du champ visuel indispensable à la perception de l’espace dans lequel on évolue. INTRODUCTION: EVALUATION • 1) Acuité visuelle (AV): – Elle représente la faculté que possède l’œil de percevoir les détails, c’est-à-dire, d’une façon plus précise, de percevoir comme distincts deux points rapprochés. – Evaluation par lecture d’optotypes (chiffres, lettres, dessins…) – Différentes échelles: en France Monoyer (lettres, 5m) – Une acuité visuelle normale de loin est de 10/10. INTRODUCTION: EVALUATION • 2) Champ visuel (CV): – Ensemble des points de l’espace que peut voir un œil immobile regardant droit devant lui. – Il s’étend normalement sur 180° en binoculaire (90° en monoculaire). – Le rétrécissement du CV implique une diminution de la vision périphérique. – La personne handicapée visuelle peut être capable de lire mais il devient plus dangereux pour elle de se déplacer en raison de son CV limité. – Examen du CV: • Évaluer la perception de stimuli lumineux dans les différentes zones du CV • Œil par oeil DEFINITIONS • Déficience : altération d’une structure ou d’une fonction anatomique, physiologique ou psychologique • Déficience visuelle: selon l’OMS: persiste après traitement d’une amétropie (=avec lunettes) – Malvoyance=basse vision: • AV binoculaire < 3/10 • Ou champ visuel < 20° – Cécité: • AV binoculaire < 1/20 • Ou champ visuel < 10° DEFINITIONS • 5 catégories OMS: – Malvoyance: • Catégorie 1: déficience visuelle modérée – 1/10 < AV < 3/10 – CV > 20° • Catégorie 2: déficience visuelle sévère – 1/20 < AV < 1/10 ou CV < 20° – Cécité: • Catégorie 3: déficience visuelle profonde – 1/50 < AV < 1/20 ou CV < 10° • Catégorie 4: cécité quasi-totale – Perception lumineuse < AV <1/50 • Catégorie 5: cécité absolue – Pas de perception lumineuse DEFINITIONS • En France: loi de 1976 – Malvoyance: • 1/20 < AV meilleur œil < 4/10 • Mention « canne blanche » si AV meilleur œil < 1/10 – Cécité légale: AV < 1/20 DEFINITIONS: DIFFICULTES • Définitions multiples • Précises / cachent une variété d'atteintes: – Entre les catégories: • en cas de cécité, il existe une grande différence entre la catégorie 5 (absence totale de perception lumineuse) et la catégorie 4. • En cas de malvoyance, les différences sont encore plus grandes entre 2 catégories. – liées à la pathologie: • Un sujet âgé atteint de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) qui ne peut plus lire (moins de 1/20 de loin et moins de Parinaud 14 de près) n’est pas " aveugle " au sens commun… et notamment de déplace seul, malgré son scotome central, car le reste de son champs visuel est indemne. • Par contre, un enfant atteint d’une rétinopathie pigmentaire, peut conserver une acuité correcte (4/10 par exemple à chaque œil) mais n’avoir presque plus de champs visuel (vision tubulaire en raison du rétrécissement concentrique du champs visuel) et ainsi réellement un comportement d’aveugle, surtout à la tombée du jour en raison de l’héméralopie. DEFINITIONS: DIFFICULTES • Ambiguïté fondamentale, contenue dans le terme de cécité – au niveau réglementaire: il peut donc aussi bien s´agir de sujets aveugles, au sens strict (sujets n´ayant aucune perception visuelle), que de sujets ne pouvant être considérés ni comme des aveugles, car ils ont une acuité chiffrable et un potentiel visuel, ni comme des malvoyants, car cette acuité est inférieure à 1/20. – au niveau social: toute personne, si elle n´est pas particulièrement avertie en matière de déficience visuelle, utilise les termes «cécité» et «aveugle» au maximum de leur ambiguïté. Pour le grand public, la notion de malvoyance est peu connue. Pour un grand nombre de personnes on est voyant ou l´on est aveugle, et si l´on est aveugle cela veut dire que l´on est un handicapé de la vue, sans que la nature et la gravité de la déficience et du handicap soient clairement définies. Combien de sujets malvoyants sont considérés par leur entourage comme des aveugles ? DEFINITIONS: DIFFICULTES • En outre, 2 sujets ayant la même acuité visuelle, le même champ visuel ou les mêmes performances optiques, peuvent avoir des comportements très différents, l'un utilisant au maximum ses possibilités, l'autre les sous-utilisant – à notion de « vision fonctionnelle » : celle qui peut être utilisée en pratique après, par exemple, utilisation des aides optiques ou autres, après aménagement de l'environnement et surtout après la mise en œuvre de techniques spécifiques. – à intérêt de la « rééducation fonctionnelle de la vision ». La basse vision ne peut donc, se définir par les seules performances visuelles mais par la déficience visuelle qui peut en résulter après rééducation. EPIDEMIOLOGIE: PREVALENCE • Dans le monde (OMS 2002): – > 161 millions de personnes ont une déficience visuelle, dont 124 millions ont une basse vision et 37 millions une cécité • En France: – INSEE 2008 (pour 63,7 millions d'habitants) • 65.000 cécités • 1.200.000 malvoyants profonds et moyens – Risque augmente avec l’âge: • X 10 après 65 ans • X 20 après 75 ans • En Martinique (400.000 habitants) – 12 à 14.000 déficients visuels – 1500 à 2000 cécités EPIDEMIOLOGIE: CAUSES • Dans le monde: majorité de causes curables – – – – – – – – Cataracte (47,9%) Glaucome (12,3%) Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) (8,7%) Opacités cornéennes (5,1%) Rétinopathie diabétique (4,8%) Cécité des enfants (3,9%) Trachome (3,6%) Onchocercose (0,8%) • Dans les pays industrialisés – Disparition des causes infectieuses – Augmentation des causes liées à l’âge et au diabète • En Martinique – Peu de DMLA – Importance du diabète et du glaucome ANATOMIE: LE GLOBE OCULAIRE • Sphère d'environ 24 mm de diamètre, formée de 3 enveloppes et de 3 milieux transparents. • Œil = appareil photo – Cornée et cristallin: « objectif » – Rétine: • « pellicule » sur laquelle se focalise la lumière • transforme l’information lumineuse en signal électrique • transmis au cerveau par ANATOMIE: LE GLOBE OCULAIRE • Sphère d'environ 24 mm de diamètre, f o r m é e d e 3 enveloppes et de 3 milieux transparents. • Les enveloppes: – La cornée: « hublot », calotte de sphère, transparente, avasculaire et richement innervée – La sclérotique: opaque, inextensible et résistante, fait suite à la cornée et constitue les 5/6 postérieurs de la coque oculaire. ANATOMIE: LE GLOBE OCULAIRE • Les enveloppes: – L’uvée: tunique vasculaire et pigmentée. Elle est constituée de: • L'iris, perforé au centre par la pupille, contrôle le degré d'illumination de la rétine = « diaphragme » • Le corps ciliaire, dont le 1/3 antérieur est constitué du muscle ciliaire responsable de l'accommodation (« mise au point ») et des procès ciliaires qui sécrètent l'humeur aqueuse. Les 2/3 postérieurs forment la pars plana. • La choroïde vascularise l'épithélium pigmentaire et les photorécepteurs rétiniens. ANATOMIE: LE GLOBE OCULAIRE • Les enveloppes: – La rétine: • destinée à recevoir la lumière et à transmettre les informations visuelles au cerveau par le nerf optique. • composée de 2 couches embryologiquement distinctes – l'épithélium pigmentaire – la rétine neurosensorielle. • Comporte 2 types de photorécepteurs: – cônes: vision colorée et discrimination fine – bâtonnets: sensibles aux bas niveaux d’éclairement et au mouvement • la macula ou fovéa est la zone de rétine centrale de 1.5 mm de diamètre. La fovéola est le centre de la macula, elle correspond au point de fixation du patient. • La papille, dépourvue de photorécepteurs, représente le point de convergence des fibres nerveuses qui constituent le nerf optique. ANATOMIE: LE GLOBE OCULAIRE • Les milieux transparents: d’avant en arrière – La chambre antérieure: • espace compris entre la face postérieure de la cornée en avant et la face antérieure de l'iris en arrière. • reçoit l'humeur aqueuse, sécrétée par le corps ciliaire, qui s'écoule dans la chambre antérieure au travers de l'aire pupillaire. • l'angle iridocornéen, situé à la réunion du limbe sclérocornéen et de l'iris permet l'évacuation de l'humeur aqueuse hors du globe. • l'équilibre entre la sécrétion et l'évacuation permet de maintenir une pression intraoculaire de 10 à 20 mm Hg. ANATOMIE: LE GLOBE OCULAIRE • Les milieux transparents: d’avant en arrière – Le cristallin: • lentille transparente, biconvexe, avasculaire, située dans un plan frontal en arrière de l'iris. • sa propriété principale est de pouvoir modifier son rayon de courbure lors de l'accommodation, permettant de focaliser la lumière sur la rétine. – Le vitré: • gel visqueux et acellulaire. Il existe des adhérences entre le vitré et la rétine, notamment au niveau de la pars plana, autour de la papille et la macula. CATARACTE: EPIDEMIOLOGIE • Principale cause de cécité dans le monde • Incidence augmente avec l’âge • Curable: chirurgie • Intervention chirurgicale la plus pratiquée en France (près de 500000/ an), 2e cause d’hospitalisation après l’accouchement CATARACTE: DEFINITION =opacification de tout ou partie du cristallin CATARACTE: CAUSES • vieillissement (cataracte sénile): 95% des • • • • • cataractes blessures à l’œil (cataracte traumatique) associée à des maladies: diabète+++ 2aire à des pathologies oculaires utilisation prolongée de certains médicaments (cataracte médicamenteuse): corticoïdes+++ héréditaire, congénitale CATARACTE: DIAGNOSTIC • SIGNES FONCTIONNELS – BAV (sensation de brouillard, voile) • Progressive • Bilatérale • Vision de loin +/- de près – Eblouissements (dispersion lumière) – Diplopie monoculaire, halos (irrégularités indices de réfraction) – Diminution sensibilité aux contrastes et aux couleurs (opacification et brunissement) – Myopie d’indice CATARACTE: SIGNES FONCTIONNELS CATARACTE: DIAGNOSTIC – Cataracte sous-capsulaire antérieure/ postérieure CATARACTE: DIAGNOSTIC – Cataracte corticale CATARACTE: DIAGNOSTIC – Cataracte nucléaire CATARACTE: DIAGNOSTIC – Cataractes totales= cortico-nucléaires • Brunes/blanches CATARACTE: TRAITEMENT=CHIRURGIE • Quand? – Gêne visuelle éprouvée par le patient • Comment? – En ambulatoire si possible – Anesthésie loco-régionale en général – Sous microscope CATARACTE: TRAITEMENT=CHIRURGIE • Principes – Ablation du cristallin= phakoéxérèse – Correction de l’aphakie • Verres correcteurs +12 D! • Lentilles de contact • Implant cristallinien CATARACTE: TRAITEMENT=CHIRURGIE • Techniques de phako-éxérèse – Extraction Extra-Capsulaire manuelle (cataractes dures) CATARACTE: TRAITEMENT=CHIRURGIE • Techniques de phako-éxérèse – (Extraction extra-capsulaire par) Phako-Emulsification+++ CATARACTE: TRAITEMENT=CHIRURGIE CATARACTE: TRAITEMENT=CHIRURGIE • Correction de l’aphakie CATARACTE: TRAITEMENT=CHIRURGIE • Correction de l’aphakie CATARACTE: TRAITEMENT=CHIRURGIE • COMPLICATIONS PRECOCES – Endophtalmie (1/3000) • Douleur,rougeur,BAV • Mauvais pronostic – Hémorragie expulsive – Luxation du cristallin/ de l’implant dans le vitré – Hypertonie oculaire – Amétropie (astigmatisme/ implant inadapté) – Déformation pupillaire CATARACTE: TRAITEMENT=CHIRURGIE • COMPLICATION RETARDEES – Cataracte 2aire CATARACTE: TRAITEMENT=CHIRURGIE CATARACTE: TRAITEMENT=CHIRURGIE • COMPLICATION RETARDEES – Décollement de rétine – Œdème maculaire cystoïde – Survenue / aggravation d’une rétinopathie diabétique – Décompensation cornéenne GLAUCOME • Glaucome Chronique à Angle Ouvert = destruction progressive du nerf optique généralement liée à une augmentation de la pression intra-oculaire (PIO) • ≠ Glaucome Aigu par Fermeture de l’angle (rare): augmentation brutale de la PIO (douleur +++) • Evolue vers cécité totale • Fréquent: 1% de la population de + de 40 ans GLAUCOME: MECANISME • Hypertonie Intra Oculaire • Déséquilibre entre – Production de l’humeur aqueuse (corps ciliaire) – Évacuation de l’humeur aqueuse (trabéculum) • En général: dégénérescence du trabéculumà obstacle à l’évacuation à augmentation de la GLAUCOME: CAUSES • • • • Age Héréditaire: 30% Médicaments: corticoïdes Maladies cardio-vasculaires GLAUCOME: SYMPTOMES • AUCUN! • Maladie insidieuse, asymptomatique • A un stade tardif: rétrécissement du champ visuelà CV tubulaire • Acuité visuelle généralement préservée jusqu’à un stade ultime • à Nécessité d’un dépistage systématique GLAUCOME: DEPISTAGE • Mesure de la PIO: > 21 mmHg • Fond d’œil: excavation du nerf optique GLAUCOME: DEPISTAGE • Champ visuel: déficits caractéristiques GLAUCOME: TRAITEMENT • = diminuer la pression oculaire • Médical+++: collyres hypotonisants – Diminuent sécrétion/ facilitent évacuation humeur aqueuse – A vie • Trabéculoplastie laser • Chirurgie: si échec du traitement médical RETINOPATHIE DIABETIQUE: EPIDEMIOLOGIE • Diabète: 1ere cause de cécité avant 50 ans • Responsable de déficit visuel chez 20% des diabétiques • 2% des patients diabétiques aveugles • Facteurs de risque: – – – – – Ancienneté du diabète Mauvais équilibre glycémique Mauvais équilibre tensionnel Dyslipidémie Syndrome d’apnée du sommeil RETINOPATHIE DIABETIQUE: MECANISMES • = anomalies des vaisseaux de la rétine survenant chez personnes diabétiques • Hyperglycémie à occlusions et dilatations vasculaires rétiniennes à apparition de vaisseaux anormaux (néovaisseaux)à hémorragies, décollement de rétine à cécité RETINOPATHIE DIABETIQUE: SIGNES • AUCUN • La baisse de l’acuité visuelle témoigne de lésions très avancées • à Nécessité d’un dépistage systématique: Examen systématique du fond d’œil tous les ans chez tous les diabétiques RETINOPATHIE DIABETIQUE: TRAITEMENT • Meilleur traitement: préventif – Equilibration stricte glycémie et TA – Fond d’œil dès le Dg et surveillance ophtalmologique annuelle • Si lésions avancées: laser (PPR) – Coagulation de toute la rétine périphérique – En consultation – Diminue le risque de cécité: -50% (n’améliore pas la vision) RETINOPATHIE DIABETIQUE: TRAITEMENT • Chirurgie: vitrectomie – En cas de complications: hémorragie persistante, décollement de rétine DEGENERESCENCE MACULAIRE LIEE A L’AGE (DMLA) • Il s'agit d'une maladie dégénérative rétinienne chronique, évolutive et invalidante. • Débutant après 50 ans • Atteignant de manière sélective la macula. • Elle se traduit par une baisse progressive de la vision aboutissant à une perte de la vision centrale. Ces patients ne deviennent pas aveugles mais perdent tout le champ de vision utile pour la lecture, la conduite, la vision fine. DMLA: LA MACULA Ø Prédominance de Cônes Ø Vision fine: lecture , écriture, reconnaissance des détails DMLA:EPIDEMIOLOGIE § En France il s'agit là de la première cause de malvoyance après 50 ans , 1 million de personnes concernées, ce nombre devant être multiplié par 3 d'ici à 25 ans. • Sa prévalence augmente progressivement avec l'âge : - 12 % entre 55 et 65 ans, - 18 % entre 65 et 75 ans, - 30 % après 75 ans. DMLA: FACTEURS DE RISQUE • • • • L’Age, pathologie rare avant 55 ans Les facteurs génétiques Sujet caucasien (mélanodermes protégés, mélanine ?) Le tabagisme (+++) , RR х3 forme atrophique / RR х2 forme exsudative • Sexe féminin: en fait lié à longévité accrue • ainsi que probablement: – les fdr cardiovasculaires (l'hypertension artérielle, surcharge pondérale, IDM…) – la couleur claire de l'iris – l'exposition importante à la lumière. DMLA: 3 SIGNES PRINCIPAUX • LA BAISSE DE VISION quelques dixièmes à une simple perception lumineuse. existe sur un oeil ou les deux, le malade croit toujours que ce sont les lunettes qui ne sont pas adaptées. • LE SCOTOME CENTRAL Quand il lit, il ne voit pas toutes les lettres des mots, ou bien il lui manque le mot entier, ne voyant que les mots adjacents. Atteinte évoluée. • LES METAMORPHOPSIES sont très fréquentes et correspondent à une déformation des images. Un des symptomes les plus précoce et les plus évocateur de DMLA exsudative. • Il n'y a aucune douleur et l'oeil est blanc, calme et non inflammatoire SCOTOME CENTRAL METAMORPHOPSIES GRILLE D’AMSLER • Elle permet au patient de s’autosurveiller en testant la survenue des métamorphopsies • Métamophopsies = déformation des images, vision ondulée des lignes droites. DMLA: FORMES CLINIQUES • DMLA atrophique (80%) = « sèche » – Destruction très progressive de la macula • DMLA exsudative (20%) = « humide » – Apparition de vaisseaux anormaux sous la macula à destruction rapide – La forme exsudative de la DMLA est nettement moins fréquente que la forme atrophique mais entraîne les complications fonctionnelles les plus sévères. DMLA ATROPHIQUE Drusen miliaires Plage d’atrophie maculaire Vaisseaux choroïdiens trop bien visibles DMLA EXSUDATIVE DMLA HEMORRAGIQUE DMLA: STADE TERMINAL • = Cicatrice fibrogliale DMLA: TRAITEMENTS • Stades précoces: – une étude randomisée menée sur un grand nombre de patients (étude AREDS) a montré l'effet bénéfique sur l'évolution d'un traitement associant anti-oxydants et supplémentation vitaminique (association de vitamine E, vitamine C, zinc et bêta-carotène), commercialisé en France sous les noms de Nutrof® ,Ocuvite®, Préservision® . • Forme atrophique – Il n'existe actuellement aucun traitement médical ayant démontré son efficacité dans la forme atrophique de la DMLA. DMLA: TRAITEMENTS • Forme exsudative: AntiVEGF (LUCENTIS ®) – injections intravitréennes – répétées DECOLLEMENT DE RETINE • Œil: appareil photo – Cornée et cristallin: « objectif » – Rétine: • « pellicule » sur laquelle se focalise la lumière • tapisse la cavité oculaire, remplie par un gel =vitré • transmet la lumière au cerveau par le NO • fragile, ne se régénère pas DECOLLEMENT DE RETINE • Trou ou déchirure • Passage de liquide sous la rétine • Si macula soulevée: mauvais pronostic • àURGENCE DECOLLEMENT DE RETINE: CONSEQUENCES • Rétine décollée: non fonctionnelle. Rapidement irréversible (jours) • Prolifération vitréo-rétinienne à constitution de membranesàcontractionàDR fixé (ttt difficile) • Evolution spontanée: quasisystématiquement extensionà DR total, cécité. Parfois hypotonie majeure (phtyse). DECOLLEMENT DE RETINE: EPIDEMIOLOGIE • Rare: incidence 5 à 12/ 100000/ an. • Hommes légèrement > Femmes • Facteurs de risque: – Age: 50-70 ans – Myopie surtout si forte – Chirurgie oculaire: – Traumatisme oculaire sévère – Antécédent personnel de DR (bilatéralité 10%) – Antécédents familiaux de DR DECOLLEMENT DE RETINE: TRAITEMENT • Chirurgie – Voie externe • Rétinopexie: en général cryoapplication trans-sclérale • Indentation par suture à la sclère de matériel synthétique (silicone) localisée/ circulaire • ± Injection d’air/ de gaz DECOLLEMENT DE RETINE: TRAITEMENT • Vitrectomie: – Ablation du vitré – Rétinopexie: laser endo-oculaire / cryo-application – Tamponnement interne: remplissage de la cavité vitréenne par gaz / huile de silicone (nécessite 2e chirurgie pour ablation) – ± Indentation (cerclage) DEFICIENCE VISUELLE: PRISE EN CHARGE • Rééducation, adaptée au handicap – Rééducation « basse vision » • Exercices standardisés permettant l’apprentissage de stratégies oculomotrices ou visiomotrices. • Aides optiques matériel (loupes, système télescopique, téléagrandisseur sur ordinateurs, filtres chromatiques). – Rééducation en activité de la vie journalière. – Réapprentissage du déplacement grâce à des instructeur de locomotion. • Psychologique: travail de deuil de la vision normale PRISE EN CHARGE • Sociale: la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH, ex-COTOREP) – Loi du 11 février 2005: « mission d'accueil, d'information, d'accompagnement et de conseil des personnes handicapées et de leur famille, ainsi que de sensibilisation de tous les citoyens au handicap ». – Reconnaît le statut d’handicapé – Evalue le handicap (taux d’incapacité) – Se prononce sur l’orientation: • scolaire (écoles ordinaires, classes spécialisées, institut médico-pédagogique…) • médico-sociale (placement dans un établissement) • professionnelle (formation/ reclassement professionnel) – Décide de l’attribution: • Carte d’invalidité • Prestation de Compensation du Handicap (PCH): aides humaines/ techniques/ aménagement logement/ véhicule/ chien guide • Allocations: – Aeeh (Allocation d’éducation de l’enfant handicapé) – Allocation adulte handicapé (AAH) CONCLUSION • Pas une mais de nombreuses déficiences visuelles, correspondant à des atteintes très différentes • Augmentation prévisible (vieillissement de la population) • Coût très lourd pour l’individu et la collectivité • Importance – de la prévention et du dépistage – de la prise en charge précoce – de mise en place d’aides adaptées à chaque situation MERCI