dossier d`accompagnement

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L’ADOPTÉE
Texte Joël Jouanneau (Edition Heyoka jeunesse/Acte sud Papier)
Mise en scène Dominique Lardenois
DOSSIER D’ACCOMPAGNEMENT 2013-2014
élaboré par Catherine Duhtérian
professeur missionné par l’Éducation Nationale auprès de la Scène Nationale d’Albi
L’Adoptée
Joël Jouanneau/Lardenois et Cie
Objectif
Le but de ce dossier est d’offrir à l’enseignant un complément au dossier très
complet fourni par la compagnie sur la pièce de théâtre «L’Adoptée» mise en scène par
Dominique Lardenois. En effet ce dossier déjà existant que vous pouvez consulter sur le
site de la Scène nationale donne des pistes nombreuses sur
- la biographie de Joël Jouanneau, l’écrivain et les raisons qui l’ont poussé à écrire pour
les enfants
- le texte lui même de la pièce avec un résumé, la présentation des personnages, une
réflexion sur la structure autour des 7 jours de la semaine
- la réflexion sur l’étranger, le migrant, les Roms
- des propositions de travail en 6°, 5° autour de la question de l’égalité, «sommes-nous
tous égaux» ?
- des propositions de travail après avoir vu la pièce
- des références cinématographiques et des outils pédagogiques sur les Roms,
l’immigration
Donc après avoir consulté ce dossier, l’enseignant peut avant (ou après aussi) d’aller
voir la pièce sensibiliser les élèves de collège à l’écriture de Joël Jouanneau dans le but de
les confronter à une écriture théâtrale pour mieux leur faire sentir l’oralité de cette
langue, dans le but aussi de revoir et consolider certaines notions grammaticales et dans le
but aussi d’améliorer leur propre expression écrite.
Le mieux serait de travailler avec le texte de Joël Jouanneau paru chez Actes Sud-papiers,
collection «Heyoka Jeunesse», magnifiquement illustré par Vanessa Hié, les pages
revoient à cette édition.
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Objectifs pédagogiques
Réflexion sur l’écriture théâtrale
- la ponctuation
- l’enchaînement des répliques
- la narration de Badine
- la structure des phrases
en passant par la lecture silencieuse, l’écriture, la mise en voix
Collège, français
- la ponctuation n'est pas utilisée de façon uniforme ou constante. Elle peut même
disparaître, cela permet au metteur en scène, à l’acteur d’être libre de ses choix
d’interprétation.
qui s'époumone contre les chiens le facteur les soucis les enfants…
… lui solide sur ses jambes mollit pas suit se tait siffle parfois.
- Les répliques s’enchaînent de manière très rapide parfois et puis ensuite le rythme
devient plus ample. La langue théâtrale procède par ces accélérations et ses
ralentissements pour être plus expressive.
Et donc, je poursuis: « Dans les verbes du premier groupe, en er, citons également : retrousser...»
...les manches
Transpirer
...à grosses gouttes
Balayer
...la cour
Semer
...les radis
Planter
...les patates
Ecosser
Les petits pois
Couper
...le bois
Traire...
Désolée Procolp, mais tu fais erreur, traire est un verbe du troisième groupe.
Oui, mais la bique, elle, elle se fout de la grammaire et elle attend pas, alors faut la traire quand même.
Ce qui est un exemplaire cas d’arbitraire.
Tu entends ça, l’arpète ? Puisque tu as décidé qu’ici c’était chez toi, conjugue-moi tout ça. a l’impératif ou au
présent, au choix, l’essentiel est que ce soit du plus que parfait. sinon, c’est la cravache. S’il te plaît, dis Badine, tu
me remplaces et tu me le surveilles, c’est bien simple tu fais tout comme moi.
p 26-27
2
- cet extrait peut être l’occasion de réviser la conjugaison
- Au milieu de ces répliques, Badine parle, commente, raconte, explique l’action, les
rapports entre Tom l’enfant et Procolp, la vieille dame.
Badine a le rôle de narrateur, de Monsieur Loyal
- attire l'attention sur la scène, sur le décor
- donne un nom aux personnages (Purlup, Paimpon, Procolp)
- présente le personnage principal (son âge, son caractère, son emploi du temps p. 10 - , son allure physique)
- rôle ambigu ("ce qui t'a pris aussi de le ramasser", p. 18)On peut donc
sensibiliser les élèves à la différence d’énonciation. On retrouve la narration de Badine ,
ses tirades p.20, p.21-22, p.24, p.32-33-34, p.43-44
Et les voilà sur la route
La vieille et l’enfant
lui derrière elle devant
Et elle mène bon train, Procolp
elle va où on ne sait pas
fait signe au curé
ramasse trois champignons
musarde sur le pont
cueille les fleurs des champs
lui solide sur ses jambes
mollit pas suit se tait siffle parfois.
Sonne midi pile mais qui ici le sait ?
déjà trois bonnes heures que ça marche
là où l’on est le clocher s’entend pas
là le soleil est au fixe
le mouchoir transpire
la gourde a soif
et les mollets crient fatigue...
p 20
- Cette pièce est vraiment l’occasion d’attirer l’attention des élèves sur la structure des
phrases qui reproduisent les approximations, les ellipses de l’expression orale mais qui à
l’écrit sont incorrectes. Par exemple
a) Des phrases tronquées
Des phrases affirmatives commençant directement par le verbe, sans sujet.
Se tait. Se gratte.
Doit bien avoir un nom.
Doit être sourd.
Pisse au lit ce morveux.
Urine pire qu'un âne.
… serait fichu de répondre.
Faut tout lui dire deux fois.
b) Des phrases affirmatives commençant par le participe passé, sans sujet ni auxiliaire
Née dans la pièce du fond, ondoyée-baptisée dans l'abreuvoir, fiancée-épousée dans la grange.
Remis ça, figure-toi.
Tout sifflé sans demander.
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c) Des phrases négatives commençant directement par le verbe, sans sujet et sans le "
ne " de la négation.
Y a rien à voler.
Bouge pas lui.
Sait pas encore se retenir, le petit Tom ?
Connais pas de Fantoine dans la région.
Crèvera pas de faim toujours.
Serait pas venu se réfugier dans tes bras, voisine ?
Seriez pas Fantoine des fois ?
d) Des phrases négatives commençant par " pas ", sans sujet, sans auxiliaire et sans le
" ne " de la négation
Pas d'ici toi. Et pas chez toi ici.
Pas la veille demain que tu le reverras.
Pas même vingt ans ce matelas.
Pas même un collier ce jeune chiot.
Pas tes oignons, voisine.
Pas pour toi que je l'ai plumé.
Plus trop pour moi ces randonnées.
Pas près de le revoir.
Pas aujourd'hui que tu vas le rattraper.
Pas étonnant qu'il ait pissé sur lui cette nuit.
e) Des phrases avec des tournures inhabituelles
Et donc et tout comme le mien, les gamins, votre œil, il voit quoi ?
Idem oui exception ce lundi-ci, à l'heure, 17 précises, de la corvée de bois…
Mais posé là, lui, on se demande bien pourquoi, vu que Procolp ne l'attendait pas.
Pas la veille demain que tu le reverras !
Des papiers sur toi tu as ?
elle va où nous on sait pas
sonne midi pile mais qui ici le sait ?
là où l'on est le clocher s'entend pas
Caché dans l'abreuvoir tu m'as dit qu'il était.
- On peut demander aux élèves suivant l’objectif de l’enseignant de réécrire un passage
dans un langage écrit correct tout en soulignant l’ambiguïté de la consigne car , Joël
Jouanneau, écrit bien lui ces phrases dans son texte mais certes, elles sont destinées à être
dites , mais elles sont lues également ...
Mise en voix, jeu théâtral, collège
- choisir des passages plutôt difficiles à lire pour montrer aux élèves la dimension
expressive du texte quand il est oralisé
La première tirade de Badine : Lundi, p.7-8
- des phrases longues avec des tournures inhabituelles.
- interpellation du public mélangée à la description du lieu.
La tirade de Procolp dans son bain : Vendredi, p.35-36
- longue sans un seul point
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- des tournures inhabituelles, des phrases tronquées.
- on passe sans transition de " Procolp raconte " à " Procolp interpelle Badine ".
Un passage intéressant à dire et à mettre en scène par les variations qu'il comporte :
La tirade de Badine avec la voix de Tom : Jeudi, p.32-33-34
- imaginer une lecture expressive à partir des photos du spectacle
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Annexes
- le dossier pédagogique de la Compagnie Lardenois
http://www.lardenoisetcie.fr/l-adoptee/pdf/l-adoptee-dossier-pedagogique.pdf
- une étude de l’oeuvre de Joël Jouanneau
http://www.cndp.fr/crdp-reims/cddp08/espacejeunesse/adoptee/L_adoptee.htm
- quelques vidéos du spectacle
http://www.theatre-video.net/video/L-adoptee-bande-annonce
http://vimeo.com/57144491
Catherine Duhtérian, Mars 2014
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