AVIS DU COMITE D’ETHIQUE N° 1 11 janvier 2007 Equipement des services de gériatrie en défibrillateur semi-automatique Les patients hospitalisés peuvent présenter diverses complications au cours de leur séjour et en particulier un arrêt cardio-respiratoire. En 2004, une conférence d'experts a publié des recommandations afin d'organiser la prise en charge des urgences vitales intra hospitalières. Il est conseillé d’équiper tous les services hospitaliers en matériel de premier secours comprenant un défibrillateur semi-automatique (DSA) A l’occasion de la mise place de ces équipements au Centre Hospitalier de Bourg en Bresse, le comité d’éthique a été interrogé sur l’opportunité d’équiper les services de gériatrie en DSA. Les DSA sont utilisés depuis 1950. Cummings a montré en 1991 que le pronostic d’un patient ayant présenté un arrêt cardio-respiratoire était corrélé aux facteurs suivants : présence d’un témoin qui peut donner l’alerte, présence d’une fibrillation ventriculaire à la prise en charge, réalisation d’une réanimation cardio-pulmonaire et d’une défibrillation précoce. L’utilisation d’un DSA permet d’améliorer les chances de survie en cas d’arrêt cardio-respiratoire. L'utilisation des DSA par les non-médecinss s'est développée dans un premier temps dans les pays anglo-saxons puis en France. Deux décrets pris en 1999 et 2000 ont fixé les règles et les personnes habilitées à les utiliser. La pratique d’une réanimation cardio-respiratoire chez une personne âgée peut paraître déraisonnable et être qualifiée d’acharnement thérapeutique. Plusieurs travaux ont montré que l'âge pris isolément n'est pas un facteur important mais que la présence et/ou la gravité d'une pathologie chronique associée et/ou la perte d'autonomie sont des critères prépondérants. Les membres du comité d’éthique pensent que le matériel de premier secours doit être disponible dans tous les services de gériatrie mais que la décision de pratiquer une réanimation cardio-pulmonaire ne doit pas être automatique. La décision de réanimer ou de ne pas réanimer doit être prise au cas par cas, selon l’état du patient. La réflexion éthique doit anticiper la survenue d’une complication. L'indication de ne pas réanimer un patient doit être établie par l’équipe médicale en concertation avec le patient, sa famille et l'équipe soignante. Cette décision doit être consignée dans le dossier médical. Si ce point n’a pas été abordé, le dossier médical doit comporter tous les éléments pour permettre à l'équipe d’intervention de prendre une décision de limitation de soins. Si aucune information n'est disponible immédiatement la réanimation cardio-pulmonaire doit être entreprise.