AD ASTRA M42 : la nébuleuse d'Orion Repérage : Ce mois-ci, le club astro vous propose de partir à la recherche d'un objet encore visible dans le ciel d'avril. En début de soirée (21h, 22h), tournez votre regard vers l'ouest, et cherchez, dans les rares étoiles visibles depuis le campus de Cachan, le motif de la constellation d'Orion. Ce puissant chasseur de la mythologie grecque, dont la force n'avait d'équivalent que son hybris, se réclamait capable de vaincre toute créature que Gaïa pouvait engendrer. La déesse mère, à cet affront, accoucha pourtant d'un terrible scorpion qui, placé à l'opposé d'Orion sur la voûte céleste, n'a de cesse de le poursuivre depuis lors... D'autres verrons, dans le motif tracé sur le ciel par ces quelques étoiles, un simple papillon, dont le corps serait formé des trois étoiles rapprochées du centre de la constellation. Dans l'hypothèse « papillon », la nébuleuse serait à rechercher dans l'aile sud de la créature. Pour les imaginations débridées qui parviennent à voir le héros grec, les trois étoiles rapprochées sont censées représenter le baudrier du chasseur. La nébuleuse, elle, se trouve au-dessous de ce baudrier. On dit qu'elle fait partie, avec quelques étoiles peu brillantes aux alentours, de « l'épée d'Orion ». Chacun en pensera ce qu'il voudra... Schéma de la constellation d'Orion Que voir ? Il faut chercher, dans cette partie de la constellation, une tâche un peu diffuse, en partie révélée par la présence d'un petit nombre d'étoiles, que l'on peine à distinguer les unes des autres. A l'oeil nu, sous un très bon ciel, il est possible de distinguer un peu plus franchement le présence de la nébuleuse. Mais sous un ciel comme celui de Cachan, il est difficile de savoir qu'il y a, sous ce semblant d'amas, un objet intéressant. Une simple paire de jumelles (ou mieux, le télescope du club, lorsque celui-ci est de sortie) vous révèlera pourtant très clairement la présence d'un nuage diffus, dont la forme et l'étendue sont tributaires de la qualité du ciel, mais qui constitue ce que l'on appelle la « nébuleuse d'Orion », enregistrée au numéro 42 du catalogue de Messier (M42). Ce vaste nuage, de près de 12 années-lumière de diamètre, est même l'un des rares objets du ciel à se parer d'un peu de couleur, sous un ciel de qualité et au travers d'un instrument adéquat. Qu'est-ce ? Cette nébuleuse, située à un peu plus de 1000 années-lumières, est une région active de formation d'étoiles. Des parties de ce nuage peuvent, sous certaines conditions, s'effondrer sur elles-mêmes, et former ni plus ni moins que des boules de gaz. Celles-ci, en continuant de s'effondrer, vont voir la température en leur coeur augmenter, jusqu'à ce que des réactions nucléaires s'y déclenchent : c'est l'allumage d'une nouvelle étoile. En s'allumant, pourtant, une étoile se met à rayonner. Elle émet lumière et particules massives tous azimuths, et tend, se faisant, à chasser le gaz autour d'elle. À l'heure actuelle, on estime que la nébuleuse d'Orion se sera à peu près complètement dispersée d'ici quelques centaines de milliers d'années au maximum. Alors ne la ratez pas ! A droite : photographie noir et blanc inversée de la nébuleuse d'Orion prise par le club depuis la lunette de 150 mm de l'Observatoire de la Sorbonne. A gauche : nébuleuse d'Orion prise par le télescope Hubble (n'essayez pas trop de chercher la ressemblance!). Mathias, pour le club astro