La maladie de crohn La recto-colite ulcéro hémorragique La polypose colique Spécialisation Pédiatrie 2015-2016 Cours du Dr. Erpicum Culot Nathalie Duchêne Gaudeline Frédérick Justine Smeets Marine 1 Table des matières Maladie de Crohn ....................................................................................................................... 4 1) Définition ........................................................................................................................ 4 2) Etiologie et facteurs de risques/ personnes à risque........................................................ 4 3) Symptômes ...................................................................................................................... 4 4) Complications possibles.................................................................................................. 5 5) Conséquences de la maladie ........................................................................................... 5 6) Diagnostic ....................................................................................................................... 6 7) Traitement de la maladie ................................................................................................. 6 8) Prévention des crises ....................................................................................................... 7 Recto-colite ulcéro hémorragique .............................................................................................. 8 1) Définition ........................................................................................................................ 8 2) Epidémiologie : ............................................................................................................... 8 3) Physiopathologie ............................................................................................................. 9 4) Symptômes .................................................................................................................... 10 5) Complications ............................................................................................................... 11 6) Examen médical ............................................................................................................ 12 7) Evolution de la maladie ................................................................................................ 13 8) Traitement ..................................................................................................................... 14 Polypose colique ...................................................................................................................... 15 1) Définition ...................................................................................................................... 15 2) La polypose juvénile ..................................................................................................... 15 2.1. Définition .................................................................................................................. 15 2.2. Epidémiologie ........................................................................................................... 15 2.3. Symptômes ................................................................................................................ 15 2.4. Diagnostic ................................................................................................................. 16 2.5. Prise en charge et traitement ..................................................................................... 16 3) La polypose adénomateuse (ou colique) familiale........................................................ 16 3.1. Définition .................................................................................................................. 16 3.2. Epidémiologie ........................................................................................................... 16 3.3. Symptômes ................................................................................................................ 16 3.4. Diagnostic ................................................................................................................. 17 3.5. Prise en charge et traitement ..................................................................................... 17 Bibliographie............................................................................................................................ 19 2 3 Maladie de Crohn 1) Définition La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique du système digestif. Elle peut toucher l’ensemble du tube, de la bouche à l’anus, mais c’est essentiellement l’iléon et le côlon. La maladie évolue par poussées ou crises entrecoupées de périodes de rémission. Elle se manifeste sous différentes formes : légère, modérée ou sévère. 2) Etiologie et facteurs de risques/ personnes à risque Les causes de la maladie ne sont pas définies mais il existe certains facteurs favorisants : ð Facteurs génétiques ð Facteurs auto-immuns La maladie peut être liée à une réaction immunitaire excessive face à un virus ou une bactérie. ð Facteurs environnementaux (mode de vie) 3) Symptômes Les symptômes apparaissent lors des périodes de crise. Digestifs • Douleurs abdominales après le repas • Crampes abdominales • Diarrhée • Rectorragies • Glaires dans les selles • Nausées et vomissements Généraux • Perte d’appétit • Perte de poids • Fatigue 4 • • Fièvre modérée Douleurs articulaires 4) Complications possibles • Obstruction du tube digestif secondaire à un épaississement de la paroi, en réponse à l’inflammation. Cela donne des ballonnements, une constipation, des vomissements. • Malabsorption : la capacité d’absorber les aliments au niveau de la paroi intestinale est diminuée. • Ulcère et perforation • Hémorragie • Pathologies anales (fissure, fistule, abcès) • Cancer du côlon • Extra digestif : arthrite • Peau/muqueuses : aphtes, érythème, psoriasis, lésions buccales. • Oculaire : conjonctivite. 5) Conséquences de la maladie • Dénutrition : l’enfant s’alimentera moins suite à ses douleurs et crampes ressenties après le repas. • Retard de croissance • Anémie : conséquence d’une hémorragie du tube digestif, souvent invisible à l’œil nu. 5 6) Diagnostic • • • • • Biologie et coproculture qui confirme l’inflammation : à la recherche de globules blancs, anémie. IRM abdominale Coloscopie : permet de voir l’étendue des lésions Endoscopie Biopsies 7) Traitement de la maladie Le traitement a pour but de diminuer l’inflammation et les symptômes. Médicamenteux : • • • • Les dérivés 5-ASA et les corticoïdes pour contrôler les poussées. Action antiinflammatoire Les immunosuppresseurs pour prévenir l’apparition de nouvelles crises ou complications. Ils agissent sur le système immunitaire et réduisent le processus inflammatoire. Traitement de fond. Les anti-TNF α utilisés dans les formes sévères. Les antis diarrhéiques, antispasmodiques. Chirurgie : Indiquée lorsque le traitement médicamenteux n’est pas efficace ou en présence de complications (sténose, perforation, fistule, etc.). L’intervention consiste en la section de la partie du tube digestif atteint. Au niveau alimentaire : Pendant la période de crise, il est conseillé d’adopter un régime sans résidu, car les fibres augmentent les troubles digestifs. Lors d’un amaigrissement et de carence importante, mise en place d’une alimentation entérale. 6 8) Prévention des crises Eviter les AINS car ils peuvent provoquer les crises et aggraver les symptômes. Au niveau alimentaire : Certains aliments aggravent les symptômes, mais ces aliments varient d’un enfant à l’autre. Il peut s’agir de la viande rouge, des céréales (blé ou maïs), des produits laitiers, de certains fruits ou légumes, etc. Il est conseillé de repérer ces aliments, par exemple en notant dans un carnet la composition des repas et l’intensité des symptômes après chaque repas. Durant les crises : • • • • • • • • • • Diminuer la consommation de fibres alimentaires (éviter légumes crus ou cuit, les céréales complètes). Bien s’hydrater Augmenter l’apport en vitamines, minéraux, et fer. Manger lentement Bien mâcher les aliments avant d’avaler. Boire de l’eau (plus de 10 verres par jour). Eviter de mâcher des chewing-gums, de sucer des bonbons. Eviter de sauter des repas. Préparer des repas légers et faciles à digérer. Fractionner les repas et les étaler sur 5 ou 6 prises en petite quantité. 7 Recto-colite ulcéro hémorragique 1) Définition : La recto-colite ulcéro hémorragique (RCUH) est une maladie inflammatoire du rectum et du gros intestin (côlon). C'est une maladie chronique comportant des phases d'activité (ou « poussées ») d'intensité variable en alternance avec des phases de rémissions. Lors des phases d'activité, l'inflammation atteint la muqueuse, c'est-à-dire la partie interne de la paroi intestinale. La maladie intéresse toujours le rectum et peut « remonter » sur le côlon sans laisser d'intervalle de muqueuse saine. Selon l'extension des lésions au niveau du côlon, on distingue schématiquement trois types de RCUH: • Les RCUH distales (60 %) atteignant le rectum (rectite), le rectum et le sigmoïde (recto-sigmoïdite). • Les RCUH pancoliques (15 %) atteignant le rectum et la totalité du côlon. • Les formes intermédiaires (25 %) entre les formes distales et pancoliques. 2) Epidémiologie : L’incidence familiale est élevée (hérédité). Différents facteurs sont discutés : prédisposition génétique, facteurs immunologiques et environnementaux. Cependant, contrairement à certaines idées reçues, la RCH n’est pas directement due au stress ou à certains aliments, même si le stress peut déclencher ou aggraver une poussée de la maladie. La rectocolite ulcéro-hémorragique est une maladie rare chez l’enfant. Elle s’accompagne généralement d’une spondylarthropathie1. 1 Désigneuneinflammationchroniquedesarticulationsvertébrales 8 3) Physiopathologie C’est une maladie inflammatoire de mécanismes complexes. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas une maladie contagieuse, elle n’est pas due directement à une infection par un germe ou un virus. L’atteinte du colon se fait de bas en haut : l’inflammation concerne toujours le rectum et peut remonter sur le colon de façon continue jusqu’à sa partie supérieure (figure 1). Contrairement à la maladie de Crohn (maladie dite « cousine »), la RCUH ne touche jamais d’autres parties de l’intestin que le colon. L’étendue de l’atteinte sur le colon est en général déterminée au cours des deux premières années de la maladie. Ainsi, une forme qui a toujours été limitée au rectum pendant les deux premières années a très peu de risque de donner un jour une poussée plus étendue. C’est une maladie chronique qui évolue par poussées séparées par des périodes de rémission plus ou moins longues. Chez certaines personnes, cette maladie peut « s’éteindre » après plusieurs années. De multiples atteintes sont possibles : Figure 1. 9 Premièrement, le rectum est atteint et la pathologie peut stagner à ce niveau. Nous sommes donc au stade de la rectite (ou proctite si atteinte anale isolée), caractérisée par l’inflammation du rectum. Mais généralement, l’ensemble du côlon et même parfois l’iléon sont touchés. Ensuite, un examen de l’intérieur de l’intestin montre une muqueuse remplie d’eau et recouverte de multiples petites hémorragies. Enfin, à un stade plus avancé, la muqueuse saigne facilement et de petites ulcérations apparaissent. Au fur et à mesure, la muqueuse perd sa couleur rouge et devient de plus en plus pâle. Celle-ci se déforme et des polypes apparaissent accompagnés de petits abcès. 4) Symptômes Les manifestations cliniques principales de la RCUH sont la douleur abdominale et la diarrhée muco-sanglante. La RCUH est principalement caractérisée par des « crises » (poussées), avec des selles abondantes et fréquentes, dont la sévérité et la fréquence sont très variables d’un enfant à l’autre et dépendent de l’étendue de l’inflammation. Lorsque l’inflammation est limitée au rectum (rectite) et à l’anus (proctite), les manifestations peuvent se « limiter » à des douleurs rectales (ténesme) accompagnées de pertes dites glairosanglantes, afécales2. Parfois, les envies d’aller à la selle sont très pressantes, en raison de la rectite, qui réduit la capacité du rectum et donc la quantité de matières fécales que celui-ci peut contenir. D’autres symptômes associés sont : • Des coliques avant l’émission de selles (accompagnées d’une envie impérieuse d’aller à selles) ; • Des selles sans matière, liquides pouvant être purulentes ; • Une perte d’appétit ; • Un amaigrissement ; • Une fièvre pouvant être élevée. La RCUH peut, dans certains cas, être associée à diverses manifestations ne concernant pas l’appareil digestif (on parle alors de manifestations extra-digestives). Il s’agit principalement de douleurs au niveau des articulations (spondylathropathie), d’une atteinte de la peau 2 Necontenantpasdematièrefécale. 10 (atteinte cutanée), d’une inflammation des yeux ou d’une atteinte des voies biliaires (on parle de cholangite sclérosante). Lorsque l’ensemble du côlon est affecté (pancolite), la diarrhée est alors plus sévère et l’enfant pourrait manifester une incontinence même si celui-ci est propre depuis un certain temps. Ce stade s’accompagne de pertes de sang entraînant fatigue, perte de poids, déshydratation et anémie3. Cette forme sévère est très handicapante, elle altère nettement l’état de santé, justifiant en général l’hospitalisation en milieu spécialisé, au cours de la poussée. Chez l’enfant et l’adolescent, la RCUH revêt souvent une forme sévère avec une pancolite, qui s’accompagne des mêmes manifestations que chez l’adulte, mais elle peut entraîner une dénutrition qui aura une conséquence négative sur la croissance (risque de retard ou d’arrêt de la croissance) et sur le développement général de l’enfant (risque de survenue tardive de la puberté). 5) Complications • Fistules : communications anormales entre un abcès et la peau. Dues à l’inflammation engendrée par la pathologie ou peuvent survenir suite aux abcès. • Fissures anales : ce sont des ulcérations de la muqueuse anale. Elles sont dues à une érosion et sont superficielles (ce ne sont pas des déchirures). • Sténose des intestins. • Perforation : dans les cas les plus graves, sur ulcération étendue car la paroi de l’intestin est devenue fragile. • Colectasie : due à l’inflammation qui entraîne une diminution des contractions de l’intestin. Cette complication peut être précipitée par la prise inadaptée de certains médicaments comme la codéine, le lopéramide (ex : Imodium®), le diphénoxylate (ex : Diarsed®), l’élixir parégorique (ex : Parégorique ELixir LIPHA® 50 %), ou encore des traitements contenant des anticholinergiques (ex : Atrovent®). ATTENTION, une diminution de la diarrhée peut être constatée mais est un signe d’aggravation de la maladie et non pas à une amélioration. La diminution de la fréquence des diarrhées traduit une atonie du côlon. D’autres signes accompagnent cette complication : mauvais état général, accélération du rythme cardiaque, chute de la tension artérielle, douleur abdominale. • Cancer du côlon : lorsqu’il y a une atteinte étendue de la muqueuse ou chez des malades dont la maladie évolue depuis de nombreuses années. Incidence de survenue du cancer : 1% après 10 ans d’évolution, 12% après 15 ans, 25% après 20 ans, 42% après 24 ans. 3 Nombreinsuffisantdeglobulesrougesdanslesang 11 • Mégacôlon toxique : il s’accompagne d’une dilatation très importante du côlon due à une atteinte de l’innervation qui peut entraîner une paralysie de la musculature du côlon. Celui-ci se caractérise par une déshydratation avec risque de perforation. • Hémorragies digestives basses, associées à une perforation. • Complications articulaires : Concerne environ 25% des malades atteints de maladies inflammatoires des intestins. Elles peuvent aller de la « simple » douleur jusqu’aux atteintes articulaires importantes très douloureuses s’accompagnant d’une augmentation de volume de celles-ci. Elles touchent essentiellement les chevilles, les genoux et les poignets, mais les autres articulations peuvent également être touchées. • Manifestations cutanées, pyoderma gangrenosum, qui désigne une lésion cutanée importante due à de nombreux germes. Elles surviennent le plus souvent sur le tronc et à la face antérieure du tibia. Elles peuvent guérir sans cicatrice. • Complications oculaires : L’inflammation des yeux ne touche que la partie de l’œil appelée uvée (située entre l’enveloppe extérieure et la rétine et qui comprend, entre autres, l’iris) ; cette inflammation est une uvéite qui se manifeste par une rougeur de l’œil, une vision trouble et des douleurs oculaires. • Hépatique : hépatite chronique, atteinte de la vésicule biliaire et des voies d’excrétion de transport de la bile. • Urinaire : Pyélonéphrite. • Problèmes de coagulation sanguine : hypercoagulabilité. 6) Examen médical Les premiers examens effectués sont une prise de sang et une analyse des selles, ce qui permet de s’assurer que la diarrhée n’est pas due à une infection (bactérie, virus ou parasite) et de mettre en évidence la présence de sang dans les selles. L’analyse de sang révèle les signes biologiques d’une inflammation qui sont : • La présence d’un nombre élevé de globules blancs et de plaquettes ; • Une augmentation de la vitesse de sédimentation (VS) ; • Une augmentation de la quantité de protéine C-réactive (CRP) ; • Une diminution de la quantité d’hémoglobine dans le sang (anémie) qui peut être associée à • Une diminution du nombre de globules rouges. 12 L’endoscopie et plus particulièrement la rectoscopie posent le diagnostic. On y voit une muqueuse reluisante, rouge et saignante lorsqu’on la touche. La rectoscopie est accompagnée d’une biopsie pour compléter le diagnostic. Une fibroscopie du côlon et de l’iléon est également faite lorsque la rectocolite ulcérohémorragique est étendue ou lorsqu’il y a suspicion de cancer. La coloscopie peut se voir être contre-indiquée. Dans ce cas, une radiographie de l’abdomen est effectuée sans préparation. Celle-ci montre des modifications du côlon, des dilatations. Le lavement baryté peut être utile. Il montre des rétrécissements du côlon et une disparition des contractions, et aussi une muqueuse avec des polypes. Cela permet de voir le gros intestin par une radiographie avec ingestion de baryte (mais il est de moins en moins pratiqué). Une radiographie de l’abdomen sans préparation n’est pas assez précise car elle ne montre pas l’intérieur des organes creux. C’est pourquoi la baryte est utilisée. Elle met en avant les modifications anatomiques et anormales du côlon et de la muqueuse de recouvrement. Le lavement baryté, qui introduit une canule anorectale dans le rectum, permet d’effectuer 2 types de lavement : un lavement baryté simple et un lavement baryté en double contraste. 7) Evolution de la maladie Environ 10% des malades présenteront une rémission allant de 10 à 15 ans lors des premières poussées. Une forme moins grave sans amaigrissement, ni fièvre et avec seulement quelques selles sanglantes existe. Les douleurs abdominales sont moindres pour ces patients. Le diagnostic n’est d’ailleurs pas toujours effectué. Une proctite ulcéreuse est parfois le seul symptôme et son pronostic est favorable. Environ 80% des malades présenteront des poussées avec rémissions dont la durée sera plus ou moins importante. La gravité est moyenne et se caractérise par une perte de poids et une faible fièvre. Des douleurs de l’abdomen sont présentes et ces malades iront à selles 4 à 6 fois sur la journée. Ils peuvent évoluer vers une aggravation des poussées. Pour quelques-uns d’entre eux, la durée sera variable. Lors de poussée grave, environ 20% des malades devront subir une intervention chirurgicale. La mortalité est faible et survient dans les suites d’une hémorragie importante ou une dégénérescence d’un cancer. Les enfants et les jeunes adultes peuvent présenter une rectocolite ulcéro hémorragique fulminante. Il y a alors une altération de l’état général avec fièvre et diarrhée incessante. Un amaigrissement rapide est constaté et l’ensemble du côlon est touché. 13 8) Traitement • Le repos est vivement conseillé, il faut encourager l’enfant à faire des siestes et à se coucher tôt. • Le régime dit « sans résidus » a pour but de diminuer le nombre et le volume des selles en supprimant de l’alimentation les sources de fibres végétales et/ou d’origine animale et de résidus graisseux. Ce régime, entrepris sous contrôle médical, permet, en théorie, de mettre le côlon au repos. Il exclut les légumes et fruits (crus, cuits ou secs), les céréales complètes, ainsi que le lait, les viandes grasses et les graisses cuites. Il est suivi pendant quelques jours, lors des poussées. Entre les poussées, il est conseillé de revenir à une alimentation normale, équilibrée, comportant une certaine quantité de fibres (utiles au côlon) et de consommer du poisson vivant en eau froide, riche en acides gras de la famille oméga 3 qui ont des propriétés anti-inflammatoires. • Des médicaments destinés à réduire l’inflammation (anti-inflammatoires) sont utilisés en cas de poussées. Il s’agit le plus souvent de sulfasalazine4 ou de mésalazine. Au cours des poussées, ces médicaments permettent le plus souvent de maîtriser complètement les symptômes. Cependant, ils entraînent parfois des effets indésirables : des nausées, des vomissements, des brûlures d’estomac ou des maux de tête qui ne justifient généralement pas l’arrêt du traitement. La mésalazine a toutefois moins d’effets indésirables que la sulfasalazine et est plus utilisée. • Il faut être prudents avec un traitement anti diarrhéique car il peut aggraver la rectocolite ulcéro-hémorragique. Le lopéramide (Imodium®) est contre indiqué. • La Cortisone peut être administrée lors des poussées, en comprimé (Prednisone® ou en lavement avec de l’hydrocortisone). Le lavement doit être gardé aussi longtemps que possible. On l’administre le soir. Dans le mégacôlon toxique, on peut utiliser la cortisone en intraveineuse lorsqu’il y a une diarrhée fréquente et en cas de mégacôlon toxique. On passe ensuite aux corticoïdes en comprimés • Les Immunosuppresseurs (Azathioprine® et Mercapurine®) peuvent se voir être prescrits lorsque les corticoïdes sont mal supportés. • Lorsqu’il existe une anémie importante, on peut avoir recours à des transfusions sanguines. • La chirurgie, comme la proctocolectomie ou l’iléostomie, n’est utilisée qu’en cas de cancer, d’hémorragies massives ou dans les formes invalidante et rebelles au traitement médical. La colectomie, est réalisée en cas de mégacôlon toxique ne guérissant pas par l’utilisation de corticoïdes en 24 ou 48 heures, ainsi qu’en cas de perforation. 4 Lasulfasalazineappartientàlaclassedesmédicamentsappelésanti-inflammatoires.Onl'utilisepourtraiter lesmaladiesinflammatoireschroniquesdel'intestincommelacoliteulcéreuse,laproctite,lacoliteulcéreuse distaleetlamaladiedeCrohn.Elleaideàprendreenchargelessymptômesenatténuantl'inflammation chroniquedel'intestin. 14 Polypose colique 1) Définition Une polypose est « une maladie constituée par le développement de polypes »5. Il existe plusieurs types de polyposes coliques dont la polypose juvénile et la polypose adénomateuse familiale. Ce sont ces deux types qui vont être développés dans ce travail. 2) La polypose juvénile 2.1. Définition La polypose juvénile est une polypose dite hamartomateuse, c’est-à-dire constituée de polypes bénins. Elle est due à une mutation des gênes BMPR1A ou SMAD4. Le colon et l’estomac sont touchés par la polypose juvénile tandis que l’intestin grêle est épargné. Il faut au moins 5 polypes en association avec une histoire familiale associée. Le risque de cancer est augmenté s’il y a apparition d’adénomes au niveau de la muqueuse intestinale. 2.2. Epidémiologie Elle touche 1 naissance sur 100 000 en Europe et aux USA. C’est la cause la plus fréquente de développement de polypes chez l’enfant même si elle reste rare. Elle est caractérisée par un nombre de polypes variable d’une personne à une autre, d’une même famille. 2.3. Symptômes • • • • • Rectorragies isolées Anémie Douleurs abdominales Invaginations Diarrhée 5 DELAMARE J. Dictionnaire abrégé des termes de médecine. 6ème édition. Paris : Editions Maloine, 2012. p.305 15 2.4. Diagnostic Le diagnostic va être basé sur l’apparition des signes cliniques, la présence de la maladie au niveau familiale, les résultats que l’endoscopie donnera ainsi que ceux de la biopsie de polypes. 2.5. Prise en charge et traitement Des coloscopies sont réalisées régulièrement avec résection des polypes en fonction de leur nombre. En cas d’apparition ou de risque de cancer, une résection totale du côlon avec une anastomose iléo-rectale peut être réalisée. 3) La polypose adénomateuse (ou colique) familiale 3.1. Définition La polypose adénomateuse familiale est une « maladie génétique de transmission autosomique dominante […] caractérisée par la présence, avant l’âge de 30 ans, de plus de cent polypes recto coliques développés à partir des glandes de la muqueuse intestinale »6. Deux gènes sont mis en cause : le gène APC et le gène MYH. Les polypes peuvent aussi apparaître plus tard au niveau de l’estomac, de l’intestin grêle et du duodénum 3.2. Epidémiologie Elle se manifeste autant chez les garçons que chez les filles, vers l’âge de 10-12 ans. La prévalence estimée est de 1/11 300 à 37 600 dans l'UE. 3.3. Symptômes C’est au moment où les polypes adénomateux deviennent volumineux que les symptômes apparaissent. 6 PRUDHOMME C. et al. Dictionnaire de médecine et de soins infirmiers. Paris : Editions Maloine, 2009. p.183 16 • • • • • • Saignement rectal voire anémie Constipation Diarrhée Douleurs abdominales Masses abdominales palpables Perte de poids Des manifestations extra-intestinales peuvent parfois apparaître telles que des cancers extracoliques, des ostéomes, des anomalies dentaires, etc. 3.4. Diagnostic Un test génétique est réalisé vers l’âge de 12 ans chez les patients chez qui nous retrouvons la maladie au sein de la famille (parents, frères et sœurs). Ce test va permettre d’identifier le gêne en cause. Une coloscopie sera ensuite réalisée pour identifier le nombre de polypes et ainsi le traitement adéquat pour éviter le cancer colorectal. Cet examen sera répété chaque année pour suivre l’évolution de la maladie. Une gastroscopie est ensuite réalisée pour identifier ou non la présence de lésions au niveau de l’estomac et du duodénum. Une radiologie avec lavement baryté peut aussi être réalisée. Cependant, les polypes doivent être assez volumineux pour pouvoir être identifiés. 3.5. Prise en charge et traitement Si aucun traitement n’est réalisé, le risque d’apparition d’un cancer colorectal avant l’âge de 40 ans et de presque 100%. La coloscopie et la gastroscopie doivent être réalisées chaque année pour suivre l’évolution des polypes et qu’ils ne deviennent cancéreux. Vers 20 ans, une chirurgie en prophylaxie du cancer sera réalisée. C’est à cet âge que le risque de cancer est maximal. La chirurgie consiste soit en une colectomie totale, soit une coloproctectomie totale. Le choix du type de chirurgie dépendra du nombre de polypes et de leur localisation dans le tube digestif. Associée parfois à une chimiothérapie. • Colectomie totale Avant la chirurgie, un régime sans résidus doit être instauré. Cette intervention consiste à enlever la totalité du colon et en pratiquant ensuite une anastomose iléo-rectale. Elle est réalisée sous anesthésie générale associé ou non à une péridurale. Elle est réalisée par laparotomie ou par cœlioscopie. La durée moyenne de l’hospitalisation est de 8 à 12 jours. 17 • Coloproctectomie totale Cette chirurgie consiste à retirer la totalité du colon ainsi que le rectum. L’iléon est ensuite relié à l’anus par anastomose. Une stomie temporaire est généralement nécessaire pour permettre à l’anastomose de cicatriser. Environ deux mois après l’intervention, la stomie est retiré pour rétablir la continuité du tube intestinal. Il est possible que la stomie soit définitive si un cancer du rectum est déjà présent et ne permet pas de conserver l’anus, ni de créer une anastomose. Après une colectomie totale, le risque d’un cancer du rectum est toujours possible. C’est pourquoi un suivi annuel doit être réalisé et qui consiste en une rectoscopie. 18 Bibliographie • DELAMARE J. Dictionnaire abrégé des termes de médecine. 6ème édition. Paris : Editions Maloine, 2012. 519p. Maladie de Crohn • Maladie de Crohn, 2016. Site à consulter sur : http://maladiedecrohn.eu/. (Consulté le 29/02/16) • Ameli-santé, Maladie de Crohn, France 2015. http://www.ameli-sante.fr/maladie-decrohn/le-traitement-de-la-maladie-de-crohn.html (consulté le 29/02/16) • Vivre avec la maladie de Crohn. Site à consulter sur : http://www.maladie-decrohn.be/fr/index.php (consulté le 2/03/16) Recto-colite ulcéro hémorragique • Orphanet, La recto-colite hémorragique, Grand Public - Maladies Rares Août 2010 Disponible sur : https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Recto-coliteHemorragiqueFRfrPub34v01.pdf (consulté le 1 er mars 206) • Les maladies inflammatoires de l’intestin (MICI). 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