La Plume La Plume de l`Épervier

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La Plume de l’Épervier
Connaître, faire connaître et
protéger le patrimoine naturel
décembre 2012 – Circulaire n°319
Edito
Lo Parvi Tél : 04-74-92-48-62
Secrétariat-Accueil : [email protected]
Direction : [email protected]
Etude : [email protected]
Animation : [email protected]
Sommaire
P1 Edito
P2 L'eau, source de vie
P3-4 RNR des étangs de Mépieu :
Les vidanges et les assecs d'étangs
P5 Recette de saison
L'espèce du mois
P6 Agenda et nouveautés
Alors que, dans les média comme dans les conversations de bistrot ou de
salon, relayant en cela les discours des scientifiques, l’heure est à la morosité au
mieux, au catastrophisme au pire (la fin du monde s’est peut-être déjà produite et
j’aurais écrit cet édito pour rien !) je souhaite, sans angélisme de ma part, vous faire
partager un petit rayon d’espoir à l’aube de 2013. Tout commence à Fukushima. Oui,
vous avez bien lu ! L’espoir commence à Fukushima, avec Fukushima.
Comment ce nom, aux consonances plutôt mélodieuses, mais qui évoque de
prime abord l’effroi, l’atrocité, la collusion de l’argent et de la politique, la mort et l’atome, le
mépris de l’humain, de la vie, peut-il provoquer l’espoir ?! Il révèle l’extraordinaire capacité de
rebondissement, de réaction de l’humain. Cette catastrophe a bouleversé le connu, l’ordre
établi, a entraîné le chaos mais aussi a généré du neuf, de l’imprévu, une prise de conscience, la
capacité à réagir ici et maintenant, à oser le changement. En tout cas au Japon. De Fukushima
est née la « révolution des hortensias ». Depuis le début de l’été 2012, à Tokyo et dans une
trentaine de villes du pays, la mobilisation contre l’atome s’amplifie. Les manifestants se comptent
par dizaines de milliers (170 000 à Tokyo fin juillet). Un parti vert est né, les réseaux sociaux relaient
la mobilisation, les sites alternatifs et les vidéos se multiplient. (Cf. Télérama du 05/09/12) Tout cela
est bel et bon, me direz-vous, mais où est l’espoir là-dedans s’il ne s’agit que d’agitation ? Les japonais
ne se sont pas contentés de manifester. Dès juillet et août 2011, soit 4 mois seulement après la
catastrophe, le pays a réduit de 20% sa consommation électrique. (Baisse des éclairages publics,
utilisation moindre des climatiseurs, etc.) Désormais un japonais brûle moitié moins d’énergie qu’un
américain. Les niveaux de consommation actuels égalent ceux du Japon de 1973. (Cf. L’âge de faire,
mars 2012)
Et vous ? Que faites-vous ? Vous avez peut-être l’impression d’être impuissant. Laissez-moi
vous conter une petite histoire : Il était une fois une forêt où se déclencha un gigantesque incendie. Tous
les animaux se réunirent à l’abri de l’autre côté du fleuve et se lamentèrent sur l’ampleur du désastre. Ils
évoquaient tout ce qu’il aurait fallu faire avant pour éviter cet incendie et aussi ils cherchaient qui était
coupable. Pendant que les animaux pleuraient, criaient, se désespéraient, seul, un petit colibri faisait des
allers-retours entre le fleuve et l’incendie et, à chaque voyage, il lâchait sur la forêt en flammes une
minuscule goutte d’eau. Les animaux l’interpellèrent, se moquèrent de lui : « - Que crois-tu donc faire
petit colibri ? Tu ne penses quand même pas éteindre le feu avec une aussi petite goutte ? Tu te
fatigues pour rien, c’est ridicule. » Et le petit colibri, calmement, toujours en continuant ses allers-retours,
leur répondit : « - Certes, je n’ai pas la prétention d’éteindre ce feu, mais je fais ma part. 2012 a été une année riche en élections, porteuses potentielles de changement.
A l’aube de 2013, n’oublions pas les deux slogans vedettes de l’année écoulée :
« Le
changement c’est maintenant. »
« Yes we can ! »
Site internet : http://lo.parvi.free.fr
Martine Ravet
Publication interne mensuelle de l’association Nature Nord Isère « Lo Parvi »
14 le petit Cozance 38460 TREPT
L'eau,
Source
de vie
Haut-Rhône
Cascade de Chapieu
Source de toute vie connue sur terre, l'eau est présente tout autour de nous. Abondante en
apparence, puisque 72 % de notre globe est recouvert d'eau, pour un total de 1 360 000 000 km 3. Seul
0.02% de cette eau est douce et accessible dans les lacs, rivières, fleuves et autres zones humides, soit
250 000 km3 à l'échelle mondiale. Cependant, malgré le constat de la rareté et de l'importance de cette
ressource, l'eau est gérée de manière inégalitaire, sans grand souci des besoins futurs ou de la qualité
des eaux restituées.
Afin de veiller au respect de la ressource en eau et au maintien de la biodiversité associée,
l'association Lo Parvi est fortement impliquée dans l'inventaire, la protection et la réhabilitation des
milieux aquatiques et humides.
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Rivière d'Amby, affluent du Rhône
19/12/2012
L'Isle Crémieu est une zone riche en milieux humides divers, allant de la simple mare au fleuve
Rhône, chaque écosystème remplit une fonction et fait l'office d'une attention particulière.
Ainsi, on retrouve de nombreuses mares, milieux de petite taille mais jouant un rôle très important
notamment pour les amphibiens qui, en absence de poissons, s'y reproduisent plus aisément. On note la
présence dans ces milieux d'espèces emblématiques comme la rainette verte ou le triton crêté.
Les étendues d'eau de type étangs (milieu artificiel créé par la
construction d'une digue en travers d'un cours d'eau et muni
d'un système de vidange) et lacs sont le lieu de vie de
nombreux oiseaux et de libellules (plus de 60 espèces en Isle
Crémieu). Permettant l'installation de milieux d'une grande
richesse (cladiaie, phragmitaie). Les plans d'eau jouent un
grand rôle écologique mais servent aussi l'intérêt commun en
permettant la pratique aisée de la pêche et en fournissant des
lieux de promenade et de détente.
Les marais, en forte régression dans le monde entier, souvent asséchés pour permettre la
culture ou éradiquer les maladies (paludisme) rendent de nombreux services à la société. Stockant l'eau
en période de crue et la restituant à l'étiage, les marais sont de véritables éponges qui, en plus de réguler
le flux hydrique, assainissent les eaux polluées en éliminant notamment les nitrates et les phosphates
apportés par l'agriculture. Les marais abritent aussi une faune et une flore devenues rares qu'il convient
de préserver ou de restaurer quand cela est possible.
Enfin, les cours d'eau, Aallant du simple ruisseau au Rhône sont des corridors écologiques sans
nul pareil. Leurs fortes dynamiques
renouvelant sans cesse les écosystèmes (crue morphogène)
A
permettent le maintien d'espèces pionnières inféodées à ces milieux. Les cours d'eau sont des milieux
d'une richesse extraordinaire où l'on peut rencontrer la loutre et le castor mais aussi une multitude
d'oiseaux et de poissons. Ils ont grandement souffert de la proximité des Hommes qui ont utilisé les
fleuves et rivières à leur avantage sans se soucier des conséquences.
Les cours d'eau sont en pleine reconquête, les études et plans de restauration se
multiplient afin de rendre aux rivières leurs cours et dynamiques d'autrefois. Notamment, les études
menées par Lo Parvi sur les affluents du Haut Rhône terminées en 2008, et sur les affluents du
Catelan, toujours en cours. À plus grande échelle, le plan Rhône 2007/2013, vise à une
réhabilitation du Rhône dans de nombreux domaines dont la biodiversité fait partie. Les milieux
aquatiques sont donc proches de nous tous, souvent à quelques pas de votre porte, leur richesse
s'offre à vous ! D'un intérêt écologique, culturel et économique certain, il convient de les protéger
aujourd'hui car nous en aurons besoin demain.
Fabien Hublé (stagiaire sur les " affluents du Catelan » à Lo Parvi en 2012)
Réserve Naturelle Régionale
des Étangs de Mépieu :
les vidanges et les assecs d’étangs
Pour créer les étangs de la réserve naturelle (Petit Étang, Barral, Grand Étang), les hommes ont élevé
des barrages sur de petits cours d’eau qui coulaient dans des dépressions laissées par le passage
des glaciers. Des systèmes de gestion des hauteurs d’eau ont été mis en place à la sortie des étangs
(bondes) afin de faciliter l’élevage et la pêche des poissons. Sur la carte des Cassini (géographes,
père et fils, du XVIIIème siècle) on voit nettement le Grand Étang, qui n’avait pas sa forme actuelle.
Les autres étangs de la réserve n’y figurent pas. On peut supposer toutefois que l’étang Barral a été
réalisé peu après le Grand Étang. Les moines Chartreux ayant séjourné à Mépieu (Château de
Mépieu) sont sans doute à l’origine de la création de ces deux étangs (systèmes de digue et de
vidange comparables à ceux de la Dombe).
La gestion du niveau des étangs et le système « mise en eau/assec » permet de créer des
perturbations nécessaires au maintien d’espèces végétales très rares dans la région. La vidange des
étangs entraîne une destruction temporaire des herbiers aquatiques (herbiers immergés de potamots
et herbiers de nénuphars) qui sont privés d’eau. Le gel hivernal détruit la végétation en surface.
L’assec permet à la vase de se minéraliser. La banque de graines contenues dans le sol permet à la
végétation de grèves de s’exprimer.
La dynamique naturelle de l'étang
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Succession végétale dans un étang, de la genèse jusqu'à la disparition du milieu aquatique.
Les pratiques piscicoles (vidanges annuelles, assec hivernal ou estival) induisent une succession
cyclique en ramenant l'écosystème à un état antérieur de la succession. La vitesse du changement
est plus rapide quand les nutriments sont plus abondants. La proportion d'espèces peu compétitives
est d'autant plus élevée et durable que l'étang est pauvre en nutriments. De même qu'un étang pauvre
en nutriments sera dépourvu d'espèces flottantes.
19/12/2012 Schéma tiré du cahier technique du CREN Rhône-Alpes : les étangs piscicoles, un équilibre dynamique.
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Deux habitats d’intérêt européen (Natura 2000), les pelouses pionnières des assecs d'étangs à laîche de
Bohême et les gazons pionniers des vasières sablo-limoneuses à souchet brun couvrent alors la surface de
l’étang asséché. Les roselières sont également stimulées par cet assec. La remise en eau (évolage) suite à
l’assec permet un renouvellement des plantes aquatiques. En effet, la première année, s’installe sous l’eau
une végétation composée majoritairement d’algues dures de la famille des characées. Ensuite les herbiers
aquatiques de grandes naïades, de myriophylles et de potamots s’installent progressivement, suivis par les
radeaux flottants d’utriculaires.
Enfin, les nénuphars (jaunes et blancs) deviennent majoritaires au bout de quelques années, en prenant le
dessus sur les autres plantes aquatiques. La vidange permet alors de faire repartir le système à zéro. Cette
gestion dynamique de l’étang permet de maintenir les cortèges pionniers qui sont les plus rares (plusieurs
habitats d’intérêt européens et plusieurs espèces protégées) et les plus fragiles dans la nature. La faune se
déplace sur les étangs voisins durant la vidange et se réinstalle dès la remise en eau. Les poissons sont
pêchés par un pisciculteur agréé pour repeupler d’autres étangs de la région. Un empoissonnement à faible
densité est réalisé lors de la remise en eau afin de privilégier la reproduction naturelle.
Sur la réserve, deux étangs (Barral et le Grand Étang) sont vidangés tous les 4/5 ans et mis en assec tous
les dix ans de manière décalée, afin de permettre aux espèces aquatiques de se maintenir.
Ainsi, l’étang Barral restera en assec toute l’année 2013 afin de permettre une bonne minéralisation des
vases et un renouvellement de la végétation aquatique.
Des travaux de curage de la pêcherie et un redimensionnement de l’exutoire seront également réalisés
durant cette période d’assec.
Dernières vidanges de l'étang Barral :
Novembre 2003, 2008 et 2012
Assec de novembre 2003 à novembre 2004
Le Grand étang
Assec prévu de novembre 2012 à novembre
lors de la vidange
2013.
puis 6 mois
plus tard
Dernières vidanges du Grand Étang :
Novembre 2005 et 2011
Assec de novembre 2005 à novembre 2006
Raphaël Quesada
Photos Alain Esnault et Camille Quesada
19/12/2012
Recette de saison
Un gratin de cardons (sans moelle, on est devenu méfiant...)
Le cardon est un délicieux légume dont on « sent » le lien de parenté avec le chardon, son cousin
sauvage, par l'étymologie, par le goût et par le toucher! Sa saveur à la fois douce et amère rappelle
l'artichaut qui n'est finalement lui aussi qu'un gros chardon bien élevé et civilisé par des générations
de paysans: deux OPM*, en quelque sorte... Si vous préparez les cardons de votre jardin, vous
sentirez bien les épines traîtresses de l'ancêtre commun, si fines que vous ne pourrez pas les retirer
de vos doigts et de surcroît vos ongles resteront noirs pendant 3 jours. C'est un peu fastidieux.
Avant de les couper en tronçons, il faut débarrasser les côtes de leur verdure - d'un joli gris argenté
soit dit en passant - et des fils pour les feuilles périphériques. A mesure que l'on approche du cœur,
plus de fils mais le couteau reste empêtré dans un épais duvet blanc.
Au jardin, la culture des cardons est classique jusqu'à une opération étrange qui doit être faite avant
les gelées : l'emmaillotage suivie d'un buttage. Ils pourront ainsi attendre sur place en blanchissant
mais on peut aussi en manger un tout de suite. Vous avez encore envie de vous lancer?
Alors passons en cuisine. Pendant la longue cuisson dans l'eau salée, vous aurez tout le temps de
préparer le roux: faites dorer la farine dans un peu d'huile et beaucoup de beurre jusqu'à ce que le
mélange soit … roux. Ajoutez de l'eau et tournez au fouet en ne vous arrêtant que pour ajouter de
l'ail écrasé, de la crème, du concentré de tomates, du sel et du poivre.
Les quantités? Eh bien il faudra que cette sauce soit onctueuse mais pas trop épaisse et qu'elle
recouvre complètement les cardons dans le plat à gratin.
Ils sont peut-être cuits, maintenant. Egouttez-les, étalez-les dans le plat, ajoutez du gruyère râpé,
versez la sauce dessus, mélangez et hop! au four à 180° jusqu'à ce que ce soit gratiné (40 min
environ).
Et voilà … bon appétit !
Le cardon est une spécialité de la région lyonnaise. On se demande bien pourquoi nous sommes
les seuls à en profiter!
NB: Pour ceux qui sont encore en activité, il existe des cardons en conserve qui vous feront
économiser du temps et une manucure ! Mais bon, vous avez échappé aux recettes de cuisine de
plusieurs espèces de chardons sauvages que vous trouverez sur les sites canadiens.
* Organisme Patiemment Modifié!
L'écrevisse à pattes blanches
L'espèce
du
mois
19/12/2012
A
A
La période d'automne - mois d'octobre et
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Agenda & nouveautés
Prochain Conseil d'Administration le
14 janvier à 20 heures à Cozance.
Ordre du jour :
- Bilan 2012 du volet « connaissance » de
notre projet associatif,
- Présentation et étude du projet de budget
prévisionnel pour l’année 2013,
- Questions diverses.
- Com communication, le 08/01 à 17h30
- Veille éco, le 07/01 à 14h
Concours photos
ESpèces
Une nouvelle revue
d'histoire naturelle
très intéressante
vient de paraître,
les premiers
numéros sont
consultables
à l'association.
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Dates de réunion de commissions
Le vernissage du concours photos
2012 " Le petit Peuple des Prairies"
aura lieu le 9 février 2013 au
Musée d'Aoste où l'exposition sera
maintenue jusqu'au 28 juin 2013.
Plusieurs vitrines à mettre en
scène sur le thème du concours
sont à notre disposition.
Si vous possédez des éléments
d'entomologie ou indices de
présence
d'animaux
(mues
d'insectes,
coquilles, plumes,
œufs, petit matériel...) à prêter
pour la décoration des vitrines,
merci de contacter le secrétariat
au 04.74.92.48.62
Comme pendant les années précédentes,
en 2012 les activités de Lo Parvi
ont été soutenues.
Le 3ème volet de notre
projet associatif a été
réalisé, l’étude forêt
est bouclée et l’étude
des petits affluents
du Catelan a débuté.
Vous êtes de plus en plus
nombreux à participer à ces
différentes activités, à venir
à nos sorties et rencontres.
Mais même si vous ne pouvez
pas le faire, continuez à soutenir notre
action, nos enfants auront tellement besoin des
efforts et du travail de Lo Parvi dans le domaine de
la connaissance
et de la protection du patrimoine
19/12/2012
naturel.
VOEUX
VŒUX
En 2013 continuons ensemble ce vaste programme.
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