Numéro 7 - Novembre 2015 Le journal du Parc amazonien de Guyane. Le rendez-vous du Parc national Ac Parc amazonien de Guyane s e c n e i c s tu édito par Marie FLEURY, Présidente du Conseil scientifique du Parc amazonien de Guyane « Une politique de connaissance au service du territoire » Combien d’espèces vivent dans la forêt tropicale ? Quel est le rôle de la richesse spécifique dans le fonctionnement des écosystèmes ? Quelles adaptations et innovations les sociétés développent-elles face aux changements socio-économiques et culturels qu’elles vivent ? Comment l’occupation humaine a-t-elle influé sur l’organisation des forêts guyanaises ? Comment les perturbations et atteintes du milieu naturel impactent-elles la biodiversité ? Répondre à ces problématiques, relevées sur le territoire du sud de la Guyane, demande la mise en œuvre de programmes pluridisciplinaires, intégrant les sciences de la vie et les sciences humaines et sociales. Le Parc amazonien de Guyane a vocation à mobiliser, voire à fédérer la communauté de recherche autour de ces thématiques. Toute sa politique de connaissance et de participation à la recherche scientifique s’organise à partir de ces deux sujets centraux : la dynamique de développement des population d’une part, la dynamique des écosystèmes face aux changements climatiques et aux activités humaines d’autre part. Le Conseil scientifique joue dans ce cadre-là un rôle d’appui et d’expertise, mais aussi un rôle fonctionnel dans la mise en œuvre des actions de participation à la recherche. Il examine la stratégie de connaissance, le programme des opérations et leur évaluation. Il participe aux définitions, évalue la pertinence et aide au montage de projets. Il évalue les protocoles et leurs résultats. Le Conseil scientifique assure également un suivi régulier de l’avancement des actions, prépare les rapports d’étape de la stratégie avec la direction du Parc amazonien et facilite les contacts entre l’établissement et le milieu de la recherche. Pour être une réussite, la politique de connaissance menée par le Parc amazonien doit respecter plusieurs conditions. Elle doit concourir à l’acquisition d’une solide connaissance du territoire. Elle doit également mobiliser la communauté scientifique nationale et internationale autour des enjeux de développement, de protection et de valorisation du sud de la Guyane. Enfin, il est nécessaire d’assurer la co-construction, la restitution, la promotion et la diffusion des connaissances auprès des habitants, des collectivités et du grand public. Le Rendez-vous du Parc national participe à la démarche de restitution et d’échange de savoirs que l’établissement développe depuis sa création. Les scientifiques de retour sur le Mont Itoupé Douze personnes participent à la prochaine mission sur le Mont Itoupé, du 6 au 17 janvier 2016. A vec son conseil scientifique et les organismes de recherche partenaires, le Parc amazonien a identifié trois zones d’intérêt complémentaire pour la mise en œuvre de protocoles de suivi à long terme des changements climatiques : le Mont Itoupé (830m), la Montagne Bellevue de l’Inini (851m) et les Monts Galbao (730m). Leurs massifs forestiers devraient en effet répondre de manière sensible aux changements climatiques. Mais pour suivre des évolutions, encore faut-il disposer d’états de référence. C’est pourquoi des placettes de référence vont être positionnées sur ces sites. Le Mont Itoupé, sommet tabulaire de plus de 800m de haut, est intéressant à la fois pour sa position géographique particulière (orientation nord-sud), que pour ses caractéristiques climatiques (longue période annuelle de nébulosité dans sa partie sommitale) qui font de Les Cahiers scientifiques s’ouvrent sur Itoupé Le PAG a sorti début septembre son premier Cahier scientifique. Cette revue, publiée par le service Patrimoines naturels et culturels, vise à rendre accessibles les travaux de recherches menés sur le territoire. Le numéro comporte les rapports d’inventaires faunistiques et floristiques de 2010, ainsi que l’analyse écologique du Mont Itoupé. Il est disponible sur le site internet du Parc amazonien. Vue aérienne du Mont Itoupé. © Guillaume Feuillet / PAG sa forêt submontagnarde une « forêt à nuages ». L’inventaire pluridisciplinaire conduit dès 2010 a mis en évidence une flore de sous-bois originale, une richesse exceptionnelle de la grande faune et une espèce de poisson endémique de cette montagne. La mission de terrain 2014 (saison sèche), associant une trentaine de scientifiques, a permis de compléter les connaissances en matière de caractérisation des sols et habitats, de dynamique forestière, de biodiversité fongique, floristique et faunistique, dont l’entomologie et l’ornithologie plus particulièrement. POURSUIVRE L’INVENTAIRE La prochaine mission programmée en janvier 2016, en début de saison des pluies, va permettre de compléter les connaissances en matière d’herpétologie, d’entomologie, de vers de terre, de chiroptères et de distribution altitudinale de certaines espèces. In fine, il s’agit de déterminer des espèces indicatrices du changement climatique et de définir les protocoles adaptés à leur suivi. La recherche menée sur ce site associe de nombreux instituts (UMR AMAP IRD et ECOFOG, SEAG, ONF, CNRS, Labex CEBA, Fondation BIOTOPE), impliqués dans plusieurs programmes de recherche comme DIADEMA et DYNFORDIV. Elle est basée sur des images satellitaires, des images LIDAR, des inventaires pluridisciplinaires, des placettes de référence positionnées sur les différentes strates altitudinales (pour le suivi de la biodiversité, de sa biomasse et de la dynamique forestière). Des capteurs hygrométrie-température en sous-bois, des stations de relevés météorologiques appréhendant les variations des conditions selon la topographie et l’orientation des versants, ainsi que des enregistreurs de chants d’amphibiens (afin de suivre des populations particulièrement indicatrices de grenouilles inféodées à des altitudes et des conditions climatiques précises) complètent le dispositif. n Retour sur une année riche en actions www.parc-amazonien-guyane.fr ParcAmazonienGuyane dans le domaine de la connaissance scientifique La politique scientifique du Parc amazonien de Guyane s’inscrit dans le cadre du projet et d’aider à la mise en œuvre de la charte. Il s’agit, pour le Parc amazonien, de produire recherche et les connaissances des communautés locales. En 2015, un grand nombre GESTION DURABLE DES RESSOURCES Etude du kochon bwa : nouvelles campagnes de capture Le Parc amazonien et l’ONCFS ont lancé cette année de nouvelles campagnes de capture de pécaris à lèvres blanches (kochon bwa) afin de mieux connaître leurs déplacements et leurs habitats dans des secteurs encore non étudiés. Les campagnes de capture précédemment réalisées ont permis de fournir de précieuses informations pour la connaissance de l’espèce. Deux colliers satellitaires sont encore opérationnels. Ce dispositif fait partie du programme SOPPAG (Suivi opérationnel des pécaris à lèvres blanches du Parc amazonien de Guyane), initié il y a trois ans avec l’ONCFS. Dans le cadre de ce programme, trois agents du Parc amazonien et trois agents de l’ONCFS se sont rendus sur le massif du Mitaraka, à proximité de la borne 1 de la frontière franco-brésilienne, du 3 au 11 août. Leur mission : rechercher des indices de présence de pécaris à lèvres blanches et, le cas échéant, procéder à des captures pour les équiper d’un collier satellitaire. Cette mission visait également à réaliser des inventaires plus généraux sur la grande faune, afin d’en estimer les densités en fonction du type d’habitat. La subvention européenne liée au programme SOPPAG s’est terminée en août. Mais le travail du Parc et de l’ONCFS sur le suivi de l’espèce va se poursuivre, notamment la collecte d’échantillons d’ADN. À noter qu’un livret de présentation du kochon bwa, réalisé dans le cadre de ce programme, est disponible dans toutes les antennes de l’Établissement. n Lancement du programme pêche Le programme scientifique « Gestion des ressources halieutiques du Haut-Maroni » vise à comprendre les pratiques de pêche des habitants du Haut-Maroni et ainsi mieux répondre aux questions de gestion de la ressource halieutique. Ce programme, effectué en partenariat avec l’INRA de Rennes et HYDRECO, est soutenu par la DEAL et l’Office de l’Eau de Guyane. Des enquêtes participatives sur les pratiques de pêche des habitants des villages de Loka, Assici, Papaïchton, Twenké, Antécume Pata, Pidima, Elaé et Cayodé ont été menées en 2013 et 2014. Une vingtaine d’espèces de poisson d’intérêt alimentaire pour les habitants du Haut-Maroni ont été choisies pour mener une évaluation de l’état des stocks à travers notamment des études génétiques. Parmi elles figurent l’aïmara (Hoplias aimara), la carpe (Leporinus sp.) ou encore le coumarou (Tometes lebailly.). Les prélèvements sont menés sur la Waki, le Tampoc, le Marouini, la Litany et dans les bassins de vie. Les échantillons prélevés sur ces fleuves seront analysés par l’INRA de Rennes, au laboratoire de génomique et d’écologie des poissons. Cette analyse permettra, d’ici quelques années, d’apporter un éclairage sur l’état des stocks de poissons mais aussi sur les liens de parenté entre les espèces présentes à proximité des villages et celles échantillonnées dans les zones peu pêchées (évaluation de la capacité de régénération de la ressource). Ces éléments permettront au Parc amazonien, en concertation avec les habitants, de fournir des éléments de connaissance nécessaires à une gestion durable des ressources halieutiques. Le programme s’inscrit dans la durée (six ans), mais des restitutions intermédiaires sont effectuées régulièrement. n Accès aux ressources génétiques et partage des avantages (APA) : quelle place pour les communautés ? L’investissement scientifique du Parc en chiffres Le Parc amazonien a participé à un colloque sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages liés à leur utilisation (APA), le 26 juin au Conseil régional. Ce dispositif, initié par le protocole de Nagoya (2010), permet de lutter contre la bio-piraterie et le pillage des savoirs traditionnels associés à l’utilisation de ces ressources. Le Parc amazonien a été le précurseur, en France, de sa mise en application. Il a donc été invité à parler de son expérience. Le dispositif APA sera étendu à la France entière dès la promulgation de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. Les activités scientifiques représentent : Des communes et des fédérations autochtones ont pu échanger lors de ce séminaire. L’un des principaux motifs d’inquiétude concerne les modalités de consultation des populations, appelées à donner un avis libre et éclairé sur un projet qui utiliserait leurs savoirs traditionnels. Les participants sont arrivés à la conclusion qu’il fallait s’assurer que les personnes - ou entités consultées aient la légitimité de se prononcer, mais également qu’elles aient en leur possession tous les éléments nécessaires pour émettre un avis. 10 5 % du temps total annuel des effectifs du Parc amazonien. à 7 % du budget global de l’établissement (hors investissement), soit en moyenne 200 000 euros chaque année. Une soixantaine d’activités scientifiques diverses et plus de 70 conventions de partenariat - avec une trentaine d’organismes de recherche - ont été mises en place depuis 2009. de territoire. La recherche scientifique est abordée comme un outil, un moyen de définir et partager des connaissances au service des enjeux du territoire, en s’appuyant sur la d’actions ont été entreprises par le parc et ses partenaires dans le domaine scientifique. BIODIVERSITé Une plante découverte près de Maripa-Soula Une colonie de Hérons agamis redécouverte à Elaé Début mai, une équipe de la DTM a redécouvert une colonie de Hérons agamis aux alentours du village d’Elaé, sur le Haut-Maroni. Une vingtaine d’adultes et deux nids, avec des œufs, ont été observés. Le Héron agami est un oiseau extrêmement discret, qui figure au deuxième rang des hérons prioritaires à préserver sur le continent américain. L’espèce n’avait pas été signalée depuis treize ans sur ce secteur. Le Héron agami n’est présent sur son site de reproduction que pendant une courte période de l’année, avant de se disperser. La nidification, observée début mai, semble plus tardive. Cette tendance a également pu être constatée dans la réserve naturelle des marais de Kaw-Roura, où une importante colonie de Hérons agamis a déjà été observée. Le Gepog avait alors engagé une étude dans le cadre du programme Life+/CapDOM. Le Parc amazonien envisage lui aussi de mettre en place un protocole de suivi s’intégrant en cohérence avec le plan de conservation récemment établi à l’échelle des néotropiques. Le Parc a également rejoint le working group international mis en place sur cette espèce. n Xanthosoma nodosum avait déjà été repérée ces dernières années en Guyane. Cette plante vient d’être décrite comme une nouvelle espèce pour la science. Remarquable par sa taille et sa tige couverte de nodosités, elle affectionne les bas-fonds marécageux et les bords de rivière. Le spécimen type a été collecté sur la concession minière SMYD/Auplata de Yahou, commune de Maripa-Soula, au cours d’une étude d’impact menée en début d’année par le bureau d’étude Biotope. Il s’agit à ce jour de la seule population connue au niveau mondial. Toutefois, trois autres populations de plantes lui ressemblant fortement ont été repérées en Guyane. Une étude approfondie permettra de confirmer ou non leur appartenance à cette espèce, qui semble endémique de l’Ouest guyanais. n Vulgarisation et diffusion des résultats Un Café des sciences sur les cartes toponymiques de l’Oyapock Impacts du mercure sur les organismes vivants : les résultats Restitution scientifique du programme « Petites Masses d’Eau » Le Parc amazonien et la Canopée des sciences ont organisé un Café des sciences, début février, sur la réalisation des premières cartes toponymiques et historiques en langue teko et wayãpi des populations de l’Oyapock et de la Camopi. Ces cartes sont le résultat de travaux entamés en 2010 par le CIRAD, le CNRS et le Parc amazonien à travers le programme « Dynamiques socioculturelles, territorialité et gouvernance dans la commune de Camopi ». Une masse de données toponymiques et historiques avait été accumulée par les chercheurs, fruit des échanges avec les habitants mais aussi de l’analyse de récits d’explorateurs au cours des siècles passés. Ces cartes représentent pour la population une véritable valorisation de leur histoire et de leur patrimoine culturel. n Durant trois ans, le programme RIMNES, piloté par l’IRD, s’est intéressé au lien entre les sources de mercure et leurs impacts sur les organismes vivants. Les résultats ont été présentés aux habitants de Camopi et de Trois Sauts, en présence des scientifiques, du 17 au 22 juin 2015. En amont de cette présentation, les scientifiques et le Parc amazonien avaient réalisé des supports de communication adaptés, spécialement édités pour l’occasion. Les agents de la délégation territoriale de l’Oyapock (DTO) ont par ailleurs participé l’année dernière à une formation à la démarche scientifique. Ils sont aujourd’hui à même de présenter seuls les résultats de cette étude aux habitants des différents villages. À noter que cette phase de restitution sur le terrain a été suivie d’un séminaire scientifique sur le mercure le 25 juin à l’Université de Guyane. n Début juin, les scientifiques travaillant sur le programme « Petites masses d’eau » ont restitué le fruit de leur travail à l’Université de Guyane. Ce programme, qui a débuté en 2011, vise à adapter des bio-indicateurs des pays européens à la biodiversité de la Guyane. Il a été initié afin de pouvoir disposer d’outils adaptés et conformes aux normes européennes pour mesurer la qualité des cours d’eau. Les organismes gestionnaires guyanaisdesmilieuxnaturels(DEAL,PAG,ONF) et les organismes de recherche privée (Hydréco) et publique (Université de Toulouse, INRA Rennes, Université de Bordeaux, ONEMA) ont collaboré autour de deux thèses afin de créer des indices de qualité des rivières guyanaises, basés sur les populations de poissons et d’invertébrés aquatiques. n 2015, une année riche en actions dans le domaine de la connaissance scientifique Soutien AUX GRANDES EXPéDITIONS scientifiqueS Le territoire du Parc amazonien est très attractif pour la recherche scientifique. Deux importantes expéditions ont été menées cette année. Le Parc amazonien en soutien à l’expédition Mitaraka Les équipes de la « Planète revisitée », grand programme d’exploration de la nature mené par le Muséum national d’Histoire naturelle et Pro-Natura International (PNI), ont pris pied sur les légendaires monts Tumuc-Humac, du 23 février au 25 mars. Une soixantaine de personnes, dont 46 scientifiques, ont sillonné le massif des Mitaraka, des sommets particulièrement difficiles d’accès et méconnus. Six agents du Parc amazonien ont participé à cette expédition. Certains sont intervenus durant la phase préparatoire, apportant leur savoir-faire reconnu pour ce type de mission en pleine forêt. D’autres sont intervenus à l’issue de l’expédition pour leur expertise naturaliste, notamment en matière de botanique forestière, en appui aux scientifiques présents sur le terrain. La Planète revisitée a pour objectif d’acquérir de nouvelles connaissances dans les régions du globe les plus riches en biodiversité mais jusqu’ici peu explorées pour les principaux groupes d’organismes concernés par le programme, plus particulièrement les invertébrés. n Transmission des savoirs Renouvellement du Conseil scientifique Le Parc amazonien partenaire du Raid des 7 bornes Agrobiodiversité sur le Haut-Maroni Le Parc amazonien a apporté son concours à l’expédition Le Raid des 7 bornes, menée du 2 juin au 20 juillet. Un soutien logistique, avec la mise à disposition de moyens de transport, mais aussi humain : des agents de la délégation territoriale du Maroni (DTM) ont accompagné les membres de l’expédition jusqu’à la borne de trijonction, à la frontière du Brésil, du Suriname et de la Guyane. Le Raid des 7 bornes a rassemblé des scientifiques (CNRS) et des militaires du 3e REI. Pendant sept semaines, ils ont relié, à pied, les sept bornes frontières situées au sein de la région des Tumuc-Humac. Cette mission visait à actualiser les connaissances géographiques sur cette zone très difficile d’accès et particulièrement mal connue. Des relevés écologiques ont été effectués et des points de frontière ont été précisés. Les légionnaires ont également mené une mission de renseignement sur cette zone et perfectionné leurs techniques de progression et de vie en forêt profonde. Cette mission s’est entièrement déroulée sur le territoire du Parc amazonien de Guyane. Les résultats seront partagés avec le Parc national brésilien des Tumucumac. n Depuis le début de l’année, des enquêtes portant sur l’agrobiodiversité (diversité biologique cultivée) ont été réalisées à Antecume-Pata et Taluen auprès d’une quinzaine de familles volontaires. Une restitution des premiers résultats s’est déroulée les 24 et 25 juin, sous la forme d’ateliers participatifs. Cette première enquête démontre l’extrême diversité variétale de manioc produite par les Wayana : une centaine de variétés de manioc sont utilisées, plantées et enrichies par l’apport de variétés extérieures. Les neuf participantes à ces ateliers se sont montrées particulièrement intéressées par la transmission de leurs savoirs aux jeunes femmes. D’autres enquêtes doivent suivre sur le Haut-Maroni et se développer avec la population bushinengué, afin d’enrichir les connaissance liées à l’agrobiodiversité. Il s’agit aussi, pour le Parc amazonien, d’identifier des pistes de travail avec la population pour répondre aux enjeux et problématiques soulevés. n Recherche sur les grands chants wayãpi à Trois Sauts... Le Parc amazonien de Guyane soutient le projet de recherche de l’ethnomusicologue Jean-Michel Beaudet (Université de Guyane) sur les grands chants traditionnels wayãpi, à Trois Sauts. Ce travail, souhaité par la communauté, vise à documenter le riche patrimoine culturel immatériel amérindien afin de contribuer à sa sauvegarde et à sa transmission auprès des jeunes générations. L’ethnomusicologue s’intéresse particulièrement à quarante grands chants dansés, sur un corpus total évalué à soixante. Son travail s’appuie sur des ateliers participatifs menés par des « sachants locaux ». Ces ateliers suscitent beaucoup d’intérêt auprès de la population, et notamment des jeunes qui trouvent un lieu de mise en œuvre de leurs acquis scolaires. Le Parc amazonien accompagne ce travail depuis trois ans. n Découverte et exploration Marie Fleury, ethnobotaniste et directrice de l’antenne du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) en Guyane, a été élue présidente du Conseil scientifique le 8 juin , pour un mandat de six ans. Elle succède à Bernard Thibaut, élu vice-président. Sophie Alby, maître de conférence en sciences du langage à l’Université de Guyane, et Pierre-Yves Le Bail (ichtyologue, directeur de recherche à l’INRA) ont également intégré le bureau. Cinq groupes de travail ont été créés : agriculture-forêt, tourisme-artisanat, patrimoines culturels-immatériels, biodiversitéenjeux de conservation en zone cœur et représentativité- gouvernance. Le Conseil scientifique réunit vingt-trois personnalités scientifiques, spécialistes de la Guyane. Ils sont amenés à formuler des avis et orienter la stratégie d’acquisition de connaissances du Parc amazonien ainsi que de la politique de développement local et durable de l’Établissement. À l’occasion du renouvellement du Conseil scientifique, la volonté d’intégrer les porteurs de savoirs issus des communautés au même titre que les représentants des sciences plus « académiques » a été réaffirmée. Le Conseil scientifique, dans sa composition, cherche l’équilibre entre sciences de la nature, sciences humaines et sociales et praticiens du développement local. Il reste particulièrement attaché à ce que les acteurs locaux et les populations soient bien intégrés dans la définition des sujets de recherche, à la mise en œuvre participative de programmes et à la restitution des résultats de la recherche et des actions menées. Le Parc amazonien mutualise ses données naturalistes Une équipe parcourt le sentier des Émerillons Une convention de partenariat dans le domaine de l’archéologie Les données produites par les scientifiques et les agents du Parc amazonien sont publiques. Nombre d’entre elles sont transmises au niveau national et régional. Une équipe du Parc amazonien, comprenant des agents des trois délégations territoriales, a parcouru le mythique sentier des Emerillons en mai. Ce chemin traverse la Guyane d’ouest en est, du bassin versant du Maroni à celui de l’Oyapock. Emprunté pendant des siècles par les amérindiens Teko, Wayãpi et Wayana dans le cadre d’échanges commerciaux et culturels, il n’est quasiment plus parcouru aujourd’hui. L’équipe du Parc a réussi à franchir les nombreux obstacles qui se dressent tout au long des 360 kilomètres séparant Maripa-Soula de Camopi. Les agents en ont profité pour relever les enjeux du secteur en termes de connaissance scientifique, pour assurer leur mission de surveillance du territoire mais aussi pour évaluer le potentiel touristique de ce parcours. Une mission à retrouver sur la web TV du Parc (http://parc-amazonien.wmaker.tv) n Fin mai, la Direction des affaires culturelles de Guyane (DAC) et le Parc amazonien ont signé une convention de partenariat, qui formalise des années de coopération entre l’Établissement public et le service régional de l’archéologie. Les agents du Parc amazonien contribuent régulièrement à enrichir les connaissances du patrimoine archéologique du sud de la Guyane. Cette convention porte tant sur la veille des sites prioritaires de conservation que sur le renforcement des compétences des agents, la valorisation des patrimoines, l’expertise et la programmation de projets archéologiques. Par ailleurs, le partage de données avec la DAC permet de mettre à jour les cartes archéologiques des communes du sud. Celles du Haut et du Moyen-Maroni sont attendues pour le mois de décembre. n Le site www.faune-guyane.fr. Le Parc amazonien et le Groupe d’étude et de protection des oiseaux en Guyane (GEPOG) ont signé cette année une convention de partenariat pour encadrer la mutualisation et l’échange de données via le site www.faune-guyane.fr. Un site collaboratif, animé par le Gepog, que tout citoyen peut consulter ou alimenter. A l’INPN et au SINP régional. Le Parc amazonien transmet également ses données naturalistes à l’Inventaire national du patrimoine naturel (inpn.mnhn.fr) – un portail national géré par le Muséum national d’Histoire naturelle - qui contribue à alimenter le SINP régional (Système d’information des sites et des paysages). A ce jour, le Parc amazonien a déjà transmis près de 30 000 observations de faune et de flore provenant notamment des inventaires du mont Itoupé (2010), de la modernisation des ZNIEFF Atachi Bakka et Abattis Kotika (2012) et du programme chasse. Programme chasse : un effort conséquent. Les données issues du programme chasse sont également transmises aux bases de données nationales. Un effort conséquent a été réalisé : la base de données constituée sur la chasse est sans doute la plus importante à l’échelle du bassin amazonien. 650 chasseurs ont participé, plus de 5 500 chasses ont été décrites. Près de 25 000 données d’observation ont ainsi pu être transmises pour le SINP. … et sur les chants et danses teko à Camopi Le travail de l’éthnomusicologue à Trois Sauts fait des émules. Des anciens de la communauté teko de Camopi l’ont sollicité, ainsi que le Parc, pour mener un projet similaire sur leur patrimoine culturel chanté et dansé. Un projet qui fait également partie des priorités dans le domaine culturel identifiées par la commune. Cette démarche est initiée par une thèse (réalisée par Florent Wattelier, de l’université Paris Ouest Nanterre), que le Parc amazonien et la DAC soutiennent. Un travail de recherche d’archives audiovisuelles va tout d’abord être réalisé en amont. Il s’agira ensuite de dresser un état des lieux du répertoire musical local, traditionnel comme contemporain, sous la forme d’ateliers participatifs menés à Camopi. À noter que les chants et danses feront l’objet d’une retranscription musicale et littéraire. Des enregistrements seront également réalisés. Ils seront destinés à la commaunauté et archivés pour leur conservation au Parc amazonien de Guyane, au Centre de recherche en ethnomusicologie et au CADEG. L’accès aux banques de données constituées sur ces patrimoines et leur diffusion ne pourront se faire que de manière concertée et avec l’accord des communautés concernées. n l’ a c t u d u pa r c n at i o n a l l’ a c t u d u pa r c n at i o n a l Changement climatique : le rôle essentiel des espaces naturels Directeur du Parc amazonien de Guyane Le Parc amazonien intègre le réseau des aires protégées sud-américaines Le réseau Redparques réunit les quelque 2000 aires protégées, soit 220 millions d’hectares, de l’Amérique latine et de la Caraïbe. Elles représentent 11% du continent. Le Parc amazonien de Guyane a participé pour la première fois à la réunion annuelle de ce réseau les 11 et 12 août 2015 à Lima, au Pérou. De nombreux sujets ont été explorés, notamment dans le domaine de la coopération entre espaces protégés. Une déclaration commune pour la COP21 a été signée. Le réseau Redparques a été créé en 1983 dans le but de répondre à la nécessité de progresser dans la gestion des aires protégées en Amérique du Sud et à la volonté de ces pays de partager leurs expériences et connaissances sur le patrimoine naturel et culturel du continent. est le lien entre la préservation de la biodiver^ Quel sité et la lutte contre le réchauffement climatique ? On ne peut pas se préoccuper du climat sans prendre garde aux écosystèmes et à la biodiversité qui constituent la biosphère. Leurs histoires sont intimement liées. Ce serait comme tenter de consolider les étages supérieurs d’un bâtiment sans se préoccuper de l’état des fondations. Les forêts, les océans, les sols, les prairies et les zones humides sont au cœur du cycle du carbone et du devenir de notre atmosphère. Les espaces naturels sont une composante majeure de la lutte contre le changement climatique, aussi bien pour la réduction des gaz à effet de serre que pour l’adaptation aux dérèglements climatiques existants. Redparques, qui réunit les parcs naturels d’Amérique du Sud et de la Caraïbe. Une déclaration commune a été signée en août 2015 en vue de la COP21, la Conférence sur le climat à Paris. Que prévoit-elle ? claration recommande que les aires protégées, leur gestion et leur financement soient directement reliés aux actions en faveur du climat, et notamment aux plans nationaux d’adaptation. Elle prévoit également que les aires protégées puissent bénéficier de financements liés au carbone, pour les services et les co-bénéfices qu’elles engendrent. LES IMPACTS Cette déclaration des gestionnaires d’aires protégées défend que leurs espaces font partie des solutions dans la lutte contre le changement climatique. C’est un acte fort, une première, à ma connaissance, à l’échelle d’un continent. Plus précisément, cette dé- ^ Qu’attendez-vous de la COP21 ? Au niveau politique, les gestionnaires déjà visibles d’aires protégées, d’espaces naturels, de forêts et de zones marines souhaitent que l’accord de Paris 2015 mentionne la conservation des écosystèmes et de la biodiversité comme une composante cruciale des solutions, tant en termes de mitigation que d’adaptation au changement climatique. Pas de solution au climat sans préservation de la biosphère, des espaces naturels et de la biodiversité. L’introduction, quelques semaines avant la conférence, du sujet océan est, à ce titre, une excellente décision. Ici, il faut inclure les espaces naturels dans la stratégie d’adaptation de la Guyane face aux changements climatiques. n Le changement climatique est une réalité. La perturbation des grands équilibres écologiques s’observe déjà : un milieu physique qui se modifie et des êtres vivants qui s’efforcent deQUELQUES s’adapter ouMOTS… disparaissent. On commence aussi à envisager LA COP21 EN les conséquences sur les sociétés humaines : migrations forcées, multiplication des conflits (utilisation des ressources en eau, appropriation des terres fertiles...). La COP21, qu’est-ce que c’est ? Les impacts du changement climatique Infographies extraites du numéro «Spécial Paris climat 2015» www.cop21.gouv.fr ^ On parle souvent de l’Amazonie comme le « poumon vert » de la planète. Quelle est la capacité du territoire du Parc amazonien de Guyane en termes de stock de carbone ? Les principaux impacts À l’échelle du Parc amazonien de Guyane (3,4 millions d’hectares), l’écosystème forestier stocke 1,08 milliard de tonnes de carbone. À titre de comparaison, 0,37 milliard de tonnes de carbone ont été émises en France en 2010 : cela représente un tiers du stock de carbone du Parc amazonien. La conservation de ce stock est donc primordiale. En plus de cette contribution par la conservation du massif forestier et par un fonctionnement responsable de l’institution, le parc national promeut activement des solutions énergétiques durables pour les sites isolés du Haut-Maroni et de l’Oyapock. Il met également en place des protocoles de suivi au long terme du changement climatique sur des sites de référence, comme le Mont Itoupé. 2,6 à 3,7°C La COP21, c’est la 21e conférence des Nations Unies sur le climat. Elle se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. 196 parties (195 pays & l’Union européenne) doivent arriver à un accord international sur le climat, applicable à tous à partir de 2020. dans de nombreuses Quel parties du globe Des écosystèmes perturbés 20 à 30 % des espèces animales et végétales menacées d’extinction est son objectif ? Maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C en 2100 par rapport Des risques à 1850. En 2012, la température moyenne sanitaires accrus, notamment mondiale a déjà progressé de 0,89°C. Si en raison de rien n’est fait, elle pourrait augmenter l’avancée d’insectes vecteurs jusqu’à 5,3 °C d’ici 2100. Les conséde maladies quences seraient catastrophiques pour la planète. Des événements météorologiques extrêmes plus nombreux : L’augmentation des températures de l’air est l’un des signes les plus visibles du changement climatique. C’est pourquoi l’expression ment bien engagée en Guyane ? La Région Guyane, avec l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et plusieurs acteurs privés, se sont engagés activement en faveur des économies d’énergie et du développement des énergies renouvelables, dans le cadre d’un plan prospectif visant à l’utilisation rationnelle de l’énergie. Les atouts de la Guyane - le soleil, l’eau, parfois la biomasse, demain la mer - doivent être valorisés en priorité pour l’énergie, sans compromettre les écosystèmes. La possibilité de mettre tout le monde d’accord à cette échelle est essentielle, comme dans les autres régions de France et du monde. Des productions agricoles en baisse Les impacts du changement climatique peuvent être très différents d’une région à une autre, mais ils concerneront toute la planète. Des conséquences sont d’ores et déjà prévisibles. ^ La transition énergétique est-elle globale- les chiffres Gilles Kleitz Les aires protégées jouent un rôle primordial pour le climat. Gilles Kleitz, directeur du Parc amazonien de Guyane, revient sur les liens qui unissent préservation de la biodiversité et lutte contre le changement climatique. ^ La Guyane vient d’intégrer le réseau réchauffement climatique est fréquemment utilisée. Quelle est la cause de l’augmentaUne montée du niveau tion des températures ? des océans Les émissions de gaz à effet de serre dans vagues de chaleur, accompagnée submersions marines, réchauffement l’atmosphère (dont d'un le CO2, le dioxyde sécheresses des sols et d'une acidification de carbone) dues aux activités humaines des eaux contribuent au réchauffement climatique. La combustion du pétrole, du charbon et du gaz produit en effet des gaz à effet de serre. La disparition des forêts aggrave le phénomène, car les arbres absorbent et stockent le CO2 de l’atmosphère. Quels sont les effets du changement climatique ? Le changement climatique a des conséquences dans tous les domaines : environnement, santé, soEn France, le nombre journées avec par exemple ciété, économie… L’élévation du niveau de lade mer, due à laestivales, fonte des c’est-à-dire glaciers, pourrait une température a augmenté de manière significative contraindre des populations à quitter dépassant leur région25 ou°C,leur pays. sur la période 1950-2010. 1 Plus d’un milliard de tonnes de carbone sont stockées sur le territoire du Parc amazonien de Guyane. Cela représente un tiers des émissions de CO2 en France en 2010. Selon le bilan énergétique de OREDD/GEVC, la Guyane a émis 2,9 millions de tonnes de carbone en 2009, soit 0,26% du stock de carbone du territoire du Parc. Paris Que peut-on faire ? Nombre Il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans de nombreuxCanicule secteurs de : production jours 2003 d’énergie (en développant par exemple le recours aux énergies renouvelables), transport, production 120 1976 industrielle, agriculture, construction… MaisCanicule aussi en limitant la déforestation et en augmentant le 100 nombre d’espaces naturels protégés. Le nombre de journées Vue aérienne du Maroni dans la région des abattis Kotika. © Guillaume Feuillet / PAG C’est l’augmentation moyenne des températures en Guyane d’ici 2050, selon les projections climatiques calculées par les modèles mondiaux du climat. On peut s’attendre à des saisons sèches plus longues et plus sévères, et à des saisons des pluies plus intenses. Ce changement climatique pourrait durablement affecter les écosystèmes et la biodiversité, et avoir des impacts importants sur les populations du littoral et de l’intérieur. Toulouse 371 estivales présente de fortes variations d’une année sur l’autre mais, en moyenne, il augmente à Paris et à Toulouse. Cette augmentation est de l’ordre de 4 jours tous les 10 ans à Paris et de plus de 5 jours tous les 10 ans à Toulouse. Cet indicateur permet d’identifier le caractère exceptionnel des étés 1976 et 2003. hectares. Le Parc amazonien de Guyane suit de près l’occupation du sol, et notamment les surfaces déforestées pour l’agriculture, l’habitat ou par l’orpaillage illégal. Les données sont obtenues à l’aide d’images satellitaires puis collectées au sein de l’Observatoire de l’occupation du sol. Chaque année, sur le territoire du parc, 371 ha sont en moyenne déforestés pour l’agriculture, principalement sous la forme d’abattis (soit 0,010 % du Source territoire du parc), et 157 ha : Onerc Années 1950 dans le cadre de l’activité minière légale et illégale (en moyenne ces cinq dernières années), soit 0,004 % de la surface du Parc. 25 L’humanité contribue doublement au changement climatique. D’abord, en libérant directement des gaz à effet de serre. Mais aussi en transformant la biosphère. Ainsi, on estime que 25 % des émissions de gaz à effet de serre, au niveau mondial, sont dus à la modification des couverts forestiers, herbagers et naturels. Cette transformation 1960 1970 1980 1990 diminue également durablement la quantité de carbone stocké dans les écosystèmes. publication du service communication du parc 80 amazonien de guyane Conception PAG Novembre 2015 60 directeur de la publication Gilles Kleitz responsable de 40 la communication Jean-Maurice Montoute 06 94 40 21 42 20 Parc amazonien de Guyane 1 rue Lederson 97354 Rémire-Montjoly 0 Tél. 05 94 29 12 52 2000 2010 www.parc-amazonien-guyane.fr http://parc-amazonien.wmaker.tv ParcAmazonienGuyane LA COP21 en images La nature en réponse au changement climatique À l’occasion de la COP21, le WWF a monté une exposition sur les richesses naturelles et culturelles du Plateau des Guyanes et leurs liens avec les enjeux climatiques. Le Parc amazonien, partenaire de cette opération, a fourni plusieurs photos. Cette exposition sera affichée pour la COP21 à Paris, à Cayenne, mais aussi au Suriname et au Brésil. Extraits. La culture sur abattis-brûlis assure traditionnellement la subsistance des communautés amérindiennes et businengé de l’intérieur des Guyanes. L’abattis ne correspond pas à une déforestation à proprement parler : les parcelles sont cultivées quelques années, puis retournent à l’état forestier pour un cycle long de plusieurs dizaines d’années. © A. Brusini / PAG Les Noirs-Marrons ont créé des sociétés pérennes au sein du massif forestier et tirent traditionnellement leur subsistance de la forêt. Lors des expéditions de chasse, le «boucanage» est un fumage à chaud qui permet de conserver le gibier quelques jours, le temps de le transporter jusqu’aux villages. © GF / PAG Telle une éponge, la forêt absorbe l’humidité qu’elle restitue progressivement aux très nombreux cours d’eau de la région. Cette abondance en eau douce caractérise la région des Guyanes et constitue l’un de ses principaux atouts. © G. Feuillet / PAG Les différentes espèces peuplant le Plateau des Guyanes ne sont pas toutes égales face aux changements climatiques. Les amphibiens en particulier, comme cette grenouille Ranitomeya amazonica, sont sensibles aux variations d’humidité et se remettent difficilement des périodes climatiques sèches. © GF / PAG Ce figuier étrangleur a poussé en enveloppant un tronc aujourd’hui disparu. Le carbone stocké par le massif forestier n’est plus présent dans l’atmosphère sous forme de CO2, et ne participe donc pas au dérèglement climatique global. © GF / PAG Epargné par le développement des axes routiers et le phénomène de déforestation accélérée qui l’accompagne, l’intérieur des Guyanes est, en revanche, sillonné de fleuves qui demeurent les principales voies d’accès au cœur de la forêt. © GF / PAG