3.1 Sciences de la Vie Le maintien de l’intégrité de l’organisme LA REACTION INFLAMMATOIRE : MANIFESTATION DE L’IMMUNITE INNEE . Prérequis et rappels Livre p 265 Les organismes pluricellulaires (Métazoaires) sont confrontés à divers type de dangers : infections par des microorganismes (bactéries, virus, champignons), multiplication cellulaire anarchique (cancérisation), agressions physiques ou chimiques. Le système immunitaire contribue à faire face à ces dangers et à maintenir l’intégrité de l’organisme. Sa fonction principale reste toutefois la lutte contre les microorganismes pathogènes. On se centrera ici sur la réaction de l’organisme à l’infection d’un microorganisme. Lorsqu’un agent infectieux pénètre dans l’organisme (contamination) et commence à s’y multiplier (infection), on observe la mise en place très rapide d’un ensemble de réactions immunitaires qui constituent l’immunité innée. Problème 1 Comment la réaction inflammatoire permet-elle à l’organisme de lutte contre les agents infectieux ? Activité 1 Les caractéristiques de la réaction inflammatoire I. LES CARACTERISTIQUES DE LA REACTION INFLAMMATOIRE I.1. les symptômes de la réaction inflammatoire La réaction inflammatoire est un mécanisme essentiel de l’immunité innée. C’est un mécanisme qui se met en place très rapidement après un événement potentiellement dangereux pour l’organisme (infection microbienne, cancérisation, lésion tissulaire). Quel que soit le facteur qui l’a déclenché, la réaction inflammatoire se manifeste toujours des symptômes stéréotypés : gonflement (œdème), rougeur, douleur, augmentation de la température au niveau du site infecté ou lésé. Ces symptômes sont associés à un afflux de plasma sanguin vers ce site. Cet afflux est permis grâce à une vasodilatation locale, d’où le gonflement. La douleur est la conséquence de la stimulation de récepteurs sensoriels spécifiques, les nocicepteurs, localisés dans la peau, les muscles, les parois des viscères. C’est une substance, la prostaglandine, libérée par les mastocytes au niveau des tissus atteints, qui déclenche l’émission par ces récepteurs de messages nerveux acheminés jusqu’au cerveau. migration de granulocytes et de monocytes depuis le sang vers le tissu infecté ou lésé. Au niveau tissulaire, les monocytes se différencient en macrophages. Granulocytes et macrophages réalisent la phagocytose. Comme toutes les réactions de l’immunité innée, la réaction inflammatoire est génétiquement héritée, présente dès la naissance et mise en route de façon très rapide dès la première rencontre de l’organisme avec une situation de danger. Elle ne nécessite donc pas d’apprentissage préalable. DOSSIER 3.1 > LA REACTION INFLAMMATOIRE : MANIFESTATION DE L’IMMUNITE INNEE 1 > Comment a lieu le recrutement des granulocytes et des monocytes et l’afflux de plasma sanguin au niveau des sites lésés ou infectés ? Activité 2 Mise en place de la réaction inflammatoire Doc p270 à 272 I.2. La mise en place de la réaction inflammatoire Il existe dans les tissus des cellules sentinelles : les cellules dendritiques (appelées ainsi en raison de leurs nombreux prolongements cytoplasmiques faisant penser aux dendrites des cellules nerveuses). On les trouve dans la peau et les muqueuses (respiratoires, génitales ou digestives). Les mastocytes Certains macrophages (par exemple au niveau des alvéoles pulmonaires). Ces cellules sont capables de reconnaitre des éléments pathogènes grâce à de nombreux types de récepteurs présents pour la plupart à la surface membranaire. Les récepteurs de l’immunité innée reconnaissent des molécules ou des motifs moléculaires présents chez de nombreux microorganismes, par exemple : composants de la paroi cellulaire pour les bactéries ou les champignons ; motifs du génome pour les virus. A la suite de cette reconnaissance, les cellules sentinelles sont capables de secréter des médiateurs chimiques de l’inflammation, comme le TNF ou l’histamine. Ces molécules enclenchent la réaction immunitaire : recrutement des granulocytes et macrophages au niveau des tissus lésés ou infectés, passage de plasma sanguin… II. FIN ET SUITES DE LA REACTION INFLAMMATOIRE Sur le site de l’inflammation, les granulocytes et les macrophages participent à l’élimination des agents infectieux grâce au processus de phagocytose. > Voir schéma phagocytose p277. Lors que les mécanismes de l’immunité innée ne suffisent pas à éliminer un agent infectieux, les cellules dendritiques migrent vers un ganglion lymphatique. Les cellules dendritiques sont des CPA : cellules présentatrices d’antigènes. Après avoir phagocyté et digéré un élément pathogène, elles présentent à leur surface membranaire un fragment de protéine de l’agent infectieux associé à des molécules du CMH (Complexe majeur d’histocompatibilité). Cette migration au sein des ganglions lymphatiques permet de mettre en œuvre l’immunité adaptative. > voir Dossier 3.2. Cellules présentatrices d’antigène : cellules capables d’associer des fragments peptidiques antigéniques à des molécules du CMH et de les présenter à leur surface cellulaire pouvant ainsi provoquer l’activation des lymphocytes T. Les principales cellules présentatrices d’antigènes sont les macrophages, les cellules dendritiques et les lymphocytes B. Complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) : ensemble des gènes codant des protéines membranaires appelées molécules du CMH. Les lymphocytes T reconnaissent les antigènes associés aux molécules du CMH. > Voir schéma bilan du livre p279. DOSSIER 3.1 > LA REACTION INFLAMMATOIRE : MANIFESTATION DE L’IMMUNITE INNEE 2 III. AIDER NOTRE ORGANISME A CONTROLER LA REACTION INFLAMMATOIRE Les symptômes de la réaction inflammatoire traduisent une accumulation locale de sang et de plasma dans les tissus, une libération de substance spécialisées et une concentration en leucocytes. Ces mécanismes sont à l’origine de la douleur et de la fièvre. La réponse immunitaire aigüe dure 48h environ. Si la cause persiste, elle peut prendre un caractère chronique avec des lésions possibles au niveau des organes. Pour des raisons de confort, mais aussi pour limiter les conséquences secondaires, il peut être nécessaire d’aider l’organisme à contrôler l’inflammation. III.1. Les anti-inflammatoire non stéroïdiens Différentes molécules sont utilisées : L’écorce de saule est utilisée depuis l’antiquité contre la fièvre et l’inflammation. Le principe actif est l’acide salicylique. Il a été synthétisé sous forme d’acide acétylsalicylique puis commercialisé à partir de 1899. Il est mieux connu sous le nom d’aspirine. D’autres molécules seront découvertes par la suite : ibuprofène et paracétamol. Mode d’action Ces molécules empêchent la synthèse des prostaglandines qui interviennent dans la vasodilatation, les douleurs et la fièvre. On bloque l’activité de certaines enzymes impliquées dans la production des prostaglandines. Limites Les prostaglandines ont d’autres rôles, notamment la stimulation de la sécrétion de mucus protecteur du tube digestif… attention donc aux effets secondaires. III.2. Les anti-inflammatoire stéroïdiens Vers 1850, on a découvert le pouvoir anti-inflammatoire des hormones stéroïdiennes produites par les glandes surrénales. Ces hormones agissent sur la production de prostaglandine mais, en plus, elles limitent la production de cytokines activatrices de l’inflammation, réduisent la vasodilatation et facilitent la phagocytose. On utilise aujourd’hui de nombreux stéroïdes de synthèse. Effets secondaires : modification du métabolisme de l’eau et des ions, nécessité d’un suivi médical strict. Ressources : http://acces.ens-lyon.fr/acces/ressources/immunite-et-vaccination/immuniteinnee-barrieres-naturelles-et-reaction-inflammatoire/les-mediateurs-del2019inflammation http://www.youtube.com/watch?v=t_0pt7QlE2U http://www.youtube.com/watch?v=qT6PVRe5MNE rolling et diapedese http://www.youtube.com/watch?v=yKW4F0Nu-UY DOSSIER 3.1 > LA REACTION INFLAMMATOIRE : MANIFESTATION DE L’IMMUNITE INNEE 3