les groupes hla dr (dr4). - Société Française de Rhumatologie

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La polyarthrite rhumatoïde
- Pr René-Marc FLIPO 2
LILLE
La PR est-elle une maladie rare ?
« Chef de file » des rhumatismes inflammatoires chroniques
♦ Prévalence moyenne = 1 % (population adulte)
♦ Très variable (… 3 à 5 % chez les indiens Pimas)
→ Rares études épidémiologiques
→ 0,3 à 0,5 %
→ Soit ≈ 300 000 malades en France
⇒ Une fréquence en déclin ?
(expérience nord-américaine sur 40 ans …)
Principales caractéristiques épidémiologiques
♦ Prédominance féminine (sex-ratio moyen = 3 femmes pour
1 homme)
♦ Mais moindre lorsque la maladie apparaît tardivement…
♦ Début le plus souvent en période périménopausique
♦ Mais peut s’observer à tous les âges
(arthrites chroniques juvéniles et PR du « sujet âgé »
après 60 ans)
Quels facteurs de risque ?
♦ Facteurs génétiques :
→ ATCD familiaux
→ Gènes HLA DRB1…
♦ Facteurs psychologiques
♦ Facteurs hormonaux
→ Evénements « stressants »…
→ Parité…. Allaitement…
Contraception…
♦ Facteurs alimentaires
→ AG polyinsaturés .. Thé …
Café…
♦ Facteurs « environnementaux » → Tabac…
Quelle origine ?
Maladie dite d’origine « multifactorielle »
« La fleur du mal »
Quelle origine ?
Maladie dite d’origine « multifactorielle »
« La fleur du mal »
Quelle origine ?
Maladie dite d’origine « multifactorielle »
« La fleur du mal »
Quelle origine ?
Maladie dite d’origine « multifactorielle »
« La fleur du mal »
Quelle origine ?
♦ Les facteurs génétiques
→ Cas familiaux … Jumeaux …
→ Etudes génétiques
→ Les groupes HLA DR (DR4)
→ Valeur diagnostique
→ Valeur pronostique
⇒ La PR n’est pas une maladie génétique !
Quelles conséquences ?
⇒ L’apparition du « pannus rhumatoïde »
… Véritable « pseudo-tumeur » synoviale
qui va détruire les articulations …
Quels mécanismes ?
⇒ Complexes … mais conduisent au développement des
nouveaux traitements
⇒ Des inconnues persistent … mais rôle « clé »
→ de certaines cellules (lymphocytes T et B …)
→ de certaines cytokines (TNFα
α, IL1 …)
Quels mécanismes ?
Ça commence comment ?
♦ Parfois après un accouchement, un accident… décès…
divorce…
⇒ Le plus souvent (2 cas/3) par une oligopolyarthrite
→ Bilatérale
→ Grossièrement
symétrique
→ A prédominance
distale (mains,
pieds)
Ça commence comment ?
⇒ Plus rarement…
♦ Par une monoarthrite (poignet, genou)
♦ Par de simples polyarthralgies
♦ Par un rhumatisme intermittent
♦ Par une localisation extraarticulaire
PR : La nécessité d’un diagnostic précoce
⇒ Développement de la notion « d’urgence » thérapeutique
Importance de la clinique
→ Signes associés (acroparesthésies par SCC…)
→ Signes extraarticulaires (syndrome sec…)
Les examens biologiques
Le syndrome inflammatoire
♦ Vitesse de sédimentation élevée (VS)
(attention : nombreux pièges !)
♦ CRP élevée
(inutile : orosomucoïde, fibrinogène, haptoglobine …)
(hypergammaglobulinémie → Sjögren associé)
♦ Hémogramme : anémie inflammatoire
thrombocytose réactionnelle
• Non spécifique
• Peut être absent (au début)
Les examens biologiques
Le facteur « rhumatoïde »
« Moi … séropositif ! »
♦ Auto-anticorps (IgM) dirigé contre d’autres anticorps (IgG)
♦ Réaction de Waaler-Rose, test au latex, ELISA, néphélométrie…
• Non spécifique de la PR
• Inconstant (±
± 20 % des cas)
• Peut être absent au début
MAIS : Valeur pronostique potentielle
Les examens biologiques
Les anticorps anti-CCP
(« Anti-peptide cyclique citrulliné »)
• Très spécifiques de la PR
• Retrouvés dans 50 à 60 % des cas
• Dès le début (voire même avant …)
Valeur pronostique éventuelle
Les examens biologiques
Le typage HLA DR
♦ Identification de « facteurs » de
risque génétique
♦ Rôle du système HLA
♦ Allèles dits de « susceptibilité »
(HLA DRB1*0401…)
Pas de valeur diagnostique à l’échelon individuel
Valeur pronostique potentielle
Les examens biologiques
Les anticorps antinucléaires
⇒ Pour éliminer une autre maladie
rhumatologique
♦ Ac. Anti-DNA natif et lupus
Les examens biologiques
En pratique
Diagnostic suspecté
(Médecine Générale)
(Rhumatologue)
♦ Hémogramme, VS, CRP, (FR, AAN)
♦ Confirmation diagnostique et
évaluation pronostique
♦ … Anti-CCP … (diverses sérologies :
B19…) … (HLA DR) …
Les examens d’imagerie
Les radiographies standard
Systématiquement : mains, poignets et pieds (face, P, 3/4)
(±
±) Articulations symptomatiques
(±
±) Rx thorax (diagnostic différentiel :
sarcoïdose …)
♦ Le plus souvent normales …
ou « simple déminéralisation
en bandes »
Les examens d’imagerie
Les radiographies standard
… A la recherche de la première érosion !
Les examens d’imagerie
⇒ La précocité d’apparition des érosions (et leur progression …)
constitue un élément clé de l’évaluation pronostique
Les examens d’imagerie
⇒ Développement actuel de techniques plus sensibles …
Echographie
Ostéo-articulaire
Les examens d’imagerie
L’IRM ostéo-articulaire
Les examens d’imagerie
MAIS
- Evaluation en cours
- Reproductibilité et analyses comparatives
(échographie)
- Accessibilité et coût (IRM)
→ Examens demandés par les rhumatologues
dans les cas difficiles …
Les examens d’imagerie
En pratique
⇒ Les radiographies standard (mains, poignets, pieds)
Pour
→ une évaluation initiale
→ un suivi sous traitement
(contrôle semestriel au début …)
PR : La nécessité d’un diagnostic précoce
⇒ Diagnostic parfois difficile au début
⇒ Importance de l’expérience du clinicien
⇒ Nécessité d’avis spécialisé rapide
⇒ De nouveaux critères (Leiden)
♦ Quelle évaluation pronostique ?
♦ Le choix de la stratégie thérapeutique initiale
PR : Quelle évaluation pronostique ?
⇒ 20 % de formes sévères (destructrices …)
?
♦ Age … Sexe … Statut social, éducatif …
♦ Activité clinique initiale…
♦ FR … Ac anti-CCP …
♦ Précocité d’apparition des érosions…
♦ Gène HLA DR4 (*0401)
La PR « confirmée »
⇒ Polyarthrite
bilatérale
symétrique
destructrice
déformante
à prédominance distale
⇒ Atteinte caractéristique des mains
La PR « confirmée »
⇒ Arthropathies destructrices
⇒ Atteinte des grosses
articulations …
⇒ Atteinte cervicale…
La « maladie rhumatoïde »
⇒ Principales manifestations extraarticulaires
♦ Les nodules rhumatoïdes : 10 à 20 % des sujets
La « maladie rhumatoïde »
♦ Manifestations oculaires (1,5 à 5 %)
La « maladie rhumatoïde »
♦ Manifestations cardio-pulmonaires (1 à 40 % des sujets…)
La « maladie rhumatoïde »
♦ La vascularite rhumatoïde (< 1 %)
PR : Quelle évolution ?
⇒ Evolution par poussées
⇒ Incidence - invalidité = 5 à 15 % par an
⇒ Recours à la chirurgie prothétique
⇒ Espérance de vie réduite dans les formes sévères
♦ Surmortalité d’origine CV
♦ Infections
♦ Néoplasies (lymphomes)
♦ Amylose
♦ Accidents iatrogènes (AINS)
Traitement actuel
Les points forts
♦ Une prise en charge personnalisée
♦ L’information du patient (→
→ éducation)
♦ La précocité du traitement de fond
♦ Une prise en charge globale, multidisciplinaire
Traitement actuel
Une prise en charge personnalisée
C’est une évidence …
⇒ Maladie chronique
⇒ Lourdeur potentielle du traitement
Confiance dans la relation médecin-malade
(consentement éclairé)
Traitement actuel
L’information du patient
⇒ « Efficace » → Education du patient
⇒ Nombreuses sources
♦ N° 1 = Le médecin (informations entre médecins)
♦ Médias (presse)
♦ Internet
♦ Place des associations de malades
Problème de la validité de l’information
Traitement actuel
Pour une prise en charge globale
♦ Accord sur le « principe »
♦ Caractère pluridisciplinaire
♦ Satisfaction élevée
MAIS
→ Quand ?
→ Comment ?
→ Pour quels malades ?
⇒ A évaluer …
Les traitements de la douleur
Quelles nouveautés ?
⇒ Les antalgiques
♦ Pas de nouvelle molécule …
♦ Place discutée de la morphine …
⇒ Les anti-inflammatoires
♦ Les coxibs (« anti-Cox2 » = celecoxib, rofecoxib)
→ Une efficacité identique
→ 2 fois moins d’accidents digestifs
→ Augmentation du risque d’IDM …
Les traitements de la douleur
Et la cortisone ?
♦ Très souvent utilisée
(voie générale … infiltrations … bolus …)
♦ Protège les articulations
♦ Meilleure prévention du risque d’ostéoporose
→ Densitométrie
→ Calcium, vitamine D
→ Bisphosphonates (risedronate …)
Les traitements de fond
Les « Anciens »
⇒ Peu d’études récentes …
⇒ Efficacité « structurale » ?
♦ Sels d’or
♦ D-pénicillamine
♦ Hydroxychloroquine
Les traitements de fond
Les « Classiques »
⇒ Efficacité clinique et radiologique « prouvée »
♦ Salazopyrine
♦ Méthotrexate
→ Le traitement de « référence »
→ « Pierre angulaire » des traitements combinés
→ Une tolérance bien connue
→ Une dose parfois plus élevée (15-25 mg/s)
→ Pour l’association de folates (vitamines)
Les traitements de fond
Les « en réserve »
⇒ Dans certains cas
♦ Ciclosporine
♦ Azathioprine
Les traitements de fond
Les « Nouveaux »
⇒ Le léflunomide (Arava®) (1 comprimé par jour …)
♦ Traitement spécifique de la polyarthrite
♦ Efficacité clinique et radiologique prouvée
♦ Bonne tolérance
→ Alternative au méthotrexate
ATTENTION :
- Femme jeune (grossesse)
- Si hypertension
- Si foie fragile …
Les traitements de fond
Les « Biothérapies »
⇒ L’anakinra (Kineret®)
♦ Premier antagoniste de l’IL1 (IL1-RA)
♦ Une sous-cutanée par jour (système d’auto-injection)
♦ Efficace
♦ Rares effets indésirables graves (pneumopathies …)
→ Réactions locales fréquentes en début de
traitement …
♦ En association au méthotrexate
Les traitements de fond
Les « Biothérapies »
⇒ Les « anti-TNFα »
chimérique = infliximab (Remicade®)
♦ Anticorps anti-TNF
humain = adalimumab (Humira®)
♦ Récepteur soluble = Etanercept (Enbrel®)
(antagoniste)
→ Très efficaces … Mais pas chez tout le monde !
Les traitements de fond
Les « Biothérapies »
⇒ Les anti-TNFα
♦ Risques infectieux importants (tuberculose …)
♦ Risques de cancer ? (lymphomes …)
⇒ Traitement des polyarthrites sévères, évolutives
malgré les traitements classiques (méthotrexate)
→ Traitements injectables …
→ Traitements très coûteux …
Les traitements de fond
Une recherche très active
→ CTLA4 Ig, abatacept (Orencia®)
→ Rituximab (Mabthera®)
→ MRA, tocilizumab (anti-R IL6)
→ Biothérapies « orales » (anti-IL1 … Anti-TNF)
(anti-p38, anti-MAP kinases…)
(anti-angiogenèse…)
Polyarthrite rhumatoïde : quel coût ?
5 767 euros
Hospitalisation
2,80%
⇒ Coût moyen annuel
calculé par l’AM
(de 11/03 à 10/04)
3,10%
2,60%1,70%
Pharmacie
3,60%
Honoraires
médicaux
Soins infirmiers
4,2%
7,5%
42,5%
Biologie
31,9%
(… 3 364 pour la SA …)
Dispositifs
médicaux
Soins kiné
Transports
Autres
⇒ Répartition des remboursements (2004 – 2005)
(Coût des trente affections de longue durée pour les bénéficiaires du régime général de
l’AM en 2004)
(Pratiques et organisation des soins 2006)
Polyarthrite rhumatoïde : quel coût ?
⇒ Résultats de l’étude française « PRACTIS »
♦ 2000
♦ N = 1100 patients, suivis en milieu hospitalier
⇒ Coût direct moyen /an
4 000 euros
… Peu de patients sous anti-TNFα à cette époque …
Et les coûts indirects ?
… De 1700 euros/an (Canada) … à 25 000 euros (Californie) !
(Guillemin F. et al. J Rheumatol 2004;31:1297-304)
CONCLUSION
OPTIMISME
1°) Diffusion de l’information, efforts de formation des
médecins …
⇒ Développement de réseaux centrés sur le patient
2°) Développement important de la recherche conduisant à la
découverte de nouveaux traitements
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