les templiers et la guerre - osmth

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LES TEMPLIERS ET LA GUERRE
L’histoire nous a montré, que les Templiers ont participé, à titre militaire, aux croisades et à de
grandes batailles, qu’elles aient été liées aux croisades, ou à la défense des biens acquis en
Orient.
LES CROISADES
La première croisade (1096 – 1099) : Bien que l’ordre ne soit pas encore réellement
crée, nombre de Chevaliers, futurs Templiers, répondirent à l’appel du pape Urbain II et se
mettent en route le 15 août 1096.
Les Turcs massacrant les pèlerins à Civitot en 1096 (XVe siècle)
La première croisade
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L'expédition comprend quatre armées.
Le roi de France Philippe 1er est sous le coup d'une excommunication et ne peut participer au
voyage.

Les Français du nord se placent sous le commandement d’Hugues de Vermandois.

Les chevaliers des régions du Rhin et de la Meuse, au nombre de 10.000, sont dirigés
par le comte Baudouin de Flandre et son frère, le duc Godefroi de Bouillon.

Les Français du midi suivent le comte de Toulouse, Raimond IV de Saint-Gilles.

D'Italie méridionale part une armée commandée par Bohémond de Tarente.
Les trois armées de croisés venues de France comptent au total 150.000 personnes. Elles se
rejoignent à Constantinople.
La ville, aussi appelée Byzance, est à cette époque la plus grande cité du monde et sans doute
la plus belle et la plus animée. Par son faste et sa munificence, elle suscite l'émoi chez les
rudes guerriers d'Occident. De là l'expression triviale « C'est Byzance ! »
Arrivée des croisés à Constantinople
Constantinople, église Sainte-Sophie
(Pendant la période ottomane)
Constantinople: murs de Théodose
Constantinople, église Sainte-Sophie
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Godefroi de Bouillon promet à l'empereur byzantin de lui restituer tous les territoires qui seront
repris aux Turcs et lui avaient naguère appartenu.
Là-dessus, les croisés traversent le détroit du Bosphore. Avec leurs puissantes machines de
siège, ils s'emparent de Nicée (aujourd'hui Iznik), qu'ils restituent comme promis à l'empereur
Alexis 1er.
Ils sont rejoints par la quatrième armée, venue d'Italie méridionale et poursuivent leur route sur
un sol escarpé et sous un climat torride.
Prise de Nicée
Bibliothèque de l'Arsenal.
Croisés catapultant les têtes des Turcs morts
Bibliothèque Nationale, Paris.
Bohémond de Tarente met le siège devant la ville d'Antioche, au nord de la Syrie, et s'en
empare. Il renonce à la rendre aux Byzantins et la garde pour lui, en se proclamant prince
d'Antioche.
Antioche, les remparts
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C'est le début de la mésentente entre les chrétiens d'Occident et les Byzantins.
Au terme de ces épreuves, les croisés sont à bout : longues marches sous la chaleur, maladies
et manque de nourriture, sièges épuisants, combats frontaux contre les cavaliers turcs.
Un très grand nombre d'entre eux sont morts en chemin et chez les survivants, la lassitude le
dispute à la foi.
Après la mort du légat pontifical, beaucoup de seigneurs oublient la promesse faite à l'empereur
byzantin et comme Bohémond de Tarente, ne résistent plus à la tentation de s'offrir une
principauté.
Prise d'Antioche
(Sébastien Mamerot) 1490, BN, Paris.
Massacre des habitants musulmans d'Antioche
Bibliothèque Nationale, Paris.
Raimond de Saint-Gilles surmonte le premier la griserie du pouvoir.
Après quelques mois d'hésitation, il reprend sa marche vers Jérusalem en suivant la corniche
libanaise. Il est bientôt rejoint par Godefroi de Bouillon.
Les rivalités entre musulmans vont servir les croisés.
Profitant des désordres du moment, les musulmans fatimides d'Égypte ont enlevé en 1098 la
Palestine au calife de Bagdad.
Quand, un an plus tard, Raimond de Saint-Gilles et Godefroi de Bouillon arrivent au pied des
murailles de Jérusalem, ils ont en face d'eux une ville en état de choc, avec des défenses
affaiblies par un premier assaut.
Les croisés assiègent Jérusalem
Godefroy de Bouillon et les chefs de la 1ère Croisade
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Après un siège de plusieurs semaines, ils arrivent à bout de la garnison égyptienne et pénètrent
dans la ville.
Enfreignant les ordres de leur chef, les croisés massacrent les habitants qui s'étaient réfugiés
dans les mosquées.
Avec la prise de Jérusalem, la croisade a atteint le but fixé par Urbain II, non sans d'immenses
souffrances.
Sur environ 150.000 croisés, combattants et non-combattants, moins d'un dixième sont arrivés
au terme du voyage. Et ils ne sont pas au bout de leurs difficultés.
Après la prise de Jérusalem, Godefroy de Bouillon fut désigné roi de Jérusalem par ses pairs,
titre qu'il refusa, préférant porter celui d'Avoué du Saint-Sépulcre.
Jérusalem: porte de Damas
Il mit en place l'ordre des chanoines du Saint-Sépulcre qui avait pour mission d'aider le
patriarche de Jérusalem dans ses diverses tâches. Un certain nombre d'hommes d'armes, issus
de la croisade, se mirent alors au service du patriarche, afin de protéger le Saint-Sépulcre.
Jérusalem: Saint-Sépulcre
(Selon Gustave Doré, XIXe siècle)
Godefroi de Bouillon
Godefroy décède le 18 juillet 1100, en revenant d'une expédition contre le sultan de Damas,
vaincu devant Ascalon. On soupçonne qu'il a été empoisonné après avoir mangé une pomme
de cèdre que lui a offert l'émir de Césarée.
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Funérailles de Godefroi de Bouillon
(18 juillet1100)
Tombe de Godefroi de Bouillon
Saint-Sépulcre
Apprenant la nouvelle, Baudouin abandonne Édesse et rentre à Jérusalem où il se fait
couronner roi de Jérusalem, le 25 décembre.
Baudoin Ier, roi de Jérusalem
25 décembre 1100 – 2 avril 1118
Les états latins après la première croisade en 1102
La deuxième croisade (1147 – 1149) : Après la mort de Godefroi, ses successeurs
furent le frère et le cousin du défunt, Baudouin de Boulogne et Baudouin du Bourg.
Ensemble, ils firent de nouvelles conquêtes, emportant Césarée, Beyrouth, Sidon, Tyr, Byblos
et toute la Syrie (sauf Damas).
Césarée
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Les historiens considèrent que l’église Saint Jean de Beyrouth fut bâtie aussitôt après la prise
de la ville par Baudouin 1er en 1108.
Même si l’église des Hospitaliers est devenue aujourd’hui une mosquée, le reliquaire
renfermant des reliques de saint Jean, patron de l'église et une inscription grecque marquant
l'emplacement de l'ancien baptistère ont été conservés. Dans le dallage de l'église subsisterait
la pierre tumulaire d'un chevalier croisé.
Ancienne Eglise Saint-Jean de Beyrouth
Le château de Byblos a été construit au XIIème siècle par les croisés, en pillant les pierres des
ruines romaines.
Château de Byblos
Après le temps des victoires, vint le temps des discordes entre les deux cousins. Ainsi, les
musulmans commencèrent à s’enhardir.
Leur succéda ensuite Baudouin II, puis Foulques d’Anjou, qui à sa mort laissait la couronne à
un enfant de treize ans.
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La deuxième croisade
En 1146, la perte d’Edesse affaiblissant les acquis qu’avaient obtenus les Francs en Terre
Sainte, le pape Eugène III décida une nouvelle croisade, dont il confia la prédication à Saint
Bernard, abbé de Clervaux.
Icône de Saint Bernard de Clairvaux
Ce dernier prêcha d’abord à Vézelay (près de Nevers.), puis en Bourgogne (au printemps
1146.).
Sa parole enflammée eut un grand succès.
Toute la chevalerie demanda la croix avec son roi Louis VII et même l’épouse de ce dernier,
Aliénor, voulut être de la partie. Le ministre du roi, Suger, tenta de dissuader le roi de partir,
sans succès.
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Bernard de Clervaux préchant la croisade
Aliénor d’Aquitaine avant son départ
L'armée du roi Louis VII part de Metz en juin 1147
L’enthousiasme fut aussi grand à Spire, où Saint Bernard prêcha la même année.
L’Empereur Conrad III lui-même voulut prendre la croix. Il partit de Nuremberg en avril 1147.
Les deux armées s'acheminent en Terre Sainte séparément. Elles subissent chacune en
Anatolie (Turquie actuelle) des pertes sévères avant de faire jonction.
En 1147, les Templiers prêtèrent main forte à l'armée du roi Louis VII, attaquée dans les
montagnes d'Asie Mineure durant la deuxième croisade (1147-1149).
Cette action permit la poursuite de l'expédition et le roi de France leur en fut très reconnaissant.
Louis VII partant pour la Seconde Croisade
Louis VII roi de France
(1137-1180)
Conrad III roi germanique
(1138-1152)
Les armées croisées arrivent à Antioche en avril 1148 et à Jérusalem en mai.
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Les croisés décident d'attaquer Damas, ce qui constituait une lourde erreur, car le régent de
Damas était précisément le seul à entretenir jusqu'ici de bons rapports avec les états francs de
Terre Sainte.
Les princes chrétiens tiennent un conseil à Acre avant le siège de Damas
(XIIIe Bibliothèque municipale de Lyon)
Le 12 août 1099, c’est la débâcle devant Damas de l'expédition de Louis VII et du roi (du Saint
Empire) Conrad.
Conrad III rentra en Europe avec ses hommes dès 1149. Notons qu’il ne fut jamais sacré
empereur à Rome !
Louis VII resta encore une année en Terre Sainte, ne voulant pas se résoudre à la quitter sans
avoir rien fait. Il ne rentra en France que sur les pressantes prières de Suger.
La deuxième croisade se terminait par un échec.
La principale cause de cet échec étant l’imprévoyance des deux souverains, qui furent
incapables de s’organiser afin de monter une expédition cohérente.
Autres facteurs qui jouèrent lors de cette II° croisade : le double jeu mené par les Grecs et les
désordres au sein de l’armée (à Antioche surtout.).
Le siège de Damas
Les fortifications de Damas
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La troisième croisade (1188 – 1192) : En Orient les dissensions entre les barons à la
suite de la mort de Baudoin V profite à Saladin, unificateur de l'Égypte et de la Syrie et maître
de l'Iraq.
La troisième croisade
Saladin: sultan ayyûbide d'Égypte (1171-1193)
Jérusalem à la merci de Saladin
Profitant d'une rupture de trêve provoquée par Renaud de Châtillon, il envahit le royaume de
Jérusalem en 1187.
Mal conseillé, le roi Guy de Lusignan se porte à sa rencontre. L'armée franque est
complètement détruite à Hattin le 4 juillet 1187. Saladin s'empare de Jérusalem dépourvue de
défenseurs le 2 octobre et de toutes les villes côtières sauf Tyr, Tripoli et Antioche.
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Jérusalem capturée par Saladin en 1187
L'Occident est frappé de stupeur. Les papes Grégoire VIII et Clément III prêchent une nouvelle
croisade et exhortent la chrétienté au repentir. Mais la spiritualisation de la Terre Sainte
proposée par l'église va à l'encontre des réalités politiques et des préoccupations des trois
grands princes qui acceptent de se croiser.
Pape Grégoire VIII: (1187)
Pape Clément III: (1187-1191)
Entre temps, grâce à la présence de troupes normandes d'Italie et de celles de Conrad
Montferrat, Guy de Lusignan, libéré par Saladin vient mettre le siège d'Acre.
Conrad de Montferrat, roi de Jérusalem (1192)
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En avril 1189, Frédéric Ier Barberousse s'ébranle et malgré des dissensions aiguës avec les
Byzantins atteint l'Asie Mineure en mars 1190, s'empare de Konya, capitale des Seldjoukides
en mai, mais se noie en Cilicie en juin.
Turcs seldjoukides
L'armée allemande se disloque. Seuls quelques contingents parviennent à Acre.
Les armées capétiennes et anglaises de Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion partent de
Vézelay en juillet 1190 et rejoignent par mer Acre le 20 avril 1991 pour la première, le 8 juin
seulement pour la seconde, qui entre temps s'était rendue maîtresse de Chypre.
Richard Coeur de Lion
Richard Coeur-de-Lion
Philippe Auguste reçoivent les clés d'Acre
Philippe Auguste
Les Templiers et les Hospitaliers assuraient respectivement l'avant-garde et l'arrière-garde de
l'armée de Richard Cœur de Lion dans les combats en marche.
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Templiers
Hospitaliers
Leur arrivée décourage les Musulmans qui capitulent le 13 juillet. Philippe Auguste rentre.
Lors du siège de Saint jean d’Acre, Richard Cœur de Lion utilisa deux « trébuchets à
contrepoids ». Ce sont des pièces d’artillerie qui servent à détruire la maçonnerie des murs, ou
à lancer des projectiles par-dessus les fortifications
Richard Cœur de Lion leur avait donné des noms évocateurs et pittoresques « God's Own
Catapult » (Catapulte Divine) et « Bad Neighbor » (Mauvais Voisin).
Le trébuchet pouvait lancer des projectiles de trois cents livres (140 kg) et les projeter à grande
vitesse. Il est beaucoup plus précis que les autres catapultes du Moyen Âge.
Dans certaines circonstances, des cadavres infectés par différentes maladies ont été catapultés
dans les villes, dans le but de propager des épidémies parmi les assiégés.
Il s’agit d’une variante médiévale de la guerre biologique !
Trébuchet à contrepoids
Longueur de la verge : 8 à 12 mètres ;
Masse du contrepoids : entre 10 et 18 tonnes ;
Masse des boulets : environ 140 kilogrammes ;
Portée maximale : un peu plus de 200 mètres ;
Nombre de servants : environ 60 personnes (charpentiers, tailleurs de pierre, manœuvres,
etc.) ;
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Cadence de tir : 1 à 2 par heure.
Il ne deviendra obsolète qu'au XVIe siècle, bien après l'introduction de la poudre à canon.
Jusqu'à l'automne 1192 Richard Cœur de Lion organise la reconquête des villes côtières et
conclut le 2 septembre un traité avec Saladin.
Richard Cœur de Lion et Saladin
La troisième croisade: Richard Coeur-de-Lion massacre des prisonniers musulmans
Toute la bande côtière entre Tyr et Jaffa revient aux croisés qui peuvent en outre visiter le Saint
Sépulcre à Jérusalem.
En Occident, l'échec relatif de cette troisième entreprise porte à son comble la critique ou la
réévaluation de la croisade : est-elle vraiment voulue par Dieu ?
La quatrième croisade (1202 – 1204) : Dès son accession au trône pontifical, Innocent
III lance un nouvel appel à l'Occident, qui mit les souverains chrétiens en demeure de reprendre
les armes et de libérer le Saint Sépulcre des mains des infidèles.
Le pape Innocent III
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A la différence de la précédente, ce fut une croisade conduite par de simples chevaliers.
La quatrième croisade
L'élite des chevaliers du Nord de la France prend la croix sous la conduite de Thibaud de
Champagne au début de l'année 1200 auxquels s'ajoutent les Piémontais de Boniface de
Montferrat qui prendra la tête de l'entreprise à la mort de Thibaud.
L’objectif initial de la croisade était l'Égypte, mais elle fut complètement déviée de son but par
les Vénitiens.
La déviation de la quatrième croisade
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Méfiants envers les Byzantins, ils décident un transport par mer et s'adressent à Venise qui
donne son accord contre 85000 marcs. En juin 1202, la somme n'est pas entièrement réunie.
Le doge propose aux croisés de l'aider à reprendre Zara, ville rebelle, qui faisait concurrence à
la sérénissime république, comme solde de tout compte.
En cinq jours, le 24 novembre, la cité chrétienne est prise et reçoit l'ambassade de Philippe de
Souabe, beau-frère d'Alexis, fils d'Isaac II Ange, détrôné par Alexis III en 1195.
En échange de 200000 marcs, d'une troupe de 10000 hommes au service de la croisade et du
retour de l'Église orthodoxe dans l'obédience Romaine, il propose aux croisés de l'aider à
retrouver son trône de Constantinople.
Avec l'assentiment gêné d'Innocent III, ceux-ci donnent leur accord et se retrouvent sous les
murs de Constantinople en mai 1203, qu'ils prennent d'assaut en juillet. Isaac II est délivré et le
jeune Alexis couronné coempereur.
Arrivée des croisés à Constantinople
La politique fiscale et religieuse du jeune empereur suscite chez les Grecs un parti antilatin. En
janvier 1204 Muzuphle fait emprisonner Alexis IV, puis se fait couronner empereur.
Les latins, se sentant trahis, concluent en mars un traité avec les Vénitiens pour se partager
l'empire. Le 13 avril 1204 la ville est prise et livrée au pillage pendant trois jours.
La quatrième croisade: la prise de Constantinople
(Tableau d'Eugène Delacroix, XIXe siècle)
La conquête de Constantinople
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Les clercs font main basse sur les reliques, les Vénitiens sur les œuvres d'art se font céder des
territoires byzantins.
Une dynastie latine s'installe pendant plus de cinquante ans à Constantinople tandis que les
grands barons se partagent les dépouilles de l'empire.
Butin capturé à Constantinople (Église Saint-Marc, Venise)
Butin capturé à Constantinople (Église Saint-Marc, Venise)
Les motivations des Latins peuvent s'expliquer : Byzance n'avait-elle pas toujours refusé de
s'associer à la croisade, allant même parfois jusqu' à pactiser avec l'ennemi (Saladin entre
autres).
En fait l'événement de 1204 illustre l'antagonisme de deux mondes : à l'image du Grec perfide,
bavard et même schismatique s'oppose chez les autres l'image du Latin brutal et sans
scrupules, fasciné par Byzance, ses richesses et ses reliques, dont celle de la Vraie Croix.
Les horreurs de 1204 raidirent l'orthodoxie contre Rome et assurèrent la séparation des
Églises.
Le chef croisé Baudouin devint le premier empereur de l'Empire latin d'Orient.
Ainsi s'acheva cette croisade de chrétiens contre d'autres chrétiens : on était loin de l'idéal d'un
Godefroi de Bouillon.
La croisade des enfants (1212) : Pour faire oublier le scandale de la quatrième croisade,
on laissa croire que seuls des enfants innocents pouvaient miraculeusement libérer le Saint
Sépulcre.
Des prédicateurs fanatiques surent convaincre les parents de plus de 30 000 enfants de les
laisser partir désarmés, sans ravitaillement, complètement démunis.
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A Gênes, de malhonnêtes commandants de navires les firent passer en Égypte et en Tunisie,
où, naturellement, ils furent vendus comme esclaves.
La croisade des enfants
La cinquième croisade (1217 – 1221) : La quatrième croisade ne satisfait pas le pape
Innocent III. Au concile du Latran en 1215, il fixe les règles d'une nouvelle expédition.
Ce doit être une armée chrétienne, une sainte armée de l'Église, organisée par la papauté,
commandée par un légat.
A sa mort en 1216, Honorius III son successeur reprend ses plans.
L'appel de Rome trouve écho auprès de Léopold VI d'Autriche, André II de Hongrie auxquels
s'adjoignent les Flamands de Gautier d'Avesnes et les Chypriotes d'Hugues I.
Pape Innocent III
André II, roi de Hongrie
Pape Honoré III: (1216-1227)
Tous sont transportés par mer et se retrouvent à Acre l'automne 1217. Après quelques coups
de mains sans lendemain, certains se retirent (André de Hongrie en janvier 1218).
Au printemps 1218, Jean de Brienne, roi de Jérusalem, décide d'attaquer l'Égypte, adversaire
principal des Francs, pour s'assurer ainsi une main- mise définitive sur la Terre Sainte.
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Jean de Brienne
En août 1218, la Tour de la Chaîne qui défend le Nil est prise. Mais le légat du pape, Pélage,
refuse d'échanger Damiette contre Jérusalem, contre l'avis de Jean de Brienne.
Navire brisant la chaîne de Damiette
Il souhaite la conquête complète de l'Égypte. Le 5 novembre 1219 Damiette est prise d'assaut.
La participation des ordres militaires, et donc les Templiers, a été décisive dans la protection
des armées royales de Louis IX devant Damiette.
Les croisés s'en disputent la possession qui revient finalement à Jean de Brienne.
Les Sarrasins considèrent alors la Palestine comme perdue et en démantèlent les fortifications,
jusqu'à celles de Jérusalem.
Le delta oriental du Nil
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En 1219, François d'Assise rencontre le sultan Malik al-Kamil.
La rencontre de François d’Assise et de l’islam
On attend pour avancer, Frédéric II, croisé depuis 1215. Mais lassé de la politique du légat,
Jean de Brienne quitte l'armée en mars 1221. L'arrivée tardive de Louis de Bavière et du grand
maître de l'Ordre Teutonique permet en juin la reprise de la marche sur le Caire.
Arrêtés par Mansûra et la crue du Nil, encerclés dans les marécages les croisés capitulent le 30
août et retournent librement à Acre contre la promesse d'évacuer Damiette.
Ainsi prend fin par un gigantesque échec la grande campagne d'Egypte, si heureusement
commencée. Dans les Etats Latins, Acre devient dès 1222 le champ clos des rivalités devant
lesquelles le roi, appauvri et sans moyens, est impuissant. En Occident l'empereur Frédéric II
semble le seul recours.
La sixième croisade (1228 – 1229) : L'empereur germanique Frédéric II, excommunié
pour avoir rompu avec le pape Grégoire IX, fut pratiquement obligé de partir en croisade.
Il partit avec beaucoup de retard et arriva en Terre sainte en 1228, avec seulement 3000
soldats. Après 5 mois de négociations avec le sultan d'Egypte Al-Kâmil, il parvient par la
diplomatie à signer le traité de Jaffa. Etonnant succès de cet empereur germanique qui
récupère Jérusalem et obtient la restitution de Bethléem sans avoir versé une goutte de sang.
Frédéric II
Rétrocession de Jérusalem à Frédéric II par Al-Kamil
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A Jérusalem, les musulmans gardent la possession de leurs temples et mosquées, tandis que
les chrétiens récupèrent le Saint Sépulcre.
Mais ce succès ne fut pas reconnu en Occident, où l'on se scandalisa de l'accord conclu avec
les infidèles !
En 1244, les musulmans reconquirent Jérusalem, qui ne devait jamais plus retourner en mains
chrétiennes.
La septième croisade (1248 – 1254) : En 1248, la Terre Sainte est reprise par les
infidèles.
Le sultan d'Egypte a repris Jérusalem qui avait été restituée aux occidentaux suite aux
négociations de la 6ème croisade, et a massacré l'armée franque.
Louis IX entreprend donc une expédition au cœur de l'Egypte afin d'attaquer les sarrasins au
cœur de leur puissance, espérant forcer le sultan à céder Jérusalem.
Cependant l'ardeur religieuse est moindre, Louis IX est obligé de forcer un certain nombre de
ses proches à prendre la croix avec lui.
Il part avec sa femme Marguerite de Provence et ses deux frères, Robert d'Artois et Charles
d'Anjou.
Le roi embarque à Aigues-Mortes, un port royal en construction qui permettra à la France
d'avoir un débouché sur la Méditerranée.
Embarquement à Aigues-Mortes
Après une escale à Chypre, les croisés débarquent à Damiette en Egypte et s'emparent de la
ville.
Débarquement à Damiette
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Saint-Louis enterre les os des morts à Damiette
Siège de Damiette
L’armée se prépare à marcher sur Le Caire où résidait le sultan ne parvient pas à son but, car
elle est assaillie en route, par les sarrasins et taillée en pièces à Mansourah.
Saint Louis à Mansourah
Saint-Louis prisonnier à Mansourah
Le frère du roi, Robert d'Artois est tué avec bon nombre de ses chevaliers, le roi et le reste de
l'armée sont faits prisonniers.
Le Caire, la citadelle
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Après négociation, Louis IX est libéré contre une énorme rançon de 400 000 livres (payée
partiellement par les Templiers).
Saint Louis passa encore quatre années en Terre sainte, aidant les principautés franques à
réorganiser leur système de défense.
Les renforts sur lesquels il comptait ne venant pas, il finit par rentrer en France, en 1254.
C'est également la mort de sa mère, Blanche de Castille, qui assurait la régence, qui va décider
Louis à rentrer après six années d'absence.
Blanche de castille
La huitième croisade (1248 – 1254) : En Égypte, l'avènement des Mamlûks depuis les
années 1250 modifie l'équilibre du Proche- Orient.
Les Bahri Mamlûk sont pour l'essentiel des Petchenègues et des Turcs Koumans du Kiptchak.
Petchenègue
Turc Koumans
Baybars, vision romantique au XIXe s.
Baybars, sultan du Caire, après avoir éliminé la menace mongole, s'emploie à partir de 1263 à
détruire ou à conquérir les places tenues par les Francs. En 1265 Césarée et Arsour tombent ;
en 1266 Baybars s'empare de Safed, à l'ouest du Jourdain ; en 1268 enfin Antioche est
détruite.
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La huitième croisade
Une fois de plus, seul le souverain capétien s'apitoie sur les malheurs de l'Orient latin.
Saint Louis veut racheter l'échec de 1250 dont il s'attribue la responsabilité.
Mais l'aristocratie du royaume est réticente.
Joinville lui-même lui opposa un refus alléguant, que pendant la croisade d'Égypte, les sergents
du roi et ceux du roi de Navarre, comte de Champagne, avaient pendant son absence « détruit
et appauvri ses gens » et que, s'il se croisait de nouveau, il irait contre la volonté de Dieu, qui lui
avait donné pour office de sauver son peuple.
Pour convaincre les grands, le souverain leur accorde de larges bénéfices fiscaux. A l'étranger,
seuls Jacques I d'Aragon et Édouard d'Angleterre prennent la croix.
Le départ a lieu au début de l'été 1270 pour Tunis, sans doute sous l'initiative de Charles
d'Anjou, et par méconnaissance géographique, beaucoup de contemporains ayant vu la Tunisie
plus proche que l'Égypte qu'elle ne l'est en réalité.
Le siège de Tunis et la mort du roi Louis IX
Mort de Saint-Louis à Tunis
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Le 18 juillet les troupes débarquent à Carthage. Mais en l'attente de Charles d'Anjou, le roi
tombe malade et meurt de la peste le 25 août.
Le retour difficile de l'armée en France ressemble à un cortège funèbre.
De son côté, Jacques I d'Aragon ne dépasse pas Aigues-Mortes. Édouard d'Angleterre parvient
seul à Acre qu'il défendra jusqu'en avril 1272 où une trêve est conclue avec Baybars.
Mais la cause est scellée : le 18 mai 1291, Acre tombe.
Les expéditions du XIVe ou XVe siècles vers Byzance ou l'Égypte, se réduisent en fait à des
campagnes de par son envergure, où brillent encore des chevaliers épris d'héroïsme et qui
gardent la nostalgie de l'idée de croisade.
Mais celle-ci n'existe plus.
La neuvième croisade (1270 – 1271) : Apprenant la mort de Louis IX de France et la fin
de sa croisade, Baybars reprend ses conquêtes, attaque le comté de Tripoli et emporte le
château de Chastel-Blanc (février 1271 et le krak des Chevaliers (8 avril 1271), puis assiège
Tripoli (mai 1271).
C’est alors que lui parvient l’annonce d’une armée croisée, ce qui l’incite à lever le siège de
Tripoli et à conclure une trêve de dix ans avec le comte Bohémond VI de Tripoli.
Le Krak des chevaliers
Toutefois, il profite de sa présence au nord de Saint-Jean-D’acre pour prendre le château de
Montfort (12 juin 1271).
En effet, le prince Édouard d’Angleterre, arrivé trop tard pour participer à la croisade de SaintLouis à Tunis, avait décidé de se rendre en Terre Sainte avec un millier d’hommes et rejoint
ensuite en septembre par son frère Edmond qui apporte également des troupes.
La première réaction d’Édouard à son arrivée dans le royaume est de se scandaliser et de
chercher à lutter contre le commerce d’armes avec les Mamelouks effectués par de nombreux
marchands chrétiens, notamment les Vénitiens et, dans une moindre mesure, les Génois.
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Malgré les protestations des croisés et les excommunications du Saint-Siège, le bayle vénitien
d’Acre montre les diplômes et immunités accordés par la cour de Saint-Jean-D’acre et Edouard
ne put lutter contre ce commerce, suicidaire pour l’établissement latin en Orient.
Comprenant l’intérêt de l’alliance mongole, Édouard dépêche une ambassade à Abagha, khan
Houlagides de Perse, effectue une incursion à Al-Bana, détruit le bourg et revient avec un
nombreux butin.
Il se concerte également avec le roi Hugues III de Chypre et le comte Bohémond VI de Tripoli.
À la fin d’octobre 1271, le khan Abagha envoie une armés en Syrie, mais qui ne comporte que
dix mille cavaliers, car il est lui-même en guerre contre ses cousins.
Le khan Abaga avec son fils et son petit fils
L’armée mongole pille les régions d’Alep et d’Apamée, mais se retire chargée de butin sans
affronter l’armée que Baybars a réuni à Damas.
La citadelle d’Alep
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Apamée et ses colonades
Apamée, actuellement Qal`at al-Madhīq est un site archéologique en Syrie, située près de
l'Oronte, à 55 km au nord-ouest de Hama.
Au XIIe siècle, Croisés et Musulmans se disputèrent le site, connu sous le nom d'Afamya. Deux
séismes particulièrement violents (1152 et 1170) détruisirent pratiquement complètement le site
antique. Ce qui restait d'habitants se réfugia sur l'acropole antique surplombant la plaine, où se
situe le village de Qal`at al-Madhīq (« citadelle du défilé »).
Les Francs et les croisés en profitent pour tenter une incursion, mais en raison d’un effectif
réduit et du manque de l’appui mongol, n’obtiennent que peu de résultat.
Des Nizarites, peut-être commandités par les Mamelouks, prétendent se faire baptiser, mais
manquent de peu d’assassiner le prince le 16 juin 1272.
Face au manque de moyens, Édouard rembarque à Acre en direction de l’Europe le 22
septembre 1272 pour prendre la succession de son père Henri III qui meurt le 16 novembre
1272.
Acre aujourd'hui, le port
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Les expéditions suivantes :
En quittant la Terre Sainte, Édouard ne laisse pas le royaume démuni, car avec le roi Hugues
III, ils ont conclu à Césarée le 22 mai 1272, avec Baybars une trêve de dix ans, grâce
également à l’entremise de Charles Ier d’Anjou, roi de Sicile.
Mosquée de Baybars au Caire
Commandée en 1266 par le sultan Baybars, cette mosquée est mentionnée par l’historien
Maqrîzî, qui date son achèvement de juin 1269. Un temps abandonnée, elle a servi à de
nombreux usages : citadelle militaire lors de l’expédition d’Égypte, caserne pour la communauté
sénégalaise de Tekrour à l’époque de Muhammad Ali, magasin, fabrique de savons, abattoirs
lors de l’occupation anglaise.
Lors de son périple, Édouard avait été accompagné par Théobald Visconti, qui devint pape
sous le nom de Grégoire X, en 1271. Le nouveau souverain pontife demanda une nouvelle
croisade, sans l'obtenir, au IIe concile de Lyon en 1274.
Grégoire X
Charles d’Anjou se lance alors dans une politique méditerranéenne. En 1271, il marie son fils
Philippe à Isabelle de Villehardouin, héritière de la principauté d’Achaïe et de Morée.
En 1273, c’est sa fille Béatrice qu’il marie à Philippe Ier de Courtenay, empereur titulaire de
Constantinople, se réservant ainsi des droits sur l’empire latin de Constantinople à reconquérir.
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Philippe Ier de Courtenay,
En 1276, il achète à Marie d’Antioche les droits que cette dernière dispose sur le royaume de
Jérusalem en concurrence avec Hugues III de Chypre.
Fort de ces droits, il occupe la ville d’Acre, seul vestige du royaume de Jérusalem, en profitant
d'une querelle entre Hugues III, les Templiers, Hospitaliers et les Vénitiens.
Avec son aide, les Vénitiens veulent alors se lancer dans une croisade contre Constantinople,
où l'Empire byzantin venait d'être restauré par Michel VIII.
En 1281 le pape Martin IV donne son accord, et les Français se mettent en route vers Durazzo,
alors que les Vénitiens prennent la voie maritime. Mais le soulèvement des Vêpres siciliennes
(1282) oblige Charles à rebrousser chemin.
Pape Martin IV (1281-1285)
Charles d’anjou (1254-1309)
L’expédition du prince Édouard fait partie des croisades les plus sagement et intelligemment
organisées, mais son manque de moyens et de troupes a réduit à néant tous ces efforts.
Elle a eu cependant le mérite d’accorder dix ans de paix et presque vingt ans de survie au
royaume, qui se réduit aux environs de Saint-Jean-D’acre.
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Le siège d'Acre en 1288: la fin des États latins (Bibliothèque nationale de Paris)
Dès 1291 et la chute de Saint-Jean-D’acre (dernière place forte catholique au Proche-Orient),
les Templiers ont cessé d'être des croisés, mais ils sont néanmoins restés encore opérationnels
jusqu'en 1307.
Les expéditions suivantes n’ont rien apporté aux restes des états latins d’Orient, et en 1291 les
Mamelouks finissent par conquérir l'ensemble des territoires syriens qui appartiennent encore
aux chrétiens.
LES PRINCIPALES BATAILLES
Dans l'action militaire, les Templiers étaient des soldats d'élite. Ils ont fait preuve de courage et
se sont révélés être de fins stratèges. Ils étaient présents sur tous les champs de batailles où
se trouvait l'armée franque et ont intégré les armées royales dès 1129.
Second siège d'Ascalon (16 août 1153)
Bataille d'Ascalon, imaginée par Gustave Doré
(Gravure de C.W. Sharpe, 1881)
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Le siège de Damas ayant été une grosse défaite pour le roi de Jérusalem, Baudouin III, celui-ci
décida de lancer une attaque sur Ascalon.
Le maître de l'ordre, Bernard de Tramelay, appuya l'avis du roi et l'attaque fut lancée le 16 août
1153. Ce fut une hécatombe pour les Templiers qui pénétrèrent au nombre de quarante dans la
cité derrière leur Maître. En effet, ils furent tous tués par les défenseurs égyptiens de la cité et
leurs corps suspendus aux remparts.
Cet épisode a soulevé de nombreuses polémiques car certains prétendirent que les Templiers
voulaient entrer seuls dans la cité afin de s'approprier tous les biens et trésors alors que
d'autres pensaient qu'ils voulaient, au contraire, marquer l'ordre d'un fait d'armes.
Toutefois, la ville d'Ascalon tomba le 22 août 1153 et l'ordre du Temple élut un nouveau maître :
André de Montbard. Il accepta cette nomination pour contrer l'élection d'un autre chevalier du
Temple, Guillaume II de Chanaleilles, fils de Guillaume Ier (l'un des héros de la Première
croisade aux côtés du comte de Toulouse Raymond IV, dit Raymond de Saint-Gilles), favori du
roi de France Louis VII et qui aurait permis au roi de contrôler l'ordre.
Bataille de Montgisard (25 novembre 1177)
Bataille de Montgisard, imaginée par Charles-Philippe Larivière
(Tableau du XIXe siècle)
Cette bataille, menée le 25 novembre 1177, fut l'une des premières du jeune roi de Jérusalem
Baudouin IV, alors âgé de seize ans. Les troupes du roi avaient été renforcées par quatrevingts Templiers venus de Gaza à marche forcée. Cette alliance de forces eut raison de l'armée
de Saladin à Montgisard, près de Ramla.
Bataille de Hattin (4 juillet 1187)
Représentation de la bataille de Hattin
(Provenant d’un manuscrit médiéval)
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Après la mort du roi Baudouin V, Guy de Lusignan devint roi de Jérusalem par le biais de sa
femme Sybille, sœur du roi Baudouin IV.
Sur les conseils du Temple (alors commandé par Gérard de Ridefort) et de l'Hôpital, Guy de
Lusignan apprêta l'armée. Comme le temps était particulièrement aride et que l'unique point
d'eau se situait à Hattin, près de Tibériade, le roi fit prendre cette direction à ses troupes.
Le 4 juillet 1187, Saladin encercla les Francs. Presque toute l'armée fut faite prisonnière
(environ quinze mille hommes), ainsi que le roi lui-même.
Saladin ayant une aversion particulière pour les Templiers, ceux-ci ont tous été exécutés par
décapitation (ainsi que tous les Hospitaliers). Un seul Templier fut épargné, le maître en
personne de Gérard de Ridefort.
Bataille d'Arsouf (7 septembre 1191)
Bataille d'Arsouf, imaginée par Eloi Firmin Féron
e
(Tableau du XIX siècle)
Après la chute de Jérusalem, une troisième croisade fut lancée à partir de l'Europe. Richard
Cœur de Lion se retrouva seul après le retrait de la majorité des troupes allemandes de
Frédéric Barberousse (après la noyade de ce dernier dans un fleuve) et le retour de Philippe
Auguste en France.
Richard fit marcher son armée le long de la mer, ce qui lui permit de rester en communication
avec sa flotte et, ainsi, d'assurer continuellement l'approvisionnement de ses troupes.
Formée d'une immense colonne, l'armée de Richard avait pour avant-garde le corps des
Templiers mené par le maître de l'Ordre du Temple, Robert de Sablé.
Venaient ensuite les Bretons et les Angevins, Guy de Lusignan avec ses compatriotes
Poitevins, puis les Normands et les Anglais et enfin en arrière-garde les Hospitaliers.
Dans les premiers temps de la bataille, Richard subit l'initiative de Saladin mais reprit la
situation en main pour finalement mettre l'armée de Saladin en déroute par deux charges
successives de la chevalerie franque et ce malgré le déclenchement prématuré de la première
charge.
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Bataille de Mansourah (8 février 1250)
La bataille de Mansourah
Le comte Robert Ier d'Artois, désobéissant aux ordres de son frère le roi Louis IX, voulut
attaquer les troupes égyptiennes malgré les protestations des Templiers qui lui
recommandaient d'attendre le gros de l'armée royale. L'avant-garde franque pénétra dans la
cité de Mansourah, s'éparpillant dans les rues. Profitant de cet avantage, les forces
musulmanes lancèrent une contre-attaque et harcelèrent les Francs. Ce fut une véritable
hécatombe. De tous les Templiers, 295 périrent. Seuls quatre ou cinq en réchappèrent. Robert
d'Artois lui-même, instigateur de cette attaque sans ordre, y perdit la vie.
Saint Louis reprit l'avantage le soir même en anéantissant les troupes qui venaient d'exterminer
son avant-garde. Cependant, les Templiers avaient perdu entre-temps et presque tous leurs
hommes. Cette bataille finira par une lourde défaite et la capture de Louis IX, libéré contre une
rançon. La nouvelle de cette défaite fut désastreuse car personne n'imaginait la défaite d'un roi
si religieux.
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