02 du pays et de l’agglomération d’Angers 03 04 Le Conseil de Développement Créé par la Communauté d’Agglomération Angers Loire Métropole et le Pays Loire Angers - espace de vie de 300 000 habitants -, le Conseil de Développement est un lieu de dialogue entre acteurs économiques, sociaux, culturels, associatifs… qui se réunissent pour partager leurs regards sur les choix d’aménagements et de développement du territoire, pour aujourd’hui et pour demain. Une saisine d’Angers Loire Métropole et du Pays Loire Angers En fin d’année 2007, Angers Loire Métropole et le Pays Loire Angers ont demandé au Conseil de Développement de porter un regard sur les potentialités de développement des éco-activités sur le territoire. Cette saisine porte sur la question de savoir « quelles sont les opportunités d’activités et d’emploi local, liées à l’émergence des préoccupations environnementales ». Extrait de la saisine : « Affiner les potentiels de développement, les créneaux ou niches de marché sur lesquels notre territoire pourrait avoir une opportunité de développement dans le domaine des éco-activités. Comment ouvrir des champs d’investigations nouveaux ? Quelle consistance économique donner à ce terme d’éco-activité ? Le Conseil de Développement doit aider la collectivité à y voir clair sur une montée en puissance d’un pôle économique constitué. Quels conseils peuvent être formulés au-delà des réalisations publiques et de l’image pour accroître l’effet de concentration économique autour de ce domaine d’activités ? » Angers Loire Métropole formule trois attentes particulières : Une étude et des propositions concernant le tissu économique existant au travers d’une analyse portant notamment sur : - L ’aménagement des parcs d’activités (Angers/ St-Léger et Angers-Est-Pôle 49). - L ’engagement des entreprises s’installant dans un nouveau parc d’activités à travers la signature d’une charte. - L ’organisation de services inter-entreprises au sein des parcs d’activités. Une étude et des propositions concernant les entreprises à développer ou à prospecter (développement exogène) : - Q uels sont les points forts du territoire s’agissant d’éco-activités et d’éco-services ? Quels sont les points saillants du tissu économique angevin à valoriser et accompagner ? - Q uelles sont les faiblesses de notre territoire ? Comment les corriger ? Quels sont les domaines à fort potentiel sur lesquels l’agglomération devrait se positionner ? Production énergétique ? Éco-construction ?... Un diagnostic des forces vives du territoire d’Angers Loire Métropole dans le domaine des éco-activités (forces vives = secteur économique mais aussi universitaire et scientifique). Éco-activités : de quoi parle-t-on ? Définition des « éco-activités » L’OCDE* définit les éco-activités comme : « les activités des entreprises qui produisent des biens et des services capables de mesurer, de prévenir, de limiter ou de corriger les atteintes * Organisation de Coopération et de Développement économique à l’environnement (la pollution de l’eau, de l’air, du sol, ainsi que les problèmes liés aux déchets, aux bruits et aux écosystèmes) ». 05 Angers Loire Métropole souhaite cependant que l’approche soit élargie à « l’ensemble des activités économiques s’inscrivant dans des processus de conception, de production, de commercialisation/diffusion de biens et services prenant en compte les contraintes et les opportunités liées aux préoccupations environnementales (de l’éco-conception à l’éco-pôle, en passant par l’éco-procédé…) ». Approches des éco-activités Il convient de définir et d’identifier comment est abordée la place de l’environnement dans l’économie. De multiples vocables s’y rapportent et se chevauchent. d’activité économique qui pourraient s’exclure de cette question. 2/ Approche par le site de production Toutes les unités de production sont confrontées, quelle que soit la nature de la production, à des injonctions nouvelles par rapport à l’environnement : -L’adaptation à l’évolution des normes environnementales, les démarches de certification, le management environnemental. -La gestion des nuisances locales et des rapports de l’entreprise avec son voisinage. par l’activité -La gestion des flux (énergie, eau, matières premières). Le secteur des éco-activités comprend : Cette approche concerne tous les secteurs économiques, chacun ayant ses caractéristiques et ses contraintes propres. Il s’agit ici de la gestion de l’unité de production elle-même. Indépendamment de ce qu’il produit, tout établissement génère des nuisances, des déchets, consomme de l’énergie et des matières premières. Leur gestion est à l’évidence un aspect important du management, mais cela ne constitue pas, en soi une modification ou une inflexion de la nature de l’activité elle-même, ni de la nature de la production. On ne l’abordera donc pas dans ce document. Nous nous y intéresserons cependant si les changements dans le management du site de production sont un facteur de déclenchement d’un questionnement stratégique plus large de l’entreprise. Ce questionnement peut porter, par exemple, sur les process qu’elle met en œuvre ou sur la nature de la production, sur l’analyse du cycle de vie de ses produits. 1/ Approche -les éco-industries : métiers de l'environnement (eau, air, sol, déchets, bruit) ; -certains secteurs de l'énergie : maîtrise de l'énergie, énergies renouvelables, technologies associées à l'énergie pour les bâtiments et les transports, habitat « sain » (utilisation de matériaux naturels ayant moins d’impacts sur la santé) ; -les activités de services et conseils liées à l'énergie et à l'environnement (conseil, diagnostic, certification, médiation environnementale, éco-conception, écomarketing, etc.) ; -la gestion des risques (risques naturels, technologiques,…). Il s’agit, selon cette définition, des entreprises dont le métier est clairement l’un des aspects de l’environnement. Elles sont repérées, pour la plupart, par des codes d’activité précis. Mais un second niveau ne doit pas être oublié : les secteurs qui sont plus directement impactés par les évolutions en cours. C’est-à-dire ceux où des niches, des produits et des services nouveaux sont ou peuvent être créés : la construction, les transports (véhicules et systèmes) et déplacements, la biomasse notamment lorsqu’elle touche au domaine du végétal, … Ce second niveau introduit une vision très large de la question. Il y a en effet peu de secteurs 06 3/ Approche par les technologies Les éco-technologies (ou écotechs, cleantechs). Ce sont les technologies ayant une valeur ajoutée environnementale, quel que soit le secteur d'activité dans lequel elles s'appliquent. Elles regroupent les techniques et les services industriels qui utilisent les ressources naturelles, l’énergie, l’eau, les matières premières avec une perspective d’amélioration importante de l’efficacité et de la productivité. Cette approche par les éco-technologies s’accompagne d’une réduction systématique de la toxicité induite et du volume de déchets. Elle assure une performance identique ou supérieure aux technologies existantes. façon optimale les technologies permettant de réduire les impacts environnementaux. Mais, cette appellation est sujette à caution si, comme c’est toujours le cas, l’appellation est attribuée par le fabricant lui-même (Greenwashing). À titre d’exemple, le ramassage et le traitement quotidien des déchets ménagers et industriels relèvent des éco-industries : on ne parle de « cleantech » ou d’« éco-activité innovante » que lorsqu’un procédé innovant de ramassage ou de traitement est conçu et mis en œuvre. L’écoconception vise à optimiser le rapport efficience/coût environnemental dans la démarche de définition du produit lui-même et de ses conditions de production et de destruction. L’écoconception est, à priori, applicable à tous les secteurs de production. Elle s’appuie sur les méthodes d’Analyse de Cycle de Vie (ACV). 4/ Approche par les produits Un éco-produit / un éco-service est issu d’un process de production mettant en œuvre de L’objet de la présente contribution Il semble pertinent au Conseil de Développement d’explorer, dans un premier temps, le champ des éco-industries et des services associés. Puis, il faut s’intéresser à l’ensemble du tissu économique pour repérer les principaux secteurs de l’activité économique locale directement impactés par les questions d’environnement et d‘énergie. Il convient de n’écarter à priori aucun domaine de l’économie locale de cette mise en question. Notons, à ce stade, l’effet du temps sur cette évolution de l’approche. La saisine, formulée fin 2007 par la collectivité, soulevait fort justement la question sous l’angle des niches à explorer. L’effet de la crise, de la montée en puissance dans nos esprits des préoccupations environnementales, les inéluctables conséquences qui en résultent sur les domaines économiques et sociaux justifient que le propos soit élargi. Il s’agit de repérer les besoins/opportunités provenant de l’émergence de l’environnement dans l’activité économique. Il nous faut tenter de déterminer quels sont ces besoins/opportunités, de nature à conforter ou développer l’activité économique du territoire angevin. La commission a donc en premier lieu exploré les activités et les entreprises repérées dans les domaines traditionnels de l’environnement, celles dont les métiers concernent plus particulièrement les déchets, l’eau, les énergies renouvelables… Ensuite, elle a cherché à identifier les entreprises et les activités qui explorent des domaines nouveaux, qui élaborent des produits et des services novateurs et qui relèvent des mêmes nomenclatures d’activité. Puis, elle s’est intéressée aux secteurs d’activités ne ressortant pas directement de ces nomenclatures, mais qui recèlent des potentialités, plus ou moins exploitées, de développement au regard des questions environnementales. Enfin, elle a recherché les conditions à réunir au sein des parcs d’activités (en projet, en cours ou existants) de nature à créer un contexte général favorable au développement endogène des entreprises. Ainsi, la commission a tenté de mettre en évidence les acquis locaux et les choix qui pourraient orienter l’activité économique locale vers une sortie de crise grâce à des activités nouvelles relevant de la prise en compte des questions d’environnement. Ces choix s’inscriraient donc dans les orientations et la dynamique issues du Grenelle de l’environnement. 07 La méthode de travail Constitution d’une commission Limites de cette contribution Une commission chargée de porter cette réflexion a été constituée début 2008 par appel au volontariat. La composition de cette commission a été actualisée en début 2009 après le renouvellement partiel du Conseil de Développement1. La commission souligne le fait qu’elle ne dispose ni du mandat des élus, ni des compétences et des moyens d’un consultant pour effectuer des études de marché, formuler des avis et des propositions sur un thème de cette ampleur. En particulier, elle n’a pas eu la possibilité de proposer des données chiffrées pertinentes. En effet, s’agissant d’un domaine nouveau et mouvant, le plus souvent, ces données n’existent pas. Ce document doit être apprécié à cette mesure. Son intérêt réside essentiellement dans le fait qu’il exprime la vision d’un groupe de personnes disposant d’une expérience et/ou d’un statut leur procurant une certaine capacité à analyser les multiples apports dont ils ont pu bénéficier. Méthode2 Durant toute cette période se sont succédées : -des auditions des acteurs locaux et des experts extérieurs ; -des rencontres en petit groupe sur des sujets spécifiques ; -des études et des recherches de données individuellement ou en sous-groupe ; -deux enquêtes lancées par la commission, l’une à destination des entreprises, l’autre vers les laboratoires, centres de recherche et établissements d’enseignement supérieur ; -la participation d’un ou de plusieurs membres de la commission à des colloques en rapport avec le sujet traité. Les réunions de la commission ont eu pour objet : -la définition du cadre de travail, des auditions à solliciter, des recherches à conduire ; -l’audition des acteurs locaux, des experts extérieurs sollicités et des sous-groupes internes à la commission et la mise en commun des conclusions à en retenir ; -la discussion des propositions issues de ces travaux. Toutes ces rencontres et réunions ont fait l’objet d’un compte-rendu écrit remis à tous les membres. Le Bureau du Conseil a été informé régulièrement des orientations et de l’avancement des travaux. Un point d’étape a été réalisé à deux reprises avec les élus d’Angers Loire Métropole. 08 1 Cf. annexes : composition de la commission et calendrier des réunions 2 Cf. annexe : résumé des travaux de la commission éco-activités NOTES 09 10 11 1 Contexte général 1.1 La montée en puissance des questions environnementales Nul ne peut ignorer la montée en puissance des questions environnementales dès lors que l’on s’interroge sur l’avenir. Le temps n’est plus à une demande vaguement nostalgique de conservation d’une époque idéalisée. Les questions se posent aujourd’hui en terme de mesure et de maîtrise des effets des activités humaines sur le capital naturel qui les a fait naître et qui conditionne leur avenir. Les principales interrogations concernent : Les changements climatiques. Ils sont maintenant vécus comme une certitude. Ils vont modifier de nombreux équilibres à une vitesse que notre Terre et notre humanité n’ont jamais connue et qu’il convient de limiter à un niveau supportable, en mettant en place des politiques d’adaptation. L’épuisement des gisements de pétrole et de gaz, vecteur principal de nos économies depuis le début du déclin du charbon, en France, vers les années 1950. Les récents soubresauts des prix, consécutifs à l’augmentation de la demande des pays émergents, même temporairement réduits par la crise mondiale que nous connaissons, donnent corps à cette mutation. Elle se traduira par une élévation importante des prix, une modification des rapports de force internationaux et par conséquent, par des évolutions profondes des certitudes et des usages. La réduction de la disponibilité de matériaux fossiles autres que les ressources énergétiques, les métaux en particulier, par raréfaction de la ressource ou élévation des coûts (le cadmium, les métaux ferreux, le cuivre, l’aluminium, …). Les atteintes massives à des ressources considérées jusque-là comme pratiquement inépuisables : la ressource en eau, les sols, la ressource halieutique, le capital biologique en général, localement la « respirabilité » de l’air dans les plus grands centres urbains du monde. 12 L’accumulation des déchets, des rejets et leur nocivité pour la santé humaine, animale et végétale, la qualité de l’eau et des sols, la dénaturation des paysages et des espaces naturels. La montée des risques de catastrophes de grande ampleur : marées noires, risques nucléaires, pollutions chimiques, mouvements des sols consécutifs à l’exploitation minière et aux aménagements lourds tels que les grands barrages… Les extrêmes climatiques sont exacerbés et de plus en plus fréquents (inondations, sécheresses,…). Les migrants climatiques deviendront de plus en plus nombreux. La destruction de sites et de paysages, mais surtout l’altération ou la modification profonde d’équilibres et d’écosystèmes, lourds de conséquences pour la survie de nombreuses espèces animales et végétales. L’augmentation rapide de la population mondiale (de 1,5 à 6 milliards en un siècle avec un plafonnement à 9 milliards prévu en 2050) entraîne une forte augmentation de la pression sur les ressources naturelles et tout particulièrement sur la demande de produits alimentaires. Nourrir la population mondiale tout en faisant face aux insupportables inégalités actuelles, devient une question centrale. Elle donne une actualité brûlante à la question des différents usages de la biomasse terrestre (des aliments ou des agro-carburants), aux questions relatives aux modes de production agricole et à la qualité des produits alimentaires. Ainsi, nous sommes insensiblement entrés dans l’ère de l’anthropocène (Paul Crutzen, 2000), c’est-à-dire l’ère de l’histoire de la Terre où l’humanité elle-même est devenue une force « géologique ». 1.2 Le développement durable, ligne directrice des politiques publiques Le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992, a introduit les questions environnementales en tant qu’élément majeur des politiques publiques. Elles s’inscrivent désormais, aux côtés des questions économiques et sociales, mais avec des traductions opérationnelles encore balbutiantes, comme l’un des trois piliers incontournables de notre devenir commun. Même s’il est l’objet de doutes, de controverses et souvent d’utilisations abusives, le terme « développement durable » a été la ligne directrice de politiques coordonnées, d’ampleurs et de consistances très variables, tant à l’initiative des États, des collectivités territoriales que des entreprises privées. Il y a maintenant près de dix ans que des collectivités ont élaboré et mis en œuvre des « Agendas 21 » proposés lors du sommet de Rio pour donner corps à ce mouvement vers un développement soutenable3. L’environnement est l’un des trois piliers du développement durable avec l’économie et le social. Environnement Vivable Viable Durable Social Équitable Économie Les fondamentaux du développement durable 1.3 De nouveaux signaux De nouveaux signaux forts émergent aujourd’hui sur les questions d’environnement. L’évolution la plus importante est probablement celle de l’opinion publique. Au départ, les initiatives en faveur du développement durable restaient cantonnées à quelques précurseurs. Aujourd’hui, l’idée qu’il faut agir, encore confuse dans son expression, est maintenant largement partagée. Elle est accompagnée parfois d’une certaine crainte des conséquences sur le mode de vie, d’autres fois d’un sentiment d’impuissance devant l’ampleur des mutations nécessaires pouvant conduire à des comportements irrationnels. Au niveau national, cette émergence a été entérinée par le « Grenelle de l’Environnement ». C’est un événement considérable en ce sens qu’il consacre l’environnement comme un domaine majeur des politiques publiques. Pour la première fois, la puissance publique, les acteurs de l’économie, les scientifiques, le monde associatif ont pu discuter de l’ensemble de la problématique environnementale. Ils ont mis en évidence un large consensus sur l’analyse des situations. Le caractère exceptionnel de ce consensus doit être souligné, bien plus que les inévitables et utiles divergences quant aux 3 solutions à promouvoir et sur l’ampleur des suites à y donner. Depuis 2008, nous sommes entrés dans une crise mondiale. D’abord identifiée comme le produit des seuls graves dysfonctionnements de la sphère financière, celle-ci apparaît maintenant clairement comme une crise du système global. Elle apparaît aussi comme la fin d’une période historique de développement porté par une énergie abondante, bon marché et par l’accélération des échanges. L’idée est maintenant largement partagée que l’économie ne pourra pas redémarrer sur les mêmes bases. Nous devons collectivement inventer ce que seront les fondements et les mécanismes d’une nouvelle ère de l’histoire humaine. Quelle sera la part des « technologies vertes » dans ce nouveau système ? Dans la sphère économique, les questions environnementales font l’objet, depuis quelques décennies et avec une forte accélération ces dernières années, de réglementations, de normes, de certifications. Celles-ci sont intégrées, bon gré mal gré, comme de nouveaux critères de management. ême si cela n’est pas au cœur du travail de notre commission, il est utile de noter ici les ambiguïtés et parfois les manipulations qui résultent des M difficultés de la traduction en français de l’expression initiale « sustainable development » devenu, suivant les auteurs, « développement durable » ou « développement soutenable ». 13 Suivant les secteurs et les entreprises, ces données nouvelles sont parfois apparues comme un facteur de renchérissement des coûts et de dégradation de positions concurrentielles. Elles étaient parfois même perçues comme une menace pour la pérennité de l’entreprise. Même si cela peut encore être la perception de certaines petites entreprises, ce sentiment est maintenant révolu et l’environnement devient un critère de management. Telle est la question posée. Ajoutons que la crise économique, installée depuis plusieurs mois et pour une durée imprévisible, apporte une note nouvelle. Pour les uns, elle oblige à plus de sélectivité des politiques publiques vers les questions centrales de la relance, pour d’autres, elle est un des signaux de la fin d’un modèle et une opportunité pour une relance sur des bases plus durables et soutenables. On n’a jamais autant parlé de virage vers une nouvelle orientation de l’économie, de « green techs » et de relance verte. 2 Contexte angevin Au plan économique, le paysage local a vécu des évolutions fortes et parfois douloureuses. L’aventure économique et sociale de l’électronique marque les esprits autant que les statistiques de l’emploi. Mais dans la même période, le Pôle Végétal est reconnu « Pôle de compétitivité à vocation mondiale». Il est de plus en plus identifié comme un secteur d’espoir, objet de toutes les sollicitudes. Souvent considéré comme une source de nouvelles contraintes pour les entreprises, l’environnement apparaît maintenant comme un vecteur d’activité, d’emploi et de profit. Que peut-on en attendre pour l’économie angevine ? Les éco-activités constituent-elles une piste pour contrebalancer les difficultés économiques et les pertes d’emploi d’autres secteurs ? L’émergence des questions environnementales et de leurs incidences sur l’économie, le social et l’organisation de l’espace a déjà été prise en compte à travers notamment les documents stratégiques ou de planification territoriale comme le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT). Les messages des collectivités, l’image d’équilibre du territoire, son économie diversifiée peuvent-ils être la base d’une stratégie organisée au regard de ce nouveau développement ? D’une manière plus volontariste et afin de s’inscrire résolument comme acteur responsable, Angers Loire Métropole a élaboré son Agenda 21, après celui de la Ville d’Angers. Ces questions sont au cœur de la saisine du Conseil de Développement. 14 Peut-on, localement, prolonger la démarche de la collectivité tout en dopant l’activité économique ? 1 Données nationales 4 Un constat s’impose d’emblée. Il existe peu de données chiffrées concernant la place des éco-activités dans l’économie. 1.1 500 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial à l’horizon 2010 Les économistes annoncent un chiffre d’affaires mondial des biens et des services pour la protection de l’environnement de 500 milliards d’euros à l’horizon 2010. Ils prévoient une croissance de 5 % à 10 % jusqu’en 2020. Ces données, très générales, sont également sujettes à de nombreuses interrogations quant à leur solidité et leur valeur comparée d’un pays à l’autre. Elles ont cependant le mérite de montrer l’importance et le fort développement de ce secteur. Le marché européen est estimé à 227 Md€ (en 2004) dont 145 Md€ pour la gestion des pollutions et 82 Md€ pour la gestion des ressources. 1.2 400 000 emplois directs en France Selon l’IFEN, les éco-activités au sens de la définition de l’OCDE représenteraient environ 400 000 emplois directs en France. Leur chiffre d’affaires est de l’ordre de 60 milliards d’euros et leur croissance de l’ordre de 5 % par an depuis 15 ans, soit plus du double de la croissance moyenne de l’économie. Mais il ne s’agit que des emplois directs, repérés à partir des codes NAF des entreprises. Les métiers et les produits et services liés à l’environnement et disséminés dans l‘ensemble de l’économie ne sont pas pris en compte. les marchés des éco-activités en 2006 en france domaines marchés (en m€) % Déchets Dont collecte Dont traitement et recyclage 17 542 8 372 9 170 33 16 17 Eau et assainissement Dont installations / équipements Dont distribution et traitement 16 112 9 335 6 777 2 741 30 18 13 6 énergie 16 533 31 TOTAL 52 827 100 Divers (Risques / Bruit et vibrations / Traitement et dépollution des sols / Management environnemental / Nature et paysages) La répartition géographique de ces activités répond à deux logiques : - c elle de la proximité : une partie notable des emplois est répartie sur le territoire au prorata des besoins locaux, c’est-à-dire sensiblement en fonction de la population locale. Par exemple, on collecte les déchets là où ils sont produits et on les traite au plus près du lieu de production. - c elle de vocations locales qui dépendent parfois de données concrètes : les friches industrielles dans le Nord de la France, le poids du secteur de la chimie en RhôneAlpes, le poids du secteur des services en Ile-de-France, parfois des volontés des responsables politiques et économiques. 4 Sources : IFEN, BCG, CCI, COSEI, CCI 49 (tableau) 15 1.3 Plus 600 000 emplois directs et indirects prévus entre 2009 et 2020 Selon une étude commandée par le Ministère de l’Écologie début 2009 au cabinet BCG, les 15 grands programmes du Grenelle vont « participer à la relance de l’économie de manière substantielle, en générant une activité sur douze ans d’environ 450 milliards d’euros, financés à hauteur de 170 milliards d’euros par l’État et les collectivités territoriales » et autofinancés jusqu’à 45 %, grâce aux économies d’énergies par exemple. Le BCG se veut même plus optimiste que les prévisions du ministère concernant la création d’emplois, qu’il chiffre à « plus 600 000 en moyenne (en comptant les emplois directs, indirects et les intérimaires) sur la période 2009-2020, principalement grâce aux projets d’infrastructures, dans le secteur du BTP. » Au-delà, les travaux de maintenance devraient également assurer 100 000 emplois pérennes. Selon les estimations de ce cabinet, le pic concernant l’activité économique serait atteint en 2013 avec 46 milliards d’euros, dû principalement au secteur du bâtiment, pilier de cette croissance verte, tandis que 735 000 emplois seraient créés en 2018 avant de retomber à 650 000 en 2020. Extrait du plan stratégique Ecotech 20125 « Dans la mouvance du Grenelle de l’environnement, le Ministère de l’Industrie a commandé une étude visant à produire des éléments d’une politique industrielle en faveur des éco-industries. L’étude fait l’analyse stratégique de 14 filières éco-industrielles et met en évidence les domaines où la France est déjà bien positionnée, ceux qui sont en développement fort, ceux enfin qui recèlent un certain potentiel au prix d’investissements élevés ou de ruptures technologiques. Après avoir signalé que c’est toute l’économie française qui est concernée par la problématique environnementale et énergétique, elle propose quatre piliers pour une « révolution industrielle verte ». gisements d’amélioration de la France en matière d’environnement et d’énergie : l’efficacité énergétique des bâtiments, la filière biomasse, la valorisation et le recyclage des déchets… Promouvoir et consolider le leadership des entreprises françaises du secteur de l’environnement : l’eau et l’assainissement, la préservation des milieux et de la biodiversité. Inciter à l’écoconception. » Commentaire de la commission : il s’agit d’une approche nationale de la question qui ne peut évidemment pas être transposée tel quel au niveau local. Elle met cependant en évidence quelques pistes qui mériteraient une attention particulière de la région angevine pour orienter son activité au regard de ces orientations stratégiques et le cas échéant, bénéficier des financements qui peuvent y être liés. Bases statistiques variables et incertaines, difficultés à délimiter le secteur, identification parfois difficile des entreprises qui sont à la limite du domaine… Une réalité s’impose cependant : le secteur des activités liées à l’environnement est en fort développement et il est probable que ce rythme sera soutenu pendant de nombreuses années. Engager la France dans de grands paris industriels : le photovoltaïque, la capture du CO2, le véhicule décarboné, l’éolien off-shore… Industrialiser les filières qui constituent les principaux 16 5 http://www.minefe.gouv.fr/presse/dossiers_de_presse/081202ecotech2012/som_081202ecotech2012.php 2 Région angevine, état des lieux des éco-activités 2.1 200 entreprises liées aux éco-activités, mais pas d’entreprises leader En Anjou, on évalue à 200 les entreprises liées aux éco-activités, dont 100 à valeur technique ajoutée. Le territoire angevin possède une entreprise leader, Veolia Triade, Centre de traitement des déchets électriques et électroniques de l’ouest de la France. Au-delà, il ne possède pas d’autres entreprises ou de groupes d’entreprises leaders dans leur domaine ou ayant une activité dépassant le traitement local des aspects environnementaux. À ce titre, l’avantage concurrentiel ou de notoriété de notre territoire est faible. Il n’y a pas eu, jusqu’à ce jour, de politique de développement volontariste des éco-activités en Anjou. Toutefois, une telle politique est engagée depuis quelques mois, en concertation entre Angers Loire Développement et le Comité d’Expansion Economique. Tout comme la CCI encourage plus fortement depuis ces derniers mois, les entreprises à se positionner sur ce marché. On notera que le tableau situé ci-dessous ne contient que les établissements qui appartiennent aux codes NAF « éco-activités », à l’exception de SCANIA. Or, d’autres secteurs sont concernés par ces questions. les entreprises liées aux éco-activités sur le pays loire angers Déchets 60 entreprises 950 ETP Brangeon, Onyx, Opérateurs de traitement Fournisseurs d'équipement eau Sita, Ecodis, Goubard, Anjou Général Recyclage, Paprec, … DEEE : Véolia Triade SCANIA (500 ETP) CMAR (35 ETP) 18 entreprises 450 ETP Hydrovide (80 ETP) Ortec Environnement air bruit Marginal Calona Purflo Huwer Hydrovide (10 ETP) Hydrovideo (35 ETP) sols énergies orillon M SAS Marginal Thermal Ceramics de France Delta Neu Prestataires de services supérieurs Prestataires multiservices IRH Environnement (50 ETP) Impact ECE Environnement Vu d’ici quascop A (25 ETP) ISL (9 ETP) NOVEA ENERGIES (2 ETP) (3 ETP) SAFNOR Aquascop (25 ETP) Anjou Valorisation ISL (9 ETP) DB acoustique (2 ETP) & environnement (20 ETP) Angers Loire Développement – étude Katalyse – Janvier 2006 Commentaire de la commission : il convient d’ajouter à ce tableau, dans le secteur des déchets, des entreprises du secteur de l’économie sociale qui jouent un rôle significatif : Envie-Anjou, Arceau-Anjou, Emmaüs, Apivet. 17 On citera en particulier le secteur du bâtiment et ses équipements, celui des transports en général et de l’automobile en particulier. Les secteurs de l’énergie (production et équipements), des productions végétales et de l’agriculture, l’industrie manufacturière en général, la plupart des services, notamment l’ingénierie, sont également concernés. Ils peuvent être concernés de diverses manières : l’énergie, les matières premières, les intrants en général, les procédés de fabrication, voire la nature même de leur production ou l’évolution de leurs marchés. Devant cette difficulté à cerner le périmètre pertinent et en l’absence, sinon l’impossibilité, de définition statistique convenable, la commission a lancé une enquête auprès des entreprises locales pour appeler celles qui se sentent concernées, à se faire connaître. Le résultat6 contient des informations utiles, mais n’est pas à la hauteur de ce qui était espéré. 2.2 L’enseignement supérieur : une offre très développée Le territoire angevin possède un dispositif d’enseignement supérieur très développé, notamment dans les domaines du végétal et de l’agriculture. On y trouve un nombre important de diplômes7 qui comportent, à un niveau significatif, un rapport avec les questions d’environnement : -1 DUT -12 licences -15 Masters -4 DIU (diplômes inter-universitaires) -Une offre de formation continue Ces diplômes sont proposés par les établissements publics et privés que sont notamment les Universités d’état et Catholique, AgroCampus Ouest, l’École Supérieure d’Agriculture, l’ESAIP, le CNAM, etc. 2.3 Une recherche orientée sur le végétal À Angers, la recherche est aussi fortement orientée vers le végétal. 16 laboratoires déclarent travailler sur des sujets liés aux éco-activités, dont 6 sur le végétal8. La recherche sur le végétal spécialisé repose sur le centre INRA qui lui est entièrement dédié. Créé dans les années 50, il a provoqué l’installation de l’ENITHP, devenu la branche angevine d’Agrocampus Ouest. Il a orienté vers le végétal une bonne part des formations et des recherches de la toute neuve Université. Outre le potentiel ainsi constitué, il existe une profonde synergie entre les établissements de recherche et d’enseignement. Elle s’est concrétisée par l’émergence de structures de concertation et d’action scientifique et technique dont Végépolys est l’aboutissement actuel. Cette synergie est attestée par le nombre important d’UMR (Unités Mixtes de Recherche). Elle se concrétise actuellement par la création de l’Institut du Végétal. 18 6/7/8 9 Cf. annexe En annexe un tableau de synthèse des réponses La commission a procédé, comme pour les entreprises, à une enquête auprès des laboratoires de recherche angevins 9. Il s’agissait, au-delà d’un secteur scientifique ou d’une appellation, de percevoir comment ces établissements ressentent leur implication par rapport au secteur de l’environnement. Sur 81 entités sollicitées, 25 ont répondu. Quelques données majeures s’en dégagent. -3 sont peu concernées par les éco-activités. -7 se disent sensiblement concernées par les éco-activités. -7 ont déjà entrepris des actions. -8 déclarent que ce thème est au cœur de leur activité. Ces résultats n’ont aucune prétention de représentativité du secteur angevin de la recherche. Ils indiquent néanmoins, malgré un nombre de réponses qu’on attendait plus important, un évident intérêt pour le sujet. Angers détient probablement la plus forte concentration française d’établissements d’enseignement dans le domaine de la production végétale, une forte notoriété sur la recherche dans ce domaine, associées à un tissu économique dense et diversifié. Cette concentration a conduit à sa reconnaissance comme pôle de compétitivité à vocation mondiale, ce qui constitue une donnée capitale. 2.4 Des « agissants » Fort heureusement, les acteurs locaux n’ont pas attendu le Conseil de Développement pour s’interroger sur cette question. La Chambre de Commerce et d’Industrie anime un club d’entreprises volontaires « environnement / sécurité / développement durable ». Angers Loire Développement a entamé une démarche prospective en faveur des éco-activités. Angers-Technopole et Végépolys développent une réflexion sur le même sujet. notamment en publiant leur « Agenda 21 ». Autour de cette orientation, sont amorcés des changements, par exemple la mise en œuvre d’un plan de prévention des déchets, la réalisation d’un bilan carbone, le lancement d’un Plan Climat Territorial, les politiques d’achat responsable ou la construction HQE. Ils ont une incidence directe sur la demande adressée aux entreprises et sur « l’image » du Pays Loire Angers qui est nationalement connue à ce titre. La Chambre d’Agriculture présente un projet agricole pour le Pays Loire Angers qui s’inspire fortement des questions de développement durable adaptées à cet espace. L’Université d’Angers est l’une des quatre universités françaises pilote pour la mise en place d’un bilan carbone. Les collectivités locales : la Ville d’Angers, puis Angers Loire Métropole et plusieurs communes du Pays se sont engagées en faveur d’une politique de développement durable, Campagne de thermographie aérienne, Angers Loire Métropole 2.5 La présence du siège national de l’aDEmE La présence à Angers du siège social de l’ADEME10 est une donnée majeure. Elle n’a sans doute pas encore produit tous ses effets au bénéfice du territoire angevin. 10 Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’énergie Il y a donc incontestablement du mouvement. Mais, le constat inverse serait inquiétant alors que se mettent en place les mesures consécutives au Grenelle de l’environnement. Il faut néanmoins constater qu’à ce jour, au-delà de la forte notoriété de la recherche angevine dans le domaine du végétal et du laboratoire de chimie ingénierie moléculaire, il n’existe ni un groupe leader, ni une démarche collective en mesure d’impulser une dynamique et de procurer un avantage concurrentiel comme il en existe dans quelques régions. 19 Le Conseil de Développement a regardé chez nos voisins et ailleurs en France de manière à inspirer notre recherche, mais aussi avec l’objectif de repérer les collaborations qui pourraient ultérieurement être fructueuses. 1 En Bretagne À l’initiative des collectivités locales et des CCI, et à partir de Rennes, a été créé un Club Bretagne Éco-Entreprises. À son initiative, ont été organisées les Rencontres éco-activités du Grand-Ouest. Dans cette région, l’axe de développement autour des éco-activités est désormais considéré comme prioritaire par les différentes instances concernées et ce, avec un esprit très volontariste. En mai dernier, a été mis en place officiellement à Rennes, notamment sous l’impulsion du Conseil de Développement du Pays de Rennes, le CODESPAR, un « cluster éco-activités » dénommé « Éco-Origin », plateforme de collaboration sur quatre axes stratégiques : -Stimuler l’éco-innovation et l’intégration des technologies propres sur le territoire, -Développer les compétences, -Renforcer l’attractivité du territoire, -Favoriser l’engagement exemplaire des partenaires. La Bretagne exprime sa volonté de travailler en réseau grand-ouest sur ce sujet, particulièrement avec Angers et Nantes. 2 En Poitou-Charentes À l’initiative de la Région a été créée l’Association des Éco-Industries et des Éco-Activités en Poitou-Charentes, dotée d’un plan d’action très volontariste. La volonté politique locale, exprimée et mise en œuvre depuis longtemps, a généré l’émergence d’un groupe d’entreprises innovantes et motivées. Le pôle éco-industries Poitou-Charentes est un réseau d’acteurs regroupant entreprises, centres de recherche et organismes de formation. Ses objectifs sont de réduire les émissions de gaz à effet de serre : économie de carbone fossile (recyclage de matériaux / efficacité énergétique (éco-habitat) / énergies renouvelables / usages du carbone renouvelable / valorisation des co-produits et déchets) et éco-conception et management environnemental. Les missions du pôle sont de fédérer les compétences régionales ; initier, coordonner 20 et promouvoir des actions de recherche sur des projets innovants, collectifs et porteurs de développement industriel ; accompagner le développement industriel de projets et enfin, promouvoir des actions de formation. Les domaines d’application du pôle sont l’agroindustrie (éco-combustibles, éco-carburants, cultures dédiées, lutte biologique intégrée, écomatériaux, …), la valorisation des co-produits et déchets (issus de l’agriculture, l’industrie, l’activité des ménages, …), l’éco-construction (efficacité énergétique, air purifié, isolants thermiques naturels, solaire photovoltaïque, …), l’éco-conception (bilans environnementaux, management environnemental). En juin dernier, le Conseil régional de PoitouCharentes a adopté un « agenda régional pour la croissance verte 2009-2012 ». Il est articulé autour de quatre piliers pour accélérer la relance économique et faire de la région un territoire d’excellence environnementale : -Le plan après pétrole pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et préserver le climat, NOTES -Le développement d’une économie sans carbone, -Le plan agricole pour la croissance verte, -Le plan de mobilisation des ressources humaines par l’éducation, la formation, la recherche et l’emploi. D’autre part, le Conseil de Développement Responsable de l’Agglomération de Poitiers entame, à la demande de la collectivité, un travail sur « La Croissance verte : quelle réalité et application territoriale ? ». Tous les territoires considèrent cette question comme importante : la différenciation à ce titre, la création d’un domaine d’excellence sur la région angevine obligent à des choix forts. L’engagement historique des élus est essentiel. La mobilisation des acteurs locaux est incontournable. Il y a lieu de partir d’une analyse des forces existantes (on ne part pas de rien) et d’identifier et pérenniser un groupe « locomotive ». 21 22 23 1 Points d’appui et faiblesses locales 1.1 un tissu économique diversifié Les entreprises et les activités du domaine des éco-industries ne dépassent généralement pas le cadre du traitement local des questions d’environnement. Il n’y a pas de domaine de l’environnement où Angers serait reconnu comme détenteur d’une expertise ou d’un capital technique ou d’entreprises ayant un rayonnement plus que régional. Une exception cependant : l’unité de traitement des déchets électriques et électroniques dont le rayon d’action est de 250 km. Néanmoins, le territoire d’Angers Loire Métropole bénéficie d’ une « base économique conséquente » : un tissu d’entreprises et de compétences dans des domaines variés, ayant surmonté tant bien que mal ses mutations et montrant une bonne capacité de résistance dans la crise actuelle. En l’absence d’un secteur des éco-activités ayant une notoriété ou un poids reconnu, il semble pertinent d’utiliser, à l’inverse, l’aspect diversifié, non spécialisé, équilibré de cette économie qui participe à l’image extérieure de ce territoire. 1.2 une image positive Angers dispose d’une image extérieure positive au regard de l’environnement. L’engagement déjà ancien de la Ville d’Angers sur les questions d’environnement, son Agenda 21 puis celui de l’Agglomération, l’effort permanent de communication sur ce thème font que le nom d’Angers est rapidement associé à l’action en faveur de l’environnement. Cette image est une réalité qui, aux yeux de certains, demanderait à être plus nettement concrétisée. L’implication d’Angers dans le réseau grand-ouest des collectivités pour le développement durable, le développement de la construction HQE, sont parmi les manifestations les plus fortes de cet engagement et de cette notoriété. Plus généralement, le pays angevin véhicule une image d’équilibre, d’un cadre préservé où il fait bon vivre. Ce cadre est en lui-même un atout en faveur d’une orientation environnementaliste de l’économie. Il y a une synergie à jouer entre ce cadre et des ambitions de performance environnementale portées comme une valorisation de ce cadre. La présence à Angers du siège social de l’ADEME et de ses 300 collaborateurs contribue à renforcer cette image. Elle apporte aussi un capital de matière grise qui doit avoir des 24 retombées locales, en particulier en direction des formations supérieures et de la recherche. Elle génère aussi des besoins d’expérimentation, d’opérations pionnières ou emblématiques qui pourraient avantageusement être mises en œuvre localement. Mais, on ne peut pas attendre de cette présence qu’elle constitue un pôle d’attraction pour la localisation d’entreprises du même secteur : la sous-traitance d’études qu’elle peut susciter s’accommode parfaitement des outils de communication électroniques peu dépendants des aspects géographiques. Le choix de sous-traitants ne dépend pas d’une proximité géographique. Siège social de l’ADEME 1.3 La recherche et l’enseignement supérieur, points d’appui essentiels La recherche et l’enseignement supérieur sont certainement des points d’appui essentiels. Leur orientation vers le développement durable et la prise en compte de l’environnement sont déjà sensibles, même si cette orientation mérite, ici ou là, d’être précisée ou renforcée. 1.4 Le Pôle du végétal, végépolys Institut National d’Horticulture C Essai de germination sur semences, GEVES / SNES Celui-ci n’est pas directement du champ de l’éco-activité, mais la question de la biomasse est un des pans majeurs du champ de l’environnement. Ce pôle de compétitivité dispose d’un vaste domaine d’exploration : conservation des espèces, valorisation des potentialités énergétiques, alimentaires, biochimiques, optimisation des conditions de production (eau, pesticides…), adaptations à l’urbanisation, aux nouvelles demandes de santé ou de cadre de vie, au changement climatique… Le Pôle dispose ainsi d’un vaste champ de recherche et de développement déjà à l’œuvre mais qui appelle à être affirmé et reconnu. Il dispose par ailleurs d’un espace agricole et rural diversifié et réactif qui développe sa propre dynamique et constitue un champ d’expérimentation et d’application précieux. 25 2 De l’économie résidentielle vers l’économie productive RAPPEL SUR L'économie résidentielle La science économique régionale, sous l’impulsion d’économistes dont le plus connu est Laurent DAVEZIES, propose de distinguer deux approches. L’une prend pour objet principal la localisation des firmes sur le territoire (économie productive). L’autre est centrée sur les populations qui habitent sur ce territoire (économie résidentielle ou présentielle). L’économie résidentielle est basée sur l’idée que la population qui réside en permanence ou temporairement sur un territoire génère une activité économique en même temps que des besoins de service. Le développement de la mobilité - et en particulier des touristes et des retraités - modifie notablement le fonctionnement de l'économie présentielle car la population réellement présente sur le territoire devient variable. Cette évolution marque une dissociation significative entre temps et lieux de production et temps et lieux de consommation. Cette analyse suggère que l’action économique, en l’occurrence son orientation vers les questions environnementales, doit s’intéresser à ces deux pôles, celui de l’offre, de la production de biens et services générant du PIB, de l’implantation d’entreprises, mais aussi celui de la demande. L’approche par l’économie résidentielle permet de s’interroger sur les actions à conduire pour orienter la consommation locale, à savoir les revenus dépensés sur ce territoire, vers une demande de produits et services issus des secteurs des éco-activités. On voit qu’abordée ainsi, l’action publique acquiert un plus vaste domaine d’action, à la fois vers l’offre et vers la demande. Ce qui importe alors est la nature des dépenses, des consommations, quelle que soit l’origine des revenus, qui sont effectuées sur place et qui font appel principalement à une offre 26 Ainsi, on fait le constat que, dans quasiment tous les départements français, l’origine des revenus se répartit entre 20 % pour les revenus du privé, provenant de la production locale de biens et services, du PIB local, le reste, 80 %, provient du secteur public (salaire des fonctionnaires), des prestations sociales, des retraites, des touristes, des mécanismes de redistribution. C’est ainsi que l’INSEE définit l’ensemble des « activités essentiellement destinées à servir les besoins des populations locales permanentes et des touristes ». Elle regroupe essentiellement les activités suivantes : commerce et réparation automobile, commerce de détail et réparations, bâtiment, transports ferroviaires, transports routiers de voyageurs, agences de voyage, activités financières, activités immobilières, services aux particuliers, éducation, santé, action sociale et administration. locale. C’est le cas, en première analyse, de deux secteurs importants : la construction et le logement, l’agriculture et l’alimentation. Du fait de l’économie résidentielle, l’attractivité territoriale exercée sur les ménages est une source de développement. L’expansion d’un territoire dépend non seulement de ses avantages comparatifs productifs vis-à-vis des entreprises, mais aussi de ses avantages comparatifs résidentiels vis-à-vis des ménages. Les politiques locales doivent donc viser non seulement la compétitivité productive des territoires, mais aussi la compétitivité résidentielle. La stratégie consiste alors à exploiter au mieux le gisement de l’économie résidentielle de manière à en faire une assise solide pour développer des activités exportatrices, productives au-delà de ce territoire. 3 Quatre domaines privilégiés De l’analyse de l’économie locale, la commission suggère que quatre secteurs fassent l’objet d’une attention particulière au regard du développement des éco-activités. La biomasse, le végétal, l’agriculture et l’alimentation. La recherche comme l’économie locale ont des atouts à valoriser dans ces domaines tant au plan de la gestion de la biomasse en général que de ses différents usages, les techniques de production à moindre impact environnemental, l’exploration de nouveaux usages (sur la santé, la plante en ville)… Les déchets, le démantèlement et le recyclage. S’il y a peu de particularités locales dans le domaine de la production et du traitement des déchets, il y a des établissements et des compétences qui pourraient être en mesure de proposer des services nouveaux. C’est le cas pour le recyclage et la réutilisation, le démantèlement de produits électriques et électroniques, le traitement des déchets végétaux... Il convient de se saisir des opportunités issues de la généralisation de la responsabilisation des producteurs pour l’élimination des déchets issus des produits qu’ils fabriquent. La performance énergétique des bâtiments. Ce secteur est repéré comme l’un des principaux moteurs de réduction des consommations d’énergie, de mise en œuvre des énergies renouvelables et d’action pour la réduction de l’émission des gaz à effet de serre. Le territoire angevin dispose d’un parc de bâtiments existants à moderniser comme d’un dynamisme de la construction, qui offrent un marché important aux entreprises locales qui seront en mesure de répondre à cette nouvelle demande. Centre des Déchets d’équipements électriques et électroniques auprès des entreprises et des collectivités locales (centre D3E), TRIADE électronique, filiale de Véolia Propreté L’électronique Affichage Display dans les bâtiments publics, Ville d’Angers et les technologies de l’information et de la communication. L’une des voies principales de réduction des impacts des activités humaines sur l’environnement consiste à améliorer le contrôle et les commandes des processus de production et d’usage. Deux exemples illustrent cette idée. Les progrès réalisés ces dernières années en matière de pollution automobile résultent de la mise en œuvre de procédés de mesure en continu et de régulations faisant un très large appel à l’électronique. L’amélioration de la performance énergétique du bâtiment est en partie issue des progrès réalisés dans les mesures et les régulations. Le secteur angevin de l’électronique est-il en mesure de prendre sa place dans ces vastes marchés nouveaux ? 27 Les propositions qui suivent ne sont qu’une indication de pistes de travail. Le Conseil de Développement ne saurait se substituer à la réflexion stratégique propre à chacun des domaines. Le Conseil souhaite seulement suggérer et faciliter cette réflexion. 1 biomasse, végétal, agriculture, alimentation 1.1 Caractères dominants : un enjeu majeur du domaine de l’environnement La gestion de la biomasse au niveau global est une des questions majeures du domaine de l’environnement : la protection de la biodiversité se heurte à l’usage intensif des espaces ; la concurrence des usages non alimentaires amplifie le défi alimentaire mondial ; l’obligation de nourrir neuf milliards d’humains en 2050 ; l’utilisation des intrants chimiques, objet de remises en cause vigoureuses... Le Pôle végétal angevin confère au territoire angevin une place privilégiée sur la production et les technologies qui se rapportent au végétal spécialisé. Le territoire angevin détient la plus forte concentration française d’établissements d’enseignement supérieur œuvrant autour du végétal. L’association Valcampus regroupe les formations liées au végétal et à l’environnement. Il dispose aussi d’institutions de recherche reconnues : INRA, Université, AgrocampusOuest, Ecole Supérieure d’Agriculture… qui coordonnent leurs efforts dans de nombreux domaines au sein de structures labellisées (unités mixtes de recherche et unité mixte de technologie Viniterra, etc.). D’autres établissements jouent un rôle dans le domaine du contrôle de qualité (Geves, LNPV, GIRPA). Le GIP Geves, au sein duquel l’INRA est majoritaire, a une reconnaissance mondiale dans le domaine de la qualité des semences. Les unités de recherche déjà rassemblées au sein de l’institut fédératif de recherche QUASAV, préparent leur rapprochement sur un même site, l’Institut du Végétal. Laboratoire de l’INRA À cela, s’ajoutent les laboratoires de recherche appliquée des firmes privées et des organismes interprofessionnels de la semence et de l’horticulture. Enfin, Angers accueille l’Office Communautaire des Variétés Végétales (OCVV), seul office européen présent sur le territoire national. Dès maintenant toutes les recherches sur ce thème au sein d’Agrocampus Ouest Angers, de l’INRA, de l’Université et de l’ESA sont passées au crible du développement durable. Au temps où l’accent était mis sur la productivité agricole, des axes de recherche angevins concernaient déjà les réductions d’intrants chimiques et l’économie d’eau. Broyage de bois bocager 28 Le territoire angevin et plus généralement le Maine et Loire se caractérisent par une activité agricole très diversifiée : sylviculture, grande culture, élevage, arboriculture fruitière, maraîchage, horticulture ornementale, pépinières, plantes médicinales, viticulture… Le projet agricole du Pays Loire Angers, élaboré par les instances agricoles, comporte une orientation environnementale marquée : développement des circuits courts, bois énergie, agriculture biologique… Il y a sur le Pays Loire Angers ou dans son environnement proche, des entreprises de l’amont, de l’aval et du secteur agroalimentaire qui peuvent être des vecteurs puissants d’innovation. 1.2 Viser les potentiels de l’économie résidentielle et de l’économie productive Le secteur du végétal, de l’agriculture et de la valorisation de la biomasse comporte les deux dimensions. Il y a localement un potentiel conséquent de développement de technologie, de procédés, de savoir-faire à fort contenu « exportable » dans le domaine du végétal spécialisé. Il y a ici incontestablement un facteur de distinction de l’économie locale au regard des éco-activités. Cette distinction sera d’autant plus pertinente et perceptible à l’extérieur si elle est expérimentée dans les entreprises locales et si l’ensemble du secteur agricole est inscrit dans la même dynamique. L’évolution de l’agriculture locale est donc à la fois un objectif en soi et un facteur favorisant le rayonnement et la diffusion du potentiel local d’éco-activités dans le domaine du végétal. 1.3 Viser le développement d’activités nouvelles et le redéploiement d’activités existantes Des activités nouvelles peuvent être repérées, comme le développement des circuits courts de distribution, la création de services rendus par le rural vers les besoins urbains (le boisénergie, l’accueil de classes, l’entretien des espaces...). Il convient aussi d’exploiter les savoir-faire liés à l’exportation des techniques et produits du végétal spécialisé. L’introduction de nouvelles contraintes écologiques dans le commerce international est un défi que doivent relever les exportateurs. Ces derniers doivent évaluer leurs actions en terme de développement durable afin d’adapter leurs pratiques et choisir les partenaires de filières adéquats. 1.4 Favoriser le développement d’outils et d’acteurs de la médiation À un niveau plus vaste, on repère le besoin de développement d’outils et d’acteurs de la médiation. Leur objet : favoriser le rapprochement des producteurs et des consommateurs, mieux comprendre les comportements, permettre aux opérateurs de s’appuyer sur le savoir-faire scientifique et technique local pour propager et codifier de nouvelles pratiques respectueuses de l’environnement. Mais pour la plupart, les métiers d’accompagnement du secteur agricole existent déjà. Il y a cependant un important travail à faire en faveur de l’évolution de ces fonctions : il s’agit de réussir la mutation professionnelle des acteurs de ce secteur. 29 PrOPOSiTiONS 1/ consolidEr la rEcHErcHE angEvinE consolider l’excellence angevine dans ce domaine, notamment via l’institut du végétal en création. Conforter et développer les recherches sur la physiologie, la génétique, la protection des plantes. Il existe probablement un potentiel de développement renforcer la sensibilisation des agriculteurs à la mise en œuvre de pratiques agricoles plus économes en eau et en énergies fossiles. étudier la faisabilité d’une labellisation des produits locaux issus d’une démarche exemplaire en matière de qualité et de respect de l’environnement. latent : le végétal, la santé et le bien-être. il convient de le confirmer en faisant se rencontrer et se confronter les compétences des deux secteurs, en recherchant les appuis existants déjà, en développant les coopérations avec les territoires voisins. 3/ rEnForcEr l’action dEs collEctivités sur la commandE puBliQuE 2/ EncouragEr l’EngagEmEnt dEs agricultEurs vErs lEs cErtiFications Et laBEllisations soutenir des évènements en faveur de la mise en développer et faire connaître la certification Haute valeur Environnementale (HvE)11, pour les exploitations agricoles. Faire évoluer les cahiers des charges des marchés publics au regard de ces objectifs d’évolution des pratiques agricoles. valeur de l’excellence locale dans le domaine du végétal en s’appuyant sur l’équipement phare que sera Terra Botanica. poursuivre l’appui aux reconversions en agriculture biologique, pour s’adapter à la forte évolution de la demande, notamment vers les produits de l’agriculture biologique. 2 Performance énergétique des bâtiments 2.1 Caractères dominants : gisements principaux d’économies d’énergie L’amélioration des performances énergétiques dans le bâtiment apparaît comme l’un des domaines majeurs de progrès pour faire face tant à l’épuisement des ressources énergétiques qu’à la nécessité de réduire les émissions de GES. Nous sommes donc en face d’un important chantier d’économie d’énergie et de développement des énergies renouvelables. Les objectifs du Grenelle de l’environnement pour le bâtiment représenteraient d’ici à 2020 un chiffre d’affaires de 205 milliards d’euros et 235 000 emplois. Transposé sur la région angevine, le chiffre d’affaires serait de l’ordre de 1,5 à 2 milliards, non compris les bâtiments du secteur tertiaire qui sont appelés à la même évolution. Il s’agit de faire passer la consommation 30 11 Cf. glossaire moyenne annuelle des logements de 230 à moins de 50 Kwh/m²/an et de généraliser la construction des bâtiments à énergie positive en 2020. Logements HQE du parc social d’Angers Habitat Logements HQE du parc social d’Angers Habitat Cet objectif - et ce marché - sont portés par une volonté politique maintenant fortement exprimée et partagée. Les exigences réglementaires sont régulièrement renforcées pour y parvenir, les incitations financières diverses y concourent. Cela concerne à l’évidence le marché de la construction neuve qui est maintenant bien sensibilisé à la question, même si l’adaptation de l’offre et les compétences professionnelles restent à parfaire. Mais l’essentiel se situe dans la rénovation du parc de bâtiments existant qui constitue un énorme marché et un enjeu considérable pour les professions concernées. Fait saillant angevin, les collectivités ont donné un signal en ce sens. À Angers, les premières constructions publiques s’inspirant de la HQE datent de l’année 2000. Le secteur de l’habitat social a entrepris d’importants travaux de rénovation de son parc de bâtiments. Il y a, dans le secteur privé aussi, des innovations performantes. On peut seulement regretter que ces réalisations soient assez peu connues et qu’elles ne jouent pas mieux le rôle de modèle qu’on pourrait en attendre. 2.2 une économie résidentielle à révolutionner Les métiers du bâtiment se trouvent face à un important défi (nous sommes ici complètement dans le champ de l’économie résidentielle). La question est de savoir si les entreprises locales sauront saisir ce marché local et l’utiliser comme une vitrine et un facteur de mise en évidence de leur compétence ou, pour certaines d’entre elles, comme un moyen de développer des produits ou des techniques exportables en dehors de leur périmètre local de marché. À titre d’exemple, nous sommes peu habitués, en France, à l’isolation par l’extérieur alors que ces techniques seront sans doute incontournables pour atteindre les performances attendues. Cela exige, à la fois une évolution des techniques et des métiers traditionnels du bâtiment en même temps que l’acquisition de techniques et de savoir-faire nouveaux. Notons enfin que les organisations professionnelles sont mobilisées sur cet enjeu et que des initiatives sont à l’œuvre, tant en matière de qualification professionnelle que de méthode de management des chantiers et d’approche du marché. Le génie climatique est un domaine de compétence en devenir. Il comporte des métiers à développer, mais aussi l’apprentissage de l’approche globale du bâtiment par tous les corps de métiers et le développement des coordinations entre métiers. Étant donné leur poids économique dans le domaine du bâtiment, les collectivités ont un rôle majeur à jouer comme donneur d’ordre. Elles sont en mesure d’être, ce qu’elles sont déjà parfois, les vecteurs principaux de l’évolution de la demande et ainsi les acteurs principaux de redéploiement de l’économie résidentielle. Travaux d’isolation par l’extérieure, La Roseraie 31 PrOPOSiTiONS 1/ rEnForcEr l’appui aux programmEs dE rEcHErcHE angEvins 3/ FairE connaÎtrE lEs réalisations pErFormantEs dEs collEctivités Des laboratoires de recherche angevins œuvrent dans ce Faire connaître les performances énergétiques des domaine, il y a lieu de renforcer l’appui dont ils bénéficient pour favoriser une accélération de leurs travaux. 2/ rEnForcEr la moBilisation dEs proFEssionnEls du BÂtimEnt poursuivre et renforcer l’effort de formation professionnelle des concepteurs, des chefs d’entreprise et des opérateurs professionnels en s’appuyant sur les établissements et les structures professionnelles qui se sont déjà investies sur la question de la performance énergétique et sur le développement des énergies nouvelles et renouvelables. Encourager les approches commerciales nouvelles, notamment en faveur d’approches globales (tous corps d’état, tous objectifs pris en compte) des chantiers de rénovation. créer un évènement ayant pour objet de mobiliser l’ensemble des professionnels (maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, entreprises, ingénierie spécialisée, banque, assurance, …), de favoriser l’émergence et la communication d’offres coordonnées sur la performance énergétique des bâtiments. Cet événement pourrait s’intituler « États généraux du bâtiment énergétiquement performant. » bâtiments déjà réalisés. afficher des objectifs chiffrés en matière énergétique sur tous les programmes de construction ou de rénovation. mettre en place et valoriser des réalisations exemplaires d’utilisation des énergies renouvelables. Dans le cadre du Réseau Grand Ouest d’achat éco- responsable, élaborer et mettre en commun les documents facilitant la formulation des consultations des entreprises. définir des conditions de performance énergétique minimales à toute participation financière de la collectivité à la construction de bâtiments, quand la collectivité n’est pas elle-même maître d’ouvrage, et s’assurer de leur respect. identifier les entreprises de pointe en matière de travaux d’économie d’énergie et d’énergie renouvelable et favoriser leur développement. 3 Déchets, démantèlement et recyclage 3.1 Caractères dominants : un secteur en pleine évolution La prise en compte des déchets a considérablement évolué depuis la loi de 1992. Les collectes se sont améliorées, les outils de traitement et de stockage modernisés et soumis à des normes renforcées concernant leur impact sur l’environnement et la santé. La collecte sélective, limitée alors au verre et un peu au papier s’est généralisée. L’objectif est maintenant d’améliorer la part des déchets réemployés et recyclés, particulièrement par 32 la généralisation de la « responsabilité élargie Démantèlement / recyclage d’équipements électroménagers par Envie Anjou des producteurs qui obligent les entreprises à financer le tri et le recyclage des produits qu’elles vendent. Cette évolution est soumise aux variations de prix des matières recyclées et s’accompagne d’une évolution constante des structures intervenantes : les grands opérateurs, le secteur associatif et de l’insertion, les collectivités. Le territoire angevin se caractérise par un bon niveau de développement du tri, de la collecte sélective et du recyclage. Il ne dispose pas d’outils ni d’opérateurs ayant un impact dépassant les limites de son territoire, à une exception notable près : l’unité de traitement des déchets électriques et électroniques qui rayonne sur 250 km alentour. On note aussi une présence significative d’entreprises d’insertion ayant une bonne connaissance et une pratique ancienne dans ce domaine (Emmaüs, Apivet, Arceau-Anjou, Envie-Anjou, Envie2E). Traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques, TRIADE électronique PrOPOSiTiONS 1/poursuivrE lEs rEcHErcHEs angEvinEs dans lEs domainEs dE l’éco-concEption Ces recherches visent à remplacer le « prêt-à-jeter » par le « prêt-à-réparer, à reconditionner, à démonter, à recycler », travailler sur des nouvelles techniques de tri / de démantèlement afin de réduire les coûts de recyclage et donc augmenter la compétitivité de celui-ci. 2/ dévEloppEr la misE En résEau dEs proFEssionnEls développer les approches collectives en faveur de l’éco-conception Pour les acteurs économiques du secteur des déchets, rechercher les opportunités de filières nouvelles de tri/démantèlement/recyclage à mettre en œuvre (pneus, filières plastique, …) 3/ accroÎtrE lEs pErFormancEs dEs collEctivités dans la sEnsiBilisation Et la gEstion dE la collEctE dEs décHEts Et lE rEcYclagE Faciliter la gestion collective des déchets notamment dans les zones d’activités (collecte, tri, etc.). poursuivre et amplifier les opérations de sensibilisation à la collecte et au recyclage. poursuivre avec les professionnels les collaborations en cours en faveur du recyclage des déchets végétaux et de la biomasse, tant au profit de l’efficience environnementale que pour le maintien de la fertilité des sols. Exploiter la période d’études et de mise au point du projet de Biopole, unité innovante de traitement des déchets de l’agglomération, comme facteur d’acquisition de compétences et de savoir faire locaux. 33 4 Technologies d’Information et de Communication 4.1 Caractères dominants : marché mondial, niches locales Il s’agit d’un marché à dominante mondiale. Mais, il est composé d’entreprises de tailles très diverses, la taille étant un facteur décisif pour s’adapter à l’évolution constante et rapide de la demande. Les TIC ne sont à l’évidence pas du champ des éco-activités mais, dans la plupart des domaines, elles seront, avec la biologie, l’un des facteurs majeurs de réduction de l’impact des activités humaines sur l’environnement. Il s’agit très souvent de mieux mesurer les phénomènes et de commander le plus rapidement et le plus finement possible la mesure corrective. Ce rôle des TIC est déjà bien connu dans les productions de masse, l’électroménager, la régulation du chauffage et des process. Le recours aux technologies de l’information et de la communication peut réduire de 15 à 20 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 (rapport Smart 202012). Angers a une histoire longue et mouvementée en matière d’électronique. Même si les grandes entreprises de jadis n’existent plus, il en reste localement une somme de compétences importante (laboratoires LISA, LERIA et Ecole ESEO) et un tissu assez dense de PME dont les domaines d’application sont très diversifiés. Ces entreprises sont-elles en mesure de se saisir des créneaux de marché, multiples et de petites tailles qui sont en train d’éclore sur toute la chaîne de prévention et de traitement des effets environnement comme sur les systèmes de contrôle-commande des systèmes énergétiques ? Le territoire angevin aurait une carte à jouer à ce niveau en s’appuyant sur les secteurs de la recherche locale (le végétal encore) et en répondant d’abord aux demandes des autres activités de la région. Il s’agit, encore une fois, de s’appuyer sur l’économie résidentielle pour accéder à une place reconnue dans le champ de l’économie productive. PROPOSITIONS Le potentiel de développement entre électronique et végétal, énergie, gestion de l’eau, pollution, environnement, etc., semble bien réel. Son exploitation suppose une fine écoute du marché et la mise en œuvre de polycompétences. Susciter une rencontre annuelle de l’offre et de la demande régionale de TIC dans le champ des éco-activités. 34 12 www.smart2020.org Recenser et faire connaître les entreprises locales de l’électronique et du numérique. Explorer les besoins sur le marché naissant des outils d’analyse environnementale des produits et des process (contenu en carbone, teneur en éléments trace...). « De l'aménagement de zones industrielles à la gestion durable de parcs d'activités » Une gestion plus durable des parcs d’activités n’est envisageable que si les solutions apportées sont compatibles avec la fonction économique et sociale de l’entreprise. En d’autres termes, le « moteur » d’une entreprise est par essence la rentabilité économique, avant la prise en compte de l’environnement. Il est donc nécessaire que les efforts en faveur de notre environnement soient également vecteurs de gains économiques. 1 état des lieux dans la région angevine 1.1 Les Parcs d’activités en cours d’aménagement sur le territoire d’Angers Loire Métropole Les zones d’activités d’Angers Loire Métropole sont des terrains dont la vocation et les principales caractéristiques d’aménagement ont été déterminées par les Collectivités Locales et sont inscrites dans les documents d’urbanisme (PLU, SCOT). L’aménagement de ces terrains a été concédé par les collectivités à des sociétés d’économie mixte locales (SODEMEL, SARA). Depuis 2003, l’attribution de ces concessions fait l’objet d’une procédure d’appel d’offres public qui précise les conditions de mise en œuvre des équipements à réaliser (techniques, financières, …). La gestion de ces zones est assurée en direct par les services de la collectivité. Les Parcs d’activités en cours d’aménagement sur le territoire d’Angers Loire Métropole Ces parcs font généralement l'objet de démarches environnementales particulières. Le Parc d'activités Angers-St Léger Pour l’aménagement de ce parc d’activité, la SARA (aménageur) a mis en place une démarche de qualité environnementale, visant à mettre en adéquation les acteurs, les moyens techniques et financiers afin de maîtriser les impacts environnementaux. Cette démarche s’est traduite par la création d’une « charte environnementale » composée d‘un volet « actions publiques » et d’un volet « actions privées ». En signant cette charte, acteurs publics et privés s’engagent à en respecter les conditions. Les « actions publiques » concernent essentiellement le traitement des espaces publics (recréer des mares pour maintenir la biodiversité, prévenir les nuisances sonores,…). Les « actions privées », quant à elles, comprennent deux étapes. Tout d’abord, les entreprises doivent répondre à un « questionnaire environnement » dans lequel elles décrivent leur projet, les risques qu’il comporte ainsi que les mesures compensatoires prévues. Dans un second temps, elles s’engagent à réaliser 8 actions de préventions au minimum. Les entreprises qui s’établissent dans ce parc d’activités adoptent donc une démarche participative, volontaire et contractuelle. Une remarque supplémentaire doit être apportée : le programme d'aménagement ne prévoit pas l'installation dans le futur de services communs. Le Parc d'activités Angers/Est – Pôle 49 La SODEMEL, aménageur du Pôle 49, a mis en place un Système de Management Environnemental (SME) dans le cadre d’une procédure de certification ISO 14 001. Cette procédure porte sur trois champs différents : 1. Prise en compte de l’environnement dans la conception du projet par : - la maîtrise des eaux pluviales, de la fluidité et la sécurité de la circulation interne, de la qualité des espaces publics, - la recherche de l'optimisation foncière en fonction du projet des acquéreurs. 35 2. Prise en compte de l'environnement lors des chantiers d'aménagement par : - le contrôle de la qualité des prestations, - un réseau « Très Haut Débit », - un aménagement paysagé. - la limitation des nuisances pour les riverains, - le contrôle et l’entretien des aménagements réalisés. 3. Réflexion sur l'intégration des entreprises dans leur environnement par : - l’accompagnement des acquéreurs dès la conception de leur projet et en veillant à la préservation de l'espace public. Au stade actuel, un premier bilan a déjà permis de mettre en évidence les points positifs mais également les insuffisances. Parmi les points positifs, on retient par exemple un entretien simple et limité et une amélioration des équipements. Parmi les points défaillants, on retiendra que l’intégration architecturale n’est pas toujours harmonieuse et que l’aménagement tel qu’il a été réalisé n’a pas permis de décongestionner les entrées du parc. Les auto-évaluations de ce type sont intéressantes dans le sens où elles permettent à l’aménageur d’améliorer ses prestations. Aménagements paysagers et piétonniers, Parc d’activités Angers/Est - Pôle 49 Globalement, en matière d’aménagement durable des zones d’activités, les engagements pris par le Conseil Général se révèlent peu ambitieux (pas de niveaux d’exigences chiffrées), mais permettent une première sensibilisation des collectivités et des entreprises concernées. Les zones d'activités existantes La qualité environnementale des zones d’activités existantes est très variable. Elle dépend notamment de leur ancienneté et de leurs activités dominantes. Dans tous les cas, il n’y a pas de prise en compte « organisée » des besoins des salariés. À ce jour, aucune zone d’activité n’a fait l'objet d'une « remise à niveau ». Bassin de décantation des eaux de voirie Parc d’activités Angers/Est – Pôle 49 Les parcs d'activités soutenus par le Conseil Général : les Anjou Actiparc En Maine et Loire, le Conseil Général promeut une trentaine de parcs d’activités, nommés « Anjou Actiparc ». En matière d’aménagement de ces espaces, le Département, en lien avec les collectivités concernées, s’engage dans 5 domaines : - une charte environnementale, - des services de proximité, - des dessertes autoroutières, 36 L’animation des zones d’activités présentes sur le territoire d’Angers Loire Métropole est assurée par Angers Loire Développement. Celle-ci s’appuie notamment sur des clubs d'entreprises (fonctionnement géographique ou thématique). Chaque zone d'activités est un cas particulier. En fonction des activités dominantes de la zone, de la « granulométrie » des entreprises, de la présence d'un ou de plusieurs « leaders », les besoins exprimés et les initiatives sont diverses. Il n’existe donc pas de modèle « universel » pour la réhabilitation des zones d’activité ; à chaque cas sa « remise à niveau ». 2 Situation chez nos voisins 2.1 En Pays de la Loire Un « état des lieux de la prise en compte de l’environnement sur les zones d’activités des Pays de la Loire » a été publié par l'ADEME en avril 2008. Dans ce cadre, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie a réalisé une enquête afin de mieux connaître les opérations à caractère environnemental menées dans les parcs d’activités. Il en ressort notamment que sur les 9 thématiques environnementales étudiées13, deux seulement font l'objet d'un fort taux de réponses positives (aménagements paysagers : 88 %, gestion des eaux : 73 %), trois sont peu citées (pollution des sols 12 %, nuisances sonores : 22 %, consommation d’espaces : 20 %) et que peu d’aménagements se font dans le cadre d’une démarche d’ensemble structurée du type PALME14, certification ISO 14 00115 ou SME. La prise de conscience des élus et techniciens est souvent récente et commence à se traduire par une volonté et un engagement politique fort sur certains projets (par exemple, Angers Loire Métropole pour le Pôle 49) ; les démarches sont généralement plus incitatives que contraignantes pour les entrepreneurs et nécessitent un accompagnement de la collectivité lors de l’étude et de la réalisation de leurs projets. D’après ce rapport, le parc d’activités de Brais Pédras à St-Nazaire serait le seul en Pays de la Loire qui bénéficierait d'une véritable gestion durable (aménageur SONADEV). Une étude relative à « l'ingénierie de services aux entreprises en lien avec le développement durable » diligentée par « les Comités d'Expansion des Pays de la Loire » a également été réalisée. Elle s'est traduite par la fourniture d'un « Vade Mecum » des facteurs de réussite : -La démarche doit être portée par la collectivité -La démarche doit être soutenue par des entreprises leaders -L’existence d'un club/association d'entreprises -Une conduite partagée du projet (entreprises et collectivité) 2.2 En Bretagne: le référentiel QUALIPARC16 Depuis 1999, la région Bretagne et les 4 départements qui la composent se sont engagés dans une démarche d’amélioration de la qualité de tous les parcs d’activités économiques, sur l’ensemble de ce territoire. « Au croisement de l’aménagement durable du territoire et du développement économique, la démarche vise à promouvoir une nouvelle façon de concevoir et de gérer les espaces accueillant les activités économiques (artisanales, industrielles, commerciales, logistiques, tertiaires,…), qui jouent un rôle déterminant dans l’image et l’attractivité de la Bretagne. Bretagne Qualiparc est une 13 14 / 15 / 16 démarche d’amélioration en continu plutôt qu’un label. Elle ne fixe pas de norme à priori, mais elle définit des objectifs à atteindre, permettant de tenir compte des spécificités des territoires, des caractéristiques des opérations et des projets de développement qu’elles expriment ». (« Référentiel Qualiparc 2009 »). Cette démarche qualitative a fait ses preuves, tant dans la méthode que dans son contenu. Elle retient d’ailleurs toute l’attention du Conseil de Développement. aîtrise de l’énergie, Gestion des déchets, Pollution des sols, Gestion des eaux, Nuisances sonores, Déplacements, Consommation d’espace, M Biodiversité, Aménagement paysagers Cf. glossaire 37 Les parcs d'activités actuellement en cours d'aménagement sur le territoire font l'objet de démarches environnementales plus ou moins élaborées. Les parcs d'activités existants, quant à eux, comportent généralement des clubs d'entreprises, auxquels la collectivité apporte un appui pour leur animation. Il convient donc en premier lieu de s'appuyer sur ce qui fonctionne déjà en exploitant les premiers retours d'expérience locale. Pour une amélioration continue des pratiques, il paraît nécessaire que les différents acteurs de l’aménagement17 partagent leurs expériences, en retenant les points positifs et en essayant de corriger leurs faiblesses. 3 Propositions 3.1 Poursuivre l’amélioration de l'aménagement des parcs d'activités par : Un cahier des charges d’un haut niveau d’exigence environnementale En application de ce qui précède, il serait bon que la collectivité précise dans un « Cahier des charges d'aménagement des ZA », les exigences qu'elle entend voir respecter et la démarche qui sera mise en œuvre par l'aménageur (par exemple un SME en vue d'une certification du parc). Il paraît intéressant de se référer autant que possible à des labels ou des données chiffrées qui pourront ensuite être réutilisés comme arguments dans une campagne de communication. Il peut se passer plusieurs années entre le lancement d’un projet de création de zone d’activité et sa commercialisation. Il est donc nécessaire de pouvoir faire évoluer les niveaux d’exigences (revue annuelle) et de les adapter aux nouveaux besoins. Ce cahier des charges pourrait être également l’occasion pour la collectivité de se démarquer et de faire preuve d’audace, en indiquant par exemple, des domaines dans lesquels ses exigences iraient au-delà de la législation en vigueur. Une attention particulière devra être apportée aux zones d'activités anciennes, qui participent à la vitrine du territoire. En cas d'extension par exemple, il paraît indispensable d'envisager la requalification de la partie existante afin d'assurer l'égalité de traitement entre les entreprises déjà implantées et celles qui bénéficient de la nouvelle offre foncière. 38 17 Une évaluation des parcs d’activités existants Dans tous les cas, il paraît nécessaire de procéder à une évaluation des parcs existants en prenant en compte : -l'optimisation foncière, -la collecte et le traitement des déchets, -la gestion de l'eau, -le niveau des réseaux par rapport aux besoins des entreprises (eau, vrd, numérique), -l'insertion paysagère et urbaine, -... Cette démarche qui doit se faire avec la participation des entreprises du parc, peut aller jusqu'à l'évaluation de certains aménagements privés. Elle relève d'un processus de qualité globale (démarche de progrès) qui doit permettre de développer du lien, de favoriser la culture du collectif et la synergie entre les entreprises (Cf. schéma ci-après). 1.Planifier : se fixer un programme et un calendrier d'actions en fonction de ses objectifs. 2.Faire : se donner les moyens financiers, techniques, humains de la mise en œuvre des actions. 3.Vérifier : analyser la situation et les écarts par rapport à la situation souhaitée. 4.Réagir : mettre en place les actions correctives pour diminuer ces écarts. ans la région angevine, les acteurs de l’aménagement des zones d’activités sont : Angers Loire Métropole, Angers Loire Développement, la SODEMEL, la SARA, D le Conseil Général, le Comité d’Expansion. Prévoir une gestion collective et une mutualisation de services dans les parcs Planifier Faire P (Plan) Réagir A (Act) D (Do) 1 2 3 4 Vérifier C (Check) Amélioration continue étendre à tous les parcs d’activité l’application de la Charte de qualité environnementale La charte de qualité environnementale est un outil à vocation plus incitative et pédagogique que réglementaire qui peut permettre à la collectivité d'encourager les démarches de progrès (pour autant qu'elle-même ait été exemplaire lors de la phase aménagement). Elle permet de formaliser l'engagement des différents acteurs autour d'un certain nombre d'objectifs clairs. La charte est généralement signée par les acteurs clés du parc : collectivité, aménageur, gestionnaire, entreprises, association d'entreprises... Elle n'a pas de valeur contractuelle et n'est donc pas très contraignante pour les signataires. Elle permet cependant de signifier un engagement fort de ces derniers et contribue à la sensibilisation des différents acteurs aux problématiques de l'environnement. Elle doit encourager la mise en œuvre de démarches de progrès telles que : -L'obtention de la certification ISO 14001 ou la mise en place d'un système EMAS -La mise en place d'une démarche SME La mise en œuvre d'une gestion collective permet de générer des économies d'échelle. Il s'agit d'une approche commune entre les entreprises qui mutualisent leurs moyens afin de limiter les impacts sociaux et environnementaux tout en réduisant les coûts individuels (3 piliers du développement durable). Elle peut se traduire par la mise en place de services communs de nature très diverse tels que : la gestion des déchets, l'achat d'énergie, le gardiennage des entreprises et du parc, l'entretien des espaces verts (publics et privés), les salles de réunion, la reprographie, la restauration collective, les parkings, le co-voiturage, les navettes, les crèches inter-entreprise, la gestion des ressources humaines (formation, mise à disposition de personnel, conciergerie...), la desserte en transports en commun … Ces services mutualisés doivent répondre à une attente, et peuvent donc difficilement précéder l'installation des premières entreprises dans un parc d'activités, d'autant que la problématique des entreprises n'est pas forcément celle de la collectivité. Les objectifs de la mutualisation des services : -apporter une réponse concrète aux besoins des entreprises et de leurs salariés, -améliorer leurs performances, -valoriser leur image. La gestion collective des zones d’activités nécessite : -la mise en place d'un club ou d’une association d'entreprises (par zone d'activités ou par thématique), -L'obtention de performances énergétiques allant au-delà des exigences réglementaires et le développement des énergies renouvelables -des leaders vecteurs d’échanges d’expériences et initiateurs d’une dynamique collective, -La sensibilisation des entreprises aux démarches d'écologie industrielle -une culture du collectif partagée par les acteurs clés. -... De nombreux outils méthodologiques ont été développés pour faciliter la préparation et la mise en œuvre de ces chartes de qualité environnementale18. 18 Cf Association OREE, ARENE IdF, Ecoparc... V iser, à moyen et long terme une stratégie plus ambitieuse et transversale de développement des parcs d’activité Il y aurait lieu, sur le Pays Loire Angers, de passer de la gestion environnementale des zones d'activités à l'écologie industrielle. 39 Au delà de l'intégration de l'environnement dans l'aménagement et la gestion des parcs d'activités, l’association Orée propose un concept global plus ambitieux : « l’écologie industrielle ». « Fondée sur une approche systémique, l’écologie industrielle s’inspire du fonctionnement des écosystèmes naturels pour recréer, à l’échelle du système industriel, une organisation caractérisée par une gestion optimale des ressources et un fort taux de recyclage de la matière et de l’énergie »19. Selon ce concept, une partie de la solution réside dans la recherche de synergies organisationnelles entre les acteurs économiques. Une idée-force pour limiter les impacts environnementaux : réorganiser le système productif notamment grâce au bOuCLagE DES FLux DE maTiÈrE ET D'éNErgiE Source Internet de OREE - L'écologie industrielle pour un développement durable L'écologie industrielle, alternative à l'approche « end of pipe » (traitement en fin de processus), propose une vision systémique du système productif, en s’appuyant sur la prise en considération des effets de réseau et les complémentarités potentielles aux niveaux des filières économiques et des territoires. Ce concept est basé sur l'idée que le système industriel peut être considéré comme une forme particulière d'écosystème naturel. Les zones d'activités sont une échelle territoriale cohérente pour expérimenter la valorisation systématique des ressources : les déchets, rejets ou émissions de certaines entreprises servent de matière première secondaire ou d'énergie à d'autres. Domaine d'investigation encore jeune, l'écologie industrielle ouvre un nouveau champ scientifique et technique pluridisciplinaire, à la croisée de l'ingénierie, de l'écologie et de l’économie. La gestion durable des parcs d'activités est une démarche qui s’inscrit dans la durée. Elle peut s'organiser autour des principes suivants : la gestion collective des parcs d'activités avec l'élaboration d'un référentiel d'aménagement pour les nouveaux parcs d'activités ; le lancement d'un projet de requalification progressive des zones d'activités existantes ; la mise en œuvre systématique de démarches de progrès de type smE avec obtention d'une certification pour les zones d’activités anciennes et récentes ; la formalisation des exigences au travers d'une charte de qualité environnementale ; 40 19 www.oree.org mutualisation de services ; sans oublier le nécessaire contact régulier des élus avec les chefs d'entreprises. cette démarche doit être de nature à favoriser la prise de conscience des différents enjeux du développement durable par l'ensemble des acteurs concernés. Elle doit permettre de créer une dynamique créative et génératrice de développement pour les entreprises installées dans ces parcs d'activités. Les propositions formulées pages 28 et suivantes s’adressent à quelques secteurs particuliers de l’activité économique de ce territoire. Celles-ci n’ont de sens et d’effet sur la dynamique du territoire que si elles prennent place dans un contexte porteur. Il revient aux autorités publiques et aux instances professionnelles de leur procurer ce cadre. Il s’agit finalement de montrer que cette option est profitable pour tous et que chacun, quelle que soit sa position sociale, y a son rôle et son intérêt. 1 Créer l’ambiance locale, montrer des vitrines, développer l’attractivité « éco » du territoire Nous l’avons précédemment signalé, le territoire angevin dispose d’une image positive dans l’opinion au regard des questions environnementales. Cette image est fondée à la fois sur la douceur et l’équilibre traditionnels et sur les initiatives développées par les acteurs locaux, particulièrement les collectivités. Cependant, cette image ne doit pas être celle d’une « belle endormie », mais doit au contraire être un facteur de dynamisme, d’innovation et de projet. Faire connaître, notamment aux angevins, les réalisations locales innovantes. Des laboratoires de recherche, entreprises et institutions locales se sont mobilisés sur ce thème. Il serait souhaitable de montrer à travers leurs réalisations que cette ambition est accessible et profitable. locale et de ses orientations en faveur de l’environnement. Réconcilier la recherche et la société, dont la bonne relation a été mise à mal par les crises alimentaires et le problème des OGM. Favoriser les dispositifs de certifications. Valoriser en terme d’image la présence du siège social de l’Ademe à Angers. Organiser, à l’initiative des collectivités, le pilotage d’un programme de gestion durable des zones d’activité ; en faire un axe de progrès permanent et reconnu. Valoriser et soutenir la recherche et l’innovation Il s’agit d’influer sur la demande résidentielle au-delà de ce qui résultera des mesures issues du Grenelle de l’environnement. dans les laboratoires de recherche et les entreprises. Par exemple, communiquer sur les recherches du laboratoire de chimie ingénierie moléculaire, le CIMA, en matière de panneaux photovoltaïques. Réaliser des appels à projet d'innovation, concours, bourse(s) de recherche... Susciter les recherches en sciences sociales nécessaires à la compréhension des mutations en cours et des réponses sociétales à leur donner. Organiser une médiation vers le grand public : Mettre en place un dispositif de promotion et Développer les messages vers le grand public. à partir des spécificités de la recherche de soutien à l'éco-conception. 2 Afficher la volonté des collectivités et affirmer leur action dans le champs économique Les collectivités ont un poids considérable comme donneurs d’ordre sur le marché des éco-activités. Elles ont un rôle important comme acheteurs de biens et services. Le Réseau Grand-Ouest (RGO) est un moyen puissant pour l’organiser et l’orienter. C’est un réseau d’échange et de mutualisation des expériences et des outils. Il regroupe 68 collectivités. Son impact vis-à-vis des fournisseurs est important et a déjà donné des résultats concrets sur les textiles, les produits d’entretien, les consommables de bureau. Un travail est en cours sur un cahier des charges de constructions en bois. 41 Les collectivités n’ont, semble-t-il, pas pleinement conscience de ce poids et auraient intérêt à le systématiser et le faire connaître. Deux exemples concernant Angers : -La construction selon la démarche HQE est généralisée pour ce qui concerne Angers Loire Métropole. Son incidence sur le secteur du bâtiment n’est pas connue à ce jour. -La décision d’introduire l’alimentation bio dans les cantines pèse fortement sur le marché local et oblige les producteurs à s’organiser pour répondre à cette demande. Les collectivités doivent faire jouer leur propre poids économique en faveur de la réorientation de l’économie locale. Renforcer et promouvoir les actions en faveur des commandes publiques éco responsables. Systématiser et faire connaître la commande publique de construction HQE/HPE. Réactualiser l’Agenda 21 de l’Agglomération au regard des évolutions de ces dernières années en prenant en compte les préconisations du Plan Climat Territorial en cours d’élaboration, et expliciter son impact économique. Poursuivre les actions destinées à infléchir les comportements : -la réflexion sur le transport à la demande ; -les diverses actions de concertation et d’incitation ; -l’approche du type « éco conditionnalité » pour l’habitat social ; -l’aménagement de zones d’activités ; -développer et faire connaître le site « Angersconsommer-responsable20 » ; -… 3 Mettre en place les outils de portage et d'animation, mobiliser et organiser les «agissants» Le développement des éco-activités, le redéploiement de l’économie locale dans un contexte nouveau marqué par la nouvelle donne environnementale, n’aura de consistance que si les volontés et les compétences locales, celles des collectivités comme celles des entreprises, sont rassemblées et coordonnées. Susciter la mise en place d’un « groupe projet » doté de moyens pour piloter cette démarche, le cas échéant en s’appuyant sur le présent rapport. Organiser la liaison entre la recherche et Engager une réflexion sur les collaborations régionales à mettre en œuvre ou à renforcer (collectivités, chambres consulaires, organisations professionnelles,…). Organiser un rapprochement avec l’Ademe pour valoriser localement le besoin de recherche, d’expérimentation, de réalisation pilote qu’elle suscite. Poursuivre et coordonner les actions en faveur de la sensibilisation des acteurs économiques ; créer avec eux les évènements nécessaires. les entreprises ; étudier l’opportunité d’un cluster local qui pourrait être associé et complémentaire de ceux des régions voisines ; organiser à cette fin un premier tour de table incluant notamment les principaux acteurs de la recherche, de l’enseignement supérieur et l’Ademe. Procéder à un inventaire et une analyse des Structurer un pôle « recherche et environnement » déjà entamées, notamment par Angers Loire Développement. autour des compétences existantes. établir un inventaire des recherches en cours liées aux éco-activités et à l’environnement. L’actualiser régulièrement. 42 20 http://angers.consommer-responsable.com formations supérieures et des formations professionnelles initiales et continues, liées aux éco-activités et à l’environnement en général, en s’appuyant sur l’étude déjà engagée par la Maison de l’Emploi et l’AFPA. Poursuivre les analyses stratégiques territoriales Susciter et soutenir les analyses stratégiques sectorielles au regard d’un redéploiement vers les éco-activités. NOTES 43 44 45 Le monde change, il faut s'adapter En très peu de temps, au plus deux ou trois ans, une nouvelle donnée majeure s’est imposée : la préservation de l’environnement. Les questions d’énergie et de changement climatique vont déterminer notre futur commun, dans un monde globalisé où les concurrences s’exacerbent. Le territoire angevin, tout comme les autres régions du globe, est mis devant l’obligation d’en tenir compte, notamment pour assurer son avenir économique et développer l’emploi. Dans ce contexte, il est légitime que ses acteurs se demandent dans quels champs se situent les possibilités de développement des écoactivités. Nous avons constaté que localement, à de rares exceptions près, il y a peu d’entreprises ou de groupes d’entreprises dans le champ traditionnel des éco-activités (les déchets, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, l’eau, le traitement des nuisances, …), qui aient une audience et un champ d’action dépassant le cadre régional et qui soient en mesure d’être les porteurs d’un rayonnement de l’économie locale. Mais, il apparaît que l’adaptation de l’économie à entreprendre est d’une nature et d’une ampleur tout autre qu’une chasse à la « niche porteuse » pour l’économie et l’emploi. Au-delà, il s’agit de placer la question des ressources et des impacts environnementaux à la base du raisonnement stratégique. Il s’agit de rechercher les facteurs d’une prospérité économe en ressources, respectueuse des grands équilibres, décarbonée, pour limiter et s’adapter au changement climatique en cours. On passe ainsi de la recherche du développement des éco-activités à celle de la mise en œuvre locale de ce qu’on appelle dorénavant « l’économie verte ». être excellent chez soi pour être reconnu ailleurs Il y a des domaines de l’économie locale qui recèlent, par leur nature même, d’une capacité à se saisir du champ de l’environnement comme un outil de développement et de rayonnement. C’est le cas du secteur du végétal, moteur installé de l’économie locale, qui oriente déjà son action au regard des questions d’environnement. Ce pourrait être aussi le cas du secteur de l’électronique tant sont importants les besoins émergents d’outils, presque toujours à base de technologies numériques, pour la mesure et la commande des process, l’optimisation des produits et des services au bénéfice de l’environnement, du climat et des humains. Pour leur part, les secteurs des déchets et, plus encore, celui de la performance énergétique des bâtiments, peuvent - à partir de leur activité au bénéfice de l’économie résidentielle-, développer une excellence reconnue au-delà de leur périmètre actuel. Chacun de ces secteurs, avec l’appui des collectivités, doit prendre les initiatives et rechercher les coopérations qui leur permettraient d’acquérir ou de renforcer leur notoriété. 46 Ces secteurs sont ainsi fortement questionnés, alors que d’autres paraissent, en première analyse, l’être moins directement. La vigilance individuelle et collective des acteurs économiques du territoire, constitue donc une première obligation pour un objectif modeste mais décisif : conserver sa place, ne pas se faire distancer et prendre toute sa part dans le développement de cette nouvelle économie. Ambition supplémentaire : l’économie verte peutelle être un domaine d’excellence du territoire angevin ? La concurrence s’annonce rude. Tous les territoires ou presque revendiquent une orientation « éco » de leur politique et de leur stratégie. Quelques-uns ont acquis une certaine avance. Angers vit à ce titre un paradoxe. Le territoire dispose d’une image positive au regard de la prise en compte des questions environnementales, fondée principalement sur l’équilibre et la diversité de ses paysages et de ses activités et sur l’action des collectivités locales et de quelques entreprises innovantes. Il existe cependant peu de singularité ni originalité, peu de facteurs décisifs de différenciation pour fonder une stratégie offensive sur cet acquis. Seules la présence de l’Ademe et l’excellence de certains domaines de la recherche et de l’enseignement supérieur font exception. NOTES Deux stratégies complémentaires sont à envisager : Devenir un leader reconnu dans un ou plusieurs domaines précis, en misant par exemple sur le végétal. S’organiser pour donner de l’épaisseur et de la consistance à l’image positive locale, en utilisant les leaders comme locomotive pour faire avancer l’ensemble de la base économique dans cette direction. Cette seconde stratégie suppose d’être en mesure d’additionner les faits et les chiffres, d’être excellent chez soi pour être reconnu ailleurs, d’avoir l’ambition de devenir une référence comme le sont quelques villes européennes. Passer à l’action rapidement Une action volontariste, exigeante et inscrite dans la durée est nécessaire. Elle pourrait reposer sur une mise en œuvre en trois points : -la création d’un groupe projet restreint et bien identifié, regroupant les collectivités, la recherche, les acteurs de la formation et les acteurs économiques, chargé d’élaborer et de mettre en œuvre cette stratégie ; -la définition rapide d'un premier programme sur deux ans ; -le recrutement d’un chargé de mission permanent, véritable chef de projet ; -la création d’un évènement de lancement marquant. Sans cette mise en place rapide d’actions concrètes et volontaristes, on peut craindre que les intentions louables d’innovation, de réactivité, de transversalité se perdent dans les obligations bien présentes, celles du quotidien. 47 48 49 Composition de la commission Tableaux récapitulatifs des formations et laboratoires de recherche ayant un lien avec l’environnement au sens large. Glossaire Contributions individuelles et collectives 50 Sont également disponibles au Conseil de Développement, les annexes suivantes : -Sélection d'articles de presse -Calendrier et résumé des travaux de la commission « Eco-activités » -Résultats des enquêtes « entreprises » et « Formation/recherche » Jean-Paul FRADIN Personnalité qualifiée Président de la commission Pierre BICHE Personnalité qualifiée Rapporteur de la commission Alain BOURGEOIS Ecole Supérieure d’Agriculture André CHARBONNIER Chambre d’Agriculture David CHOUTEAU Jeune Chambre économique Arnaud DE LAJARTRE Boutique de Droit Jean-Claude DUVERGER Emmaüs Christophe FOUGOU CFTC Eric FREMY UPA Annie GASNIER La Poste Etienne JAUREGUIBERRY Mission Locale Angevine Marc LEUSIE INRA Gonzague MANNESSIER Comité d’Expansion Gérard MOGUEDET Université d’Angers Nicolas MORAIN Mutualité Sociale Agricole Natacha MOSNIER Réseau Racines Thierry MOUCHARD CFDT Dominique PRUNIER UNSA Mireille RAVENEAU Terre des Sciences Marian RESZKA Personnalité qualifiée Louis-Marie RIVIERE Personnalité qualifiée Béatrice STEPHAN IRESA Francis STEPHAN MEDEF Anjou Eric VANDENBEMPT Chambre d’Agriculture Guy VIGAN Confédération paysanne Michel BERSON Fédération Bancaire de l’Anjou Jean-Paul BRACHET Fédération des Œuvres Laïques Olivier BRAULT Fédération de la Viticulture Florence DENIER-PASQUIER Sauvegarde de l’Anjou Alain LEBOUC Festival du Scoop Alain MERLAUD COBATY Anjou Yann PICAUT AFPA Bertrand SCHAUPP CCI Bernard VINSONNEAU CFTC Alain OLIVIER/Hugues TITARD Mutualité de l’Anjou 51 Formations ayant un lien avec l’environnement au sens large Diplômes DUT Formations DUT Génie biologique Aménagements paysagers Protection de l’environnement Option 1 : Gestion et traitement des déchets Option 2 : Gestion et traitement des sols et des eaux Productions végétales, cultures spécialisées et protection des cultures Sciences et technologies de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables Physique Licences Biologie analytique et expérimentale des micro-organismes du végétal et de l’animal Métiers du conseil en élevage Concepteur et accompagnateur en écotourisme Conseiller technique en environnement et habitat Technicien animateur sécurité Manager (organisation et gestion) en entreprise d’horticulture et du paysage Licence Santé Sécurité Environnement Agriculture biologique (en cours d’habilitation) 52 Établissements IUT (Université d’Angers) Géographie (UFR Lettres de l’Université d’Angers), Agrocampus Ouest Angers (ex INH), ESA et lycée Le Fresne Université Catholique de l’Ouest et Université d’Angers UFR Sciences de l’Université d’Angers et ESA UFR Sciences de l’Université d’Angers, Université Catholique de l’Ouest et le lycée de la Baronnerie IUT (Université d’Angers) et Agrocampus Ouest IUT (Université d’Angers) et ESA IMIS-ESTHUA (Université d’Angers) et ville de Saumur Université Catholique de l’Ouest et IMIS-ESTHUA (Université d’Angers) IMIS-ESTHUA (Université d’Angers) UFR Sciences, Lycée Le Fresne, Agrocampus Ouest CNAM IUT et ESA Formations ayant un lien avec l’environnement au sens large (SUITE) Diplômes Formations Audit et gestion des risques Dynamiques territoriales et paysages (recherche et professionnel) écologie-Environnement avec 3 spécialités - Altération des systèmes biologiques (recherche) - éco-ingénierie des zones humides et biodiversité (professionnel) - écologie et développement durable UFR Sciences (Université d’Angers) Agrocampus Ouest Université Catholique de l’Ouest Sciences, technologies et ingénierie de la santé - Management qualité, risques et sécurité (professionnel) UFR Pharmacie (Université d’Angers) Maintenance immobilière et sécurité - Gestion du risque et de la sécurité des patrimoines (professionnel) Juturna : évaluation environnementale et conduite de projets (Master spécialisé Conférence des Grandes écoles) Université UFR sciences et Agrocampus Ouest IMIS-ESTHUA (Université d’Angers) Agrocampus Ouest ESA, Université d’Angers et Université Catholique de l’Ouest Territoires et développement durable (Spécialisation Ingénieur) ESA Viticulture et œnologie Master International VINTAGE, labellisé Erasmus Mundus ESA Production végétales et agroécologie (Spécialisation Ingénieur) ESA Ingénieur environnement sécurité prévention : Hygiène, sécurité, environnement - Maîtrise des énergies et énergies renouvelables - Prévention des risques industriels - éco-conception et développement durable -M anagement environnemental, certifications et réglementations Stratégie des entreprises filières végétales Magister « Hygiéniste du travail et de l’environnement » Formation Continue Géographie(UFR Lettres de l’Université d’Angers), Agrocampus Ouest Angers (ex INH) et Ecole nationale du paysage de Versailles UFR Sciences (Université d’Angers) Ingénieur en horticulture et ingénieur en paysage DIU (Diplômes Interuniversitaires) UFR Droit (Université d’Angers) Sciences et ingénierie de l’environnement : sols, eaux, déchets (professionnel) Sciences, technologies et ingénierie de la santé Spé professionnelle technologie du végétal et productions spécialisées Masters Établissements écologie et paléoécologie des foraminifères Organismes marins utilisés comme bio-indicateurs et comme témoins de l’évolution climatique. étude des écosystèmes Aquatiques à différents niveaux d’intégration biologique dans une perspective de développement durable et de conservation de la biodiversité. ESAIP ESAIP Université UFR Economie et Agrocampus Ouest CNAM Université d’Angers Université Catholique de l’Ouest Il peut y avoir en outre des modules liés à l’environnement, le développement durable, etc…. dans diverses formations de DroitSciences économiques-Gestion, de Lettres Langues Sciences humaines, de Sciences, de Pharmacie en particulier en Ingénierie de la santé, de l’IMIS-ESTHUA, de l’Ecole d’ingénieurs ISTIA et à l’IUT 53 LaboratoireS de recherche ayant un lien avec l'environnement au sens large Laboratoires Activité RCIM Récepteurs et canaux ioniques membranaires Mécanismes moléculaires d’action des insecticides neurotoxiques SONAS Substances d’origine naturelle et analogues structuraux Synthèse organique et analyse structurale des molécules antifongiques. Intérêts thérapeutiques ESO-CARTA Centre Angevin de Recherches sur les Territoires et l’Aménagement Dynamiques économiques et projets de société sur des espaces caractérisés par le renouvellement urbain, l’habitat, le patrimoine, l’eau, le tourisme, etc. BIAF Bio-indicateurs actuels et fossiles écologie et paléoécologie des foraminifères. Organismes marins utilisés comme bio-indicateurs et comme témoins de l’évolution climatique CEREA Centre d’Etude et de Recherche sur les Ecosystèmes Aquatiques étude des Ecosystèmes Aquatiques à différents niveaux d’intégration biologique dans une perspective de développement durable et de conservation de la biodiversité CIMA Chimie Ingénierie moléculaire d’Angers LEESA Laboratoire d’études environnementales des systèmes anthropisés PaVé Pathologie végétale Établissements INRA et Université d’Angers Université d’Angers CNRS et Université d’Angers Université d’Angers Université Catholique de l’Ouest Composants organiques pour le photovoltaïque Université d’Angers Dynamiques environnementales dans les systèmes soumis à l’anthropisation et sur les territoires sensibles (flux et impacts des contaminants sur l’environnement, flux génétiques, flux hydro-sédimentaires, flux d’organismes divers, Modélisation et scénarios prospectifs, mise au point de techniques d’analyses de phytosanitaires. Ce laboratoire a déjà travaillé sur l’impact des épandages de boues de station d’épuration (projet interrégional et ADEME), sur l’impact des épandages de lisiers Université d’Angers Maladie fongiques des légumes et réaction des arbres aux attaques bactériennes Université d’Angers, INRA, Agrocampus Ouest Angers Genhort Génétique et horticulture Université d’Angers, INRA, Agrocampus Ouest Angers PMS Physiologie moléculaires des semences Université d’Angers, INRA, Agrocampus Ouest Angers Sagah Sciences agronomiques appliquées à l’horticulture Université d’Angers, INRA, Agrocampus Ouest Angers LEVA Laboratoire d’écophysiologie végétale et agroécologie Paysage LARESS laboratoire de recherches en sciences sociales Fonctions écologiques des légumineuses dans les systèmes de culture, et systèmes de culture à faible niveau d’intrants Perception des paysages. Structure spatiale des paysages et biodiversité ESA ESA et Agrocampus Ouest Angers Impact des objectifs environnementaux sur les métiers des agriculteurs et la localisation des productions agricoles CNAM IHIE-SSET Ouest EMIBIO : Etude des déterminants des émissions de bioaérosols générés par le compostage des déchets CNAM CNAM IHIE-SSET Ouest Développement d’une méthode intégrée pour l’estimation des expositions aux produits phytosanitaires dans une population de professionnels non agricoles CNAM Il existe également des chercheurs isolés : - Maxime Pontié (chimiste Sciences Université d’Angers), travaille sur la dessalinisation (pour eau potable) - Alphonse Calenda (Pharmacie), travaille sur l’épuration de flux polluants - Arnaud De Lajartre (juriste, spécialiste du Droit de l’Environnement, Centre Jean Bodin) - Mihaela Girtan (physicienne du labo POMA, spécialiste de photovoltaïque) 54 ESA Agenda 21 « Ce qui doit être fait pour le 21e siècle. » Proposition issue du Sommet de Rio de Janeiro, en 1992, il s’agit d’un programme d’action qui fait converger les politiques de développement économique local, de développement social et de lutte contre les inégalités, de protection de l’environnement et de gestion économe des ressources naturelles et d’aménagement. BCG Boston Consulting Group Biomasse Masse totale des êtres vivants, végétaux et animaux, mesurée par unité de surface, dans un milieu donné ou sur l'ensemble de la planète. Le mot est aujourd'hui fréquemment utilisé pour désigner les matières organiques utilisables à des fins énergétiques. Cet usage ne doit pas occulter les autres nombreuses utilisations humaines de la biomasse : alimentation, fabrication de textiles, pharmacie, source de molécules et de substances diverses... La gestion des concurrences entre ces usages est une des questions environnementales majeures de ce siècle. Cluster Regroupement d’entreprises, d’un même secteur d’activité, voire de laboratoires de recherche, sur un même bassin d’emploi. EMAS Eco Management and Audit Scheme ou Système Communautaire de Management Environnemental et d’Audit. « Norme communautaire de management environnemental à laquelle adhèrent volontairement les entreprises et autres organisations qui souhaitent évaluer, gérer et améliorer leurs performances sur le plan environnemental. Pour s'inscrire dans le cadre de l'EMAS, une organisation doit accomplir un processus en plusieurs étapes : développer une politique environnementale, effectuer une analyse environnementale de ses activités, mettre en œuvre un système de management environnemental définissant objectifs et moyens, réaliser un audit interne, opérer, le cas échéant, une action corrective et, enfin, établir une « déclaration environnementale » qu'elle fait valider par une inspection officielle, conduite par un vérificateur environnemental agréé. L'EMAS fixe des exigences supérieures à la norme internationale pour les systèmes de management environnemental ISO 14001». Haute Valeur Environnementale Nouvelle certification des exploitations agricoles françaises, faisant suite au Grenelle de l’Environnement. Le projet de loi de programme de mise en œuvre du Grenelle - Grenelle 2 (article 28 alinéa 6) prévoit : « (...) développer une démarche de certification environnementale des exploitations agricoles afin que 50 % des exploitations agricoles puissent y être largement engagées en 2012 ». Ce projet prévoit (art. 42) : « Que les exploitations utilisant des modes de production particulièrement respectueux de l’environnement peuvent faire l’objet d’une certification. Que les produits issus d’exploitation HVE peuvent faire l’objet d’une mention. » IFEN Institut Français de l’Environnement ISO 14 001 « Ensemble d'exigences normalisées pour un système de management de la qualité, indépendamment du domaine d'activité et de la taille de l'organisme utilisateur, et qu'il soit dans le secteur privé ou dans le secteur public. » www.iso.org HPE Haute Performance Energétique HQE Haute Qualité Environnementale. Construire selon la démarche HQE c’est décider d’intégrer dans le projet les 14 « cibles » regroupées en quatre familles : l’écoconstruction, l’écogestion, le confort, la santé. PALME La démarche PALME : « En matière d’aménagement, la démarche PALME intègre des préoccupations d’ordre paysager, mais aussi de cohérence urbaine, de maîtrise de la circulation des personnes et des marchandises, de maîtrise des impacts sur l’environnement, de préservation de la santé humaine, et de gestion des territoires. » - www.palme.asso.fr PIB Produit Intérieur Brut PLU Plan Local d’Urbanisme lll 55 QUALIPARC Le référentiel Qualiparc comporte 7 objectifs et 15 actions à mettre en œuvre pour les atteindre. Détail des objectifs : 1/ Fédérer l'ensemble des acteurs concernés du territoire 2/ Définir un projet s'inscrivant dans une stratégie globale de développement définie à bonne échelle 3/ Mettre à niveau l'ensemble des parcs d'activités existants 4/ Répondre durablement aux besoins des entreprises 5/ Identifier les attentes des salariés : accessibilité, cadre de vie, services 6/ Le parc d'activités doit être conçu comme une véritable opération d'urbanisme 7/ La conception du parc d'activités doit permettre de minimiser son impact sur l'environnement SARA Société d’Aménagement de la Région d’Angers 56 SCOT Schéma de Cohérence Territoriale SME Système de Management Environnemental (SME) : « composante du système de management global incluant la structure organisationnelle, les activités de planification, les responsabilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources pour élaborer, mettre en œuvre, réaliser, passer en revue et maintenir la politique environnementale ». Cet outil de gestion a pour but de formuler une politique et des objectifs afin de prendre en compte les exigences législatives et les informations relatives aux impacts environnementaux. La certification internationale ISO 14 001 est la reconnaissance officielle d’un SME. SODEMEL Société d'équipement du Département de Maine-et-Loire Contribution du réseau RACINES www.racines49.fr Potentiel de développement dans le domaine végétal et agriculture 1. éco-activités : Agriculture En Maine-et-Loire, il y a 3 % d’agriculture biologique, 1 % de plus que la moyenne nationale. Cependant, ce chiffre est faible au regard de la profession. Il y a des possibilités de développer la filière en termes d’offre et de demande locale : « produire local pour consommer local » la Pollution des Eaux par les Produits Phytosanitaires des Pays de la Loire -Confédération Paysanne -GABB Anjou - Groupement d'agriculture biologique et biodynamique d'Anjou -Germinance (Baugé) : réseau de producteurs de semences biologiques Proposition pour un état des lieux avec agrégation des données existantes : -Artisans et paysans semenciers, associations de producteurs de semences bios -N ombre de producteur par type de production (répartition géographique) -Réseau des AMAP du Maine-et-Loire (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) - SAU en bio (répartition géographique) -é volution des reconversions et des installations ces 10 dernières années - T ypes de distribution des productions (marchés, biocoop, vente direct, AMAP…) -P roblèmes rencontrées pour l’installation : difficultés d’accès à la terre (très prégnant sur notre territoire), d’accès aux emprunts, de possibilité de formations… - ... Créer la demande tout en développant la filière : -Cantines BIO -Restaurant, cafétérias administratives -Formations éventuelles des restaurateurs -Mise en relation / partenariat : producteurs et restaurateurs -Information des citoyens de l’agglomération sur les moyens de consommer des produits locaux biologiques -… Semences Paysannes Soutenir la préservation des semences paysannes, les échanges d’expériences autour des semences (sélections…). Partenaires incontournables : -Chambre d’agriculture -Région Pays de la Loire -Conseil Général du Maine-et-Loire -CREPPEP : Cellule Régionale d'Etude de -Jardins de Cocagne -BIOCOOP : réseau de magasins BIO en France -Paniers de campagne BIO -… 2. éco-activités : Sensibilisation / éducation à l’environnement La sensibilisation et l’éducation à l’environnement constitue un potentiel de développement sur le territoire. L’animation (le développement de projets, l’organisation d’événements,…) et le conseil technico-économique (la formation, l’accompagnement au changement, le prêt de matériel pédagogique…) constituent des missions et donc des emplois. Cette « éco-activité » est transversale à l’ensemble des autres éco-activités et peut être développée et déclinée par thématique (construction, déplacement, agriculture, différentes industries). Cette « éco-activité » existe déjà et est développée de manière institutionnelle (ville d’Angers : maison de l’environnement et autres champs, autres communes, Angers Loire Métropole, Région, Département…), par les nombreux réseaux et associations (réseau du Graine, réseau RACINES, associations membres du réseau et autres associations…), par des sociétés privées, par des coopératives.... Un état des lieux semble nécessaire pour recenser ce qui existe déjà en la matière. Un potentiel de développement est néanmoins nécessaire et possible eu égard à la nécessité de changement et à la volonté de développer des éco-activités. 57 Contribution d’André CHARBONNIER - Chambre d’Agriculture L’agriculture a connu une formidable évolution après la guerre « 39-45 » et des siècles de quasi immobilisme. Ce mouvement a été amplifié par la mise en place de la Politique Agricole Commune de l’union Européenne. La modernisation des exploitations, la motorisation et les équipements en matériels, l’arrivée d’intrants de + en + nombreux, l’amélioration de la génétique, ont fait exploser la production et satisfait les objectifs fixés par l’U.E. Au cours de ce parcours, on a vu apparaître un certain nombre de conséquences négatives, voire désastreuses, dans certains domaines ou territoires La profession et les pouvoirs publics ont commencé à donner des inflexions dès les années 80 pour corriger les méthodes de production et proposer des solutions alternatives pour corriger les excès antérieurs. Agriculture Bio, Agriculture Raisonnée, Irrigation au goutte à goutte, Mise aux normes des bâtiments agricoles et notamment d’élevage. Il reste beaucoup à faire mais la prise de conscience est en cours et la volonté des organisations est présente. Dans le combat engagé actuellement, plusieurs pistes semblent intéressantes à regarder et pourraient intéresser les « éco activités » : 58 Dans le domaine de la production : - L ’agriculture biologique (son développement, son organisation, sa mise en marché, sa valorisation...) - L ’agriculture raisonnée et sa version UE avec l’évolution de la PAC (Il y a plus à gagner en terme d’améliorations en faisant bouger un peu une grande masse plutôt que beaucoup sur une petite quantité). - La filière « bois énergie » (Plantation, production, récupération, transformation en bois de travail, de chauffage). Dans le domaine de la récupération : - Les emballages - Les bâches, ficelles, sac à engrais... - Les pneus, les « ferrailles », etc. - L e compostage en lien avec les communes (boues, déchets verts...). Dans le domaine des services : - Mise en place de formations adéquates - ... Contribution de Marc LEUSIE - INRA Contribution sur le thème des éco-activités en agriculture et alimentation 1. Contexte général L’inventaire des thèmes de recherche concernant les éco-activités et le Développement Durable a montré que le niveau pertinent est l’institution elle-même plus que le laboratoire. En effet, depuis plusieurs années le Développement durable, dans ses dimensions environnementale, économique et sociale est affichée comme objectif stratégique prioritaire par : -l’INRA, Institut de recherches finalisé, qui travaille localement sur l’amélioration des plantes, la microbiologie et l’agronomie. -L a synergie avec les semenciers et pépiniéristes-obtenteurs est également à souligner. -Agrocampus qui œuvre dans l’horticulture vivrière, environnementale et le paysage, ce dernier point lui assurant de fortes interelations avec collectivités, et donc une large fenêtre sur les problèmes d’ordre sociétaux. 3. Les carences et menaces Si les recherches en génétique et en microbiologie peuvent être considérées comme des atouts déterminants dans la lutte contre la pollution et les effets de changement climatique, elles se heurtent à l’incompréhension de l’opinion publique face aux OGM. Cette méfiance qui perdure peut avoir un effet paralysant au moment où la science se révèle plus que jamais nécessaire pour répondre aux défis de survie. Si la dimension environnementale du développement agricole a pu émerger relativement facilement en complément de l’économique (dont la prédominance à la fin du siècle dernier a été reprochée à l’agriculture), la dimension sociale est peu apparente à Angers, alors que s’expriment actuellement la nécessité, de nouveaux modes d’organisation du travail, du transport de la distribution et de la consommation des végétaux, tant au plan local qu’international, et de nouveaux besoins en matière d’éthique. Les concentrations actuelles dans les secteurs d’enseignement et de la recherche pourraient affaiblir le message comme quoi Angers a vocation et dispose des moyens d’être leader sur son secteur. En dépit de la présence de l’ITEPMAI à Chemillé fonctionnant en relation étroite avec la faculté de pharmacie, il y a peu de passerelles entre l’agriculture et la nutrition-santé. -l’ESA, école d’ingénieurs généralistes. Sa grande sensibilité à la sociologie lui permet de s’adapter à la diversité des différents pays angevins, des méthodes et à l’évolution actuelle du contexte agricole. Tous les projets de recherche menés par ces institutions s’inscrivent dans cette finalité, au terme d’une évolution plus ou moins longue. Pour l’INRA, cette préoccupation remonte aux origines de la Station d’Amélioration des fruits, puisque la résistance aux maladies a été l’un des axes prioritaires et que le concept de lutte raisonnée est apparu dès les années 70. La biologie moléculaire y a toujours été considérée comme un outil maîtrisé par les généticiens et non comme une discipline dont la dynamique peut se révéler incontrôlable (reproche formulé par les anti-OGM). Il est donc préférable de mesurer l’impact de ces stratégies sur la dynamique de recherches angevine. 2. Dynamique et atouts -Le nombre important d’UMR associant les institutions dédiées au Développement Durable agricole et l’Université atteste de la puissance de cette dynamique qui a largement contribué à l’obtention de labellisation du pôle de compétitivités. -Des collaborations se sont développées avec la plateforme de biologie moléculaire du CHU. -Profitant du contexte favorable, des formations universitaires ont vu le jour. Tous ces éléments contribuent à afficher clairement Angers comme leader du secteur végétal spécialisé. 4. Suggestions 1/ Poursuivre et renforcer la dynamique de progression des connaissances dans les axes de recherches qui ont contribué à forger les liens privilégiés entre les institutions de recherche et d’enseignement et l’Université, lll 59 essentiellement centrées sur le végétal. Profiter des regroupements en cours (INRA, Agrocampus) pour apporter des contributions originales à la définition et la construction de l’Agriculture à haute valeur environnementale et, ainsi, mieux affirmer les ambitions de la recherche angevine. 2/ S’ouvrir aux dynamiques qui existent : -localement, en nutrition santé, notamment, afin de fournir les bases scientifiques dont Végépolys a besoin pour être à la hauteur de ses ambitions. -régionalement (Nantes), pour que le Végétal spécialisé passe de statut de fournisseur de biomasse à celui d’acteur de valorisation dans le domaine non alimentaire autre que qu’ornemental (concrétisant ainsi l’une des attentes des concepteurs de la fusion du centre Nantes Angers qui recherchent une synergie et non une dépossession de l’un par l’autre). 3/ Utiliser les outils scientifiques et créer des moyens technologiques : -pour valider les propositions empiriques issues de la pratique de l’agriculture biologique et des produits sous AOC ou certification. -pour procéder aux mesures telles que le bilan carbone et en tirer les conséquences en terme de localisation et de transport des denrées. -pour définir et promouvoir des normes commerciales volontaires destinées à faire autorité dans les transactions des acteurs du commerce local et international soucieux de définir et promouvoir des pratiques responsables au plan environnemental et social. (référence aux critères de Bâle) , afin de concrétiser l’ambition pour Angers d’être et de se comporter comme un leader sectoriel. 4/Encourager le développement des recherches en Sciences Humaines et sociales (sur le modèle semi-empirique qui a permis la constitution des UMR en Sciences de la vie ?) (via, par exemple le programme PSDR INRA-région) 60 5. Un objectif fédérateur : Angers, espace de médiation. Compte tenu : -des capacités et de la grande antériorité du dispositif angevin de recherches et d’expertise dans les domaines concernés directement par les éco-activités agricoles et alimentaires ; -du fait que l’organisation et le pilotage de la recherche agronomique locale lui ont évité, en dépit de l’existence de thèmes de recherches en génétiques et de la pratique de la biologie moléculaire, de se trouver directement dans le collimateur des anti-OGM ; -De la tradition angevine de conciliation et d’harmonisation entre des bassins géographiques aux productions et mentalités différentes ; -de la présence d’enjeux divers allant du redéploiement de circuits locaux à la consolidation de réseaux de vente sur les marchés internationaux, sur fond de bilan carbone et d’économies d’énergie ; -de l’évolution prévisible des goûts alimentaires et esthétiques qui devraient logiquement accompagner les mutations techniques et commerciales ; -de l’existence d’enjeux fondamentaux, de méthodes et de pratiques pluridisciplinaires adéquates incluant des SHS. Un dispositif de médiation qui aurait pour but de restaurer la confiance serait bienvenu. Il permettrait de faire dialoguer des acteurs aux intérêts divers, des scientifiques et les consommateurs autour des questions qui se posent entre la Science, la production agricole et alimentaire et la Société. Cette action aurait pour vocation à se traduire dans la définition et la promotion de critères de qualité nouveaux qui, sans perdre de vue la nécessaire rentabilité des acteurs, mettraient en avant les facteurs d’éthique et d’environnement avant de les traduire en normes commerciales. Dans cette démarche, l’utilisation des outils de la biologie moléculaire dans les recherches d’amélioration des plantes spécialisées n’a pas vocation à rester tabou dès lors que ses concepteurs et futurs utilisateurs sont capables de la situer dans une perspective claire sur les plans éthiques et environnementaux. Contribution de Bernard Vinsonneau - CFTC Pour la CFTC, les éco activités ne peuvent se concevoir qu’au travers des 3 piliers fondamentaux que sont : l’économique, le Social et l’Environnemental. Donnons-nous les moyens de cette ambition et prenons l’exemple des éco parcs d’activité. Il ne s’agit pas seulement de créer des parcs pour installer des entreprises, mais d’aller plus loin. Si nous privilégions l’un de ces 3 piliers en négligeant les deux autres, c’est à nos yeux, tout l’édifice qui s’en trouve déséquilibré. Nous pensons qu’il conviendrait que les entreprises candidates se voient proposer l’adhésion à une charte de qualité précisant les normes environnementales applicables sur ce parc, mais aussi l’engagement de ces entreprises de s’inscrire dans une véritable démarche sociale à l’égard de leurs salariés. Cette démarche sociale pourrait concerner les conditions de déplacement, par la mise en commun de différents services comme navette de bus, la création d’une crèche collective, la restauration collective, etc. Ces quelques points mériteraient un plus grand développement. Réduire simplement la notion d’éco-activités uniquement à l’économie, quand bien même nous sommes conscients de la nécessaire mobilisation de tous les acteurs en faveur de l’emploi et de la revitalisation de l’Agglo, serait pour la CFTC avoir une vision réductrice, aussi nous pensons que l’accent n’a pas été suffisamment mis sur l’aspect social. Union Départementale CFTC de Maine et Loire Bourse du Travail : 14 place Louis Imbach - 49100 ANGERS Tél. : 02.41.25.36.90 - Fax : 02.41.25.36.99 e mail : [email protected] 61 COMMENTAIRES D'ANGERS LOIRE MÉTROPOLE ET DU PAYS LOIRE ANGERS Éléments de commentaires de Jean-Claude ANTONINI, président d’Angers Loire Métropole et Daniel RAOUL, président du Pays Loire Angers. À la fin 2007, Angers Loire Métropole et le Pays Loire Angers formulaient cette saisine autour du développement des éco-activités sur notre territoire. À l’époque, sans être confidentiel, ce thème n’était pas encore au cœur des préoccupations des élus, des développeurs et plus largement de la société française. Deux ans plus tard, le contexte national a considérablement évolué. Le Grenelle de l’environnement a largement accéléré la prise de conscience des français sur la raréfaction des matières premières, la nécessité de lutter contre les gaz à effet de serre, les atteintes à la biodiversité et aux paysages. Dans le même temps, nous avons réalisé le fort potentiel de développement dans le secteur des éco-activités. Aujourd’hui, tous les territoires s’interrogent et certains ont d’ores et déjà pris des positions sur certaines niches ou sur certains produits. Au plan international, au lendemain du sommet de Copenhague, chacun peut constater que la prise de conscience de l’urgence climatique est planétaire. Cet événement n’étant que le catalyseur de l’état d’esprit du moment et du changement radical que nous vivons et que Paul Crutzen, Prix Nobel de chimie en 1995, suggère de baptiser période « anthropocène ». Autrement dit, une nouvelle période géologique de l'histoire de la Terre caractérisée par l'influence de l'humanité sur le climat et l'environnement. Entre temps également, la crise financière et économique mondiale a fait son œuvre. Le chômage a partout augmenté : + 25 % entre septembre 2008 et septembre 2009 sur le territoire de l’agglomération. Autant de facteurs qui placent désormais les éco-activités au centre de l’économie et des préoccupations. Concernant la saisine, l’attente de la collectivité était double. D’une part, nous souhaitions établir un état des lieux des forces et faiblesses de notre territoire afin d’établir des propositions pour orienter les forces vives du territoire (entreprises, universités et centres de recherches) vers des pratiques davantage tournées vers les éco-activités et l’éco-responsabilité (aménagement des PAC, charte des entreprises entrant dans PAC, 62 services inter-entreprises). D’autre part, ce diagnostic devait aussi permettre d’orienter nos efforts de prospections vers les secteurs d’activités les plus conformes à nos atouts. Notre préoccupation première, au-delà de l’image et de l’attractivité du territoire étant bien évidemment l’emploi local. Le rapport remis, basé sur l’expertise d’usage des membres du conseil de développement apporte un éclairage complet sur la question des éco-activités. Cette contribution permet de mieux définir les contours de cette filière économique difficile à cerner, compte tenu de sa transversalité. Nous retiendrons quelques éléments saillants en guise de commentaire. 1. Un diagnostic partagé Nous partageons les éléments de diagnostic. Notre territoire se présente avant tout comme une terre d’équilibre, sans leadership dans les greens technologies. Si l’on dénombre quelques 200 entreprises dans ce secteur, force est de constater qu’il n’y pas de leader. Sur le front de l’emploi, certains annoncent déjà qu’un quart des futurs emplois relèveront de l’approche green techs. Sans aller jusque là, nous sommes convaincus que ce secteur est un formidable gisement d’emploi. Nous sommes d’accord pour dire que chacun doit faire face à une montée de la réglementation environnementale. Mais dans le même temps, nous constatons que l’environnement qui était vécu par les entreprises comme une contrainte est désormais majoritairement perçu comme un vecteur d’activité, d’emploi et de profit. Sans doute le plan Ecotech 2012, dans la lignée du Grenelle, propose des pistes intéressantes. Nous avons d’autres atouts : nous prévoyons de grands programmes d’aménagement urbains. La construction de 140 000 m² dans les dix ans à venir. À Angers, notre volonté est en premier lieu de structurer cette démarche vers les éco-activités. La sensibilisation des acteurs doit se poursuivre, elle n’est pas encore suffisante. Pour preuve, on notera que l’enquête lancée auprès des entreprises par le Conseil de Développement n’a pas eu les résultats escomptés. Bien que ne possédant pas d’élément fort et différenciant des autres territoires, nous possédons néanmoins une image positive en matière environnementale. Cette image de ville en pointe en matière de développement durable s’est construite au fil du temps, notamment grâce à l’engagement personnel du Maire d’Angers. Elle s’est bâtie également sur une certaine exemplarité de nos collectivités. 2. La nécessaire exemplarité Aux côtés des entreprises du territoire, de l’enseignement supérieur et de la recherche locale, les collectivités ont fait preuve jusqu’à présent d’une exemplarité que nous pensons incitatrice. Quelques exemples de nos réalisations en termes de bâtiments : le théâtre le Quai, le Centre technique des transports à énergie positive, etc. Nous n’avons pas non plus à rougir des éco-quartiers réalisés (Desjardins) ou en cours d’aménagement (Mayenne /Capucins), des efforts opérés en matière de déplacement, le tramway ou les comobiles. Le plan climat démontre notre volonté d’œuvrer dans le photovoltaïque pour réduire les consommations d’énergie. Et de manière plus globale la mise en œuvre des Agendas 21 et les clauses éco-responsables intégrées dans nos commandes publiques révèlent cette volonté d’exemplarité. Le rapport insiste sur la gestion durable de nos parcs d’activités et la démarche qualité qui doit y être associée. Nous en avons pleinement conscience et nous voulons poursuivre dans cette voie. 3.La structuration du pôle enseignement recherche angevin Il ne saurait y avoir de secteur productif basé sur les éco-activités sans un soutien et des passerelles avec le milieu de la recherche et de l’enseignement supérieur. Or, le pôle angevin reste à structurer. La recherche angevine n’a pas la visibilité suffisante. Il faut sans doute créer des habitudes de travail entre les différentes unités et les différents laboratoires qui n’ont pas encore d’habitude de travail en collaboratifs. Cette approche territoriale et transversale doit pouvoir diffuser au sein du pôle angevin et toutes les énergies doivent être fédérées. Autre obstacle à surmonter : le paradoxe d’une forte demande sociale, d’une part, et d’un manque de financement de la recherche d’autre part. Pour pallier en partie cette difficulté, un appel à projet pourrait permettre d’accompagner les laboratoires et les entreprises innovants dans le domaine des éco-activités, sur une niche particulière et différenciant pour le territoire. L’économie résidentielle, ou pour le dire autrement, le marché local doit aussi être porteur de cette démarche et il reste à mobiliser pour stimuler le développement des éco-activités. Ainsi-au-delà de l’exemplarité des collectivités, les forces vives doivent aussi être des « agents propagateurs » des commandes innovantes et des achats éco-responsables. Plus le territoire sera impliqué plus le développement de l’économie productive sera facilitée. 4. Valoriser nos atouts À côté du constat partagé d’un territoire qui n’a pas grand chose de discriminant le rapport met clairement en lumière l’intérêt de valoriser la « pépite » de notre territoire que représente l’Agence de l’environnement et de la Maîtrise des énergies (ADEME). Il paraît clair que les collectivités doivent pouvoir tirer davantage profit de la présence du siège de l’agence nationale. Elles ont à développer le conventionnement et faire de notre territoire une terre d’expérimentation. Il y a là un avantage concurrentiel important dont nous devons en attendre des bénéfices. 5.Des éco-activités au green business, la structuration des filières Les filières sont récentes et pas encore structurées. Qu’elles soient appelées écotechnologies, écotechs ou greentechs, elles se distinguent pas la valeur ajoutée environnementale (VAE) qu’elles produisent. Au-delà de la terminologie, l’idée majeure réside effectivement dans le transfert de technologie. D’autres sur le territoire ont déjà pris de l’avance. Le nouveau cluster éco-origine du Grand-ouest créé à Rennes par plusieurs universités et organismes consulaires dont la CCI de Maine-etLoire. La Chambre de commerce et d’industrie a également lancé un club environnement fort de 250 membres. Elle prévoit de rassembler ainsi quelques 200 entreprises qui travaillent dans le domaine des éco-activités sans pour autant se connaître. Elles pourraient sans doute aller plus loin ensemble. Nous devons sans doute nous appuyer sur cette initiative pour accompagner les entreprises désireuses à s’engager dans les éco-activités. 63 6. Vers un cluster local ? Ce rapport a également le mérite d’affirmer qu’un « cluster » devra reposer avant tout sur le potentiel Enseignement Supérieur et Recherche (notamment végétal) et non sur le tissu économique existant, puisqu’il n’existe pas véritablement d’acteurs ou d’activités locales, à rayonnement national et international (en dehors de l’ADEME bien sûr). D’ailleurs, une importante action de promotionprospection des filières des éco-activités a été engagée. Portée par Angers Loire Développement, le Comité d’expansion et la CCI, elle se déroulera sur les deux ans à venir. Le fonds disponible a été mis à disposition par le Fonds de revitalisation du territoire (FRT), lui-même constitué par les entreprises ayant mis en œuvre un plan de sauvegarde de l’emploi. Ce projet mutualisé à l’échelle du bassin de vie se justifie simplement par la nécessaire valorisation des ressources, la diversification du portefeuille d’offres de produits et de services et la nécessité d’atteindre une masse critique pour produire un effet levier. Les cibles ont déjà été définies : eau, recyclage, SAV, maintenance, entreprise de service à l’environnement, etc. Tous ces développements ne pourraient voir le jour si les collectivités ne se dotent pas en interne de moyens pour répondre à ces nouveaux besoins. C’est ce qu’elles sont en train de faire, par des redéploiements d’effectifs. Du côté 64 d’Angers Technopole, un recrutement est en cours pour permettre l’émergence des filières de recherche. Tandis qu’à Angers Loire Métropole la direction générale en charge de l’économie et de l’emploi va être redimensionnée afin de structurer les filières. Même si la saisine n’était pas forcément très précise, la contribution n’oriente peut-être pas suffisamment les collectivités sur des choix stratégiques délibérés, comme pourrait être par exemple, sur le plan économique, de tirer prioritairement profit de la filière végétale une spécificité angevine en matière d’éco-activités. Enfin, pour conclure, il restera à répondre à la question de savoir si notre image, notre exemplarité, associées à la valorisation de certains de nos atouts tels que l’ADEME suffiront grâce à un travail en transversalité au déploiement des éco-activités ou s’il faudra prendre la voie d’une spécialisation vers tout ou partie des pistes évoquées par le rapport : le végétal, la performance énergétique des bâtiments, les déchets et le recyclage, ou encore l’électronique. Le territoire aura à choisir l’une des deux stratégies. Sinon, son choix s’opérera par défaut. En mobilisant l’alliance des talents et des énergies du territoire, les forces vives (entreprises, centre de recherche et organismes de formation et collectivités), nous avons toutes les clefs pour y arriver. NOTES 65 66 Impression : Norbert Plot - Février 2010 Crédits photos : © Ville d'Angers - Th. Bonnet / © Angers Loire Métropole - Julien Rebillard / © Angers Loire Métropole - Antonio Bozzardi / © Institut National d’Horticulture © Angers Habitat / © Chambre d'Agriculture de Maine-et-Loire / © Mairie d’Écouflant / © Photothèque VEOLIA - Nicolas Vercellino / © SODEMEL / © VEGEPOLYS - E. Rousseau / © INRA Création : www.lecerKle.com