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02
du pays et de l’agglomération d’Angers
03
04
Le Conseil de Développement
Créé par la Communauté d’Agglomération
Angers Loire Métropole et le Pays Loire Angers
- espace de vie de 300 000 habitants -, le Conseil
de Développement est un lieu de dialogue
entre acteurs économiques, sociaux, culturels,
associatifs… qui se réunissent pour partager
leurs regards sur les choix d’aménagements et
de développement du territoire, pour aujourd’hui
et pour demain.
Une saisine d’Angers Loire Métropole et du Pays Loire Angers
En fin d’année 2007, Angers Loire Métropole
et le Pays Loire Angers ont demandé au
Conseil de Développement de porter un regard
sur les potentialités de développement des
éco-activités sur le territoire. Cette saisine
porte sur la question de savoir « quelles
sont les opportunités d’activités et d’emploi
local, liées à l’émergence des préoccupations
environnementales ».
Extrait de la saisine :
« Affiner les potentiels de développement, les créneaux ou
niches de marché sur lesquels notre territoire pourrait avoir
une opportunité de développement dans le domaine des
éco-activités. Comment ouvrir des champs d’investigations
nouveaux ? Quelle consistance économique donner à
ce terme d’éco-activité ? Le Conseil de Développement
doit aider la collectivité à y voir clair sur une montée en
puissance d’un pôle économique constitué. Quels conseils
peuvent être formulés au-delà des réalisations publiques
et de l’image pour accroître l’effet de concentration
économique autour de ce domaine d’activités ? »
Angers Loire Métropole formule trois attentes
particulières :

Une étude et des propositions concernant le
tissu économique existant au travers d’une
analyse portant notamment sur :
- L ’aménagement des parcs d’activités (Angers/
St-Léger et Angers-Est-Pôle 49).
- L ’engagement des entreprises s’installant
dans un nouveau parc d’activités à travers
la signature d’une charte.
- L ’organisation de services inter-entreprises
au sein des parcs d’activités.

Une étude et des propositions concernant
les entreprises à développer ou à prospecter
(développement exogène) :
- Q
uels sont les points forts du territoire
s’agissant d’éco-activités et d’éco-services ?
Quels sont les points saillants du tissu
économique angevin à valoriser et
accompagner ?
- Q
uelles sont les faiblesses de notre
territoire ? Comment les corriger ? Quels sont
les domaines à fort potentiel sur lesquels
l’agglomération devrait se positionner ?
Production énergétique ? Éco-construction ?...

Un diagnostic des forces vives du territoire
d’Angers Loire Métropole dans le domaine des
éco-activités (forces vives = secteur économique
mais aussi universitaire et scientifique).
Éco-activités : de quoi parle-t-on ?

Définition des « éco-activités »
L’OCDE* définit les éco-activités comme : « les
activités des entreprises qui produisent des
biens et des services capables de mesurer, de
prévenir, de limiter ou de corriger les atteintes
* Organisation de Coopération et de Développement économique
à l’environnement (la pollution de l’eau, de l’air,
du sol, ainsi que les problèmes liés aux déchets,
aux bruits et aux écosystèmes) ». 
05
Angers Loire Métropole souhaite cependant
que l’approche soit élargie à « l’ensemble
des activités économiques s’inscrivant dans
des processus de conception, de production,
de commercialisation/diffusion de biens et
services prenant en compte les contraintes
et les opportunités liées aux préoccupations
environnementales (de l’éco-conception à l’éco-pôle,
en passant par l’éco-procédé…) ».

Approches des éco-activités
Il convient de définir et d’identifier comment
est abordée la place de l’environnement dans
l’économie. De multiples vocables s’y rapportent
et se chevauchent.
d’activité économique qui pourraient s’exclure
de cette question.
2/ Approche
par le site de production
Toutes les unités de production sont confrontées,
quelle que soit la nature de la production,
à des injonctions nouvelles par rapport à
l’environnement :
-L’adaptation à l’évolution des normes
environnementales, les démarches de
certification, le management environnemental.
-La gestion des nuisances locales et des
rapports de l’entreprise avec son voisinage.
par l’activité
-La gestion des flux (énergie, eau, matières
premières).
Le secteur des éco-activités comprend :
Cette approche concerne tous les secteurs
économiques, chacun ayant ses caractéristiques
et ses contraintes propres. Il s’agit ici de la
gestion de l’unité de production elle-même.
Indépendamment de ce qu’il produit, tout
établissement génère des nuisances, des
déchets, consomme de l’énergie et des matières
premières. Leur gestion est à l’évidence un
aspect important du management, mais cela
ne constitue pas, en soi une modification ou
une inflexion de la nature de l’activité elle-même,
ni de la nature de la production. On ne
l’abordera donc pas dans ce document.
Nous nous y intéresserons cependant si les
changements dans le management du site de
production sont un facteur de déclenchement
d’un questionnement stratégique plus large de
l’entreprise. Ce questionnement peut porter, par
exemple, sur les process qu’elle met en œuvre
ou sur la nature de la production, sur l’analyse
du cycle de vie de ses produits.
1/ Approche
-les éco-industries : métiers de l'environnement (eau,
air, sol, déchets, bruit) ;
-certains secteurs de l'énergie : maîtrise de l'énergie,
énergies renouvelables, technologies associées à
l'énergie pour les bâtiments et les transports, habitat
« sain » (utilisation de matériaux naturels ayant moins
d’impacts sur la santé) ;
-les activités de services et conseils liées à l'énergie
et à l'environnement (conseil, diagnostic, certification,
médiation environnementale, éco-conception, écomarketing, etc.) ;
-la gestion des risques (risques naturels, technologiques,…).
Il s’agit, selon cette définition, des entreprises
dont le métier est clairement l’un des aspects
de l’environnement. Elles sont repérées, pour la
plupart, par des codes d’activité précis.
Mais un second niveau ne doit pas être oublié :
les secteurs qui sont plus directement impactés
par les évolutions en cours. C’est-à-dire ceux où
des niches, des produits et des services nouveaux
sont ou peuvent être créés : la construction, les
transports (véhicules et systèmes) et déplacements,
la biomasse notamment lorsqu’elle touche au
domaine du végétal, …
Ce second niveau introduit une vision très large
de la question. Il y a en effet peu de secteurs
06
3/ Approche
par les technologies
Les éco-technologies (ou écotechs, cleantechs).
Ce sont les technologies ayant une valeur ajoutée
environnementale, quel que soit le secteur
d'activité dans lequel elles s'appliquent. Elles
regroupent les techniques et les services
industriels qui utilisent les ressources naturelles,
l’énergie, l’eau, les matières premières avec
une perspective d’amélioration importante de
l’efficacité et de la productivité. Cette approche
par les éco-technologies s’accompagne d’une
réduction systématique de la toxicité induite
et du volume de déchets. Elle assure une
performance identique ou supérieure aux
technologies existantes.
façon optimale les technologies permettant de
réduire les impacts environnementaux. Mais,
cette appellation est sujette à caution si, comme
c’est toujours le cas, l’appellation est attribuée
par le fabricant lui-même (Greenwashing).
À titre d’exemple, le ramassage et le traitement
quotidien des déchets ménagers et industriels
relèvent des éco-industries : on ne parle de
« cleantech » ou d’« éco-activité innovante » que
lorsqu’un procédé innovant de ramassage ou de
traitement est conçu et mis en œuvre.
L’écoconception vise à optimiser le rapport
efficience/coût environnemental dans la démarche
de définition du produit lui-même et de ses
conditions de production et de destruction.
L’écoconception est, à priori, applicable à tous
les secteurs de production. Elle s’appuie sur les
méthodes d’Analyse de Cycle de Vie (ACV).
4/ Approche
par les produits
Un éco-produit / un éco-service est issu d’un
process de production mettant en œuvre de
L’objet de la présente contribution
Il semble pertinent au Conseil de Développement
d’explorer, dans un premier temps, le champ
des éco-industries et des services associés.
Puis, il faut s’intéresser à l’ensemble du tissu
économique pour repérer les principaux secteurs
de l’activité économique locale directement
impactés par les questions d’environnement et
d‘énergie.
Il convient de n’écarter à priori aucun domaine
de l’économie locale de cette mise en question.
Notons, à ce stade, l’effet du temps sur cette
évolution de l’approche. La saisine, formulée fin
2007 par la collectivité, soulevait fort justement la
question sous l’angle des niches à explorer. L’effet
de la crise, de la montée en puissance dans nos
esprits des préoccupations environnementales,
les inéluctables conséquences qui en résultent sur
les domaines économiques et sociaux justifient
que le propos soit élargi.
Il s’agit de repérer les besoins/opportunités
provenant de l’émergence de l’environnement
dans l’activité économique. Il nous faut tenter de
déterminer quels sont ces besoins/opportunités,
de nature à conforter ou développer l’activité
économique du territoire angevin.
La commission a donc en premier lieu exploré
les activités et les entreprises repérées dans
les domaines traditionnels de l’environnement,
celles dont les métiers concernent plus
particulièrement les déchets, l’eau, les énergies
renouvelables…
Ensuite, elle a cherché à identifier les entreprises
et les activités qui explorent des domaines
nouveaux, qui élaborent des produits et des
services novateurs et qui relèvent des mêmes
nomenclatures d’activité.
Puis, elle s’est intéressée aux secteurs
d’activités ne ressortant pas directement de ces
nomenclatures, mais qui recèlent des potentialités,
plus ou moins exploitées, de développement au
regard des questions environnementales.
Enfin, elle a recherché les conditions à réunir au
sein des parcs d’activités (en projet, en cours ou
existants) de nature à créer un contexte général
favorable au développement endogène des
entreprises.
Ainsi, la commission a tenté de mettre en évidence
les acquis locaux et les choix qui pourraient
orienter l’activité économique locale vers une
sortie de crise grâce à des activités nouvelles
relevant de la prise en compte des questions
d’environnement. Ces choix s’inscriraient donc
dans les orientations et la dynamique issues du
Grenelle de l’environnement.
07
La méthode de travail
Constitution d’une commission
Limites de cette contribution
Une commission chargée de porter cette
réflexion a été constituée début 2008 par
appel au volontariat. La composition de cette
commission a été actualisée en début 2009
après le renouvellement partiel du Conseil de
Développement1.
La commission souligne le fait qu’elle ne
dispose ni du mandat des élus, ni des
compétences et des moyens d’un consultant
pour effectuer des études de marché, formuler
des avis et des propositions sur un thème de
cette ampleur. En particulier, elle n’a pas eu la
possibilité de proposer des données chiffrées
pertinentes. En effet, s’agissant d’un domaine
nouveau et mouvant, le plus souvent, ces
données n’existent pas. Ce document doit être
apprécié à cette mesure. Son intérêt réside
essentiellement dans le fait qu’il exprime la
vision d’un groupe de personnes disposant
d’une expérience et/ou d’un statut leur
procurant une certaine capacité à analyser les
multiples apports dont ils ont pu bénéficier. 
Méthode2
Durant toute cette période se sont succédées :
-des auditions des acteurs locaux et des
experts extérieurs ;
-des rencontres en petit groupe sur des sujets
spécifiques ;
-des études et des recherches de données
individuellement ou en sous-groupe ;
-deux enquêtes lancées par la commission,
l’une à destination des entreprises, l’autre
vers les laboratoires, centres de recherche et
établissements d’enseignement supérieur ;
-la participation d’un ou de plusieurs membres
de la commission à des colloques en rapport
avec le sujet traité.
Les réunions de la commission ont eu pour objet :
-la définition du cadre de travail, des auditions
à solliciter, des recherches à conduire ;
-l’audition des acteurs locaux, des experts
extérieurs sollicités et des sous-groupes
internes à la commission et la mise en
commun des conclusions à en retenir ;
-la discussion des propositions issues de
ces travaux.
Toutes ces rencontres et réunions ont fait
l’objet d’un compte-rendu écrit remis à tous les
membres.
Le Bureau du Conseil a été informé régulièrement
des orientations et de l’avancement des travaux.
Un point d’étape a été réalisé à deux reprises
avec les élus d’Angers Loire Métropole.
08
1
Cf. annexes : composition de la commission et calendrier des réunions
2
Cf. annexe : résumé des travaux de la commission éco-activités
NOTES
09
10
11
1
Contexte général
1.1
La montée en puissance des questions environnementales
Nul ne peut ignorer la montée en puissance
des questions environnementales dès lors que
l’on s’interroge sur l’avenir. Le temps n’est
plus à une demande vaguement nostalgique
de conservation d’une époque idéalisée. Les
questions se posent aujourd’hui en terme de
mesure et de maîtrise des effets des activités
humaines sur le capital naturel qui les a fait
naître et qui conditionne leur avenir.
Les principales interrogations concernent :
Les
changements climatiques. Ils sont
maintenant vécus comme une certitude. Ils
vont modifier de nombreux équilibres à une
vitesse que notre Terre et notre humanité
n’ont jamais connue et qu’il convient de
limiter à un niveau supportable, en mettant
en place des politiques d’adaptation.
L’épuisement des gisements de pétrole et de
gaz, vecteur principal de nos économies depuis
le début du déclin du charbon, en France, vers
les années 1950. Les récents soubresauts
des prix, consécutifs à l’augmentation de
la demande des pays émergents, même
temporairement réduits par la crise mondiale
que nous connaissons, donnent corps à cette
mutation. Elle se traduira par une élévation
importante des prix, une modification des
rapports de force internationaux et par
conséquent, par des évolutions profondes
des certitudes et des usages.
La
réduction de la disponibilité de
matériaux fossiles autres que les ressources
énergétiques, les métaux en particulier, par
raréfaction de la ressource ou élévation des
coûts (le cadmium, les métaux ferreux, le
cuivre, l’aluminium, …).
Les atteintes massives à des ressources
considérées jusque-là comme pratiquement
inépuisables : la ressource en eau, les sols,
la ressource halieutique, le capital biologique
en général, localement la « respirabilité » de
l’air dans les plus grands centres urbains du
monde.
12
L’accumulation des déchets, des rejets et leur
nocivité pour la santé humaine, animale et
végétale, la qualité de l’eau et des sols, la
dénaturation des paysages et des espaces
naturels.
La montée des risques de catastrophes de
grande ampleur : marées noires, risques
nucléaires, pollutions chimiques, mouvements
des sols consécutifs à l’exploitation minière
et aux aménagements lourds tels que les
grands barrages… Les extrêmes climatiques
sont exacerbés et de plus en plus fréquents
(inondations, sécheresses,…). Les migrants
climatiques deviendront de plus en plus
nombreux.
La destruction de sites et de paysages, mais
surtout l’altération ou la modification profonde
d’équilibres et d’écosystèmes, lourds de
conséquences pour la survie de nombreuses
espèces animales et végétales.
L’augmentation
rapide de la population
mondiale (de 1,5 à 6 milliards en un siècle
avec un plafonnement à 9 milliards prévu en
2050) entraîne une forte augmentation de la
pression sur les ressources naturelles et tout
particulièrement sur la demande de produits
alimentaires. Nourrir la population mondiale
tout en faisant face aux insupportables
inégalités actuelles, devient une question
centrale. Elle donne une actualité brûlante
à la question des différents usages de la
biomasse terrestre (des aliments ou des
agro-carburants), aux questions relatives aux
modes de production agricole et à la qualité
des produits alimentaires.
Ainsi, nous sommes insensiblement entrés
dans l’ère de l’anthropocène (Paul Crutzen,
2000), c’est-à-dire l’ère de l’histoire de la Terre
où l’humanité elle-même est devenue une force
« géologique ».
1.2
Le développement durable, ligne directrice des politiques publiques
Le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992,
a introduit les questions environnementales
en tant qu’élément majeur des politiques
publiques. Elles s’inscrivent désormais, aux
côtés des questions économiques et sociales,
mais avec des traductions opérationnelles
encore balbutiantes, comme l’un des trois piliers
incontournables de notre devenir commun.
Même s’il est l’objet de doutes, de controverses
et souvent d’utilisations abusives, le terme
« développement durable » a été la ligne directrice
de politiques coordonnées, d’ampleurs et de
consistances très variables, tant à l’initiative
des États, des collectivités territoriales que
des entreprises privées. Il y a maintenant près
de dix ans que des collectivités ont élaboré
et mis en œuvre des « Agendas 21 » proposés
lors du sommet de Rio pour donner corps à ce
mouvement vers un développement soutenable3.
L’environnement est l’un des trois piliers du
développement durable avec l’économie et le
social.
Environnement
Vivable
Viable
Durable
Social
Équitable
Économie
Les fondamentaux du développement durable
1.3
De nouveaux signaux
De nouveaux signaux forts émergent aujourd’hui
sur les questions d’environnement. L’évolution la
plus importante est probablement celle de l’opinion
publique. Au départ, les initiatives en faveur du
développement durable restaient cantonnées à
quelques précurseurs. Aujourd’hui, l’idée qu’il
faut agir, encore confuse dans son expression,
est maintenant largement partagée. Elle est
accompagnée parfois d’une certaine crainte des
conséquences sur le mode de vie, d’autres fois
d’un sentiment d’impuissance devant l’ampleur
des mutations nécessaires pouvant conduire à
des comportements irrationnels.
Au niveau national, cette émergence a été
entérinée par le « Grenelle de l’Environnement ».
C’est un événement considérable en ce sens
qu’il consacre l’environnement comme un
domaine majeur des politiques publiques.
Pour la première fois, la puissance publique,
les acteurs de l’économie, les scientifiques, le
monde associatif ont pu discuter de l’ensemble
de la problématique environnementale. Ils ont
mis en évidence un large consensus sur l’analyse
des situations. Le caractère exceptionnel de ce
consensus doit être souligné, bien plus que
les inévitables et utiles divergences quant aux
3
solutions à promouvoir et sur l’ampleur des
suites à y donner.
Depuis 2008, nous sommes entrés dans une
crise mondiale. D’abord identifiée comme le
produit des seuls graves dysfonctionnements
de la sphère financière, celle-ci apparaît
maintenant clairement comme une crise du
système global. Elle apparaît aussi comme la
fin d’une période historique de développement
porté par une énergie abondante, bon marché
et par l’accélération des échanges. L’idée est
maintenant largement partagée que l’économie
ne pourra pas redémarrer sur les mêmes
bases. Nous devons collectivement inventer ce
que seront les fondements et les mécanismes
d’une nouvelle ère de l’histoire humaine. Quelle
sera la part des « technologies vertes » dans ce
nouveau système ?
Dans la sphère économique, les questions
environnementales font l’objet, depuis quelques
décennies et avec une forte accélération
ces dernières années, de réglementations,
de normes, de certifications. Celles-ci sont
intégrées, bon gré mal gré, comme de nouveaux
critères de management. 
ême si cela n’est pas au cœur du travail de notre commission, il est utile de noter ici les ambiguïtés et parfois les manipulations qui résultent des
M
difficultés de la traduction en français de l’expression initiale « sustainable development » devenu, suivant les auteurs, « développement durable » ou
« développement soutenable ».
13
Suivant les secteurs et les entreprises, ces
données nouvelles sont parfois apparues
comme un facteur de renchérissement des coûts
et de dégradation de positions concurrentielles.
Elles étaient parfois même perçues comme
une menace pour la pérennité de l’entreprise.
Même si cela peut encore être la perception de
certaines petites entreprises, ce sentiment est
maintenant révolu et l’environnement devient un
critère de management.
Telle est la question posée. Ajoutons que la
crise économique, installée depuis plusieurs
mois et pour une durée imprévisible, apporte
une note nouvelle. Pour les uns, elle oblige à
plus de sélectivité des politiques publiques
vers les questions centrales de la relance, pour
d’autres, elle est un des signaux de la fin d’un
modèle et une opportunité pour une relance sur
des bases plus durables et soutenables. On n’a
jamais autant parlé de virage vers une nouvelle
orientation de l’économie, de « green techs » et
de relance verte.
2
Contexte angevin
Au plan économique, le paysage local a vécu
des évolutions fortes et parfois douloureuses.
L’aventure
économique
et
sociale
de
l’électronique marque les esprits autant que les
statistiques de l’emploi. Mais dans la même
période, le Pôle Végétal est reconnu « Pôle de
compétitivité à vocation mondiale». Il est de plus
en plus identifié comme un secteur d’espoir,
objet de toutes les sollicitudes.
Souvent considéré comme une source de nouvelles
contraintes pour les entreprises, l’environnement apparaît
maintenant comme un vecteur d’activité, d’emploi et
de profit.
Que peut-on en attendre pour l’économie angevine ?
Les éco-activités constituent-elles une piste pour
contrebalancer les difficultés économiques et les
pertes d’emploi d’autres secteurs ?
L’émergence des questions environnementales
et de leurs incidences sur l’économie, le
social et l’organisation de l’espace a déjà
été prise en compte à travers notamment les
documents stratégiques ou de planification
territoriale comme le Plan d’Aménagement et
de Développement Durable (PADD) du Schéma
de Cohérence Territoriale (SCoT).
Les messages des collectivités, l’image d’équilibre
du territoire, son économie diversifiée peuvent-ils
être la base d’une stratégie organisée au regard
de ce nouveau développement ?
D’une manière plus volontariste et afin de s’inscrire
résolument comme acteur responsable, Angers
Loire Métropole a élaboré son Agenda 21, après
celui de la Ville d’Angers.
Ces questions sont au cœur de la saisine du
Conseil de Développement.
14
Peut-on, localement, prolonger la démarche de la
collectivité tout en dopant l’activité économique ?
1
Données nationales
4
Un constat s’impose d’emblée. Il existe peu de données chiffrées concernant la place des éco-activités
dans l’économie.
1.1
500 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial à l’horizon 2010
Les économistes annoncent un chiffre d’affaires
mondial des biens et des services pour la
protection de l’environnement de 500 milliards
d’euros à l’horizon 2010. Ils prévoient une
croissance de 5 % à 10 % jusqu’en 2020.
Ces données, très générales, sont également
sujettes à de nombreuses interrogations quant
à leur solidité et leur valeur comparée d’un
pays à l’autre. Elles ont cependant le mérite de
montrer l’importance et le fort développement
de ce secteur. Le marché européen est estimé
à 227 Md€ (en 2004) dont 145 Md€ pour la
gestion des pollutions et 82 Md€ pour la gestion
des ressources.
1.2
400 000 emplois directs en France
Selon l’IFEN, les éco-activités au sens de la
définition de l’OCDE représenteraient environ
400 000 emplois directs en France. Leur chiffre
d’affaires est de l’ordre de 60 milliards d’euros
et leur croissance de l’ordre de 5 % par an depuis
15 ans, soit plus du double de la croissance
moyenne de l’économie. Mais il ne s’agit que
des emplois directs, repérés à partir des codes
NAF des entreprises. Les métiers et les produits
et services liés à l’environnement et disséminés
dans l‘ensemble de l’économie ne sont pas pris
en compte.
les marchés des éco-activités en 2006 en france
domaines
marchés (en m€)
%
Déchets
Dont collecte
Dont traitement et recyclage
17 542
8 372
9 170
33
16
17
Eau et assainissement
Dont installations / équipements
Dont distribution et traitement
16 112
9 335
6 777
2 741
30
18
13
6
énergie
16 533
31
TOTAL
52 827
100
Divers
(Risques / Bruit et vibrations / Traitement
et dépollution des sols / Management
environnemental / Nature et paysages)
La répartition géographique de ces activités
répond à deux logiques :
- c elle de la proximité : une partie notable des
emplois est répartie sur le territoire au prorata
des besoins locaux, c’est-à-dire sensiblement
en fonction de la population locale. Par
exemple, on collecte les déchets là où ils sont
produits et on les traite au plus près du lieu de
production.
- c elle de vocations locales qui dépendent
parfois de données concrètes : les friches
industrielles dans le Nord de la France, le
poids du secteur de la chimie en RhôneAlpes, le poids du secteur des services
en Ile-de-France, parfois des volontés des
responsables politiques et économiques.
4
Sources : IFEN, BCG, CCI, COSEI, CCI 49 (tableau)
15
1.3
Plus 600 000 emplois directs et indirects prévus entre 2009 et 2020
Selon une étude commandée par le Ministère
de l’Écologie début 2009 au cabinet BCG,
les 15 grands programmes du Grenelle vont
« participer à la relance de l’économie de
manière substantielle, en générant une activité
sur douze ans d’environ 450 milliards d’euros,
financés à hauteur de 170 milliards d’euros
par l’État et les collectivités territoriales » et
autofinancés jusqu’à 45 %, grâce aux économies
d’énergies par exemple. Le BCG se veut même
plus optimiste que les prévisions du ministère
concernant la création d’emplois, qu’il chiffre à
« plus 600 000 en moyenne (en comptant les
emplois directs, indirects et les intérimaires)
sur la période 2009-2020, principalement grâce
aux projets d’infrastructures, dans le secteur
du BTP. » Au-delà, les travaux de maintenance
devraient également assurer 100 000 emplois
pérennes.
Selon les estimations de ce cabinet, le pic
concernant l’activité économique serait atteint en
2013 avec 46 milliards d’euros, dû principalement
au secteur du bâtiment, pilier de cette croissance
verte, tandis que 735 000 emplois seraient
créés en 2018 avant de retomber à 650 000
en 2020.
Extrait du plan stratégique Ecotech 20125
« Dans la mouvance du Grenelle de l’environnement, le
Ministère de l’Industrie a commandé une étude visant
à produire des éléments d’une politique industrielle en
faveur des éco-industries. L’étude fait l’analyse stratégique
de 14 filières éco-industrielles et met en évidence les
domaines où la France est déjà bien positionnée, ceux
qui sont en développement fort, ceux enfin qui recèlent
un certain potentiel au prix d’investissements élevés
ou de ruptures technologiques. Après avoir signalé que
c’est toute l’économie française qui est concernée par
la problématique environnementale et énergétique, elle
propose quatre piliers pour une « révolution industrielle
verte ».
gisements d’amélioration de la France en matière
d’environnement et d’énergie : l’efficacité énergétique
des bâtiments, la filière biomasse, la valorisation et le
recyclage des déchets…
Promouvoir et consolider le leadership des entreprises
françaises du secteur de l’environnement : l’eau et
l’assainissement, la préservation des milieux et de la
biodiversité.
Inciter à l’écoconception. »
Commentaire de la commission : il s’agit d’une approche
nationale de la question qui ne peut évidemment pas être
transposée tel quel au niveau local. Elle met cependant
en évidence quelques pistes qui mériteraient une
attention particulière de la région angevine pour orienter
son activité au regard de ces orientations stratégiques et
le cas échéant, bénéficier des financements qui peuvent
y être liés.
Bases statistiques variables et incertaines,
difficultés à délimiter le secteur, identification
parfois difficile des entreprises qui sont à la limite
du domaine… Une réalité s’impose cependant :
le secteur des activités liées à l’environnement
est en fort développement et il est probable que
ce rythme sera soutenu pendant de nombreuses
années.
Engager la France dans de grands paris industriels :
le photovoltaïque, la capture du CO2, le véhicule
décarboné, l’éolien off-shore…
Industrialiser les filières qui constituent les principaux
16
5
http://www.minefe.gouv.fr/presse/dossiers_de_presse/081202ecotech2012/som_081202ecotech2012.php
2
Région angevine, état des lieux des éco-activités
2.1
200 entreprises liées aux éco-activités, mais pas d’entreprises leader
En Anjou, on évalue à 200 les entreprises liées
aux éco-activités, dont 100 à valeur technique
ajoutée.
Le territoire angevin possède une entreprise
leader, Veolia Triade, Centre de traitement
des déchets électriques et électroniques de
l’ouest de la France. Au-delà, il ne possède pas
d’autres entreprises ou de groupes d’entreprises
leaders dans leur domaine ou ayant une activité
dépassant le traitement local des aspects
environnementaux. À ce titre, l’avantage
concurrentiel ou de notoriété de notre territoire
est faible. Il n’y a pas eu, jusqu’à ce jour, de
politique de développement volontariste des
éco-activités en Anjou. Toutefois, une telle
politique est engagée depuis quelques mois, en
concertation entre Angers Loire Développement
et le Comité d’Expansion Economique. Tout
comme la CCI encourage plus fortement depuis
ces derniers mois, les entreprises à se positionner
sur ce marché.
On notera que le tableau situé ci-dessous
ne contient que les établissements qui
appartiennent aux codes NAF « éco-activités »,
à l’exception de SCANIA. Or, d’autres secteurs
sont concernés par ces questions.
les entreprises liées aux éco-activités sur le pays loire angers
Déchets
 60 entreprises
 950 ETP
 Brangeon, Onyx,
Opérateurs
de traitement
Fournisseurs
d'équipement
eau
Sita, Ecodis,
Goubard, Anjou
Général Recyclage,
Paprec, …
 DEEE : Véolia
Triade
 SCANIA (500 ETP)
 CMAR (35 ETP)
 18 entreprises
 450 ETP
 Hydrovide (80 ETP)
 Ortec Environnement
air
bruit
Marginal
 Calona Purflo
 Huwer Hydrovide
(10 ETP)
 Hydrovideo (35 ETP)
sols

énergies
orillon
M
SAS
Marginal
 Thermal
Ceramics
de France
 Delta Neu
Prestataires
de services
supérieurs
Prestataires
multiservices
 IRH Environnement (50 ETP)  Impact
 ECE Environnement  Vu d’ici
quascop
A
(25 ETP)
 ISL (9 ETP)
 NOVEA
ENERGIES
(2 ETP)

(3 ETP)
 SAFNOR
 Aquascop (25 ETP)
 Anjou Valorisation
 ISL (9 ETP)
 DB
acoustique
(2 ETP)
& environnement (20 ETP)
Angers Loire Développement – étude Katalyse – Janvier 2006
Commentaire de la commission : il convient d’ajouter à ce tableau, dans le secteur des déchets, des
entreprises du secteur de l’économie sociale qui jouent un rôle significatif : Envie-Anjou, Arceau-Anjou,
Emmaüs, Apivet.
17
On citera en particulier le secteur du bâtiment
et ses équipements, celui des transports en
général et de l’automobile en particulier.
Les secteurs de l’énergie (production et
équipements), des productions végétales et
de l’agriculture, l’industrie manufacturière en
général, la plupart des services, notamment
l’ingénierie, sont également concernés. Ils
peuvent être concernés de diverses manières :
l’énergie, les matières premières, les intrants
en général, les procédés de fabrication, voire la
nature même de leur production ou l’évolution
de leurs marchés.
Devant cette difficulté à cerner le périmètre
pertinent et en l’absence, sinon l’impossibilité,
de définition statistique convenable, la
commission a lancé une enquête auprès des
entreprises locales pour appeler celles qui se
sentent concernées, à se faire connaître. Le
résultat6 contient des informations utiles, mais
n’est pas à la hauteur de ce qui était espéré.
2.2
L’enseignement supérieur : une offre très développée
Le territoire angevin possède un dispositif
d’enseignement supérieur très développé,
notamment dans les domaines du végétal et de
l’agriculture. On y trouve un nombre important
de diplômes7 qui comportent, à un niveau
significatif, un rapport avec les questions
d’environnement :
-1 DUT
-12 licences
-15 Masters
-4 DIU (diplômes inter-universitaires)
-Une offre de formation continue
Ces diplômes sont proposés par les
établissements publics et privés que sont
notamment les Universités d’état et Catholique,
AgroCampus Ouest, l’École Supérieure
d’Agriculture, l’ESAIP, le CNAM, etc.
2.3
Une recherche orientée sur le végétal
À Angers, la recherche est aussi fortement
orientée vers le végétal. 16 laboratoires déclarent
travailler sur des sujets liés aux éco-activités,
dont 6 sur le végétal8.
La recherche sur le végétal spécialisé repose
sur le centre INRA qui lui est entièrement
dédié. Créé dans les années 50, il a provoqué
l’installation de l’ENITHP, devenu la branche
angevine d’Agrocampus Ouest. Il a orienté vers
le végétal une bonne part des formations et des
recherches de la toute neuve Université. Outre le
potentiel ainsi constitué, il existe une profonde
synergie entre les établissements de recherche
et d’enseignement. Elle s’est concrétisée par
l’émergence de structures de concertation et
d’action scientifique et technique dont Végépolys
est l’aboutissement actuel.
Cette synergie est attestée par le nombre
important d’UMR (Unités Mixtes de Recherche).
Elle se concrétise actuellement par la création
de l’Institut du Végétal.
18
6/7/8
9
Cf. annexe
En annexe un tableau de synthèse des réponses
La commission a procédé, comme pour
les entreprises, à une enquête auprès des
laboratoires de recherche angevins 9. Il
s’agissait, au-delà d’un secteur scientifique ou
d’une appellation, de percevoir comment ces
établissements ressentent leur implication par
rapport au secteur de l’environnement. Sur 81
entités sollicitées, 25 ont répondu. Quelques
données majeures s’en dégagent.
-3 sont peu concernées par les éco-activités.
-7 se disent sensiblement concernées par
les éco-activités.
-7 ont déjà entrepris des actions.
-8 déclarent que ce thème est au cœur de
leur activité.
Ces résultats n’ont aucune prétention de
représentativité du secteur angevin de la
recherche. Ils indiquent néanmoins, malgré
un nombre de réponses qu’on attendait plus
important, un évident intérêt pour le sujet.
Angers détient probablement la plus forte
concentration française d’établissements
d’enseignement dans le domaine de la production
végétale, une forte notoriété sur la recherche dans
ce domaine, associées à un tissu économique
dense et diversifié. Cette concentration a
conduit à sa reconnaissance comme pôle
de compétitivité à vocation mondiale, ce qui
constitue une donnée capitale.
2.4
Des « agissants »
Fort heureusement, les acteurs locaux n’ont
pas attendu le Conseil de Développement pour
s’interroger sur cette question.
 La Chambre de Commerce et d’Industrie anime
un club d’entreprises volontaires « environnement
/ sécurité / développement durable ».
 Angers Loire Développement a entamé une
démarche prospective en faveur des éco-activités.
 Angers-Technopole et Végépolys développent
une réflexion sur le même sujet.
notamment en publiant leur « Agenda 21 ».
Autour de cette orientation, sont amorcés
des changements, par exemple la mise en
œuvre d’un plan de prévention des déchets,
la réalisation d’un bilan carbone, le lancement
d’un Plan Climat Territorial, les politiques
d’achat responsable ou la construction HQE.
Ils ont une incidence directe sur la demande
adressée aux entreprises et sur « l’image »
du Pays Loire Angers qui est nationalement
connue à ce titre.
 La Chambre d’Agriculture présente un projet
agricole pour le Pays Loire Angers qui s’inspire
fortement des questions de développement
durable adaptées à cet espace.
 L’Université d’Angers est l’une des quatre
universités françaises pilote pour la mise en
place d’un bilan carbone.
 Les collectivités locales : la Ville d’Angers,
puis Angers Loire Métropole et plusieurs
communes du Pays se sont engagées en faveur
d’une politique de développement durable,
Campagne de thermographie aérienne, Angers Loire Métropole
2.5
La présence du siège national de l’aDEmE
La présence à Angers du siège social de
l’ADEME10 est une donnée majeure. Elle n’a
sans doute pas encore produit tous ses effets
au bénéfice du territoire angevin.
10
Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’énergie
Il y a donc incontestablement du mouvement. Mais, le
constat inverse serait inquiétant alors que se mettent
en place les mesures consécutives au Grenelle de
l’environnement. Il faut néanmoins constater qu’à ce jour,
au-delà de la forte notoriété de la recherche angevine
dans le domaine du végétal et du laboratoire de chimie
ingénierie moléculaire, il n’existe ni un groupe leader,
ni une démarche collective en mesure d’impulser une
dynamique et de procurer un avantage concurrentiel
comme il en existe dans quelques régions. 
19
Le Conseil de Développement a regardé chez nos voisins et ailleurs en France de manière à inspirer
notre recherche, mais aussi avec l’objectif de repérer les collaborations qui pourraient ultérieurement
être fructueuses.
1
En Bretagne
À l’initiative des collectivités locales et des
CCI, et à partir de Rennes, a été créé un Club
Bretagne Éco-Entreprises. À son initiative, ont
été organisées les Rencontres éco-activités du
Grand-Ouest.
Dans cette région, l’axe de développement autour
des éco-activités est désormais considéré comme
prioritaire par les différentes instances concernées
et ce, avec un esprit très volontariste.
En mai dernier, a été mis en place officiellement
à Rennes, notamment sous l’impulsion du
Conseil de Développement du Pays de Rennes, le
CODESPAR, un « cluster éco-activités » dénommé
« Éco-Origin », plateforme de collaboration sur
quatre axes stratégiques :
-Stimuler l’éco-innovation et l’intégration des
technologies propres sur le territoire,
-Développer les compétences,
-Renforcer l’attractivité du territoire,
-Favoriser l’engagement exemplaire des
partenaires.
La Bretagne exprime sa volonté de travailler en
réseau grand-ouest sur ce sujet, particulièrement
avec Angers et Nantes.
2
En Poitou-Charentes
À l’initiative de la Région a été créée l’Association
des Éco-Industries et des Éco-Activités en
Poitou-Charentes, dotée d’un plan d’action
très volontariste. La volonté politique locale,
exprimée et mise en œuvre depuis longtemps,
a généré l’émergence d’un groupe d’entreprises
innovantes et motivées.
Le pôle éco-industries Poitou-Charentes est un
réseau d’acteurs regroupant entreprises, centres
de recherche et organismes de formation.
Ses objectifs sont de réduire les émissions de
gaz à effet de serre : économie de carbone fossile
(recyclage de matériaux / efficacité énergétique
(éco-habitat) / énergies renouvelables / usages
du carbone renouvelable / valorisation des
co-produits et déchets) et éco-conception et
management environnemental.
Les missions du pôle sont de fédérer les
compétences régionales ; initier, coordonner
20
et promouvoir des actions de recherche sur
des projets innovants, collectifs et porteurs
de développement industriel ; accompagner le
développement industriel de projets et enfin,
promouvoir des actions de formation.
Les domaines d’application du pôle sont l’agroindustrie (éco-combustibles, éco-carburants,
cultures dédiées, lutte biologique intégrée, écomatériaux, …), la valorisation des co-produits
et déchets (issus de l’agriculture, l’industrie,
l’activité des ménages, …), l’éco-construction
(efficacité énergétique, air purifié, isolants
thermiques naturels, solaire photovoltaïque, …),
l’éco-conception (bilans environnementaux,
management environnemental).
En juin dernier, le Conseil régional de PoitouCharentes a adopté un « agenda régional pour
la croissance verte 2009-2012 ». Il est articulé
autour de quatre piliers pour accélérer la relance
économique et faire de la région un territoire
d’excellence environnementale :
-Le plan après pétrole pour réduire les
émissions de gaz à effet de serre et
préserver le climat,
NOTES
-Le développement d’une économie sans
carbone,
-Le plan agricole pour la croissance verte,
-Le plan de mobilisation des ressources
humaines par l’éducation, la formation, la
recherche et l’emploi.
D’autre part, le Conseil de Développement
Responsable de l’Agglomération de Poitiers
entame, à la demande de la collectivité, un
travail sur « La Croissance verte : quelle réalité et
application territoriale ? ».
Tous les territoires considèrent cette question comme
importante : la différenciation à ce titre, la création d’un
domaine d’excellence sur la région angevine obligent à
des choix forts.
L’engagement historique des élus est essentiel.
La mobilisation des acteurs locaux est incontournable.
Il y a lieu de partir d’une analyse des forces existantes
(on ne part pas de rien) et d’identifier et pérenniser un
groupe « locomotive ». 
21
22
23
1
Points d’appui et faiblesses locales
1.1
un tissu économique diversifié
Les entreprises et les activités du domaine
des éco-industries ne dépassent généralement
pas le cadre du traitement local des questions
d’environnement. Il n’y a pas de domaine de
l’environnement où Angers serait reconnu
comme détenteur d’une expertise ou d’un
capital technique ou d’entreprises ayant un
rayonnement plus que régional. Une exception
cependant : l’unité de traitement des déchets
électriques et électroniques dont le rayon
d’action est de 250 km.
Néanmoins, le territoire d’Angers Loire
Métropole bénéficie d’ une « base économique
conséquente » : un tissu d’entreprises et de
compétences dans des domaines variés, ayant
surmonté tant bien que mal ses mutations et
montrant une bonne capacité de résistance
dans la crise actuelle. En l’absence d’un
secteur des éco-activités ayant une notoriété ou
un poids reconnu, il semble pertinent d’utiliser,
à l’inverse, l’aspect diversifié, non spécialisé,
équilibré de cette économie qui participe à
l’image extérieure de ce territoire.
1.2
une image positive
Angers dispose d’une image extérieure positive
au regard de l’environnement. L’engagement
déjà ancien de la Ville d’Angers sur les
questions d’environnement, son Agenda 21
puis celui de l’Agglomération, l’effort permanent
de communication sur ce thème font que le nom
d’Angers est rapidement associé à l’action en
faveur de l’environnement. Cette image est une
réalité qui, aux yeux de certains, demanderait
à être plus nettement concrétisée. L’implication
d’Angers dans le réseau grand-ouest des
collectivités pour le développement durable, le
développement de la construction HQE, sont
parmi les manifestations les plus fortes de cet
engagement et de cette notoriété.
Plus généralement, le pays angevin véhicule une
image d’équilibre, d’un cadre préservé où il fait
bon vivre. Ce cadre est en lui-même un atout
en faveur d’une orientation environnementaliste
de l’économie. Il y a une synergie à jouer entre
ce cadre et des ambitions de performance
environnementale portées comme une valorisation
de ce cadre.
La présence à Angers du siège social de
l’ADEME et de ses 300 collaborateurs contribue
à renforcer cette image. Elle apporte aussi
un capital de matière grise qui doit avoir des
24
retombées locales, en particulier en direction
des formations supérieures et de la recherche.
Elle génère aussi des besoins d’expérimentation,
d’opérations pionnières ou emblématiques qui
pourraient avantageusement être mises en
œuvre localement. Mais, on ne peut pas attendre
de cette présence qu’elle constitue un pôle
d’attraction pour la localisation d’entreprises
du même secteur : la sous-traitance d’études
qu’elle peut susciter s’accommode parfaitement
des outils de communication électroniques peu
dépendants des aspects géographiques. Le
choix de sous-traitants ne dépend pas d’une
proximité géographique.
Siège social de l’ADEME
1.3
La recherche et l’enseignement supérieur, points d’appui essentiels
La recherche et l’enseignement supérieur sont
certainement des points d’appui essentiels. Leur
orientation vers le développement durable et la
prise en compte de l’environnement sont déjà
sensibles, même si cette orientation mérite, ici
ou là, d’être précisée ou renforcée.
1.4
Le Pôle du végétal, végépolys
Institut National d’Horticulture
C
Essai de germination sur semences, GEVES / SNES
Celui-ci n’est pas directement du champ
de l’éco-activité, mais la question de la
biomasse est un des pans majeurs du champ
de l’environnement. Ce pôle de compétitivité
dispose d’un vaste domaine d’exploration :
conservation des espèces, valorisation des
potentialités énergétiques, alimentaires,
biochimiques, optimisation des conditions de
production (eau, pesticides…), adaptations
à l’urbanisation, aux nouvelles demandes
de santé ou de cadre de vie, au changement
climatique… Le Pôle dispose ainsi d’un vaste
champ de recherche et de développement déjà
à l’œuvre mais qui appelle à être affirmé et
reconnu. Il dispose par ailleurs d’un espace
agricole et rural diversifié et réactif qui
développe sa propre dynamique et constitue
un champ d’expérimentation et d’application
précieux.
25
2
De l’économie résidentielle vers l’économie productive
RAPPEL SUR L'économie résidentielle
La science économique régionale, sous l’impulsion
d’économistes dont le plus connu est Laurent DAVEZIES,
propose de distinguer deux approches. L’une prend
pour objet principal la localisation des firmes sur le
territoire (économie productive). L’autre est centrée sur
les populations qui habitent sur ce territoire (économie
résidentielle ou présentielle). L’économie résidentielle
est basée sur l’idée que la population qui réside en
permanence ou temporairement sur un territoire génère
une activité économique en même temps que des besoins
de service.
Le développement de la mobilité - et en particulier
des touristes et des retraités - modifie notablement
le fonctionnement de l'économie présentielle car la
population réellement présente sur le territoire devient
variable. Cette évolution marque une dissociation
significative entre temps et lieux de production et temps
et lieux de consommation.
Cette analyse suggère que l’action économique,
en l’occurrence son orientation vers les
questions environnementales, doit s’intéresser
à ces deux pôles, celui de l’offre, de la
production de biens et services générant du
PIB, de l’implantation d’entreprises, mais aussi
celui de la demande.
L’approche par l’économie résidentielle permet
de s’interroger sur les actions à conduire pour
orienter la consommation locale, à savoir les
revenus dépensés sur ce territoire, vers une
demande de produits et services issus des
secteurs des éco-activités.
On voit qu’abordée ainsi, l’action publique
acquiert un plus vaste domaine d’action, à la
fois vers l’offre et vers la demande.
Ce qui importe alors est la nature des dépenses,
des consommations, quelle que soit l’origine
des revenus, qui sont effectuées sur place
et qui font appel principalement à une offre
26
Ainsi, on fait le constat que, dans quasiment tous les
départements français, l’origine des revenus se répartit
entre 20 % pour les revenus du privé, provenant de la
production locale de biens et services, du PIB local,
le reste, 80 %, provient du secteur public (salaire des
fonctionnaires), des prestations sociales, des retraites,
des touristes, des mécanismes de redistribution. C’est
ainsi que l’INSEE définit l’ensemble des « activités
essentiellement destinées à servir les besoins des
populations locales permanentes et des touristes ».
Elle regroupe essentiellement les activités suivantes :
commerce et réparation automobile, commerce de
détail et réparations, bâtiment, transports ferroviaires,
transports routiers de voyageurs, agences de voyage,
activités financières, activités immobilières, services
aux particuliers, éducation, santé, action sociale et
administration.
locale. C’est le cas, en première analyse, de
deux secteurs importants : la construction et le
logement, l’agriculture et l’alimentation.
Du fait de l’économie résidentielle, l’attractivité
territoriale exercée sur les ménages est
une source de développement. L’expansion
d’un territoire dépend non seulement de ses
avantages comparatifs productifs vis-à-vis des
entreprises, mais aussi de ses avantages
comparatifs résidentiels vis-à-vis des ménages.
Les politiques locales doivent donc viser
non seulement la compétitivité productive
des territoires, mais aussi la compétitivité
résidentielle.
La stratégie consiste alors à exploiter au mieux le
gisement de l’économie résidentielle de manière à en
faire une assise solide pour développer des activités
exportatrices, productives au-delà de ce territoire.
3
Quatre domaines privilégiés
De l’analyse de l’économie locale, la commission
suggère que quatre secteurs fassent l’objet
d’une attention particulière au regard du
développement des éco-activités.
 La biomasse, le végétal, l’agriculture et
l’alimentation. La recherche comme l’économie
locale ont des atouts à valoriser dans ces
domaines tant au plan de la gestion de la
biomasse en général que de ses différents
usages, les techniques de production à
moindre impact environnemental, l’exploration
de nouveaux usages (sur la santé, la plante en
ville)…
 Les déchets, le démantèlement et le recyclage.
S’il y a peu de particularités locales dans le
domaine de la production et du traitement
des déchets, il y a des établissements et des
compétences qui pourraient être en mesure
de proposer des services nouveaux. C’est
le cas pour le recyclage et la réutilisation,
le démantèlement de produits électriques
et électroniques, le traitement des déchets
végétaux... Il convient de se saisir des
opportunités issues de la généralisation de
la responsabilisation des producteurs pour
l’élimination des déchets issus des produits
qu’ils fabriquent.
 La performance énergétique des bâtiments.
Ce secteur est repéré comme l’un des
principaux moteurs de réduction des
consommations d’énergie, de mise en œuvre
des énergies renouvelables et d’action pour
la réduction de l’émission des gaz à effet de
serre. Le territoire angevin dispose d’un parc
de bâtiments existants à moderniser comme
d’un dynamisme de la construction, qui
offrent un marché important aux entreprises
locales qui seront en mesure de répondre à
cette nouvelle demande.
Centre des Déchets d’équipements électriques et électroniques
auprès des entreprises et des collectivités locales (centre D3E),
TRIADE électronique, filiale de Véolia Propreté
 L’électronique
Affichage Display dans les bâtiments publics, Ville d’Angers
et les technologies de
l’information et de la communication. L’une
des voies principales de réduction des impacts
des activités humaines sur l’environnement
consiste à améliorer le contrôle et les
commandes des processus de production et
d’usage. Deux exemples illustrent cette idée.
Les progrès réalisés ces dernières années
en matière de pollution automobile résultent
de la mise en œuvre de procédés de mesure
en continu et de régulations faisant un très
large appel à l’électronique. L’amélioration
de la performance énergétique du bâtiment
est en partie issue des progrès réalisés dans
les mesures et les régulations. Le secteur
angevin de l’électronique est-il en mesure de
prendre sa place dans ces vastes marchés
nouveaux ? 
27
Les propositions qui suivent ne sont qu’une indication de pistes de travail. Le Conseil de Développement
ne saurait se substituer à la réflexion stratégique propre à chacun des domaines. Le Conseil souhaite
seulement suggérer et faciliter cette réflexion.
1
biomasse, végétal, agriculture, alimentation
1.1
Caractères dominants : un enjeu majeur du domaine de l’environnement
 La gestion de la biomasse au niveau global
est une des questions majeures du domaine
de l’environnement : la protection de la
biodiversité se heurte à l’usage intensif
des espaces ; la concurrence des usages
non alimentaires amplifie le défi alimentaire
mondial ; l’obligation de nourrir neuf milliards
d’humains en 2050 ; l’utilisation des intrants
chimiques, objet de remises en cause
vigoureuses...
 Le Pôle végétal angevin confère au territoire
angevin une place privilégiée sur la production
et les technologies qui se rapportent au
végétal spécialisé.
 Le territoire angevin détient la plus forte
concentration française d’établissements
d’enseignement supérieur œuvrant autour
du végétal. L’association Valcampus regroupe
les formations liées au végétal et à
l’environnement.
 Il dispose aussi d’institutions de recherche
reconnues : INRA, Université, AgrocampusOuest, Ecole Supérieure d’Agriculture… qui
coordonnent leurs efforts dans de nombreux
domaines au sein de structures labellisées
(unités mixtes de recherche et unité mixte
de technologie Viniterra, etc.). D’autres
établissements jouent un rôle dans le domaine
du contrôle de qualité (Geves, LNPV, GIRPA).
Le GIP Geves, au sein duquel l’INRA est
majoritaire, a une reconnaissance mondiale
dans le domaine de la qualité des semences.
Les unités de recherche déjà rassemblées
au sein de l’institut fédératif de recherche
QUASAV, préparent leur rapprochement sur
un même site, l’Institut du Végétal.
Laboratoire de l’INRA
 À cela, s’ajoutent les laboratoires de recherche
appliquée des firmes privées et des organismes
interprofessionnels de la semence et de
l’horticulture.
 Enfin, Angers accueille l’Office Communautaire
des Variétés Végétales (OCVV), seul office
européen présent sur le territoire national.
 Dès
maintenant toutes les recherches
sur ce thème au sein d’Agrocampus Ouest
Angers, de l’INRA, de l’Université et de l’ESA
sont passées au crible du développement
durable. Au temps où l’accent était mis sur la
productivité agricole, des axes de recherche
angevins concernaient déjà les réductions
d’intrants chimiques et l’économie d’eau.
Broyage de bois bocager
28
Le territoire angevin et plus généralement
le Maine et Loire se caractérisent par une
activité agricole très diversifiée : sylviculture,
grande
culture, élevage, arboriculture
fruitière, maraîchage, horticulture ornementale,
pépinières, plantes médicinales, viticulture…
Le projet agricole du Pays Loire Angers,
élaboré par les instances agricoles, comporte
une orientation environnementale marquée :
développement des circuits courts, bois énergie,
agriculture biologique…
Il y a sur le Pays Loire Angers ou dans son
environnement proche, des entreprises de
l’amont, de l’aval et du secteur agroalimentaire
qui peuvent être des vecteurs puissants
d’innovation.
1.2
Viser les potentiels de l’économie résidentielle et de l’économie productive
Le secteur du végétal, de l’agriculture et de la
valorisation de la biomasse comporte les deux
dimensions.
Il y a localement un potentiel conséquent de
développement de technologie, de procédés,
de savoir-faire à fort contenu « exportable »
dans le domaine du végétal spécialisé. Il y a ici
incontestablement un facteur de distinction de
l’économie locale au regard des éco-activités.
Cette distinction sera d’autant plus pertinente
et perceptible à l’extérieur si elle est
expérimentée dans les entreprises locales et
si l’ensemble du secteur agricole est inscrit
dans la même dynamique.
L’évolution de l’agriculture locale est donc à la
fois un objectif en soi et un facteur favorisant
le rayonnement et la diffusion du potentiel local
d’éco-activités dans le domaine du végétal.
1.3
Viser le développement d’activités nouvelles et le redéploiement d’activités existantes
Des activités nouvelles peuvent être repérées,
comme le développement des circuits courts
de distribution, la création de services rendus
par le rural vers les besoins urbains (le boisénergie, l’accueil de classes, l’entretien des
espaces...). Il convient aussi d’exploiter les
savoir-faire liés à l’exportation des techniques
et produits du végétal spécialisé. L’introduction
de nouvelles contraintes écologiques dans
le commerce international est un défi que
doivent relever les exportateurs. Ces derniers
doivent évaluer leurs actions en terme de
développement durable afin d’adapter leurs
pratiques et choisir les partenaires de filières
adéquats.
1.4
Favoriser le développement d’outils et d’acteurs de la médiation
À un niveau plus vaste, on repère le besoin de
développement d’outils et d’acteurs de la médiation.
Leur objet : favoriser le rapprochement des
producteurs et des consommateurs, mieux
comprendre les comportements, permettre
aux opérateurs de s’appuyer sur le savoir-faire
scientifique et technique local pour propager et
codifier de nouvelles pratiques respectueuses
de l’environnement.
Mais pour la plupart, les métiers d’accompagnement
du secteur agricole existent déjà. Il y a cependant
un important travail à faire en faveur de l’évolution
de ces fonctions : il s’agit de réussir la mutation
professionnelle des acteurs de ce secteur. 
29
PrOPOSiTiONS
1/ consolidEr la rEcHErcHE angEvinE
 consolider l’excellence angevine dans ce domaine,
notamment via l’institut du végétal en création.
Conforter et développer les recherches sur la
physiologie, la génétique, la protection des plantes.
 Il existe probablement un potentiel de développement
 renforcer la sensibilisation des agriculteurs à la
mise en œuvre de pratiques agricoles plus économes
en eau et en énergies fossiles.
 étudier la faisabilité d’une labellisation des produits
locaux issus d’une démarche exemplaire en matière
de qualité et de respect de l’environnement.
latent : le végétal, la santé et le bien-être. il convient
de le confirmer en faisant se rencontrer et se
confronter les compétences des deux secteurs, en
recherchant les appuis existants déjà, en développant
les coopérations avec les territoires voisins.
3/ rEnForcEr l’action dEs collEctivités sur la
commandE puBliQuE
2/ EncouragEr l’EngagEmEnt dEs agricultEurs
vErs lEs cErtiFications Et laBEllisations

soutenir des évènements en faveur de la mise en
 développer et faire connaître la certification
Haute valeur Environnementale (HvE)11, pour les
exploitations agricoles.
 Faire évoluer les cahiers des charges des marchés
publics au regard de ces objectifs d’évolution des
pratiques agricoles.
valeur de l’excellence locale dans le domaine du
végétal en s’appuyant sur l’équipement phare que
sera Terra Botanica.
 poursuivre l’appui aux reconversions en agriculture
biologique, pour s’adapter à la forte évolution de la
demande, notamment vers les produits de l’agriculture
biologique.
2
Performance énergétique des bâtiments
2.1
Caractères dominants : gisements principaux d’économies d’énergie
L’amélioration des performances énergétiques
dans le bâtiment apparaît comme l’un des
domaines majeurs de progrès pour faire
face tant à l’épuisement des ressources
énergétiques qu’à la nécessité de réduire les
émissions de GES.
Nous sommes donc en face d’un important chantier
d’économie d’énergie et de développement
des énergies renouvelables. Les objectifs du
Grenelle de l’environnement pour le bâtiment
représenteraient d’ici à 2020 un chiffre
d’affaires de 205 milliards d’euros et 235 000
emplois. Transposé sur la région angevine, le
chiffre d’affaires serait de l’ordre de 1,5 à 2
milliards, non compris les bâtiments du secteur
tertiaire qui sont appelés à la même évolution.
Il s’agit de faire passer la consommation
30
11
Cf. glossaire
moyenne annuelle des logements de 230 à
moins de 50 Kwh/m²/an et de généraliser la
construction des bâtiments à énergie positive
en 2020.
Logements HQE du parc social d’Angers Habitat
Logements HQE du parc social d’Angers Habitat
Cet objectif - et ce marché - sont portés par une
volonté politique maintenant fortement exprimée
et partagée. Les exigences réglementaires sont
régulièrement renforcées pour y parvenir, les
incitations financières diverses y concourent.
Cela concerne à l’évidence le marché de la
construction neuve qui est maintenant bien
sensibilisé à la question, même si l’adaptation
de l’offre et les compétences professionnelles
restent à parfaire. Mais l’essentiel se situe
dans la rénovation du parc de bâtiments
existant qui constitue un énorme marché et
un enjeu considérable pour les professions
concernées.
Fait saillant angevin, les collectivités ont donné
un signal en ce sens. À Angers, les premières
constructions publiques s’inspirant de la HQE
datent de l’année 2000. Le secteur de l’habitat
social a entrepris d’importants travaux de
rénovation de son parc de bâtiments. Il y a,
dans le secteur privé aussi, des innovations
performantes. On peut seulement regretter que
ces réalisations soient assez peu connues et
qu’elles ne jouent pas mieux le rôle de modèle
qu’on pourrait en attendre.
2.2
une économie résidentielle à révolutionner
Les métiers du bâtiment se trouvent face à un
important défi (nous sommes ici complètement
dans le champ de l’économie résidentielle). La
question est de savoir si les entreprises locales
sauront saisir ce marché local et l’utiliser
comme une vitrine et un facteur de mise en
évidence de leur compétence ou, pour certaines
d’entre elles, comme un moyen de développer
des produits ou des techniques exportables
en dehors de leur périmètre local de marché.
À titre d’exemple, nous sommes peu habitués, en
France, à l’isolation par l’extérieur alors que ces
techniques seront sans doute incontournables
pour atteindre les performances attendues.
Cela exige, à la fois une évolution des techniques
et des métiers traditionnels du bâtiment en
même temps que l’acquisition de techniques
et de savoir-faire nouveaux.
Notons enfin que les organisations professionnelles
sont mobilisées sur cet enjeu et que des initiatives
sont à l’œuvre, tant en matière de qualification
professionnelle que de méthode de management
des chantiers et d’approche du marché.
Le génie climatique est un domaine de compétence
en devenir. Il comporte des métiers à développer,
mais aussi l’apprentissage de l’approche globale
du bâtiment par tous les corps de métiers et le
développement des coordinations entre métiers.
Étant donné leur poids économique dans le
domaine du bâtiment, les collectivités ont un rôle
majeur à jouer comme donneur d’ordre. Elles
sont en mesure d’être, ce qu’elles sont déjà
parfois, les vecteurs principaux de l’évolution
de la demande et ainsi les acteurs principaux
de redéploiement de l’économie résidentielle.

Travaux d’isolation par l’extérieure, La Roseraie
31
PrOPOSiTiONS
1/ rEnForcEr l’appui aux programmEs dE
rEcHErcHE angEvins
3/ FairE connaÎtrE lEs réalisations
pErFormantEs dEs collEctivités
 Des laboratoires de recherche angevins œuvrent dans ce
 Faire connaître les performances énergétiques des
domaine, il y a lieu de renforcer l’appui dont ils bénéficient
pour favoriser une accélération de leurs travaux.
2/ rEnForcEr la moBilisation dEs
proFEssionnEls du BÂtimEnt
 poursuivre et renforcer l’effort de formation
professionnelle des concepteurs, des chefs d’entreprise
et des opérateurs professionnels en s’appuyant sur les
établissements et les structures professionnelles qui se
sont déjà investies sur la question de la performance
énergétique et sur le développement des énergies
nouvelles et renouvelables.
 Encourager les approches commerciales nouvelles,
notamment en faveur d’approches globales (tous corps
d’état, tous objectifs pris en compte) des chantiers de
rénovation.
 créer un évènement ayant pour objet de mobiliser
l’ensemble des professionnels (maîtrise d’ouvrage,
maîtrise d’œuvre, entreprises, ingénierie spécialisée,
banque, assurance, …), de favoriser l’émergence et la
communication d’offres coordonnées sur la performance
énergétique des bâtiments. Cet événement pourrait
s’intituler « États généraux du bâtiment énergétiquement
performant. »
bâtiments déjà réalisés.
 afficher des objectifs chiffrés en matière énergétique
sur tous les programmes de construction ou de
rénovation.
 mettre en place et valoriser des réalisations
exemplaires d’utilisation des énergies renouvelables.
 Dans le cadre du Réseau Grand Ouest d’achat éco-
responsable, élaborer et mettre en commun les
documents facilitant la formulation des consultations
des entreprises.
 définir des conditions de performance énergétique
minimales à toute participation financière de la
collectivité à la construction de bâtiments, quand
la collectivité n’est pas elle-même maître d’ouvrage, et
s’assurer de leur respect.
 identifier les entreprises de pointe en matière
de travaux d’économie d’énergie et d’énergie
renouvelable et favoriser leur développement.
3
Déchets, démantèlement et recyclage
3.1
Caractères dominants :
un secteur en pleine évolution
La prise en compte des déchets a
considérablement évolué depuis la loi de
1992. Les collectes se sont améliorées, les
outils de traitement et de stockage modernisés
et soumis à des normes renforcées concernant
leur impact sur l’environnement et la santé. La
collecte sélective, limitée alors au verre et un
peu au papier s’est généralisée. L’objectif est
maintenant d’améliorer la part des déchets
réemployés et recyclés, particulièrement par
32
la généralisation de la « responsabilité élargie
Démantèlement / recyclage d’équipements électroménagers
par Envie Anjou
des producteurs qui obligent les entreprises
à financer le tri et le recyclage des produits
qu’elles vendent. Cette évolution est soumise
aux variations de prix des matières recyclées et
s’accompagne d’une évolution constante des
structures intervenantes : les grands opérateurs,
le secteur associatif et de l’insertion, les
collectivités.
Le territoire angevin se caractérise par un
bon niveau de développement du tri, de la
collecte sélective et du recyclage. Il ne dispose
pas d’outils ni d’opérateurs ayant un impact
dépassant les limites de son territoire, à une
exception notable près : l’unité de traitement
des déchets électriques et électroniques qui
rayonne sur 250 km alentour. On note aussi une
présence significative d’entreprises d’insertion
ayant une bonne connaissance et une pratique
ancienne dans ce domaine (Emmaüs, Apivet,
Arceau-Anjou, Envie-Anjou, Envie2E).
Traitement des déchets d’équipements électriques
et électroniques, TRIADE électronique
PrOPOSiTiONS
1/poursuivrE lEs rEcHErcHEs angEvinEs
dans lEs domainEs dE l’éco-concEption
 Ces recherches visent à remplacer le « prêt-à-jeter »
par le « prêt-à-réparer, à reconditionner, à démonter, à
recycler », travailler sur des nouvelles techniques de tri /
de démantèlement afin de réduire les coûts de recyclage
et donc augmenter la compétitivité de celui-ci.
2/ dévEloppEr la misE En résEau
dEs proFEssionnEls
 développer les approches collectives en faveur de
l’éco-conception
 Pour les acteurs économiques du secteur des déchets,
rechercher les opportunités de filières nouvelles de
tri/démantèlement/recyclage à mettre en œuvre (pneus,
filières plastique, …)
3/ accroÎtrE lEs pErFormancEs dEs collEctivités
dans la sEnsiBilisation Et la gEstion dE la
collEctE dEs décHEts Et lE rEcYclagE
 Faciliter la gestion collective des déchets notamment
dans les zones d’activités (collecte, tri, etc.).
 poursuivre et amplifier les opérations de sensibilisation
à la collecte et au recyclage.
 poursuivre avec les professionnels les collaborations
en cours en faveur du recyclage des déchets végétaux
et de la biomasse, tant au profit de l’efficience
environnementale que pour le maintien de la fertilité des
sols.
 Exploiter la période d’études et de mise au point du
projet de Biopole, unité innovante de traitement des
déchets de l’agglomération, comme facteur d’acquisition
de compétences et de savoir faire locaux.
33
4
Technologies d’Information et de Communication
4.1
Caractères dominants : marché mondial, niches locales
Il s’agit d’un marché à dominante mondiale.
Mais, il est composé d’entreprises de tailles
très diverses, la taille étant un facteur décisif
pour s’adapter à l’évolution constante et rapide
de la demande.
Les TIC ne sont à l’évidence pas du champ
des éco-activités mais, dans la plupart des
domaines, elles seront, avec la biologie, l’un des
facteurs majeurs de réduction de l’impact des
activités humaines sur l’environnement. Il s’agit
très souvent de mieux mesurer les phénomènes
et de commander le plus rapidement et le
plus finement possible la mesure corrective.
Ce rôle des TIC est déjà bien connu dans les
productions de masse, l’électroménager, la
régulation du chauffage et des process. Le
recours aux technologies de l’information et de
la communication peut réduire de 15 à 20 % les
émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020
(rapport Smart 202012).
Angers a une histoire longue et mouvementée
en matière d’électronique. Même si les grandes
entreprises de jadis n’existent plus, il en
reste localement une somme de compétences
importante (laboratoires LISA, LERIA et Ecole
ESEO) et un tissu assez dense de PME dont les
domaines d’application sont très diversifiés.
Ces entreprises sont-elles en mesure de se
saisir des créneaux de marché, multiples et
de petites tailles qui sont en train d’éclore sur
toute la chaîne de prévention et de traitement
des effets environnement comme sur les
systèmes de contrôle-commande des systèmes
énergétiques ?
Le territoire angevin aurait une carte à jouer à
ce niveau en s’appuyant sur les secteurs de
la recherche locale (le végétal encore) et en
répondant d’abord aux demandes des autres
activités de la région. Il s’agit, encore une fois,
de s’appuyer sur l’économie résidentielle pour
accéder à une place reconnue dans le champ de
l’économie productive.
PROPOSITIONS
Le potentiel de développement entre électronique
et végétal, énergie, gestion de l’eau, pollution,
environnement, etc., semble bien réel. Son exploitation
suppose une fine écoute du marché et la mise en œuvre
de polycompétences.
Susciter une rencontre annuelle de l’offre et de
la demande régionale de TIC dans le champ des
éco-activités.
34
12
www.smart2020.org
Recenser et faire connaître les entreprises locales
de l’électronique et du numérique.
Explorer les besoins sur le marché naissant des outils
d’analyse environnementale des produits et des process
(contenu en carbone, teneur en éléments trace...).
« De l'aménagement de zones industrielles à la gestion durable de parcs d'activités »
Une gestion plus durable des parcs d’activités n’est envisageable que si les solutions apportées
sont compatibles avec la fonction économique et sociale de l’entreprise. En d’autres termes,
le « moteur » d’une entreprise est par essence la rentabilité économique, avant la prise en compte
de l’environnement. Il est donc nécessaire que les efforts en faveur de notre environnement soient
également vecteurs de gains économiques.
1
état des lieux dans la région angevine
1.1
Les Parcs d’activités en cours d’aménagement sur le territoire d’Angers Loire Métropole
Les zones d’activités d’Angers Loire Métropole
sont des terrains dont la vocation et les
principales caractéristiques d’aménagement ont
été déterminées par les Collectivités Locales et
sont inscrites dans les documents d’urbanisme
(PLU, SCOT). L’aménagement de ces terrains a
été concédé par les collectivités à des sociétés
d’économie mixte locales (SODEMEL, SARA).
Depuis 2003, l’attribution de ces concessions
fait l’objet d’une procédure d’appel d’offres
public qui précise les conditions de mise en
œuvre des équipements à réaliser (techniques,
financières, …).
La gestion de ces zones est assurée en direct
par les services de la collectivité.
Les Parcs d’activités en cours d’aménagement
sur le territoire d’Angers Loire Métropole
Ces parcs font généralement l'objet de démarches
environnementales particulières.
Le Parc d'activités Angers-St Léger
Pour l’aménagement de ce parc d’activité,
la SARA (aménageur) a mis en place une
démarche de qualité environnementale,
visant à mettre en adéquation les acteurs,
les moyens techniques et financiers afin de
maîtriser les impacts environnementaux.
Cette démarche s’est traduite par la
création d’une « charte environnementale »
composée d‘un volet « actions publiques » et
d’un volet « actions privées ». En signant cette
charte, acteurs publics et privés s’engagent
à en respecter les conditions. Les « actions
publiques » concernent essentiellement le
traitement des espaces publics (recréer des
mares pour maintenir la biodiversité, prévenir
les nuisances sonores,…). Les « actions
privées », quant à elles, comprennent
deux étapes. Tout d’abord, les entreprises
doivent répondre à un « questionnaire
environnement » dans lequel elles décrivent
leur projet, les risques qu’il comporte ainsi
que les mesures compensatoires prévues.
Dans un second temps, elles s’engagent
à réaliser 8 actions de préventions au
minimum. Les entreprises qui s’établissent
dans ce parc d’activités adoptent donc
une démarche participative, volontaire et
contractuelle.
Une remarque supplémentaire doit être
apportée : le programme d'aménagement
ne prévoit pas l'installation dans le futur de
services communs.
 Le Parc d'activités Angers/Est – Pôle 49
La SODEMEL, aménageur du Pôle 49, a
mis en place un Système de Management
Environnemental (SME) dans le cadre d’une
procédure de certification ISO 14 001.
Cette procédure porte sur trois champs différents :
1. Prise en compte de l’environnement dans la
conception du projet par :
- la maîtrise des eaux pluviales, de la fluidité
et la sécurité de la circulation interne, de
la qualité des espaces publics,
- la recherche de l'optimisation foncière en
fonction du projet des acquéreurs. 
35
2. Prise en compte de l'environnement lors des
chantiers d'aménagement par :
- le contrôle de la qualité des prestations,
- un réseau « Très Haut Débit »,
- un aménagement paysagé.
- la limitation des nuisances pour les riverains,
- le contrôle et l’entretien des aménagements
réalisés.
3. Réflexion sur l'intégration des entreprises
dans leur environnement par :
- l’accompagnement des acquéreurs dès la
conception de leur projet et en veillant à la
préservation de l'espace public.
Au stade actuel, un premier bilan a déjà permis
de mettre en évidence les points positifs mais
également les insuffisances. Parmi les points
positifs, on retient par exemple un entretien simple
et limité et une amélioration des équipements.
Parmi les points défaillants, on retiendra que
l’intégration architecturale n’est pas toujours
harmonieuse et que l’aménagement tel qu’il a
été réalisé n’a pas permis de décongestionner
les entrées du parc. Les auto-évaluations de
ce type sont intéressantes dans le sens où
elles permettent à l’aménageur d’améliorer ses
prestations.
Aménagements paysagers et piétonniers,
Parc d’activités Angers/Est - Pôle 49
Globalement, en matière d’aménagement durable
des zones d’activités, les engagements pris par
le Conseil Général se révèlent peu ambitieux
(pas de niveaux d’exigences chiffrées), mais
permettent une première sensibilisation des
collectivités et des entreprises concernées.
 Les zones d'activités existantes
La qualité environnementale des zones d’activités
existantes est très variable. Elle dépend
notamment de leur ancienneté et de leurs activités
dominantes. Dans tous les cas, il n’y a pas de
prise en compte « organisée » des besoins des
salariés.
À ce jour, aucune zone d’activité n’a fait l'objet
d'une « remise à niveau ».
Bassin de décantation des eaux de voirie
Parc d’activités Angers/Est – Pôle 49
 Les parcs d'activités soutenus par le Conseil
Général : les Anjou Actiparc
En Maine et Loire, le Conseil Général promeut
une trentaine de parcs d’activités, nommés
« Anjou Actiparc ». En matière d’aménagement
de ces espaces, le Département, en lien avec
les collectivités concernées, s’engage dans
5 domaines :
- une charte environnementale,
- des services de proximité,
- des dessertes autoroutières,
36
L’animation des zones d’activités présentes
sur le territoire d’Angers Loire Métropole est
assurée par Angers Loire Développement.
Celle-ci s’appuie notamment sur des clubs
d'entreprises (fonctionnement géographique ou
thématique).
Chaque zone d'activités est un cas particulier.
En fonction des activités dominantes de la zone,
de la « granulométrie » des entreprises, de la
présence d'un ou de plusieurs « leaders », les
besoins exprimés et les initiatives sont diverses.
Il n’existe donc pas de modèle « universel » pour
la réhabilitation des zones d’activité ; à chaque
cas sa « remise à niveau ».
2
Situation chez nos voisins
2.1
En Pays de la Loire
Un « état des lieux de la prise en compte de
l’environnement sur les zones d’activités des
Pays de la Loire » a été publié par l'ADEME
en avril 2008. Dans ce cadre, l’Agence de
l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
a réalisé une enquête afin de mieux connaître
les opérations à caractère environnemental
menées dans les parcs d’activités. Il en
ressort notamment que sur les 9 thématiques
environnementales étudiées13, deux seulement
font l'objet d'un fort taux de réponses positives
(aménagements paysagers : 88 %, gestion des
eaux : 73 %), trois sont peu citées (pollution
des sols 12 %, nuisances sonores : 22 %,
consommation d’espaces : 20 %) et que peu
d’aménagements se font dans le cadre d’une
démarche d’ensemble structurée du type
PALME14, certification ISO 14 00115 ou SME.
La prise de conscience des élus et techniciens
est souvent récente et commence à se traduire
par une volonté et un engagement politique fort
sur certains projets (par exemple, Angers Loire
Métropole pour le Pôle 49) ; les démarches sont
généralement plus incitatives que contraignantes
pour les entrepreneurs et nécessitent un
accompagnement de la collectivité lors de l’étude
et de la réalisation de leurs projets.
D’après ce rapport, le parc d’activités de Brais
Pédras à St-Nazaire serait le seul en Pays de
la Loire qui bénéficierait d'une véritable gestion
durable (aménageur SONADEV).
Une étude relative à « l'ingénierie de services
aux entreprises en lien avec le développement
durable » diligentée par « les Comités d'Expansion
des Pays de la Loire » a également été réalisée.
Elle s'est traduite par la fourniture d'un « Vade
Mecum » des facteurs de réussite :
-La démarche doit être portée par la
collectivité
-La démarche doit être soutenue par des
entreprises leaders
-L’existence d'un club/association d'entreprises
-Une conduite partagée du projet (entreprises
et collectivité)
2.2
En Bretagne: le référentiel QUALIPARC16
Depuis 1999, la région Bretagne et les 4
départements qui la composent se sont engagés
dans une démarche d’amélioration de la qualité
de tous les parcs d’activités économiques,
sur l’ensemble de ce territoire. « Au croisement
de l’aménagement durable du territoire et
du développement économique, la démarche
vise à promouvoir une nouvelle façon de
concevoir et de gérer les espaces accueillant les
activités économiques (artisanales, industrielles,
commerciales, logistiques, tertiaires,…), qui jouent
un rôle déterminant dans l’image et l’attractivité
de la Bretagne. Bretagne Qualiparc est une
13
14 / 15 / 16
démarche d’amélioration en continu plutôt qu’un
label. Elle ne fixe pas de norme à priori, mais elle
définit des objectifs à atteindre, permettant de
tenir compte des spécificités des territoires, des
caractéristiques des opérations et des projets de
développement qu’elles expriment ». (« Référentiel
Qualiparc 2009 »).
Cette démarche qualitative a fait ses preuves,
tant dans la méthode que dans son contenu.
Elle retient d’ailleurs toute l’attention du Conseil
de Développement. 
aîtrise de l’énergie, Gestion des déchets, Pollution des sols, Gestion des eaux, Nuisances sonores, Déplacements, Consommation d’espace,
M
Biodiversité, Aménagement paysagers
Cf. glossaire
37
Les parcs d'activités actuellement en cours d'aménagement sur le territoire font l'objet de
démarches environnementales plus ou moins élaborées. Les parcs d'activités existants, quant à
eux, comportent généralement des clubs d'entreprises, auxquels la collectivité apporte un appui pour
leur animation.
Il convient donc en premier lieu de s'appuyer sur ce qui fonctionne déjà en exploitant les premiers
retours d'expérience locale. Pour une amélioration continue des pratiques, il paraît nécessaire
que les différents acteurs de l’aménagement17 partagent leurs expériences, en retenant les points
positifs et en essayant de corriger leurs faiblesses.
3
Propositions
3.1
Poursuivre l’amélioration de l'aménagement des parcs d'activités par :
Un cahier des charges d’un haut niveau
d’exigence environnementale
En application de ce qui précède, il serait bon
que la collectivité précise dans un « Cahier des
charges d'aménagement des ZA », les exigences
qu'elle entend voir respecter et la démarche
qui sera mise en œuvre par l'aménageur (par
exemple un SME en vue d'une certification du
parc). Il paraît intéressant de se référer autant
que possible à des labels ou des données
chiffrées qui pourront ensuite être réutilisés
comme arguments dans une campagne de
communication.
Il peut se passer plusieurs années entre le
lancement d’un projet de création de zone
d’activité et sa commercialisation. Il est donc
nécessaire de pouvoir faire évoluer les niveaux
d’exigences (revue annuelle) et de les adapter
aux nouveaux besoins. Ce cahier des charges
pourrait être également l’occasion pour la
collectivité de se démarquer et de faire preuve
d’audace, en indiquant par exemple, des
domaines dans lesquels ses exigences iraient
au-delà de la législation en vigueur.
Une attention particulière devra être apportée
aux zones d'activités anciennes, qui participent
à la vitrine du territoire. En cas d'extension par
exemple, il paraît indispensable d'envisager
la requalification de la partie existante afin
d'assurer l'égalité de traitement entre les
entreprises déjà implantées et celles qui
bénéficient de la nouvelle offre foncière.
38
17
Une évaluation des parcs d’activités existants
Dans tous les cas, il paraît nécessaire de
procéder à une évaluation des parcs existants
en prenant en compte :
-l'optimisation foncière,
-la collecte et le traitement des déchets,
-la gestion de l'eau,
-le niveau des réseaux par rapport aux besoins
des entreprises (eau, vrd, numérique),
-l'insertion paysagère et urbaine,
-...
Cette démarche qui doit se faire avec la
participation des entreprises du parc, peut aller
jusqu'à l'évaluation de certains aménagements
privés. Elle relève d'un processus de qualité
globale (démarche de progrès) qui doit permettre
de développer du lien, de favoriser la culture du
collectif et la synergie entre les entreprises (Cf.
schéma ci-après).
1.Planifier : se fixer un programme et un calendrier
d'actions en fonction de ses objectifs.
2.Faire : se donner les moyens financiers,
techniques, humains de la mise en œuvre des
actions.
3.Vérifier : analyser la situation et les écarts par
rapport à la situation souhaitée.
4.Réagir : mettre en place les actions correctives
pour diminuer ces écarts.
ans la région angevine, les acteurs de l’aménagement des zones d’activités sont : Angers Loire Métropole, Angers Loire Développement, la SODEMEL, la SARA,
D
le Conseil Général, le Comité d’Expansion.
Prévoir
une gestion collective et une
mutualisation de services dans les parcs
Planifier
Faire
P (Plan)
Réagir
A (Act)
D (Do)
1
2
3
4
Vérifier
C (Check)
Amélioration continue
étendre à tous les parcs d’activité l’application
de la Charte de qualité environnementale
La charte de qualité environnementale est un
outil à vocation plus incitative et pédagogique que
réglementaire qui peut permettre à la collectivité
d'encourager les démarches de progrès (pour
autant qu'elle-même ait été exemplaire lors de la
phase aménagement). Elle permet de formaliser
l'engagement des différents acteurs autour
d'un certain nombre d'objectifs clairs. La charte
est généralement signée par les acteurs clés
du parc : collectivité, aménageur, gestionnaire,
entreprises, association d'entreprises...
Elle n'a pas de valeur contractuelle et n'est donc
pas très contraignante pour les signataires. Elle
permet cependant de signifier un engagement fort
de ces derniers et contribue à la sensibilisation
des différents acteurs aux problématiques de
l'environnement. Elle doit encourager la mise en
œuvre de démarches de progrès telles que :
-L'obtention de la certification ISO 14001 ou
la mise en place d'un système EMAS
-La mise en place d'une démarche SME
La mise en œuvre d'une gestion collective permet
de générer des économies d'échelle. Il s'agit
d'une approche commune entre les entreprises
qui mutualisent leurs moyens afin de limiter
les impacts sociaux et environnementaux tout
en réduisant les coûts individuels (3 piliers du
développement durable). Elle peut se traduire
par la mise en place de services communs
de nature très diverse tels que : la gestion
des déchets, l'achat d'énergie, le gardiennage
des entreprises et du parc, l'entretien des
espaces verts (publics et privés), les salles
de réunion, la reprographie, la restauration
collective, les parkings, le co-voiturage, les
navettes, les crèches inter-entreprise, la gestion
des ressources humaines (formation, mise à
disposition de personnel, conciergerie...), la
desserte en transports en commun …
Ces services mutualisés doivent répondre à une
attente, et peuvent donc difficilement précéder
l'installation des premières entreprises dans un
parc d'activités, d'autant que la problématique
des entreprises n'est pas forcément celle de la
collectivité.
Les objectifs de la mutualisation des services :
-apporter une réponse concrète aux besoins
des entreprises et de leurs salariés,
-améliorer leurs performances,
-valoriser leur image.
La gestion collective des zones d’activités
nécessite :
-la mise en place d'un club ou d’une association
d'entreprises (par zone d'activités ou par
thématique),
-L'obtention de performances énergétiques
allant au-delà des exigences réglementaires
et le développement des énergies renouvelables
-des leaders vecteurs d’échanges d’expériences
et initiateurs d’une dynamique collective,
-La sensibilisation des entreprises aux
démarches d'écologie industrielle
-une culture du collectif partagée par les acteurs
clés.
-...
De nombreux outils méthodologiques ont été
développés pour faciliter la préparation et
la mise en œuvre de ces chartes de qualité
environnementale18.
18
Cf Association OREE, ARENE IdF, Ecoparc...
V iser, à moyen et long terme une stratégie plus
ambitieuse et transversale de développement
des parcs d’activité
Il y aurait lieu, sur le Pays Loire Angers, de
passer de la gestion environnementale des
zones d'activités à l'écologie industrielle. 
39
Au delà de l'intégration de l'environnement
dans l'aménagement et la gestion des parcs
d'activités, l’association Orée propose un
concept global plus ambitieux : « l’écologie
industrielle ». « Fondée sur une approche
systémique, l’écologie industrielle s’inspire
du fonctionnement des écosystèmes naturels
pour recréer, à l’échelle du système industriel,
une organisation caractérisée par une gestion
optimale des ressources et un fort taux de
recyclage de la matière et de l’énergie »19. Selon
ce concept, une partie de la solution réside dans
la recherche de synergies organisationnelles entre
les acteurs économiques.
Une idée-force pour limiter les impacts environnementaux :
réorganiser le système productif notamment grâce au
bOuCLagE DES FLux DE maTiÈrE ET D'éNErgiE
Source Internet de OREE - L'écologie industrielle pour un développement durable
L'écologie industrielle, alternative à l'approche
« end of pipe » (traitement en fin de processus),
propose une vision systémique du système
productif, en s’appuyant sur la prise en
considération des effets de réseau et les
complémentarités potentielles aux niveaux
des filières économiques et des territoires. Ce
concept est basé sur l'idée que le système
industriel peut être considéré comme une
forme particulière d'écosystème naturel. Les
zones d'activités sont une échelle territoriale
cohérente pour expérimenter la valorisation
systématique des ressources : les déchets,
rejets ou émissions de certaines entreprises
servent de matière première secondaire ou
d'énergie à d'autres. Domaine d'investigation
encore jeune, l'écologie industrielle ouvre
un nouveau champ scientifique et technique
pluridisciplinaire, à la croisée de l'ingénierie, de
l'écologie et de l’économie.
La gestion durable des parcs d'activités est une démarche
qui s’inscrit dans la durée. Elle peut s'organiser autour
des principes suivants :
 la gestion collective des parcs d'activités avec
 l'élaboration d'un référentiel d'aménagement pour
les nouveaux parcs d'activités ;
 le lancement d'un projet de requalification progressive
des zones d'activités existantes ;
 la mise en œuvre systématique de démarches de
progrès de type smE avec obtention d'une certification
pour les zones d’activités anciennes et récentes ;
 la formalisation des exigences au travers d'une
charte de qualité environnementale ;
40
19
www.oree.org
mutualisation de services ;
 sans oublier le nécessaire contact régulier des élus
avec les chefs d'entreprises.
cette démarche doit être de nature à favoriser la prise
de conscience des différents enjeux du développement
durable par l'ensemble des acteurs concernés. Elle
doit permettre de créer une dynamique créative et
génératrice de développement pour les entreprises
installées dans ces parcs d'activités.
Les propositions formulées pages 28 et suivantes s’adressent à quelques secteurs particuliers de
l’activité économique de ce territoire. Celles-ci n’ont de sens et d’effet sur la dynamique du territoire que
si elles prennent place dans un contexte porteur. Il revient aux autorités publiques et aux instances
professionnelles de leur procurer ce cadre. Il s’agit finalement de montrer que cette option est
profitable pour tous et que chacun, quelle que soit sa position sociale, y a son rôle et son intérêt.
1
Créer l’ambiance locale, montrer des vitrines, développer l’attractivité « éco »
du territoire
Nous l’avons précédemment signalé, le
territoire angevin dispose d’une image positive
dans l’opinion au regard des questions
environnementales. Cette image est fondée à la
fois sur la douceur et l’équilibre traditionnels et
sur les initiatives développées par les acteurs
locaux, particulièrement les collectivités.
Cependant, cette image ne doit pas être celle
d’une « belle endormie », mais doit au contraire
être un facteur de dynamisme, d’innovation et
de projet.
Faire connaître, notamment aux angevins,
les réalisations locales innovantes. Des
laboratoires de recherche, entreprises et
institutions locales se sont mobilisés sur
ce thème. Il serait souhaitable de montrer à
travers leurs réalisations que cette ambition
est accessible et profitable.
locale et de ses orientations en faveur de
l’environnement. Réconcilier la recherche et la
société, dont la bonne relation a été mise à mal
par les crises alimentaires et le problème des
OGM. Favoriser les dispositifs de certifications.
Valoriser en terme d’image la présence du
siège social de l’Ademe à Angers.
Organiser, à l’initiative des collectivités, le
pilotage d’un programme de gestion durable
des zones d’activité ; en faire un axe de progrès
permanent et reconnu.
Valoriser et soutenir la recherche et l’innovation
Il s’agit d’influer sur la demande résidentielle
au-delà de ce qui résultera des mesures issues
du Grenelle de l’environnement.
dans les laboratoires de recherche et les
entreprises. Par exemple, communiquer sur les
recherches du laboratoire de chimie ingénierie
moléculaire, le CIMA, en matière de panneaux
photovoltaïques. Réaliser des appels à projet
d'innovation, concours, bourse(s) de recherche...
Susciter les recherches en sciences sociales
nécessaires à la compréhension des mutations
en cours et des réponses sociétales à leur
donner.
Organiser une médiation vers le grand public :
Mettre en place un dispositif de promotion et
Développer les messages vers le grand public.
à partir des spécificités de la recherche
de soutien à l'éco-conception.
2
Afficher la volonté des collectivités et affirmer leur action dans le champs
économique
Les collectivités ont un poids considérable
comme donneurs d’ordre sur le marché des
éco-activités. Elles ont un rôle important comme
acheteurs de biens et services. Le Réseau
Grand-Ouest (RGO) est un moyen puissant
pour l’organiser et l’orienter. C’est un réseau
d’échange et de mutualisation des expériences
et des outils. Il regroupe 68 collectivités. Son
impact vis-à-vis des fournisseurs est important
et a déjà donné des résultats concrets sur
les textiles, les produits d’entretien, les
consommables de bureau.
Un travail est en cours sur un cahier des charges
de constructions en bois. 
41
Les collectivités n’ont, semble-t-il, pas pleinement
conscience de ce poids et auraient intérêt à le
systématiser et le faire connaître.
Deux exemples concernant Angers :
-La construction selon la démarche HQE est
généralisée pour ce qui concerne Angers
Loire Métropole. Son incidence sur le secteur
du bâtiment n’est pas connue à ce jour.
-La décision d’introduire l’alimentation bio
dans les cantines pèse fortement sur le
marché local et oblige les producteurs à
s’organiser pour répondre à cette demande.
Les collectivités doivent faire jouer leur propre
poids économique en faveur de la réorientation
de l’économie locale.
Renforcer et promouvoir les actions en faveur
des commandes publiques éco responsables.
Systématiser et faire connaître la commande
publique de construction HQE/HPE.
Réactualiser l’Agenda 21 de l’Agglomération au
regard des évolutions de ces dernières années
en prenant en compte les préconisations du
Plan Climat Territorial en cours d’élaboration,
et expliciter son impact économique.
Poursuivre les actions destinées à infléchir les
comportements :
-la réflexion sur le transport à la demande ;
-les diverses actions de concertation et
d’incitation ;
-l’approche du type « éco conditionnalité »
pour l’habitat social ;
-l’aménagement de zones d’activités ;
-développer et faire connaître le site « Angersconsommer-responsable20 » ;
-…
3
Mettre en place les outils de portage et d'animation, mobiliser et organiser
les «agissants»
Le développement des éco-activités, le
redéploiement de l’économie locale dans un
contexte nouveau marqué par la nouvelle donne
environnementale, n’aura de consistance que si
les volontés et les compétences locales, celles
des collectivités comme celles des entreprises,
sont rassemblées et coordonnées.
Susciter la mise en place d’un « groupe projet »
doté de moyens pour piloter cette démarche, le
cas échéant en s’appuyant sur le présent rapport.
Organiser la liaison entre la recherche et
Engager une réflexion sur les collaborations
régionales à mettre en œuvre ou à renforcer
(collectivités, chambres consulaires, organisations
professionnelles,…).
Organiser un rapprochement avec l’Ademe pour
valoriser localement le besoin de recherche,
d’expérimentation, de réalisation pilote qu’elle
suscite.
Poursuivre et coordonner les actions en faveur
de la sensibilisation des acteurs économiques ;
créer avec eux les évènements nécessaires.
les entreprises ; étudier l’opportunité d’un
cluster local qui pourrait être associé et
complémentaire de ceux des régions voisines ;
organiser à cette fin un premier tour de table
incluant notamment les principaux acteurs de
la recherche, de l’enseignement supérieur et
l’Ademe.
Procéder à un inventaire et une analyse des
Structurer un pôle « recherche et environnement »
déjà entamées, notamment par Angers Loire
Développement.
autour des compétences existantes.
établir un inventaire des recherches en cours
liées aux éco-activités et à l’environnement.
L’actualiser régulièrement.
42
20
http://angers.consommer-responsable.com
formations supérieures et des formations
professionnelles initiales et continues, liées aux
éco-activités et à l’environnement en général,
en s’appuyant sur l’étude déjà engagée par la
Maison de l’Emploi et l’AFPA.
Poursuivre les analyses stratégiques territoriales
Susciter et soutenir les analyses stratégiques
sectorielles au regard d’un redéploiement vers
les éco-activités. 
NOTES
43
44
45
Le monde change, il faut s'adapter
En très peu de temps, au plus deux ou trois ans,
une nouvelle donnée majeure s’est imposée : la
préservation de l’environnement. Les questions
d’énergie et de changement climatique vont
déterminer notre futur commun, dans un monde
globalisé où les concurrences s’exacerbent.
Le territoire angevin, tout comme les autres
régions du globe, est mis devant l’obligation
d’en tenir compte, notamment pour assurer son
avenir économique et développer l’emploi. Dans
ce contexte, il est légitime que ses acteurs
se demandent dans quels champs se situent
les possibilités de développement des écoactivités.
Nous avons constaté que localement, à de rares
exceptions près, il y a peu d’entreprises ou de
groupes d’entreprises dans le champ traditionnel
des éco-activités (les déchets, les énergies
renouvelables et l’efficacité énergétique, l’eau,
le traitement des nuisances, …), qui aient une
audience et un champ d’action dépassant le
cadre régional et qui soient en mesure d’être
les porteurs d’un rayonnement de l’économie
locale.
Mais, il apparaît que l’adaptation de l’économie
à entreprendre est d’une nature et d’une
ampleur tout autre qu’une chasse à la « niche
porteuse » pour l’économie et l’emploi. Au-delà,
il s’agit de placer la question des ressources
et des impacts environnementaux à la base du
raisonnement stratégique. Il s’agit de rechercher
les facteurs d’une prospérité économe
en ressources, respectueuse des grands
équilibres, décarbonée, pour limiter et s’adapter
au changement climatique en cours. On passe
ainsi de la recherche du développement des
éco-activités à celle de la mise en œuvre locale
de ce qu’on appelle dorénavant « l’économie
verte ».
être excellent chez soi pour être reconnu ailleurs
Il y a des domaines de l’économie locale qui
recèlent, par leur nature même, d’une capacité
à se saisir du champ de l’environnement comme
un outil de développement et de rayonnement.
C’est le cas du secteur du végétal, moteur installé
de l’économie locale, qui oriente déjà son action
au regard des questions d’environnement.
Ce pourrait être aussi le cas du secteur de
l’électronique tant sont importants les besoins
émergents d’outils, presque toujours à base
de technologies numériques, pour la mesure
et la commande des process, l’optimisation
des produits et des services au bénéfice de
l’environnement, du climat et des humains.
Pour leur part, les secteurs des déchets et, plus
encore, celui de la performance énergétique
des bâtiments, peuvent - à partir de leur activité
au bénéfice de l’économie résidentielle-,
développer une excellence reconnue au-delà de
leur périmètre actuel.
Chacun de ces secteurs, avec l’appui des
collectivités, doit prendre les initiatives et
rechercher les coopérations qui leur permettraient
d’acquérir ou de renforcer leur notoriété.
46
Ces secteurs sont ainsi fortement questionnés,
alors que d’autres paraissent, en première
analyse, l’être moins directement.
La vigilance individuelle et collective des acteurs
économiques du territoire, constitue donc une
première obligation pour un objectif modeste
mais décisif : conserver sa place, ne pas se
faire distancer et prendre toute sa part dans le
développement de cette nouvelle économie.
Ambition supplémentaire : l’économie verte peutelle être un domaine d’excellence du territoire
angevin ? La concurrence s’annonce rude. Tous
les territoires ou presque revendiquent une
orientation « éco » de leur politique et de leur
stratégie. Quelques-uns ont acquis une certaine
avance.
Angers vit à ce titre un paradoxe. Le
territoire dispose d’une image positive au
regard de la prise en compte des questions
environnementales, fondée principalement sur
l’équilibre et la diversité de ses paysages et
de ses activités et sur l’action des collectivités
locales et de quelques entreprises innovantes. Il
existe cependant peu de singularité ni originalité,
peu de facteurs décisifs de différenciation pour
fonder une stratégie offensive sur cet acquis.
Seules la présence de l’Ademe et l’excellence
de certains domaines de la recherche et de
l’enseignement supérieur font exception.
NOTES
Deux stratégies complémentaires
sont à envisager :
Devenir un leader reconnu dans un ou plusieurs
domaines précis, en misant par exemple sur le
végétal.
S’organiser pour donner de l’épaisseur et de la
consistance à l’image positive locale, en utilisant
les leaders comme locomotive pour faire avancer
l’ensemble de la base économique dans cette
direction.
Cette seconde stratégie suppose d’être en
mesure d’additionner les faits et les chiffres,
d’être excellent chez soi pour être reconnu
ailleurs, d’avoir l’ambition de devenir une
référence comme le sont quelques villes
européennes.
Passer à l’action rapidement
Une action volontariste, exigeante et inscrite dans la
durée est nécessaire. Elle pourrait reposer sur une mise
en œuvre en trois points :
-la création d’un groupe projet restreint et bien
identifié, regroupant les collectivités, la recherche, les
acteurs de la formation et les acteurs économiques,
chargé d’élaborer et de mettre en œuvre cette stratégie ;
-la définition rapide d'un premier programme sur
deux ans ;
-le recrutement d’un chargé de mission permanent,
véritable chef de projet ;
-la création d’un évènement de lancement marquant.
Sans cette mise en place rapide d’actions concrètes
et volontaristes, on peut craindre que les intentions
louables d’innovation, de réactivité, de transversalité se
perdent dans les obligations bien présentes, celles du
quotidien. 
47
48
49
Composition de la commission
Tableaux récapitulatifs des formations et
laboratoires de recherche ayant un lien avec
l’environnement au sens large.
Glossaire
Contributions individuelles et collectives
50
Sont également disponibles au Conseil de
Développement, les annexes suivantes :
-Sélection d'articles de presse
-Calendrier et résumé des travaux de la
commission « Eco-activités »
-Résultats des enquêtes « entreprises » et
« Formation/recherche »
Jean-Paul FRADIN
Personnalité qualifiée
Président de la commission
Pierre BICHE
Personnalité qualifiée
Rapporteur de la commission
Alain BOURGEOIS
Ecole Supérieure d’Agriculture
André CHARBONNIER
Chambre d’Agriculture
David CHOUTEAU
Jeune Chambre économique
Arnaud DE LAJARTRE
Boutique de Droit
Jean-Claude DUVERGER
Emmaüs
Christophe FOUGOU
CFTC
Eric FREMY
UPA
Annie GASNIER
La Poste
Etienne JAUREGUIBERRY
Mission Locale Angevine
Marc LEUSIE
INRA
Gonzague MANNESSIER
Comité d’Expansion
Gérard MOGUEDET
Université d’Angers
Nicolas MORAIN
Mutualité Sociale Agricole
Natacha MOSNIER
Réseau Racines
Thierry MOUCHARD
CFDT
Dominique PRUNIER
UNSA
Mireille RAVENEAU
Terre des Sciences
Marian RESZKA
Personnalité qualifiée
Louis-Marie RIVIERE
Personnalité qualifiée
Béatrice STEPHAN
IRESA
Francis STEPHAN
MEDEF Anjou
Eric VANDENBEMPT
Chambre d’Agriculture
Guy VIGAN
Confédération paysanne
Michel BERSON
Fédération Bancaire de l’Anjou
Jean-Paul BRACHET
Fédération des Œuvres Laïques
Olivier BRAULT
Fédération de la Viticulture
Florence DENIER-PASQUIER
Sauvegarde de l’Anjou
Alain LEBOUC
Festival du Scoop
Alain MERLAUD
COBATY Anjou
Yann PICAUT
AFPA
Bertrand SCHAUPP
CCI
Bernard VINSONNEAU
CFTC
Alain OLIVIER/Hugues TITARD
Mutualité de l’Anjou
51
Formations ayant un lien avec l’environnement au sens large
Diplômes
DUT
Formations
DUT Génie biologique
Aménagements paysagers
Protection de l’environnement
Option 1 : Gestion et traitement des déchets
Option 2 : Gestion et traitement des sols et des eaux
Productions végétales, cultures spécialisées
et protection des cultures
Sciences et technologies de la maîtrise de l’énergie
et des énergies renouvelables
Physique
Licences
Biologie analytique et expérimentale
des micro-organismes du végétal et de l’animal
Métiers du conseil en élevage
Concepteur et accompagnateur en écotourisme
Conseiller technique en environnement et habitat
Technicien animateur sécurité
Manager (organisation et gestion) en entreprise
d’horticulture et du paysage
Licence Santé Sécurité Environnement
Agriculture biologique (en cours d’habilitation)
52
Établissements
IUT (Université d’Angers)
Géographie (UFR Lettres
de l’Université d’Angers),
Agrocampus Ouest Angers
(ex INH), ESA et lycée Le
Fresne
Université Catholique de l’Ouest
et Université d’Angers
UFR Sciences de l’Université
d’Angers et ESA
UFR Sciences de l’Université
d’Angers, Université Catholique
de l’Ouest et le lycée de la
Baronnerie
IUT (Université d’Angers)
et Agrocampus Ouest
IUT (Université d’Angers) et ESA
IMIS-ESTHUA (Université
d’Angers) et ville de Saumur
Université Catholique de
l’Ouest et IMIS-ESTHUA
(Université d’Angers)
IMIS-ESTHUA
(Université d’Angers)
UFR Sciences, Lycée Le
Fresne, Agrocampus Ouest
CNAM
IUT et ESA
Formations ayant un lien avec l’environnement au sens large (SUITE)
Diplômes
Formations
Audit et gestion des risques
Dynamiques territoriales et paysages
(recherche et professionnel)
écologie-Environnement avec 3 spécialités
- Altération des systèmes biologiques (recherche)
- éco-ingénierie des zones humides et biodiversité
(professionnel)
- écologie et développement durable
UFR Sciences
(Université d’Angers)
Agrocampus Ouest
Université Catholique de
l’Ouest
Sciences, technologies et ingénierie de la santé
- Management qualité, risques et sécurité (professionnel)
UFR Pharmacie
(Université d’Angers)
Maintenance immobilière et sécurité
- Gestion du risque et de la sécurité des patrimoines
(professionnel)
Juturna : évaluation environnementale et conduite de
projets (Master spécialisé Conférence des Grandes
écoles)
Université UFR sciences et
Agrocampus Ouest
IMIS-ESTHUA
(Université d’Angers)
Agrocampus Ouest
ESA, Université d’Angers
et Université Catholique de
l’Ouest
Territoires et développement durable
(Spécialisation Ingénieur)
ESA
Viticulture et œnologie
Master International VINTAGE, labellisé Erasmus Mundus
ESA
Production végétales et agroécologie
(Spécialisation Ingénieur)
ESA
Ingénieur environnement sécurité prévention : Hygiène,
sécurité, environnement
- Maîtrise des énergies et énergies renouvelables
- Prévention des risques industriels
- éco-conception et développement durable
-M
anagement environnemental, certifications
et réglementations
Stratégie des entreprises filières végétales
Magister « Hygiéniste du travail et de l’environnement »
Formation Continue
Géographie(UFR Lettres
de l’Université d’Angers),
Agrocampus Ouest Angers
(ex INH) et Ecole nationale du
paysage de Versailles
UFR Sciences
(Université d’Angers)
Ingénieur en horticulture et ingénieur en paysage
DIU
(Diplômes Interuniversitaires)
UFR Droit
(Université d’Angers)
Sciences et ingénierie de l’environnement :
sols, eaux, déchets (professionnel)
Sciences, technologies et ingénierie
de la santé Spé professionnelle technologie du végétal
et productions spécialisées
Masters
Établissements
écologie et paléoécologie des foraminifères
Organismes marins utilisés comme bio-indicateurs
et comme témoins de l’évolution climatique.
étude des écosystèmes Aquatiques à différents
niveaux d’intégration biologique dans une perspective de
développement durable et de conservation de la biodiversité.
ESAIP
ESAIP
Université UFR Economie et
Agrocampus Ouest
CNAM
Université d’Angers
Université Catholique
de l’Ouest
Il peut y avoir en outre des modules liés à l’environnement, le développement durable, etc…. dans diverses formations de DroitSciences économiques-Gestion, de Lettres Langues Sciences humaines, de Sciences, de Pharmacie en particulier en Ingénierie
de la santé, de l’IMIS-ESTHUA, de l’Ecole d’ingénieurs ISTIA et à l’IUT
53
LaboratoireS de recherche ayant un lien avec l'environnement au sens large
Laboratoires
Activité
RCIM
Récepteurs et canaux ioniques
membranaires
Mécanismes moléculaires d’action
des insecticides neurotoxiques
SONAS
Substances d’origine naturelle
et analogues structuraux
Synthèse organique et analyse structurale
des molécules antifongiques.
Intérêts thérapeutiques
ESO-CARTA
Centre Angevin de Recherches
sur les Territoires et l’Aménagement
Dynamiques économiques et projets de société
sur des espaces caractérisés par le renouvellement
urbain, l’habitat, le patrimoine, l’eau, le tourisme, etc.
BIAF
Bio-indicateurs actuels et fossiles
écologie et paléoécologie des foraminifères. Organismes
marins utilisés comme bio-indicateurs et comme témoins
de l’évolution climatique
CEREA
Centre d’Etude et de Recherche
sur les Ecosystèmes Aquatiques
étude des Ecosystèmes Aquatiques
à différents niveaux d’intégration biologique
dans une perspective de développement durable
et de conservation de la biodiversité
CIMA
Chimie Ingénierie
moléculaire d’Angers
LEESA
Laboratoire d’études
environnementales des systèmes
anthropisés
PaVé
Pathologie végétale
Établissements
INRA et Université d’Angers
Université d’Angers
CNRS et Université d’Angers
Université d’Angers
Université Catholique de l’Ouest
Composants organiques pour le photovoltaïque
Université d’Angers
Dynamiques environnementales dans les systèmes soumis à
l’anthropisation et sur les territoires sensibles (flux et impacts
des contaminants sur l’environnement, flux génétiques, flux
hydro-sédimentaires, flux d’organismes divers,
Modélisation et scénarios prospectifs, mise au point de
techniques d’analyses de phytosanitaires.
Ce laboratoire a déjà travaillé sur l’impact des épandages de
boues de station d’épuration (projet interrégional et ADEME),
sur l’impact des épandages de lisiers
Université d’Angers
Maladie fongiques des légumes et réaction des arbres
aux attaques bactériennes
Université d’Angers, INRA,
Agrocampus Ouest Angers
Genhort
Génétique et horticulture
Université d’Angers, INRA,
Agrocampus Ouest Angers
PMS
Physiologie moléculaires des
semences
Université d’Angers, INRA,
Agrocampus Ouest Angers
Sagah
Sciences agronomiques
appliquées à l’horticulture
Université d’Angers, INRA,
Agrocampus Ouest Angers
LEVA
Laboratoire d’écophysiologie
végétale et agroécologie
Paysage
LARESS
laboratoire de recherches
en sciences sociales
Fonctions écologiques des légumineuses
dans les systèmes de culture, et systèmes de culture
à faible niveau d’intrants
Perception des paysages. Structure spatiale des paysages
et biodiversité
ESA
ESA
et Agrocampus Ouest Angers
Impact des objectifs environnementaux
sur les métiers des agriculteurs et la localisation
des productions agricoles
CNAM IHIE-SSET Ouest
EMIBIO : Etude des déterminants des émissions de
bioaérosols générés par le compostage des déchets
CNAM
CNAM IHIE-SSET Ouest
Développement d’une méthode intégrée pour l’estimation
des expositions aux produits phytosanitaires dans une
population de professionnels non agricoles
CNAM
Il existe également des chercheurs isolés :
- Maxime Pontié (chimiste Sciences Université d’Angers), travaille sur la dessalinisation (pour eau potable)
- Alphonse Calenda (Pharmacie), travaille sur l’épuration de flux polluants
- Arnaud De Lajartre (juriste, spécialiste du Droit de l’Environnement, Centre Jean Bodin)
- Mihaela Girtan (physicienne du labo POMA, spécialiste de photovoltaïque)
54
ESA
Agenda 21
« Ce qui doit être fait pour le 21e siècle. »
Proposition issue du Sommet de Rio de Janeiro,
en 1992, il s’agit d’un programme d’action qui
fait converger les politiques de développement
économique local, de développement social et
de lutte contre les inégalités, de protection de
l’environnement et de gestion économe des
ressources naturelles et d’aménagement.
BCG
Boston Consulting Group
Biomasse
Masse totale des êtres vivants, végétaux et
animaux, mesurée par unité de surface, dans un
milieu donné ou sur l'ensemble de la planète.
Le mot est aujourd'hui fréquemment utilisé pour
désigner les matières organiques utilisables à
des fins énergétiques. Cet usage ne doit pas
occulter les autres nombreuses utilisations
humaines de la biomasse : alimentation,
fabrication de textiles, pharmacie, source de
molécules et de substances diverses... La
gestion des concurrences entre ces usages est
une des questions environnementales majeures
de ce siècle.
Cluster
Regroupement d’entreprises, d’un même secteur
d’activité, voire de laboratoires de recherche,
sur un même bassin d’emploi.
EMAS
Eco Management and Audit Scheme ou Système
Communautaire de Management Environnemental
et d’Audit. « Norme communautaire de management
environnemental à laquelle adhèrent volontairement
les entreprises et autres organisations qui
souhaitent évaluer, gérer et améliorer leurs
performances sur le plan environnemental. Pour
s'inscrire dans le cadre de l'EMAS, une organisation
doit accomplir un processus en plusieurs étapes :
développer une politique environnementale,
effectuer une analyse environnementale de
ses activités, mettre en œuvre un système
de management environnemental définissant
objectifs et moyens, réaliser un audit interne,
opérer, le cas échéant, une action corrective et,
enfin, établir une « déclaration environnementale »
qu'elle fait valider par une inspection officielle,
conduite par un vérificateur environnemental
agréé. L'EMAS fixe des exigences supérieures
à la norme internationale pour les systèmes de
management environnemental ISO 14001».
Haute Valeur Environnementale
Nouvelle certification des exploitations agricoles
françaises, faisant suite au Grenelle de
l’Environnement. Le projet de loi de programme
de mise en œuvre du Grenelle - Grenelle 2 (article 28 alinéa 6) prévoit : « (...) développer
une démarche de certification environnementale
des exploitations agricoles afin que 50 % des
exploitations agricoles puissent y être largement
engagées en 2012 ». Ce projet prévoit (art. 42) :
« Que les exploitations utilisant des modes de
production particulièrement respectueux de
l’environnement peuvent faire l’objet d’une
certification. Que les produits issus d’exploitation
HVE peuvent faire l’objet d’une mention. »
IFEN
Institut Français de l’Environnement
ISO 14 001
« Ensemble d'exigences normalisées pour
un système de management de la qualité,
indépendamment du domaine d'activité et de
la taille de l'organisme utilisateur, et qu'il soit
dans le secteur privé ou dans le secteur public. »
www.iso.org
HPE
Haute Performance Energétique
HQE
Haute Qualité Environnementale. Construire
selon la démarche HQE c’est décider d’intégrer
dans le projet les 14 « cibles » regroupées en
quatre familles : l’écoconstruction, l’écogestion,
le confort, la santé.
PALME
La démarche PALME : « En matière d’aménagement,
la démarche PALME intègre des préoccupations
d’ordre paysager, mais aussi de cohérence
urbaine, de maîtrise de la circulation des
personnes et des marchandises, de maîtrise des
impacts sur l’environnement, de préservation de
la santé humaine, et de gestion des territoires. »
- www.palme.asso.fr
PIB
Produit Intérieur Brut
PLU
Plan Local d’Urbanisme
lll
55
QUALIPARC
Le référentiel Qualiparc comporte 7 objectifs et
15 actions à mettre en œuvre pour les atteindre.
Détail des objectifs :
1/ Fédérer l'ensemble des acteurs concernés
du territoire
2/ Définir un projet s'inscrivant dans une
stratégie globale de développement définie
à bonne échelle
3/ Mettre à niveau l'ensemble des parcs
d'activités existants
4/ Répondre durablement aux besoins des
entreprises
5/ Identifier les attentes des salariés :
accessibilité, cadre de vie, services
6/ Le parc d'activités doit être conçu comme
une véritable opération d'urbanisme
7/ La conception du parc d'activités doit
permettre de minimiser son impact sur
l'environnement
SARA
Société d’Aménagement de la Région d’Angers
56
SCOT
Schéma de Cohérence Territoriale
SME
Système de Management Environnemental
(SME) : « composante du système de management
global incluant la structure organisationnelle, les
activités de planification, les responsabilités,
les pratiques, les procédures, les procédés et
les ressources pour élaborer, mettre en œuvre,
réaliser, passer en revue et maintenir la politique
environnementale ». Cet outil de gestion a pour
but de formuler une politique et des objectifs afin
de prendre en compte les exigences législatives
et les informations relatives aux impacts
environnementaux. La certification internationale
ISO 14 001 est la reconnaissance officielle
d’un SME.
SODEMEL
Société d'équipement du Département de
Maine-et-Loire
Contribution du réseau RACINES
www.racines49.fr
Potentiel de développement dans le domaine végétal et agriculture
1. éco-activités : Agriculture
En Maine-et-Loire, il y a 3 % d’agriculture biologique,
1 % de plus que la moyenne nationale.
Cependant, ce chiffre est faible au regard de la
profession.
Il y a des possibilités de développer la filière en
termes d’offre et de demande locale : « produire
local pour consommer local »
la Pollution des Eaux par les Produits
Phytosanitaires des Pays de la Loire
-Confédération Paysanne
-GABB Anjou - Groupement d'agriculture
biologique et biodynamique d'Anjou
-Germinance (Baugé) : réseau de producteurs
de semences biologiques
Proposition pour un état des lieux avec agrégation
des données existantes :
-Artisans et paysans semenciers, associations
de producteurs de semences bios
-N
ombre de producteur par type de production
(répartition géographique)
-Réseau des AMAP du Maine-et-Loire
(Associations pour le maintien d'une
agriculture paysanne)
- SAU en bio (répartition géographique)
-é
volution des reconversions et des installations
ces 10 dernières années
- T ypes de distribution des productions (marchés,
biocoop, vente direct, AMAP…)
-P
roblèmes rencontrées pour l’installation :
difficultés d’accès à la terre (très prégnant
sur notre territoire), d’accès aux emprunts,
de possibilité de formations…
- ...
Créer la demande tout en développant la filière :
-Cantines BIO
-Restaurant, cafétérias administratives
-Formations éventuelles des restaurateurs
-Mise en relation / partenariat : producteurs
et restaurateurs
-Information des citoyens de l’agglomération
sur les moyens de consommer des produits
locaux biologiques
-…
Semences Paysannes
Soutenir la préservation des semences paysannes,
les échanges d’expériences autour des semences
(sélections…).
Partenaires incontournables :
-Chambre d’agriculture
-Région Pays de la Loire
-Conseil Général du Maine-et-Loire
-CREPPEP : Cellule Régionale d'Etude de
-Jardins de Cocagne
-BIOCOOP : réseau de magasins BIO en
France
-Paniers de campagne BIO
-…
2. éco-activités : Sensibilisation / éducation à
l’environnement
La sensibilisation et l’éducation à l’environnement
constitue un potentiel de développement sur le
territoire.
L’animation (le développement de projets,
l’organisation
d’événements,…)
et
le
conseil technico-économique (la formation,
l’accompagnement au changement, le prêt
de matériel pédagogique…) constituent des
missions et donc des emplois.
Cette « éco-activité » est transversale à l’ensemble
des autres éco-activités et peut être développée
et déclinée par thématique (construction,
déplacement, agriculture, différentes industries).
Cette « éco-activité » existe déjà et est
développée de manière institutionnelle (ville
d’Angers : maison de l’environnement et autres
champs, autres communes, Angers Loire
Métropole, Région, Département…), par les
nombreux réseaux et associations (réseau du
Graine, réseau RACINES, associations membres
du réseau et autres associations…), par des
sociétés privées, par des coopératives....
Un état des lieux semble nécessaire pour
recenser ce qui existe déjà en la matière.
Un potentiel de développement est néanmoins
nécessaire et possible eu égard à la nécessité
de changement et à la volonté de développer
des éco-activités.
57
Contribution d’André CHARBONNIER - Chambre d’Agriculture
L’agriculture a connu une formidable évolution
après la guerre « 39-45 » et des siècles de quasi
immobilisme. Ce mouvement a été amplifié
par la mise en place de la Politique Agricole
Commune de l’union Européenne.
La modernisation des exploitations, la
motorisation et les équipements en matériels,
l’arrivée d’intrants de + en + nombreux,
l’amélioration de la génétique, ont fait exploser
la production et satisfait les objectifs fixés par
l’U.E. Au cours de ce parcours, on a vu apparaître
un certain nombre de conséquences négatives,
voire désastreuses, dans certains domaines ou
territoires
La profession et les pouvoirs publics ont
commencé à donner des inflexions dès les
années 80 pour corriger les méthodes de
production et proposer des solutions alternatives
pour corriger les excès antérieurs. Agriculture
Bio, Agriculture Raisonnée, Irrigation au goutte
à goutte, Mise aux normes des bâtiments
agricoles et notamment d’élevage.
Il reste beaucoup à faire mais la prise de
conscience est en cours et la volonté des
organisations est présente.
Dans le combat engagé actuellement, plusieurs
pistes semblent intéressantes à regarder et
pourraient intéresser les « éco activités » :
58
Dans le domaine de la production :
- L ’agriculture biologique (son développement,
son organisation, sa mise en marché, sa
valorisation...)
- L ’agriculture raisonnée et sa version UE avec
l’évolution de la PAC (Il y a plus à gagner en
terme d’améliorations en faisant bouger un
peu une grande masse plutôt que beaucoup
sur une petite quantité).
- La filière « bois énergie » (Plantation, production,
récupération, transformation en bois de travail,
de chauffage).
Dans le domaine de la récupération :
- Les emballages
- Les bâches, ficelles, sac à engrais...
- Les pneus, les « ferrailles », etc.
- L e compostage en lien avec les communes
(boues, déchets verts...).
Dans le domaine des services :
- Mise en place de formations adéquates
- ...
Contribution de Marc LEUSIE - INRA
Contribution sur le thème des éco-activités en agriculture et alimentation
1. Contexte général
L’inventaire des thèmes de recherche concernant
les éco-activités et le Développement Durable a
montré que le niveau pertinent est l’institution
elle-même plus que le laboratoire. En effet,
depuis plusieurs années le Développement
durable, dans ses dimensions environnementale,
économique et sociale est affichée comme
objectif stratégique prioritaire par :
-l’INRA, Institut de recherches finalisé, qui
travaille localement sur l’amélioration des
plantes, la microbiologie et l’agronomie.
-L a synergie avec les semenciers et
pépiniéristes-obtenteurs est également à
souligner.
-Agrocampus qui œuvre dans l’horticulture
vivrière, environnementale et le paysage,
ce dernier point lui assurant de fortes
interelations avec collectivités, et donc une
large fenêtre sur les problèmes d’ordre
sociétaux.
3. Les carences et menaces
Si les recherches en génétique et en microbiologie
peuvent être considérées comme des atouts
déterminants dans la lutte contre la pollution
et les effets de changement climatique, elles
se heurtent à l’incompréhension de l’opinion
publique face aux OGM. Cette méfiance qui
perdure peut avoir un effet paralysant au
moment où la science se révèle plus que jamais
nécessaire pour répondre aux défis de survie.
Si la dimension environnementale du
développement agricole a pu émerger
relativement facilement en complément de
l’économique (dont la prédominance à la fin du
siècle dernier a été reprochée à l’agriculture),
la dimension sociale est peu apparente à
Angers, alors que s’expriment actuellement la
nécessité, de nouveaux modes d’organisation
du travail, du transport de la distribution et de
la consommation des végétaux, tant au plan
local qu’international, et de nouveaux besoins
en matière d’éthique.
Les concentrations actuelles dans les secteurs
d’enseignement et de la recherche pourraient
affaiblir le message comme quoi Angers a
vocation et dispose des moyens d’être leader
sur son secteur.
En dépit de la présence de l’ITEPMAI à Chemillé
fonctionnant en relation étroite avec la faculté
de pharmacie, il y a peu de passerelles entre
l’agriculture et la nutrition-santé.
-l’ESA, école d’ingénieurs généralistes. Sa
grande sensibilité à la sociologie lui permet
de s’adapter à la diversité des différents
pays angevins, des méthodes et à l’évolution
actuelle du contexte agricole.
Tous les projets de recherche menés par ces
institutions s’inscrivent dans cette finalité, au
terme d’une évolution plus ou moins longue.
Pour l’INRA, cette préoccupation remonte aux
origines de la Station d’Amélioration des fruits,
puisque la résistance aux maladies a été l’un
des axes prioritaires et que le concept de lutte
raisonnée est apparu dès les années 70. La
biologie moléculaire y a toujours été considérée
comme un outil maîtrisé par les généticiens et
non comme une discipline dont la dynamique
peut se révéler incontrôlable (reproche formulé
par les anti-OGM).
Il est donc préférable de mesurer l’impact de
ces stratégies sur la dynamique de recherches
angevine.
2. Dynamique et atouts
-Le nombre important d’UMR associant les
institutions dédiées au Développement
Durable agricole et l’Université atteste de la
puissance de cette dynamique qui a largement
contribué à l’obtention de labellisation du
pôle de compétitivités.
-Des collaborations se sont développées avec
la plateforme de biologie moléculaire du CHU.
-Profitant du contexte favorable, des formations
universitaires ont vu le jour.
Tous ces éléments contribuent à afficher
clairement Angers comme leader du secteur
végétal spécialisé.
4. Suggestions
1/ Poursuivre et renforcer la dynamique de
progression des connaissances dans les axes
de recherches qui ont contribué à forger les liens
privilégiés entre les institutions de recherche et
d’enseignement et l’Université, lll
59
essentiellement centrées sur le végétal. Profiter
des regroupements en cours (INRA, Agrocampus)
pour apporter des contributions originales à
la définition et la construction de l’Agriculture
à haute valeur environnementale et, ainsi,
mieux affirmer les ambitions de la recherche
angevine.
2/ S’ouvrir aux dynamiques qui existent :
-localement, en nutrition santé, notamment,
afin de fournir les bases scientifiques dont
Végépolys a besoin pour être à la hauteur de
ses ambitions.
-régionalement (Nantes), pour que le Végétal
spécialisé passe de statut de fournisseur
de biomasse à celui d’acteur de valorisation
dans le domaine non alimentaire autre que
qu’ornemental (concrétisant ainsi l’une des
attentes des concepteurs de la fusion du
centre Nantes Angers qui recherchent une
synergie et non une dépossession de l’un
par l’autre).
3/ Utiliser les outils scientifiques et créer des
moyens technologiques :
-pour valider les propositions empiriques
issues de la pratique de l’agriculture
biologique et des produits sous AOC ou
certification.
-pour procéder aux mesures telles que le
bilan carbone et en tirer les conséquences
en terme de localisation et de transport des
denrées.
-pour définir et promouvoir des normes
commerciales volontaires destinées à faire
autorité dans les transactions des acteurs
du commerce local et international soucieux
de définir et promouvoir des pratiques
responsables au plan environnemental et
social. (référence aux critères de Bâle) ,
afin de concrétiser l’ambition pour Angers
d’être et de se comporter comme un leader
sectoriel.
4/Encourager le développement des recherches
en Sciences Humaines et sociales (sur le modèle
semi-empirique qui a permis la constitution des
UMR en Sciences de la vie ?) (via, par exemple
le programme PSDR INRA-région)
60
5. Un objectif fédérateur :
Angers, espace de médiation.
Compte tenu :
-des capacités et de la grande antériorité
du dispositif angevin de recherches et
d’expertise dans les domaines concernés
directement par les éco-activités agricoles et
alimentaires ;
-du fait que l’organisation et le pilotage de la
recherche agronomique locale lui ont évité, en
dépit de l’existence de thèmes de recherches
en génétiques et de la pratique de la biologie
moléculaire, de se trouver directement dans
le collimateur des anti-OGM ;
-De la tradition angevine de conciliation
et d’harmonisation entre des bassins
géographiques aux productions et mentalités
différentes ;
-de la présence d’enjeux divers allant du
redéploiement de circuits locaux à la
consolidation de réseaux de vente sur les
marchés internationaux, sur fond de bilan
carbone et d’économies d’énergie ;
-de l’évolution prévisible des goûts alimentaires
et esthétiques qui devraient logiquement
accompagner les mutations techniques et
commerciales ;
-de l’existence d’enjeux fondamentaux, de
méthodes et de pratiques pluridisciplinaires
adéquates incluant des SHS.
Un dispositif de médiation qui aurait pour but
de restaurer la confiance serait bienvenu. Il
permettrait de faire dialoguer des acteurs
aux intérêts divers, des scientifiques et les
consommateurs autour des questions qui se
posent entre la Science, la production agricole
et alimentaire et la Société. Cette action aurait
pour vocation à se traduire dans la définition et
la promotion de critères de qualité nouveaux
qui, sans perdre de vue la nécessaire rentabilité
des acteurs, mettraient en avant les facteurs
d’éthique et d’environnement avant de les
traduire en normes commerciales. Dans cette
démarche, l’utilisation des outils de la biologie
moléculaire dans les recherches d’amélioration
des plantes spécialisées n’a pas vocation à
rester tabou dès lors que ses concepteurs et
futurs utilisateurs sont capables de la situer
dans une perspective claire sur les plans
éthiques et environnementaux.
Contribution de Bernard Vinsonneau - CFTC
Pour la CFTC, les éco activités ne peuvent
se concevoir qu’au travers des 3 piliers
fondamentaux que sont : l’économique, le Social
et l’Environnemental.
Donnons-nous les moyens de cette ambition et
prenons l’exemple des éco parcs d’activité. Il ne
s’agit pas seulement de créer des parcs pour
installer des entreprises, mais d’aller plus loin.
Si nous privilégions l’un de ces 3 piliers en
négligeant les deux autres, c’est à nos yeux,
tout l’édifice qui s’en trouve déséquilibré.
Nous pensons qu’il conviendrait que les
entreprises candidates se voient proposer
l’adhésion à une charte de qualité précisant
les normes environnementales applicables
sur ce parc, mais aussi l’engagement de ces
entreprises de s’inscrire dans une véritable
démarche sociale à l’égard de leurs salariés.
Cette démarche sociale pourrait concerner les
conditions de déplacement, par la mise en
commun de différents services comme navette
de bus, la création d’une crèche collective, la
restauration collective, etc. Ces quelques points
mériteraient un plus grand développement.
Réduire simplement la notion d’éco-activités
uniquement à l’économie, quand bien même
nous sommes conscients de la nécessaire
mobilisation de tous les acteurs en faveur
de l’emploi et de la revitalisation de l’Agglo,
serait pour la CFTC avoir une vision réductrice,
aussi nous pensons que l’accent n’a pas été
suffisamment mis sur l’aspect social.
Union Départementale CFTC
de Maine et Loire
Bourse du Travail :
14 place Louis Imbach - 49100 ANGERS
Tél. : 02.41.25.36.90 - Fax : 02.41.25.36.99
e mail : [email protected]
61
COMMENTAIRES D'ANGERS LOIRE MÉTROPOLE ET DU PAYS LOIRE ANGERS
Éléments de commentaires de Jean-Claude
ANTONINI, président d’Angers Loire Métropole et
Daniel RAOUL, président du Pays Loire Angers.
À la fin 2007, Angers Loire Métropole et le Pays
Loire Angers formulaient cette saisine autour
du développement des éco-activités sur notre
territoire. À l’époque, sans être confidentiel,
ce thème n’était pas encore au cœur des
préoccupations des élus, des développeurs et
plus largement de la société française.
Deux ans plus tard, le contexte national a
considérablement évolué. Le Grenelle de
l’environnement a largement accéléré la prise
de conscience des français sur la raréfaction
des matières premières, la nécessité de lutter
contre les gaz à effet de serre, les atteintes à
la biodiversité et aux paysages. Dans le même
temps, nous avons réalisé le fort potentiel de
développement dans le secteur des éco-activités.
Aujourd’hui, tous les territoires s’interrogent et
certains ont d’ores et déjà pris des positions
sur certaines niches ou sur certains produits.
Au plan international, au lendemain du sommet
de Copenhague, chacun peut constater que la
prise de conscience de l’urgence climatique
est planétaire. Cet événement n’étant que le
catalyseur de l’état d’esprit du moment et du
changement radical que nous vivons et que
Paul Crutzen, Prix Nobel de chimie en 1995,
suggère de baptiser période « anthropocène ».
Autrement dit, une nouvelle période géologique de
l'histoire de la Terre caractérisée par l'influence
de l'humanité sur le climat et l'environnement.
Entre temps également, la crise financière et
économique mondiale a fait son œuvre. Le
chômage a partout augmenté : + 25 % entre
septembre 2008 et septembre 2009 sur le
territoire de l’agglomération.
Autant de facteurs qui placent désormais les
éco-activités au centre de l’économie et des
préoccupations.
Concernant la saisine, l’attente de la collectivité
était double. D’une part, nous souhaitions établir
un état des lieux des forces et faiblesses de notre
territoire afin d’établir des propositions pour
orienter les forces vives du territoire (entreprises,
universités et centres de recherches) vers des
pratiques davantage tournées vers les éco-activités
et l’éco-responsabilité (aménagement des PAC,
charte des entreprises entrant dans PAC,
62
services inter-entreprises).
D’autre part, ce diagnostic devait aussi permettre
d’orienter nos efforts de prospections vers les
secteurs d’activités les plus conformes à nos
atouts. Notre préoccupation première, au-delà
de l’image et de l’attractivité du territoire étant
bien évidemment l’emploi local.
Le rapport remis, basé sur l’expertise d’usage
des membres du conseil de développement
apporte un éclairage complet sur la question
des éco-activités. Cette contribution permet
de mieux définir les contours de cette filière
économique difficile à cerner, compte tenu de
sa transversalité. Nous retiendrons quelques
éléments saillants en guise de commentaire.
1. Un diagnostic partagé
Nous partageons les éléments de diagnostic.
Notre territoire se présente avant tout comme
une terre d’équilibre, sans leadership dans les
greens technologies. Si l’on dénombre quelques
200 entreprises dans ce secteur, force est de
constater qu’il n’y pas de leader.
Sur le front de l’emploi, certains annoncent déjà
qu’un quart des futurs emplois relèveront de
l’approche green techs. Sans aller jusque là,
nous sommes convaincus que ce secteur est
un formidable gisement d’emploi.
Nous sommes d’accord pour dire que chacun
doit faire face à une montée de la réglementation
environnementale. Mais dans le même temps,
nous constatons que l’environnement qui était
vécu par les entreprises comme une contrainte
est désormais majoritairement perçu comme un
vecteur d’activité, d’emploi et de profit. Sans
doute le plan Ecotech 2012, dans la lignée du
Grenelle, propose des pistes intéressantes.
Nous avons d’autres atouts : nous prévoyons de
grands programmes d’aménagement urbains.
La construction de 140 000 m² dans les dix ans
à venir.
À Angers, notre volonté est en premier lieu de
structurer cette démarche vers les éco-activités.
La sensibilisation des acteurs doit se poursuivre,
elle n’est pas encore suffisante. Pour preuve,
on notera que l’enquête lancée auprès des
entreprises par le Conseil de Développement
n’a pas eu les résultats escomptés.
Bien que ne possédant pas d’élément fort
et différenciant des autres territoires, nous
possédons néanmoins une image positive en
matière environnementale. Cette image de ville
en pointe en matière de développement durable
s’est construite au fil du temps, notamment
grâce à l’engagement personnel du Maire
d’Angers. Elle s’est bâtie également sur une
certaine exemplarité de nos collectivités.
2. La nécessaire exemplarité
Aux côtés des entreprises du territoire, de
l’enseignement supérieur et de la recherche
locale, les collectivités ont fait preuve jusqu’à
présent d’une exemplarité que nous pensons
incitatrice. Quelques exemples de nos réalisations
en termes de bâtiments : le théâtre le Quai,
le Centre technique des transports à énergie
positive, etc. Nous n’avons pas non plus à
rougir des éco-quartiers réalisés (Desjardins) ou
en cours d’aménagement (Mayenne /Capucins),
des efforts opérés en matière de déplacement,
le tramway ou les comobiles. Le plan climat
démontre notre volonté d’œuvrer dans le
photovoltaïque pour réduire les consommations
d’énergie. Et de manière plus globale la mise
en œuvre des Agendas 21 et les clauses
éco-responsables intégrées dans nos commandes
publiques révèlent cette volonté d’exemplarité.
Le rapport insiste sur la gestion durable de
nos parcs d’activités et la démarche qualité qui
doit y être associée. Nous en avons pleinement
conscience et nous voulons poursuivre dans
cette voie.
3.La structuration du pôle enseignement
recherche angevin
Il ne saurait y avoir de secteur productif basé
sur les éco-activités sans un soutien et des
passerelles avec le milieu de la recherche et
de l’enseignement supérieur. Or, le pôle angevin
reste à structurer.
La recherche angevine n’a pas la visibilité
suffisante. Il faut sans doute créer des habitudes
de travail entre les différentes unités et les
différents laboratoires qui n’ont pas encore
d’habitude de travail en collaboratifs. Cette
approche territoriale et transversale doit pouvoir
diffuser au sein du pôle angevin et toutes les
énergies doivent être fédérées.
Autre obstacle à surmonter : le paradoxe d’une
forte demande sociale, d’une part, et d’un
manque de financement de la recherche d’autre
part. Pour pallier en partie cette difficulté, un
appel à projet pourrait permettre d’accompagner
les laboratoires et les entreprises innovants
dans le domaine des éco-activités, sur une niche
particulière et différenciant pour le territoire.
L’économie résidentielle, ou pour le dire
autrement, le marché local doit aussi être porteur
de cette démarche et il reste à mobiliser pour
stimuler le développement des éco-activités.
Ainsi-au-delà de l’exemplarité des collectivités,
les forces vives doivent aussi être des « agents
propagateurs » des commandes innovantes et
des achats éco-responsables. Plus le territoire
sera impliqué plus le développement de l’économie
productive sera facilitée.
4. Valoriser nos atouts
À côté du constat partagé d’un territoire qui n’a
pas grand chose de discriminant le rapport met
clairement en lumière l’intérêt de valoriser la
« pépite » de notre territoire que représente l’Agence
de l’environnement et de la Maîtrise des énergies
(ADEME). Il paraît clair que les collectivités doivent
pouvoir tirer davantage profit de la présence du
siège de l’agence nationale. Elles ont à développer
le conventionnement et faire de notre territoire
une terre d’expérimentation. Il y a là un avantage
concurrentiel important dont nous devons en
attendre des bénéfices.
5.Des éco-activités au green business, la
structuration des filières
Les filières sont récentes et pas encore structurées.
Qu’elles soient appelées écotechnologies, écotechs
ou greentechs, elles se distinguent pas la
valeur ajoutée environnementale (VAE) qu’elles
produisent.
Au-delà de la terminologie, l’idée majeure réside
effectivement dans le transfert de technologie.
D’autres sur le territoire ont déjà pris de l’avance.
Le nouveau cluster éco-origine du Grand-ouest
créé à Rennes par plusieurs universités et
organismes consulaires dont la CCI de Maine-etLoire. La Chambre de commerce et d’industrie a
également lancé un club environnement fort de
250 membres. Elle prévoit de rassembler ainsi
quelques 200 entreprises qui travaillent dans le
domaine des éco-activités sans pour autant se
connaître. Elles pourraient sans doute aller plus
loin ensemble.
Nous devons sans doute nous appuyer sur cette
initiative pour accompagner les entreprises
désireuses à s’engager dans les éco-activités.
63
6. Vers un cluster local ?
Ce rapport a également le mérite d’affirmer
qu’un « cluster » devra reposer avant tout sur le
potentiel Enseignement Supérieur et Recherche
(notamment végétal) et non sur le tissu
économique existant, puisqu’il n’existe pas
véritablement d’acteurs ou d’activités locales,
à rayonnement national et international (en
dehors de l’ADEME bien sûr).
D’ailleurs, une importante action de promotionprospection des filières des éco-activités a été
engagée. Portée par Angers Loire Développement,
le Comité d’expansion et la CCI, elle se
déroulera sur les deux ans à venir. Le fonds
disponible a été mis à disposition par le Fonds
de revitalisation du territoire (FRT), lui-même
constitué par les entreprises ayant mis en
œuvre un plan de sauvegarde de l’emploi.
Ce projet mutualisé à l’échelle du bassin de
vie se justifie simplement par la nécessaire
valorisation des ressources, la diversification du
portefeuille d’offres de produits et de services
et la nécessité d’atteindre une masse critique
pour produire un effet levier. Les cibles ont déjà
été définies : eau, recyclage, SAV, maintenance,
entreprise de service à l’environnement, etc.
Tous ces développements ne pourraient voir
le jour si les collectivités ne se dotent pas en
interne de moyens pour répondre à ces nouveaux
besoins. C’est ce qu’elles sont en train de faire,
par des redéploiements d’effectifs. Du côté
64
d’Angers Technopole, un recrutement est en
cours pour permettre l’émergence des filières de
recherche. Tandis qu’à Angers Loire Métropole
la direction générale en charge de l’économie
et de l’emploi va être redimensionnée afin de
structurer les filières.
Même si la saisine n’était pas forcément très
précise, la contribution n’oriente peut-être pas
suffisamment les collectivités sur des choix
stratégiques délibérés, comme pourrait être
par exemple, sur le plan économique, de tirer
prioritairement profit de la filière végétale une
spécificité angevine en matière d’éco-activités.
Enfin, pour conclure, il restera à répondre à
la question de savoir si notre image, notre
exemplarité, associées à la valorisation de
certains de nos atouts tels que l’ADEME
suffiront grâce à un travail en transversalité
au déploiement des éco-activités ou s’il faudra
prendre la voie d’une spécialisation vers tout
ou partie des pistes évoquées par le rapport :
le végétal, la performance énergétique des
bâtiments, les déchets et le recyclage, ou encore
l’électronique. Le territoire aura à choisir l’une
des deux stratégies. Sinon, son choix s’opérera
par défaut. En mobilisant l’alliance des talents
et des énergies du territoire, les forces vives
(entreprises, centre de recherche et organismes
de formation et collectivités), nous avons toutes
les clefs pour y arriver. 
NOTES
65
66
Impression : Norbert Plot - Février 2010
Crédits photos : © Ville d'Angers - Th. Bonnet / © Angers Loire Métropole - Julien Rebillard / © Angers Loire Métropole - Antonio Bozzardi / © Institut National d’Horticulture
© Angers Habitat / © Chambre d'Agriculture de Maine-et-Loire / © Mairie d’Écouflant / © Photothèque VEOLIA - Nicolas Vercellino / © SODEMEL / © VEGEPOLYS - E. Rousseau / © INRA
Création : www.lecerKle.com
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