PAGE 10 mercredi 14 août 2013 FIDA: Michel Mordasini nommé vice-président L’ambassadeur suisse Michel Mordasini, vice-directeur de la Direction du développement et de la coopération (DDC), a été nommé vice-président du Fonds international pour le développement agricole (FIDA). L’agence constitue avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) la plateforme alimentaire et agricole de l’ONU. «Avec cette nomination, la Suisse renforce sa présence au sein du cadre dirigeant du système onusien», a souligné dans un communiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). – (ats) ECONOMIESUISSE: Heinz Karrer proposé à la présidence Le comité directeur d’Economiesuisse propose à sa présidence Heinz Karrer, actuel directeur général d’Axpo, pour succéder à Rudolf Wehrli. La faîtière des entreprises devra se prononcer lors de sa séance du 29 août. Le futur président reprendra les rênes de l’organisation dans un délai d’un an suivant son élection, une durée correspondant au préavis de résiliation de ses fonctions à la tête d’Axpo, précise Economiesuisse. «La reprise totale des activités incombant à la présidence dépendra du règlement de la succession de Heinz Karrer» au sein de l’électricien zurichois, précise le texte. Durant cette phase de transition, les dossiers continueront d’être traités «par les trois vice-présidents, comme c’est le cas actuellement», indique encore Economiesuisse. – (ats) SUISSE L’impôt doit être un acte de noblesse NEUCHÂTEL. Le nouveau député vert’libéral estime que les importants contribuables doivent être considérés et non pas simplement taxés. Neuchâtel s’illustre à nouveau parmi les cantons où les personnes physiques sont les plus fortement imposées. La réforme des personnes morales commence à développer ses effets. L’augmentation des inscriptions au registre du commerce en témoigne. Mais pour Raphaël Grandjean, créateur de RG Group et président des Vert’Libéraux neuchâtelois, les autorités doivent mieux valoriser la contribution des hauts revenus au financement de la collectivité. Pour lui, s’acquitter de ses impôts devrait redevenir un acte de noblesse. Il s’explique. Neuchâtel est toujours le canton où les personnes physiques sont les plus lourdement taxées en comparaison nationale. Comment réagissez-vous face à ce constat? Ma réaction serait à un certain désespoir si j’avais le sentiment que rien n’avait été entrepris pour changer cette situation. Néanmoins, la réforme de la fiscalité des personnes morales va plutôt dans la bonne direction. Par ailleurs, la réforme des personnes physiques qui a été engagée récemment devrait déployer ses effets les prochaines années. A ce sujet, le Parlement aurait pu aller plus loin, mais c’est déjà un début et il faudra pour l’heure s’en contenter. Malheureusement, il y a une érosion des cadres supérieurs et moyens directement en rapport avec cette fiscalité très Qu’entendez-vous par «égalitarisme réducteur»? RAPHAËL GRANDJEAN. La réforme de l’imposition des personnes physiques devra être votée par les députés. lourde, causant un départ d’environ 500 familles en moyenne par année. C’est une fiscalité discriminatoire qui a pour effet à la fois un déficit important pour l’image du canton et aussi une perte conséquente en termes de recettes fiscales. Il faut cesser cet état d’esprit. Les raisons de cette politique fiscale sont-elles idéologiques? Oui, totalement. Il s’agit d’un égalitarisme réducteur, très présent dans les sociétés latines. Particulièrement en Suisse romande. La France en est l’illustration la plus significative. Je trouve ça assez grave dans le sens où l’on décourage les hyperproductifs. On sait que 20% des plus hauts revenus contribuent à hauteur de 80% des recettes fiscales du canton. Il faudrait encourager ces contributeurs. Et aujourd’hui, il serait souhaitable que le fait de s’acquitter de ses impôts redevienne un acte de noblesse. Une forme de don pour la collectivité. On n’encourage pas suffisamment ceux qui veulent faire quelque chose de leur vie. Finalement, on ne permet pas à ceux qui veulent s’investir davantage de tendre vers la réussite. Ce qu’il faut, c’est une véritable implication des autorités auprès de ces gens qui contribuent majoritairement au fonctionnement de notre administration. Il s’agit de témoigner notre respect et notre gratitude envers ces personnalités qui permettent au canton d’offrir des infrastructures de qualité. Comment faire? Le conseiller d’Etat vaudois Pascal Broulis a concrétisé cela d’une façon particulièrement intéressante. Chaque année, il réunit les 100 contribuables les plus importants autour d’un repas. Ce n’est pas un gain matériel pour ces individus, mais c’est une forme de reconnaissance qui leur donne la sensation de n’être pas simplement des personnes que l’on taxe à outrage. Et c’est une incitation aussi, parce qu’un contribuable qui n’est plus invité à cet événement se demandera sûrement pourquoi. C’est cet état d’espritlà qu’il faut impérativement développer à Neuchâtel. Je le redis, mais payer ses impôts doit redevenir un acte noble. L’impôt comme une forme de don. C’est une idée qui pourrait Liberté économique favorisée sauf dans le secteur agricole La Suisse occupe le quatrième rang mondial de l’Economic Freedom Index du canadien Fraser Institute. HENRI SCHWAMM* Qu’il s’agisse de conditions économiques cadres, de prospérité, de qualité de vie, de compétitivité ou d’innovation, la Suisse figure en haut du tableau dans les classements internationaux. Il lui arrive même parfois d’occuper la première place du podium. L’Economic-Freedom-Index, mis au point par le Fraser Institute canadien, mesure la liberté économique (pas la liberté politique). Dans la dernière édition, la Suisse y occupe le quatrième rang mondial. Hongkong, Singapour et la Nouvelle-Zélande font mieux qu’elle. Cet indice comporte cinq parties: la dimension du secteur public, le système juridique et la protection des droits de propriété, la stabilité de la monnaie, la libre circulation des biens, du capital et des hommes, et les réglementations en vigueur sur les marchés de capitaux et de marchandises comme dans la vie économique en général. Aucun pays ne performe également bien ou mal dans toutes ces dimensions mais, observe Gerhard Schwarz, directeur du think tank libéral Avenir Suisse, en règle générale, les résultats reflètent quand même une certaine consistance. À preuve, précise-t-il, le fait que les pays qui ne sont pas libres économiquement ne le sont à aucun titre et que les pays économiquement libres occupent les meilleures places. La Suisse, qui pour l’ensemble de ses prestations se situe au quatrième rang de ce classement, se traîne en matière d’ «ouverture des frontières» à la place 80 (sur 144 pays), à un niveau comparable à celui de la Tunisie, de l’Ukraine, du Mali ou du Vietnam. Seuls des pays aussi peu libres économiquement que la Russie ou l’Inde (perçue par l’opinion publique comme plus libre qu’elle n’est) sont encore plus mal placés que la Suisse. Même l’Italie et la France, qui ne passent pas pour des parangons de liberté économique, la distancent largement. La Suisse fait florès en ce qui concerne le système juridique et les réglementations (du marché du travail et des entreprises) mais réussit tout juste à se maintenir dans le premier quart du classement pour ce qui est de l’ampleur du secteur public et de la stabilité de la monnaie. Gerhard Schwarz cherche à expliquer le très mauvais score de la Suisse dans le domaine économique extérieur. Ce score n’a, selon lui, pas grand-chose à voir avec le contrôle relativement sévère de l’immigration à l’égard des pays tiers, malgré la liberté de circulation des personnes avec l’Union européenne. Il n’a pas davantage sa source principale dans les restrictions persistantes en matière d’investissements directs et de mouvements de capitaux (d’étrangers). Non, la racine du mal se trouve dans la confusion et la complexité des tarifs douaniers. Il est clair que si l’on veut contrôler étroitement les importations, on doit s’immiscer fortement dans la libre formation des prix qui constitue un pilier de toute économie ouverte. À cet égard, la Suisse fait piètre figure. Principale responsable: l’agriculture. À coup de barrières tarifaires et non tarifaires, elle s’isole du reste du monde et est le talon d’Achille de l’économie helvétique. Alors qu’en dehors de l’agriculture, les droits de douane à l’importation ne dépassent pas en moyenne 2,3%, ils excèdent 30% dans le secteur agricole. La viande et les produits laitiers sont même protégés de la concurrence par des tarifs douaniers allant jusqu’à 100%. Cette façon dont la Suisse s’écarte dans le domaine agricole du cours habituel de sa politique économique extérieure libérale est d’autant plus difficile à comprendre que l’agriculture fournit une contribution très marginale à la valeur ajoutée brute et à l’emploi. À peine 1% de la population du pays parvient à tenir en otage toute une économie et lui impose et ses intérêts particuliers et ses recommandations interventionnistes. Absurde, mais vrai. * Université de Genève déplaire actuellement, puisqu’on a plutôt tendance à considérer l’impôt comme une obligation morale, et non pas un choix. Qu’en pensez-vous? Il s’agit bien d’un état d’esprit. Effectivement, nous payons dans le canton de Neuchâtel bien plus que la moyenne suisse, et il y a un sentiment d’injustice au sein de la population. Au fond, lorsque des citoyens s’acquittent de montants très élevés pour financer la collectivité, ils font un don. Or aujourd’hui, c’est le contraire. On tend à faire penser que l’impôt est une obligation morale et que cela n’a rien d’extraordinaire de s’en acquitter. Ceux qui ne partagent pas ce point de vue finissent par s’en aller. C’est à mon avis-là que les autorités doivent jouer un rôle plus actif et faire comprendre à la population ce côté «positif» de l’impôt. Tout le monde contribue au bon fonctionnement de la société. Il faudrait davantage de pédagogie en la matière. Et quelles mesures pédagogiques envisageriez-vous? Réunir les bons contribuables par exemple, comme je le disais plus haut. Ce n’est pas forcément un remerciement matériel dont il s’agit. Simplement des petites intentions fondées sur l’aspect psychologique des contributeurs, permettant ainsi de leur faire voir qu’il y a une prise de conscience de leur importance pour le bon fonctionnement de la société. Et en leur témoignant un intérêt certain, ils se sentent valorisés. Ainsi, ils seront moins tentés de penser qu’ils sont là uniquement pour financer l’Etat. C’est une réciprocité nécessaire. Comment voyez-vous l’avenir du canton en matière de fiscalité? Notre situation actuelle s’apparente à celle d’un enfer fiscal. C’est un constat indéniable. Mais certaines décisions récentes vont vraiment dans le bon sens, et dans quelques années, nous pourrions nous retrouver dans un contexte inverse, avec une fiscalité plus adaptée et un bien-être accru. Les citoyens ne regardent pas uniquement le taux d’imposition. Ce qui leur importe, c’est leur revenu disponible et ils le calculent en fin d’année. Il faudrait davantage aborder l’impôt en ce sens. Connaître le revenu disponible moyen pour l’ensemble des contribuables. Nos choix seraient donc encore plus sensés. Et puis Neuchâtel possède un savoir-faire en microtechnique qui est parmi les plus importants au monde. Même une fiscalité lourde ne peut pas nous enlever ça. Face à cette richesse unique, notre canton a un avantage concurrentiel important. D’autres régions ont des secteurs économiques vieillissants si je puis m’exprimer ainsi. Comme l’industrie financière. Nous devons orienter notre politique en faveur d’un développement industriel efficace. Et la réforme de la fiscalité des personnes morales en est un excellent avant-goût. Justement, concernant cette réforme, constatez-vous déjà des retombées positives? Oui bien sûr. Il y a une augmentation des inscriptions au registre du commerce. C’est une politique volontariste de réindustrialisation qui va dans le bon sens. Cela permet aux entrepreneurs qui souhaitent créer de la richesse d’en avoir les moyens. Les effets s’étendront sur plusieurs années. Vous dites que la réforme de la fiscalité des personnes morales va dans le bon sens. Si l’établissement de nouvelles entreprises dans le canton améliore les recettes fiscales, envisagez-vous de proposer au Parlement une baisse de l’impôt sur le revenu? En effet, la réforme fiscale des entreprises est un succès. La compétitivé de notre canton est renforcée et les retombées financières semblent se confirmer. S’agissant de la réforme fiscale des personnes physiques, le Grand-Conseil doit encore valider les dernières étapes. Alors oui, une diminution des impôts doit être décidée et votée par le parlement cantonal, comme d’ailleurs l’engagement de réformes structurelles de l’Etat. Les députés devront oser l’audace, l’audace de dire oui à un canton tourné dorénavant vers l’avenir. En mai dernier, vous et quatre de vos collègues de parti ont été élus à la députation. Allez-vous proposer des projets en ce sens au Parlement? Nous y travaillons. Ce que nous souhaitons surtout, c’est d’insuffler un état d’esprit positif. Le canton de Neuchâtel a un potentiel fantastique. Il faudra bien évidemment songer à la réfection de certaines infrastructures. Et au niveau du budget de l’action sociale, il faudra s’attaquer à des réformes puisque nous sommes également ceux qui dépensent le plus en la matière. Nous avons donc beaucoup d’objectifs à atteindre, ce qui laisse entrevoir une législature des plus intéressantes. INTERVIEW: GRÉGOIRE BARBEY FORMATION COOP: plus de 1000 apprentis recrutés en août Les magasins Coop accueillent 1086 jeunes au mois d’août pour une formation initiale. La grande majorité (45%) de ces élèves se destine aux métiers de la vente. Cette année, le magasin a employé 48 apprentis de plus que l’année dernière. Dans plusieurs régions de Suisse, le marché de l’emploi en apprentissage a changé: certaines entreprises connaissent des difficultés pour recruter suffisamment de collaborateurs. La responsable de la formation professionnelle de Coop, Annika Keller, estime que les postes proposés ont été pourvus de manière satisfaisante. « Nous avons dû, certes, recruter sur une période un peu plus longue que les autres années», admet-elle dans un communiqué. À l’issue de leur apprentissage, une importante partie de ces élèves sont ensuite recrutés chez Coop. L’année dernière, plus de 68% d’entre eux ont été embauchés par l’enseigne.