Laurent STRUB Master 2e année ERPUR (gestion des espaces ruraux et périurbanisation) Université Rennes 1 Rapport de Stage, septembre 2008 TRAME VERTE ET BLEUE RÉFÉRENTIEL DE BONNES PRATIQUES EN FAVEUR DU MAINTIEN DE CONTINUITÉS ÉCOLOGIQUES Encadrement : DIREN Franche-Comté : Arnaud PIEL Université Renens 1 : Joan Van BAAREN TABLE DES MATIERES Table des matières _________________________________________________________________ 1 Figures et tableaux _________________________________________________________________ 1 Remerciements ____________________________________________________________________ 1 A - Introduction ___________________________________________________________________ 2 1 - Biodiversité et développement humain _____________________________________________ 2 2 - Des aires protégées au réseau écologique ____________________________________________ 3 B - Problématique et contexte du stage __________________________________________________ 6 1 - Présentation de l’organisme ______________________________________________________ 6 2 - Bilan sur les travaux réalisés sur le réseau écologique régional ____________________________ 6 3 - Les attentes de la structure_______________________________________________________ 7 4 - Problématique ________________________________________________________________ 7 C - Méthodologie __________________________________________________________________ 9 1 - Cadrage sémantique____________________________________________________________ 9 2 - Le recensement des actions en faveur des continuités écologiques _________________________ 9 3 - Organisation et valorisation des résultats ____________________________________________11 D – Résultats _____________________________________________________________________13 1 – Actions thématiques : la mise en oeuvre de la trame verte et bleue sur le terrain ______________13 a – Infrastructures _____________________________________________________________13 b - Ville et urbanisme___________________________________________________________18 c – Continuum forestier _________________________________________________________22 d – Le continuum agricole extensif (milieux ouverts) ___________________________________25 e - Le continuum aquatique (déplacement aquatique ) __________________________________29 f - Le continuum des milieux humides _____________________________________________30 2 / Actions transversales – La trame verte et bleue : une nouvelle façon d’aménager l’espace _______32 a – Fédérer les acteurs pour construire un diagnostic trame verte et bleue ___________________32 b – Intégrer trame verte et bleue __________________________________________________33 c - Communiquer sensibiliser _____________________________________________________36 3 / Tableau de synthese ___________________________________________________________37 E - Discussion ____________________________________________________________________39 F – Conclusion ____________________________________________________________________41 G - Bibliographie __________________________________________________________________41 H - Resume ______________________________________________________________________43 I – Annexes ______________________________________________________________________43 ANNEXE 1 : les questionnaires lime survey _____________________________________________44 ANNEXE 2 : Base de Donnée projets recensés __________________________________________61 Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 1 - FIGURES ET TABLEAUX Figure 1 : les principaux éléments structuraux d’un réseau écologique (schéma ECONAT) Figure 2 : représentation schématique de la fragmentation du territoire franc-comtois (Lethuillier, 2007) Figure 3 : panneau signalétique A15B Tableau 1 : tableau synthese des orientations de gestion pour le maintien des continuités écologiques REMERCIEMENTS Dans un premier temps, je remercie Monsieur BERNE André, Directeur de la DIREN Franche-Comté pour l’accueil et la confiance qui m’a été accordée. Je tiens à remercier tout particulièrement mon maître de stage, Arnaud PIEL, chargé de mission au Service du Développement Durable, de l’Évaluation Environnementale et des Paysages, pour sa disponibilité, son encadrement et tout le professionnalisme dont il a fait preuve pendant mon stage. Je remercie également toutes les personnes qui ont contribué au bon déroulement de mon stage que ce soit au sein de la DIREN Franche-Comté, ou ailleurs. Je tiens également à remercier Anéli LOISY et Julie MARSAUD, stagiaires tout comme moi pour leur aide et leur soutien. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 1 - A - INTRODUCTION 1 - BIODIVERSITE ET DEVELOPPEMENT HUMAIN La diversité du vivant connaît une érosion sans précédent depuis les débuts de l’industrialisation. Le taux actuel d’extinction des espèces est entre 100 et 1000 fois supérieur au taux naturel et continue de s’accélérer, d’après May et al. (1995). La planète Terre pourrait connaître sa sixième crise massive d’extinctions des espèces, d’après Spekoski (1986). Cette perte de biodiversité qui affecte l’ensemble de la planète est principalement due au développement des activités humaines. L’agriculture, la sylviculture, l’urbanisation et les infrastructures de transport en sont les causes principales par la dégradation partielle ou totale (destruction) et la fragmentation des habitats naturels qu’elles provoquent, d’après Delbaere (1998). En plus des conséquences du développement des activités humaines, selon les scénarios du réchauffement climatique, entre 15 et 37% des espèces pourraient être menacées d’extinction d’ici 2050, d’après Thomas et al. (2004). La prise de conscience du poids de l’espèce humaine dans les dynamiques de la biosphère et sa dépendance vis à vis de celle ci, va entraîner l’essor de la protection de la nature au milieu du XXème siècle. Dans un premier temps, cette conservation s’oriente vers la protection d’espèces au sein de réserves naturelles. En 1992, la publication de la « Global Biodiversity Strategy » par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, met en exergue le besoin de sauvegarder le fonctionnement des processus écologiques tout en prêtant attention aux exigences de développement, d’après Génot J. C. & Barbault R. (2005). Avec la conférence de Rio, le concept de biodiversité s’applique maintenant à l’ensemble constitué par la diversité génétique, la diversité des espèces et la diversité écologique ainsi qu’à leurs interactions. (Di Castri et Younès, 1995). Ainsi pour protéger les espèces et leur capital génétique, la protection de la nature se sépare progressivement de l’approche « espèce » pour s’orienter vers la protection des habitats naturels. De plus, la biodiversité n’est plus un simple constat biologique mais devient un concept de cadrage « sociétal » qui en souligne les dimensions sociales, économiques et politiques Perrings et Gadgil (2002). Pourtant, en dépit des efforts réaliser pour mettre en place ces aires protégées, l’extinction des vertébrés continue d’augmenter, montrant les limites des politiques de conservation engagées depuis plusieurs décennies, d’après Ramade F. (1999). Les espaces protégés actuels ne peuvent répondre seuls aux enjeux de biodiversité : de nombreuses espèces à large domaine vital ne peuvent survivre dans ces espaces trop restreints d’après Grenier (2000). Au niveau international, les aires protégées bénéficient d’une protection réglementaire Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 2 - forte mais elles ne peuvent à elles seules prétendre enrayer le déclin de la biodiversité. Parce que les espaces protégés par les parcs ou réserves n’ont pas la taille adéquate pour garantir à eux seuls le bon fonctionnement des écosystèmes, il est nécessaire d’assurer un continuum entre les écosystèmes à préserver. En effet d’après Webb (1993), en reliant ces espaces on peut satisfaire les exigences écologiques des espèces qui ont besoin d’une grande superficie pour accomplir leur cycle de vie. Un réseau d’aires protégées connectées permettrait d’assurer l’aire minimale dynamique (espace minimum vital). 2 - DES AIRES PROTEGEES AU RESEAU ECOLOGIQUE C’est ce constat qui depuis environ 20 ans a donné tout son poids aux réflexions sur l’écologie du paysage et au concept de réseau écologique qu’on peut y associer. L’écologie du paysage étudie les interactions entre l’organisation de l’espace et les processus écologiques. L’utilisation du modèle tâche-corridor-matrice permet de comparer des paysages dissemblables, tout en offrant une base à la gestion de l’organisation spatiale des systèmes écologiques, d’après Dramstad et al. (1996). L’échelle du paysage se prête particulièrement bien aux approches interdisciplinaires, de plus en plus indispensables pour prendre en compte les problèmes environnementaux actuels. De plus, selon sa composition ou son organisation, une mosaïque paysagère affectera différemment les systèmes écologiques, d’après Decamps H. (2008). Un réseau écologique peut se définir comme l’ensemble des milieux qui permettent d’assurer la conservation à long terme des espèces sauvages sur un territoire. Il implique le maintien d’un réseau cohérent d’écosystèmes naturels et semi-naturels, d’après Marie Bonin (2008), parmi lesquels on distingue trois types d’éléments : Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 3 - Figure 1 : les principaux éléments structuraux d’un réseau écologique (schéma ECONAT) -des zones nodales représentant les principaux écosystèmes naturels ou semi-naturels et hébergeant des populations viables d’espèces importantes ou menacées. Ce sont des zones consacrées essentiellement à la préservation de la biodiversité et bénéficient de ce fait généralement d’un statut de protection. -Des zones d’extension : ce sont les zones potentielles d’extension des zones nodales si certaines de leur qualité, capacité ou fonctions sont renforcées (améliorées, restaurées). -Des continuités écologiques : en particuliers corridors écologiques qui sont des espaces assurant une liaison fonctionnelle entre deux zones favorables aux développements des espèces cibles à l’intérieur d’un réseau écologique. La mise en place d’un réseau écologique répond aux problèmes de fragmentation et de l’isolement des habitats naturels qui avec le changement climatique représente les plus grandes menaces pesant sur la biodiversité. Ce constat a encouragé l’émergence du concept de « réseau écologique » qui s’est affirmé progressivement depuis quelques années dans les politiques environnementales. En 1995, lors de la conférence « Un environnement pour l’Europe » à Sofia, : 54 états ont adopté une stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère avec pour élément clé la constitution d’un réseau écologique paneuropéen. Ce réseau aura pour but de maintenir vise à maintenir ou à restaurer dans un état de conservation favorable les écosystèmes, habitats, espèces et paysages d’importance européenne dans toute leur aire de répartition naturelle et les facteurs environnementaux qui conditionnent leur viabilité dans les espaces protégés, d’après Jaffreux H. (2006). A l’heure actuelle, ce réseau prend forme grâce aux différentes initiatives d’édification de réseaux écologiques nationaux, régionaux et transrégionaux. Plus récemment, en France, lors du grenelle de l’environnement de novembre 2007, la mise en place d’une Trame verte et bleue nationale a été un des mesures phares pour stopper le déclin de la biodiversité. Cette trame aura pour but de maintenir des infrastructures naturelles entre les zones naturelles favorables aux accomplissements du cycle de vie des différentes espèces. Le projet de loi Grenelle en cours d’approbation définit la trame verte comme un outil d’aménagement du territoire, constituée de grands ensembles naturels et de corridors les reliant ou servant d’espaces tampons, reposant sur une cartographie à l’échelle 1 :5000. Elle est complétée par une trame bleue formée des cours d’eau et masses d’eau et des bandes végétalisées. Un comité opérationnel « trame verte et bleue » a été érigé pour mener à bien l’édification de ce réseau écologique national. Concrètement, les cartographies des continuités et Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 4 - discontinuités au niveau national devront être réalisées d’ici fin 2009. L’élaboration de cette trame en région s’effectuera pendant la période 2009-2012. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 5 - B - PROBLEMATIQUE ET CONTEXTE DU STAGE 1 - PRESENTATION DE L’ORGANISME Les Directions Régionales de l’Environnement (DIREN) sont des services déconcentrés du Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire (MEEDDAT), instituées en novembre 1991 et créées pour la plupart l’année suivante. Il convient de noter que la réorganisation des politiques publiques engagée par le gouvernement actuel devrait aboutir à la fusion des services régionaux DRIRE, DIREN et DRE à échéance du 01/01/2010 pour la Franche Comté. Les DIREN remplissent cinq missions principales : Prendre en compte l’environnement dans les politiques de planification (Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux, Plans Locaux d’Urbanisme, ...) Connaître l’environnement au moyen d’une surveillance permanente, afin de le protéger et le gérer au mieux. Promouvoir un partenariat actif avec les collectivités territoriales, en particulier lors de l’élaboration des contrats de plan Etat-Régions. Veiller au respect des lois et règlements relatifs aux divers domaines de l’environnement. Sensibiliser tout type de public à l’environnement. Actuellement, la DIREN Franche-Comté est divisé en quatre services. Le Secrétariat Général, le Service de l’Eau et des Risques Naturels (SeauRN), le Service des Milieux Naturels Aquatiques et Terrestres (SMNAT) le Service du Développement Durable, de l’Evaluation Environnementale et des Paysages (SDDEEP). Ce dernier service intervient notamment dans l’évaluation environnementale des documents d’urbanisme et l’intégration environnementale des infrastructures. Depuis plusieurs années, le SDDEEP s’investit également dans la mise en place d’un réseau écologique régional. C’est dans la continuité des travaux réalisés sur cette nouvelle façon d’appréhender la protection de la nature que s’inscrit le stage. 2 - BILAN SUR LES TRAVAUX REALISES SUR LE RESEAU ECOLOGIQUE REGIONAL Après plusieurs années de prospection méthodologique, les travaux engagés par la DIREN Franche-Comté ont abouti à la validation d’un cadrage méthodologique et sémantique pour la Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 6 - cartographie des continuités écologiques par le CSRPN de Franche Comté en janvier 2008. Les travaux engagés en 2007 ont également permis de caractériser la fragmentation du territoire à l’échelle de la région, et de proposer une cartographie des éléments structurants du réseau écologique régional par grand continuum. (Forestier, aquatiques, et agriculture extensive). L’ensemble de ces résultat est présentée sur le site internet de la DIREN / Rubrique trame verte et bleue. Suite à ces travaux méthodologiques et premiers diagnostics, des pistes d’action ont été identifiées au sein de chaque continuum. Ces pistes d’actions proviennent notamment et des goulets d’étranglements ou rupture de continuités identifiés de la modélisation du réseau écologique régional. La DIREN se fixe pour objectif depuis début 2008 de convaincre les acteurs du territoire franc-comtois de la nécessaire prise en compte des continuités écologiques et de favoriser l’émergence d’action pour le maintien de celles-ci. 3 - LES ATTENTES DE LA STRUCTURE Le stage proposé par la DIREN s’inscrit dans ce contexte et a pour but de fournir un outil d’appui à la mise en œuvre de ces actions concrètes. L’objectif est en effet de valoriser des retours d’expérience et de dégager des principes et des orientations de gestions permettant le maintien des continuités écologiques. En d’autre terme, il s’agira d’apporter les premiers éléments de réponse à la question : « Comment protéger les continuités écologiques ? ». Dans ce contexte les objectifs détaillés du stage sont de : Recenser ces actions existantes pour le maintien des continuités écologiques ; Les organiser et les analyser ; Valoriser cette analyse pour dégager des principes de gestion pertinents dans le contexte franc-comtois. 4 - PROBLEMATIQUE La région Franche Comté est dotée d’un très riche réseau d’espaces naturels structuré par l’eau et les reliefs. En dépit des efforts et des protections mises en place, ce capital « nature » a tendance à s’éroder. Près de 10% des espèces protégées ou menacées de la flore régionale ont disparu du territoire franc comtois au cours du siècle dernier. Les avancées scientifiques ont montré que la préservation de la biodiversité passe par le maintien des capacités de déplacement des espèces sauvage entre les différents habitats composant leur réseau écologique. Les continuités écologiques constituent un enjeu majeur dans la protection de la nature. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 7 - Le zonage d’aires protégées, liées par des corridors et entourées de vastes zones tampons, implique le développement de nouveaux outils et de méthodologies capables d’intégrer les activités humaines à tous les niveaux du réseau écologique. L’élaboration d’une trame verte et bleue d’ici 2012 devrait permettre de relier les sites constituants les zones nodales, c'est-àdire des zones faisant l’objet de protection réglementaire. Outre ces futures infrastructures naturelles pour les déplacements de la faune et de la flore, d’autres actions peuvent être mise en place pour préserver les continuités écologiques. Mais comment réagir face à un problème de continuité identifié ? Comment prendre en compte les enjeux des continuités écologiques dans les projets d’aménagement du territoire ? Quelles actions sont possibles ? Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 8 - C - METHODOLOGIE 1 - CADRAGE SEMANTIQUE Comme signalé précédemment, le concept de réseau écologique connaît depuis quelques années un essor important en France comme dans d’autres pays, donnant lieu à une grande diversité d’approches méthodologiques et de définitions. Dans l’attente de plus de précisions sur les suites aux réflexions du Grenelle sur la trame verte et bleue, nous avons appliquer pour ces travaux le cadrage sémantique défini localement en Franche Comté et validé par le conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) en janvier 2008. 2 - LE RECENSEMENT DES ACTIONS EN FAVEUR DES CONTINUITES ECOLOGIQUES Pour pouvoir s’appuyer sur un retour d’expériences, il était nécessaire de mettre en place un outil permettant de faire ressortir ces actions. L’objectif de ce recensement est de réaliser un référentiel de bonnes pratiques en faveur des continuités écologiques en mobilisant des exemples locaux mais aussi nationaux (voire internationaux : nos voisins suisses et hollandais étant en particulier assez précurseurs pour la prise en compte des continuités écologiques). Ce recensement se caractérisait donc par : Objets recensés : des actions abouties en faveur du maintien de continuités écologiques mais aussi des projets en cours, idées ou bonnes pratiques pouvant être sources d’inspiration pour des applications locales Portée : la plus large possible Délais : le recensement doit pouvoir permettre un retour pour analyse sous un délai de quelques semaines Une première analyse a permis rapidement de constater les limites des ressources bibliographiques pour répondre aux besoins de ce recensement. Peu de publications ou de retours d’expérience mettent en effet en valeur des projets ou actions mis en place pour le maintien de continuités écologiques. Des projets sont en revanche souvent découverts au détour d’une conversation avec des chargés de mission ou techniciens de l’Etat ou des collectivités. Dans ce contexte, le recensement a été ciblé vers ces agents « sources d’information » par le biais : De contacts téléphoniques et si possible entretiens pour les partenaires techniques et collectivités locales : ainsi les principales communautés de Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 9 - communes et grandes collectivités de la région, les conseils généraux, le conseil régional ont été directement contactés et mobilisés. Pour porter ce recensement au niveau national, des questionnaires ont été élaborés et largement diffusés. Ces questionnaires ont été élaborés sous le logiciel Lime Survey v1.7. Il s’agit d’un logiciel open source (gratuit) permettant de réaliser des questionnaires via l’interface d’un site internet. L’utilisation de l’outil Internet devrait permettre d’améliorer l’étendue et la portée du recensement grâce à l’interactivité de l’outil mais également car il permet un gain de temps pour la personne sondée, non seulement car elle n’aura qu’à remplir directement la fiche de recensement mais également car elle aura la possibilité d’enregistrer le recensement et d’y revenir plus tard. Deux questionnaires ont été proposés : Un questionnaire simplifié pour signaler rapidement des projets : ce questionnaire nous renseignait sur les informations minimales nécessaires pour prendre contact auprès du porteur identifié du projet et compléter nos informations sur l’initiative signalé ; Un questionnaire détaillé dans le cas où la personne sondée (le porteur de projet) est en mesure de donner directement plus de détails sur l’action menée. Ce questionnaire a pour but de permettre une description détaillée de l’action et de recueillir des informations sur le déroulement de l’action. Ainsi plusieurs thèmes sont abordés : Identification des acteurs et de l'action, La diversité biologique concernée par l'action, Les outils juridiques utilisés, Le suivi et les résultats de l'action, La participation des partenaires et du public, Sensibilisation / communication. Pour l’ensemble des thèmes, les questions pourraient être classées en deux catégories. Certaines questions visent la description du projet ; d’autres la perception du porteur de projet vis à vis de l’action réalisée (en vue d’avoir un retour méthodologique pour le montage de projet). Ces dernières questions sont moins nombreuses et n’apparaissent pas dans les premières parties. Dans l’optique de réaliser un référentiel de bonnes pratiques mais surtout d’inciter les porteurs de projets potentiels à prendre en compte les enjeux des continuités écologiques, c’est bien évidemment la technique qui sera mis en avant. Les questions portant sur la perception et le ressenti du porteur de projet permettront d’affiner l’analyse du recensement. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 10 - La diffusion de ces deux formulaires au niveau national s’est appuyé sur le réseau des DIREN : le lien vers les formulaires a été transmis à l’ensemble des chargés de mission évaluation environnementale/infrastructure des DIREN. Une information et un rappel des attentes de la DIREN Franche Comté et du contexte de ce questionnaire ont été réalisés au niveau national, à l’occasion de réunions de ce même groupe de travail au ministère, à Paris. Il convient enfin de noter que la CNIL encadre étroitement la diffusion de questionnaire via internet et limite notamment les possibilités de recueils d’informations personnelles : pour contourner cette difficulté et éviter de lourdes procédures administratives d’autorisation auprès des autorités compétentes, aucune information personnelle (nom, numéro de téléphone, courriel) n’est demandé dans les questionnaires élaborés qui restent donc anonymes (seules les structures sont identifiées). Ces deux questionnaires sont détaillés en annexe 1. 3 - ORGANISATION ET VALORISATION DES RESULTATS Pour constituer un référentiel de bonnes pratiques utiles, les actions recensées doivent être organisées de manière logique. La nature du milieu et/ou du continuum concerné est la principale entrée proposée : selon ce principe, les actions en faveur du maintien de continuités écologiques en milieu forestier seront par exemple toutes regroupées. Il en va de même pour les actions concernant le continuum agricole extensif, paludéen (zones humides), aquatique (continuités biologiques aquatiques). Deux thématiques, plus en lien avec les enjeux de fragmentation - ont été rajoutées pour couvrir le champ des projets recensés : Infrastructures : de nombreuses actions recensées répondent en effet à un enjeu de maintien de continuités de part et d’autres d’infrastructures, indépendamment des milieux traversés. Villes et urbanisme : l’urbanisme et le maintien de continuités écologiques en ville méritent également une analyse spécifique Enfin, en complément à ces entrées thématiques qui répondaient à la question « quoi ? » posées par la DIREN dans le cadre de ce stage, nous avons jugé utile de rassembler les projets et initiatives « transversales » recensés sur la manière (« comment ?) et la gouvernance des actions trames vertes et bleues. Pour l’ensemble de ces entrées, les exemples d’actions recensés ont été regroupés en orientations de gestion numérotées et synthétisés dans un tableau en fin de document. Pour les entrées thématiques, il nous a semblé utile en complément de rappeler brièvement les problématiques et enjeux en Franche Comté pour la thématique concernée. L’ensemble des Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 11 - exemples recensés ne sont pas présentés intégralement dans le corps du rapport mais sont mis à disposition en annexe 2. Une sélection d’actions a été réalisée pour illustrer la présentation : ces actions ont été retenues pour leur exemplarité et/ou leur caractère local. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 12 - D – RESULTATS En dépit d’un retour très décevant et d’une faible mobilisation des acteurs nationaux sollicité (seulement 30 réponses enregistrées aux questionnaires en ligne), 121 projets ou actions ont été recensées dans le cadre de ce stage, principalement donc par le biais de recherches bibliographiques et de contacts téléphoniques ou entretiens. 1 – ACTIONS THEMATIQUES : LA MISE EN OEUVRE DE LA TRAME VERTE ET BLEUE SUR LE TERRAIN A – INFRASTRUCTURES A1 - Problématique et enjeux La fragmentation écologique de la Franche-Comté Comme l’illustre la figure 2, les autoroutes A 36 et A 39, les canaux, les voies ferrés et la ligne grande vitesse RhinRhône (en construction), ont contribué à installer une diagonale de fragmentation continue et importante s’étendant du nord-est au sud-ouest de la région (Lethuillier, 2007). Ces grandes infrastructures – souvent intégralement grillagées - ont engendré une progression très nette de la fragmentation depuis les années 80. Il en résulte un cloisonnement de la Franche-Comté entre les Vosges au Nord et le Jura au Sud. A l’échelle régionale, ces infrastructures isolent les populations animales à grandes capacités de compromettent déplacements notamment comme le les cervidés maintien et d’espèces emblématiques telles que le Lynx boréal en Franche-Comté. Figure 2 : représentation schématique de la fragmentation du territoire franc-comtois (Lethuillier, 2007) Des passages à faunes sur l’A 39 et la LGV Rhin-Rhône, peu d’aménagements sur le canal du Rhône au Rhin et l’A 36. Les passages à faune pourraient permettre d’atténuer cet effet de coupure pour la faune. Ces aménagements peuvent être spécifiques ou mixtes c'est-à-dire couplés avec le rétablissement d’un cours d’eau ou d’un chemin agricole ou forestier. Sur les 140 kilomètres de la LGV, 88 passages à faune sont prévus (51 spécifiques pour la petite faune, 37 mixtes et Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 13 - spécifiques pour la grande faune). Sur le tronçon « Dole Bourg-en-Bresse » de l’A39 traversant la Franche-Comté, 25 passages à faunes ont été recensés dont 5 spécifiques pour la grande faune, d’après LOISY (2008). L’A36, construite dans les années 70, ne compte en revanche aucun passage spécifique pour la faune. Cette autoroute au tracé parallèle à la LGV, réduit considérablement les possibilités d’échanges entre les individus des populations de part et d’autres de cette infrastructure. Le canal de Rhin au Rhône s’articulant dans le même axe que l’A36 et la LGV constitue également un facteur important de la fragmentation paysagère. L’artificialisation des berges souvent infranchissables (palplanches) engendre fréquemment la noyade de la faune terrestre qui tente de franchir cet obstacle. Les infrastructures secondaires engendrent d’autres points de conflit de la trame verte et bleue Les infrastructures de transport secondaires (routes départementales…) ne sont pas grillagées. De ce fait, l’effet barrière induit par ce réseau de communication est moindre par rapport aux grandes infrastructures mais génère des risques de collision entre la faune et les usagers de la route. Il n’est pas possible d’aménager intégralement pour la faune tout le réseau d’infrastructures secondaires mais le suivi des collisions permet d’identifier des points noirs. Il s’agit au sens strict de point de collisions constatées et répétées sur une infrastructure. L’identification d’un point noir permet d’envisager une action pour restaurer la continuité. Les travaux de A. LOISY (2008) ont permis de faire remonter 26 points noirs identifiés par un réseau d’acteurs du territoire franc comtois. Ce recensement est loin d’être exhaustif et sera complété dans les mois à venir. Parmi les 26 points noirs recensés à ce jour, 11 sont concernés par les amphibiens. Les infrastructures : corridors biologiques ? Enfin, il est important de noter que les infrastructures, si elles sont des obstacles pour de nombreuses espèces, peuvent – sous certaines conditions notamment de gestion - également servir de corridors biologiques à d’autres espèces faunistiques et floristiques. Les emprises routières et ferroviaires constituent des axes de déplacement pour la faune mais également un habitat pour certaines espèces comme les insectes, micromammifères, rapaces diurnes et nocturnes attirés par la présence de leurs proies. La valorisation de ces espaces en tant que corridor représente un enjeu pour le maintien de la biodiversité locale, notamment pour la microfaune. Ainsi, plusieurs études montrent que le nombre d’espèces peut être aussi important, voire supérieur, sur les bas-côtés des autoroutes que dans les milieux naturels environnants (Sétra, 2005). Ces infrastructures peuvent donc constituer des habitats favorables pour la faune, mais seulement si 3 conditions sont réunies (Sétra, 2005) : Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 14 - Conditions écologiques favorables (pente, couverture végétale, microclimat…) ; Modes de gestion adaptés (fauches tardives, espacées dans le temps…) ; Pertes dues aux collisions avec les véhicules inférieures aux capacités de reproduction des espèces concernées. A2 - Principes et orientations de gestion En fonction de l’espèce impliquée par le point noir, et le contexte du territoire, différentes actions pour le maintien de continuités écologiques peuvent donc être réalisées autour d’infrastructures. A M E N A G E R U N O B S T A C L E (15 A C T I O N S R E C E N S E E S ) Le but est de permettre la traversé de l’obstacle (infrastructure) par la faune en évitant tout risque de collision. La construction d’un passage à faunes doit correspondre aux exigences écologiques des espèces que l’on souhaite faire traverser. LES PASSAGES A FAUNE (I1) Les passages à faunes spécifiques vont de la simple buse (diam.800 mm) (150 à 200 €/m) aux tranchées couvertes (plusieurs millions d’euros) en passant par les crapauducs (20000 euros). Le coût de ces ouvrages est un frein à leur mise en place. Les passages mixte (hydrauliques agricoles et forestier) sont rarement utilisés par la faune car mal aménagés. La recherche de la mixité de ces passages permettra d’améliorer la perméabilité des infrastructures de transport. LES ACTIONS TEMPORAIRES (I2) Ces actions concernent particulièrement les amphibiens et les migrations annuelles de cette espèce pendant la période de reproduction. Lorsqu’une route traverse les voies de migration des amphibiens (période de reproduction), il suffit d’un rythme de 26 véhicules à l’heure pour engendré la perte de 90% des individus tentant de traverser ((Vos & Chardon, 1998 in Quiblier, 2007). Outre les crapauducs, des dispositifs temporaires permettent la traversé des amphibiens. Il s’agit de mettre en place un système de bâches ayant pour but de bloquer le passage des amphibiens, et un système de piégeage (sceau enterré) où les animaux tombent lorsqu’ils longent la bâche. Exemple : Sauvetage d’amphibiens à Pontcey (LPO Franche Comté) pendant les périodes de migrations. Cette opération est effectué à partir du mois de février jusqu’au mois d’avril depuis 1998. Elle permet le franchissement d’une route départementale pour plus de 6000 amphibiens toutes espèces confondues. Cette action est rendue possible grâce au travail quotidien des bénévoles. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 15 - Outre le fait d’éviter une mortalité quasi-totale des populations d’amphibiens, ces actions permettent d’assurer le bon fonctionnement écologique des mares. Les œufs d’amphibiens représentent une source alimentaire pour de nombreuses espèces. D E T O U R N E R L A F A U N E (11 A C T I O N S R E C E N S E E S ) La construction de passages à faunes n’est pas envisageable partout à cause du coût mais aussi pour des raisons de fonctionnalité. Lorsque dans un secteur la faune est susceptible de traverser sur une grande portion de route, un passage à faune sera fonctionnel uniquement si la route est grillagée. Il est d’ailleurs important de diriger la faune vers ces passages. LES REPULSIFS (I3) Sur de longue portion de routes, l’utilisation de répulsifs a pour but de dissuader la faune de traverser. On peut distinguer les répulsifs olfactifs, acoustiques et les réflecteurs. Les répulsifs acoustiques, correspondent à l’utilisation de sifflet à ultrason placer sur les véhicules. Ces mesures ne semblent pas apporter de réelle amélioration. Les répulsifs olfactifs constituent à placer des dispositifs le long de la route contenant des odeurs de prédateurs, d’homme. Les réflecteurs ont pour but de refléter la lumière des véhicules pour dissuader la faune de passer. LES BARRIERES ET LES AMENAGEMENTS DES BORDS DE ROUTES (I4) L’aménagement des bords de routes ou la mise en place de barrières (grillages ou haies denses) sur des portions restreintes ont pour but de dégager des zones de visibilité pour permettre à l’automobiliste d’anticiper une éventuelle traversée et d’empêcher dans les zones sans visibilité la traversée. Ces mesures sont ciblées sur le passage de la grande faune. Les bords constituent aussi des couloirs de déplacement et des zones refuges pour la petite faune qu’il convient également de prendre en compte. Exemple : La fédération des chasseurs du Doubs utilise ponctuellement du grillage à mouton pour bloquer les traversées de la grande faune dans des lieux à fort risque de collision comme les cassis. Ainsi les animaux sont dirigés vers des zones moins dangereuses pour eux et pour les usagers de la route. A G I R S U R L E S U S A G E R S D E L A R O U T E (5 A C T I O N S R E C E N S E E S ) Les actions auprès des usagers de la route sont complémentaires aux actions ayant pour but de détourner la faune. AMELIORER LA VISIBILITE (cf I4) Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 16 - AGIR SUR LA SIGNALETIQUE ET LA REGLEMENTATION (I5) L’implantation du panneau A15B c’est fortement banalisé, au point de passer inaperçu. Pour attirer l’attention des usagers de la route, cette signalétique mérite d’être valorisé. Des panneaux spécifiques peuvent être implantés lors des périodes de migrations des espèces. Toujours pendant les périodes de migrations, la vitesse Figure 3 : panneau signalétique A15B pourrait être réduite de façon incitative ou réglementaire SENSIBILISER LES USAGERS DE LA ROUTE (O-I6) Pour inciter les usagers à adopter un comportement au volant adapté au risque de traversée de la faune, il faut sensibiliser les usagers de la route aux risques de collision notamment pendant les périodes de migrations. Exemple : dans le département du Jura, la fédération départementale des chasseurs communique chaque année les périodes de migrations des espèces et sensibilise les usagers de la route par voie de presse T R A N S F O R M E R U N E I N F R A S T R U C T U R E E N C O R R I D O R S E C O L O G I Q U E S (5 ACTIONS RECENSEES) GESTION DES EMPRISES FERROVIAIRES (I7). Les emprises ferroviaires correspondent à des enjeux de sécurité. Il est possible d’améliorer la fonctionnalité biologique de ces emprises sans pour autant nuire à la sécurité. Cette amélioration peut se traduire par la mise en place de jachères fleuries et/ ou apicoles dans la gestion de ces emprises. GESTION DES EMPRISES ROUTIERES (I8). Les talus, les fossés, les terres pleins, les accotements sont des éléments structurels des bords de routes qui peuvent faciliter le développement et les déplacements de la faune et de la flore. Pour cela il est nécessaire que ces éléments soient gérés de façon écologique. Exemple : « En relation avec le laboratoire de phytogéographie de l’université de Caen, la direction départementale de l’Equipement (DDE) du Calvados a mis en place dès 1989 le programme de gestion des bords de routes intitulé « Moins d’herbe coupée, nature protégée ». Le diagnostic initial permit de constater que 573 plantes, soit le tiers des plantes vasculaires de Basse-Normandie étaient présentes sur les bermes routières. La gestion consistait en un fauchage en trois bandes : - fauchage de dégagement le long de la route ; - fauchage tardif sur la bande située en arrière ; - gestion de la friche tous les deux ou trois ans au-delà en Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 17 - fonction des plantes présentes. Cette opération, pourtant largement médiatisée et appréciée, a été interrompue sous la pression d’élus qui préféraient un gazon « coupé net » à des abords qui faisaient « sale ». Des agriculteurs ont également protesté quant au développement massif de colonies de chardons. » d’après http://www.arehn.asso.fr/publications/cpa/cpa07.pdf B - VILLE ET URBANISME B1 - Problématique et enjeux (Péri-)urbanisation et fragmentation Outre les infrastructures de transport, la conversion d’espace naturels ou semi-naturels en surface bâtie conduit également à la fragmentation du territoire. En Franche Comté, les liaisons nord sud risque à long terme d’être compromise par l’étalement urbain et les infrastructures de transport dans la diagonale de fragmentation. Pour préserver les continuités écologiques de l’étalement urbain, elles doivent être reconnue dans les documents de planification, et ceux à plus fortes dans les territoires soumis à une forte croissance urbaine. La protection foncière des milieux naturels ou des éléments du paysage est une condition indispensable pour maintenir des corridors biologiques dans les territoires fortement anthropisés et relier ainsi les zones à forte diversité biologique. Le rôle clef des documents d’urbanisme Les documents d’urbanisme (plans locaux d’urbanisme, schémas de cohérence territorial..) peuvent permettre d’assurer la protection foncière nécessaire au maintien des continuités écologiques entre le Nord et le Sud de la région. On constate à la DIREN une prise de conscience en Franche comté sur ce rôle potentiel important des documents d’urbanisme qui de plus en plus souvent intègrent des préoccupations sur les enjeux de continuité écologique, notamment au niveau des Scot (Scot de Montbéliard, Scot en cours : Besançon, Dole…). Nature en ville ? La ville a longtemps été perçue comme un milieu hostile pour la biodiversité. Par le biais de leurs espaces verts et jardins et des cours d’eau qui les traversent, les villes franc-comtoises possèdent le potentiel d’accueillir une biodiversité riche et diversifiée. La préservation et bonne gestion des espaces naturels en milieu urbain peut donc être utile au maintien de continuités et répond par ailleurs à de nombreux autres enjeux (Cadre de vie et Qualité paysagère, préservation l’identité des territoires, fonction sociale et récréative, maintien de l’activité agricole, prévention des risques naturels…). Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 18 - Exemple : L’étude nature en ville de Besançon a mis en évidence les richesses en biodiversité de la capitale franc comtoises. L'originalité de la cité bisontine est en effet de posséder de vastes espaces verts jusqu'en son centre et une grande variété de milieux naturels représentatifs des principaux écosystèmes rencontrés dans la région. L’objectif de cette étude a été de mieux connaître les milieux naturels et les enjeux écologiques du Secteur Sauvegardé (270 hectares et 10 km de berges) , pour élaborer, ensuite, des propositions visant à préserver et améliorer sa biodiversité. B2 - Principes et orientations de gestion A S S U R E R L A P R O T E C T I O N F O N C I E R E D E S C O R R I D O R S B I O L O G I Q U E S (5 ACTIONS RECENSEES) La protection foncière des milieux naturels et des éléments du paysage passe par les documents d’urbanisme et ce malgré l’absence de reconnaissance juridique des corridors biologiques dans le code de l’urbanisme. Il convient cependant de noter que ce contexte juridique pourrait évoluer notamment à la lumière des travaux en cours dans le cadre du Grenelle. ASSOCIER LES CONTINUITE ECOLOGIQUE A LA ZONATION DES PLU (U1) La zonation des PLU permet de préserver les milieux naturels et les éléments du paysage. Plusieurs communes ayant pris en compte les corridors biologiques dans leurs documents de planification ont adopté l’annexion d’un indice corridor à la zonation classique. De plus, il est nécessaire d’inscrire dans le règlement des documents de planification les mesures a adopté pour assurer la fonctionnalité des continuités écologiques. Ainsi les milieux naturels et agricoles indicés corridors sont non seulement protégés des pressions foncières mais leur fonctionnalité est assurée par une gestion adaptée des milieux avoisinants. Exemple : un rapport sur la prise en compte des corridors biologiques dans la commune de Saint-Martin d’Uriage est disponible sur le site Internet de la DIREN Rhône-Alpes (www.rhone-alpes.ecologie.gouv.fr ). LES ESPACES BOISES CLASSES (U2) Le classement en Espaces Boisés Classés (EBC) permet de protéger efficacement les haies et les arbres isolés. Il empêche les changements d'affectation ou les modes d'occupation du sol pouvant compromettre ces boisements. Pour autant, cet outil connaît des limites importantes pour permettre le maintien des continuités écologiques. En effet, l’aspect contraignant des EBC complique – pour l’instant en tous cas - l’intervention et la gestion nécessaire à assurer la fonctionnalité de ces éléments du paysage. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 19 - INTEGRER LA TRAME VERTE ET BLEUE DANS LES DOCUMENTS DE CADRAGE (U3) Les continuités écologiques dépassent souvent les limites administratives des communes. Il est donc essentiel d’avoir une réflexion à plus grande échelle pour identifier les continuités écologiques et donc pour assurer la cohérence des documents de planification. Exemple : la région Alsace intègre sa cartographie de la trame verte dans les documents de planification régionaux pour lui donner un caractère d’opposabilité. De plus, cette région a instauré une politique incitative financièrement. Les actions en faveur de la trame verte alsace peuvent être financées jusqu’à 80%. I N T E G R E R L A P R E S E R V A T I O N D E L A B I O D I V E R S I T E A D ’ A U T R E S E N J E U X (7 ACTIONS RECENSEES ) METTRE EN PLACE DES COULEES VERTES… (U4) Les coulées vertes offrent une aire de verdure, espaces plantés souvent sillonnés de pistes cyclables, remplissant des fonctions à la fois récréatives et écologiques. Il s’agit d’axes verts, participant à la mise en valeur de la continuité paysagère et reliant les espaces verts et/ou naturels entre eux. Dans le cadre de tels projets, la réflexion porte sur l’ensemble du tissu urbain dans lequel ils s’inscrivent, le but étant de qualifier, de réhabiliter les lieux traversés (grands ensembles, quartiers, centres-villes, zones d’activité) et de créer lorsque cela est possible un véritable espace vert linéaire. (CG 94) Le maintien de coulées vertes peut passer par le maintien des respirations naturelles entre les communes et hameaux (enjeu majeur autour des grandes agglomérations en proie à une forte pression périurbaine – exemple : aire urbaine Belfort Montbéliard). La conception de voies vertes peut également être intégrée en amont dans les constructions de lotissement ou accompagner des réflexions sur les déplacements doux (pistes cyclables, sentiers pédestres…). PRESERVER LES MILIEUX NATURELS DE QUALITE EN MILIEU URBAIN (U7) FAVORISER URBANISES L’EXPRESSION DE LA BIODIVERSITE DANS LES ESPACES (4 A C T I O N S R E C E N S E E S ) LA GESTION DES ESPACES VERTS (U8) Les espaces verts représentent des milieux capables d’accueillir et de permettre le déplacement de toute une biodiversité ordinaire (oiseaux, petit mammifères, insectes,…). La gestion différenciée des espaces verts permet d’améliorer la fonctionnalité écologique de ces espaces tout en assurant les impératifs liés au contexte urbains. Pour les gestionnaires qui pratiquent cette gestion, il s’agit d’adapter la gestion en fonction du milieu et du lieu. Par exemple Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 20 - une plante vivace qui consomme moins d’eau peut être un critère dans l’aménagement d’un espace urbain. Exemples : La commune de Grande-Synthe (59) pratique trois types de gestions qui répondent à la fois aux différents profils des usagers et aux caractéristiques naturelles des espaces. Ces trois types de gestion s’articulent grâce à des zones tampons : • La gestion horticole est composée de plantes améliorées, adaptées au climat et au type de sol. Il s’agit souvent des espaces d’embellissement de la ville ou de circuits fleuris ou de prestige. • La gestion semi-naturelle constitue une zone tampon entre les espaces urbains et naturels, comme les entrées de ville. Cette gestion, qui consiste principalement en une diminution de la fauche à deux fois par an, donne un aspect champêtre par le mélange de plantes fleuries. • La gestion naturelle permet à la nature de s’exprimer spontanément, avec une intervention humaine dans la réalisation de cheminements ou d’observatoires, et de gestion visant l’expression optimale des espèces locales les plus rares. Il s’agit de milieux du type boisements, prairies, canaux, zones humides… FAVORISER L’EXPRESSION DE LA BIODIVERSITE AU SEIN DES BALCONS ET DES JARDINS ( P A R T I C U L I E R ) (1 A C T I O N R E C E N S E E ) COMMUNIQUER ET SENSIBILISER SUR L’INTERET DES JARDINS (U9) La préservation de la responsabilité de tous. Dans les espaces urbanisés, les jardins privatifs sont souvent connectés spatialement sans pour autant être perméable à la circulation de nombreuses espèces. Il est important de sensibiliser et d’associer les particuliers à la préservation de la biodiversité. AGIR SUR LES JARDINS (U10) - - Rendre perméable les clôtures de jardins à la biodiversité locale : en laissant de petites ouvertures au niveau des clôtures, la petite faune pourra se déplacer de jardins en jardins. Dans le contexte de périurbanisation, où la conversion d’espace naturel ou semi naturel pour satisfaire la demande en logement possède un rythme soutenue, l’ouverture des jardins à la petite faune sauvage permet de limiter les ruptures de continuités écologiques provoquer par l’étalement urbain. - Améliorer l’accueil de la biodiversité : les mauvaises herbes sont par définition l’ennemi du jardinier. En revanche, elles sont appréciées par de nombreux insectes dont les papillons. La mise en place de bosquet au sein des jardins permettra à la faune associé de trouver refuge et de se développer. Avec le même principe, un réseau de mare peut Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 21 - se mettre en place à travers les jardins, tout en veillant à ne permettre la prolifération des insectes nuisibles. Exemple : Le projet « Des micro-jardins pour la biodiversité en ville » a reçu le prix de l’écologie urbaine 2008. L’Observatoire de la nature réalise dans le bassin de Colmar un projet de mise en place de micro-jardins pour maintenir, voire restaurer, la biodiversité en ville et notamment sur les balcons des habitats verticaux et dans les cours des établissements scolaires. Les micro-jardins aménagés sont constitués de plantes mellifères et de gîtes pour petite faune (papillons, abeilles solitaires...). Ce projet a un double objectif, améliorer le cadre de vie et la nature en ville, en développant la biodiversité urbaine, et sensibiliser les citadins en les impliquant autour de projets de proximité concrets. C – CONTINUUM FORESTIER C1 - Problématique et enjeux La forêt, une richesse pour la région Franche Comté La forêt franc-comtoise - répartie sur 44% du territoire - constitue patrimoine stable, important et diversifié, faisant de la Franche Comté la deuxième région la plus boisée de France métropolitaine, après l’Aquitaine. Sur ces 710 000 hectares de foret, 15 000 hectares (2%) font l’objet de protection réglementaire dont 364 hectares de réserve intégrale (0,05%). Les sites Natura 2000 et les ZNIEFF de type I et II représentent 188 000 hectares, soit 26% du territoire d’après MARSAUD J. (2008). La forêt est également une ressource économique importante pour la région : le secteur forêt bois est le cinquième employeur de la région avec des débouchés variés et ambitieuses perspectives (filière bois énergie notamment). Le maintien du continuum forestier : une responsabilité pour la Franche-Comté La Franche-Comté se trouve à une plus large échelle, au centre d’interconnexions entre différents massifs forestiers de grandes importance : Jura, Vosges, Alpes et Forêt Noire. Ainsi, l’importance des milieux forestiers et la situation géographique de la Franche-Comté, lui confèrent dans l’optique du réseau écologique paneuropéen, une grande responsabilité en matière de connectivité biologique forestière. Le maintien de ces continuités forestières répond également à des enjeux de conservation pour des espèces patrimoniales caractéristiques de la région telles que le Lynx d’Eurasie (qui a besoin pour maintenir une population viable de 20 individus d’un surface forestière de 2000 km²) ou le chat forestier (présent uniquement dans le Nord-Est de la France). Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 22 - Une nécessaire mis en compatibilité des enjeux de gestion et conservation Le maintien de continuités écologiques fonctionnelles en forêt passe donc par un nécessaire maintien de l’intégrité physique des milieux forestiers (face aux menaces de l’urbanisation et de la fragmentation par les infrastructures évoquée précédemment) mais aussi par la mise en place d’une solide stratégie de gestion conservatoire de ce patrimoine régional. C2 - Principes et orientations de gestion A S S U R E R U N E D I V E R S I T E D ’ H A B I T A T F O R E S T I E R P A R L A S Y L V I C U L T U R E (12 ACTIONS RECENSEES) La forêt en Franche-Comté a un rôle prépondérant dans le maintien de la biodiversité. La diversité des habitats est synonyme d’une diversité biologique plus importante. Les surfaces forestières sont à 50% communales, 45 % privées et 5% domaniales. La sylviculture pratiquée ces dernières années tend à rajeunir des peuplements. La conservation de vieux arbres est primordiale pour maintenir la biodiversité inféodée directement ou indirectement à ces milieux. MISE EN PLACE D’ILOTS DE SENESCENCE (F1) De nombreuses espèces forestières dépendent des vieux arbres et du bois mort. Ces espèces saproxyliques, représentent jusqu’à 20% du nombre total des espèces forestières avec des taxons plus représentés que d’autres. Prés de 50% des coléoptères sont inféodés à ces habitats forestiers. Cependant, les quantités de bois mort dans les forêts exploitées sont largement insuffisantes pour assurer la conservation à long terme de certaines espèces. L’exploitation des forêts rajeunit les peuplements. Pour garder, une diversité d’habitat forestier et de la faune et la flore associé, il est essentiel de maintenir des îlots de sénescence. Dans un îlot de sénescence, on renonce à toute exploitation et les arbres sont laissés jusqu’à leur mort et leur décomposition. Le terme « d’îlot de vieillissement » correspond à un arrêt des pratiques sylvicoles pendant la durée du plan de gestion (30 ans). Exemple : En septembre 2006, le premier contrat forestier Natura 2000 en Franche-Comté a été signé. Il s’agit d’un contrat en forêt communale situé à Ovanches en Vallée de Saône. Les mesures de restauration prévoient en autre, un dispositif favorisant le développement de bois sénescents ( 3 hectares en îlot de sénescence et 111 vieux arbres isolés. FAVORISER LA BIODIVERSITE AU NIVEAU DES ECOTONES (F2) La notion d’écotone est utilisé pour décrire le fonctionnement écologiques des lisières, interface entre deux milieux. Les écotones représentent une transition entre les deux milieux Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 23 - adjacents. Ces zones d’écotones peuvent être considérées comme des zones tampons protégeant les habitats forestiers (zone nodale). ADOPTER UNE STRATEGIE DE GESTION CONSERVATOIRE ADAPTEE AUX ENJEUX (F3) Pour mettre en compatibilité les enjeux économiques et environnementaux pesant autour des forêts franc comtoises, il faut garantir une gestion forestière durable et adaptée à l’échelle de la région. En outre, les objectifs affichés dans les documents cadre régionaux de rajeunissement du capital forestier, de développement de la filière bois énergie ne peuvent s’appliquer à l’ensemble des forêts franc comtoises. L’intensité de gestion forestière (rotation, prélèvements, critères d’exploitabilité, durée de régénération) doit être adaptée aux enjeux identifiés et doit pouvoir laisser place à une gestion extensive ou conservatoire dès que nécessaire. Exemple : Stratégie de gestion conservatoire des forêts franc comtoises (J. Marsaud – 2008) Une réflexion sur la gestion conservatoire des forêts franc-comtoises a été engagée à la DIREN dans le cadre d’un stage en 2008. Ce travail apporte des premières réponses et orientation à la question « quelle gestion pour quels espaces ». Des adaptations quantifiées des indicateurs de gestion sont proposés pour permettre d’augmenter la naturalité des forêts et prévenir l’intensification de la gestion des espaces protégés et à intérêt écologiques élevés. L A F R A G M E N T A T I O N D E S M A S S I F S F O R E S T I E R S (5 A C T I O N S R E C E N S E E S ) Assurer la diversité des habitats forestiers équivaut à viabiliser le rôle de zones nodales ou d’extension des massifs forestiers. Le maintien d’un continuum forestier fonctionnel passe cependant également par le maintien de la connectivité entre les massifs. Pour ce faire, des actions au niveau des infrastructures compromettant la connectivité entre deux massifs et/ou en matière d’urbanisme pour maintenir l’intégrité physique des continuités sont possibles (voir parties A et B de ce rapport). La préservation des continuités écologiques entre les massifs forestiers passe par la mise en place de boisement linéaire au sein de la matrice agricole ( les ripisylves joue également le rôle de corridors). Par conséquent, les agriculteurs sont des acteurs essentiels par la préservation des continuités écologiques des milieux forestiers. Le recensement a mis en évidence de nombreux partenariats entre les acteurs liés aux milieux forestiers et les agriculteurs. Les actions portant sur les milieux agricoles mais pouvant servir les enjeux de maintien de continuités forestières sont détaillées dans la partie C (notamment mesures agro-environnementales et haies). Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 24 - Une seule action spécifique aux milieux forestiers a finalement été retenue pour freiner la fragmentation des massifs forestiers. Il s’agit de la mise en place de boisements relais. LES MILIEUX BOISES RELAIS A FORTE NATURALITE peuvent en effet être très utiles et servir de refuges ou milieux de transition permettant la liaison entre de grand massifs forestiers éloignés. Pour pouvoir jouer ce rôle de refuge, les milieux en question doivent faire l’objet d’une gestion adaptée pour garantir un degré de naturalité suffisant (les plantations monospécifiques intensives ne permettent pas de jouer ce rôle de relais). Le maintien des bois isolés, dont la taille et l’isolement compliquent la rentabilité économiques, et qui – pour cette raison – sont souvent facilement cédés pour faciliter notamment le développement urbain, est donc un enjeu important pour la mise en place de la trame verte et bleue. Exemples : les fédérations de chasse notamment en Franche-Comté, sensibilisent les agriculteurs et financent la restauration de haie. Les compensations financières par le biais des mesures agro-environnementales peuvent aider pour améliorer la connectivité au sein de la matrice agricole. A titre d’exemple pour le Réseau Ecologique National Suisse, les compensations financières peuvent aller jusqu’à 4500/5000 euros par hectares. D – LE CONTINUUM AGRICOLE EXTENSIF (MILIEUX OUVERTS) D1 - Problématique et enjeux La Franche Comté : des prairies « naturelles » ? Le continuum agricole extensif correspond aux milieux ouverts entretenus par l’activité agricole. Il s’agit des prairies, des polycultures, et des vergers. Avec 54% de la SAU toujours en herbe (23% de la surface totale de la région), la matrice paysagère agricole possèdent une forte composante naturelle. Le relief joue un rôle de gradient dans la répartition des surfaces toujours en herbe. Ainsi les zones montagneuses sont quasi-exclusivement occupées par des prairies. Sur les plateaux, il y a une mixité de prairies et de cultures. Dans les zones les plus fertiles (vallées et plateaux inférieurs), les surfaces agricoles sont largement occupées par des cultures. Si aujourd’hui, l’agriculture franc-comtoise est encore caractérisée par sa forte valeur naturelle, de nombreuses menaces pèsent sur celle-ci. En l’espace de deux décennies, les surfaces occupées par des prairies ont régressé de 20 %. L’intensification de l’activité agricole entraîne la conversion de prairie en culture et la mise en place de prairie artificielle moins favorables à l’expression de la biodiversité. Les milieux ouverts sont également menacer par l’enfrichement lié à la déprise agricole dans les zones d’altitude. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 25 - Connectivité des milieux principalement liés à des enjeux locaux et à l’avifaune La connectivité de ces milieux concerne principalement des enjeux locaux liés à l’intensification de l’agriculture et la fermeture des milieux, d’après Coulette (2007). L’activité agricole joue un rôle important dans l’organisation du paysage et dans l’identité d’un territoire. De ce fait, les actions principales pour le maintien de la biodiversité dépendent essentiellement des pratiques agricoles. L’avifaune est très sensible à la fragmentation provenant des activités agricoles, car cette fragmentation augmente la pression de prédation sur ce taxon (Rodewald & al., 2001 in Quiblier, 2007). De plus, on compte en Franche Comté un nombre important d’oiseaux inféodés à l’agriculture extensive : le Râle des genêts, le Torcol fourmilier, la Pie-grièche à tête rousse, etc… Des milieux à enjeux sur la matrice agricole : zones humides / vergers / pelouses sèches Enfin, la matrice agricole héberge des milieux remarquables de par leur valeur patrimoniale mais également en raison des fonctions importantes qu’ils jouent pour le maintien d’une trame verte et bleue régionale. Ces milieux remplissent suivant les taxons concernés le rôle de zones noyaux, de corridors ou milieux de transition et mérite donc une attention particulière (en terme de gestion et protection) C2 - Principes et orientations de gestion P E R E N N I S E R L E S M I L I E U X O U V E R T S E X I S T A N T S (5 A C T I O N S R E C E N S E E S ) PROTECTION DES MILIEUX OUVERTS DANS LES DOCUMENTS D’URBANISMES (AE1) Les milieux ouverts sont en forte régression notamment à causes des pressions foncières et de l’abandon des pratiques liés à ces milieux, les documents d’urbanismes peuvent à la fois assurer la protection foncière de ces milieux et préconiser les gestions adéquates à leurs pérennités. RECONNAITRE ET PROTEGER LES FONCTIONS DE CADRE DE VIE, BIODIVERSITE, IDENTITE DU TERRITOIRE (AE2) Les milieux ouverts sont issus de pratiques agricoles anciennes. Au sein d’un paysage ils participent pleinement à l’appropriation d’un territoire. Ces milieux en régression nécessitent que les fonctions autres qu’agricoles soient valorisées dans la mesure ou ces milieux sont souvent enclins à la déprise agricole. Exemple : Action sur les vergers dans le pays de Montbéliard Structure porteuse de projet : Communauté d'agglomération du Pays de Montbéliard Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 26 - Partenaires : Société d'histoire naturelle du Pays de Montbéliard, ESAT Etalans, Croqueurs de pommes, Fruitiers de Bavans, Association intermédiaire DEFI, Association Vergers Vivants, CPIE de Brussey, Apiculteurs Déroulement de l’action 1 - Inventaire des vergers et amélioration des connaissances écologiques et ethnobotanique de ces milieux 2 - restauration et préservation : 3 - valorisation : mise en valeur paysagère des vergers mais aussi valorisation économique 4 - sensibiliser, former, éduquer : création d'un outil ressource pédagogique pour mettre en oeuvre des programme pédagogiques, mise en place de diverses formations en arboriculture / gestion des vergers tant pour les amateurs que pour les professionnels, diverses journées de sensibilisation, et à plus long terme (quand la maison des vergers sera fonctionnelle, 2010), des formations sur la valorisation des produits du verger, des sensibilisations et éducation sur les saveurs... LUTTER CONTRE LA FERMETURE DES MILIEUX (AE3) Les milieux ouverts pour la majorité résultent d’anciennes pratiques agricoles. Ces milieux façonnés par l’homme, évolue (principe de succession écologique) suite à l’abandon de ces pratiques. Pour éviter la fermeture des milieux, il est nécessaire de mettre en place des actions de gestion. Le pâturage, la fauche, le brûlage sont des moyens de garder ces milieux ouverts. AMELIORER AGRICOLE LA FONCTIONNALITE ECOLOGIQUE D’UNE PARCELLE (8 A C T I O N S R E C E N S E E S ) ADAPTER LA GESTION AUX BESOINS ECOLOGIQUES DES ESPECES (date de fauche, prélèvement de la biomasse,…) (AE4) MISE EN ŒUVRE DE JACHERES ENVIRONNEMENTALES (AE5) Lors des successions culturales annuelles ou saisonnières, la mise en place de jachères environnementales, c’est à dire de jachères fleuries et/ou apicoles contribue au maintien de la biodiversité locale. Ce type d’action est à mettre en relation avec la gestion des emprises ferroviaires et routières, dans l’optique de renforcer la connectivité de ces milieux. F A C I L I T E R L E D E P L A C E M E N T D E L A F A U N E S A U V A G E (15 A C T I O N S RECENSEES) RESTAURATION DU MAILLAGE BOCAGER (AE6) Plantation de haie (AE6-1) L’intensification de l’agriculture et le remembrement ont conduit une disparition des haies bocagères. Ces dernières dans une matrice agricole, facilitent la dispersion des insectes et oiseaux Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 27 - forestiers. Elles représentent également un très bon refuge pour la biodiversité inféodée à l’agriculture extensive. Toutefois, les réflexions sur la restauration des haies bocagères doivent être engagées uniquement sur les territoires où celles-ci font partie de l’identité paysagère. De plus, la structure de la haie peut avoir un effet négatif pour certaines espèces. La densité et la hauteur de la haie influent sur les capacités des lépidoptères et des diptères à traverser cet élément. Intégrer la filière bois énergie (AE6-2) Valoriser les fonctions de la haie (AE6-3) Les différentes fonctions de la haie – notamment agroenvironnementales – gagnent à être valorisées : protection contre le vent, amélioration de l’infiltration des eaux de pluies, protection contre l’érosion du sol, piégeage du CO2, production de bois énergie / bois d’œuvre, habitat pour de nombreuses espèces, corridors biologiques, identité du paysage… Communiquer et valoriser ces fonctions est un moyen de faciliter la conservation des alignements boisés et peut ainsi servir la trame verte et bleue. EVITER LES RUPTURES D’ASSOLEMENT (AE7) Les sols nus sont de véritables no man’s land écologique. Pour la petite faune et la microfaune faunes inféodés au paysage agricole, les sols nus ne peuvent pas être traversés et ils agissent donc comme des barrières. Pour éviter les ruptures d’assolement, des jachères environnementales peuvent être envisagés. Par exemple, en plantant de la moutarde, on peut enrichir le sol en azote et en matières organiques mais également aérer le sol. RECONNAITRE LES ELEMENTS FIXES DU PAYSAGES COMME CORRIDORS BIOLOGIQUES (AE8) Outre les haies, les talus, les fossés, les arbres isolés, les mares favorisent le maintien de la biodiversité locale (arthropodes, micromammifères, amphibiens, avifaune et la grande faune), en constituant des habitats ou des axes de déplacements. Les cultures représentent des milieux infranchissables pour certaines espèces. La gestion de ces éléments contribue à la connectivité des milieux naturels au sein d’un paysage. Mettre en place de bandes enherbées aux abords des parcelles, entretenir et gérer les éléments fixes du paysage sont donc aussi des moyens de mettre en œuvre la trame verte et bleue. LIMITER L’IMPACT DES CLOTURES SUR LA FAUNE SAUVAGE (AE9) Les clôtures sont des freins à la bonne circulation des espèces sauvages. Des clôtures temporaires liées à l’utilisation agricole de la parcelle peuvent être envisagés afin de permettre au mieux d’assurer la perméabilité des milieux agricoles aux espèce sauvages et éviter ainsi les ruptures de continuités écologiques Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 28 - E - LE CONTINUUM AQUATIQUE (DEPLACEMENT AQUATIQUE ) E1 - Problématique et enjeux Une ressource en eau importante Avec 5350 km de cours d’eau, 81 lacs et un millier d’étang, la Franche comté dispose d’une ressource en eau importante. Si la qualité des eaux s’homogénéise au niveau de la région (bonne à moyenne), la qualité physique du réseau hydrographique franc comtois est globalement assez dégradée (PER Franche-Comté). La perturbation des continuités aquatiques est principalement due aux ouvrages hydrauliques sur les cours d’eau : de nombreux obstacles, notamment aux continuités amont-aval, restent à recenser et corriger. Un contexte institutionnel spécifique encadre la gestion de cette ressource en eau La directive cadre sur l’eau (DCE) de 2000 prévoit le bon état écologique des cours d’eau d’ici 2015 et notamment la prise en compte des continuités aquatiques. Ce bon état correspond à de légères perturbations du très bon état : « migration non perturbée des organismes aquatiques et du transport des sédiments ». La perméabilité des ouvrages hydrauliques pour les sédiments (pour le maintien des habitats aquatiques) et la faune aquatique est primordiale pour arriver aux objectifs de la DCE mais également pour le maintien de la faune et de la flore aquatique, notamment les espèces piscicoles migratrices. En France, les objectifs de la DCE doivent être traduit dans les SDAGE par des objectifs de restauration. Les réflexions sur le maintien de continuités biologiques aquatiques sont donc portées principalement dans le cadre du SDAGE et des dossiers associés (réservoirs biologiques). E2 - Principes et orientations de gestion Pour atteindre l’objectif de la DCE en 2015, les SDAGE doivent intégrer les objectifs de restauration. Le SDAGE Rhône Méditerranée dont dépend la Franche-Comté à intégrer les objectifs de continuités écologiques et sédimentaire. 22 masses d’eau ont été identifiées en Franche-Comté avec des problèmes de continuités. Une liste de projet à réaliser avant et après 2010 a été mise en place et se concrétise par des contrats de rivières où vont être mis en place dans le cadre de la DCE. Le SDAGE et ses déclinaisons dans les documents de planification vont contribuer à la réalisation de la trame bleue. Pour les besoins de ce stage, nous avons donc recensé pour la région Franche Comté dans les programmes opérationnels du SDAGE les actions envisagées et contribuant au maintien de continuités écologiques aquatiques. M A I N T E N I R L E S C O N T I N U I T E S P I S C I C O L E S (6 A C T I O N S R E C E N S E E S ) Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 29 - Les propositions d’actions ci-dessous sont largement inspirés des travaux réalisés dans le cadre du SAGE Rhône méditerranée. Le maintien des continuités piscicoles est un des objectifs d de la DCE 2015. Pour plus d’informations le site internet http://www.eau2015.fr permet de consulter les travaux réalisés dans le bassin Rhône Méditerranée et Corse. - SUPPRIMER OU AMENAGER DES OUVRAGES EXISTANTS bloquant la circulation piscicole (à lier avec le transit sédimentaire) (A1) - AMENAGER DES PASSES A POISSON au niveau des ruptures de continuités : dévalaison et montaison (A2) - ENTRETENIR LES OUVRAGES HYDRAULIQUES (croisement des cours d’eau avec infrastructures de transport) (A3) - REHABILITER/CREER DES HABITATS FAVORABLES (A4) - LIMITER L’IMPACT DES ACTIVITES HUMAINES (A5) - LIMITER LE REJET DE POLLUANT DANS LES COURS D’EAU (barrière chimique et dégradation des habitats) (A6) Exemple : Quingey : une passe à apron aménagée sur le barrage Le conservatoire régional des espaces naturels de Rhône-Alpes et le conseil supérieur de la pêche, sous maîtrise d’ouvrage du Syndicat mixte de la Loue ont mis en place une passe à Apron sur le barrage de Quingey. Il servira également à l’ensemble de la faune piscicole qui pourra remonter la rivière en contournant le barrage. « Parce qu'il utilise différents habitats et sur des linéaires sans obstacles, l'Apron est l'un des poissons les plus exigeants de nos rivières. C'est le poisson indicateur par excellence ; sa prospérité mesure notre aptitude à gérer notre héritage fluvial. Sa perte témoignerait de notre malveillance, de notre ignorance ou finalement de notre impuissance. Là se trouve l'enjeu essentiel du plan de conservation engagé avec le programme LIFE-NATURE 1998-2001 » F - LE CONTINUUM DES MILIEUX HUMIDES F1 - Problématique et enjeux Au sein du continuum aquatique, s’exprime aussi des enjeux pour les déplacements terrestres. Pour éviter toute confusion au niveau de la terminologie, la DIREN Franche-Comté a adopté le terme de continuum des milieux humides. Il est constitué des cours d’eau, des zones humides, de la végétation riveraine et des ripisylves. Les corridors rivulaires : clés de voûte de la trame verte et bleue ? A l’interface des milieux terrestres et aquatiques, les corridors rivulaires et milieux associés constituent des habitats et zones refuges privilégiés. Les ripisylves sont notamment de véritables Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 30 - corridors biologiques notamment pour les arthropodes et pour l’avifaune. D’une manière plus générale, la renaturation d’espaces situés le long des cours d’eau est la voie privilégiée proposée par la Conseil Scientifique du Patrimoine Naturel et de la Biodiversité pour mettre en place la trame verte et bleue recommandée par le Grenelle (CSPNB, 2008). Une importance toute particulière mérite donc d’être accordée à toutes les actions permettant la protection, la gestion, la restauration de ces corridors rivulaires, espaces remarquables pour leurs fonctions écologiques mais aussi pour les autres services rendus (couloirs de circulation, habitat ou refuge pour de nombreuses espèces, zone tampon interceptant les polluants agricoles, compartiments clés pour le fonctionnement des rivières…) Les vallées comtoises convoitées Les vallées alluviales sont donc des axes de déplacements privilégiés pour la faune mais également pour l’homme. L’urbanisation et l’agriculture se sont fortement développer le long de ces vallées. Le maintien de la capacité de déplacement de la faune le long des vallées qui s’organise principalement sur l’axe Nord-Est/Sud-Ouest représente un enjeu fort pour la région, notamment pour relier les Vosges (au Nord) au Jura (au Sud). Les zones humides : un patrimoine régional à protéger Avec 51000 hectares de surface, les zones humides (hors cours d’eau) représentent 3,1% de la surface totale de la région. Avec les lacs et les étangs, ces zones humides sont composées par les vallées alluviales, les marais et les tourbières. Ces deux derniers habitats principalement rencontrer dans les zones d’altitude se répartissent sur 2800 hectares. Toutefois, ces zones humides ont régressé de 50% en 20 ans notamment à cause de l’intensification de l’agriculture. E2 - Principes et orientations de gestion A G I R S U R L E S R I P I S Y L V E S (6 A C T I O N S R E C E N S E E S ) Les ripisylves sont des éléments du paysage assurant de nombreuses fonctions : -stabilisation des berges grâce aux systèmes racinaires des arbres et arbustes - habitat, situé entre le milieu aquatique et le milieu terrestre environnant -réduction des pollutions diffuses (nitrates, phosphates, pesticides) -amélioration de la qualité de l’eau. o RESTAURER LES RIPISYLVES (MU1) o VIABILISER UNE GESTION EXTENSIVE DE LA RIPISYLVE PAR LE BIAIS DE LA FILIERE BOIS ENERGIE (MU2) Si la filière bois énergie peut être envisagé pour les ripisylves, elle ne doit pas perturber le bon fonctionnement écologiques de ces linéaires à l’interface de deux écosystèmes qui avec ces propres espèces inféodés constitue un écosystème à part entière. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 31 - o VALORISER LES FONCTIONS DE LA RIPISYLVES (MU3) o METTRE EN PLACE DES BANDES ENHERBEES (MU4) A G I R S U R L E S B E R G E S (3 A C T I O N S R E C E N S E E S ) Un certain nombre d’espèce animale traverse en largeur les cours d’eau comme les grands ongulé. Pour cela, il faut que les berges soient accessibles à la faune sauvage. o AMENAGER DES BERGES NATURELLES- STABILISATION (génie végétal) (MU5) o AMENAGER DES PENTES DOUCES (MU6) o METTRE EN PLACE DES ESCALIERS A FAUNE (MU7) A G I R S U R L E S Z O N E S H U M I D E S (8 A C T I O N S R E C E N S E E S ) o VALORISER LES FONCTIONS D’UNE ZONE HUMIDE (épuration naturelle, stockage des crues…) (MU8) o PRESERVER LE FONCTIONNEMENT HYDROLOGIQUE DES ZONES HUMIDES (MU9) o CREATION DE MARES : bassins contre inondation et lieux d’abreuvement potentiel pour le bétail (MU10) 2 / ACTIONS TRANSVERSALES – LA TRAME VERTE ET BLEUE : UNE NOUVELLE FAÇON D’AMENAGER L’ESPACE A – FEDERER LES ACTEURS POUR CONSTRUIRE UN DIAGNOSTIC TRAME VERTE ET BLEUE De nombreuses initiatives isolées… En Franche-Comté, un nombre croissant de projet intègre les enjeux de connectivité des habitats naturels. Cependant, ces initiatives sont souvent isolées. Elles répondent majoritairement à des enjeux ciblés sur quelques espèces et/ou sur un territoire restreint en fonction des intérêts propres à la structure porteuse du diagnostic. Réciproquement, les intérêts divergents limitent la collaboration entre les acteurs. Sans discréditer ces initiatives, bien au contraire, mais dans l’optique de l’élaboration d’une trame verte et bleue, il est nécessaire d’assurer la cohérence entre ces actions et avec le développement des activités humaines. Cette mise en cohérence requiert la réalisation d’un diagnostic partagé trame verte et bleue. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 32 - Construire un diagnostic partagé et exhaustif Les objectifs d’un diagnostic partagé trame verte et bleue sont : Rassembler les connaissances sur le patrimoine naturel et le fonctionnement des espèces et des habitats naturels ; Identifier les continuités écologiques existantes ou potentiels et les discontinuités. (Cartographie et étude de terrain) ; Assurer la cohérence des projets, la complémentarité des actions ; Prendre en compte le contexte local (économique, social,…) ; Favoriser la concertation en amont pour une prise en compte plus efficace des continuités écologiques en phase projet. Il est fondamental de rassembler l’ensemble des acteurs qui ont pour vocation la préservation de l’environnement (collectivité locale, association naturaliste…) mais aussi l’ensemble des utilisateurs et propriétaires de l’espace (exploitants agricoles, forestiers, élus, particuliers…). La construction d’un diagnostic sur les continuités écologiques au sein d’un territoire ne vaut que s’il y a une appropriation par les acteurs, et celle-ci ne peut avoir lieu que si les acteurs sont associés aux diagnostics. Exemple : L'objectif du projet « réseaux de sites, réseaux d’acteurs » est de proposer - à l’échelle des trois départements de la Région Picardie - un réseau fonctionnel de sites qui prenne en compte le fonctionnement des populations d’espèces d’enjeu patrimonial, les connexions entre les sites et la matrice qui les environne (doctrine) Dirigé par le Conservatoire des sites naturels de Picardie, cette étude à aboutit une référence scientifique pour pouvoir : - Orienter les politiques de protection de la nature et d’aménagement du territoire, - Aider l'Etat et les collectivités territoriales à effectuer les diagnostics de territoire dans le cadre des documents de planifications, - Aider les porteurs de projet d'aménagements, nécessitant ou non des études d'impacts ou d'incidences, afin de mieux analyser les enjeux existants et identifier les mesures de réductions ou de compensation d'impacts. - Guider les interventions des acteurs/opérateurs de la protection de la nature et de la gestion des territoires. B – INTEGRER TRAME VERTE ET BLEUE Faire dialoguer les échelles d’analyse et de réflexion La trame verte et bleue peut être perçue comme l’emboîtement des réseaux écologiques propres à chaque espèce. La mise en place de corridors biologiques et d’actions concrètes est Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 33 - plus facile lorsqu’on travaille sur de petits territoires, de manière détaillée. En revanche, se focaliser sur un territoire trop restreint limite la prise de recul nécessaire pour identifier et hiérarchiser les enjeux majeurs. Chaque échelle d’analyse apporte donc son lot d’information et des visions complémentaires : l’enjeu est alors de faire dialoguer ces échelles et de veiller en particulier à la cohérence entre les diagnostics. Les régions ou les départements apparaissent comme l’échelon propice pour mettre en place des documents d’aménagement cadre s’intégrant dans les SCoT et les PLU ou à l’image du « réseaux de sites et réseaux d’acteurs » en Picardie offrant une référence scientifique pour faciliter la prise en compte des enjeux liées aux continuités écologiques au niveau des projets locaux. Les Parcs Naturels Régionaux peuvent également être des échelles très pertinentes pour offrir un cadrage supplémentaire partagé. Trame verte et bleue et les documents d’urbanisme Au regard des outils existants et des actions recensées, les documents de planification et d’urbanisme que sont les SCoT et les PLU se révèlent comme des outils majeurs pour la prise en compte des corridors (et ce en dépit – pour l’instant - de l’absence de reconnaissance juridique des corridors dans le code l’urbanisme). Les enjeux de continuité écologique sont de plus en plus systématiquement intégrés au niveau des Scot. Le Scot de Montbéliard compte d’ailleurs parmi les Scot de référence pour la prise en compte de ces enjeux. L’enjeu est alors la traduction et mise en compatibilité des PLU et autres documents de cadrage sur les territoires du Scot : cet exercice de mise en compatibilité semble complexe et mériterait d’être approfondi. L’objectif serait alors d’arriver à une traduction concrète des enjeux de continuités écologiques dans les zonages et règlements de PLU en exploitant les possibilités actuelles du code de l’urbanisme : l’exemple du PLU de Saint Martin d’Uriège (Isère) signalé dans la partie urbanisme est à ce titre remarquable. Exemple : Au sein d’un Parc Naturel Régional, les documents d’urbanisme doivent être conformes aux orientations inscrites dans la charte du parc. Le Parc Oise-Pays de France a inscrit dans sa charte les objectifs suivants : - Préserver les espaces naturels dans leur intégrité - Préserver, reconquérir et gérer les continuités écologiques majeures : corridors écologiques et liaisons biologiques Ces dispositions permettent une réelle traduction des corridors biologiques par la mise en place d’outil favorisant l’intégration des continuités écologiques dans les documents d’urbanismes comme les SCoT et les PLU. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 34 - Dépasser les limites administratives pour une réflexion à échelle biogéographique ou paysagère L’urbanisation (y compris les infrastructure de transport) est la cause principale de la fragmentation des milieux naturels. De ce fait, les documents d’urbanisme se révèlent comme des outils clés pour la préservation des continuités écologiques, en permettant en autre la protection foncière des éléments naturels du paysage. Pourtant cette protection bien que nécessaire voire fondamentale, reste insuffisante. Par exemple, assurer une protection foncière des haies sera inutile si la gestion des milieux avoisinants ne permet pas d’assurer la fonctionnalité de la haie, comme l’utilisation de pesticides. La présence d’une zone d’activité à proximité d’un corridor risque de compromettre les efforts et investissement faits pour mettre en place un passage de la faune. Il est donc important pour permettre la fonctionnalité d’une continuité écologique d’assurer une protection structurelle mais également de réduire les répercussions négatives des activités anthropiques interagissant sur celle- ci. Par ailleurs, les limites administratives représentent également un frein à la fonctionnalité de la trame verte et bleue. D’une part, parce qu’il faut mettre en cohérence les actions entre deux territoires voisins et d’autre part parce que ces frontières administratives ne sont pas reconnues par la faune et la flore. En revanche, à l’instar des politiques de l’eau une réflexion par entité naturelle permet une meilleure prise en compte des problèmes de continuités. Les unités paysagères semblent également des échelles pertinentes de réflexion pour la mise en œuvre d’action en faveur des continuités écologiques. Par exemple, la mise en place d’une réflexion pour le maintien de continuités écologiques à l’échelle d’une vallée semble pertinente (les vallées sont des axes de déplacement privilégiés) mais supposera alors de dépasser et faire dialoguer de nombreux territoire administratif. Ce type de projet permet non seulement de mobiliser l’ensemble des acteurs (utilisateur, propriétaires, collectivités locales, particuliers…) mais aussi de mobiliser des fonds financiers. Exemple : En Rhône Alpes dans la vallée du Grésivaudan,.face à l’urbanisation qui met en péril les connexions entre le massif de la Chartreuse et le massif de Belledonne, un projet FEDER de préservation et de restauration des corridors biologiques à l’échelle de la vallée du a été mis en place. Ce projet dépasse les frontières des communes directement concernées par des problèmes de continuités pour envisager des solution à l’échelle de l’unité biogéographique/paysagère « vallée ». Il s’articule autour de trois objectifs déclinés en treize mesures, subdivisées elles-même en une cinquantaine d’actions : (Agence d’urbanisme Grenoble) •L’objectif 1 «Coordonner, valoriser et évaluer le projet»: coordination, mise en valeur de son caractère expérimental, évaluation précise et complète (afin qu’il puisse être transposable sur d’autres territoires). Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 35 - Æ Cet objectif révèle l’importance du partage de connaissances et de compétences •L’objectif 2 «Résorption des points de conflits»: travaux de résorption et études préalables nécessaires à ces travaux sur l’A.41, l’A.48 et les routes départementales. Æ Ici, il s’agit de limiter l’impact négatif des infrastructures de transport qui comme pour la diagonale de fragmentation en Franche-Comté s’organisent le long des vallées. •L’objectif 3 «Gérer l’espace corridor biologique»: pérenniser l’impact de ce projet en prenant en compte les différents types d’espaces visés et leurs usages. Æ En effet, les activités humaines au sein des espaces où sont localisés les éléments du paysage ayant une fonction de corridor biologique ne doivent pas compromettre la fonctionnalité de ces éléments naturels. C - COMMUNIQUER SENSIBILISER Connaître pour agir : La trame verte et bleue est un outil qui a pour but de préserver le patrimoine naturel en assurant les connexions nécessaires entre les différents milieux occupés par chaque espèce. Cette préservation n’est possible que si les acteurs d’un territoire ont conscience à la fois de l’érosion de ce patrimoine et de l’impact de leurs activités sur ce patrimoine mais également des solutions pour y remédier. L’objet de ce stage était d’apporter des éléments de réponses en dégageant des principes et des orientations de gestions pour le maintien des continuités écologiques. Afin de faire émerger des actions, encore faut-il que les porteurs de projets potentiels aient connaissance des enjeux de connectivité des milieux naturels. Ainsi, sensibiliser les porteurs de projets potentiels est fondamentale dans la perspective de mise en œuvre d’une trame verte et bleue. Cependant, la communication doit également s’étendre aux particuliers. L’éducation à l’environnement peut s’effectuer au travers de campagne de sensibilisation mais également en portant une attention particulière aux publics scolaires. La communication : une action à part entière La communication ne représente pas qu’un moyen de sensibilisation, elle constitue une action à part entière. Par exemple, pour les problèmes de mortalité de la faune liés aux infrastructures de transport, dans la mesure où il n’est pas envisageable de grillager l’ensemble des réseaux, la communication est une action qui permet d’agir sur les usagers de la route dans le but de modifier et de responsabiliser les comportements. De plus, en faisant des efforts de communication il est possible de créer une véritable synergies entre les différentes politiques Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 36 - existantes. En effet, le recensement d’actions a permis de mettre en évidence que différentes structures font de la « trame verte et bleue » sans le savoir mais en répondant simplement aux exigences écologiques des espèces vis-à-vis du développement humain. 3 / TABLEAU DE SYNTHESE INFRASTRUCTURES Aménager un obstacle Détourner la faune Agir sur les usagers de la route Transformer une infrastructure en corridors écologiques C. AGRICOLE EXTENSIF C. FORESTIER VILLE ET URBANISME Assurer la protection foncière des corridors biologiques Intégrer la préservation de la biodiversité à d’autres enjeux N° Orientation de gestion N I1 I2 I3 I4 I4 I5 I6 I7 15 U1 Les passages à faune Les actions temporaires Les répulsifs Les barrières et les aménagements des bords de routes Améliorer la visibilité Agir sur la signalétique et la réglementation Sensibiliser et communiquer Favoriser l’expression de la biodiversité au sein des emprises ferroviaires Favoriser l’expression de la biodiversité au sein des emprises routières Associer les continuité écologique à la zonation des PLU U2 U3 U4 Les Espaces Boisés Classés Intégrer la cartographie de la trame verte et bleue Mettre en place des coulées vertes 7 U5 Maintenir des respirations naturelles entre les communes et également entre les hameaux Concevoir des chemins verts (pistes cyclables, …) dans les constructions de lotissements Préserver les milieux naturels de qualité en milieu urbain La gestion des espaces verts 4 Communiquer et sensibiliser 1 I8 U6 U7 Favoriser l’expression de U8 la biodiversité dans les espaces urbanisés Favoriser l’expression de U9 la biodiversité au sein des balcons et des jardins (particulier) U10 Assurer une diversité d’habitat forestier par la sylviculture La fragmentation des massifs forestiers Pérenniser les milieux ouverts existants 11 5 5 5 Agir sur les jardins F1 Mettre en place d’îlots de sénescence 12 F2 F3 F4 Favoriser la biodiversité au niveau des écotones Intégrer une gestion écologique de l’exploitation forestière les actions agro-environnementales 5 AE1 Protection des milieux ouverts dans les documents d’urbanismes Reconnaître et protéger les fonctions de cadre de vie, biodiversité, identité du territoire Lutter contre la fermeture des milieux Adapter la gestion aux besoins écologiques des espèces AE2 AE3 Améliorer la AE4 fonctionnalité écologique d’une parcelle agricole Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 37 - 5 8 Faciliter le déplacement de la faune sauvage AE5 AE6 Mise en œuvre de jachères environnementales Restauration du maillage bocager AE6-1 AE6-2 AE6-3 AE7 AE8 Plantation de haie Intégrer la filière bois énergie Valoriser les fonctions agro-environnementales de la haie Eviter les ruptures d’assolement Reconnaître les éléments fixes du paysage comme corridors biologiques Mettre en place de bandes enherbées aux abords des parcelles Entretenir et gérer les éléments fixes du paysage Entretenir et gérer les éléments fixes du paysage AE8-1 AE8-2 AE9 C. AQUATIQUE Maintenir les continuités piscicoles A2 A3 A4 A5 A6 Agir sur les ripisylves C. MILIEUX HUMIDES A1 Agir sur les berges Agir sur les zones humides MH1 MH2 MH3 MH4 MH5 MH6 MH7 MH8 MH9 MH10 15 Supprimer ou aménager des ouvrages existants bloquant la circulation piscicole (à lier avec le transit sédimentaire) Aménager des passes à poisson au niveau des ruptures de continuités : dévalaison et montaison Entretenir les ouvrages hydrauliques (croisement des cours d’eau avec infrastructures de transport) Réhabiliter/créer des habitats favorables limiter l’impact des activités humaines limiter le rejet de polluant dans les cours d’eau 6 Restaurer les ripisylves intégrer une gestion bois énergie valoriser les fonctions de la ripisylves mettre en place des bandes enherbées aménager des berges naturelles- stabilisation aménager des pentes douces mettre en place des escaliers à faune valoriser les fonctions d’une zone humide (épuration naturelle, stockage des crues…) préserver le fonctionnement hydrologique des zones humides Création de mares : bassins contre inondation et lieux d’abreuvement potentiel pour le bétail 6 Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 38 - 3 8 E - DISCUSSION Retour sur le recensement Le recensement mis en place est loin d’avoir porter ses fruits. Si les résultats de la fiche « Signaler un projet » sont corrects, ce n’est pas le cas de la seconde fiche. Avec seulement 15 fiches renseignées, l’exploitation statistique visant à révéler des éléments de réponses pour une mise en œuvre d’action en faveur des continuités écologiques n’a pas été possible et ce malgré de nombreuses relances. Toutefois, les causes principales du faible taux de réponse proviennent de la phase d’élaboration des deux fiches de recensement. Si l’utilisation de l’outil Internet via le logiciel Lime Survey reste intéressante dans la mesure où elle simplifie l’échange entre les acteurs, sa mise en place a été perturbée par de nombreux problèmes liés à l’utilisation du matériel informatique ( délai d’attente pour l’autorisation d’utilisation du logiciel de la part du ministère, délai pour l’obtention des codes d’utilisation, problème de confidentialité lié à la CNIL…) Du coup, le recensement n’a pu être effectif qu’à partir du 06 juin réduisant fortement la période d’obtention des résultat. De plus, le mois de juin est très chargé pour les structures et n’a sans doute pas permis à ces structures de « s’attarder » sur le recensement. Pourtant, la seconde fiche a été ramené à un temps de réponse de 5 minute (contre 20 initialement). Il est également utile de souligner que plusieurs acteurs ont refusé de participer à ce recensement pour diverses raisons ( pas le temps, refus de sollicitation…). Sans pour autant prétendre que le recensement mis en place était judicieux, au cours des entretiens et réunions de travail, de nombreux acteurs ont souligné l’importance de la communication et du partage d’expériences, chose qu’aurait permis le recensement même s’il ne s’agissait que d’un travail universitaire. Le contexte national Le contexte lié au grenelle de l’environnement a également influé sur la portée du recensement. En effet, lorsqu’on évoque les continuités écologiques ou la trame verte et bleue, les enjeux se portent quasi exclusivement sur la protection foncière à travers les documents d’urbanismes. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 39 - La mise en œuvre d’un réseau écologique ne peut se concevoir que sur une longue échelle de temps et sur de grands espaces. Elle nécessite d’avoir une approche fonctionnelle de la biodiversité dans le but d’identifier les échanges indispensables au maintien à long terme des populations animales et végétales. Cette nouvel perspective pour l’aménagement du territoire nécessite une meilleure prise en compte de la dimension environnementale vis à vis des dimensions économiques et sociales pour assurer une préservation de la biodiversité la plus cohérente et efficace possibles. En tant qu’outil d’aménagement du territoire, la trame verte et bleue nationale et l’ensemble de ses déclinaisons, ne doivent pas être vus comme la simple mise en place d’infrastructures naturelles favorables aux déplacements de la faune entre deux aires protégés, mais belle et bien comme une nouvelle façon d’aménager l’espace qui s’intègre dans un objectif de développement durable. La trame verte et bleue doit intégrer une utilité économique et sociale pour que les corridors biologiques s’intègrent aux autres préoccupations de l’aménagement du territoire. Un enjeu majeur : la mise en cohérence En dépit des limites discutées précédemment, 121 actions ou types d’interventions ont été recensées. De nombreuses actions – souvent isolées – sont mises en œuvre ou pourraient l’être facilement pour servir le maintien de continuités écologiques. Un enjeu majeur est alors la mise en cohérence et synergie des efforts déployés localement. A quoi sert un aménagement faunistique ou un aménagement de voie verte si la continuité rétablie est compromise quelques kilomètres plus loin par un autre maître d’ouvrage ? Pour faciliter cette mise en cohérence, il faut encourager un dialogue entre les porteurs de projets et acteurs du territoire ; entre les échelles d’analyse et de projets. Les actions transversales recensées dans ce rapport peuvent servir cet objectif et ne doivent donc pas être négligées. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 40 - F – CONCLUSION Aujourd’hui en France le concept de réseau écologique se traduira essentiellement par la mise en place d’infrastructures naturelles et ce des l’horizon 2009. Mesure majeure pour tenter de stopper la perte de biodiversité, sa mise en œuvre s’avère des plus périlleuses. En tant qu’outil d’aménagement du territoire, les enjeux se positionnent autour des documents de planification et de la protection foncière de ces espaces désignés par l’Homme pour maintenir les flux biologiques entre les zones dites de biodiversité remarquable. La question de l’opposabilité de la trame verte et bleue nous amène à reconsidérer la place de la dimension environnementale dans le développement de nos sociétés. Perçu comme un nouveau réseau NATURA 2000, les agriculteurs et les forestiers principaux acteurs concernés par la trame verte et bleue s’opposent aux conditions d’application. Malgré la porté limité de ce recensement, la mise en place d’une trame verte et bleue et la préservation des continuités écologiques se traduit sur le terrain par des démarches rassemblant un maximum d’acteur. La trame verte et bleue doit être perçue comme une nouvelle façon d’aménager l’espace plutôt que comme un outil contraignant visant à colmater les dégâts environnementaux provoqués dans la continuité de nos modèles sociétales. G - BIBLIOGRAPHIE Bonin M. (2008) Les corridors écologiques - Vers un troisième temps du droit de la conservation de la nature ? L’Harmattan Coulette S. (2007) (*) Proposition d’une cartographie du réseau écologique régional franc-comtois Decamps H. (2008) La trame verte et bleue : que peut apporter l’écologie du paysage ? COMOP 11 Delbaere (1998) Facts & figures on Europe's biodiversity. Tilburg, European Centre for Nature Conservation Génot J. C. & Barbault R. (2005) Biodiversité et crise de croissance des sociétés humaines : l’horizon 2010 Jaffreux H. (2006). Un réseau écologique pour le continent européen. 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Thomas et al. (2004). « Extinction risk from climate change », Nature, nº 427, p. 145-148. Cadrage méthodologique et sémantique pour le diagnostic de continuités écologiques (DIREN Franche Comté – Janvier 2008) (*) CSPNB, 2008 - L’arbre, la rivière et l’homme – MEDAD/D4E. 64 p Service d’étude techniques des routes et autoroutes (SETRA) (2005) : Aménagement et mesures pour la petite faune ; Guide technique – Bagneux. 264 p. PER Franche Comté – Profil environnemental régional (*) disponible en téléchargement sur le site internet de la DIREN Franche-Comté : www.franchecomte.ecologie.gouv.fr Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 42 - H - RESUME A travers un stage ayant pour but de recenser des bonnes actions en faveur des continuités écologiques, la DIREN Franche-Comté souhaitait se doter d’outils afin de convaincre les élus et autres porteurs de projet de la nécessaire prise en compte des continuités écologiques dans l’aménagement du territoire. Malgré un recensement limité, l’analyse détaillée initialement prévue n’ayant pas pu être effectuée en raison d’un nombre trop limité de participants via le moyen de communication employé (questionnaire par internet), 121 actions ont pu être recensées. Regroupées en orientations de gestions, ce retour d’expérience offre une vision différente de la traduction de la trame verte et bleue sur le terrain. En effet, suite aux grenelle de l’environnement, les enjeux de la trame verte et bleue se sont tournés vers son application dans les documents d’urbanisme. Au delà des enjeux fonciers, les actions rassemblés permettent d’envisager une gestion plus responsable de nos territoires vis-à-vis des pressions toujours plus forte des activités de l’homme sur l’ensemble des écosystèmes. I – ANNEXES Annexe 1 : les questionnaires lime survey Annexe 2 : base de données des projets recensés Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 43 - A NNEXE 1 : LES QUESTIONNAIRES LIME SURVEY Formulaire LIME SURVEY – SIGNALER UN PROJET Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 44 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 45 - Formulaire LIME SURVEY – RECENSER UNE ACTION Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 46 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 47 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 48 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 49 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 50 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 51 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 52 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 53 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 54 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 55 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 56 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 57 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 58 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 59 - Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 - 60 - A NNEXE 2 : BASE DE DONNEE PROJETS RECENSES Orientation Action recensée infrastructures Suivi des passages de l’A39 : entretien et fonctionnalité (Fédé chasse 39) I1 depuis 5 ans (ORGFH) Recensement des principaux axes de déplacements de la faune sauvage pour I1 effacer les points de collision récurrents. I1 Recensement des passages à faune I1 Recensement national des passages à faune I1 Etude mixité des passages à faune Jean Carsignol : prochainement I1 Recensement des passages à faunes et des points noirs Pour chaque obstacle, expertise sommaire : (projet Grésivaudan) projet I1 INTEREG III I1 Passage à faune supérieur spécifique RD61 (en construction) I1 Crapauduc I1 Crapauduc I1 Passage à faune supérieur mixte 3 zones de batrachoduc (23 passages) et création de mares + mise en place 5 I1 passages grande faune et 15 petites faunes Localisation Maître d'ouvrage / porteur de projet Fédération départementale des chasseurs du Jura Jura Doubs Alsace France France Franche-Comté Isère Ages-de-loray Remoray Sainte-Colombe Ailloncourt PNR Lorraine Fédération départementale des chasseurs du Doubs DRE/ CETE de l'Est SETRA / CETE CETE de l'Est Diren Franche-Comté CG38 CG25 STA Pontarlier STA Pontarlier CG70 PNR Lorraine I1 Réaménagement d'un crapauduc, effacement de point noir Ailloncourt CG70- Direction des Services Techniques et des Transports I1 Aménagement d'un passage spécifique grande faune supérieur sur la RN57. Sauvetage d'amphibiens pendant la période migration : dispositif de récupération (bâches et sceaux) + moyen humain journalier pour la traversée Utilisation de sifflet à ultrason sur les véhicules : peu efficace Utilisation de piquet et boite à odeur (humaine, grands prédateurs) - répulsif olfactif Luxeuil-les-bains DRE Franche-Comté - Service Maîtrise d'Ouvrage Pontcey --- LPO Franche-Comté --- --- Utilisation de réflecteurs lumineux Identification de points noirs de collision faune sauvage : mise en place de réflecteur le long des routes Utilisation de réflecteurs lumineux Haute Saône --Fédération départementale des chasseurs de Haute Saône Fédération départementale des chasseurs du Doubs Fédération départementale des chasseurs du territoire de Belfort I2 I3 I3 I3 I3 I3 Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 Doubs Territoire de Belfort - 61 - Orientation I4 I4 I4 I4 I4 I4 I5 I5 I5 I5 I6 I7 I7 I8 Utilisation de grillage à mouton au niveau d’un cassis Diriger la faune vers des zones dégagés Clôtures électriques Dégager des zones de visibilité Limitation de la végétation des accotements Eclairage de la route Forêt de fontainebleau : panneau de sensibilisation aux collision et réduction de vitesse Signalétique lumineuse Panneau de sensibilisation Action de la gendarmerie : prévention et verbalisation Campagne d'information sur les dates de migrations et les risques de collision Mise en place de jachères apicoles Gestion écologique des emprises ferroviaires compatibles avec enjeux de sécurité Gestion écologique des bords de routes Diversifier les éléments des bords de route : Fossé / talus / linéaire arbustif dense : structure à adapter selon espèce prise en compte selon les espèces Amélioration des connaissances et valorisation de terrains situés sous les infrastructures de communication (ligne à haute tension, éoliennes …) au I8 niveau régional. ville et urbanisme I8 U1 Mise en place de zone N et A indicé corridor à empêché toute construction. Charte PNR Oise Pays de France --> PLU U1 L’intégration des corridors biologiques dans le PLU U1 SCOT Agglomération de Metz (151 communes), diagnostic des réseaux écologiques, identification, hiérarchisations des corridors, mesures conservatoires à intégrer dans les PLU et projets d'infrastructures. Prise en compte de la haie lors du remembrement il y a 20 haies, aujourd’hui résultats très positif U2 Doubs ----------- Maître d'ouvrage / porteur de projet chasseurs du territoire de Belfort Fédération départementale des chasseurs du Doubs ----------- Seine et Marne ------- --------- Action recensée Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 Localisation --- Réseau ferré de France ----- ----- --- --Fédération régionale des chasseurs Franche-Comté et délégation départementale Franche-comté PNR Oise Pays de France Saint-Martind’Uriage Agglomération messine Chappes - 62 - PNR Oise Pays de France Saint-Martin-d’Uriage Diren Lorraine et CETE de l’Est Chappes Orientation U3 U4 U4 U5 U6 Action recensée Préservation concertée du maillage bocager dans les documents d'urbanisme de communes du Parc naturel régional de l'Avesnois Préservation des intérêts écologiques et viticoles - maintien de corridors naturels sur les collines viticoles - plantations et mise en place d'un plan de gestion adapté - promotion du rôle des insectes auxiliaires de la vigne SCOT Rosselle-Wardnt communautés de communes de Forbach, FereymingMerlebach, Saint-Avold et Creutzwald soit l'ex-bassin houiller syndicat mixte SCOT Rosselle-Wardnt/ CR lorraine- prise en compte des continuités écologiques Maison des vergers à Vandoncourt Réhabilitation d’un chemin communal U7 Epuration des eaux : station type boues activées avec filtration par saulaie : piégeage CO2 + bois énergie Prairie Saint-Martin: zone de crue et jardins familiaux + préservation prairie humide (milieu urbain) U7 U8 U8 U8 Programme Vergers Solidaires d'Alsace, couplé avec action sociale (insertion) Gestion écologique des espaces verts Fin de l’utilisation de produits phyto : depuis 2000 Fauche tardive U7 Réalisation d'une plaquette pour la mise en place de micro jardin (balcon)U10 améliorer cadre de vie en favorisant la biodiversité urbaine Continuum forestier F1 Ilots de sénescence/ de vieillissements F1 Création de boisement F2 Créer des trouées F2 création de haies ou de zones enherbées Aménagement et restauration d’habitats favorables à la biodiversité : aménagements de lisières forestières, de haies, de zones humides (étangs et F2 berges) … Aménagement et restauration d’habitats favorables à la biodiversité en milieu F2 forestier : entretien de clairière, lisières … Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 Maître d'ouvrage / porteur de projet Localisation PNR Avesnois PNR Avesnois Obernai Obernai Lorraine Vandoncourt Nouvoitou Crevin syndicat mixte SCOT RosselleWardnt/ CR lorraine CA Pays de Montbéliard Nouvoitou Crevin Rennes Communauté de communes du pays de Niederbronn les bains Grande-synthe Besançon Besançon Rennes Communauté de communes du pays de Niederbronn les bains Grande-synthe Besançon Besançon association observatoire de la nature alsace ----------- --------- --- --- --- --- - 63 - Orientation F2 F2 F2 F3 F3 F3 F3 F3 F3 F3 F3 F4 F4 F4 F4 Action recensée Créer des micros clairières Favoriser les éclaircies Créer des taillis à vocation cynégétique Haies : brise vent, limite érosion du sol et peut fournir énergie, captage CO2 Filière bois énergies Suivi des équilibres forêt cervidés. Amélioration des connaissances sur les populations, l’utilisation du milieu et leurs connexion. Plantation de haies et bosquets pour rétablir des continuités et des zones favorables à la biodiversité, notamment pour garder la connectivité Nord Sud du département. Acquisition / Gestion de site : par la FDC suivant des plans de gestion favorisant la conservation des habitats et le développement des espèces. Ces sites permettront la mise en place d’aménagements favorables à la biodiversité (haies, bandes enherbées, zone humides …). Privilégier la régénération naturelle Eviter les clôtures de périmètre Maintenir et respecter la végétation d’accompagnement au sein des jeunes peuplements Préserver la tranquillité des animaux Plan de gestion écologique intégré au plan simple de gestion Ouvertures de clairières / défrichage : c’est de l’entretien de zones ouvertes en forêt et en zone de déprise agricole comme en Petite Montagne. Favoriser le développement de l'arbre hors forêt (création, préservation et restauration de haies, bosquets, alignements...)' -Les MAE, CAD, Jachères environnement faune sauvage (JEFS), F4 écoconditionnalités de la nouvelle PAC continuum agriculture extensive AE1 AE2 Réseau de landes Conservation et gestion des prairies de fauche dans des vallées d’enjeu prioritaire de la région : programme MATER avec le monde agricole, destiné à favoriser la conservation de l’avifaune prairiale et à préserver la ressource en eau. Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 Maître d'ouvrage / porteur de projet Localisation ----------Franche-Comté ----------FRC Franche-Comté et délégation départementale Franche-Comté FRC Franche-Comté et délégation départementale Franche-Comté ----- Fédération régionale des chasseurs de Franche-Comté et délégation départementale ----- ----PNR Oise-Pays de France --- ----PNR Oise-Pays de France --- Aveyron --- ----- PNR Oise pays de France Franche-Comté - 64 - PNR Oise pays de France Fédération régionale des chasseurs de Franche-Comté et délégation départementale Orientation AE2 AE2 AE3 Action recensée Elaboration d’un sentier pédagogique au sein d’une exploitation agricole sur les thèmes de l’agriculture, des paysages et de la flore Programme PRAIRIE AE4 AE5 Réouverture de milieux : pelouse sèche action de pâturage Prendre en compte le déroulement des cycles biologiques des espèces dans les dates de fauche programme MATER : Gestion des bandes enherbées obligatoire pour les agriculteurs afin d’éviter la destruction par broyage de la faune, maintien du couvert et développement de l’entomofaune. Cultures faunistiques : mise en place de zone d’intérêt pour la petite faune, l’avifaune, l’entomofaune… en zones agricoles. 84 hectares ont été en partie financés en 2008 par la FDC. Partenariat régional agriculture chasse et faune sauvage : Mise en place de « zones refuges en praire de fauche » pour l’avifaune prairiale, les petits mammifères et l’entomofaune. Partenariat avec le monde agricole pour le non broyage de bandes dans les parcelles de prairies permettant de garder de zones refuges. couverture hivernale des sols AE5 Mise en place de jachères environnement et faune sauvage (zone refuge pour la biodiversité en zone cultivée). Actions sur l’ensemble de la FC. AE4 AE4 AE4 Localisation --- Maître d'ouvrage / porteur de projet CPIE des pays de Vaucluse PNR du Vexin français Besançon et espace naturel comtois Doubs --- Franche-Comté Franche-Comté --Fédération régionale des chasseurs de Franche-Comté et délégation départementale Fédération régionale des chasseurs de Franche-Comté et délégation départementale AE5 Mise en œuvre de jachères apicoles : zone d’intérêt pour les insectes pollinisateurs, notamment en zone cultivée. Actions sur l’ensemble de la FC. Maintien de couverts hivernaux favorables à la faune (avifaune, entomofaune, insectes pollinisateurs..) entre la récolte d’une culture et l’implantation de la suivante. AE6 Appel à projets régional pour les haies bocagères (Mesure 323D) Rhône Alpes Fédération départementale des chasseurs du Jura --Fédération régionale des chasseurs de Franche-Comté et délégation départementale Fédération régionale des chasseurs de Franche-Comté et délégation départementale Fédération régionale des chasseurs de Franche-Comté et délégation départementale Préfet de Région Rhone Alpes (FEADER, FNADT, agences de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse et Loire-Bretagne, et Conseil Général de la Loire) AE6 Appel à projets « Bocage et Paysages » Bourgogne Conseil régional Bourgogne AE5 Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 Jura --- Franche-Comté Franche-Comté Franche-Comté - 65 - Orientation AE6 Action recensée Restauration du maillage bocager, création de haies et de boisements, plan de gestion de haies AE6 AE6 Identification et caractérisation du maillage bocager franc comtois sur l’ensemble de la Franche-Comté (1ère zone étudiée = la Haute Saône) Plantation de haies couplées avec action sociale (insertion) Programme de plantation Implantation et sauvegarde d’arbres fruitiers (variétés locales et régionales) Plantation de haies au moins 200 mètres financés par le Pays des vallons de vilaine 35, développement de la filière bois énergie Développement de la filière bois énergie pour les haies (en cours) AE6 Plantation de haies bocagères et bandes boisées sur le Nord Deux-Sèvres inventaires - diagnostics du maillage bocager et du réseau hydrographique AE6 Plantation de haies et bosquets pour rétablir des continuités et des zones favorables à la biodiversité. AE6 Plantation de haies / plantation d’arbres fruitiers : différentes communes du Jura AE6 AE6 AE6 AE6 AE6 AE8 AE8 Une action avec une méthode d'analyse hiérarchisée du bocage et une méthode d'animation et de concertation avec les exploitants agricoles. Gestion écologique des bords de parcelles Plantations et bandes enherbées entre la rivière et les champs de maïs sur plusieurs Km. AE8 Diagnostic mécanique et sanitaire d’arbres isolés continuum aquatique Aménagement d'une passe à Apron (Zigel asper, espèce piscicole A2 emblématique en voie de disparition) sur le site du seuil de Quingey. A2 Aménagement de passes à poissons sur trois ouvrages hydrauliques de la Moyenne Loue A4 Création d'une frayère à poisson trame verte et bleue d’Alsace Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 Localisation Manche Franche-Comté Nord Tarn --Ille et vilaine PNR Opale Deux Sèvres Maître d'ouvrage / porteur de projet Chambre d'agriculture de la Manche --Lestrem nature Arbres et Paysage Tarnais --Pays des Vallons de Vilaine PNR Opale Jura Pays du Bocage Bressuirais Fédération régionale des chasseurs de Franche-Comté et délégation départementale Fédération départementale des chasseurs du Jura Nord --- Syndicat mixte du Parc naturel régional de l'Avesnois / Urbanisme et Aménagement du territoire --- Doubs AAPPMA de Chenecey Tarn Arbres et Paysage Tarnais Doubs Syndicat mixte de la Loue Doubs Wihr-en-Plaine (Horbourg-Wihr) - 66 - Syndicat mixte de la loue CR Alsace Orientation Action recensée A4 Réhabilitation d’un ruisseau à écrevisse A6 limiter le rejet de polluant continuum milieux humides Restauration de la ripisylve et de la végétation rivulaire le long des berges de la MH1 Loue sur la commune de Chenecey Buillon 25440. MH1 Réseau de trame verte sur l'Immerchenberg Obernai / TVB Alsace MH1 Restauration d'un bras de l'Ill (Sélestat) TVB Alsace MH1 Restauration d'un bras de l'Ill (Sermersheim) TVB Alsace Bandes enherbées : au bords des cours d’eau permet de filtrer l’eau (au titre de MH4 la PAC) Plantations et bandes enherbées entre la rivière et les champs de maïs sur MH4 plusieurs Km. MH5 Aménager des berges naturelles (génie végétal) MH6 Aménager des pentes douces MH7 Mettre en place des escaliers à faune sur les berges valoriser les fonctions d’une zone humide (épuration naturelle, stockage des MH8 crues) MH9 Restauration d'une dépression humide trame verte et bleue d’Alsace Inventaires des zones humides de moins de 1 hectare : l’action permet d’apporter la connaissance et donne les moyens à l’Administration confrontée aux demandes de construction ou d’aménagement, de répondre aux exigences MH9 de la loi sur l’eau et de préserver les petites zones humides. Réseau de mares : indicateurs qualité =amphibiens / intégration mares dans projets de contrats territoriaux d’exploitation, document d'objectif Natura2000, MH9 avis document urbanisme MH9 Reconstitution d’une ceinture de talus de bas-fond de zone humide MH9 MH10 MH10 MH10 Développement de corridors biologiques dans le Bas pays de Béthune et sauvegarde de milieux humides Proposition d’un réseau mares pour abreuvement bétail et gibier et des haies pour abris et déplacement faune Programme mares restauration ou création de 65 mares dont 15 pour abreuvement du bétail Programme d’action de prévention des inondations du boulonnais : 1500 mètres de haies plantées, trois mares projetées Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 Localisation PNR lorraine --- Doubs Obernai Sélestat Semersheim --- Maître d'ouvrage / porteur de projet PNR lorraine --- AAPPMA de Chenecey Obernai Sélestat Semersheim --- Doubs ------- AAPPMA de Chenecey ------- --Erstein --Erstein --- --- PNR Lorraine Vern-sur-Seiche Pas de Calais PNR Lorraine Vern-sur-Seiche pays de Béthune GIC Liane (groupe intérêt cynégétique) --PNR Opale PNR Opale PNR Opale PNR Opale - 67 - Orientation Action recensée Actions transversales Schéma régional trame verte et bleue de la région Nord Pas de Calais T www.nordpasdecalais.fr/sradt/dyn/index.htm T T T T T T T Schéma directeur Île de France www.idf.pref.gouv.fr/dossiers/directeu.htm Charte PNR Oise Pays de France www.parc-oise-paysdefrance.fr/1-18276-La-charte.php Site du Sidobre et exploitation granite www.horizon2021.fr/ Conservatoire des sites naturels de Picardie programme « réseaux de sites réseaux d’acteurs » www.picardie.ecologie.gouv.fr/IMG/File/patnat/doctrine_reseaux_sites.pdf Réseau écologique départementale de l'Isère www.isere-environnement.fr/ Le projet FEDER de préservation et de restauration des corridors biologiques de la vallée du Grésivaudan www.rdbrmc-travaux.com/spge/site_v2/IMG/pdf/3presentation_MPEZETKUHN.pdf Trame verte et bleue Alsace www.naturefrance.fr/IMG/pdf/Alsace_Nature.pdf T Les continuités écologiques du syndicat mixte du syndicat d’agglomération nouvelle de Sénart (SAN 77) Les corridors écologiques dans le schéma directeur de la région grenobloise (syndicat mixte de la région grenobloise) www.region-grenoble.org/ Schéma régional du patrimoine naturel de la région Bretagne www.regionbretagne.fr/CRB/Public/rubriques_thematique/agir_pour_lenvironn/patrimoine_n aturel/un_schema_regional_d_11756840673630 Atlas et contrat de territoire : exemple du SCOT métropole Savoie www.rdbrmc-travaux.com/spge/site_v2/IMG/pdf/2-presentation_AMIQUETABIAUD.pdf T Trame verte bleue jaune : Identification et cartographie de la trame écologique de la Haute-Savoie T T T Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 Localisation Maître d'ouvrage / porteur de projet Nord / Pas-deCalais CR Nord Pas de Calais Île de France CR Île de France PNR Oise Pays de France PNR Haut Languedoc Picardie Conservatoire des sites naturels de Picardie Isère CG 38 Rhône Alpes CR Rhône Alpes Alsace CR Alsace Seine et Marne Syndicat d'agglomération nouvelle de Sénart Isère Syndicat mixte de la région grenobloise Bretagne CR de Bretagne Rhône Alpes CR de Rhône-Alpes DDE 74 - Conseil Général 74 / DDE 74 / SPCT / Atelier Prospective Haute Savoie - 68 - Orientation T T T T Action recensée Etude de définition des réseaux écologiques du Parc naturel régional Normandie-Maine http://pma-murders.info/tool/sommaire.php Identification des continuités écologiques à l'échelle communale et intercommunale -expérimentation méthodologique avec quelques cas -relations avec les PLU et les démarches d'agenda 21 intercommunaux - et réflexion régionale sur les outils utilisables. SCOT Agglomération de Metz (151 communes), diagnostic des réseaux écologiques, identification, hiérarchisations des corridors, mesures conservatoires à intégrer dans les PLU et projets d'infrastructures. www.ca2m.com/site/action_scot.php Corridors et réseau écologique du département de la Charente. Un état des lieux et des propositions d'actions (en cours) pas de proposition pour l’instant http://www.biodiversite-poitou-charentes.org/Occupation-de-l-espace-parles.html Rapport de stage – Laurent STRUB – 2008 Localisation PNR NormandieMaine PNR de BasseNormandie / PNR marais du cotentin et Bessin Maître d'ouvrage / porteur de projet Parc naturel régional NormandieMaine / service environnement PNR de Basse-Normandie / PNR marais du cotentin et Bessin Communauté d'agglomération de Metz métropole DIREN Lorraine et CETE de l’Est Charente CG Charente - 69 -