DU 4 AVRIL AU 3 SEPTEMBRE 2007 L’EXPO QUI FAIT buveurs de sang MOUCHES LES LEISHMANIOSES Les responsables de ces maladies sont des protozoaires du genre Leishmania. Ces êtres unicellulaires microscopiques sont aspirés avec le sang lors du repas de l’insecte. Le protozoaire le plus connu est Leishmania donovani, agent des leishmanioses viscérales (appelées aussi kala-azar). Des moucherons, les phlébotomes, sont les seuls vecteurs connus des Leishmania. Il en existe plus de 600 espèces dans le monde, dont une cinquantaine peuvent transmettre une leishmaniose humaine. Ces « mouches des sables » vivent dans des milieux plutôt secs (savane, steppe, terrain sablonneux près des habitations). Phlébotome, vecteur des leishmanioses © Institut Pasteur Les différents types de leishmanioses se développent surtout en zone tropicale (Amérique centrale et du sud, est-africain, Asie du sud-est), mais des foyers existent également dans le Bassin méditerranéen, en Asie centrale et en Chine. On a recensé une quinzaine de leishmanioses différentes à travers le monde. Ces maladies sont réunies en deux types : celles qui se développent dans les viscères (kala-azar) et celles qui sont responsables d’éruptions cutanées. Ces parasitoses toucheraient plus de 2 millions de personnes par an, dont 60 000 décéderaient. Les symptômes des leishmanioses cutanées sont des éruptions ou des nodules à la surface de la peau. Les malades atteints de leishmanioses viscérales peuvent également avoir des éruptions cutanées, mais ce sont surtout leurs organes internes (foie, rate) qui sont touchés. Les parasites se reproduisent dans les cellules lymphatiques, puis les détruisent. La prévention est extrêmement difficile car elle doit être menée sur une très vaste échelle. Les phlébotomes sont très sensibles aux insecticides, mais l’épandage de produits chimiques comme le DDT pose de grands problèmes environnementaux. Actuellement, selon des sources de l’OMS, une équipe internationale teste un nouveau type de médicament contre les leishmanioses viscérales. M.N.H.N. Grande Galerie de l’Évolution 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire75005 PARIS Ve 1 DU 4 AVRIL AU 3 SEPTEMBRE 2007 L’EXPO QUI FAIT buveurs de sang MOUCHES LES ARBOVIROSES Comme leur nom l’indique, les arboviroses sont des maladies dont les agents sont des virus. Parmi la trentaine d’arboviroses humaines recensées, les plus connues sont la dengue, la fièvre jaune et le chikungunya. Les moustiques du genre Aedes sont les vecteurs de ces maladies. Leurs larves vivent dans des milieux d’eau stagnante, souvent proche des habitations. La dengue, originaire d’Asie, s’est répandue récemment de façon spectaculaire. Elle est maintenant signalée dans une centaine de pays des Amériques, d’Afrique, d’Asie et du Pacifique. Elle n’a pas encore été signalée en Europe. Moustique Aedes aegypti, vecteur des arborviroses © Michel Dukhan IRD La fièvre jaune est une maladie des zones tropicales d’Amérique et d’Afrique. On estime que 40 % de la population mondiale est exposée au risque de contracter la dengue. 20 millions de personnes seraient infectées et 24 000 en mourraient chaque année selon les données de l’OMS. Selon les mêmes sources, la fièvre jaune affecte 200 000 personnes et en tue 30 000 par an. Ce sont les enfants qui sont les plus touchés par ces maladies. La dengue et la fièvre jaune sont des maladies hémorragiques aux symptômes presque semblables. Elles donnent de fortes fièvres, des maux de tête et des douleurs musculaires. Les virus attaquent notamment le foie, les reins (fièvre jaune) et le système cardio-vasculaire (dengue). La prévention est difficile, mais la population peut jouer un rôle important dans la lutte contre les moustiques en éliminant les habitats larvaires (eau croupissant dans les vases, cruches...) et en utilisant des répulsifs. Dans de nombreux pays, on a également recours à la pulvérisation d’insecticides dans les habitations, sans toutefois qu’on ait pris la peine d’évaluer les risques que cela pouvait comporter pour la santé. M.N.H.N. Grande Galerie de l’Évolution 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire75005 PARIS Ve 2 DU 4 AVRIL AU 3 SEPTEMBRE 2007 L’EXPO QUI FAIT buveurs de sang MOUCHES LE CHIKUNGUNYA Comme les autres arboviroses, le chikungunya est une maladie provoquée par un virus dont le vecteur est un moustique du genre Aedes. Deux souches, l’une asiatique l’autre africaine, de cette maladie sont connues et frappent régulièrement les populations d’Afrique subtropicale et d’Asie. C’est au printemps 2005 que l’Île de la Réunion a été, pour la première fois, confrontée à l’épidémie. La maladie se manifeste à la saison des pluies quand la densité de moustiques est la plus grande. Les symptômes sont une fièvre soudaine accompagnée de fortes douleurs aux articulations pouvant persister plusieurs mois. Moustique vecteur du chikungunya Aedes albopictus © Michel Dukhan IRD Aucun traitement n’est à ce jour connu. La prévention se fait en détruisant les habitats larvaires du moustique (eaux stagnantes) et grâce aux répulsifs classiques La prévention est difficile, mais la population peut jouer un rôle important dans la lutte contre les moustiques en éliminant les habitats larvaires (eau croupissant dans les vases, cruches...) et en utilisant des répulsifs. Dans de nombreux pays, on a également recours à la pulvérisation d’insecticides dans les habitations, sans toutefois qu’on ait pris la peine d’évaluer les risques que cela pouvait comporter pour la santé. Larves du moustique vecteur du chikungunya Aedes albopictus © Michel Dukhan IRD M.N.H.N. Grande Galerie de l’Évolution 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire75005 PARIS Ve 3 DU 4 AVRIL AU 3 SEPTEMBRE 2007 L’EXPO QUI FAIT buveurs de sang MOUCHES AUTRES MALADIES Les diptères sont vecteurs de nombreuses maladies bien moins connues que le paludisme ou la maladie du sommeil. Outre leur rôle de vecteurs, les mouches peuvent être les agents de parasitoses que l’on appelle des myiases. Enfin, par leurs habitudes alimentaires, de nombreuses espèces transportent passivement des germes infectieux. FILARIOSES On regroupe sous ce nom les maladies parasitaires provoquées par des filaires (petits vers ronds ou nématodes). Mis à part l’onchocercose et la loase, les parasites sont transmis par des moustiques (Culex, Aedes, Anopheles….). L’éléphantiasis ou filariose de Bancroft, très spectaculaire, est la plus connue de ces affections. LOASE La loase est une filariose limitée aux zones forestières d’Afrique équatoriale. Les vecteurs ne sont pas des moustiques, mais des taons du genre Chrysops. En une dizaine de mois, le parasite, un nématode nommé Loa loa, passera du stade larvaire à l’adulte qui peut mesurer 7 cm. Si la filaire n’est pas extraite, elle vit sous la peau de son hôte une quinzaine d’années ! MYASES Ce terme vient du grec Myia qui veut dire mouche. L’agent est en effet un asticot qui se nourrit directement des tissus de l’hôte (homme ou autre mammifère). Ce sont surtout des représentants de la famille des Calliphoridés et des Sarcophagidés qui provoquent des myases. CHOLÉRA, TYPHUS ET DYSENTERIE De nombreuses espèces de mouches qui fréquentent les matières en décomposition et les excréments transportent passivement des germes infectieux sur les muqueuses, les plaies ou encore les aliments. On les soupçonne de favoriser des épidémies de choléra, de typhus ou de dysenterie. PRÉVENTION PAR L’HYGIÈNE Une stratégie de prévention à l’échelle planétaire doit être mise en place pour lutter contre les maladies dont les diptères sont les vecteurs. La cause principale de la transmission de germes par les mouches reste trop souvent un problème d’hygiène générale. C’est seulement lorsque les milieux de développement de leurs larves sont abondants que les mouches pullulent. M.N.H.N. Grande Galerie de l’Évolution 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire75005 PARIS Ve 4