Présentation - bibl.ulaval.ca

publicité
Le libre accès, un outil
de développement
durable?
Actions du projet SOHA
21 OCTOBRE 2015
FLORENCE PIRON, UNIVERSITÉ LAVAL
FLORENCE.PIRON@CO M. ULAVAL .C A
Cette œuvr e est mise à disposition selon les ter mes de la licence
cr eative commons attribution 4.0 canada
DÉFINITION DU LIBRE ACCÈS –
DÉCLARATION DE BUDAPEST
2002
Par "accès libre" à la littérature scientifique, nous entendons sa
mise à disposition gratuite sur l'Internet public, permettant à tout
un chacun de lire, télécharger, copier, transmettre, imprimer,
chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces articles, les
disséquer pour les indexer, s'en servir de données pour un
logiciel, ou s'en servir à toute autre fin légale, sans barrière
financière, légale ou technique autre que celles indissociables de
l'accès et l'utilisation d'Internet.
La seule contrainte sur la reproduction et la distribution, et le seul
rôle du copyright dans ce domaine devrait être de garantir aux
auteurs un contrôle sur l'intégrité de leurs travaux et le droit à être
correctement reconnus et cités.
ARGUMENT
• Le libre accès aux publications scientifiques peut devenir un
outil de développement durable pour les pays du Sud s’il
assure une forme d’empowerment aux collectivités et aux
personnes (universités, chercheurs, étudiants, utilisateurs des
connaissances), c’est-à-dire s’il développe leur capacité d’agir
localement, selon les priorités de la société.
• Cet argument repose sur la mise au jour de deux
conceptions du développement et de la science et sur un
engagement ferme en faveur de l’une d’elles
• Difficile à comprendre quand on est d’un pays du Nord car
on ne voit pas que la science peut être fermée et
inaccessible, donc inutilisable pour le développement
durable
• Le libre accès s’oppose à la science fermée. De quoi
s’agit-il?
LA SCIENCE FERMÉE : UN MODÈLE
D’AFFAIRES LUCRATIF
•
Les articles scientifiques ne sont accessibles gratuitement qu’aux
chercheurs et étudiants dont l’université est abonnée aux revues
qui publient les articles.
•
Ces revues pratiquent l’évaluation par les pairs en double
aveugle. Les auteurs ne sont jamais payés pour les articles qu’ils
soumettent pour évaluation.
•
Ces revues sont classées dans des palmarès mondiaux qui leur
attribuent un facteur d’impact (calcul quantitatif). Elles
appartiennent en majorité à des éditeurs scientifiques
commerciaux, à but lucratif, qui privilégient l’anglais (pour les fins
de classement).
•
Ces éditeurs ne cessent d’augmenter le coût des abonnements à
leurs revues. Même si les revues sont en ligne, les éditeurs font
payer aux lecteurs non-abonnés l’accès à chaque article : le mur
payant.
•
Les revues à l’extérieur de ce circuit sont ignorées.
Quand notre ordinateur n’est pas connecté à une bibliothèque qui
est abonnée à la revue, il faut payer avec une carte de crédit pour
avoir accès au texte…
Mais en fouillant
un peu, on découvre
que les auteurs
avaient déposé leur
texte sur un site web,
en libre accès… avant
même sa publication
38 $
pour
acheter
un
compte
rendu
de livre
sur la
malaria!
Cet
argent
va à
l’éditeur
et non à
l’auteur
qui a
cédé
ses
droits
Un exemple de mur payant pour accéder à la science : 38$ pour un pdf!
Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels,
ONU, 1976
RECOMMANDATIONS DU RAPPORT DE
L’ONU SUR LE DROIT À LA SCIENCE ET LE
DROIT D’AUTEUR, MARS 2015
Recommandation 112:
Le produit des travaux de création subventionnés par des
gouvernements, des organisations intergouvernementales ou des entités
caritatives devrait être rendu largement accessible. Les États devraient
réorienter leur soutien financier aux modèles de publication fondés sur la
propriété vers des modèles de publication ouverts.
Recommandation 113 :
Les universités publiques et privées, ainsi que les institutions publiques
de recherche devraient adopter des politiques en vue de promouvoir le
libre accès aux travaux de recherche, documents et données ayant fait
l’objet d’une publication, sur la base d’un système ouvert et équitable,
notamment grâce à l’utilisation de licences Creative Commons.
SCIENCE ET DÉVELOPPEMENT : DEUX VOIES
À chaque conception du développement correspond un modèle
préférentiel de ce qu’est ou devrait être la science.
Priorité au développement
économique défini comme la
croissance du PIB, aux échanges
marchands, à l’exploitation des
ressources naturelles, à
l’industrialisation
Modèle de la croissance
économique et industrielle
Modèle de l’empowerment,
Priorité au développement local, à
l’empowerment des collectivités et des
du développement des
personnes, à la non-dépendance
capabilités, du
mondiale, à l’environnement – au
développement durable?
développement local
SCIENCE ET DÉVELOPPEMENT : DEUX VOIES
À chaque conception du développement correspond un modèle
préférentiel de ce qu’est ou devrait être la science.
Priorité au développement
économique défini comme la
croissance du PIB, aux échanges
marchands, à l’exploitation des
ressources naturelles, à
l’industrialisation
Priorité au développement local,
à l’empowerment des collectivités
et des personnes, à la nondépendance mondiale, à
l’environnement – au
développement durable?
Science orientée vers innovation
technologique, mondialisée, liée
aux entreprises, économie du
savoir, science comme outil
économique (modèle privilégié
par le néolibéralisme)
SCIENCE ET DÉVELOPPEMENT : DEUX VOIES
À chaque conception du développement correspond un modèle
préférentiel de ce qu’est ou devrait être la science.
Priorité au développement
économique défini comme la
croissance du PIB, aux échanges
marchands, à l’exploitation des
ressources naturelles, à
l’industrialisation
Science orientée vers innovation
technologique, mondialisée, liée
aux entreprises, économie du
savoir, science comme outil
économique (modèle privilégié
par le néolibéralisme)
Priorité au développement local,
à l’empowerment des collectivités
et des personnes, à la nondépendance mondiale, à
l’environnement – au
développement durable?
Science répond aux priorités
locales, avec des chercheurs
connectés à leur société, qui
développe leur confiance en eux:
science ouverte, accessible,
participative
SCIENCE ET DÉVELOPPEMENT : DEUX VOIES
À chaque conception du développement correspond un modèle
préférentiel de ce qu’est ou devrait être la science.
Priorité au développement
économique défini comme la
croissance du PIB, aux échanges
marchands, à l’exploitation des
ressources naturelles, à
l’industrialisation
Science orientée vers innovation
technologique, mondialisée, liée
aux entreprises, économie du
savoir, science comme outil
économique (modèle privilégié
par le néolibéralisme)
Priorité au développement local,
à l’empowerment des collectivités
et des personnes, à la nondépendance mondiale, à
l’environnement – au
développement durable?
Science répond aux priorités
locales, avec des chercheurs
connectés à leur société, qui
développe leur confiance en eux:
science ouverte, accessible,
participative
Science
fermée
SCIENCE ET DÉVELOPPEMENT : DEUX VOIES
À chaque conception du développement correspond un modèle
préférentiel de ce qu’est ou devrait être la science.
Priorité au développement
économique défini comme la
croissance du PIB, aux échanges
marchands, à l’exploitation des
ressources naturelles, à
l’industrialisation
Science orientée vers innovation
technologique, mondialisée, liée
aux entreprises, économie du
savoir, science comme outil
économique (modèle privilégié
par le néolibéralisme)
Priorité au développement local,
à l’empowerment des collectivités
et des personnes, à la nondépendance mondiale, à
l’environnement – au
développement durable?
Science répond aux priorités
locales, avec des chercheurs
connectés à leur société, qui
développe leur confiance en eux:
science ouverte, accessible,
participative
Science
fermée
Science
ouverte
SCIENCE ET DÉVELOPPEMENT : DEUX VOIES
Conséquences sur les publications scientifiques, la propriété
intellectuelle et le droit d’auteur
Priorité au
développement
économique défini
comme la croissance
du PIB, aux échanges
marchands, à
l’exploitation des
ressources naturelles, à
l’industrialisation
Science orientée vers
innovation
technologique,
mondialisée, liée aux
entreprises, économie
du savoir, science
comme outil
économique
Priorité au
développement local, à
l’empowerment des
collectivités, à la nondépendance mondiale –
développement
durable?
Science répond aux
priorités locales, avec
des chercheurs
connectés à leur
société, qui développe
leur confiance en eux:
science ouverte,
accessible, participative
La publication scientifique elle-même
devient une marchandise exploitée par
les éditeurs scientifiques commerciaux
(Elsevier, Sage, Wiley, Nature, Cell,
Taylor and Francis, etc.) qui
s’accaparent le copyright.
SCIENCE ET DÉVELOPPEMENT : DEUX VOIES
Conséquences sur les publications scientifiques, la propriété
intellectuelle et le droit d’auteur
Priorité au
développement
économique défini
comme la croissance
du PIB, aux échanges
marchands, à
l’exploitation des
ressources naturelles, à
l’industrialisation
Science orientée vers
innovation
technologique,
mondialisée, liée aux
entreprises, économie
du savoir, science
comme outil
économique
La publication scientifique elle-même
devient une marchandise exploitée par
les éditeurs scientifiques commerciaux
(Elsevier, Sage, Wiley, Nature, Cell,
Taylor and Francis, etc.) qui
s’accaparent le copyright.
Priorité au
développement local, à
l’empowerment des
collectivités, à la nondépendance mondiale –
développement
durable?
Science répond aux
priorités locales, avec
des chercheurs
connectés à leur
société, qui développe
leur confiance en eux:
science ouverte,
accessible, participative
Libre accès aux publications
scientifiques considérées comme
des biens communs
Valorisation des licences Creative
commons et des logiciels libres
COMMENT RÉALISER LE
LIBRE ACCÈS?
Moyens à disposition des chercheurs et chercheuses :
-
Publier dans une revue scientifique en libre accès (voie dorée)
-
Archiver ses textes dans un dépôt institutionnel (site web) (voie verte)
Conditions :
Que les chercheurs et chercheuses choisissent de publier dans des
revues en libre accès ou prennent le temps d’archiver leurs textes afin de
les rendre accessibles s’ils sont publiés dans des revues fermées.
Qu’ils n’aient pas peur de déplaire aux revues commerciales
Qu’ils aient accès à une connexion Internet de qualité, à un ordinateur et
à une alimentation électrique stable: pas facile dans les pays du Sud,
mais pas impossible
Qu’ils aient les compétences numériques nécessaires : un défi partout
DEUX VOIES PRINCIPALES VERS
LE LIBRE ACCÈS
Voie dorée
Publier dans une
revue en libre accès
sur le web : les
lecteurs ont accès au
texte gratuitement et
sans inscription ou
mot de passe
(pas comme
researchgate ou
academia)
DOAJ: Le portail des revues en accès libre
DEUX VOIES PRINCIPALES VERS
LE LIBRE ACCÈS
Voie dorée
Publier dans une
revue en libre accès
sur le web : les
lecteurs ont accès au
texte gratuitement et
sans inscription ou
mot de passe
(pas comme
researchgate ou
academia)
DEUX VOIES PRINCIPALES VERS
LE LIBRE ACCÈS
Voie dorée
Voie verte
Publier dans une
revue en libre accès
sur le web : les
lecteurs ont accès au
texte gratuitement et
sans inscription ou
mot de passe
Archiver (déposer)
une copie en libre
accès de son article
dans un dépôt
institutionnel (ou
archive ouverte)
universitaire
(pas comme
researchgate ou
academia)
LES ARCHIVES
NUMÉRIQUES OUVERTES
INSTITUTIONNELLES
• Ce sont des sites web qui sont réalisés et gérés par les
bibliothèques universitaires à l’aide de logiciels libres qui ont
été conçus pour ça : Dspace, eprints
• Une volonté de pérenniser l’existence des publications des
chercheurs et chercheuses de leur université
• L’auteur-e fait le dépôt personnellement dans l’archive, en
respectant la politique éditoriale de la revue
• Les métadonnées (titre, résumé, mots clés) permettent un
repérage efficace dans les moteurs de recherche comme
Google
• Un réseau mondial de près de 2700 dépôts dans le monde
LE DÉVELOPPEMENT ET LES
VOIES VERTE ET DORÉE
Voie dorée (revues en libre accès) *
•
donne accès à de nombreuses publications au Nord et au Sud
•
Mais 25% des revues font payer les auteurs : nouvelle injustice, car
frein à l’empowerment des scientifiques qui ne peuvent payer les frais
•
Ne remet pas en question la centralisation anglosaxonne de la science
(par son contrôle des revues)
Voie verte (archives ouvertes) ****
•
Donne accès à de nombreuses publications au Nord et au Sud
•
Met en valeur les publications des chercheurs et chercheuses du Sud,
les rend visibles et accessibles au Sud et au Nord : empowerment
•
Garantit l’accès pérenne et universel à ces documents
•
Peut encourager la naissance de revues locales, centrées sur les
questionnements locaux, ou celle d’épi-revues
•
Valorise la contribution des universités locales au développement de la
région
RESEARCH4LIFE : UN PLAN D’AIDE
POUR LES PAYS DU SUD PROPOSÉ PAR
LES ÉDITEURS SCIENTIFIQUES
Des bouquets de revues, appartenant à des éditeurs
commerciaux, sont offerts aux universités des pays du Sud
gratuitement ou à des taux privilégiés.
• HINARI (sciences de la santé)
• OARE (sciences de l’environnement)
• AGORA (research in agriculture)
• ARDI (research for innovation)
Les bibliothèques ne paient pas les abonnements aux revues.
Mais ce n’est pas du libre accès, car il faut un mot de passe et
une connexion sur place.
CE PLAN D’AIDE POUR LES PAYS DU
SUD : ANTI-DÉVELOPPEMENT
Cette offre :
 Maintient tout le système en place
 Ne résout que le problème de l’accès à la science du Nord
 Impose des choix de revues aux universités
 Programme qui dépend du bon vouloir des éditeurs
 Ne fonctionne pas quand le mot de passe est perdu (situation
constatée au Burkina Faso)
Cette offre alléchante est en fait de l’anti-développement local car
elle empêche les bibliothèques de développer leur expertise en
libre accès, notamment dans les archives ouvertes, donc leur
empowerment.
Ses objectifs sont les suivants :
• Comprendre les obstacles à l'adoption de la science ouverte par les
étudiantes et étudiants de maîtrise et de doctorat dans ces universités;
• Appuyer la création d'outils locaux de formation à la science ouverte par le
biais de ressources éducatives libres
• Tester la faisabilité de dépôts institutionnels et de boutiques de sciences dans
ces universités;
• Créer et animer un Réseau interdisciplinaire d'information et d'échanges sur
la science ouverte en Haïti et en Afrique francophone (le Collectif SOHA et un
groupe Facebook)
• Publier une feuille de route en vue de l'adoption généralisée de la science
ouverte dans les universités de ces pays.
Actions du projet SOHA en faveur du libre accès et de la science ouverte
comme outils de développement durable et d’empowerment
1.
Tournage de vidéos de quelques minutes témoignant de l’importance du libre accès pour le développement
2.
Préparation de tutoriels vidéos sur des outils du libre accès
3.
Création de groupes Facebook pour échanger des informations, discuter et former des étudiants et étudiantes à
des logiciels
4.
Groupe d’écriture de billets de blogs
5.
Stagiaires en informatique sur Dspace et OJS, deux logiciels du libre accès
6.
Plaidoyer auprès du CAMES pour une archive ouverte pan-africaine
7.
Enquête internationale sur l’expérience universitaire africaine, avec des espaces ouverts pour recueillir des
témoignages
8.
Éditions science et bien commun
9.
Colloques filmés en livestreaming
10. Lettre sur les Objectifs du développement durable et l’enseignement supérieur
11. Préparation d’un MOOC sur la conception et la rédaction d’un projet de thèse
12. Journées wikipédia cette semaine
Entrevues et
tutoriels
CETTE
PRÉSENTATION
Est sous licence Creative Commons:
Vous pouvez l’utiliser, telle quelle ou en la modifiant, pour
vos activités d’enseignement ou de formation.
Elle fait partie des communs de la connaissance, elle
appartient à tous.
À vous de jouer!
Téléchargement