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ACAROLOGIA
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SUR LA PRÉSENCE D'HALACARELLUS SUBTERRANEUS SCHULZ, 1933
ET HALACARELLUS PHREATICUS N. SP. (HALACARIDAE, ACARI) EN BULGARIE
PAR
A. PETROVA.
Insti#tt Zoologique et Musée, Académie des Sciences de
B~tlgarie,
Sofia,
B~tlgarie.
L'espèce Halacarellus subterraneus Schulz, 1933 n'était connue jusqu'à présent que des eaux
interstitielles de la mer du Nord, dans la baie de Kiel (ScHuLz, 1933), des côtes Atlantiques de
l'Amérique du Nord (NEWELL, 1947), des côtes de la Suède (DAHL et WIESER, 1955). Au cours de
nos recherches sur les eaux phréatiques de Bulgarie, cette espèce a été retrouvée dans les eaux
souterraines littorales, ainsi que dans des puits à proximité de la côte marine. Nous avons trouvé
une nouvelle espèce, Halacarellus phreatic~ts n. sp., proche du H. s~tbterraneus, habitant comme
elle les eaux interstitielles de la plage, ainsi que les puits et les sources à proximité de la mer Noire.
Dans le présent travail sont données des notes sur H. subterraneus ; la nouvelle espèce Halacarellus phreatic~ts n. sp. y est décrite, et y sont discutés des problèmes ayant trait à la répartition géographique et à la pénétration de ces espèces dans les eaux souterraines continentales.
Halacarellus subterraneus Schulz, 1933.
On n'observe pas de différences entre les mâles et les femelles à l'exception de la structure
de l'organe génital.
La structure des plaques dorsales et épimérales est poreuse. La longueur d'un mâle, mesurée
sans l'organe maxillaire, est de 425 [L; la largeur de 255 [L; pour une femelle, 518 [L et 297 fL·
Les plaques prédorsales et dorsales sont anguleuses, trapézoïdales (Pl. I, 1). Dans les dimensions de ces plaques on distingue des variations qui sont raciales ou tiennent à l'âge. Les dimensions
des plaques dorsales du mâle sont les suivantes :
plaque prédorsale
plaque dorsale :
plaque oculaire :
longueur 128 fL, largeur 128 fL ;
longueur 318 fL, largeur 160 fL ;
longueur 128 fL, largeur 6o fL·
La plaque génitale du mâle est couverte de nombreux poils empilés autour de l'organe génital. De chaque côté du champ labial sont disposées deux paires de cupules génitales internes
(Pl. I, 2). Chez les femelles la plaque génitale porte seulement deux paires de poils. Les cupules
génitales sont au nombre de trois paires, internes et petites (Pl. I, 3). Les cupules génitales chez
les deux sexes sont à peine visibles. Dans la description de SCHULZ, elles ne sont pas mentionnées.
Le palpe est caractérisé par une longue soie sensorielle sur la partie distale du P 2 , une grande
Acarologia, t. XIII, fasc. 2, 1972.
1
PLANCHE I : H alacarellus subterraneus Schulz.
r. --Face dorsale du mâle; z.- L'organe génital du mâle; 3·- Face ventrale de la femelle;
4· -
Palpe ; 5· -
Mandibule ; 6. -
Patte I.
épine sur Pa, deux soies courtes et une troisième plus longue sur P 4 (Pl. l, 4). Les articles du palpe
ont les dimensions suivantes: Pv r8.7 Il-; P 2 , 52 Il-; P 4 , r8.7 Il-; Pr, 27 Il-· La mandibule est munie de
denticules sur l'onglet mandibulaire.
La première paire de pattes est sensiblement différente des autres paires. lBa est massive
et porte 3 fortes épines. lB 5 porte 4 paires d'épines, dont les distales sont fines, en forme de soie
(Pl. l, 6). Au stade nymphal, lBa ne possède que deux épines à la différence des adultes.
Localités : eaux interstitielles littorales à Taukliman, puits à proximité de la côte au village
Balgarevo, cap Kaliakra, ville de Balcik ; puits près du grand pont de Ropotamo.
Les échantillons ont été prélevés, à des saisons différentes, de 1965 à 1969.
Halacarellus phreaticus n. sp.
Holotype ~- La longueur dorsale du corps sans l'organe maxillaire est de 485 fl., la largeur
264 Il-· En comparaison avec H. subterraneus, la nouvelle espèce est plus élancée et svelte.
Les plaques dorsales et épimerales présentent une structure cellulaire. Les plaques prédorsales et dorsales ont des contours ovales à la différence de H. subterraneus dont les plaques sont
trapézoïdales. Dans sa partie proximale la plaque dorsale est pointue (Pl. II, r). On n'observe
pas dans les plaques oculaires des différences susceptibles d'être comparées à H. s~tbterraneus.
Les dimensions des plaques dorsales sont les suivantes :
plaque prédorsale
plaque dorsale :
plaque oculaire :
longueur II9
longueur 259
longueur rrr
[1.,
[1.,
[1.,
largeur roz Il- ;
largeur 170 Il- ;
largeur 68 Il-·
La plaque génitale est sans particularités. L'organe génital est elliptique à trois paires d'épines
sur le champ labial, comme chez H. subterrane~ts . Quand l'organe génital est fermé, les épines
sont croisées (Pl. II, z). Les cupules génitales sont au nombre de trois paires, internes et bien
visibles. En comparaison avec H. subterraneus elles sont plus claires et plus grandes.
Le palpe est plus mince que celui de H. subterraneus à cause de P 2 et P 4 , qui sont relativement
plus courts. Les dimensions des articles du palpe sont: P 1 , rz.5 Il-; P 2 , 41.6 Il-; Pa, 14.6 f1.; P 4 r8.7 Il-·
La soie sur la partie distale du P 5 est plus longue que chez l'espèce comparée, les trois soies sur P 4
sont égales (Pl. II, 3).
La mandibule est longue de 93.6 Il-· L'onglet mandibulaire est crochu ventralement, formant
un angle presque droit avec la ligne médiane du corps mandibulaire, tandis que chez H. subterraneus, le corps mandibulaire et l'onglet sont sur une même ligne (Pl. II, 4).
Les premières paires de pattes sont massives. Par rapport aux lB chez H. subterraneus elles
diffèrent ainsi : lB 2 est munie d'une épine au lieu d'une soie ; lBa est plus massive et large ; l'épine
proximale de lBa est égale à l'épine intermédiaire, l'épine distale est plus courte, tandis que chez
H. subterraneus les épines intermédiaire et distale sont égales en longueur, la proximale plus
courte; lB 2 porte trois paires d'épines, chez H. subterraneus l'article correspondant en a 4 paires,
dont les distales plus fines et semblables aux soies (Pl. II, 5).
L'holotype ~est conservé à l'Institut Zoologique et Musée à Sofia, S.T. N ro.
Localités : eaux interstitielles littorales marines de la plage de Varna; sources Korunja
aux environs de Sozopol; source à côté de la rivière Kamcija à Dascotna, district de Aitoss; puits
au village ObroCiste, district de Balcik; puits à la villégiature Kavacité près de Sozopol.
Les échantillons ont été prélevés, au cours de différentes saisons, de la période 1963-1969.
-
3'70-
\
)
r. -
PLANCHE II : Halacarellus phreaticus n. sp. holotype <f.
Face dorsale; 2. - L'organe génital; 3· - Palpe; 4· - Mandibule; 5· -
\
Patte I.
-
37I-
CLl
·L
0
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L.
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L:
Carte de la répartition des H alacarellus subterraneus Schulz ( •)
et Halacarellus phreaticus n. sp. (~) en Bulgarie.
-372Halacarelhts subterraneus Schulz était connue jusqu'à présent des eaux interstitielles littorales de la mer du Nord et de la côte atlantique de l'Amérique du Nord. Il semble que cette espèce
psammique soit un élément septentrional de notre faune. NEWELL (1947) a mis en évidence l'existence d'une ressemblance marquée entre les halacariens interstitiaux du littoral de la zone boréaloatlantique de l'Amérique et de la zone boréale européenne. Les trois espèces psammobies, Halacants s. str. anomaltts, H. (Halacarelhts) capuzimts etH. (Halacarellus) s~tbterraneus sont communes
aux deux régions zoogéographiques. Pour la première fois en Bulgarie, Halacarelhts subterrane~ts
a été trouvée dans l'eau phréatique continentale (puits à proximité de la côte marine) à l'exclusion de la présence de cette espèce dans le littoral. Il en est de même pour la nouvelle espèce H.
phreatictts . Ce fait est très important. Les deux espèces croissent et se développent normalement
dans la zone de mélange du littoral, où la salinité est basse (2-3 Ofo 0 ), aussi bien que dans les eaux
souterraines douces, sans qu'il y ait de différences entre les populations des eaux souterraines
littorales et celles des eaux souterraines continentales. Dans la littérature sont connus des cas
sporadiques de trouvailles d'halacariens en sources d'eau douce au voisinage de la mer (VIETS,
1939). Chez Halacarell~ts subterrane~ts etH. phreatic~ts n . sp. la migration vers les eaux phréatiques
est très étendue. Les deux espèces sont répandues en beaucoup de localités de la côte bulgare :
ObrociSte, Balgarevo, BalCik, Kavacité- puits, Korunja, Daskotna- sources. Les deux espèces
sont venues de la mer dans les premiers stades de la colonisation des eaux souterraines continentales. La pénétration y est limitée à une étroite bande de terre côtière. A Dascotna seulement
H . phreatic~ts n. sp. a été trouvée à 50-60 km. de la côte, dans la vallée de KamCija. Les aires
étroites et longues sont caractéristiques de la faune thalassophréatique. Ce fait est très bien mis
en relief par les crustacés Mistacocarida, Microcerberinae, Ingolfiellidae. La présence de H. phreaticus n . sp. à l'intérieur du continent dans la dépression de KamCija, à Daskotna, est explicable
par les transgressions du tertiaire. A cette période sont connues deux extensions du bassin Fontique vers la terre dans la région de la vallée de Kamcija, où probablement cette espèce réussit à
survivre comme psammobie et euryhaline après la régression de la mer.
Dans le caractère et la spécificité de la répartition géographique de H. s~tbterraneus et H.
phreatic~ts il existe une grande ressemblance avec le microparasellide Angeliera phreaticola Chappuis et Delamare. Cette espèce interstitielle et littorale est répandue sur les côtes de la Mediterranée et de l'Ocean Indien (Indes et Madagascar). Elle pénètre dans les eaux souterraines continentales en France seulement (vallée du Roussillon, domaine hyporhéal et puits (DELAMARE
DEBOUTTEVILLE, 1960)). Ces formes montrent la transition vers la faune thalassophréatique
et sa formation , et l'importance du littoral dans la zone de mélange pour les processus microévolutifs. Le facteur écologique a agi de la même façon à l'égard des divers groupes systématiques.
RÉSUMÉ.
Nous donnons une description de la nouvelle espèce Halacarellus phreatictts, ainsi que certaines
données sur Halacarellus s~tbterraneus Schulz. Cette dernière espèce a été trouvée pour la première fois
en Bulgarie en dehors de la zone littorale, et aussi dans les eaux souterraines douces des puits et des sources
à proximité de la mer Noire. Halacarelhts subterrane~ts et H. phreatictts habitent les eaux souterraines
dans une bande cotière étroite, sans pénétrer à l'intérieur du continent, à l'exception de la nouvelle espèce
H. phreatic~ts, trouvée dans des sources de la vallée de la Kamcija, à so-6o km de la côte marine.
L'auteur examine les deux espèces en tant que formes de transition des eaux souterraines littorales
vers les eaux souterraines continentales tout en rappelant la portée des formes de transition dans l'observation des processus évolutifs.
-373-
TRAVAUX CITÉS
DAHL (E.) et WIESER (W.), 1955. - Two marine Halacaridae new to the Schwedish Fauna and remarks
on the taxonomie status of a third species. - Kungl. fys. Salls. Lund Fêirhandl., 25 (8) : 1-7.
DELAiVIARE DEBOUTTEVILLE (Cl.), 1960. -Biologie des eaux souterraines littorales et continentales.Hermann, Paris : 633-634.
NE\VELL (I. M.), 1947.- A systematic and ecological study of the Halacaridae of Eastern North America.
- Bull. Bingham Oceanograph. Collect. Peabody Mus. natur. Rist., Yale Univ. New-Haven,
Conn., 10 (3) : rrz-rr8, 210.
ScHULZ (E.), 1933.- Zür Halacaridenfauna der Kieler Bucht.- Schr. naturw. Ver. Schlesw.- Holst.,
Kiel, 20 (1) : 100-10I.
VrETs (K.), 1939. -Über die Milbengruppe der Porohalacaridae (Acari).- Abh. naturw. Ver. Bremen,
31 (3) : 502-514.
Acarologia, t. XIII, fa;c.
=,
1972.
24
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