LE NAUTILE (Nautilus macromphalus) - Nouvelle

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LE NAUTILE
(Nautilus macromphalus)
Véritable fossile vivant, inchangé depuis 360 millions d'années, le nautilus macromphalus,
céphalopode endémique à la Nouvelle-Calédonie, n'est pas rare. Mais sa distribution dans la
zone des 150 à 600 m l'isole du domaine d'investigation des plongeurs. Pour des raisons encore
inexpliquées, il remonte parfois même jusqu'en surface, la nuit, et plus particulièrement pendant
la saison fraîche de l'hiver austral.
Historique
La classe des céphalopodes comprend les
mollusques les plus évolués. Les nautiles sont les
derniers
représentants
des
céphalopodes
tétrabranchiaux (4 branchies) dont les ancêtres
apparus il y a un demi-milliard d'années, furent très
abondants au secondaire et répartis en deux
ensembles : Nautiles et Amonites.
Presque tous leurs représentants disparurent des mers
de la planète au crétacé, il y a 60 millions d'années.
Ces véritables fossiles vivants, inchangés depuis plus
de 100 millions d'années, comptent 3 espèces
seulement, vivant dans l'ouest-Pacifique et à l'est de
l'Australie.
L'espèce
calédonienne,
Nautilus
macromphalus, vit également aux Loyauté.
Description
Le nautile se rencontre sur les pentes
externes des récifs barrières jusqu'à des profondeurs
de l'ordre de 600 mètres. Il flotte presque toujours
entre deux eaux et vit à proximité du fond. Le
plongeur pourra le suivre sans difficulté car il se
déplace lentement "à reculons" au moyen de sa
tuyère, sorte de gouvernail en forme d'entonnoir,
situé sous ses tentacules. Il peut pulser l'eau dans
toutes les directions et évoluer ainsi vers le haut, le
bas ou les côtés. Les yeux sont très peu développés.
Le nautile possède un très grand nombre de
tentacules qui se sont modifiés pour ingurgiter la
nourriture, pour toucher, appréhender et goûter cette
nourriture, pour se protéger de l'extérieur.
Il ne supporte pas les températures supérieures à 24°C
et fuit la lumière. Sa longévité ne semble pas dépasser
6 ans. Son principal prédateur est le poulpe. Il est
fréquent de trouver des coquilles échouées sur les
plages des îlots du grand récif et des îles Loyauté.
Les premiers nautiles observés en captivité ont été
présentés par l'Aquarium de Nouméa. L'aquarium de
Toba, au Japon, jumelé avec celui de Nouméa, est le
premier à avoir réussi la naissance en captivité d'un
bébé nautile d'une "maman" calédonienne.
Sa coquille
Ce sont les seuls céphalopodes à posséder
une coquille externe, puisque les poulpes sont
dépourvus de coquille et que les calmars ne
possèdent qu'une sorte de longue plume
cartilagineuse interne.
Sa coquille, merveille architecturale, est une spirale
logarithmique parfaite constituée de 30 loges qui
permettent la régulation de la flottabilité dont la
dernière seulement est occupée par l'animal. Un
canal calcaire particulier, appelé le siphon, passe à
travers les cloisons des loges et permet au
mollusque d'être relié aux loges précédentes. Par un
processus complexe, le nautile élabore régulièrement
une cloison et une nouvelle loge. Les loges les plus
anciennes sont remplies de gaz dont la composition est
différente de celle de l'air (beaucoup moins d'oxygène)
et elles sont définitivement closes. Les loges les moins
anciennes, les plus vastes et les plus proches de
l'animal, contiennent à la fois de l'air et de l'eau. Le
nautile a une flottabilité légèrement négative, de sorte
que s'il reste immobile il coule lentement.
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Régime alimentaire
Classé parmi les carnassiers, il se nourrit
essentiellement de petits crustacés qu'il capture avec
ses 90 tentacules dépourvus de ventouses mais
couvertes d'une substance gluante qui l'aide à
maintenir ses proies. Il les dévore grâce à un bec de
perroquet. Les mues des langoustes sont pour lui des
friandises qui lui apportent la quantité de calcium
nécessaire pour la sécrétion de sa coquille. Il peut à
l'occasion se nourrir de tous cadavres.
Reproduction
C'est dans le domaine de la reproduction qu'existe
encore quelques mystères. Les mâles possèdent
une sorte de tentacule spatulé, nommé spadice, qui
est un organe de copulation. Le spadice est fixé à
proximité de la bouche. Le mâle fabrique une sorte
de spermatophore, masse gélatineuse contenant des
spermatozoïdes, qu'il place près de la bouche. Le
spadice s'en saisira pour l'introduire, lors du
rapprochement sexuel, dans la cavité du manteau de la
femelle. Les oeufs pondus par celle-ci seront alors
fécondés et placés dans des capsules cartilagineuses
puis collés sur les parois des rochers.
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