Fernandez Samuel Assist. Ouizem Souad projet n°14 25/10/08 Synthèse du 2-(2bromoéthyl)bromobenzène 1 Fernandez Samuel Assist. Ouizem Souad projet n°14 25/10/08 Introduction : Le projet consiste à synthétiser le 2-(2-bromoéthyl)-bromobenzène en 5 étapes. Schéma de réaction : Br 2 Br Br CN KCN Br Br EtOH/H CO Et LiAlH 4 PBr 3 2 OH Br Br Br Br Mécanisme étape 1 : H Br H H H + Br H Br Br Br Br Br La première étape est une réaction radicalaire, la lampe photochimique permet une rupture homolytique de la liaison Br-Br et de la liaison C-H formant ainsi des radicaux pouvant réagir entre eux. Mécanisme étape 2 : CN Br + EtOH CN + K KBr Br Br La deuxième étape est une simple substitution nucléophile bimoléculaire SN2 où l’éthanol sert de solvant. 2 Fernandez Samuel Assist. Ouizem Souad projet n°14 25/10/08 Mécanisme étape 3 : H2 O NH N O H+ Br Br Br OH Hy ol dr NH2 1 /2 SO4 2- e ys O O H2N O Br Br O H H+ La réaction de Pinner permet de transformer un groupement nitriles en fonction ester. La fonction nitrile est tout d’abord protonnée pour permettre l’addition nucléophile de l’éthanol, puis l’imino ether formé est ensuite hydrolysé pour former l’ester. Mécanisme étape 4 : H AlH3 Li H OEt OEt O O AlH3 Li Br Br H H AlH3 H Li H OEt O Br AlH3 Li H+ O Br OH Br La quatrième étape est une réduction d’un ester en alcool à l’aide du LiAlH 4. Dans un premier temps l’ester est réduit en un aldéhyde puis ce dernier est réduit en alcool. Il y a chaque fois formation d’un intermédiaire alkoxyde métallique. 3 Fernandez Samuel Assist. Ouizem Souad projet n°14 25/10/08 Mécanisme étape 5 : Br O Br O H Br P Br P Br H Br Br Br Br Br Br + HO P Br La cinquième étape consiste dans un premier temps à activer l’oxygène de l’alcool grâce au phosphore électrophile pour former un bon groupe partant, puis il y a une substitution nucléophile qui peut se faire, permettant ainsi de remplacer le groupe partant formé par un brome. Partie expérimentale : Mode opératoire : [1] Etape 1 : dans un ballon bicol de 100 mL équipé d’une ampoule à addition et d’un piège de thiosulfate, sont introduit 25 mL de o-bromotoluène (0.2 mol soit 35g). D’autre part, dans l’ampoule à addition sont introduit 10.5 mL de Br2 (0.2 soit 32g) qui sont ajoutés goutte-à-goutte pendant une période de 3 heures au o-bromotoluène. Le milieu réactionnel est maintenu sous agitation et est éclairé par une lampe photochimique. Une fois l’addition terminée, le milieu réactionnel est encore maintenu sous agitation pendant une heure. Le produit obtenu (o-bromobenzyl bromide) est ensuite purifié par distillation (T=55°C, p=0.1 mmHg). [2] Etape 2 : 10.2 g de KCN sont introduit dans un ballon bicol de 250 mL équipé d’une ampoule à addition et d’un tube réfrigérant. Le KCN est dissout dans 10.7 mL d’eau chaude, puis 15 mL d’éthanol sont ajoutés et le tout est placé sous agitation. D’autre part, dans l’ampoule à addition sont introduit 37.9 g (0.152 mol) de obromobenzyl bromide préalablement dissous dans 38 mL d’éthanol. L’addition se fait goutte-à-goutte pendant 8 min. Une fois l’addition terminée le milieu réaction est porté à reflux. Finalement, le KBr formé est filtré et l’éthanol est éliminé à l’aide de l’évaporateur rotatif. Les résidus sont dissous dans 15 mL d’eau et extrait avec 4 portions de 25 mL d’éther. La phase organique est séchée avec du MgSO 4 et l’éther est évaporé. Une distillation est effectuée afin de purifier le produit obtenu. (T=61°C, p=0.06 mmHg). 4 Fernandez Samuel Assist. Ouizem Souad projet n°14 25/10/08 [2] Etape 3 : à 28 g (0.143 mol) de o-bromobenzyl cyanide dilué dans 112 mL d’éthanol, sont ajoutés goutte-à-goutte 28 mL d’acide sulfurique concentré. Le mélange réactionnel est porté à reflux pendant 4 h. Une fois le reflux terminé le mélange doit revenir à température ambiante et est versé dans de la glace (hydrolyse). Après cela, le produit obtenu est extrait avec 4 portions de 100 mL de dichlorométhane. La phase organique est lavée avec 100 mL d’eau puis séchée avec MgSO4. Finalement, l’éthanol est retiré à l’évaporateur rotatif. Le produit synthétisé est purifié par distillation. (T=53°C, p=0.09 mmHg). Un premier spectre RMN a montré qu’il restait 38% de produit de départ. La manipulation a donc été répétée, cependant les quantités ont été divisées par deux. [2] Etape 4 : dans un ballon tricol de 500 mL muni d’une ampoule à addition et d’un condensateur, sont introduits 3 g (0.8 éq.) de LiAlH4 dilué dans 100 mL d’éther absolu. Le système est purgé et placé sous azote, puis 24 g (0.099 mol) de obromophenyl éthyl ester dilué dans 100 mL d’éther absolu sont introduits dans l’ampoule à addition à l’aide d’une seringue, cette solution est additionnée goutte-àgoutte à l’hydrure puis le milieu réactionnel est laissé à reflux pendant 3 h. Le mélange est ensuite hydrolysé avec H2O afin de détruire les hydrures qui n’auraient pas réagit et est acidifié avec du HCl 2 N. Puis le produit est extrait avec 3 portions de 100 mL d’éther et la phase organique est lavée avec une solution de NaCl saturée puis séchée avec MgSO4. L’éther est ensuite évaporé à l’évaporateur rotatif. Le produit est de nouveau purifié par distillation. (T= 45°C, p= 0.05 mmHg). [2] Etape 5 : dans un ballon bicol de 100 mL équipé d’une ampoule à addition et d’un tube réfrigérant sont introduits 11.3 g (0.0565 mol) de 2-(2-bromophenyl)-éthanol. 7.6 g (2.7 mL) de phosphore tribromide sont introduit dans l’ampoule et ajoutés goutte-àgoutte. Le milieu réactionnel est ensuite chauffé à 100 °C pendant 3h, puis le mélange est versé dans de la glace. Le produit obtenu est extrait avec 4 portions de 50 mL d’éther. La phase organique est lavée avec une solution de NaHCO 3 et séchée avec MgSO4. L’éther est évaporé à l’évaporateur rotatif et le produit est purifié par distillation. (T= 51°C, p= 0.045 mmHg). 10.9 g soit 0.413 mol de 2-(2bromoéthyl)-bromobenzène sont finalement obtenus. Résultats et discussions : Rendement étape 1 : m [g] MM [g/mol] n [mol] obromotoluène bromine 35 32 171 159.8 0.2 0.2 obromobenzyl bromide 37.9 ~249.8 0.152 rendement = n final ninitial = 0 .1 52 mol ⋅ 1 0 0 = 76 % 0 .2 mol 5 Fernandez Samuel Assist. Ouizem Souad projet n°14 25/10/08 Rendement étape 2 : m [g] MM [g/mol] n [mol] obromobenzyl bromide 37.9 ~249.8 0.152 obromobenzyl cyanide 28 ~195.9 0.143 rendement = n final ninitial = 0.143mol ⋅ 100 = 95% 0.152mol Rendement étape 3 : m [g] MM [g/mol] n [mol] obromobenzyl cyanide 28 ~195.9 0.143 obromobenzyl étyl ester 24 ~243 0.099 rendement = n final ninitial = 0.099mol ⋅ 100 = 69% 0.143mol Rendement étape 4 : m [g] MM [g/mol] n [mol] obromobenzyl étyl ester 24 ~243 0.099 2-(2bromophenyl) éthanol 11.3 ~201 0.056 rendement = n final ninitial = 0.056mol ⋅ 100 = 57% 0.099mol Rendement étape 5 : m [g] MM [g/mol] n [mol] 2-(2bromophenyl) éthanol 11.3 ~201 0.056 2-(2bromoéthyl)bromobenzène 10.9 ~264 0.041 6 Fernandez Samuel Assist. Ouizem Souad projet n°14 25/10/08 rendement = n final ninitial = 0.041mol ⋅ 100 = 73% 0.056mol = 0 .0 41 mol ⋅ 1 0 0 = 21 % 0 .2 mol Rendement global: rendement = n final ninitial Discussion rendements : Premièrement, le rendement de l’étape 1 est supérieur à celui indiqué dans la référence [1], car il reste du produit de départ à hauteur de 20%. Donc, le rendement réel est de 60% (0.8 * 76%) ce qui correspond parfaitement à la littérature. La réaction radicalaire a donc bien fonctionnée. Le rendement de l’étape 2 est aussi plus élevé que celui inscrit sur la référence [2], cependant on ne peut justifier la différence de rendement de 10%, car le spectre RMN ne montre pas la présence de substrat, il faut en déduire que les conditions étaient meilleures, favorisant ainsi l’obtention d’un meilleur rendement. En ce qui concerne le rendement de l’étape 3, il est inférieur au rendement théorique mais ceci peut s’expliquer par le fait que la manipulation a du être recommencé pour ne plus avoir de substrat ce qui à engendré de nouveau des pertes lors des extractions et des lavages. Le rendement de l’étape 4 n’est pas du tout satisfaisant (38% inférieur). L’addition du produit sur l’hydrure a été effectuée trop rapidement ce qui a fortement diminué le rendement. Finalement, le rendement de la dernière étape laisse aussi à désirer (20% inférieur), l’addition du PBr3 a aussi été effectuée de manière trop rapide. Analyse des spectres RMN-H1 : RMN-H1 (400 MHz, CDCl3) du o-bromobenzyl bromide : (annexe 2) types de protons Ha Hb Hc Hd He nombre de protons 2 1 1 1 1 valeurs de l'intégrale 2.08 0.27 0.3 0.42 0.05 déplacement chimique δ [ppm] 4.6 7.5 7.3 7.2 7.6 7 multiplicité s d t t d constante de couplage J [Hz] 8 7 8 8 Fernandez Samuel Assist. Ouizem Souad projet n°14 25/10/08 Hb Ha Hc Br Hd Br He Le singulet observé à 4.6 correspond aux protons du CH2 situé en position α du benzène. D’autre part, les quatre protons du benzène sont très déblindés : deux des protons sont caractérisés chacun par un doublet et les deux autres chacun par un triplet. Les valeurs de leurs intégrales ne correspondent pas du tout au nombre de protons présents. L’explication plausible est que le fort déblindage de ces derniers fausse l’intensité du signal (valeur de l’intégrale). De plus, on remarque sur l’RMN-H 1 effectuée avant distillation (annexe 1), la présence d’un peu de produit de départ correspondant au singulet des protons du CH3 du o-bromotoluène et de traces d’H2O provenant du solvant CDCl3. Cependant après distillation ces signaux ne sont plus présents. RMN-H1 (400 MHz, CDCl3) du o-bromobenzyl cyanide : (Annexe 4) types de protons Ha Hb Hc Hd He nombre de protons 2 1 1 1 1 valeurs de l'intégrale 2.02 1.03 1.02 1.14 1 déplacement chimique δ [ppm] 3.9 7.6 7.4 7.3 7.7 Hb multiplicité s d t t d constante de couplage J [Hz] 8 8 8 8 Ha Hc CN Hd Br He Le spectre RMN-H1 du o-bromobenzyl cyanide est très similaire à celui du obromobenzyl bromide seules les valeur des déplacement chimique varient. Le brome en position benzylique (annexe 2) à un effet inductif attracteur (I) et un effet mésomère donneur (M), cependant M>>I et le signal est alors plus déblindé. Contrairement au brome le groupement nitrile n’a qu’un effet inductif attracteur le signal est donc plus blindé, c’est pourquoi on retrouve le singulet des protons du groupement –CH2 avec une valeur de déplacement chimique inférieur à celui du spectre précédant. D’autre part, on remarque que la distillation à permis d’éliminer totalement l’éther et que les déplacement chimiques des protons du benzène sont quasi les mêmes que précédemment. Finalement, on constate que les valeurs d’intégrale de ces derniers correspondent bien aux nombres de protons ce qui n’a pas été le cas sur le spectre précédant (annexe 2). 8 Fernandez Samuel Assist. Ouizem Souad projet n°14 25/10/08 RMN-H1 (400 MHz, CDCl3) du o-bromophenyl éthyl : (annexe 7) types de protons Ha Hb Hc Hd He Hf Hg nombre de protons 3 2 2 1 1 1 1 valeurs de l'intégrale 2.93 1.83 1.83 1.81 1 1.81 1 Hd déplacement chimique δ [ppm] 1.3 4.2 3.8 7.3 7.2 7.3 7.6 Hc Ha O He multiplicité t q s d m t d constante de couplage J [Hz] 7 7 2.5 8 Hb O Hf Br Hg Les protons Ha, Hb et Hc ont des déplacements chimiques et des multiplicités qui peuvent être clairement définis. Au contraire, les protons du benzène sont plus difficile à décrire car leur multiplicité ne correspond pas à ce qui est attendu du fait que les signaux se chevauchent. Cependant, le doublet à 7.6 ppm correspondant au proton Hg est clairement identifiable. Les doublet du protons Hd et le triplet du proton Hf se chevauchent ce qui ne permet pas de clairement les distingués, on constate simplement leur présence d’après la valeur de l’intégrale (1.83) correspondant à 2 protons. Après 4 h de reflux et une distillation, on remarque qu’il reste 38 % de substrat qui n’a pas réagit (annexe 6) et il a donc fallu répéter la manipulation pour obtenir un spectre sans substrat (annexe 7). La durée de reflux inscrite sur la publication n’est pas valable. La distillation a permis d’éliminer l’éther, néanmoins il reste des traces de dichlorométhane à 5.3 ppm et de o-bromobenzyl bromide à 4.6 ppm (produit de départ). RMN-H1 (400 MHz, CDCl3) du 2-(2-bromophenyl)-éthanol : (annexe 9) types de protons Ha Hb Hc Hd He Hf nombre de protons 2 2 1 1 1 1 valeurs de l'intégrale 2.04 1.93 2.54 0.95 2.54 1 déplacement chimique δ [ppm] 3.9 3.1 7.3 7.1 7.3 7.6 9 multiplicité t t d t t d constante de couplage J [Hz] 7 7 8 Fernandez Samuel Assist. Ouizem Souad projet n°14 25/10/08 Hc Hb Hd Ha OH He Br Hf Les protons Ha et Hb sont respectivement caractérisés par un triplet à 3.9 ppm et un autre triplet à 3.1 ppm. Les protons les plus proches de la fonction alcool sont les plus déblindés. D’autre part, le doublet à 7.6 ppm correspond au proton Hf et le triplet à 7.1 ppm est attribué au proton Hd. Malheureusement, le doublet et le triplet correspondant respectivement au protons Hc et He sortent sous un même signal ayant une valeur d’intégration comptant pour 2 protons mais la multiplicité du signal ne peut être clairement définie. De plus, le signal du proton de la fonction –OH n’est pas visible ce qui est du au transfert de ce dernier avec un deutéré du solvant. Le spectre effectué avant distillation (annexe 8), fait apparaître la présence d’éthanol (formé lors de la réduction) et d’éther (solvant), ainsi que de l’acétone resté dans le tube RMN. Après distillation (annexe 9) seul très peu d’éthanol est présent ainsi que l’eau (provenant du solvant deutéré), de plus le produit de départ est encore présent à 4.6 ppm. Il est mentionné dans la publication que même après plusieurs distillations l’obtention d’un produit pur n’a pu être réalisée. RMN-H1 (400 MHz, CDCl3) du 2-(2-bromoéthyl)-bromobenzène : (annexe 11) types de protons Ha Hb Hc Hd He Hf nombre de protons 2 2 1 1 1 1 valeurs de l'intégrale 2.03 2.02 2.15 1.05 2.15 1 déplacement chimique δ [ppm] 3.6 3.3 7.3 7.2 7.3 7.6 Hc multiplicité t t d m t d constante de couplage J [Hz] 7 7 2 Hb Hd Ha Br He Br Hf Les deux triplets correspondent respectivement aux protons Ha (3.6 ppm) et Hb (3.3 ppm) sont visibles. Les déplacements chimiques correspondant aux protons du benzène sont très similaires à ceux du spectre précédant. Les protons Hc et He ne sont pas clairement différentiables. La distillation a permis de supprimer l’éther, cependant la présence d’eau du solvant deutéré et l’acétone restée dans le tube RMN sont présents. 10 Fernandez Samuel Assist. Ouizem Souad projet n°14 25/10/08 Conclusion : En général, les différentes étapes ont bien fonctionnées malgré les quelques difficultés rencontrées. Les rendements ne sont pas catastrophiques, même si ils auraient pu être supérieurs à ceux obtenus en effectuant les additions plus lentement. Les spectres RMN-H1 sont relativement propres ce qui prouve que la pureté des produits obtenus est suffisante. Questions : 1) Réaction de Sandmeyer NH2 N2 NaNO2 Cl Br CuBr HCl, 0 °C + CuCl + N2 2) Les substitutions nucléophiles sur des cycles aromatiques ne sont pas réalisables, de plus un brome primaire est beaucoup plus susceptible de réagir qu’un brome secondaire, c’est pourquoi la nitrilation ne se fait pas sur le brome secondaire. Références : [1] Letsinger, R. L. ; Skoog, J. H. J. Am. Chem. Soc. 1955, 77, 5176. [2] Bickelhaupt, F. ; Stach, K. ; Thiel, M. Chem. Ber. 1965, 98, 685. http://www.mhhe.com/physsci/chemistry/carey5e/Ch20/ch20-3-3-2.html (consulté le 26.10.2008) http://en.wikipedia.org/wiki/Phosphorus_tribromide (consulté le 28.10.2008) http://www.springerlink.com/content/p6446v21q3376w2n/ (consulté le 25.10.2008) 11