LA MACHINE CLIMATIQUE : SON INERTIE ET L`EFFET

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LA MACHINE
CLIMATIQUE :
SON INERTIE ET
L’EFFET CUMULATIF
DES ÉMISSIONS
propriété remarquable de la machine climatique
- L’inertie :
réchauffement choisi, par exemple + 2°C, il faudra
Les
modélisations
induit plusieurs conséquences redoutables pour la
problématique climatique :
a) En raison de ces émissions cumulées depuis le
XIXème siècle jusqu’à ce jour, on ne peut d’ores
et déjà plus éviter un certain réchauffement
pour les années futures, réchauffement auquel
seront
confrontées
les
générations
futures.
Plus précisément, pour ne pas dépasser un
avoir émis au plus une quantité cumulée de CO2
climatiques
permettent
de
bien connue, qu’on appelle quota10, et dont on a
faire des « projections » de climat futur basées
déjà émis les 2/3 en 2014, après quoi nos sociétés
sur des hypothèses réalistes (les 4 scénarios socio-
devront être totalement décarbonées (= zéro
économiques du GIEC) ou purement théoriques,
émission après le quota). Ce tiers de quota restant
telle la suivante, qui examine les effets d’un arrêt
à émettre pour rester sous les 2°C correspond à
total et définitif, en début 2000, de toute émission.
plus de la moitié des réserves fossiles prouvées,
On constate bien que la température décroît dès
trésor qu’il faudrait donc renoncer à exploiter11, ce
cet arrêt, mais à un rythme très lent. Ainsi, il lui faut
qui constitue, chacun le comprend, un défi majeur
environ un millénaire pour décroître de + 0,85°C
dans l’économie marchande.
(réchauffement actuel) à + 0,7°C, et plusieurs
millénaires pour revenir à la température préindustrielle : c’est l’inertie de la machine climatique.
Cette même inertie explique aussi que suite à
l’injection de quantité colossales de CO2 dans
l’atmosphère depuis la révolution industrielle, la
température moyenne n’a cru que très lentement.
- Un point clé quantitatif :
le lien de proportionnalité entre
« cumul » et réchauffement
(et ses conséquences) :
b) Une autre conséquence du rôle prépondérant
du cumul percole dans le débat autour de
la formulation onusienne « des responsabilités
communes mais différenciées » (autrement dit,
quel est le degré de responsabilité de chacun ?).
A cet égard, les pays développés, et riches,
ayant assis leur prospérité sur l’emploi précoce
des combustibles fossiles depuis le XIXème siècle
ont mécaniquement « cumulé » davantage de
CO2 que les pays émergents, dont la croissance
ne date que de quelques décennies (Chine12 par
exemple), sans parler des pays les moins avancés,
Les modèles climatiques montrent en outre qu’il
dont les émissions cumulées ou annuelles restent
existe une stricte proportionnalité entre le cumul
négligeables.
des émissions jusqu’à une date (le poids du passé)
quelques éléments de comparaison.
Le
paragraphe
suivant
donne
et l’élévation de température qui sera observée
après cette date (le réchauffement futur). Cette
Le quota correspondant à + 2°C : environ 1000 x 1015 grammes de carbone (=1000 gigatonnes de carbone).
Cette contrainte sur les réserves prouvées montre l’inanité de nouvelles explorations, par exemple dans
l’Arctique.
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La Chine est devenue le premier émetteur, devant le Etats-Unis, depuis 2008 ; toutefois, en émissions annuelles
par habitant, les Etats-Unis restent largement en tête.
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