Contribution au Colloque La co-construction des politiques éducatives pour les territoires auvergnats Contribution à l’atelier « La culture des territoires et les territoires de la culture » « Le PREAC (Pôle de Ressources pour l’Education Artistique et Culturelle) : un dispositif partenarial territorial pour une formation de qualité et des ressources accessibles à tous » Contexte L’éducation artistique et culturelle connaît sur l’ensemble du territoire auvergnat une dynamique certaine. Celle-ci se développe en particulier dans le cadre des enseignements artistiques obligatoires et facultatifs et des dispositifs complémentaires d’Action Culturelle. Dans les deux cas, la qualité des propositions pédagogiques repose sur les compétences des enseignants et l’existence de ressources culturelles et artistiques exploitables. Celles-ci sont constituées à la fois des supports artistiques que sont les œuvres mais aussi les auteurs, les interprètes, et de tous les supports documentaires afférents. Il s’ensuit la nécessité, pour les professeurs et les élèves, de pouvoir avoir accès à ces ressources, et de pouvoir les exploiter en regard des apprentissages visés dans le cadre du socle de connaissances et de compétences ainsi que des acquisitions attendues en lycée . De ce point de vue, l’académie s’est dotée depuis 2002 d’un Pôle de Ressources dans le cadre de la Convention de partenariat Rectorat/DRAC. Initialement Pôle National de Ressources (PNR), le pôle est devenu régional depuis 2006 (PREAC), se diversifiant en plusieurs domaines thématiques (danse- arts visuels/carnets de voyage- musique- littérature/poésie). Le PREAC pluri-artistique, une originalité auvergnate Le PREAC est un dispositif partenarial dont les modalités de fonctionnement et de pilotage diffèrent pour chaque domaine artistique, doté d’un groupe technique indépendant des autres disciplines artistiques. Ses missions sont de produire et mettre à disposition des ressources pour l’enseignement et les projets artistiques ainsi que de concevoir et mettre en œuvre des actions de formation. Entre 2007 et 2012, le PREAC a ainsi conçu et mis en œuvre 9 formations régionales, touchant les domaines de l’image et de la littérature (carnets voyages), de l’image fixe et animée (film documentaire, photographie), de la musique et du cinéma, de la danse. L’exemple du PREAC Danse • Partenaires : Rectorat (IA-IPR EPS, DAAC, DIFOR), CRDP, IA 63, DRAC, DRAF, Université Blaise Pascal, Comédie de Clermont, CNCS, Le Transfo, les CG, l’enseignement catholique [Texte] Marielle BRUN, IA-­‐IPR EPS • Historique Créé dans le contexte d’une dynamique de développement de la danse dans l’académie, notamment l’ouverture du Master en anthropologie de la danse de l’UBP, le PREAC s’est donné dès sa première année la thématique de la « transmission en danse », qui a permis d’articuler de façon très féconde la dimension artistique et pédagogique. Mettant en œuvre ses missions initialement situées au niveau national, le PNR danse a organisé deux stages nationaux (3 jours) de formateurs de formateurs en avril 2005 (« Les expériences et les mémoires du corps dans l’acte de transmission ») et en décembre 2006 (« Les traversées du corps dans la transmission : tradition, filiation, métissage »). Développant aujourd’hui une mission régionale, le PREAC a conçu et mis en œuvre des stages désormais ouverts aux professeurs de l’académie qui ne sont pas nécessairement formateurs en formation initiale ou continue. En 2008, a été proposée une formation académique « Corps, espace, costume ». Toutes ces propositions se sont toujours appuyées sur des spectacles et rencontres d’artistes programmés par la Comédie de Clermont- Scène Nationale et/ou exposition au CNCS. En 2008, le stage a permis de rencontrer les danseurs de la Cie Cunningham, lors de leur dernier Tour du Monde. • Le public concerné par les stages Les professeurs du 1er et 2nd degré de l’EN (public et privé), les étudiants du Master en anthropologie de la danse, les professeurs de l’Agriculture, les artistes chorégraphiques, les médiateurs culturels des collectivités territoriales. • Les Parcours thématiques de formation Depuis 2011, le PREAC Danse a redéfini les modalités de formation, anticipant d’une certaine manière sur l’idée de « parcours d’éducation artistique et culturelle », sous forme de « Parcours thématiques de formation ». L’idée est de proposer, sur une période définie sur l’année (d’une semaine à deux mois) un ensemble de ressources articulées autour d’une thématique en relation avec les propositions des partenaires. La démarche consiste à aborder un thème ou une œuvre à partir de différentes approches complémentaires, sur des temps scolaires et péri-scolaires (mercredi après-midi, soirée), à travers des spectacles, conférences, expositions, ateliers de pratique, modules d’appropriation et d’exploitation par les stagiaires des connaissances culturelles apportées. La proposition a été soumise par le CRDP, coordonnateur du pôle, au CNDP dans le cadre des actions territoriales, ce qui a permis d’obtenir une aide financière à ces actions. En 2012-2013, 3 parcours ont ainsi été conçus et mis en œuvre sur 3 thématiques : « Danse baroque et grands repères historiques de la danse », « Patrimoine, création et écriture de la danse », « Histoire de re-créations : autour de Giselle ». Ce dernier thème s’inscrit en continuité avec la formation d’avril 2012 sur le même thématique des re-créations à propos du Sacre du Printemps. [Texte] Marielle BRUN, IA-­‐IPR EPS • Le PREAC, un outil privilégié de formation inter-ministérielle au plan territorial En appui sur des partenariats culturels de grande qualité sur le territoire auvergnat, il permet en effet de proposer des actions aux personnels du 1er et du 2nd degré, ainsi qu’aux artistes associés et aux médiateurs culturels. Cet outil offre ainsi un lieu de rencontre et de mutualisation entre les acteurs de l’éducation artistique et culturelle. • Perspectives Pour une éducation artistique et culturelle, matrice d’apprentissages fondamentaux Le bilan des actions conduites par le PREAC est assurément positif. Pour autant, les activités auraient vocation à être élargies pour aller au-delà de la problématique de l’accès aux ressources, même si cet enjeu reste présent. En effet, les séquences de formation de chaque stage ont été filmées et pourraient devenir de véritables outils en ligne sur le site du CRDP, accessibles au plus grand nombre. Pour autant, le montage de ces images nécessiteraient un traitement afin de leur conférer le statut d’outils pédagogiques et pas seulement de mémoire documentaire. Pistes d’optimisation des effets du PREAC envisagées : - - - - Montage des images filmiques des formations mettant en lumière des démarches pour l’éducation artistique et culturelle, articulant la dimension sensible et la dimension symbolique à travers la réception d’œuvres, l’étude et la production de langages (poétiques, musicaux, chorégraphiques, plastiques, etc.) et leur contextualisation. Repérage des ressources déjà existantes sur chacun des thèmes des formations afin de constituer de véritables dossiers pouvant nourrir des projets très diversifiés. Ces deux propositions s’inscrivent pleinement dans les missions du CRDP quant à la production de ressources pédagogiques, mais auraient bénéfice à s’appuyer sur l’expertise de l’Université et des partenaires culturels quant à la conception des outils. Croisement inter-domaine artistique tant au niveau des propositions des actions de formation que des groupes techniques, afin d’explorer des notions fondamentales (espace, temps, corps, mouvement, rythme, matière, lumière, trace, points de vue, etc.) à travers le prisme des différentes disciplines artistiques, pouvant servir également de points d’appui à l’enseignement de l’histoire des arts. Le travail sur ces notions pourrait d’ailleurs ouvrir à un croisement arts et sciences. Cette perspective nécessiterait une coordination qui pourrait être assurée par le CRDP en coordination avec un IA-IPR en charge d’un domaine artistique pour garantir l’articulation avec les connaissances et compétences du Socle et du Lycée. Inscription des formations du PREAC dans les PAD du 1er degré afin de favoriser la participation des professeurs des Ecoles. Ces axes constituent ainsi des chantiers pour les années à venir dont les indicateurs seront le nombre de personnes ayant participé à des stages, la production et l’utilisation des ressources, la qualité des projets conçus dans le cadre des parcours d’éducation artistique et culturelle. [Texte] Marielle BRUN, IA-­‐IPR EPS