Théorie du cinéma et des médias : approches anthropologiques

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02.03.17 | 03.03.17
Théorie du cinéma
et des médias : approches
anthropologiques.
Pensée pré-logique,
pré-verbale, animiste,
mythique.
Journées organisées par des doctorants des universités
Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Sorbonne Nouvelle-Paris 3
en partenariat avec l’EHESS.
Avec le soutien du Campus Condorcet
Salle de l’École doctorale, Paris 1
Salle Bourjac, Paris 3
Si les études cinématographiques et l’anthropologie ont longtemps été des champs appréhendés
séparément, une réévaluation de leurs apports
respectifs est progressivement à l’œuvre. Récemment, des colloques (Cinéma et Anthropologie,
Paris, 2014 ; Puissances du végétal. Cinéma
animiste et anthropologie du vivant, Paris, 2016)
ou des expositions (Animism, Berlin, 2012 ; Neo
Preistoria - 100 Verbs, Milan, 2016) ont ouvert de
nouvelles perspectives.
Convaincus que cette question ne concerne pas
seulement le cinéma, mais l’ensemble des images
en mouvement, nous souhaitons explorer les
moments où, à partir des années 1920 notamment,
la théorie du cinéma et des médias a croisé certains
courants de la pensée anthropologique, en partie
relativementà la pensée pré-logique, pré-verbale,
animiste, mythique.
Dès le début du XXème siècle, on s’est aperçu d’une
analogie structurelle entre l’agencement des
images cinématographiques et le fonctionnement
de la pensée qui ne devait pas laisser indifférente
la théorie du cinéma naissante. Cependant,
dans les milieux avant-gardistes notamment, on
reconnaissait au film la possibilité de mettre en
œuvre, non pas la pensée en général, mais l’une
de ses modalités spécifiques : les formes de pensée
non-logique. Des auteurs proches du Surréalisme
exploraient la possibilité du film de s’apparenter à
la « mécanique d’un rêve ». Mais la catégorie du
rêve n’épuise pas ce genre d’espoirs sur lesquels
misait le cinéma. À ce titre, les écrits d’Epstein
fournissent une sorte de catalogue terminologique (« logique sentimentale », « rudimentaire »,
« onirique », « pensée visuelle », « irrationnelle »,
« prélogique », « introvertie » ou « paralogique
affective »). Le cinéma politique – Pasolini et son
cinéma « barbare » – et expérimental du Second
Après-Guerre jusqu’à nos jours hériteront de ce
genre de préoccupations et les développeront.
Si la théorie du cinéma élaborée par l’avantgarde valorisait des modalités non-rationnelles
de la pensée, c’était dans une stratégie offensive.
L’opposition esthétique se joignait au combat
politique : contre l’industrialisation culturelle, et
toute une société qui semblait se fonder sur la
rationalisation de tous les domaines de la vie.
Le cinéma pouvait alors être pensé comme le
médium pour communiquer de formes de pensée
pré-logique. Les apports de l’anthropologie et de
la psychologie expérimentales – de l’Institut de
Filmologie par exemple – semblaient confirmer
la thèse selon laquelle le spectacle cinématographique réactivait des expériences que la
société industrielle semblait avoir dépassées :
au cinéma, revivaient les expériences du mythe
et de la croyance, du rite et du sacré.
Selon la conviction que la théorie et l’esthétique du
cinéma ne peuvent pas être comprises séparément
des autres disciplines qui les structurent, il s’agit de
confronter la question de la pensée non-logique au
cinéma – et dans les autres médias et formes de
l’audio-vision (télévision, Internet, vidéo-art, films
didactiques, films d’amateurs, vidéos musicales,
bandes-annonces, théâtre filmé, documentaires
ethnologiques, etc.) – par des regards croisés et
pluridisciplinaires, pour en remettre en discussion
certaines assises ; c’est la raison pour laquelle sont
privilégiées des approches plurielles touchant
à d’autres domaines tels que l’anthropologie,
la psychologie, la philosophie.
Comité d’organisation : Marie Gueden (Paris 1, ACTE) | Virgilio Mortari (Paris 3, LIRA)
Comité scientifique : Vincent Amiel (Paris 1, ACTE) | Teresa Castro (Paris 3, IRCAV) | Marie Gueden (Paris 1, ACTE)
Virgilio Mortari (Paris 3, LIRA) | José Moure (Paris 1, ACTE) | Antonio Somaini (Paris 3, LIRA)
Avec la collaboration du projet « S.U.R.D.I.T.É. Cinéma » (représentations sociales de la surdité dans le cinéma
contemporain) porté par Ruth Kitchen (Marie Curie Fellow, EHESS) avec Barbara Fougère (Paris I),
dans le cadre du Programme « Handicaps et Sociétés » (PHS) de l’EHESS, et avec l’association de Media Res,
groupe de recherche en théorie des médias, composé, outre les organisateurs, de Guilherme Machado,
Natacha Milovzorova et Guglielmo Scafirimuto (Paris 3).
Jeudi 2 mars
Vendredi 3 mars
8h30
Accueil des participants et petit-déjeuner
8h30
Accueil des participants et petit-déjeuner
9h00 - 10h00
Teresa Castro (maître de conférences, Paris 3)
D’un cinéma « sorcier » à la possibilité de sa
« pensée sauvage » : petite histoire d’une idée
Cinéma et anthropologie :
l’exemple d’Eisenstein
Modération : Antonio Somaini
Questions politiques du rite et du mythe
Modération : Teresa Castro
8h45 - 9h30
Marie Gueden (doctorante, Paris 1)
William Hogarth animiste, prélogique, sensible :
la « ligne serpentine » anthropologique chez
Sergueï M. Eisenstein
Salle de l’Ecole doctorale, Paris 1
10h00 - 10h45
Virgilio Mortari (doctorant, Paris 3)
Le rapport entre pensée logique et pré-logique dans
la philosophie platonicienne : un modèle de politique
réactionnaire
10h45 - 11h15 | Pause café
11h15 - 12h00
Guilherme Da Silva Machado
(doctorant, Paris 3/Goethe-Universität)
Le cinéma comme hétérotopie du travail :
cycles immunitaires du travailleur
12h00 - 14h00 | Pause déjeuner
Problèmes politiques du rite et du mythe
(fin de la section)
Modération : Teresa Castro
14h00 - 14h45
Natacha Milovzorova (doctorante, Paris 3)
Le reenactment cinématographique et le rituel
Communication symbolique et pré-verbale
Modération : Vincent Amiel
14h45 - 15h30
Céline Pluquet (doctorante, Paris 8)
Musique du silence. Une dimension onirique
du spectacle cinématographique des avant-gardes
des années 20
15h30 - 16h00 | Pause café
16h00 - 16h45
Barbara Fougère (doctorante, Paris 1)
Signes de Langue et Langue des Signes : le mythe d’un
langage universel dans le cinéma muet de C. Chaplin,
Lon Chaney et M. Slaboshpytskiy
16h45 - 17h30
Guglielmo Scafirimuto (doctorant, Paris 3)
Haptic visuality. Le cinéma diasporique
et la mémoire des senses
Salle Bourjac, Paris 3
9h30 - 10h15
Olga Kataeva (doctorante, Paris 3)
Le sacrifice et la création dans l’oeuvre
de Sergueï M. Eisenstein
10h15 - 10h35 | Pause café
10h35 - 11h20
Marie Rebecchi (post-doctorante, EHESS/CRAL)
Le tournant anthropologique de Sergueï M. Eisenstein
et l’expérience du « primitif » (1929-1932)
11h20 - 12h05
Massimo Olivero (post-doctorant, Paris 3)
Au-delà du principe de réalité : la philosophie
et le cinéma des années 1960-70 face à la pensée
pré-logique après Eisenstein
12h15 - 13h45 | Pause déjeuner
Lectures contemporaines du primitif
Modération : José Moure
13h45 - 14h30
Valérie Jottreau (doctorante, Paris 8)
Les films Zanzibar (1967-1971) ou le cinéma,
la prophétie, la vie
14h30 - 15h15
Aurel Rotival (doctorant, Lyon 2)
Disparition des lucioles et apocalypse culturelle :
le cinéma européen (1960-1975) en temps de crise
anthropologique
15h15 - 15h35 | Pause café
15h35 - 16h20
Alice Leroy (post-doctorante, EHESS/CRAL)
Terrains ethnographiques, formes expérimentales
et confluence des savoirs : Rouch, Deren, Gardner
et les héritiers d’un cinéma ethno-expérimental
16h20 - 17h05
Clément Dumas (doctorant, Paris 1)
Le relâchement à l’attention à la vie chez Bergson,
empiètement des défaillances de la pensée sur
l’expérience ordinaire du cinéma. Le cas d’Apichatpong
Weerasethakul
Informations pratiques
Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Salle de l’École doctorale
Salle 244, 2e étage
47, rue des Bergers
75015 Paris
Métro :
Ligne 8 - Boucicaut ou Lourmel
Ligne 10 - Charles Michels ou Javel-André Citroën
Paris 3 Sorbonne Nouvelle
Salle Bourjac
Accès par le couloir à gauche (la salle est au bout)
17, rue de la Sorbonne
75005 Paris
CLDESIGN© 2017
Métro :
Ligne 4 - Odéon
Ligne 10 - Cluny-La Sorbonne
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