RENCONTRES CARDIOLOGIQUES DE CECIL 2013

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HIRSLANDEN LAUSANNE
CLINIQUE BOIS-CERF
CLINIQUE CECIL
RENCONTRES
CARDIOLOGIQUES DE
CECIL 2013
Par Anthony Gonthier
Les Rencontres Cardiologiques de Cecil se sont tenues le 7 mars 2013 au Palais de Rumine
à Lausanne. Ce symposium destiné aux médecins généralistes et internistes de la région,
et dédié cette année à la cardiologie clinique et interventionnelle, a permis de présenter
de nombreuses nouveautés en matière de techniques et pratiques médicales dans
différents domaines de cardiologie. Les conférences portaient sur des thèmes aussi variés
que les examens d’imagerie médicale (échographie, scintigraphie, IRM et CT), la
cardiologie interventionnelle (pose de stents dans les coronaires, approche hybride par
chirurgie et angioplastie pour les maladies coronaires sévères), les thérapeutiques
actuelles dans le traitement de la fibrillation auriculaire (médicamenteux, thermo-ablation)
ou le traitement de l’insuffisance cardiaque sévère par l’implantation de pacemaker de
resynchronisation. Ces rencontres ont ainsi été l’occasion de réunir dans un même lieu les
meilleurs acteurs de la branche, et d’explorer les technologies à la pointe du progrès.
Imagerie : évaluation par échographie et scintigraphie
Lors de la première intervention, le Dr François Perret, cardiologue à la Clinique Cecil,
commence par rappeler que la Suisse Romande est en quelque sorte le « berceau de
l’échographie» dès lors que les toutes premières recherches scientifiques déterminantes
pour l’avènement futur de l’échographie y ont été menées. C’est en effet, un physicien
suisse, Jean-Daniel Colladon, qui en 1828 mesura pour la première fois la vitesse du son en
milieu aqueux (5330 km/h) en utilisant une cloche et un capteur parabolique immergés à
grande distance l’un de l’autre dans les eaux du Léman. Connaissant cette constante et le
temps de parcours il devenait possible de connaître la distance exacte séparant un
émetteur sonore d’une quelconque structure ayant la capacité de réfléchir le son émis. Et
c’est bien cette capacité là qui a à la base permis le développement des sonars ainsi que
des appareils à ultrasons. Le Dr Perret rappelle qu’une image échographique s’obtient en
convertissant en points lumineux toutes les réflexions sonores (ou « échos ») obtenues
après l’émission de très fréquents et brefs (ultra-)sons focalisés. Ces points sont répartis
graphiquement en fonction de leur distance à la source ainsi que de la direction qu’avait le
faisceau d’émission dans laquelle ils ont été captés.
Malgré les développements du CT et de l’IRM le Dr Perret estime que l’échographie reste
indubitablement d’actualité et qu’elle est même en train de vivre son âge d’or. Il faut ainsi
noter l’avènement d’une multitude de nouvelles techniques échographiques au cours des
deux dernières décennies, dont l’échographie tridimensionnelle qui a été inventée en 1994
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mais a énormément profité des progrès exponentiels de la puissance informatique. Au
moyen d’une sonde tridimensionnelle il est ainsi désormais possible de visualiser le cœur
en trois dimensions et en mouvement « en temps réel » (avec des « cadences d’image »
supérieures à 60/seconde). Pour illustrer cela, le cardiologue décide de projeter
directement des vidéos d’échographies réalisées. La modernité des applications utilisées
surprend le public : alors qu’il était habitué aux images échographiques présentant le
cœur en un seul plan de coupe, il constate que le médecin peut aisément sélectionner des
portions d’intérêt de l’organe qu’il visualise et le faire apparaître aussitôt en trois
dimensions pour le visualiser ensuite sous tous les angles désirés. La scène se trouve à des
années-lumière des anciennes échographies, réalisées à l’intérieur de baignoires ! Le Dr
Perret finit par relever que l’échocardiographie dispose de nombreux avantages, dont
ceux de la disponibilité, de l’économicité, de l’innocuité, de la grande faisabilité, de
l’instantanéité et de l’extrême polyvalence.
Stent Intra-Coronnaire
La deuxième présentation concerne une nouvelle technologie, celle du stent actif
résorbable. Il permet une action limitée dans le temps, libérant un médicament les
premières semaines avant de disparaître en quelques mois. Ce procédé est intéressant
quand on le compare aux autres types de stents, qui eux, restent à vie dans l’organisme.
L’exposé se déroule de manière originale, puisque le cardiologue Alexandre Berger, ne se
trouve pas physiquement dans la salle mais est connecté en direct de la Clinique Cecil par
vidéo-conférence. Plutôt que de faire un simple exposé, le cardiologue réalise une pose de
stent en direct. C’est l’occasion de voir comment se déroule ce type d’interventions.
Avant de démarrer son intervention, le Dr Alexandre Berger tient à remercier l’ensemble
des personnes présentes, indispensables pour une telle opération. Il fait également part de
sa satisfaction de voir la Clinique Cecil accueillir une population de plus en plus large
depuis une année grâce au mandat de l’Etat conférant une utilité publique à la clinique
permettant d’hospitaliser des patients sans assurance privée complémentaire. Le patient
traité est un homme de 70 ans, ayant eu un premier infarctus en 2002 et qui présente à
nouveau depuis peu une angine de poitrine. Le Dr Berger décide de réaliser un
cathétérisme cardiaque : après avoir une anesthésie locale et pratique une angiographie
coronaire démontrant une lésion sur la coronaire droite distale. Après avoir diagnostiqué
le degré de sévérité de la lésion, le cardiologue pose un stent résorbable, invisible à l’œil
nu, car sans substance métallique. L’opération se termine avec succès, sous l’œil attentif
du public. Mais comment choisit-on le type de stent ? De l’aveu du Dr Berger, le stent
résorbable est une nouveauté demandant un temps d’adaptation. A défaut, il s’agirait de
prendre un stent actif, ou un stent nu, quand l’anatomie coronarienne demande plus de
finesse.
Insuffisance cardiaque et Rythmologie
La troisième intervention traite de l’insuffisance cardiaque et de la resynchronisation
électrique. Le Dr Michel Grobéty, spécialiste FMH en cardiologie, commence son
intervention par une présentation d’un cœur souffrant d’asynchronisme. Il projette sur
grand écran l’image d’un cœur en mouvement dont certaines parties ne « dansent pas »
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contracte pas en même temps que le septum. Il s’agit d’un exemple typique de
désynchronisation dans le cadre d’une insuffisance cardiaque. Le Dr Grobéty explique que
la pose de 3 sondes disposant d’un stimulateur cardiaque adapté permet de
resynchroniser le cœur. Cette resynchronisation doit permettre une amélioration
fonctionnelle et pourrait réduire les risques d’une seconde hospitalisation pour le même
problème. Néanmoins, le médecin rappelle les indications et les limites de ce type
d’interventions qui ne peut être réservé qu’à certains patients.
La thermoablation de la fibrillation auriculaire, présentée par le Professeur et cardiologue
Etienne Delacrétaz, est une intervention qui permet de guérir définitivement de la
maladie. Elle est en revanche, une opération lourde. Dans son exposé, le Dr Delacrétaz
considère que la thermoablation doit être prise en considération après discussion avec le
patient, qui doit avoir compris les tenants et aboutissements d’une telle opération. Il s’agit
aussi de considérer les autres alternatives possibles avant celle de la thermoablation, qui
est réservée à une catégorie précise de patients avec fibrillation auriculaire.
Chirurgie et Cardiologie Interventionnelle
Le quatrième exposé concerne l’approche hybride de la maladie coronaire qui combine la
chirurgie et la cardiologie interventionnelle. Cette présentation a pour but de démontrer
l’intérêt et l’utilité de la coopération de deux disciplines (chirurgie et angioplastie) pour le
traitement d’une même maladie. « Les chirurgiens et cardiologues, travaillent de concert
dans l’intérêt du patient » affirme le chirurgien cardiovasculaire Gregory Khatchatourov. Il
s’agit pour ce dernier d’apporter le meilleur des deux techniques (chirurgie et
angioplastie). Il commente largement un pontage aorto-coronarien projeté sur grand
écran qu’il a réalisé une semaine auparavant sur une patiente de 76 ans.
C’est ensuite au tour du cardiologue Alexandre Berger de reprendre le relais de la
présentation en direct depuis la Clinique Cecil. Il propose de terminer le travail débuté une
semaine auparavant. Il réalise avec succès une angioplastie en direct. Les deux médecins
insistent sur le travail d’équipe au sein de la Clinique Cecil. Les deux modalités associées
peuvent apporter une solution optimisée pour le bénéfice du patient.
Imagerie : évaluation par CT et IRM
Le dernier exposé est présenté par le spécialiste FMH en radiologie à la Clinique Cecil,
Laurent Poncioni. Il a pour objet l’évaluation anatomique par CT cardiaque et IRM. Ces
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évaluations ont leur fonctionnement propre, celui d’une analyse morphologique qui
permet d’explorer les parois et les cavités du cœur. Le Dr Poncioni présente des images
de perfusion, en situation de repos et de stress. Celles-ci présentent une grande qualité
d’image. Le CT permet actuellement d’obtenir des images de très grande qualité
technique avec une dose d’irradiation nettement réduite par rapport aux anciens
appareils. L’IRM amène des éléments intéressants à propos des maladies musculaires du
cœur, mais le Dr Poncioni relève la durée un peu plus longue de l’examen qui est ainsi
déconseillé pour les personnes souffrant de claustrophobie.
En conclusion pour ce qui est de l’imagerie, l’ensemble des conférenciers s’accordent à
dire que chacun des examens (échographie, scintigraphie, IRM, CT) possèdent des
avantages ainsi que des inconvénients. Il s’agit d’exploiter au mieux chacun d’entre eux en
fonction des patients et des maladies à traiter.
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