Chapitre-III Dynamique dans un référentiel non galiléen

publicité
Chapitre-III Dynamique dans un référentiel non galiléen
A- Changements de référentiels – Aspect Cinématique
I.
Introduction
L’objet de ce paragraphe est d’établir, d’un point de vue cinématique, les lois permettant
d’obtenir les expressions de la vitesse et de l’accélération dans un référentiel connaissant leur
expression dans un autre référentiel et le mouvement du nouveau référentiel par rapport à
l’ancien.
Référentiel R’
Référentiel R
Le référentiel absolu : Il s’agit du référentiel ! , considéré comme fixe, constitué du repère
d’espace (O,i , j ,k ) auquel on lie une horloge qui mesure le temps. On notera (x,y,z ) les
coordonnées du point matériel M et t le temps associé. Le référentiel relatif : Il s’agit du
référentiel ! ', considéré comme mobile, constitué du repère d’espace (O’,i’ , j’ ,k’) auquel on
lie une horloge qui mesure le temps. On notera (x ',y ',z ') les coordonnées du point matériel
M et t le temps associé. Le temps étant absolu en mécanique classique, les deux horloges
mesurent le même temps. Ces appellations sont formelles et n’ont pas de significations
intrinsèques. Les deux référentiels jouent des rôles parfaitement symétriques, le seul point
important est l’existence d’un mouvement relatif de l’un par rapport à l’autre.
Le mouvement quelconque de R’ peut se décomposer de la manière suivante :
- une translation du centre O’ (dans le référentiel R) : ce mouvement peut être quelconque
(éventuellement suivre un cercle)
1
- une rotation des axes O’x, O’y’ et O’z’ (par rapport aux axes Ox, Oy et Oz) : La rotation de
R’ par rapport à R est le changement de direction des seuls axes O’x, O’y’ et O’z’ par rapport
aux axes Ox, Oy et Oz (sans rapport avec la trajectoire du point O’)
Vecteur rotation instantané de R’ par rapport à R
II.
Définition
Dans le cas d’une rotation des axes O’x, O’y’ et O’z’ par rapport aux axes Ox, Oy et Oz ( les
origines O’ et O confondues), on définit le vecteur-rotation instantanée :
=
est la vitesse angulaire de rotation en rad/s
le vecteur unitaire autour duquel se fait la rotation
Exemple
=
,
=
,
=
,
Dans le cas d’une rotation quelconque, on peut écrire le
vecteur-rotation instantanée :
=
III.
+
+
Dérivée dans le référentiel R d’un vecteur exprimé dans le référentiel R’
Soit £A un vecteur quelconque exprimé dans R’, on montre que la dérivée de £A dans le
référentiel R
est donnée par la formule :
=
+
2
La démonstration est effectuée en classe.
Cette relation va permettre de donner des relations entre les vitesses relatives et absolues en
remplaçant £A par le vecteur-position, puis dans un second temps entre les accélérations en
remplaçant £A par les vecteurs vitesses.
IV.
Composition des mouvements
Composition des vitesses
a) Position du problème
Soient R et R’ les deux référentiels précédemment définis. On note
le vecteur-rotation
instantanée de R’ par rapport à R.
Soit M un point de masse m en déplacement par rapport aux référentiels R et R’.
Nous allons utiliser les notations suivantes :
Le référentiel absolu:
Il s’agit du référentiel R, considéré comme fixe, constitué du repère d’espace ( , ,
On
notera (x,y ,z ) les coordonnées du point matériel M dans R.
Le référentiel relatif (mobile) :
Il s’agit du référentiel R’, considéré comme mobile, constitué du repère d’espace ( ,
On notera (x ',y ',z ') les coordonnées du point matériel M dans R’.
On notera aussi
=
la vitesse absolue de M dans R
=
la vitesse relative de M dans R’ =
De même
=
= £a(M)/R l’accélération absolue de M dans R
=
= £a(M)/R’ l’accélération relative de M dans R’ =
L’objet de ce paragraphe est d’établir, d’un point de vue cinématique, les lois permettant
d’obtenir les expressions de la vitesse et de l’accélération dans un référentiel connaissant leur
expression dans un référentiel mobile R’ et le mouvement du référentiel R’ par rapport à au
fixe R.
1) Composition des vitesses
le vecteur-position exprimé dans le référentiel relatif R’
Soit
+
’+
=
=
+
=
+
3
=
+
+
+y
+
= x’
Or x’
=
=
=
+
=
+
+
+
+y
=
+
dans R’
+
]=
+
]=
dans R’
+
=
dans R’
+
=
+y
+y
car
+
+
+
)=
+
Finalement
=
=
=
+
+
Avec
+
=
+
+
+
=
+
=
=
+
+
c’est la loi de composition des vitesses
vitesse relative
vitesse d’entraînement
+
: effet de la translation de R’ par rapport à R ( déplacement de l’origine O’)
: effet de la rotation de R’ par rapport à R
Donc :
+
2) Mouvements particuliers
a) Translation pure
Cs où le référentiel relatif R' est en mouvement de translation par rapport au référentiel
absolu. Cela signifie que, à chaque instant, les vecteurs de base £i',£ j' et £k' gardent une direction
fixe dans l’espace. Il y a deux types de translation comme cela est illustré sur la figure cidessous.
4
La loi de composition des vitesses
Avec
=
et
=
=
+
D’où
+
+
il n’y a pas de rotation.
car
=
b) Rotation pure
La loi de composition des vitesses
Avec
=
et
=
+
=
+
il n’y a pas de -
car
rotation, O’ est fixe dans R.
D’où
+
=
c) Retour sur le vecteur-rotation instantanée
Soient R et R’ les deux référentiels précédemment définis. On note
instantanée de R’ par rapport à R.
=
+
le vecteur-rotation
(I)
On a aussi
=
+

=
(II)
Par identification de (I) et (II), on a :
=
Donc la dérivée de
=
car
= 0
ne dépend pas du référentiel dans lequel on l’effectue.
=
Soit un vecteur £A et R0, R1 et R2 trois référentiels en mouvement relatif les uns par rapport
aux autres.
On note :
le vecteur-rotation instantanée de R1 par rapport à R0.
5
le vecteur-rotation instantanée de R2 par rapport à R0.
le vecteur-rotation instantanée de R2 par rapport à R1.
=
+
=
+
et
=
+
+
=
+(
+
(I )
(II)
Or
Par identification de (I) et (II) on a:
+
3) Composition des accélérations
Soit M un point de masse m en déplacement par rapport aux référentiels R et R’.
Par définition des accélérations, on peut écrire :
On cherche l’accélération absolue de M dans R : £a(M)/R =
=
La loi de composition des accélérations s’obtient en dérivant la loi de composition des
vitesses :
=
+
=
+
=
=
+
+
+
=
+
+
’
’
+
’
’
a loi de composition des accélérations s’écrit :
=
+
Avec :
=
: Accélération relative
+
6
]
’
’
+
= = £a(M)/R’
’
’
+
+
=
’
+
’
+
=
+
’
+
=
=
’
’
’
’
]
’
]
+
’
=
: Accélération d’entraînement
’
: Accélération de Coriolis
Mouvements particuliers
 Si le référentiel R’ est en mouvement de translation (pas nécessairement rectiligne) par
rapport à R :
= 0, on a alors tout simplement
= £a(M)/R =
=
= £a(M)/R’ +
+
 Si le référentiel R’ est en mouvement de translation rectiligne uniforme par rapport à R
(c’est à dire qu’en plus, le point O’ n’a pas d’accélération) :
= £a(M)/R =
= £a(M)/R’
=
 Soient R1 et R2, deux référentiels Galiléens, un point M de masse m pseudo-isolée en
mouvement dans R1 et R2.Le principe d’inertie s’applique : une masse pseudo-isolée suit
un mouvement rectiligne uniforme, donc £a(M)/R1 = £a(M)/R2 = £0 . Ce principe reste
valable quelle que soit la vitesse du point M, donc quelle que soit £VM /R2. On peut donc
en conclure que
=
= 0
’
+
est vérifiée quelque soit la vitesse donc
’
= 0 si
’
alors
On conclue que R1 et R2 sont galiléens :
Conclusion :
Un référentiel en translation rectiligne par rapport à un autre référentiel galiléen est lui même
galiléen.
Alors on peut écrire que pour tout point M’en mouvement dans R1 et R2 :
£a(M)/R1 = £a(M)/R2
7
B- Changements de référentiels – Aspect Dynamique
I.
Forces d’inerties
1) Le PFD dans un référentiel non galiléen
Soit un point matériel M de masse m, soumis à la résultante des forces £F =  £Fext.
Le Principe Fondamentale de la Dynamique dans un référentiel R galiléen (référentiel dit
absolu) s’écrit :
m£aa = m£ a(M)/R = £F
£F étant la résultante des forces extérieures
Soit maintenant un référentiel R' (référentiel dit relatif) en mouvement quelconque par rapport
à R.
2) Comment écrire le PFD dans le référentiel R’ ?
Dans R', l’accélération relative de la particule £ar est donnée par la loi de composition des
accélérations :
=
+
On peut donc écrire dans R’ la relation fondamentale de la dynamique comme suit :
-
-
)=
-
-
=
-
-
-
3) Forces d’inertie
La relation encadrée précédente montre qu’un observateur lié à R' doit ajouter à
termes pour décrire le mouvement de la particule :
Force d'inertie d'entrainement :
Force d'inertie de Coriolis :
deux
= = -
Ces termes, homogènes à des forces, sont appelés forces d’inertie du fait de leur
proportionnalité à la masse inerte m. D’une autre manière, on peut dire que la relation
fondamentale de la dynamique sous sa forme galiléenne m£a(M)/R = £F restera valable dans un
référentiel non galiléen à condition d’inclure dans les forces appliquées également les forces
d’inerties.
Le PDF dans R’ s’écrit aussi :
=
Remarque
Pour que la force d’inertie de Coriolis
soit présente,
’
deux conditions doivent être satisfaites :
- Il faut d’une part que le référentiel relatif en mouvement ait un mouvement de rotation par
rapport au référentiel absolu fixe, dans ce cas :
’
8
- Si la condition précédente est satisfaite, il faut encore que la particule ait une vitesse non
nulle dans le référentiel relatif, c’est-à-dire :
Si la particule est au repos dans le référentiel relatif,
II.
Théorème du moment cinétique
Soit O un point fixe de R en mouvement quelconque par rapport à R galiléen et £F la
résultante des forces s’exerçant sur un point matériel M
Dérivons le moment cinétique en O du point M dans R
£ Lo(M/ R ) = _O’M
m£V (M/ R )
)
=

=0
D’après le PDF dans R’ :
=
, on a
)
Dans R non galiléen, on peut donc appliquer le théorème du moment cinétique en rajoutant
les moments des forces d’inertie d’entraînement et de Coriolis.
III.
Mouvement de rotation, à la vitesse angulaire
= Cte
On considère, dans le cadre du programme, le cas ou le référentiel mobile R’ à un mouvement
de rotation, à la vitesse angulaire
, par rapport au référentiel fixe R autour de l’axe
commun z = z ' avec les origines confondues (O = O ' à chaque instant). Le vecteur-rotation
instantanée est :
=
Le référentiel R, considéré comme fixe, constitué du repère d’espace ( , ,
d’origine O.
Le référentiel R’, considéré comme mobile, constitué du repère d’espace ( ,
d’origine
O’ confondu avec O en rotation autour de Oz.
9
Bien sûr on suppose que R est galiléen. R’ est en rotation, ne l’est pas.
=
Le vecteur-rotation instantanée est
=
Force d’inertie d’entraînement :
Avec :
+
’
’
= 0 car O’ est confondu avec O
1er terme :
2ème terme :
car
3ème terme :
’
’
=
)=
)=
D’où
La force d’entraînement est :
Interprétation physique
Pour un mouvement circulaire, l’accélération est centripète
dirigée vers le centre de rotation.
La force d’inertie d’entraînement est appelée force centrifuge et
dirigée de H vers M : elle fuit le centre de rotation H.
IV.
Exemple :
1) Pendule simple de longueur l accroché au plafond d’un camion animé d’un
mouvement de translation uniformément accéléré.
Le système à étudier est le point matériel M de masse m
Référentiels R(O,£i, £j, £k), terrestre galiléen,
R’(O’,£i’,£j’,£k’), lié au camion
Bilan des forces :
£P = m£g
Tension du fil : £T = -T£ur
Forces d’inertie :
£fie = - m£ae = -m £a(O’)/R’ = -ma £i
£fic = - 2m £
R’/R
£Vr = 0 ( R’est en translation par rapport à R : £
R’/R =
Le PFD dans R’ : m£a = £P +£ T +£fie + £fic
A l’équilibre de la masse m par rapport au camion : 0 = £P +£ T +£fie
On déduit On obtient ainsi l’inclinaison par rapport à la verticale de la direction
d’équilibre du fil : tan o =
10
0)
Téléchargement