CHP 5 LA GEODYNAMIQUE DE LA TERRE La dynamique interne de la terre, ou la géodynamique interne, concerne les mouvements et les processus qui affectent l'intérieur de la Terre. Il s'agit essentiellement d'une thermodynamique reliée à la déperdition de chaleur causée par la désintégration radioactive de certains éléments. Une des manifestations les plus tangibles de cette dynamique est le déplacement de plaques rigides (lithosphériques) à la surface de la planète, plaques qui glissent sur du matériel plastique (asthénosphère). I. La théorie de la tectonique des plaques 1) L’hypothèse de la dérive des continents (Wegener, 1912) Arguments convaincants mais pas de mécanisme explicatif satisfaisant… 2) Le modèle de convection de Hess (1922) La Terre est animée de mouvements de convection Les dorsales mettent en évidence les courants ascendants et les fosses océaniques les courants descendants. La croûte océanique, créée au niveau des dorsales et enfouie au niveau des fosses océaniques, est continuellement recyclée alors que la croûte continentale, à cause de sa légèreté, est condamnée à dériver à la surface de la Terre. 3) L’hypothèse d’expansion des fonds océaniques Les continents sont passivement transportés sur une sorte de tapis roulant. En 1963, Lawrence Morley, Fred Vine et Drumond Matthews confirment les idées de Hess et de Dietz en interprétant les anomalies magnétiques découvertes sur le plancher océanique comme des marqueurs de l’expansion. Le champ magnétique provient des mouvements de convection du noyau externe (fer liquide) à cause des différences de pression. /!\origine des inversions inconnue Géologie chp 5 Page 1 4) Formation de la théorie de la tectonique des plaques Théorie de l’expansion des fonds océaniques + Localisation de l’activité sismique et volcanique = tectonique des plaques 1ère hyp : La lithosphère serait découpée en une série de « blocs » parfaitement rigides, se déplaçant les uns par rapport aux autres. (Jason Morgan (1967) et Dan Mc Kenzie et Robert Parker (1967)) 2ème hyp : la surface du globe divisée en 6 plaques lithosphériques dont il détermine les frontières à partir de l’activité tectonique et calcule les pôles de rotation de leur mouvement relatif depuis 120 millions d’années. Par la suite, ces mêmes procédés permirent par simple « fermeture » des océans de reconstruire les positions successives des continents depuis 200 millions d’années. (Xavier Le Pichon (1968)) La théorie de la tectonique des plaques est un modèle de la mécanique planétaire terrestre qui permet de comprendre d'une façon unifiée les grands phénomènes géologiques. Séismes Déformation des roches La formation des chaines de montagnes Volcanisme II. Les séismes Foyer = hypocentre 1) Localisation d’un séisme Géologie chp 5 Page 2 2) Mesure des séismes L’échelle de Mercalli représente l’intensité d’un séisme sur une échelle de I à XII. Cette intensité est déterminée par deux choses: les dégâts causés et la percéption qu’a eu la population du séisme. L’échelle de Richter fournit la magnitude d’un séisme. La magnitude rend compte de l'énergie libérée au foyer d'un tremblement de terre. Elle se mesure sur une échelle logarithmique ouverte. La magnitude n'est pas une échelle, c'est une fonction logarithmique. Lors de la rupture qui se produit au foyer d'un tremblement de terre, la plus grande partie de l'énergie se dissipe sous forme de chaleur. Une partie seulement se propage au loin sous forme d'ondes élastiques. La magnitude de Richter mesure l'énergie émise sous forme d'ondes élastiques. La magnitude est calculée soit à partir de l'amplitude du signal enregistré par un sismomètre, soit à partir de la durée du signal lue sur le sismogramme. Il existe plusieurs types de magnitude: Magnitude locale (ML) Magnitude de durée (MD) Magnitude des ondes de surface (MS) Magnitude des ondes de volume (MB) Magnitude de Kanamori (MW) 3) Notion de risque sismique RISQUE = ALEA * VULNÉRABILITÉ Vulnérabilité: gravité et/ou conséquences que les dommages peuvent avoir sur les biens ou les personnes. Aléa: probabilité d’occurrence d’un phénomène III. Rifting et océanisation 1) mécanisme Dans le noyau et les zones profondes du manteau, les réactions nucléaires produisent de la chaleur. Il en résulte de lentes remontées de matière chaude sous forme de courants de convection bloqués dans leur ascension par la lithosphère continentale. La croûte continentale se déforme en dôme tandis que des failles apparaissent. A cause d’une certaine solidarité (couplage) entre la lithosphère rigide et l’asthénosphère plus plastique les courants de convection divergents ont une double action: Géologie chp 5 Page 3 - le manteau lithosphérique est étiré et aminci, la croûte continentale en extension se fracture selon un système de failles listriques; un fossé d’effondrement plus ou moins large se forme (=graben). Tandis que la croûte continentale et le manteau lithosphérique continuent de s’étirer et de s’amincir, les eaux marines envahissent le fossé d’effondrement plus ou moins précocement. Provenant de l’érosion des masses continentales maintenant séparées, les sédiments s’accumulent rapidement dans les compartiments de faille : sédimentation en éventail Diminution de la pression dans les péridotites du manteau, sans perte de chaleur = décompression adiabatique. Processus de fusion partielle du magma et genèse d’un magma de composition basaltique. Des éruptions sont possibles dans les systèmes de failles. Les couches sédimentaires se superposent (en éventail). A l’aplomb de la remontée mantellique une dorsale océanique se met en place et il y épanchement de magma basaltique de part et d’autre de l’axe de la dorsale: c’est l’expansion des fonds océaniques. Le véritable domaine océanique apparaît. Les évènements sismiques sont fréquents mais de faible intensité. L’extension permanente assurée par les courants de convection divergents permet des montées de magma en continue au niveau de la dorsale. La formation simultanée de basaltes près de la surface et, plus profondément des gabbros assurent la création permanente de croute océanique . 2) La croute océanique Les ophiolites (= séries ophiolitiques) sont les témoins de la composition et de la structure de la croûte océanique. On les observe à l’air libre, dans les chaines de montagne et sont définies comme un ensemble comportant schématiquement de bas en haut: • des péridotites • des gabbros • des complexes filoniens • des laves en coussin (=pillow lava) La structure et la composition des ophiolites peuvent varier. La diversité des ophiolites se situe entre deux pôles extrêmes : les « Lherzolite OphioliteTypes » (LOT) et les« Harzburgite Ophiolite Types » (HOT). Géologie chp 5 Page 4 • Les HOT ont une croûte océanique épaisse et continue et un manteau (lithosphérique) harzburgitique. A l'heure actuelle la lithosphère Pacifique, formée au niveau d'une ride à croissance rapide (environ 10 cm/an), est de ce type. • Les LOT ont une croûte océanique réduite, discontinue, voire absente et un manteau lherzolitique. Ce manteau est souvent serpentinisé, car lorsque la croûte est absente, celui-ci est directement en contact avec l'eau de l'océan, car il est juste sous le plancher océanique. La serpentinisation est une transformation de la péridotite par hydratation importante. Les ophiolites alpines de France (dont le Chenaillet) sont de ce type. L'exemple actuel est la lithosphère Atlantique, formée au niveau d'une ride à croissance lente (environ 1 cm/an). 3) Les dorsales L’expansion du domaine océanique permet aux sédiments récents de se déposer au-delà des sédiments plus anciens. Par conséquent la sédimentation des plaines abyssales est mince (boue rouge + radiolarites) alors que la sédimentation péricontinentale est épaisse et variée. Les basaltes se refroidissant en dessous de 750°C « fossilisent » le champ magnétique terrestre contemporain à leur formation grâce à la magnétite (FeO+Fe2O3) qu’ils contiennent. Principe du carottier Kullenberg Lorsque le carottier pilote atteint le fond, il déclenche le système de largage qui libère l’ensemble carottier/lest (tube de 10m + lest d’1 tonne). L’ensemble s’enfonce dans le sédiment sous son poids. Un système de piston à l’intérieur du tube en pvc facilite la pénétration du carottier par aspiration du sédiment. Les bordures continentales ennoyées par l’importante sédimentation sont devenues des marges passives. L’activité tectonique y est faible. Elle consiste en le re-jeu des failles qui affectent le socle granitique sous le poids des sédiments. Ces derniers peuvent aussi dévaler brutalement la pente continentales sous forme de courants de turbidité à l’origine de certains tsunami. Les circulations d’eau océanique dans la lithosphère transforment ses minéraux en minéraux verdâtres (chlorite, hornblende, serpentine). Il y a un métamorphisme hydrothermal aboutissant à la formation de métabasaltes et de métagabbros. La lithosphère vieillissante, maintenant épaisse, est devenue plus froide par échange thermique avec l’océan. Sa densité devient plus forte que l’asthénosphère sur lequel elle flotte. Une contrainte tectonique entrainerait une partie de la lithosphère océanique à plonger dans l’asthénosphère: c’est la subduction… La segmentation des dorsales: les failles transformantes Initialement, ces failles décrochantes sont appelées transformantes car elles peuvent dans certains cas transformer le mouvement en un autre (accrétion à subduction). Le terme a été élargi à toutes les failles à composante horizontale résultant de l’expansion océanique: On observe donc: Géologie chp 5 Page 5 • les failles décalant simplement une même dorsale; • les failles de rift à fosse de subduction; • les failles de fosse à fosse (très rare). 4) La subduction Dans un contexte tectonique de convergence, une lithosphère (la plupart du temps océanique) froide et dense plonge sous une lithosphère moins dense. Les zones où il y a subduction sont appelées marges actives car il y a une activité sismique et volcanique. Il existe 2 types de subduction: les subductions continentales et les subductions océaniques. bilan des forces présentes au sein d’une zone de subduction • Force induite par l’enfoncement du slab sous on propre poids (slab pull) •Une force d’ancrage au sein du manteau (anchoring) • Une force de résistance du manteau à la pénétration du slab •Une force de pression sur la slab due à des flus mantelliques poussant celui-ci sur l’une ou l’autre des faces selon une direction normale à la fosse (regional mantle flow) •Des forces liées au couplage entre les 2 plaques. Une force de friction et une force de poussée /succion qui rendent le slab et la lithosphère supérieure interdépendants. Type Mariannes vs type Chili Le pendage de la plaque plongeante n’est pas identique dans toutes les subductions. Equilibre des forces présentes au sein des zones de subduction + âge de plaque subduite + topographie de la plaque plongeante + ???... variations de pendage. On définit globalement 2 types de subduction en fonction de leur géométrie: les subductions de type Chili (faible pendage) et les subductions de type Mariannes (fort pendage). Géologie chp 5 Page 6