Impacts et adaptation en forêt boréale : les feux, catalyseurs des

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Changements climatiques et feux de forêt : Le passé est-il garant de l'avenir ?
Martin P. Girardin
Service Canadien des forêts
L'activité des incendies en forêt boréale est un processus important
affectant le cycle global du carbone et la chimie atmosphérique, et
contribue de façon importante au fonctionnement de l’écosystème
terrestre et au maintient de la biodiversité. L'activité des incendies de
forêt a augmenté remarquablement au milieu des années 1980 dans
l'ouest des États-Unis, nord-ouest du Canada, et le nord-est du Québec,
et à la fin du 20e siècle en Russie. Ces augmentations nous ont fait
prendre conscience des impacts des changements climatiques et
anthropiques sur les régimes de feux à l’échelle globale. Lors de cette présentation, nous
aborderons les résultats d’études récentes sur l’impact des changements climatiques sur
les régimes de feux en forêt boréale. Une emphase sera portée sur les tendances qui se
dégagent à l’est du Canada. Sommairement, les risques de feux passé et présent ont été
reconstitués par des analyses de charbons provenant de dépôts lacustres, des inventaires
forestiers, des données dendroclimatiques, et des données météorologiques. Les patrons
de variations pour l’est du Canada au cours des 11000 ans passés ont été interprétés sur la
base de simulations provenant d’un modèle de la circulation globale du climat et de
données polliniques couplées à un modèle empirique de prédiction des feux. Cette
information provenant de l’analyse des amplitudes passées a été jumelés à des
simulations tirées des modèles du climat afin de prévoir l’activité future des feux selon
différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre. L’ensemble des résultats
indiquent que l’activité de feux au cours de l'Holocène moyen (6000 à 3000 ans avant)
était significativement plus élevée qu’à l’actuel. Par contre, dans certains paysages boréal
mixtes l’activité de feux n'était pas significativement plus élevée qu’au niveau actuel et
ce malgré un régime climatique plus sec. Dans ces cas précis, l'expérience de
modélisation indique que le risque de feux provoqué par un climat chaud et sec a été
contrecarré par un paysage forestier moins inflammable. Ces données mettent en
évidence un rôle important de la végétation dans la détermination des niveaux de
l’activité de feux dans un climat chaud. Certains défis auxquels le secteur forestier sera
soumis en liens avec les changements dans l’activité de feux seront abordés.
Biographie
Martin Girardin a obtenu une maîtrise ès sciences biologiques de l'Université du Québec
à Montréal en 2001, et un doctorat en 2005 de l'University of Manitoba. Après un cours
post-doc à l’Université Laval, il a été embauché comme chercheur scientifique au Service
canadien des forêts en Décembre 2005. Il a développé une expertise dans plusieurs sousdisciplines de la modélisation climatique et de l'écologie forestière. Il est auteur de plus
de 40 publications scientifiques, est éditeur associé pour la revue International Journal of
Wildland Fires, et professeur adjoint dans deux universités, soit l’université du Québec à
Montréal et l’University of Winnipeg.
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