paysans sans frontieres - Agriculteurs français et développement

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PAYSANS SANS FRONTIERES
Bourgogne Franche-Comté
Bulletin
d’information
OCT
2015
EDITO
Afdi a 40 ans!
Sensibilisées aux drames humains provoqués par les conflits et les sécheresses au Sahel, les
organisations agricoles françaises ont souhaité développer des solidarités avec les paysans du
Sud, premières victimes de ces drames humains. C’est ainsi que fût créée Afdi, « Paysans sans
frontières », dans les années 1975.
L’originalité de ce mouvement repose sur les échanges paysans avec l’envie d’accompagner
et d’améliorer de façon très pratique les conditions de vie des paysans du Sud. De nombreux
agriculteurs en activité ou en retraite sont allés dans ces pays pour la plupart africains,
s’appuyant sur leurs expériences professionnelles et l’histoire de notre développement.
Progressivement, la nature des partenariats a changé avec l’émergence d’organisations paysannes
africaines dans les années 90. De soutien aux agriculteurs, les partenariats se sont orientés vers
un soutien à l’organisation et à la structuration des organisations paysannes qui doivent ellesmêmes diffuser auprès de leurs paysans les conseils et les services dont ils ont besoin. Elles
doivent également affirmer leur représentativité et leur leadership auprès des dirigeants de
leur pays pour exiger des politiques agricoles volontaristes co-construites avec elles. C’est une
impérieuse nécessité pour relever le défi alimentaire et stabiliser les populations en soutenant
les agricultures familiales.
Soyons francs, cette évolution est inéluctable mais elle reste fragile et nos militants sont
désorientés dans le rôle qu’ils doivent assurer dans cet accompagnement.
Pour ses 40 ans, Afdi a lancé un vaste chantier sur notre vision à 10 ans en tenant compte des
souhaits des organisations agricoles fondatrices, de l’attente exigeante de nos partenaires du
Sud et de la nécessaire éducation au Nord pour développer des partenariats équitables.
Cette ambition partagée avec l’ensemble du réseau, transcrite dans un rapport d’orientation,
sera présentée le 16 novembre à Paris où l’on fêtera à cette occasion, Nord et Sud réunis, les
40 ans d’Afdi.
Dans ce bulletin:
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Michel Renevier
Président Chambre d’agriculture de Franche-Comté
Trésorier Afdi nationale
Changement climatique: menace pour l’agriculture
Les 16 et 17 novembre, Afdi voit loin!
Echanges professionnels entre JA
Afdi BFC: passage de relais
Etienne Henriot en mission pour Afdi
Echanges professionnels entre JA
Changement climatique: menace pour l’agriculture
La 21ème Conférence des Parties aux négociations climatiques (COP21) se
tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochain. Réunissant 195
pays, elle se donne pour objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C
en 2100 comparé à l’ère préindustrielle (vers 1850).
La communauté scientifique s’accorde aujourd’hui sur le fait que le changement climatique
est essentiellement dû à l’activité humaine et aux trois principaux gaz à effet de serre (GES)
émis: dioxyde de carbone, protoxyde d’azote et méthane. L’ensemble des pays sera touché,
bien que de façon inégale, impactant toutes les agricultures du monde. Certains pays (Canada,
Sécheresse à Madagascar
Russie, Pays scandinaves) seront «bénéficiaires» de ce changement à court terme. L’élévation
de la température cumulée à une pluviométrie plus abondante et au phénomène de «fertilisation atmosphérique»
(photosynthèse) va en effet permettre de cultiver de nouvelles variétés et d’augmenter les rendements moyens.
Pour le reste du monde, les prévisions annoncent une baisse de la pluviométrie et surtout une augmentation des
événements extrêmes (inondations, ouragans, sécheresse, vague de chaleur, etc.). Ceux-ci seront plus fréquents mais
aussi plus intenses et plus longs, particulièrement dans les régions subissant habituellement ce genre d’événements
(ex: Asie du sud, Etats-Unis, Afrique subsaharienne). Dans ces conditions, les rendements moyens auront tendance
à diminuer et la production sera variable d’une année sur l’autre fragilisant les exploitations agricoles sur un plan
économique du fait de la fluctuation importante des cours des matières premières et ce, d’autant plus dans les pays
déjà vulnérables sur un plan socio-économique.
Les défis à relever pour les agriculteurs sont immenses, surtout que la demande alimentaire ne
cesse d’augmenter du fait de l’accroissement démographique et de l’évolution des modes de
consommation des pays émergents (ex: Chine). Dans ce contexte, les agriculteurs vont
devoir s’adapter en modifiant leurs pratiques culturales afin de préserver la fertilité des
sols et d’optimiser la ressource en eau. Ces pratiques (sans labour, agro-écologie, etc.)
présentent aussi l’intérêt de pouvoir atténuer les émissions de GES en fixant le carbone
atmosphérique dans le sol, redonnant ainsi un rôle central à l’agriculture dans la lutte
contre le changement climatique.
Rizière inondée suite au cyclone à Madagascar
Les 16 et 17 novembre, Afdi voit loin!
Deux journées exceptionnelles pour présenter un projet stratégique ambitieux et mobiliser les agriculteurs des cinq
continents pour le climat.
16 novembre 2015
«Afdi 2025, les ambitions d’un réseau»
A l’occasion de ses 40 ans, Afdi présentera à
l’ensemble de ses partenaires la réflexion prospective
menée au sein de son réseau en concertation avec les
organisations agricoles françaises.
La présentation du rapport d’orientation «Afdi 2025»
sera l’occasion d’échanger sur les perspectives
envisagées et les résultats attendus sur le
développement agricole d’ici une décennie.
17 novembre 2015
«Conférence climat des agriculteurs»
A 15 jours de la COP21, cette conférence coorganisée
par Afdi et Agricord, permettra à de nombreuses
organisations agricoles des cinq continents
d’échanger sur le lien entre défi alimentaire mondial
et changement climatique. En partenariat avec l’APCA,
la FNSEA et le ROPPA, 3 tables-rondes traiteront des
sujets suivants:
• Les sols, cause et solution au changement
climatique
• L’eau, ressource clé de la sécurité alimentaire
• Quelle révolution agricole face au changement
climatique ?
Dans le cadre du partenariat entre le réseau SOA (syndicat des
organisations agricoles malgaches) et Afdi BFC sur la thématique
de l'installation des jeunes agriculteurs (portée par la section du
Jura), Joseph Roux, jeune agriculteur de l'Yonne ayant participé
au voyage d'étude de 2014, a effectué une mission fin septembre
auprès de SOA. Sur la base d’échanges d’expériences, cette
mission avait pour objectif d’accompagner Soa dans l’analyse du
rôle des OP dans l’installation des jeunes.
Joseph avec l’équipe de Soa
Pour cela, des échanges ont eu lieu avec des jeunes agriculteurs de
l’Apdip (OP de Tsiroamandidy) dans leurs exploitations, où Joseph
a également participé à la commission d’analyse des dossiers des jeunes de l’Apdip. Enfin, il a participé à deux
concertations organisées par SOA (les ateliers "regards paysans") où il a pu partager son expérience autour de deux
thèmes: "le Rôle des OP dans l’installation" et "la formation des jeunes à la prise de responsabilités".
Afdi BFC : passage de relais
Karen Aublet (KA): Anne-Claire, peux-tu te présenter en quelques mots?
Anne-Claire Daneau (ACD): Originaire de la Mayenne, j’ai été agricultrice en
production laitière et céréalière pendant 9 ans. Le départ en retraite de mes
associés a été pour moi l’occasion de me réorienter professionnellement. Afin
de faciliter cette démarche, j’ai aussi repris mes études. Je suis actuellement un
Master 2 en Géopolitiques et Relations Internationales.
KA: Connaissais-tu Afdi avant de travailler à Afdi BFC?
ACD: J’ai effectivement une longue connaissance du réseau Afdi. Avant de m’installer
sur l’exploitation familiale, je suis partie un an au Burkina Faso en tant que volontaire pour Afdi Pays de la Loire
sur un projet d’élevage de volailles. Une fois installée, je me suis naturellement investie dans Afdi Pays de la
Loire. J’en ai été la secrétaire générale pendant 5 ans et je suivais plus particulièrement les thématiques Jeunes
et conseil à l’exploitation familiale. Par ailleurs, dans le cadre de mon master, j’avais un stage obligatoire de
trois mois que j’ai effectué à Afdi nationale, axé sur l’organisation de la «Conférence climat des agriculteurs»
qui aura lieu en novembre.
KA: Et quelles seront tes missions au sein d’Afdi BFC?
ACD: Je suivrai plus particulièrement les partenariats de Haute Matsiatra à Madagascar: VFTM, le Cram et
Rofama ainsi que la thématique semences. Je travaillerai donc en lien avec les départements de la Côte d’Or,
l’Yonne, la Haute-Saône et la Nièvre pour lesquels je suivrai aussi les Actions Nord. Au niveau régional, je serai
la réfèrente sur les aspects communication et coordination des Actions Nord. Vinciane reprend quant à elle
la gestion de la vie associative.
ACD: Et toi, Karen, que retiens-tu de ces années passées à Afdi BFC?
KA: Mes trois ans et demi passés à Afdi BFC ont été l’occasion de rencontres très riches, de partage avec des
bénévoles et des administrateurs engagés. Cela a vraiment été une chance et une très bonne école.
ACD: Vers où t’envoles-tu?
KA: Voulant retourner dans le vif de l’agriculture française, j’ai rejoint l’équipe de la Fédération des Cuma de
Bourgogne pour un accompagnement des Cuma du sud Côte d’Or et nord Saône et Loire. Géographiquement,
je ne suis pas partie bien loin car notre bureau se situe également dans les locaux de Bretenière.
ACD: As-tu un dernier petit mot à dire à tous ceux avec qui tu as travaillé?
KA: Je tiens à remercier tous les adhérents, bénévoles, administrateurs et partenaires d’Afdi avec lesquels
j’ai eu l’occasion de travailler. Notre collaboration a toujours été fructueuse et dans un souci d’efficacité.
Restant fortement sensible à la question d’un développement agricole équitable, je n’écarte pas l’hypothèse
de revenir d’ici quelques temps vers Afdi mais en tant que bénévole cette fois. Donc pour conclure, je dirai :
à bientôt.
Etienne Henriot en mission pour Afdi
Quand vous devez accomplir votre première mission en terre malgache,
vous ressentez de l’inquiétude et appréhendez ces quelques jours où
vous devrez échanger sans donner de leçons, écouter en laissant ses certitudes
de côté et espérer que vos messages auront quelques échos. VFTM, Cram,
Clam, SOA, autant de sigles d’organisations paysannes avec lesquelles il
faut se familiariser et surtout bien comprendre comment fonctionnent ces
associations, quelles sont leurs relations : VFTM a une vocation syndicale, Cram
et ses satellites Clam ont une vocation de développement et SOA, syndicat
d’envergure nationale, porte des programmes nationaux et constitue un relais
avec le gouvernement.
Dans la région de Fianarantsoa, un programme de développement de semences certifiées et de production a été
engagé. Appuyé par des financements nationaux, ce programme est un succès. Les organisations paysannes (OP) ont
trouvé là également, un moyen de financement. Par contre, ces OP n’ont théoriquement pas vocation à commercialiser
les productions des paysans. De plus, elles évoluent sur un même territoire et la concurrence menace. Elles ont donc
engagé une réflexion sur une organisation de leur commercialisation et Afdi a choisi de les aider en leur apportant
l’expérience du Nord.
Personnellement, en tant que président de coopérative et administrateur dans diverses Unions de coopératives, j’ai
apporté mon témoignage, bien conscient qu’un copier-coller est impossible. Avec l’appui de Thierry Michon et de Abel
Madason, nous avons fait la démonstration de l’obligation de s’organiser. Mais confrontés au statut des coopératives à
Madagascar, et la nécessité de donner un rôle à VFTM et Cram, nous avons communément admis qu’il fallait procéder
par étape. Avant que de créer une coopérative, nous avons proposé de mettre en place un Bureau de Ventes, structure
moins intégrante mais plus légère qui permettra d’expérimenter ce travail commun de commercialisation entre les
OP. Nous les avons également encouragés à bien s’assurer de leurs débouchés. C’est la clé de la réussite pour garantir
un revenu aux paysans, surtout dans un contexte de non pérennisation des subventions. Nous avons profité de notre
présence à Fianarantsoa pour rencontrer les responsables de l’Union de coopératives laitières Rofama et faire le point
sur les dossiers en cours. Des visites sur le terrain ont ponctué ces réunions où la participation des paysans a toujours
été soutenue et riche d’informations pour une personne comme moi, peu familière des contraintes nombreuses qui
s’imposent à nos collègues du Sud, qui demeurent des gens courageux et plein d’espoir malgré un contexte politique
délétère.
Madagascar peut surprendre, Madagascar peut même choquer, mais les paysages variés et souvent magnifiques et le
sourire de ses habitants ne peuvent pas laisser indifférents.
Etienne Henriot
Président de Capserval et de
la Chambre d’Agriculture de l’Yonne
Changement d’adresse
Depuis le 27 septembre, nous avons déménagé dans les nouveaux locaux de la
Maison de l’Agriculture de Bourgogne situés à 10 km au sud de Dijon. Se retrouvent
sur ce nouveau pôle agricole de nombreuses organisations: Chambre d’agriculture
21, Chambre Régionale, FDSEA, JA, Conseil Elevage, Interbev, FCUMA, GDS,
Simmental France, Arvalis, Terres Inovia ...
Notre nouvelle adresse: Afdi BFC - 1 rue des Coulots - 21110 Bretenière
Nos bureaux se situent au 3ème étage, couloir de droite, n’hésitez pas à y passer si vous avez l’occasion.
LetTRe
d’information
Afdi
Bourgogne
Franche-Comté
1, rue des Coulots 21110 Bretenière - Tel : 03 80 48 43 27 - Mail : [email protected]
Site web : www.afdibfc.unblog.fr - Conception : Afdi BFC, Impression : S’print Dijon
Crédits photos : Afdi BFC - N°ISSN : 2269-661X
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