Première Guerre mondiale

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l'histoire de l'Europe
Les pays qui composent l’Europe connaissent une
histoire relativement semblable. Les grandes
civilisations européennes d’aujourd’hui, héritières des
empires antiques (grec et romain), ont émergé au
Moyen Âge. Elles se sont imposées sur le monde entre
le XVIe et le XIXe siècle (colonisation) et ont perdu de
leur puissance au XXe siècle (guerres mondiales et
décolonisation). Le dernier événement commun des
pays de l’Europe est la mise en place de l’Union
européenne, dans la seconde moitié du XXe siècle.
L’EUROPE À LA PRÉHISTOIRE
Quelques pierres taillées retrouvées à Chilhac (en France)
laissent penser que l’homme était déjà présent en Europe il y
a 1,8 million d’années. Cependant, il ne s’y installe
véritablement qu’un peu plus tard, et il maîtrise le feu il y a
un peu plus de 400 000 ans.
La première « civilisation » européenne est celle de l’homme
de Neandertal, il y a entre 200 000 et 30 000 ans. Son
successeur, l’homme de Cro-Magnon (premier représentant
de notre espèce, l’Homo sapiens) arrive en Europe il y a
40 000 ans. Neandertal et Cro-Magnon sont surtout présents
dans le sud de l’Europe, où le climat est plus doux (le
continent connaît quatre glaciations durant la période
préhistorique). Les hommes se réfugient dans des grottes, où
Cro-Magnon laisse de nombreuses peintures rupestres.
Vers 10 000 avant J.-C., un réchauffement se produit et les
implantations humaines se multiplient. L’homme apprend
l’agriculture, apparue au Proche-Orient. À la période
néolithique, plusieurs civilisations fleurissent en Europe,
comme celle des mégalithes aux imposantes pierres levées et
posées (les dolmens) ou dressées (les menhirs).
En fait, le développement des hommes dépend de leur
capacité à découvrir et à utiliser de nouveaux métaux. Celui
qui possède le métal le plus solide peut espérer augmenter
son territoire aux dépens de ses voisins. Après l’âge du cuivre
se développe, vers 2000 avant J.-C., l’âge du bronze (un
mélange de cuivre et d’étain).
L’EUROPE DANS L’ANTIQUITÉ
Les peuples d’Europe du Nord
Vers 1000 avant J.-C., l’âge du fer remplace l’âge du bronze.
Les peuples d’Europe centrale, qui maîtrisent la métallurgie
du fer, conquièrent de nouveaux territoires : les Celtes
s’installent dans l’ouest de l’Europe, les Slaves dans l’est. Au
nord arrivent les principales tribus germaniques et
scandinaves.
La civilisation grecque
Avec les Grecs, la première civilisation européenne puissante
se développe. Elle fait de la mer Méditerranée le centre
économique et culturel du monde. Vers 800 avant J.-C., les
habitants des cités grecques ont conscience d’appartenir à
une même civilisation, opposée à celle de leurs voisins, qu’ils
appellent les « Barbares ». Un modèle culturel et politique
s’élabore : la tyrannie (pouvoir d’un homme), puis l’oligarchie
(pouvoir de plusieurs familles) et enfin la démocratie (pouvoir
du peuple). Progressivement, les Grecs s’implantent sur les
rives de la Méditerranée et fondent des colonies.
Le Ve siècle avant J.-C. est le « siècle de Périclès », du nom
de celui qui dirige Athènes. La cité connaît son apogée
politique et culturelle : apparition du théâtre, de la
philosophie, des sciences, de l’histoire, etc. Cependant, au
siècle suivant, la Grèce est conquise par les souverains de
Macédoine, notamment Alexandre le Grand.
La civilisation romaine
À partir du IIe siècle avant J.-C., une nouvelle puissance
rassemble l’Europe sous sa domination : la cité de Rome.
Après avoir soumis les peuples de la péninsule italienne, les
Romains se lancent à la conquête du bassin méditerranéen.
En Europe, ils s’emparent de la Grèce, de la Gaule (France,
Belgique et Suisse d’aujourd’hui), de l’Espagne et de
l’Angleterre. Les régions colonisées par Rome partagent une
même culture (grecque et latine), des institutions, une
économie, un système routier, une monnaie et bientôt aussi
une religion (avec l’apparition du christianisme). La
domination romaine dure jusqu’aux IVe-Ve siècles après J.-C.
L’EUROPE AU MOYEN ÂGE
Les Grandes Invasions
Le Rhin marque la frontière entre l’Empire romain et les
régions germaniques peuplées de « Barbares ». En 406,
150 000 Alains, Suèves et Vandales traversent le Rhin gelé et
envahissent la Gaule. Les vagues d’envahisseurs se
succèdent, finissant par donner à chaque pays son
peuplement et son royaume : les Angles et les Saxons en
Grande-Bretagne, les Francs en Gaule, les Wisigoths en
Espagne, etc. L’Empire romain disparaît en 476. Ces peuples
« barbares » se mélangent aux populations locales. Ils
adoptent leurs lois et leurs mœurs, et se convertissent à la
religion chrétienne.
Les dernière invasions ont lieu aux VIIIe-IXe siècles, lorsque
les Vikings venus du nord et les Magyars (Hongrois) venus de
l’est déferlent sur l’Europe occidentale.
L’empire européen de Charlemagne
Avec le couronnement impérial de Charlemagne (en 800), les
Francs restaurent l’empire chrétien d’Europe occidentale et
règnent sur la Gaule, l’Italie et une partie de l’Allemagne.
Mais l’Empire carolingien dure peu, chaque souverain
partageant son royaume entre ses fils. Il se retrouve divisé
entre une partie occidentale (le futur royaume de France) et
une partie orientale (qui regroupe l’Allemagne et l’Italie, le
futur Saint Empire romain germanique).
L’époque féodale
Au Xe siècle, la religion chrétienne triomphe en Europe :
organisation de pèlerinages, multiplication des ordres
monastiques, apparition d’une architecture religieuse
spécifique (l’art roman puis l’art gothique), etc. Partout
également, les souverains sont contraints de donner des
terres (des fiefs) à leurs vassaux pour s’assurer leur fidélité.
Ces vassaux font la loi sur leurs terres, n’hésitant pas à
mener des guerres entre eux. C’est le temps des chevaliers,
ces seigneurs suffisamment riches pour posséder un cheval
et une armure.
L’Église chrétienne ramène la paix en engageant les
chevaliers dans la reconquête de l’Espagne, où les
musulmans sont installés depuis le VIIIe siècle. C’est dans le
même objectif qu’en 1095, le pape prêche la croisade pour
libérer le tombeau du Christ à Jérusalem. Avec les huit
croisades contre les musulmans du Proche-Orient (10951270), l’Europe se lance pour la première fois à l’assaut d’un
autre continent.
L’affirmation des États
Vers la fin du Moyen Âge, certaines villes deviennent de
véritables petits États, comme les cités-États d’Italie ou de
Flandre. Elles sont des foyers d’art et de culture, notamment
avec la création des universités. Pour leur part, les grands
royaumes (comme la France, l’Allemagne ou l’Angleterre)
cherchent à imposer leur pouvoir et entrent en conflit : la
France et l’Angleterre s’affrontent lors de la guerre de
Cent Ans (1337-1453) ; l’empereur du Saint Empire et le
pape revendiquent tous deux le privilège de nommer les
évêques. La fin du Moyen Âge est également marquée par
une violente épidémie de peste noire, qui tue plus du tiers de
la population du continent.
L’EUROPE DE LA RENAISSANCE
Un rayonnement culturel et artistique
Au XVe siècle, après la peur et l’obsession de la mort qui
caractérisent le siècle précédent (guerre de Cent Ans, peste
noire, etc.), de nouvelles valeurs émergent en Europe.
L’homme passe au centre des préoccupations, à la place de
Dieu et du salut de l’âme. Ce mouvement intellectuel, appelé
l’humanisme, apparaît en Italie avant de se répandre en
Europe. L’art se renouvelle avec Michel-Ange, Raphaël,
Léonard de Vinci, etc., de même que la science avec Nicolas
Copernic ou Galilée.
L’Europe à la découverte du monde
Les explorateurs européens découvrent de nouvelles voies
maritimes (le cap de Bonne-Espérance au sud de l’Afrique, en
1488) et de nouvelles terres (le continent américain, en
1492). À partir de cette période et pendant plus de trois
siècles, l’Europe s’impose dans le monde, en créant des
colonies sur les autres continents et en tirant profit du trafic
d’esclaves.
La division religieuse entre chrétiens
Au début du XVIe siècle, Martin Luther lance la Réforme de
l’Église chrétienne, qui est à l’origine du protestantisme. La
chrétienté est désormais divisée entre catholiques et
protestants. L’Église catholique de Rome essaie de reprendre
en main les populations en lançant la Contre-Réforme (XVIeXVIIe siècles). Cependant, la France, l’Europe du Nord et
l’Allemagne basculent dans de véritables guerres de Religion.
L’EUROPE DES TEMPS MODERNES
Les grandes puissances européennes
Au XVIe siècle, la dynastie des Habsbourg domine l’Europe :
une branche dirige l’Autriche et le Saint Empire romain
germanique, l’autre l’Espagne. Le royaume d’Espagne connaît
alors son apogée grâce à l’or des Amériques : c’est le Siècle
d’or espagnol.
Au XVIIe siècle, la puissance des Habsbourg est contestée par
les rois de France, en particulier par Louis XIV. Celui-ci,
s’appuyant sur une monarchie absolue, se lance dans des
guerres de conquête en Europe, qui épuisent le royaume.
Au XVIIIe siècle, l’Angleterre domine l’Europe, grâce à ses
colonies en Amérique du Nord et au démarrage de sa
révolution industrielle. Depuis la fin du siècle précédent, le
pays est une monarchie parlementaire, c’est-à-dire que le
souverain dispose de pouvoirs limités par une Constitution et
un Parlement. Cette monarchie modérée fait de l’Angleterre
un modèle pour les intellectuels européens.
Les idées des Lumières
Un nouvel état d’esprit apparaît au XVIIIe siècle, marqué par
une contestation plus grande de la religion et de la
monarchie. Le siècle des Lumières est une époque de remise
en question et de revendications en faveur de plus de
tolérance, de plus de liberté.
Avec la Révolution française (1789-1799) se diffuse pour la
première fois en Europe l’idée que l’homme a des droits, et
qu’il est l’un des maillons d’une nation (et non plus un sujet
appartenant à un roi).
L’APOGÉE DE L’EUROPE AU XIXE SIÈCLE
L’empire européen de Napoléon Ier
En 1804, Napoléon Bonaparte se fait sacrer empereur et
prend le nom de Napoléon Ier. Il se lance dans des guerres de
conquête, qui lui permettent de régner sur toute l’Europe, à
l’exception de l’Angleterre. L’empire de Napoléon s’effondre
en 1815.
Les revendications nationalistes
En 1815, les souverains d’Europe vainqueurs de Napoléon se
réunissent au congrès de Vienne. Ils restaurent leur pouvoir
en se partageant le continent. Mais l’idée révolutionnaire de
l’appartenance à une nation a fait son chemin, et chaque
peuple commence à revendiquer le droit de constituer son
propre État. Des révolutions éclatent à partir de 1830, en
France et en Belgique (laquelle obtient alors son
indépendance). En 1848, c’est au tour des pays d’Europe
centrale, orientale et même du Sud de connaître un grand
mouvement de soulèvements, le « Printemps des peuples ».
Des révolutions ont lieu en Allemagne, en Hongrie, en Italie
et en France et s’accompagnent de la création de nouvelles
nations (unification de l’Italie en 1861, puis de l’Allemagne en
1870).
La révolution industrielle
Dans le même temps, la révolution industrielle apparue en
Angleterre au XVIIIe siècle s’étend au reste de l’Europe :
progrès techniques (machine à vapeur, etc.), utilisation de
nouvelles sources d’énergie (charbon, puis électricité et
pétrole), création d’un réseau de transports (chemin de fer),
etc. Les paysans quittent les campagnes pour s’installer aux
abords des villes et travailler comme ouvriers dans les
grandes entreprises. Les banques apparaissent.
LE CHOC DES GUERRES MONDIALES (19141945)
La Première Guerre mondiale
À l’aube du XXe siècle, les pays d’Europe sont en rivalité
économique (avec l’industrialisation liée à la révolution
industrielle) et territoriale (avec la colonisation effrénée du
reste du monde, notamment de l’Afrique). La situation ne
cesse de se dégrader, jusqu’à ce qu’éclate la Première Guerre
mondiale (1914-1918).
L’Europe devient alors le champ de bataille d’une guerre qui
oppose principalement la Grande-Bretagne et la France, à
l’Allemagne et l’Autriche. La Première Guerre mondiale fait
près de 6 millions de morts en Europe et affaiblit
durablement le continent. La paix signée à Versailles impose
aux Allemands de lourdes réparations de guerre.
L’entre-deux-guerres
Au lendemain de la guerre, les frontières de l’Europe sont
redessinées et de nouveaux États voient le jour, comme la
Finlande, la Tchécoslovaquie, la Pologne ou la Yougoslavie. La
Révolution russe de 1917 soulève des espoirs d’égalité en
Europe, où se créent des partis communistes.
La prospérité économique revient et les années 1920
apparaissent comme des « Années folles ». Mais en 1929,
une grave crise économique mondiale entraîne la faillite de
nombreuses entreprises, la ruine d’hommes d’affaires, le
chômage, etc. Cette situation favorise l’installation de
régimes totalitaires. Déjà, Benito Mussolini a pris le pouvoir
en 1922, et instauré un régime fasciste en Italie. En 1933,
Adolf Hitler (à la tête du parti nazi) arrive au pouvoir en
Allemagne et crée le IIIe Reich. En 1939, le nationaliste
Francisco Franco triomphe en Espagne.
La Seconde Guerre mondiale
La politique agressive du chancelier allemand Adolf Hitler visà-vis du reste de l’Europe entraîne le déclenchement de la
Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Après la défaite
française de 1940, l’Allemagne occupe la plupart des pays
d’Europe ; seule la Grande-Bretagne lui résiste.
Après cinq années de guerre, le IIIe Reich nazi est vaincu en
mai 1945. L’Europe est totalement ruinée par les pillages
nazis et les bombardements aériens des campagnes de
libération. Elle découvre aussi avec horreur les camps de
concentration et d’extermination (où sont morts plus de
6 millions de Juifs).
L’EUROPE DIVISÉE EN DEUX BLOCS (1947-1989)
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe se
retrouve divisée entre les vainqueurs : un bloc, regroupé
autour de l’URSS, comprend les pays de l’Est (Bulgarie,
Roumanie, Hongrie, Tchécoslovaquie, etc.) qui ont adopté le
système communiste ; un autre bloc, dans l’orbite des ÉtatsUnis, comprend les pays d’Europe occidentale qui pratiquent
le système capitaliste. L’Allemagne, à la frontière des deux
camps, est coupée en deux : l’Ouest est sous domination
occidentale (la RFA), l’Est sous direction soviétique (la RDA).
Jusqu’en 1989, les deux blocs s’organisent dans un esprit
d’opposition sur tous les plans (militaire, politique et
économique) : c’est la guerre froide.
→ À l’ouest, de nombreux citoyens croient à la nécessité
d’une union européenne pour éviter le danger de nouvelles
guerres. Créée en 1957, la Communauté économique
européenne (la CEE) permet une première union économique
entre les pays d’Europe qui débouche plus tard sur une union
politique (l’Union européenne).
→ À l’est, un mur est construit dans la ville de Berlin en 1961
pour empêcher les citoyens de Berlin-Est de fuir à BerlinOuest (sous contrôle allié). Toutefois, les gouvernements
communistes doivent faire face au mécontentement populaire
qui réclame plus de démocratie : des soulèvements ont lieu
en Allemagne de l’Est (1953), en Hongrie (1956), en
Tchécoslovaquie (1968), en Pologne (1981) qui sont chaque
fois durement réprimés par l’Armée rouge soviétique. En
1989, les régimes communistes s’effondrent sous l’impulsion
d’immenses manifestations pacifiques. L’Allemagne est
réunifiée l’année suivante, et les autres pays de l’Est
accèdent à la démocratie.
L’EUROPE AUJOURD’HUI
La fin de la division de l’Europe en deux blocs fait éclater
certains des anciens pays de l’Est : en Yougoslavie, une
violente guerre civile oppose les différentes communautés
(serbe, croate, bosniaque, etc.) : le pays explose et se divise
en Croatie, Slovénie, Macédoine, Bosnie-Herzégovine et
Serbie-et-Monténégro. Mais en dépit de cette situation, la fin
de la guerre froide permet surtout d’apaiser les relations
entre les « pays de l’Ouest » et les « pays de l’Est ». Ainsi,
après avoir opté pour une monnaie unique en 2002 (pour
douze pays), l’Union européenne s’élargit avec l’arrivée de
plusieurs pays de l’ancien bloc de l’Est (passage de 15 à
25 membres en 2004).
POUR ALLER PLUS LOIN
→ l’Europe
sur l’histoire ancienne :
→ la Grèce antique
→ la Rome antique
→ les Celtes
→ la Gaule et les Gaulois
Sur l’histoire médiévale :
→ le Moyen Âge
→ les Grandes Invasions
→ les Vikings
→ l’Empire carolingien
→ les croisades
→ la guerre de Cent Ans
→ la société féodale
→ l’Église chrétienne au Moyen Âge
Sur l’histoire moderne :
→ la Renaissance
→ la Réforme et la Contre-Réforme
→ les guerres de Religion
→ les monarchies européennes aux
→ la guerre de Trente Ans
→ l’absolutisme de Louis XIV
XVIIe
et
XVIIIe
siècles
→ le siècle des Lumières
Sur l’histoire contemporaine :
→ la Révolution française
→ l’Empire de Napoléon Ier
→ l’Europe colonisatrice au XIXe siècle
→ l’Europe des nations au XIXe siècle
→ la Première Guerre mondiale
→ la Révolution russe et l’URSS
→ le nazisme et le IIIe Reich
→ la Seconde Guerre mondiale
→ la guerre froide
→ la décolonisation
→ la construction européenne
→ quelques personnages : Périclès – Alexandre le Grand –
Jules César – Auguste – Charlemagne – Othon Ier le Grand –
Martin Luther – Louis XIV – Napoléon Ier – Victoria
d’Angleterre – Benito Mussolini – Adolf Hitler – Francisco
Franco – Joseph Staline
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