Lycée Joseph Lakanal – Sceaux

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Classes préparatoires de Lettres et Sciences sociales (B/L).
Philosophie – Hypokhâgne et Khâgne.
Programme.
Dans les Classes préparatoires de Lettres et Sciences sociales (B/L), le programme de philosophie est
le même que celui des classes terminales de la série L. Il s’agit donc d’un programme généraliste et
très ouvert. À la différence d’autres Classes préparatoires, il n’est pas déterminé par une notion ou un
domaine d’étude lors de l’année des concours. Pour encadrer et structurer le travail, il est néanmoins
possible de suivre le programme des autres Classes préparatoires de Lettres, qui est constitué de six
domaines d’étude : « La métaphysique », « La science », « La morale », « La politique, le droit »,
« Les sciences humaines : homme, langage, société », « L’art, la technique ».
Épreuve.
Aux concours, l’épreuve de philosophie est une dissertation.
Il convient de souligner que certaines facilités acceptées au baccalauréat – en particulier du point de
vue de la qualité et de la correction de l’expression écrite – ne le sont plus aux concours, où il s’agit
de procéder à une sélection des candidats. Un effort tout particulier est donc attendu de la part des
candidats dont le niveau de langue serait fragile et/ou insuffisant : les achats d’un dictionnaire, d’un
livre de grammaire et d’un livre de conjugaison sont ainsi recommandés.
Il est conseillé également de conserver son cours de philosophie de la classe terminale, ainsi que, le
cas échéant, les œuvres qui ont été étudiées. Les mémentos proposés dans le commerce sont en
revanche à éviter.
Lectures philosophiques.
La finalité de la lecture des grandes œuvres philosophiques est de former son esprit et de développer
ses capacités de rationalité. L’une des parties essentielles de l’art de penser est ainsi sans conteste la
familiarité avec les grands textes philosophiques. Précisons : avec les grands textes philosophiques
tels qu’ils sont. Car, dans un premier temps du moins, la méthode d’admirer et d’ajourner le jugement
est la meilleure, la méthode de réfuter la pire. « Il faut », disait l’écrivain et essayiste Joseph Joubert,
« qu’il y ait plusieurs voix ensemble dans une voix pour qu’elle soit belle ». La lecture philosophique
doit ainsi nous dégriser de l’illusion que la pensée commence avec nous : en fait, avec nous, elle
recommence. En lisant avec attention, nous faisons donc passer à l’acte des puissances de penser dont
nous n’avons pas l’initiative mais que nous pouvons prolonger.
Dans cette perspective, le mieux est alors de se constituer peu à peu une culture philosophique aussi
précise et aussi large que possible.
La lecture sera toutefois progressive. Il faut commencer en choisissant quelques textes : en fonction du
travail déjà accompli en classe terminale ou en hypokhâgne ou en première khâgne ; en fonction
également de ses propres centres d’intérêt et de ses propres désirs. L’appropriation d’un texte est
d’autant plus féconde que sa lecture est menée dans la concentration et l’étude, avec plaisir et goût,
plume à la main pour souligner les passages, les expressions et les raisonnements qui intéressent,
portent à l’annotation dans les marges du livre et, ainsi travaillés, peuvent continuer à nourrir la
réflexion.
En d’autres termes, il convient de lire avec attention, en se rappelant toujours que « mieux vaut
moins, mais mieux ». Il est permis toutefois de penser qu’à partir de ce socle un élargissement
progressif des lectures sera possible de manière féconde.
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À cet égard, la culture philosophique fondamentale repose sur la lecture des œuvres de Platon,
Aristote, Descartes, Spinoza ou Leibniz, Kant et Hegel. Il serait bon par exemple de lire, de manière
méthodique et approfondie, au moins un dialogue de Platon, un livre de Descartes et un traité de
Kant.
Platon.
Hippias majeur, trad. fr. Jean-François Pradeau et Francesco Fronterotta, Paris, GF-Flammarion,
2005 ; Ion, trad. fr. Monique Canto, Paris, GF-Flammarion, 1989 ; Gorgias, trad. fr. Monique Canto,
Paris, GF-Flammarion, 1987 ; Le Banquet, trad. fr. Luc Brisson, Paris, GF-Flammarion, 1998 ; La
République, trad. fr. Pierre Pachet, Paris, Gallimard, 1993 ; Philèbe, trad. fr. Jean-François Pradeau,
Paris, GF-Flammarion, 2002 ; etc.
Pour aider la lecture : 1/ Léon Robin, Platon (1935), Paris, PUF, 1988 ; 2/ Paul Ricœur, Être, essence
et substance chez Platon et Aristote (1953-1954), Jean-Louis Schlegel (éd.), Paris, Seuil, 2011, p. 17198 ; 3/ Vincent Descombes, Le Platonisme, Paris, PUF, 1971.
Aristote.
La Métaphysique, trad. fr. Jules Tricot, Paris, Vrin, 1991, 2 vol., ou trad. fr. Marie-Paule Duminil et
Annick Jaulin, Paris, GF-Flammarion, 2008 ; La Physique, trad. fr. Pierre Pellegrin, Paris, GFFlammarion, 1999 ; L’Éthique à Nicomaque, trad. fr. Jules Tricot, Paris, Vrin, 1990 ; Les Politiques,
trad. fr. Pierre Pellegrin, Paris, GF-Flammarion, 1990 ; etc.
Des recueils utiles de textes choisis : Physique et métaphysique. Textes choisis, Sonia et Maurice
Dayan (éd.), Paris, PUF, coll. « Les grands textes », 1966 ; L’Analytique. Textes choisis, Pierre
Trotignon (éd.), Paris, PUF, coll. « Les grands textes », 1968.
Pour aider la lecture : 1/ Paul Ricœur, Être, essence et substance chez Platon et Aristote (1953-1954),
Jean-Louis Schlegel (éd.), Paris, Seuil, 2011, p. 199-345 ; 2/ Pierre Aubenque, Le Problème de l’être
chez Aristote. Essai sur la problématique aristotélicienne, Paris, PUF, 1962 ; 3/ Pierre Aubenque, La
Prudence chez Aristote, Paris, PUF, 1963.
René Descartes.
Règles pour la direction de l’esprit (1628-1629 ?), Kim Sang Ong-Van-Cung (éd.), Paris, Librairie
Générale Française, coll. « Le Livre de Poche », 2002 ; Discours de la méthode (1637), Denis Moreau
(éd.), Paris, Librairie Générale Française, coll. « Le Livre de Poche », 2000 ; Méditations
métaphysiques (1641), Michelle et Jean-Marie Beyssade (éd.), Paris, GF-Flammarion, 1992 ;
Principes de la philosophie (1644, 1647), Denis Moreau et Xavier Kieft (éd.), Paris, Vrin, 2009 ;
Correspondance avec Élisabeth et autres textes, Michelle et Jean-Marie Beyssade (éd.), Paris, GFFlammarion, 1989 ; etc.
Pour aider la lecture : 1/ Pierre Guenancia, Lire Descartes, Paris, Gallimard, 2000 ; 2/ Ferdinand
Alquié, Leçons sur Descartes (= Science et métaphysique chez Descartes, 1955), Paris, La Table
Ronde, 2005 ; 3/ Denis Kambouchner, Les Méditations métaphysiques de Descartes, Paris, PUF,
2005- (1 vol. paru à ce jour).
Baruch de Spinoza.
Éthique (1677, posthume), trad. fr. Bernard Pautrat, Paris, Seuil, 19881, 19992 ; Œuvres, Charles
Appuhn (éd.), Paris, GF-Flammarion, 1964, 4 vol.
Pour aider la lecture : 1/ Pierre-François Moreau, Spinoza et le spinozisme, Paris, PUF, coll. « Que
sais-je ? », 2003 ; 2/ Ferdinand Alquié, Leçons sur Spinoza (= Nature et vérité dans la philosophie de
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Spinoza, 1958 et Servitude et liberté selon Spinoza, 1959), Paris, La Table Ronde, 2003 ; 3/ Gilles
Deleuze, Spinoza. Philosophie pratique, Paris, Minuit, 1981.
Gottfried Wilhelm Leibniz.
Discours de métaphysique (1686) et Monadologie (1714), Michel Fichant (éd.), Paris, Gallimard,
2004.
Un recueil utile de textes choisis : Les Deux labyrinthes. Textes choisis, Alain Chauve (éd.), Paris,
PUF, 1973.
Pour aider la lecture : 1/ Jacques Rivelaygue, « La Monadologie de Leibniz », dans Leçons de
métaphysique allemande, Paris, Grasset, 1990, t. 1 (De Leibniz à Hegel), p. 9-91 ; 2/ Yvon Belaval,
Leibniz. Initiation à sa philosophie (1961), Paris, Vrin, 1975 ; 3/ Yvon Belaval, Leibniz critique de
Descartes (1960), Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1976.
Emmanuel Kant.
Critique de la raison pure (17811, 17872), trad. fr. Alain Renaut, Paris, GF-Flammarion, 20063 ;
Fondements de la métaphysique des mœurs (1785), trad. fr. Victor Delbos, Paris, Delagrave, 1989 ;
Critique de la raison pratique (1788), trad. fr. Jean-Pierre Fussler, Paris, GF-Flammarion, 2003 ;
Critique de la faculté de juger (1790), trad. fr. Alain Renaut, Paris, GF-Flammarion, 1995 ; etc.
Des recueils utiles de textes choisis : La Raison pure. Textes choisis, Florence Khodoss (éd.), Paris,
PUF, coll. « Les grands textes », 19541, 199915 ; La Raison pratique. Textes choisis, Claude Khodoss
(éd.), Paris, PUF, coll. « Les grands textes », 19561, 199710 ; Le Jugement esthétique. Textes choisis,
Florence Khodoss (éd.), Paris, PUF, coll. « Les grands textes », 19551, 19919.
Pour aider la lecture : 1/ Gilles Deleuze, La Philosophie critique de Kant. Doctrine des facultés, Paris,
PUF, 1963 ; 2/ Jacques Rivelaygue, « La Critique de la raison pure » et « Recherches sur la notion de
nature chez Kant », dans Leçons de métaphysique allemande, Paris, Grasset, 1992, t. 2 (Kant,
Heidegger, Habermas), p. 11-219 et p. 221-327 ; 3/ Denis Thouard, Kant, Paris, Les Belles Lettres,
2001.
Georg Wilhelm Friedrich Hegel.
Phénoménologie de l’esprit (1807), trad. fr. Jean-Pierre Lefebvre, Paris, Aubier, 1991 ; Principes de
la philosophie du droit (1820), trad. fr. Jean-François Kervégan, Paris, PUF, 1998 ; La Raison dans
l’histoire. Introduction à la philosophie de l’histoire, 1ère ébauche (1822 et 1828) et 2e ébauche
(1830), trad. fr. Kostas Papaioannou, Paris, UGE, coll. « 10/18 », 1965, ou La Philosophie de
l’histoire, Myriam Bienenstock (éd.), Paris, Librairie Générale Française, 2009 ; Cours d’esthétique
(1820-1829), trad. fr. Jean-Pierre Lefebvre et Veronika von Schenck, Paris, Aubier, 1995-1997, 3
vol., ou trad. fr. Charles Bénard, Paris, Librairie Générale Française, coll. « Le Livre de Poche »,
1997, 2 vol. ; etc.
Des recueils utiles de textes choisis : Hegel. Textes choisis, Olivier Tinland (éd.), Paris, Seuil, coll.
« Points Essais Bibliothèque », 2011 ; Esthétique. Textes choisis, Claude Khodoss (éd.), Paris, PUF,
coll. « Les grands textes », 19531, 198812.
Pour aider la lecture : 1/ Jean-François Kervégan, Hegel et l’hégélianisme, Paris, PUF, coll. « Que
sais-je ? », 2005 ; 2/ Jacques Rivelaygue, « La genèse du système hégélien », dans Leçons de
métaphysique allemande, Paris, Grasset, 1990, t. 1 (De Leibniz à Hegel), p. 93-372 ; 3/ Jean
Hyppolite, Introduction à la philosophie de l’histoire, Paris, Seuil, 1983.
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